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Les montagnes russes de la spiritualité / Jack Kornfield

  • Auteur de la discussion Ji-doo
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J

Ji-doo

Invité
(Chapitre faisant partie du livre: "Périls et promesses de la vie spirituelle / de Jack Kornfield

Célèbre aux Etats-Unis dans les milieux de la psychologie et de la spiritualité en général et dans ceux du bouddhisme en particulier, Jack Kornfield partage dans cet ouvrage les fruits de son parcours. Après avoir été formé pendant cinq ans aux pratiques de méditation intensive dans un monastère bouddhiste de Thaïlande, il rentre aux Etats-Unis, persuadé d'avoir suivi une ascèse particulièrement efficace. Mais les états de conscience exceptionnels qu'il a connus ne l'ont en rien préparé à affronter ses propres problèmes existentiels. Ce constat douloureux l'amène à une profonde remise en cause de lui-même. Réalisant qu'un complément de formation lui est nécessaire pour se sentir aussi à l'aise dans l'effervescence de la vie contemporaine que dans les monastères d'Extrême-Orient, il explore en profondeur les approches psychologiques modernes.)



KUNDALINI ET AUTRES EFFETS SECONDAIRES



"L'éblouissement que nous causent lumières et visions, la libération intense d'extase et d'énergie nous annoncent une heureuse nouvelle: les vieilles structures de notre être, de notre corps et de notre mental ont étés démantelées.
Toutefois, en tant que tels, ils n'engendrent pas la sagesse."

Comment faut-il comprendre les récits d'expériences spirituelles spectaculaires et singulières qui abondent dans les écrits de grande tradition mystiques ?Connaît-on encore ce genre d'expériences à notre époque ? Quelle valeur faut-il leur accorder ? Dans les chapitres précédents, nous avons considéré les énergies physiques, les émotions et les schémas mentaux qui apparaissent dans un état de conscience relativement ordinaire. Lorsqu'on s'en affranchit, on atteint des niveaux de calme et de clarté jusqu'alors inconnus et, grâce à une pratique régulière, c'est parfois notre état de conscience tout entier qui change. En persévérant dans une pratique spirituelle systématique, on fait parfois de puissantes expériences d'états modifiés du corps, du coeur et de l'esprit.

De nouveaux domaines de la conscience peuvent s'ouvrir spontanément par l'intermédiaire de ce que l'on appelle la grâce ou sous la pression de circonstances particulières telles que l'expérience de mort imminente (N.D.E.).Cette ouverture peut-être stimulée par l'atmosphère intense de sites sacrés, par la présence de maîtres spirituels charismatiques ou par l'usage de substances psychédéliques, mais la pratique spirituelle constitue un autre moyen, direct et systématique, de la produire - en respectant une discipline spirituelle stricte, en étant assidu dans la méditation ou la prière, ou en recherchant des circonstances de profond silence.Lorsque que notre engagement dans de telles formes de pratique devient si profond que tout notre être se consume dans la pratique même, le corps et l'esprit peuvent s'ouvrir à des dimensions de la vie jusqu'alors inconnues.

Le présent chapitre essaye de décrire ces expériences essentiellement indescriptibles et de les placer en perspective dans notre démarche spirituelle.


Attitudes envers les états de conscience modifiée

Avant de pouvoir comprendre des états inhabituels, nous devons nous rendre compte que les traditions spirituelles adoptent deux perspectives largement divergentes quant à la valeur de ces états pour la transformation et la libération de notre conscience.
Certaines voies spirituelles maintiennent que si nous voulons découvrir une vision "transcendante" de a vie, nous ouvrir au-delà de notre corps et de notre mental et connaître la saveur sublime de la libération, nous devons passer par de profonds états de conscience modifiée.Ces écoles parlent de la nécessité de gravir la montagne, de parvenir à une vision cosmique, de transcender le petit moi, de faire l'expérience d'un éveil.
De nombreuses traditions considèrent de telles expériences visionnaires et transcendantes comme le but de leur pratique.Dans le zen, l'école Rinzaï met l'accent sur de puissantes pratiques de koans et des retraites rigoureuses qui conduisent, au-delà de la conscience ordinnaire,à des expériences appelées satori et kensho, des moments de profond éveil.
Dans la traditon de la méditation Vipassanâ, certaines écoles ont recours à de puissantes techniques de concentration et à de longues retraites intensives pour conduire les participants à un éveil qui est au-delà de leur conscience quotidienne.Le râja yoga et le kundalini yoga, certaines pratiques chamaniques, la "nuit obscure" de la prière chrétienne intensive adoptent également cette approche de la pratique.Les techniques utilisées incluent la répétition, l'intensité, la douleur physique, de puissants exercices de respiration, la concentration sur un seul point, les koans, la privation de sommeil et les visions pour aider les participants à transcender la conscience ordinaire.

