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TR : 26g truffes Valhala / ca commence à bouger

Magellan

Neurotransmetteur
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15 Sept 2021
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Pour info ma précédente prise de truffes remonte au 2 octobre dernier, était dosée à 15 g et m’a procuré un effet plutôt modéré voire ennuyeux. hier j'ai dosé à presque 26 g. À cette dose pour moi l'effet commence à prendre du relief et me permet de sortir du « récréatif » Je me suis constitué également une sorte de calendrier liturgique référent à tous les événements médicinaux qui se sont produit pendant les 8 mois de protocole médicinal que j’ai vécu au Pérou en 2019-2020. Par exemple il se trouve que le 9 janvier 2020, je vivais ma neuvième cérémonie d’ayahuasca. J’ai donc décidé de faire cette prochaine expérience avec les truffes ce 9 janvier.

Préparation
une vingtaine d'heures de jeûne avant la prise

Situation (« setting »)
chez moi , 17 heures, dans l’objectif de terminer en soirée.

État d’esprit (« set »)
grosse dispute avec ma compagne survenue brusquement après le déjeuner de midi (projet de séparation…). Elle quitte notre domicile pour se changer les idées. Je suis moi aussi consterné, triste, amoindri. Je n’ai pas de chance, pensé-je, cela tombe le jour où j’ai décidé de faire une expérience psychédélique ! tant pis je décide de la faire quand même, sans compter sur sa surveillance, j’assume et c’est sans doute mieux ainsi…

Méthode
mixage de la dose (moulin à café) et ajout de deux cuillères à soupe de jus de gingembre-citron vert maison (non sucré). À 17h20 (H) la mixture est dans mon corps.

H+20 min.
Je ressens l'ébriété (avec perception d’un mouvement ondulatoire de la gravitation terrestre au travers de mon corps lorsque je m'assois à mon bureau pour commencer ma phénodescription. Mes membres supérieurs me paraissent d’avantage « externes » et mes mains prennent une coloration phosphorescente lorsque que ma vision est distendue (ou périphérique).

Le programme musical (Spotify) que j’ai choisi est de style baroque et se déroule de façon aléatoire à partir du BWV 645 de Johann-Sébastian Bach.

H+1
L’ivresse est incontestablement prégnante et je m’en réjouis. Je m’octroie un carré de cacao 85% pour accompagner le phénomène. Des graphismes lumineux apparaissent lorsque je ferme les yeux. Ils prennent des formes et des couleurs qui me renvoient à des sentiments intérieurs (tantôt rouges et d’aspect sulfureuses me signalant la colère, la pugnacité, tantôt jaune-blanches-bleues d’aspect fluide et plus neutre dans le ressenti. Alors que je suis à nouveau couché et masqué, ces phénomènes antagonistes se densifient et se déploient dans une sorte de lutte au sein de laquelle la forme positive et dorée prend le dessus, m’offrant la conscience de l'archange Saint-Michel au travers d'une structure qui me semble synthétiser son royaume. Je me sens en famille dans cette espace bienveillant à l’énergie combative. j’éprouve alors un sentiment de confiance avec l’impression que mon expérience est sous protection.

La nécessité de parler à Caroline et lui demander pardon se fait de plus en plus importante, c’est capital. Je comprends qu’il ne peut y avoir de bonne expérience sans passer par là. Cependant, je ne sais comment entrer dans sa chambre, je me trouve un peu vacillant, ivre et ridicule, emmitouflé dans mon pull à capuche avec un plaid noué autour des reins pour me garder le bas du corps au chaud. je sens mon visage tiraillé, j’ai honte de moi et pourtant c’est mon égo qui me retient alors j’entre et vais m’assoir sur le lit ou elle se détend. Je me sens maladroit dans mes paroles mais au moins calme et apaisé. Caroline connaît les produits, elle ne me juge pas et reste attentive à la façon que j’ai de lui dire les choses.
Puis je retourne à ma solitude… la musique s’enchaîne bien. L’odeur d’Agua de Florida que j’ai vaporisé au début de mon rituel est toujours présente et mon environnement se forme soudain de la présence d’un espace sacré dans lequel je me retrouve à répondre de mes faiblesses. Je me pardonne de transgresser, d’oublier trop souvent cette dimension spirituelle si belle et ordonnée, celle que je profane parfois par mes pensées et mes actes impurs. C’est une évidence, je vis dans le désordre. Certain morceaux me font pleurer de tristesse ou d’espérance, toujours à chaudes larmes. Quelque part, je sais qu’il est bon pour moi de pleurer un peu de temps en temps. Mais je me défends aussi de m’apitoyer sur mon sort. Je pense à mon amie Renée en train de vivre ses dernier jours dans la dignité de sa souffrance, envahie par un cancer. Puis la musique de Bach surgit à nouveau de mon programme baroque, telle l’épée de Justice. Je pleure à nouveau en prenant si profondément conscience de son génie. Sa musique porte en elle l’enseignement universel, sa structure ordonnée réveille en moi un sentiment de plénitude et me guide comme un phare dans l’obscurité. Je pense à mon père qui a su humblement marcher sur les traces du Kapellmeister. Je me sens fier de cette filiation et triste à la fois de ne pas être moi-même capable de l’honorer en menant mon existence selon cet alignement profondément vertical que le maître m’enseigne au travers de son œuvre. Je sens ma souffrance, mon trouble de l’attention comme un poids. J’implore une aide, un peu d’inspiration demandai-je pour m’aider à participer plus activement au combat spirituel avec enthousiasme. Je formule le souhait d’apaiser le dictateur qui m’habite pour le faire taire…

