Bonjour, bonsoir à toutes et à tous
Ceci est le trip report de ma soirée de la veille, passée avec deux bons potes a moi, F (mec) et L (fille).
N'ayant plus pris de psychédéliques après une période de pause de 7 mois environ, j'avais depuis quelques temps l'idée d'essayer les champignons magiques quitte à ne pas respecter la pause que je m'étais imposé. Je ne fume plus d'herbe depuis à peu près le même laps de temps et je m'en porte que mieux, donc me sentant de mieux en mieux dan ma vie de tous les jours j'ai décidé de convier quelques amis pour participer à cette expérience champignonesque qui serait une première pour moi et une grande première pour eux qui n'avait jamais touché à aucun prods.
Après être passé de dealer en dealer sans réussir à trouver ce que je cherchais, j'ai finalement réussi pas plus tard qu'hier soir à enfin trouver ce qu'il me fallait pour moi et mes deux compères : 3g de champignons séchés, variété inconnue (pas demandé) et soit disant très bons d'après les connaissances qui me les ont vendus qui sont des gens en qui j'ai confiance.
Je récupère donc le matos, et fait le trajet jusque chez L chez qui la soirée devait se dérouler. On attend quelques heures, histoire de bien tout préparer comme il se doit. On à avec nous de quoi grignoter des aliments sélectionnés car frais et pour pouvoir expérimenter l'altération du goût induite par les champignons : tomates cerises, frises + chantilly, jus d'orange, et autres mais on n'y a pas touché car pas vraiment faim ^^'
Tout se prépare doucement mais surement, L à décidé de ramener dans son appart' un canapé bleu bien crade qu'on a tenté de nettoyer qu'elle avait trouvé dans la rue en prévisions d'une soirée qui doit de dérouler chez elle d'ici deux jours. Il n'empêche qu'aucun de nous ne s'est assis dessus de toute la soirée ^^
Tout se goupille, on prépare la sono, on se cale tranquillement dans le canapé (pas le crade, celui qui était déjà là hein) et dans le fauteuil, et sur le coup de 22h45, on se décide à se mettre à table.
On se retrouve donc avec 1 gramme chacun à se mettre sous la dent. Appréhendant un peu le goût, mes compères décident de manger leur gramme avec une goutte de ketchup, moi je décidai d'y aller franco et de faire ça dans les règles de l'art. Je précise aussi qu'on était tous les 3 a jeun depuis 9h à peu près histoire de limiter les nausées.
22h45 - Dégustation
Tout d'une bouchée (en sachant qu'il n'y en avait pas des masses, c'est qu'un gramme, mais pour une première fois on s'attendais quand même à plus niveau quantité). Un goût pas excessivement mauvais, pour ma part, j'ai trouvé que ca ressemblait à peu près a un champignon de paris cru. En revanche l'arrière-goût laissé après ingestion n'était vraiment pas top.
Histoire de laisser venir le truc tranquillement, on se met un petit peu de musique tranquille, des petits morceaux qu'on apprécie tous les trois, et on se met par terre sur le tapis en faisant un UNO.
23h00 - Début des effets
J'ai été très surpris, on a à peine eu le temps de faire 4 partie que je sentais les effets arriver. J'avais lu sur internet que les effets arrivaient entre 30 et 45 minutes, mais pour ma part en l'espace de 10-15 minutes, je me sentais déjà attaquer la montée.
J'étais le premier à ressentir quelque chose, F de son coté me semblait attendre un peu sceptique et L s'étonnait de ne rien avoir contrairement à moi (mais il s'est avéré que plus elle se plaignait de ne rien avoir, plus ca montait, j'ai pas trop cherché à comprendre
)
Rapidement, les premiers effets visuels sont arrivés. Le visage et les expressions faciales de mes compères me semblaient devenir légèrement déformés, je tenais des propos un peu incohérents (ou un peu cons, au choix) et j'étais un peu agité. Les sensations physiques n'ont pas été trop insupportable, à part l'estomac qui gamberge un peu et une sensation de léger malaise physique ça allait. Dans ma tète je me sentais à la fois un peu inquiet et excité
Voyant qu'on commençais à bien monter tous les 3, j'ai décidé de changer la musique pour passer sur de la psytrance progressive bien bien psychée :
[SOUNDCLOUD]
Bien que contrairement à moi ce ne soit pas leur style de prédilection, j'avais envie de leur faire découvrir l'appréhension de ce style de musique sous l'influence de psychédélique.
23h20 - Bientôt le plateau ?