Cepandant, de nombreuses écoles, loin de chercher à gravir la montagne de la transcendance, s'efforcent au contraire d'amener l'esprit qui préside au sommet ici et maintenant, dans chaque instant de la vie.Leurs enseignements affirment qu'il faut découvrir la libération et la transcendance ici et maintenant car, si elles n'étaient pas ici dans l'instant, où pourrait-on les trouver ?Plutôt que de chercher à transcender, la perspective de "l'école de l'immancence" enseigne que l'expérience de la réalité, de l'éveil ou du divin n'est authentique que dans la mesure où elle illumine chaque instant.
Les écoles qui mettent l'accent sur la necessité de s'éveiller "ici et maintenant" enseignent que le divin et l'éveil sont toujours présents.

Seul le désir -y compris celui de la transcendance- et l'avidité de notre mental nous empêchent de faire l'expérience de cette réalité.L'école Soto du zen enseigne ceci parle biais d'une méditation appelée "simplement s'assoir", qui est une ouverture profonde à ce qui est vrai dans l'instant.
Dans cette pratique, on abandonne l'idée même d'obtenir l'éveil, le satori, ou de se retrouver dans un ailleurs quelquonque.Quand il enseignait, Suzuki Roshi, un des plus grands maîtres américains du Soto zen, ne parlait pas de satori.Dans sa tradition, toutes les perceptions modifiées ou visions sont appelées "makyo", illusion; elles ne sont pas prises en compte.Dans la tradion Vipassana, de nombreux maitres partage ce point de vue.A leurs yeux, des états de conscience modifiée ne sont qu'une expérience parmis tant d'autres, un phénomène impermanent ou, commele disait Achaan Chah, "encore une chose à laquelle il faut renoncer".

Faire l'expérience de ces états peut nous apporter un guérison et une transformation profondes, mais leurs dangers et le risque d'en faire mauvais usage sont tout aussi grands.

Nous pouvons nous sentir exeptionnels parce que nous avons connu ce genre d'expérience; parfois nous nous y attacherons et nous ne pourrons plus nous en passer; enfin, le côté spectaculaire, les sensations phyiques, l'exaltation et les visions peuvent créer une dépendance et ,en fin de compte, accentuer le sentiment de manque et la souffrance qui colore notre vécu.

Le risque le plus répandu est du au mythe selon lequel ces expériences vont nous transformer totalement, qu'à partir d'un moment "d'éveil" ou de transcendance, notre vie va changer du tout au tout, et pour le mieux.C'est rarement le cas, et l'attachement à ses expériences peut aisement engendrer la suffisance, l'orgeuil et l'aveuglement.

Grâce à la méditation ou à la prière régulière, à la pratique approfondie et assidus du yoga et de la concentration, à des exercices spéciaux de respiration- ou parfois à d'autres circonstances extrêmes telles qu'un accident corporel ou l'utilisation de drogues psychédéliques- nous nous sentirons intensément présents, sans être gêné par une quelquonque distraction intérieure.Avec la découverte de cette attention intégrale, notre conscience passera réellement à un niveau de perceptions différentes et radicalement nouvelles.
 
J

Ji-doo

Invité


Exaltations

A chaque fois qu'on suscite une concentration et une énergie intenses au cours de la pratique spirituelle, on peut s'attendre à voir apparaître un éventail varié d'expériences sensorielles neuves et fascinantes.Ce n'est pas vrai pour tout le monde, et ces expériences ne sont pas indispensables au progrès spirituel.Ces nouveaux états seraient plutôt des "effets secondaires" de la méditation et mieux nous les comprendrons, moins nous risquons de nous y enliser ou de les prendre pour le but de la vie spirituelle.

La plupart des gens voient d'abord apparaître toute une gamme de perceptions physiques modifiées.
Nombre d'entres elles sont classées dans les textes bouddhiques comme des effets secondaires, nommés "les cinq degrés d'approfondissement de l'exaltation".Dans ce contexte, "exaltation" est un terme général englobant tant les diverses sortes de frissons, mouvements, lumières, impression de flotter, vibrations, joie, etc, qui accompagnent une profonde concentration, que l'immense plaisir que ces phénomènes peuvent apporter dans la méditation.
L'exaltation apparaît fréquemment durant les périodes de méditation ou de pratique intensives mais elle peut également être suscitée par une cérémonie intense ou un maître charismatique.Parfois, elle s'annonce par une fraîcheur subtile ou des vagues de vibrations fines et agréables parcourant le corps.
En pratiquant la concentration ou d'autres techniques, on sent souvent une énergie puissante s'accumuler dans le corps.Quand cette énergie circule, elle provoque des sensations de plaisir et, quand elle rencontre des régions de contraction ou de rétention, elle s'intensifie puis se libère sous la forme de vibrations et de mouvements.Ainsi, l'exaltation peut provoquer un tremblement ou une puissante décharge spontanée d'énergie physique que certaines traditions yogiques nomment kriyas.Ces mouvements spontanés peuvent apparaître sous des formes très différentes: parfois, c'est un seul mouvement involontaire ressenti en même temps q'un noeud se défait ou qu'une tension se relâche dans le corps; d'autres fois, ce sont des mouvements prolongés, impressionnants, qui peuvent durer plusieurs jours.