H+2
Ce soir, ce sont pour moi des pleurs le cœur noué, des petites béatitudes encourageantes mais aussi parfois quelques passages un peu douteux dans lequel j’exerce mon discernement en verbalisant avec fermeté : « qui es-tu ? Que veux-tu ? Non, tu n’entres pas… vous n’entrez pas ! (en moi) Dégagez immédiatement ! m’adressant aux enflures de mon égo dont je repère les tentative de récupération.

les effet s’estompent plutôt rapidement, la musique est toujours agréable mais perd peu à peu de sa magie. Il est environ 20 heures (H+2,5) lorsque je réalise que l’expérience touche à sa fin et que je désire le silence. Je coupe la musique pour sentir ce retour en conscience ordinaire d’une façon plus juste, pour mettre un terme à l’effet « factice » et « réchauffé » dont j’ai remarqué l’apparition récurantes lors des « atterrissages » de voyages psychotropes intenses. Dans ces circonstance, j’ai eu souvent tendance à me raccrocher à ce qui était et qui n’est plus (tendance à l’abus). Lors de cérémonies d’ayahuasca par exemple, le maestro nous proposait au bout de ce temps un deuxième verre, soit… mais chez moi, dans ce contexte, je ne prévoyais pas de me relancer avec mes truffes à re-mastiquer, au risque d’être déçu. Je préfère garder mon produit pour gravir d’intensité la prochaine fois. Toutes les bonnes choses ont une fin, la voie de la raison et la satisfaction joyeusement reconnue me poussent à faire preuve de sobriété. Je me rempli de ce silence qui m’apaise curieusement d’avantage qu’il n’atténue mon goût de l’expérience.

Je rassemble mes idées et revisite les grandes lignes de ma vivance pour commencer l’intégration. La faim aussi me signale la fin. Je me régale d’une banane et d’un avocat puis je retourne auprès de Caroline et de notre chat pour partager encore un peu.

Je suis satisfait de cette expérience. Je compte me laisser une bonne quinzaine de jours  avant d’en faire une nouvelle. Il me reste 50g de Valhala et 15g d’Atlantis, ca fait 65g de truffes qui sont dans mon frigo depuis 1 mois. Je suis un peu surpris pas la courte durée relative des effets (environ 2h30) Serait-ce parce que j’ai absorbé les truffes avec du jus de citron et de gingembre ? parce que je suis à jeûn ? Comment procéder la prochaine fois ? Est ce que la force de la dose influence la durée de l’expérience ? 

Ces 26 g ne me sont pas « restés sur le ventre » et de toutes façons je ne crains pas les nausées que j’ai appris à fréquenter grâce aux curanderos. Je me dis que je pourrai peut-être tenter une grosse bouillie de 50g bien citronnée pour bien la faire passer la prochaine fois… j’ai peur que l’infusion seule (sans manger les résidu) ne soit pas suffisamment efficace… des suggestions ?
:)
 

snap2

Psychopstick
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Le jus de citron a effectivement tendance à raccourcir le trip, et le fait d'être à jeun aussi (ce qui n'est pas spécialement nécessaire d'ailleurs, un repas léger ça va bien aussi). Augmenter les doses, oui ça peut rallonger les effets mais surtout augmenter le pic, et 50g c'est vraiment énorme pour une 3ème expérience. Pour un ordre d'idée, le plus que j'ai fait en plus de 50 trips aux psychédéliques c'est 35g. Je sais pas ce que tu cherches mais prends ton temps, rien ne presse et plus tu veux aller vite, plus tu risques de te cramer les ailes. Take care !
 