Chacun d'entre nous s'est levé du tapis l'un après l'autre histoire de voir à quoi ressemblais les effets en changeant de place. F semblait bien euphorique tandis que L me semblait ne pas en revenir du potentiel de ces effets. Pour tous les trois, les OEV n'ont pas tardé à s'installer et rapidement les motifs (pourtant simples et pas super voyants) de la tapisserie de la pièce ont clairement commencé à partir en couille. Les motifs tournoyaient, se mélangeaient, partaient en spirale, fusionnaient, dansaient au rythme de la musique. Les murs se mettaient à onduler voir à respirer, le tapis faisaient des vagues (il était gondolé de base ce qui en rajoutait une couche) et la texture semblaient se mouvoir en d'immenses fractales. Tous dans la pièces se déformait, mais ce qui était étrange c'est que contrairement à un filtre qu'on s'appliquerais devant les yeux et qui déformerait la vision dans son ensemble (sensation que j'ai déja vécu sous LSD), tout semblait avoir ses propres déformations. Comme si tel ou tel objet de la pièce étaient faite pour se déformer de cette manière.
On se décide a tous fumer une clope par la fenêtre et on en profite pour expérimenter nos hallus en regardant l'extérieur, dans la nuit avec les lumières de la ville. C'était beau, les lumières ressortaient énormément, les lampadaires semblaient bien plus scintillants, et lorsque notre regard se posait sur un point précis, tous ce qui étaient autour se mettait alors à se mouvoir tel une danse
Toute cette partie de découverte de la substance s'accompagnait de longs fous rire et d'une euphorie quasi constante
23h50-00h50 - Le plateau
Les hallucinations gagnaient en intensité jusqu'à un certain stade qui, pour ma part était rarement franchi (tout bougeait mais restait finalement assez concret). Parallèlement, j'avais la sensations que je parvenais facilement à avoir des instants de lucidité si je le souhaitais, mais je n'en avait pas plus envie que ca, c'était juste marrant de constater que la perche était beaucoup plus facilement contrôlable que lors d'un trip au LSD
(ce qui, accessoirement, rendait le trip moins angoissant)
Durant le plateau, nos raisonnements respectifs se faisaient plus compliqué. Exprimer nos idées se faisait difficilement ce qui provoquaient de grosses barres de rire chez nous tous. Les hallucinations se faisaient également plus intenses. Tout ce que je regardait semblait pouvoir potentiellement devenir une entité à part entière, le canapé bleu semblait avoir des yeux et une large bouche surmontée de lèvres colorées, des grand motifs d'as de pique affichés au mur prenait l'apparence tantôt d'aliens difformes aux yeux globuleux, tantôt celle d'un type moustachu avec un chapeau en passant par E.T. ou Wall-E.
Choses étonnantes, la pièce avait comme couleur dominante le beige et le marrons, mais pour moi tout était fait de nuances de vert. J'arrivais en me concentrait à faire ressortir plus ou moins telle ou telle couleur (comme se forcer à voir le mur beige en rouge), mais quand je n'y prêtais pas attention c'était le vert qui était la couleurs prédominante alors qu'il n'y en avait quasiment pas dans la pièce. Je ne sais pas si c'était la musique qui en était responsable, mais j'aimais bien, je trouvais ça agréable à regarder
(si certains d'entre vous ont des suggestions quant aux causes de la prédominance d'une couleur ou une autre n'hésitez pas à en parler dans les commentaires)
De leur coté, F semblait bien apprécier son trip, chaque fois que je regardais dans sa direction je le voyait soit en train de phaser avec ses hallus soit avec un large smile sur la face ^^ L quand à elle (\o/) semblait émerveillée par ce qu'elle vivait. Ses hallucinations la faisait kiffer à fond ainsi que tous le coté psychonautique qui allait avec : les schémas de pensées altérés, la redécouverte de tous nos affects, la redécouverte des sens, les manipulations mentales qu'on peut se faire de ce qu'on perçoit. Moi de mon coté ça me faisait vraiment plaisir de la voir kiffer à ce point. C'est vraiment une bonne pote à moi et le fait que son trip se déroule excessivement bien me rendait joyeux
(même si je ne l'exprimais pas spécialement ^^ ). Par moment elle me parlait du fait de ne plus être dans la même dimension que d'ordinaire, et c'est une remarque qui me fera cogiter pendant une petite partie du temps post-trip
Pour nous 3, la pièce dans laquelle on se trouvait était un peu comme une oasis, une bulle dans laquelle nous nous trouvions, où nous étions à l'aise, au chaud et en sécurité, et aucun de nous n'avais la moindre envie d'en bouger. Nous étions coupés du monde, trippés comme des sagouins et ça nous convenait parfaitement ^^
Fermer les yeux étaient pour moi un moment riche en couleur. Le son de la psytrance fusant dans mes oreilles, toutes les notes se retranscrivaient en motif dans ma vue. J'avais l'impression qu'on faisait dérouler une tenture infini devant mes yeux dont les motifs ne se répétaient que sur quelques bribes et qui étaient infinies de précisions (ouais de rouleaux entiers de pures fractales en fait). Des couleurs vives et riches en contrastes. Un vrai régal visuel !