Au début d'une retraite d'un an, je connu une période où, par l'effet d'une puissante libération d'énergie, ma tête se balançait d'avant en arrière pendant des heures.Quelques jours plus tard, mes bras furent agités de mouvement involontaires qui les faisaient battre comme des ailes d'oiseaux.J'avais beaucoup de peine à les immobiliser et, si je me détendais un tant soit peu, ils battaient sans arrêt.Cela dura plusieurs jours.Quand j'interrogeai l'instructeur à ce sujet, il me demanda si j'étais pleinement conscient de ce qui se passait."Bien sûr", lui répondit-je.Plus tard, il me déclara: "Vous n'êtes pas pleinement conscient.Regardez plus attentivement et vous verrez que vous n'aimez pas ce qui se passe.D'une façon subtile, vous voudriez que cela cesse".
Lorsque j'eus reconnu qu'il disait vrai, il me conseilla de retourner à ma méditation et d'observer le phénomène.Pendant les 2 jours qui suivirent, les mouvements diminuèrent et je ressentis simplement une pulsation dans les bras, me procurant des heures de profonde libération physique.

Ces détentes physiques spontanées ne sont ni nuisibles ni porteuses d'éveil.Elles sont simplement le résultat de la rencontre entre l'énergie générée par notre pratique et les blocages et tensions qui l'empêchent de circuler.Elle font partie de l'ouverture du corps.Lorsque ces mouvements spontanés apparaissent, nous pouvons commencer à éprouver du respect pour la profondeur de ces mécanismes d'inhibition physique.Il n'est pas rare que les détentes et les ouvertures physiques s'étendent sur des mois ou des années de pratique spirituelle.Le meilleur acceuil qu'on puisse faire à ces phénomènes est de s'adoucir, particulièrement en détendant le dos et la zone située à la base de la colonne vertébrale.Si la décharge d'énergie est modérée, il est généralement préférable d'essayer de se détendre tout en maintenant le corps immobile, permettant ainsi à l'énergie de forcer l'ouverture de nouveaux canaux plutôt que d'être libérée par le mouvement.Ce n'est pas possible quand la décharge d'énergie est plus forte, quoi qu'il existe des moyens de modérer ou d'adoucir l'accumulation et la circulation de l'énergie.A mesure que nous nous concentrons, l'énergie de notre système corporel va s'ouvrir et s'équilibrer dans un processus naturel.Nous sentirons la chaleur, les pulsations et les vibrations circuler spontanément le long de notre épine dorsale, ouvrant les canaux d'énergie obstruées, puis rayonner jusqu'a chaque cellule de notre corps.Nous découvrirons qu'une guérison et u travail corporel très profonds peuvent prendre place pendant que nous sommes assis, immobile, en posture de méditation.N'oubliez pas que ce processus peut prendre du temps: faites preuve de patience envers votre corps.

Dans des états de concentration encore plus profonds, nous sentirons parfois que notre corps tout entier se dissout, devenant lumière.Une concentration profonde peut entraîner toutes sortes de visions et d'expérience visionnaires.Des flots de souvenirs, des images de pays étrangers, des scènes des cieux et des enfers, les énergies de tous les grands archétypes peuvent se déployer devant nos yeux.Nous pouvons nous sentir dans le corps d'autres créatures, dans d'autres temps et d'autres sphères.Lorsque de telles visions apparaissent sous leurs formes les plus saisissantes, elles deviennent aussi réelles que notre réalité quotidienne.Il n'est pas rare de voir apparaître toute sortes de peurs, lequels ne reflètent pas seulement nos émotions liés à nos problèmes personnels mais l'ouverture de corps émotionnel tout entier.Lors de cette libération d'émotions, nous aurons besoins des conseils d'un instructeur avisé qui nous aidera à conserver notre équilibre.

Ces ouvertures énergétiques, visionnaires et émotionnelles peuvent provoquer d'importantes réactions, soit de confusion et de peur, soit d'hypertrophie de l'égo et d'attachement.Face à ses réactions, nous aurons besoins de nous appuyer sur une voie spirituelle spécifique qui nous offrira ses ressources de sagesse, de tradition et de pratique et, plus encore, sur un maître qui a personnellement affronté et compris ses dimensions du psychisme.Il nous faudra trouver quelqun en qui nous pouvons avoir confiance, puis nous fier à sa compétence et à ses conseils.
 
