Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

En vous enregistrant, vous pourrez discuter de psychotropes, écrire vos meilleurs trip-reports et mieux connaitre la communauté

Je m'inscris!

Une soirée et des drogués en tous genres

FunkyDuck

Sale drogué·e
Inscrit
31 Mai 2013
Messages
864
Je préviens, c’est plus un TR qui raconte une histoire qu’un TR très informatif. Je vais parler de ma conso, un peu, et de celle des gens qui m’entouraient, à travers des anecdotes donc vraiment si ce n’est pas votre truc, quittez tout de suite.
La dedans je vais parler d’un sujet facheux : drogues chez les jeunes. Je profite ici pour le dire, c’est pas pour toi, jeune imprudent. Ton cerveau à encore à se former, t’es encore dans un cadre très restrictif (lycée/collège) qui ne te laissera pas être un jeune drogué, et tu t’exposes à laisser tes études de coté et à te foutre dans la merde.

Une soirée de drogué suit toujours un schéma un peu similaire, ces soirées sympas mais glauques, où les effets montagnes russes des prods se font ressentir dans le rythme de la nuit. Les montées, plateaux, redrops, descentes se vivent en communion.
Et il vaut mieux être synchro avec ses amis, ou bien toute l’absurdité du truc ressort, et généralement c’est assez horrifique.
Il y’a surement pas mal d’éléments qui sont pas au bon endroit, mais j’ai fait de mon mieux.


LE 31 DECEMBRE
PARADIS
Levée de bon matin, j’organise le 31 chez moi, un appart en vente, déjà vidé de ses meubles, un grand terrain de jeu pour folaillons. Mon ami ramène ses enceintes, pas d’internet dans l’appart donc on tournera sur diverses playlists, de diverses personnes.
A cette soirée, pas mal de gens que je ne connais pas trop, qu’un ami, P, a ramené pour qu’on ne soit pas tous seuls.
A 23h, on mange tous ensembles, un beau réveillon de shlags petit prix et qui rend super heureux. On a prévu pour la soirée des tazs, j’ai des trips, on a de l’alcool et de la fume.
Minuit passe, on met du son, on s’amuse, on rigole, on picole. Je pile un demi taz a 200mg et me prépare quelques traces. J’en prends une, peu après ça monte, chouette.
A la soirée, il y’a deux mecs que je rencontre, surnommés les merdeux, qui ont déjà pris des drogues les deux. Ils me demandent des trips, je leur en donne, ils prennent par moitié. Les deux en ont déjà pris.
Ce que je vais apprendre très vite, c’est que si l’un avait déjà de l’expérience, l’autre en vérité avait jamais rien pris. Et j’apprends qu’ils ont 15 piges, et encore en troisième.
Putain, douche froide dans la tête. J’viens de droguer des merdeux, littéralement, je me sens pas bien : ils l’ont voulu, certes, mais je n’aurai pas du.
Tout le monde choisit sa drogue favorite, mes amis sont au taz, moi au taz en trace, certains qu’à l’alcool, les merdeux au trip.
Tout se passe remarquablement bien, on s’amuse beaucoup, la D me rend sympa et sociale, mais vite elle me met la tête un peu dans un étau, le corps qui chauffe.
On est vite en rade de taz vers 1h30 du mat’, on appelle des amis qui en ont, ils décident de nous rejoindre. Ils viennent à 4, ils brassent quand même pas mal et je ne flippe pas d’eux, qui sont sympas comme tout, mais de ce que les gens qui ont de la thune ramènent à la soirée : la coke. Je me méfie de cette drogue, de son craving et des comportements des gens qui en tapent souvent.
Les amis arrivent, redonnent des tazs de partout, je m’absente trois secondes respirer un peu après m’être fait payé une trace de coke. En revenant j’apprends que les merdeux ont pris leur deuxième moitié, et se sont fait payés un demi-taz. Je me fais du souci. Comment tu retournes au collège après une soirée pareille ?
L’ambiance est toujours à son comble, tout le monde est high quoi. Je commence à chauffer, le taz fait son truc, la C aussi. Les dents qui serrent, la propension à faire des conneries. On déconne avec les merdeux qui sont dans une grande crise de fou rire à se rouler par terre, à faire les andouilles, donc on s’y met.
Evidemment, la grande guerre du son bat son plein. Les musiques ont à peine le temps de se finir que quelqu’un quémande déjà la prochaine. Les styles de son se croisent, se mélangent de façon non harmonieuse, s’enchainent dans une frénésie psychédélique. Rapidement, certaines repassent, la boucle se boucle tranquillement.
Je commence à ma sentir mal. Les traces m’ont trop monté au crâne, la foule tourbillonne dans mon appart. Je sens mon énergie me quitter, juste l’envie d’être tranquille, seule. Je ne suis pas quelqu’un de très sociable, notamment quand il y’a vraiment masse. Je vais dans ma chambre, je bous, le sang me frappe les tempes. Je m’isole et je lis des articles sur mon téléphone. Rapidement je me sens mieux là, à chevaucher ma perche minable en me perdant sur Wikipédia, que dans le salon à faire semblant que la drogue me rend sociable. Je me maudis vraiment d’être comme ça mais ça me parait insurmontable. Je ne peux absolument pas m’endormir ou fermer les yeux, mon cœur bat très vite, j’ai très chaud, et de toute façon chez moi une trace de md, soit à peine 30mg, c’est une nuit sans sommeil. Un taz, c’est 2. Mais c’est récent ça, c’est uniquement mes dernières prises qui me provoquent des insomnies aussi longues.
Je lis des articles sur l’histoire, la religion, la science, la neurochimie. Je me perds là dedans et j’approfondis ma connaissance du métabolisme des drogues au niveau de l’estomac. Je découvre l’enzyme cyp2d6, la façon dont elle traite la MDMA.
Je m’informe, et je vois que chez certains elle métabolise rapidement, et chez d’autres longtemps. Et qu’elle s’occupe aussi des opiacés, notamment codéine.
Et là ça fait boum dans ma tête : je lis la partie sur le métabolisme lent en sachant que les traces que je sniffe finissent tout de même dans mon estomac, et là tout concorde : le produit qui prend plus de temps à être entièrement métabolisé puis eliminé : voilà pourquoi je prend cher aussi longtemps. Et pourquoi mon pote P, 3 4 h plus tard de la prise, c’est quasi fini : lui, il métabolise extrêmement vite.
Ce qui me confirme, c’est ma réaction à la codéine : je lis des témoignages, tout concorde. Je me promets d’aller voir un médecin pour lui en parler.
Le temps passe et passe… J’apprécie de glander dans ma chambre, même si je sais que je passe pour chelou auprès de ceux chez moi qui ne savent pas que j’ai parfois un comportement très asocial, même en soirée. P passe parfois discuter quand il veut du calme.
A 7h du mat, les merdeux viennent me chercher, me disent qu’il y’a de l’ambiance donc je me lève et je retourne faire la fête.