Étonnement, toutes mes CEV ressemblaient à ça, contrairement à d'autres drogues comme les dissociatifs qui me faisaient imaginer des scènes de la vie, là il ne s'agissait que de motifs fractalesques et de spirales kaléidoscopiques. Encore une fois des suggestions sur les causes possibles ou des cas similaires ?
Penser à ma vie en dehors du trip était très étrange. Ca me donnait le sentiment d'être étranger à moi-même et d'avoir un point de vue complètement différent sur tout ce que je croyais connaître de moi-même. C'est un principe que je connaissais déjà de par le LSD, mais ce ressenti là était vraiment différent. Peut être que mon état d'esprit général à changé depuis cette période ou peut être que je n'avais jamais réellement cherché à expérimenter l'introspection dans le passé pour x raison
Autre chose, par moment, j'avais l'impression que nous étions plus ou moins tous en symbiose les uns les autres, notamment lorsqu'on se tapais tous une bonne barre de rire tous ensemble. C'était vraiment spécial comme sensation, comme si un lien (dont je suis persuadé qu'il existe) nous unissait tous plus ou moins à certains moments.
D'ailleurs en y repensant je me souviens avoir eu envie d'essayer la télépathie avec eux mais je suis déçu de ne pas leur avoir proposé car j'avais peur que ca ne corresponde pas à leur trip respectifs et de casser l'ambiance. C'est pas donné a tout le monde d'être fasciné par tout un tas de trucs de chéper
J'oublie très certainement beaucoup de détails (mais ce post sera édité si besoin) mais globalement pour ma part et surement celle de mes compères, le plateau à principalement été constitué d'une grosse phase de découverte du potentiel que ces quelques champignons ont induit sur notre conscience
1h00-2h15 - Une douce redescente
Petit à petit, les effets ont (hélas) commencé à s'estomper. C'est F qui fut le premier à descendre. A priori pour lui, les effets ont l'air de s'être terminé plutôt rapidement, ce qui est dommage car L et moi étions encore bien dans un monde. Elle à d'ailleurs mis quand même pas loin de 40 minutes à rouler un joint (entre le moment où elle eu l'idée et le moment où il était fin fini). La difficulté de se concentrer sur quelque chose de précis était toujours la tant pour elle que pour moi. En même temps rien dans la pièce ne semblait vouloir se tenir tranquille !
Sur les coups d'une heure et demi, on se décide enfin à sortir de notre bulle pour aller faire un tour dehors et fumer le joint. On va faire un petit tour, le paysage malgré l'aspect rural était vraiment beau. Les lumières scintillaient de mille feux, il faisait calme hormis quelques voitures qui passaient de temps en temps. Il avait beau faire bien frais, je crevais encore bien de chaud. C'est complètement fou l'énergie qu'on a lorsque qu'on est sous l'influence d'un psychédélique
F et moi n'étions pas super emballés par le joint et ce fut donc L qui en fuma bien les 3/4, et plutôt rapidement. Elle se sentit rapidement mal, elle se sentais "partir" et nous avons du nous arrêter un moment en nous asseyant par terre. Une fois qu'elle se senti mieux nous avons continué notre discussion sur ce que nous avions ressenti durant le trip qui commençait d'ailleurs à s'estomper largement. Nous étions tous d'accord sur pas mal de points.
Pour commencer, il était évident pour nous que quelqu'un ne pourrait pas vivre sa vie de tous les jours trippé. Ce serait marrant si ca durait un moment mais ya un moment ou la cohérenc
e ne serait absolument plus dans la tête du gars qui essaierai. Le cerveau humain aime trop la simplificité et la cohérence pour prendre la peine de vivre dans cet état en permanence
Ensuite nous étions d'accord que raconter un trip et la manière dont on l'a vécu était quelque chose de finalement impossible, car quand bien même on arriverais a trouver à la perfection les mots adéquat pour décrire le trip, tout est tellement subjectif qu'il est impossible de réussir à comprendre intégralement le trip de quelqu'un d'autre. C'est également une chose qu'on peut élargir à la vie quotidienne. Dans un sens on est toujours tout seul avec nos perceptions.
Les mots ne sont au final que des raccourcis qui nous permettent de nous exprimer tant pour nous-mêmes que pour nos semblables de manière simplifiée et cohérente, et c'est ce qui, je pense, fait qu'a haute de dose de LSD ou même nous hier sous champignons, on a tendance à galérer à s'exprimer normalement. Tant à cause des schémas de pensée qui sont altérés qu'à cause du manque de cohérence de l'univers dans lequel on se trouve comparé à celui qu'on à l'habitude de cotoyer.