Magellan

Neurotransmetteur
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snap2 a dit:
Augmenter les doses, oui ça peut rallonger les effets mais surtout augmenter le pic, et 50g c'est vraiment énorme pour une 3ème expérience. Pour un ordre d'idée, le plus que j'ai fait en plus de 50 trips aux psychédéliques c'est 35g. Je sais pas ce que tu cherches mais prends ton temps, rien ne presse et plus tu veux aller vite, plus tu risques de te cramer les ailes. Take care !

Ce que je cherche, c'est me relier momentanément avec mon maître intérieur, mes visions et entendre puis décoder les messages et les intégrer dans mon existence. Je n’ai besoin ni de charlatans, ni de psychiatres ou psychothérapeutes condescendants ou peu avertis. déjà les médecins ne sont pas d'accord entre eux me concernant et d'autres s'en foutent… Quant aux bons curanderos et leur médecine traditionnelle que je respecte et bien ça coute cher, je n’ai pas les moyens de me payer leurs services aussi régulièrement qu’il le faudrait. Alors, je me débrouille comme je peux et je n'ai pas l'impression de le faire mal, sauf de le faire avec prudence et courage (les deux peuvent cohabiter ou pas ?)

Naturellement, tu as raison de me mettre en garde et de rappeler qu'il ne faut pas griller les étapes. Mais tu entends quoi par « se cramer les ailes » ? peut-tu s’il-te-plaît préciser ton point de vue là dessus et pourquoi tu choisis cette métaphore ? Quel  le véritable risque selon toi, la mort ? la folie ? la psychose ?  qu’entends tu exactement par là ?

de mon coté je précise :
C’est ma 5e expérience avec les truffes depuis 6 mois, (successivement en grammes : 8,7 ; 9,4 ; 14 ; 15 ; et 26) ma toute première expérience remonte à 1998 je ne me souviens pas de la dose de champignons qu'on m'avait donné sans doute faible (3 ou 4 champignons peut-être - c’était pas terrible à avaler de toute façon) mais surtout j'avais fumé du cannabis pendant la soirée… n'importe quoi ! : résultat une terrifiante expérience de 6 heures qui m'a pas donné envie de recommencer.
Quand j’ai senti en 2019 comment l’ayahuasca me modifiait, j’ai compris que les psychédéliques étaient nos amis si on les respecte…
 

snap2

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Au niveau des risques, la mort pas vraiment (quoi que c'est possible, j'ai failli mourir écrasé sur un bord d'autoroute à grosse doses, ça donne des effets delirogènes). Mais des traumatismes durables et le risque de développement de maladies psychiatriques reste bien réel. J'ai encore des séquelles d'une grosse expérience il y a 6 ans, donc ça peut marquer durablement.
Après si tu as envie de tester des très hauts dosages, rien ne t'empêchera à part ta bonne conscience. C'est juste que même en prenant son temps, avec beaucoup d'expériences, on peut quand même se manger des claques mémorables.
 
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Magellan

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snap2 a dit:
Au niveau des risques, la mort pas vraiment (quoi que c'est possible, j'ai failli mourir écrasé sur un bord d'autoroute à grosse doses, ça donne des effets delirogènes). Mais des traumatismes durables et le risque de développement de maladies psychiatriques reste bien réel. J'ai encore des séquelles d'une grosse expérience il y a 6 ans, donc ça peut marquer durablement.

sais-tu décrire ces séquelles ? encore 6 ans après ? de quoi parles-tu exactement  (si tu veux bien le dire naturellement) ? qu'est-ce qui fait que tu ne peux plus te débarrasser de "ça" et si je comprends bien, tu as provoqué cela avec 35 g ?
 

snap2

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J'ai de la dépersonnalisation persistante, je te laisse te renseigner si ça t'intéresse ^^"
Et non, c'était provoqué par de la DMT, mais je pense que c'est tout à fait possible avec de la psilocybine aussi (ça reste deux tryptamines).
 

Magellan

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snap2 a dit:
J'ai de la dépersonnalisation persistante, je te laisse te renseigner si ça t'intéresse ^^"
Et non, c'était provoqué par de la DMT, mais je pense que c'est tout à fait possible avec de la psilocybine aussi (ça reste deux tryptamines).

mais que s'est-il passé sous DMT pour en arriver là ? Avais-tu déjà des troubles de la personnalité avant ? Sais-tu ce qui a précisément déclenché ce problème ? une vision en particulier, une sensation ? une émotion ? un sentiment ?
 

snap2

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Tu peux lire le TR dans ma signature et les posts en dessous qui expliquent la suite.
 
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