ENFER
J’arrive dans mon salon. P me dit que les merdeux ont repris du taz, et se sont fait payer trace sur trace de coke, et de taz. Lui a repris, ceux qui tournent à l’alcool sont bien allumés. La musique est toujours aussi anarchique.
Des verres se sont renversés, le sol à l’air un peu collant, l’ambiance est brumeuse et l’odeur du shit omniprésente. A travers la fenêtre, la nuit semble déjà un peu moins noire et je devine quelques flocons de neige sur le balcon.
Les yeux sont rouges, profonds dans leurs orbites, la sueur fait partir le maquillage, l’activité est frénétique et improductive, les mains galèrent à rouler des joints informes. Je sors de mes lectures, de trucs à moi qui me fascinent, avec l’espoir d’aller m’amuser avec mes amis mais ça me fout la gerbe de voir ça.
Ils cherchent désespérément, demandant plusieurs fois aux mêmes gens, de la thune pour retourner acheter de la coke. J’entends le mot coke un peu partout, et je l’entends de la voix des gamins, de leurs voix à peine muée, rendue encore plus rocailleuse et détonante par la fume. Ils se décident, à 8h, d’aller chercher plus de coke, mais le dealer ne répond pas, mais il faut de la coke. Ceux qui ne sont pas rendus hystériques par la poudre entament leur phase de coma debout, de descente malsaine ou on cherche à se rattraper à n’importe quel bout de taz restant, à des verres en plastoc de whisky coca, à des pétards déglingués.
Les merdeux sont limites à supplier pour plus de C. Je les imagine lundi en cours de techno ou d’histoire géo. Allez, je retourne me coucher.
Et je lis pleins de trucs, et là je passe un moment agréable. P vient me parler on discute de tout et de rien, avec une honnêteté chimique mais bienvenue. Les merdeux viennent parfois mais ils sont trop foncedés, et me gavent, je veux pas parler à des inconnus, je veux pas parler de ta perche ou de comment les tazs ils sont bons oula et viens y’a du bon son, ta gueule putain. Je commence à saturer sévère, j’aimerais que tous ces gens se tirent de chez moi mais ils habitent loin, doivent attendre que leur pote endormi par l’alcool se lève.
A 10h, nouvelle excursion dans le monde des vivants. Nos amis ont emmené les gamins pour cherchéerde la coke chez le dealer qui répondait pas. Pas de soucis, ils ont détruit à coup de pieds la porte de l’immeuble pour aller toquer chez lui et le réveiller de par la même, alors qu’il avait rien. Du coup, pas de coke, nos deux amis rentrent chez eux de dépit et les merdeux reviennent chez moi.
Je connais le craving, les journées passées dans l’attente, dans l’envie, dans l’interdiction mentale de s’imaginer consommant, se ronger les ongles puis les cuticules, en devenir dingue. Mais je n’ai jamais extériorisé et je ne peux pas leur pardonner ça. D’aller détruire des trucs chez des gens, de cancériser une soirée avec leur coke de merde, leur ego en pochon. J’aime pas cette drogue, je n’aime pas ce qu’elle a fait de gens que j’ai pu côtoyer dans le passé, je n’aime pas ces gens avec leur niaque poudreuse.
Prend ce que tu veux et je me battrais pour tes droits de le faire en sureté, mais qu’on me demande pas d’aimer voir ça.
On me dira qu’on voit ça avec d’autres drogues, que tous les consommateurs de coke ne sont pas comme ça : c’est entièrement vrai. Je parle en particulier de cette soirée, pas du reste.
Je retourne me coucher.