On en vient même à trouver ça frustrant de ne pas pouvoir partager correctement notre ressenti et toutes les idées qui fusent encore dans notre cerveau car dès que l'un de nous (surtout L qui était un véritable moulin à parole durant cette phase
) essayait de raconter sa perception de son trip, il perdait les deux autres très (trop) rapidement.
Petite anecdote sympa, pendant qu'on discutait assis dans la rue, un chat nous a remarqué et nous observait de loin. On a essayé de l'appeler pour qu'il vienne vers nous mais il se contentait de rester à distance et de nous observer. Chose que j'ai trouvé étrange, il semblait presque captivé dans la mesure où normalement, un chat se fout complètement de ta présence tant que tu ne représente pas de danger pour lui, ou que tu ne l'approche pas. Là, il restait et nous fixait, et bizarrement (dans mes pensées c'était très logique pourtant), L qui était assise dans l'axe du chat et qui le fixait dans les yeux disait être complètement en phase avec lui à tel point qu'elle n'arrivait pas à détourner le regard du sien. Et ca m'a fait d'autant plus bizarre que j'ai eu l'impression que c'est lorsque j'ai cessé de prêter attention à ce qui se passait que le chat à tourné le dos et a tracé sa route. Bwef, raisonnement de chéper sans aucune conclusion mais j'men fout c'est mon TR je fais ce que je veux
2h15-3h30 - La reconstruction de la réalité
On décide de se remettre en route en direction de l'appart'. Plus aucun d'entre nous n'a de visuels depuis un moment déjà et la fatigue s'installe doucement. On retourne dans le salon qui nous semble à présent bien différent de la petite île qu'on s'était crée quelques heures auparavant. On se vautre dans canapé et fauteuil et on continue de discuter de ce qu'on a vécu. Globalement les thèmes les plus récurrents étaient les hallucinations visuelles et la complète subjectivité d'un trip qui évolue pourtant dans un plan de réalité qui se veut objectif à la base et qui empêche donc la narration correcte de notre ressenti
Chacun d'entre nous va lentement aller se coucher, cette phase n'est pas très intéressante (pour moi en tout cas) car elle ne consiste qu'au retour à la réalité en essayant de se remémorer ce qu'on a pu vivre.
D'ailleurs on est tous d'accord la dessus, on arrive à se souvenir vaguement des visuels, mais on n'arrive quasiment pas à se souvenir de notre état de conscience du moment, impossible de se remettre dans cet état une seconde pour essayer de se remémorer la chose. Et ça c'est une caractéristique des hallucinogènes que j'avais remarqué autrefois mais que j'avais oublié. C'est comme si en plus de ne pas pouvoir raconter aux autres notre ressenti du moment, on ne pouvait pas se le raconter à soi-même non plus.
Aux alentours de 3h30-4h00, je décide d'aller me coucher, je met mon casque et me repasse le mix de psytrance de tout à l'heure. Je ferme les yeux, et c'est reparti pour une petite séance de CEV fort sympathique
Mais différents cette fois, c'est beaucoup moins comme un kaléidoscope cette fois-ci, c'est beaucoup plus comme des formes futuristes, ultra technologiques, avec encore une fois le vert comme couleur prédominante
Voilà pour le TR, j'espère que ca n'a pas été trop long auquel cas je m'en excuse ^^ Après cette première expérience, quelques questions plus ou moins résolubles restent ancrées dans ma tête.
Par exemple quand je repense à ce que me disait L sur le fait de ne plus être dans la même dimension. On est d'accord sur le fait que ces substances donnent clairement l'impression d'explorer des nouveaux plans de réalité, mais qu'en est-il vraiment ? Parce qu'au final notre corps physique lui reste au meme endroit, c'est notre esprit, notre conscience qui semble "ailleurs".. Si y en a que ca chauffe de lancer un débat moi je suis preneur
Ensuite, on est d'accord que les psychédéliques peuvent nous permettre de nous apprendre différentes choses sur le monde qui nous entoure, sur les interactions entre individus, sur énormément de choses en soi, mais surtout sur nous-mêmes. Ces choses que l'on apprend n'étaient pas nécessairement enfouies en nous de base, nous pouvions en avoir plus ou moins conscience, mais c'est surtout le point de vue et l'appréhension qu'on en a qui est modifié et qui peut nous permettre de mieux nous connaître et de changer.
Ok, mais le soucis, c'est comment ? Comment réussir exploiter ce qu'on apprend grâce aux psychédéliques pour avoir une application concrète sur notre vie ? Tirer des conclusions c'est bien, mais si elles servent juste à nous dire : "Ok je suis comme ça" alors ça sert à rien au final puisqu'il n'y à aucun travail de réalisé..