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Ji-doo

Invité


Moyens habiles de travailler sur les ouvertures énergétiques et émotionnelles

Ces ouvetures énergétiques, visionnaires etémotionnelles peuvent provoquer d'importantes réactions, soit de confusion et de peur, soit d'hypertrophie de l'égo et d'attachement.
Face à ces réactions, nous aurons besoin de nous appuyer sur une voie spirituelle spécifique qui nous offrira ses ressources de sagesse, de tradition et de pratique et, plus encore, sur un maître qui a personnelement affronté et compris ces dimensions du psychisme.Il nous faudra trouver quelqu'un en qui nous pouvons avoir confiance, puis nous fier à sa compétence et à ses conseils.

Toutes les expériences sont des effets secondaires

Même auprès d'un maître, on doit garder trois principes à l'esprit quand on travaille sur ces aspects inhabituels de la vie spirituelle.Le premier de ces principes est de comprendre que tous les phénomènes spirituels sont des effets secondaires.Dans la tradition bouddhiste, le Bouddha rappelait souvent à ses élèves que l'objet de son enseignement ne consistait pas à accumuler certaines bonnes actions et un bon karma, des extases, une compréhension intuitive ou la félicité, mais qu'il consistait uniquement en une réelle libération du coeur - une véritable libération de notre être dans tous les domaines.Cette liberté et cet éveil -et eux seuls- sont le but de toute démarche spirituelle autenthique.

L'éblouissement que nous cause lumières et visions, la libération intense d'extase et d'énergie nous annoncent une heureuse nouvelle: les vieilles structures de notre être de notre corps, et de notre mental ont été démantelés.Toutefois, en tant que tels, ils n'engendrent pas la sagesse.Certaines personnes ont connues un grand nombre d'expériences de ce genre, sans pour autant avoir appris grand chose.Même de mémorables ouvertures du coeur, des phénomènes de kundalîni et des visions peuvent se transformer en orgueuil spirituel ou en vieux souvenirs.Ainsi, après une expérience de mort imminente (NDE) ou un accident de voiture, certains individus change énormément tandis que d'autres s'empressent de retourner à leurs vieilles habitudes frileuses.En elles-même, les expériences spirituelles ne comptent pas beaucoup.Ce qui importe, c'est ce que nous sommes capables d'intégrer et d'apprendre à partir de ce processus.
Des "expériences exeptionnelles" peuvent transformer notre parcours spirituel en un parcours du combattant semé de problèmes récurrents et d'embûches.La manière dont nous réagissopns à ces expériences peut même corrompre notre méditation, soit que nous nous y attachions, soit qu'elles nous dérangent et que nous les repoussions, soit que nous esssayions de les renouveler et de les retenir (on a alors tendance à croire qu'on est éveillé, c'est ce qu'on appelle "se contenter du lot de consolation").Ce sont toujours des pièges.

Un homme qui pratiquait la méditation en Inde était parvenu à une grande ouverture extraordinaire du corps au bout de plusieurs années d'une pratique rigoureuse et intensive.Chaque fois qu'il méditait, son corps se disolvait en frissons d'extase et de lumière, son esprit demeurait ouvert et profondément serein.Il était ravi.Malheureusement, un problème familial l'obligea à retourner en Angleterre où il demeura plusieurs mois.Il lui tardait de revenir en Inde mais, à son retour là-bas, il découvrit que son corps et son mental s'étaient crispés et bloqués, qu'ils étaient pleins de tensions, de souffrance, de désarroi.Il entreprit alors une série de retraites intensives pour essayer de retrouver son corps de lumière et d'extase, mais en vain.Des semaines, des mois passèrent, et son mécontentement grandit en même temps que ses regrets: ah ! si seulement il n'était pas retourné dans son pays !A présent, il se donnait encore plus de mal pour retrouver sa clarté.Cette lutte dura deux ans, jusqu'au jour où il se rendit enfin compte que son long combat contre les blocages, la frustration et les difficultés était dû à son désir même de renouveler l'expérience passée.Son attachement à l'état qu'il avait connu et son refus de ce qui se passait désormais avaient tout figé.Quand il comprit cela et qu'il accepta sos état actuel, toute sa pratique changea.
A mesure qu'il acceptait, une vaste équanimité enveloppa sa tension et sa souffrance, et sa méditation recommença à explorer des territoires nouveaux.