PURGATOIRE
J’entends la soirée continuer, du bruit putain, du bruit, c’est tout ce que c’est. Les sons s’enchainent, des trucs que je pourrais aimer normalement mais j’en peux plus. Arrêtez-vous, la soirée est finie, la descente s’enclenche et vous ne pourrez rien y faire.
J’ai déjà bien mal au crâne, et j’ai trop chaud, je bous de partout, la D me fait boire et boire, mais je sue tout, ou du moins l’utilise. Je n’arrive plus à lire, je ne comprends plus rien.
Une légère paranoïa s’installe, je commence à entendre flou, à sursauter sans raison dans mon lit quand mes pensées rentrent dans un mur. La confusion règne, j’essaie de dormir mais impossible. Je voudrais aller me poser dans mon salon tranquille et que tout le monde se casse.
L’attente se fait longue, je fais semblant de dormir quand des gens viennent me voir (surtout les gamins) car je ne veux pas parler. Je suis miné par cette perche désagréable qui ne redescend pas.
A 13h, je me lève et je passe au salon.
Il ne reste plus grand monde, ils sont éclatés, toute tentative de communiquer avec eux est vaine. Il y’a rien à dire. P dort sur le canap, j’aimerais qu’il se réveille pour avoir un interlocuteur autre que tous ces putains d’inconnus incohérents. Je profite de la machine à raclette a côté pour me faire un petit dèj, qui ne les botte pas vu comme leurs dents sont serrées. Un des merdeux se barre à pied, dans la ville froide et grise, alors qu’il habite à plus d’une heure et demie de marche. Ses potes cherchent pas à l’en empêcher. Moi non plus.
L’autre gamin met de la trance assez fort, je peux me perdre dans le son. Je fais semblant quand ils me parlent de ne pas entendre. La musique me convient mieux que des ébauches pitoyables de discussion d’after. Je hais les after. Je n’ai pas envie de partager ma déchéance avec d’autres gens. Les afters, ça produit un égrégore malsain, j’imagine une grosse créature dégueulasse et psychotique flotter au-dessus de mon appart.
On fume un peu, le shit me sert aussi d’excuse à ne pas communiquer.
Le temps est plus que long. Il s’étend sans fin, j’en chialerais.
Rien de plus à dire, tout cela s’étalera jusqu’à 18h, lamentable et déprimant. Quand ils se barrent, je suis plus que jouasse. Je chevauche ma descente tranquillement, fumant des pétards, je me mate un film sur mon pc portable et vais me chercher des sushi avec la cotisation de la soirée. Là je me sens dans mon élément, j’apprécies mon reste de perche à fond, le calme dans ma tête avec les pensées qui ralentissent, la bonne bouffe, la quiétude et les joints fumés faiblement, du bout des doigts moites. Je m’endormirais vers minuit et quelques.