Et accessoirement, étant un peu anxieux de nature, pensez-vous qu'un trip bien géré avec introspection profonde peut permettre à quelqu'un de ne plus être anxieux ? C'est-à-dire qu'il tire un bénéfice sacrément grand dans la mesure où c'est carrément sa santé qui est améliorée grâce à cette "thérapie"
Voilà voilà cette fois c'est vraiment la fin. Et encore, je pense vraiment pas avoir pu écrire tout ce que j'avais à dire, j'aurai du commencer la rédaction hier soir directement. Il y aura probablement des EDIT que je mettrais en couleur pour les retrouver rapidement
"La vérité c'est que je ne sais rien"
Peace
Ceci est le trip report de ma soirée de la veille, passée avec deux bons potes a moi, F (mec) et L (fille).
N'ayant plus pris de psychédéliques après une période de pause de 7 mois environ, j'avais depuis quelques temps l'idée d'essayer les champignons magiques quitte à ne pas respecter la pause que je m'étais imposé. Je ne fume plus d'herbe depuis à peu près le même laps de temps et je m'en porte que mieux, donc me sentant de mieux en mieux dan ma vie de tous les jours j'ai décidé de convier quelques amis pour participer à cette expérience champignonesque qui serait une première pour moi et une grande première pour eux qui n'avait jamais touché à aucun prods.
Après être passé de dealer en dealer sans réussir à trouver ce que je cherchais, j'ai finalement réussi pas plus tard qu'hier soir à enfin trouver ce qu'il me fallait pour moi et mes deux compères : 3g de champignons séchés, variété inconnue (pas demandé) et soit disant très bons d'après les connaissances qui me les ont vendus qui sont des gens en qui j'ai confiance.
Je récupère donc le matos, et fait le trajet jusque chez L chez qui la soirée devait se dérouler. On attend quelques heures, histoire de bien tout préparer comme il se doit. On à avec nous de quoi grignoter des aliments sélectionnés car frais et pour pouvoir expérimenter l'altération du goût induite par les champignons : tomates cerises, frises + chantilly, jus d'orange, et autres mais on n'y a pas touché car pas vraiment faim ^^'
Tout se prépare doucement mais surement, L à décidé de ramener dans son appart' un canapé bleu bien crade qu'on a tenté de nettoyer qu'elle avait trouvé dans la rue en prévisions d'une soirée qui doit de dérouler chez elle d'ici deux jours. Il n'empêche qu'aucun de nous ne s'est assis dessus de toute la soirée ^^
Tout se goupille, on prépare la sono, on se cale tranquillement dans le canapé (pas le crade, celui qui était déjà là hein) et dans le fauteuil, et sur le coup de 22h45, on se décide à se mettre à table.
On se retrouve donc avec 1 gramme chacun à se mettre sous la dent. Appréhendant un peu le goût, mes compères décident de manger leur gramme avec une goutte de ketchup, moi je décidai d'y aller franco et de faire ça dans les règles de l'art. Je précise aussi qu'on était tous les 3 a jeun depuis 9h à peu près histoire de limiter les nausées.
22h45 - Dégustation
Tout d'une bouchée (en sachant qu'il n'y en avait pas des masses, c'est qu'un gramme, mais pour une première fois on s'attendais quand même à plus niveau quantité). Un goût pas excessivement mauvais, pour ma part, j'ai trouvé que ca ressemblait à peu près a un champignon de paris cru. En revanche l'arrière-goût laissé après ingestion n'était vraiment pas top.
Histoire de laisser venir le truc tranquillement, on se met un petit peu de musique tranquille, des petits morceaux qu'on apprécie tous les trois, et on se met par terre sur le tapis en faisant un UNO.
23h00 - Début des effets
J'ai été très surpris, on a à peine eu le temps de faire 4 partie que je sentais les effets arriver. J'avais lu sur internet que les effets arrivaient entre 30 et 45 minutes, mais pour ma part en l'espace de 10-15 minutes, je me sentais déjà attaquer la montée.
J'étais le premier à ressentir quelque chose, F de son coté me semblait attendre un peu sceptique et L s'étonnait de ne rien avoir contrairement à moi (mais il s'est avéré que plus elle se plaignait de ne rien avoir, plus ca montait, j'ai pas trop cherché à comprendre

Rapidement, les premiers effets visuels sont arrivés. Le visage et les expressions faciales de mes compères me semblaient devenir légèrement déformés, je tenais des propos un peu incohérents (ou un peu cons, au choix) et j'étais un peu agité. Les sensations physiques n'ont pas été trop insupportable, à part l'estomac qui gamberge un peu et une sensation de léger malaise physique ça allait. Dans ma tète je me sentais à la fois un peu inquiet et excité
Voyant qu'on commençais à bien monter tous les 3, j'ai décidé de changer la musique pour passer sur de la psytrance progressive bien bien psychée :
[SOUNDCLOUD]
Bien que contrairement à moi ce ne soit pas leur style de prédilection, j'avais envie de leur faire découvrir l'appréhension de ce style de musique sous l'influence de psychédélique.
23h20 - Bientôt le plateau ?