Savoir freiner


Le deuxième principe qui permet de travailler sur ces états pourrait s'intituler "savoir freiner".Parfois, au cours d'un entrainement spirituel intensif ou dans des circonstances extrêmes ou imprevues, des états de consciences modifiés intenses et des phénomènes énergétiques peuvent se produire trop rapidement pour que nous soyons en mesure de les intégrer avec habileté.A de tels moments, nous sommes dépassés par l'intensité de l'énergie, par la puissance de ces expériences ou par l'ampleur de l'ouverture; nous ne sommes pas capables de les aborder ou de les contenir d'une manière équilibrée ou judicieuse.Auprès d'un maître, et en nous-mêmes, nous devrons être capables de reconnaître nos limites et d'avoir suffisamment de compassion pour les accepter avec sagesse.A ce stade, nous devons trouver un moyen de ralentir le processus, d'atterrir, d'appuyer sur le frein.Nous pouvons avoir recours aux techniques et aux pratiques spirituelles pour nous freiner, tous comme nous employons d'autres pratiques pour provoquer une ouverture.
Un processus d'ouverture qui s'effectue trop rapidement peut se manifester sous une forme extrême d'ouverture énergétique; l'énergie parcourant le corps devient si forte qu'elle provoque des jours, voir des semaines d'agitation intense, de perte de sommeil, de paranoïa, de confusion, ou même d'expériences physiques telles que des sons douloureux, des fièvres très élevées ou une cécité temporaire (ceux qui ne croient pas que les processus spirituels peuvent affecter la conscience physique devraient étudier les textes traitant des stigmates et autres phénomènes du même genre).Un autre aspect très troublant de ce processus consiste à avoir l'impression de perdre ses propres limites: le sens de soi-même et d'autrui se dissout jusqu'au point extrême et déconcertant où l'on éprouve les émotions des autres, où l'on ressent les mouvements de la circulation routière comme s'ils prenaient place à l'intérieur du corps, où l'on est quasiment incapable d'avoir un sens de soi cohérent dans le tourbillon de la vie quotidienne.On ressent une intense vulnérabilité, une perte de contrôle et des ouvertures dans le corps qui menacent de nous mettre en pièces.Un autre domaine de difficultés apparaît aussi quand resurgissent des parties puissantes de nous-mêmes qui étaient coupées de notre conscience ordinaire.Elles peuvent se manifester sous la forme de voix, de visions incoercibles, d'hallucinations ou, chez ceux qui y sont sujets, d'un retour d'expériences "psychotiques".

Un jeune élève de karaté trop zélé et attiré par les extrêmes de l'intensité spirituelle participait à une retraite de 3 mois que je dirigeais.Plutôt que de suivre les instructions, il décida d'atteindre l'éveil aussi vite que possible, à sa manière.Vers le milieu de la retraite, il prit la posture et jura de ne pas bouger pendant une journée et une nuit entières.Au bout de quelques heures, il ressentit des sensations de feu et d'intense douleur.Il demeura assis tout l'après-midi, toute la nuit, et toute la matinée du lendemain.Si l'on pratique ce genre de chose suffisament longtemps, la douleur et le feu deviennent si intenses que la conscience est dissociée du corps et catapultée à l'extérieur.Il y a bien des manières plus douces de se procurer des expériences hors du corps; pour lui, ce fût très brutal.Tandis qu'il perséverait dans la posture, il connut toute sortes d'état de conscience modifiée.Quand il se releva à la fin des 24 heures, il était empli d'une énergie explosive.Il fit irruption dans la salle à manger où se trouvaient une centaine de retraitants silencieux et, parvenu au centre de la pièce, il se mit à crier et à pratiquer ses mouvements de karaté à toute vitesse.La pièce entière était remplie de son énergie et, dans le silence, il pouvait sentir la peur éprouvée par nombre de personnes autour de lui, devenues très sensibles après 2 mois à passer sans parler.Il proférait des sons tout en exécutant ses mouvements.Apparemment, son énergie avait inondé son 3ème et son 6ème chakra.Puis il déclara: "quand je vous regarde, je vois derrière chacun d'entre vous une longue file de corps qui montrent vos vies antérieures".Il vivait dans un état de conscience très différent qu'il avait atteint en poussant son corps jusqu'à ses limites mais il ne tenait pas en place, il était incapable de se concentrer un seul instant.Au contraire, il se montrait anxieux et agité, ses gestes étaient désordonnés et frénétiques, comme s'il avait temporairement perdu la raison.
Comment avons-nous réagi ?Puisque c'était un athlète, nous l'avons fait courrir- quinze kilomètres le matin et autant l'après midi.Nous avons modifiés son alimentation.Alors que la nourriture proposée à tous était végétarienne, nous l'avons mis à un régime carné, hamburgers, etc.Nous lui avons fait prendre fréquemment des bains et des douches chauds.Nous l'avons mis au travail- il à bêché une grande partie du jardin.Et nous nous sommes assurés qu'il y avait au moins toujours une personne avec lui.Au bout de 3 jours à peu prêt, il était à nouveau capable de dormir.Ensuite, nous lui avons fait reprendre la méditation peu à peu, en douceur.Quoique ces expériences aient pu être des ouvertures spirituelles et psychiques valides, elles n'avaient pas étés suscitées par une approche natrurelle ou équilibrée.Il était totalement incapable de les intégrer.