Fin de la Divine Comedie de la soirée.

J’en viens à ma demander, mais bon dieu, pourquoi je prends de la drogue si c’est pour voir ce genre de triste spectacle ? Je n’ai jamais eu ce sentiment en teuf, j’adore les teufs, j’aime être en forêt, rencontrer des gens perchés la bas et discuter, et je prends souvent rien, l’ambiance me plait assez. Mais en intérieur, l’angoisse putain.
Régulièrement ce genre de soirées me servent de piqûres de rappel : la drogue et moi c’est intime, c’est un sport solitaire.

Pour ceux qui pourraient s’inquièter, les deux jeunes vont bien.
La soirée ne m’a rien apporté sinon des histoires à raconter et des ambiances que je grave bien profond dans ma tête pour des trucs futurs. Ce genre de tranche de vie finiront bien par ressortir dans mes travaux, c’est un bon lot de consolation.
Et les enzymes du bide, sujet sur lequel je vais me renseigner plus amplement.
Et bonne année !
 

Biquette

Modo vache qui rend chèvre
Inscrit
5 Fev 2013
Messages
4 869
Rah les épisodes d'isolement dans sa chambre pour dompter la confusion et retrouver sa manière personnelle de kiffer en fuyant sur wikipédia, des barres ça m'arrive à toutes les soirées où y a des gens que je connais pas, surtout quand c'est chez moi !

Les afters, ça produit un égrégore malsain, j’imagine une grosse créature dégueulasse et psychotique flotté au-dessus de mon appart.
Mais c'est de la poésie ça madame

Y aurait plein de choses à dire mais ton TR se suffit bien tout seul, alors bonne année :mrgreen:
 

dodo le fou

Glandeuse pinéale
Inscrit
23 Mai 2013
Messages
172
Ca m'en rappelle des souvenirs dis donc. J'écris pas aussi bien que toi mais tu as parfaitement résumer ces afters de nouvel an lorsque j'organisais des teufs chez moi et qu'a 10h du mat j'étais au bout de ma vie à supplier que tout s’arrête...

Je me revois sur mon lit, le coeur battant à donf après 3 tazs trop vite ingurgités, en train de me poser des question métaphysique sur si j'allais survivre ou pas à ces 3 jours de débauche...J'entends de nouveau la trance résonner dans mes oreilles et mon lit trembler. Je me revois penser mais putain quand est ce que ca va s'arreter. Je me revois me lever et les revoirs bouffer des dauphins rose ou des motorolas blanc.

J'aime mieux ma facon de me droguer maintenant, j'ai bien vieillit finalement :)
 

LouisPinS

Neurotransmetteur
Inscrit
9 Sept 2016
Messages
72
Comment je te comprends !
Les jeunes que je suis j'ai beau les prévenir, il en font qu'à leur tête.
Une teuf quasi gâchée, ou une ambulance le lundi, ...
Fin bordel on parle de votre vie les enfants :eek:
 

Sylbe

Matrice périnatale
Inscrit
8 Juin 2017
Messages
14
(Désolé pour ce up, mais ce trip report me parle vraiment, alors je sens que j'ai envie d'y répondre ^^)

Je me souviens d'un trip sous LSD que j'avais partagé avec 5 autres "amis", enfin, c'était une amie qui avait organisé ça avec un mec dont elle était secrètement amoureuse, et elle voulait se rapprocher de lui via le LSD mais elle avait peur de le faire toute seule, alors elle nous avait invité nous aussi, pour se rassurer et servir de prétexte ^^" (mais ça, on l'a su après xD)

Enfin, pareil, c'était un enfer, et triper avec des gens qu'on connait pas bien dans un environnement confiné, franchement, c'est vraiment pas un bon plan.
Prendre un psychédélique, c'est ultra-personnel, je suis bien d'accord là dessus, ça rend souvent plus vulnérable, plus sensible, plus empathique. Et c'est extraordinaire de se retrouver dans cet état avec des gens qu'on aime, qui nous aiment, et en qui on a confiance, et ça peut devenir très rapidement cauchemardesque avec des gens qu'on ne connait pas et qui ne partagent pas notre sensibilité, ou simplement quand "le courant ne passe pas".

Be safe, les gens, be safe...

< 3
 
Haut