Chacun d'entre nous s'est levé du tapis l'un après l'autre histoire de voir à quoi ressemblais les effets en changeant de place. F semblait bien euphorique tandis que L me semblait ne pas en revenir du potentiel de ces effets. Pour tous les trois, les OEV n'ont pas tardé à s'installer et rapidement les motifs (pourtant simples et pas super voyants) de la tapisserie de la pièce ont clairement commencé à partir en couille. Les motifs tournoyaient, se mélangeaient, partaient en spirale, fusionnaient, dansaient au rythme de la musique. Les murs se mettaient à onduler voir à respirer, le tapis faisaient des vagues (il était gondolé de base ce qui en rajoutait une couche) et la texture semblaient se mouvoir en d'immenses fractales. Tous dans la pièces se déformait, mais ce qui était étrange c'est que contrairement à un filtre qu'on s'appliquerais devant les yeux et qui déformerait la vision dans son ensemble (sensation que j'ai déja vécu sous LSD), tout semblait avoir ses propres déformations. Comme si tel ou tel objet de la pièce étaient faite pour se déformer de cette manière.
On se décide a tous fumer une clope par la fenêtre et on en profite pour expérimenter nos hallus en regardant l'extérieur, dans la nuit avec les lumières de la ville. C'était beau, les lumières ressortaient énormément, les lampadaires semblaient bien plus scintillants, et lorsque notre regard se posait sur un point précis, tous ce qui étaient autour se mettait alors à se mouvoir tel une danse
Toute cette partie de découverte de la substance s'accompagnait de longs fous rire et d'une euphorie quasi constante
23h50-00h50 - Le plateau
Les hallucinations gagnaient en intensité jusqu'à un certain stade qui, pour ma part était rarement franchi (tout bougeait mais restait finalement assez concret). Parallèlement, j'avais la sensations que je parvenais facilement à avoir des instants de lucidité si je le souhaitais, mais je n'en avait pas plus envie que ca, c'était juste marrant de constater que la perche était beaucoup plus facilement contrôlable que lors d'un trip au LSD

Durant le plateau, nos raisonnements respectifs se faisaient plus compliqué. Exprimer nos idées se faisait difficilement ce qui provoquaient de grosses barres de rire chez nous tous. Les hallucinations se faisaient également plus intenses. Tout ce que je regardait semblait pouvoir potentiellement devenir une entité à part entière, le canapé bleu semblait avoir des yeux et une large bouche surmontée de lèvres colorées, des grand motifs d'as de pique affichés au mur prenait l'apparence tantôt d'aliens difformes aux yeux globuleux, tantôt celle d'un type moustachu avec un chapeau en passant par E.T. ou Wall-E.
Choses étonnantes, la pièce avait comme couleur dominante le beige et le marrons, mais pour moi tout était fait de nuances de vert. J'arrivais en me concentrait à faire ressortir plus ou moins telle ou telle couleur (comme se forcer à voir le mur beige en rouge), mais quand je n'y prêtais pas attention c'était le vert qui était la couleurs prédominante alors qu'il n'y en avait quasiment pas dans la pièce. Je ne sais pas si c'était la musique qui en était responsable, mais j'aimais bien, je trouvais ça agréable à regarder

De leur coté, F semblait bien apprécier son trip, chaque fois que je regardais dans sa direction je le voyait soit en train de phaser avec ses hallus soit avec un large smile sur la face ^^ L quand à elle (\o/) semblait émerveillée par ce qu'elle vivait. Ses hallucinations la faisait kiffer à fond ainsi que tous le coté psychonautique qui allait avec : les schémas de pensées altérés, la redécouverte de tous nos affects, la redécouverte des sens, les manipulations mentales qu'on peut se faire de ce qu'on perçoit. Moi de mon coté ça me faisait vraiment plaisir de la voir kiffer à ce point. C'est vraiment une bonne pote à moi et le fait que son trip se déroule excessivement bien me rendait joyeux

Pour nous 3, la pièce dans laquelle on se trouvait était un peu comme une oasis, une bulle dans laquelle nous nous trouvions, où nous étions à l'aise, au chaud et en sécurité, et aucun de nous n'avais la moindre envie d'en bouger. Nous étions coupés du monde, trippés comme des sagouins et ça nous convenait parfaitement ^^
Fermer les yeux étaient pour moi un moment riche en couleur. Le son de la psytrance fusant dans mes oreilles, toutes les notes se retranscrivaient en motif dans ma vue. J'avais l'impression qu'on faisait dérouler une tenture infini devant mes yeux dont les motifs ne se répétaient que sur quelques bribes et qui étaient infinies de précisions (ouais de rouleaux entiers de pures fractales en fait). Des couleurs vives et riches en contrastes. Un vrai régal visuel !