Lorsque vous voulez appuyer sur le frein pour ralentir un processus énergétique intense ou pour recréez vos limites et restaurer l'équilibre, cessez d'abord de méditer.Ensuite, placez votre attention sur un point physique, quel qu'il soit, qui peut vous remettre en contact avec votre corps.Ayez recours aux mouvements qui vous aideront à libérer l'excès d'énergie, que ce soit bêcher la terre, faire du taï-chi, courir et marcher, ramener l'attention dans le corps, sentir le contact de ses pieds sur le sol ou visualiser la terre.Parfois un orgasme peut aider.Le massage ou une autre approche corporelle peut aussi être bénéfique.L'acupuncture et la digitopuncture peuvent être très utiles pour restaurer l'équilibre.Modifiez votre alimentation: manger des nourritures lourdes, céréales et viande, pour enraciner votre corps.Essayez de retrouver un sommeil normalpar le biais de la relaxation, de tisanes de plantes calmantes, de bains et de massages succédant à une journée d'activités physiques fatiguantes telles que la randonnée ou le jardinage.Il est préférable pour cela de vous entourer de gens qui peuvent vous apporter leur soutien et vous aide à atterir et à garder le contact.

Pratiquants et yogis de tous les temps, dans toutes les traditions importantes, ont affrontés les problèmes inhérents aux expériences spirituelles.Dans tous les cas, il s'est avéré essentiel de demander l'aide d'une personne qui soit compétente dans ce domaine particulier.Ces processus pouvant durer longtemps, il est necessaire, quand nous sommes confrontés à eux, de trouver un guide, quelqun qui a déjà été en contact avec sa propre folie, sa propre souffrance et la perte de ses repères, qui peut progressivement et courageusement nous ramener sur le terrain de notre propre nature.
 
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Ji-doo

Invité
La conscience de la danse

Le troisième principe à appliquer lorsqu'on travaille sur des états de conscience modifié pourrait s'appeler "la conscience de la danse".Quand ce type d'expérience à lieu, la principale responsabilité du pratiquant est de s'ouvrir à elle en demeurant pleinement conscient, en l'observant et en la ressentant comme partie intégrante de la danse qui constitue notre existence humaine.
Nous aurons parfois tellement peur des états de conscience modifiée que nous leur resisterons et que nous les jugerons négativement quand ils apparaîtrons: "mon corps est en train de se dissoudre", "j'ai des frissons partout", "je suis brulant", "j'ai trop froid", "les sons sont trop forts", "mes perceptions sont trop aiguës", "toutes ces douleurs internes et ses vagues d'énergie sont intolérables".
La peur, l'aversion et l'incompréhension nous inciterons peut-être à nous défendre contre ces états pendant longtemps, à essayer de les éviter, de les modifier, de les dépasser ou de les faire disparaître, et c'est cette resistance même qui nous empêchera d'en être libres.
Pourtant, tout comme nous avons appris, en abordant la méditation, à porter sur les douleurs et la tension du corps physique une attention apaisante et compatissante, sans les refuser ni nous en emparer, nous pouvons également aborder des états de conscience modifiée, si effrayants et pénibles soient-ils, avec une attention compatissante et sereine.De même qu'au début de la pratique nous apprenonsà observer les voix aguichantes du désir sans nous y laisser prendre, nous devons soumettreà cette conscience sereine l'attrait suave et puissant de l'exaltation, des lumières et des expériences visionnaires.

Lorsque nous nous emparons d'une expérience, quelle qu'elle soit, ou que nous la refusons, notre pratique s'enlise à cet endroit, nous cessons d'être ouverts à la vérité.Une de mes élèves avait très peur de l'espace vacant qui apparaissait pendant sa méditation car elle pensait qu'elle allait sombrer, devenir folle ou incapable de fonctionner.Pendant 2 ans, elle lui resista, puis, un jour, durant une méditation guidée, elle se permit enfin de s'ouvrir à la peur et à l'espace.Ce fut une expérience extraordinaire.Son mental se calma, son coeur s'adoucit et sa méditation parvint à un niveau jusqu'alors inconnu de paix et d'aisance.