Étonnement, toutes mes CEV ressemblaient à ça, contrairement à d'autres drogues comme les dissociatifs qui me faisaient imaginer des scènes de la vie, là il ne s'agissait que de motifs fractalesques et de spirales kaléidoscopiques. Encore une fois des suggestions sur les causes possibles ou des cas similaires ?
Penser à ma vie en dehors du trip était très étrange. Ca me donnait le sentiment d'être étranger à moi-même et d'avoir un point de vue complètement différent sur tout ce que je croyais connaître de moi-même. C'est un principe que je connaissais déjà de par le LSD, mais ce ressenti là était vraiment différent. Peut être que mon état d'esprit général à changé depuis cette période ou peut être que je n'avais jamais réellement cherché à expérimenter l'introspection dans le passé pour x raison
Autre chose, par moment, j'avais l'impression que nous étions plus ou moins tous en symbiose les uns les autres, notamment lorsqu'on se tapais tous une bonne barre de rire tous ensemble. C'était vraiment spécial comme sensation, comme si un lien (dont je suis persuadé qu'il existe) nous unissait tous plus ou moins à certains moments.
D'ailleurs en y repensant je me souviens avoir eu envie d'essayer la télépathie avec eux mais je suis déçu de ne pas leur avoir proposé car j'avais peur que ca ne corresponde pas à leur trip respectifs et de casser l'ambiance. C'est pas donné a tout le monde d'être fasciné par tout un tas de trucs de chéper

J'oublie très certainement beaucoup de détails (mais ce post sera édité si besoin) mais globalement pour ma part et surement celle de mes compères, le plateau à principalement été constitué d'une grosse phase de découverte du potentiel que ces quelques champignons ont induit sur notre conscience
1h00-2h15 - Une douce redescente
Petit à petit, les effets ont (hélas) commencé à s'estomper. C'est F qui fut le premier à descendre. A priori pour lui, les effets ont l'air de s'être terminé plutôt rapidement, ce qui est dommage car L et moi étions encore bien dans un monde. Elle à d'ailleurs mis quand même pas loin de 40 minutes à rouler un joint (entre le moment où elle eu l'idée et le moment où il était fin fini). La difficulté de se concentrer sur quelque chose de précis était toujours la tant pour elle que pour moi. En même temps rien dans la pièce ne semblait vouloir se tenir tranquille !
Sur les coups d'une heure et demi, on se décide enfin à sortir de notre bulle pour aller faire un tour dehors et fumer le joint. On va faire un petit tour, le paysage malgré l'aspect rural était vraiment beau. Les lumières scintillaient de mille feux, il faisait calme hormis quelques voitures qui passaient de temps en temps. Il avait beau faire bien frais, je crevais encore bien de chaud. C'est complètement fou l'énergie qu'on a lorsque qu'on est sous l'influence d'un psychédélique
F et moi n'étions pas super emballés par le joint et ce fut donc L qui en fuma bien les 3/4, et plutôt rapidement. Elle se sentit rapidement mal, elle se sentais "partir" et nous avons du nous arrêter un moment en nous asseyant par terre. Une fois qu'elle se senti mieux nous avons continué notre discussion sur ce que nous avions ressenti durant le trip qui commençait d'ailleurs à s'estomper largement. Nous étions tous d'accord sur pas mal de points.
Pour commencer, il était évident pour nous que quelqu'un ne pourrait pas vivre sa vie de tous les jours trippé. Ce serait marrant si ca durait un moment mais ya un moment ou la cohérenc
e ne serait absolument plus dans la tête du gars qui essaierai. Le cerveau humain aime trop la simplificité et la cohérence pour prendre la peine de vivre dans cet état en permanence
Ensuite nous étions d'accord que raconter un trip et la manière dont on l'a vécu était quelque chose de finalement impossible, car quand bien même on arriverais a trouver à la perfection les mots adéquat pour décrire le trip, tout est tellement subjectif qu'il est impossible de réussir à comprendre intégralement le trip de quelqu'un d'autre. C'est également une chose qu'on peut élargir à la vie quotidienne. Dans un sens on est toujours tout seul avec nos perceptions.
Les mots ne sont au final que des raccourcis qui nous permettent de nous exprimer tant pour nous-mêmes que pour nos semblables de manière simplifiée et cohérente, et c'est ce qui, je pense, fait qu'a haute de dose de LSD ou même nous hier sous champignons, on a tendance à galérer à s'exprimer normalement. Tant à cause des schémas de pensée qui sont altérés qu'à cause du manque de cohérence de l'univers dans lequel on se trouve comparé à celui qu'on à l'habitude de cotoyer.
On en vient même à trouver ça frustrant de ne pas pouvoir partager correctement notre ressenti et toutes les idées qui fusent encore dans notre cerveau car dès que l'un de nous (surtout L qui était un véritable moulin à parole durant cette phase

Petite anecdote sympa, pendant qu'on discutait assis dans la rue, un chat nous a remarqué et nous observait de loin. On a essayé de l'appeler pour qu'il vienne vers nous mais il se contentait de rester à distance et de nous observer. Chose que j'ai trouvé étrange, il semblait presque captivé dans la mesure où normalement, un chat se fout complètement de ta présence tant que tu ne représente pas de danger pour lui, ou que tu ne l'approche pas. Là, il restait et nous fixait, et bizarrement (dans mes pensées c'était très logique pourtant), L qui était assise dans l'axe du chat et qui le fixait dans les yeux disait être complètement en phase avec lui à tel point qu'elle n'arrivait pas à détourner le regard du sien. Et ca m'a fait d'autant plus bizarre que j'ai eu l'impression que c'est lorsque j'ai cessé de prêter attention à ce qui se passait que le chat à tourné le dos et a tracé sa route. Bwef, raisonnement de chéper sans aucune conclusion mais j'men fout c'est mon TR je fais ce que je veux
2h15-3h30 - La reconstruction de la réalité
On décide de se remettre en route en direction de l'appart'. Plus aucun d'entre nous n'a de visuels depuis un moment déjà et la fatigue s'installe doucement. On retourne dans le salon qui nous semble à présent bien différent de la petite île qu'on s'était crée quelques heures auparavant. On se vautre dans canapé et fauteuil et on continue de discuter de ce qu'on a vécu. Globalement les thèmes les plus récurrents étaient les hallucinations visuelles et la complète subjectivité d'un trip qui évolue pourtant dans un plan de réalité qui se veut objectif à la base et qui empêche donc la narration correcte de notre ressenti
Chacun d'entre nous va lentement aller se coucher, cette phase n'est pas très intéressante (pour moi en tout cas) car elle ne consiste qu'au retour à la réalité en essayant de se remémorer ce qu'on a pu vivre.
D'ailleurs on est tous d'accord la dessus, on arrive à se souvenir vaguement des visuels, mais on n'arrive quasiment pas à se souvenir de notre état de conscience du moment, impossible de se remettre dans cet état une seconde pour essayer de se remémorer la chose. Et ça c'est une caractéristique des hallucinogènes que j'avais remarqué autrefois mais que j'avais oublié. C'est comme si en plus de ne pas pouvoir raconter aux autres notre ressenti du moment, on ne pouvait pas se le raconter à soi-même non plus.
Aux alentours de 3h30-4h00, je décide d'aller me coucher, je met mon casque et me repasse le mix de psytrance de tout à l'heure. Je ferme les yeux, et c'est reparti pour une petite séance de CEV fort sympathique

Voilà pour le TR, j'espère que ca n'a pas été trop long auquel cas je m'en excuse ^^ Après cette première expérience, quelques questions plus ou moins résolubles restent ancrées dans ma tête.
Par exemple quand je repense à ce que me disait L sur le fait de ne plus être dans la même dimension. On est d'accord sur le fait que ces substances donnent clairement l'impression d'explorer des nouveaux plans de réalité, mais qu'en est-il vraiment ? Parce qu'au final notre corps physique lui reste au meme endroit, c'est notre esprit, notre conscience qui semble "ailleurs".. Si y en a que ca chauffe de lancer un débat moi je suis preneur
Ensuite, on est d'accord que les psychédéliques peuvent nous permettre de nous apprendre différentes choses sur le monde qui nous entoure, sur les interactions entre individus, sur énormément de choses en soi, mais surtout sur nous-mêmes. Ces choses que l'on apprend n'étaient pas nécessairement enfouies en nous de base, nous pouvions en avoir plus ou moins conscience, mais c'est surtout le point de vue et l'appréhension qu'on en a qui est modifié et qui peut nous permettre de mieux nous connaître et de changer.
Ok, mais le soucis, c'est comment ? Comment réussir exploiter ce qu'on apprend grâce aux psychédéliques pour avoir une application concrète sur notre vie ? Tirer des conclusions c'est bien, mais si elles servent juste à nous dire : "Ok je suis comme ça" alors ça sert à rien au final puisqu'il n'y à aucun travail de réalisé..
Et accessoirement, étant un peu anxieux de nature, pensez-vous qu'un trip bien géré avec introspection profonde peut permettre à quelqu'un de ne plus être anxieux ? C'est-à-dire qu'il tire un bénéfice sacrément grand dans la mesure où c'est carrément sa santé qui est améliorée grâce à cette "thérapie"
Voilà voilà cette fois c'est vraiment la fin. Et encore, je pense vraiment pas avoir pu écrire tout ce que j'avais à dire, j'aurai du commencer la rédaction hier soir directement. Il y aura probablement des EDIT que je mettrais en couleur pour les retrouver rapidement

"La vérité c'est que je ne sais rien"
Peace