En abordant chaque nouvelle expérience avec vigilance et sagesse, nous décrouvrons qu'une des trois choses suivantes peut lui arriver: elle va disparaître, demeurer inchangée, ou s'intensifier.De toute façon, peu importe.Quand nous élargissons notre pratique afi d'inclure à la fois tout état qui se manifeste et nos réactions à cet état, nous pouvons tous les faire entrer dans la danse.CE qui va grandement nous aider à accéder à cette perspective dans la pratique, c'est l'outil qui consiste à nommer les états modifiés: "exaltation" ou "vision"; c'est une façon de reconnaître ce qui est présent, de l'observer et de lui donner son véritable nom.Dès l'instant où l'on est capable de dire le nom de cette expérience et de créer un espace où elle est peut apparaître et disparaître, se développe un sentiment de confiance dans le processus à l'oeuvre.On reprend contact avec la compréhension qui ne cherche pas à capturer une expérience, on s'ouvre à ce qu'Allan Watts appelait "la sagesse de l'insécurité", la sagesse de tous les âges.

Un chemin qui a du coeur nous permet d'expérimenter le monde phénoménal dans toute son infinie richesse, de voir, entendre, sentir, goûter, toucher et penser, et de trouver la liberté et un coeur généreux au sein de tout cela.Parce que chacun de nous, en tant que fleur humaine, s'ouvrira à sa façon unique et selon ses cycles propres, nous n'avons pas besoin de diriger les énergies spécifiques de notre corps et de notre coeur.Notre chemin ne consiste ni à les désirer ni à les craindre.Le véritable chemin est celui du lâcher prise
Quand nous cultivons un esprit d'ouverture, la foi et une perspective vaste, nous pouvons traverser tous les états et découvrir en eux une sagesse éternelle et un coeur profond et plein d'amour.


Méditation: une réflexion sur votre attitude envers les états de conscience modifiée

Quelle est votre attitude vis-à-vis des états inhabituels, des états de conscience modifiée qui apparaissent pendant la méditation ?Quand vous lisez ce qui est écrit ici à propose de ces expériences, observez lesquelles vous touchent, voyez ce qui vous attire ou vous rappelle des expériences passées.Comment réagissez-vous à ces expériences quand elles se manifestent ?Etes-vous attaché au fait d'avoir ce type d'expérience, en êtes-vous fier ?Essayez-vous de les renouveler pour prouver votre progrès ou votre réussite ?Vous êtes-vous trouvé bloqué en vous évertuant à les renouveler ?
Avec quelle sagesse les avez-vous abordées ?Sont-elles pour vous une source de complication ou de liberté ?Les ressentez-vous comme bénéfiques, source de guérison, ou bien vous font-elles peur ?Tout comme vous pouvez utilisez ces états mal à propos en vous y attachant, vous pouvez aussi mal les utiliser en les évitant ou en essayant d'y mettre fin.Si c'est le cas, voyez-vous comment votre méditation s'approfondirait si vous les laissiez venir à vous ?Essayer d'imaginer les présents qu'ils peuvent vous apporter: présents d'inspiration, de perspectives nouvelles, de compréhension, de guérison ou d'une foi extraordinnaire.Voyez vers quelle personne, vers quel enseignement vous vous tournez pour savoir comment vous comporter relativement à ces questions.
Si vous sentez qu'une perspective sage vous fait défaut, demandez-vous où vous pourriez la trouver.Comment pouvez-vous respecter au mieux ces domaines d'expérience et les mettre à profit ?
 

Shaman_fred

Holofractale de l'hypervérité
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18 Sept 2011
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J'ai pas tout lu ( j'ai pas trop le temps ce matin )

D'ailleur j'ai tout oublié de ce que je viens de lire ( une tête dans le cul très profonde )

Bref je lis tout ça ce soir ;) et ça va m'intéresser !

Édit: j'ai eu le temps en fait :)

Enfin on parle de cette état que peuvent ressentir les bouddhistes avec une méditation intense.

Je trouve ça tellement impressionant!

Mais qu'est devenue Kornfield? Est ce que ça la aidé?
 
S

Styloplume

Invité
Ah les boules je me rends compte que je suis accroc à la grosse fractale, que j'en veux toujours plus...
... et en même temps, des fois je me sens défoncé au quotidien, l'esprit perché, clair, lucide, en paix, tout est beau, la musique coule, etc...

... donc en fait je rejoins les deux optiques: faire des grosses expériences c'est bien ET il faut soigner le quotidien.
 

GuyGeorge

Holofractale de l'hypervérité
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Très intéressant! Je vais m'offrir une batterie des livres de ce Jack, un titre m'as bien fait trippé, "après le nirvanna, la lessive". Je vais voir de quoi il en retourne! Merci du partage!
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
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15 Juin 2011
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[
jhdoux a dit:
des états de conscience modifiée ne sont qu'une expérience parmis tant d'autres, un phénomène impermanent ou, commele disait Achaan Chah, "encore une chose à laquelle il faut renoncer"
:smile:
On pourrait aussi dire "encore une chose à offrir" je pense.
S'en saisir serait une source de souffrance.
Sans saisie pas de source de souffrance.

Bref tout ça pour dire : ne renonce pas à cette traduction, offre la nous gracieusement comme tu as commencé à le faire.
Et "Ne t’attends pas à de la reconnaissance" comme le dit une maxime Lodjong ^^


Bijord a dit:
Très intéressant! Je vais m'offrir une batterie des livres de ce Jack, un titre m'as bien fait trippé, "après le nirvanna, la lessive". Je vais voir de quoi il en retourne! Merci du partage!
J'ai lu ce bouquin ya longtemps, j'avais moi aussi vraiment accroché à l'époque :thumbsup:
 
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10 Sept 2011
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C'était justement un sjet sur lequel je réfléchissais y'a quelques jours. L'expérience mystique (qu'elle soit de défonce ou drug-free), c'est cool mais ensuite faut l'assumer... le plus important c'est l'après. Merci pour cette trad, bon courage pour la suite !
 

GuyGeorge

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SoK a dit:
C'était justement un sjet sur lequel je réfléchissais y'a quelques jours. L'expérience mystique (qu'elle soit de défonce ou drug-free), c'est cool mais ensuite faut l'assumer... le plus important c'est l'après. Merci pour cette trad, bon courage pour la suite !
Ouais et il faut aussi séparer une expérience mystique ponctuelle, de l'illumination. La première n'est qu'une expérience comme une autre dont on ne doit pas s'attacher. Et pour faire une expérience mystique drugfree a coup de méditation, je pense qu'il faut déjà avoir passé un bon bout de temps sur le coussin, ducoup assumer l'expérience se fait sans accrocs je suppose, comparé a l'expérience psychédélique chimiquement provoquée.
 

Quetzal

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Zont toujours un ton pessimiste ces gens la, ces spiritueux d'orients!

Pas de désirs, tout est difficile, et ce qui est chouet marche toujours moins bien...
Bonjour l'enthousiasme dans la vie :p
 

CastlesMadeOfSand

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On doit pas avoir les même sources Quetzal ^^
DalaiLama.jpg
 

GuyGeorge

Holofractale de l'hypervérité
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Quetzal a dit:
Zont toujours un ton pessimiste ces gens la, ces spiritueux d'orients!

Pas de désirs, tout est difficile, et ce qui est chouet marche toujours moins bien...
Bonjour l'enthousiasme dans la vie :p

Éradiquer la souffrance humaine tu trouve ça pessimiste? :)
 
J

Ji-doo

Invité
Quetzal a dit:
Zont toujours un ton pessimiste ces gens la, ces spiritueux d'orients!

Jack Kornfield est...américain ;-)

au passage, je n'ai pas traduit ce chapitre, j'ai le livre chez moi et je voulais vous faire partager ces passages qui sont en lien avec la spiritualité et la prise de psychédélique.

PS: la suite bientôt..
 

Quetzal

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Quetzal a dit:
Zont toujours un ton pessimiste ces gens la, ces spiritueux d'orients!

Pas de désirs, tout est difficile, et ce qui est chouet marche toujours moins bien...
Bonjour l'enthousiasme dans la vie :p

Ce message contenait une petite pique qui vous a fait réagir ^^
Evidemment j'ai un avis plus nuancé; je vois que vous réagissez bien, c'est bon signe ^^ (je dis ca par ce que au final, les gens qui s'interesse a ces disciplines orientales sont parfoi tout aussi suceptibles, stressés et englués dans les vices modernes que les autres!)
 

GuyGeorge

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Quetzal a dit:
(je dis ca par ce que au final, les gens qui s'interesse a ces disciplines orientales sont parfoi tout aussi suceptibles, stressés et englués dans les vices modernes que les autres!)

Chacun est a une étape différente du chemin, ce n'est pas pasque tu commence a t'intéresser au foot que tu deviens tout d'un coup un super buteur(fly)! On attend la suite jhoux! ;-)
 
J

Ji-doo

Invité
Voilà, je précise que je n'ai pas tout à fait respecté la chronologie du texte, et coupé certains (petits) passages qui pouvaient s'avérer ennuyeux ou trop difficiles d'accès pour quelqun n'ayant aucune connaissance du bouddhisme.
Si vous voulez en savoir plus, rapportez-vous au livre qui est vraiment très complet...en espérant que ça vous soit utile ! :wink:


Pour finir, je voulais souligner que ce passage:

"Un processus d'ouverture qui s'effectue trop rapidement peut se manifester sous une forme extrême d'ouverture énergétique; l'énergie parcourant le corps devient si forte qu'elle provoque des jours, voir des semaines d'agitation intense, de perte de sommeil, de paranoïa, de confusion, ou même d'expériences physiques telles que des sons douloureux, des fièvres très élevées ou une cécité temporaire (ceux qui ne croient pas que les processus spirituels peuvent affecter la conscience physique devraient étudier les textes traitant des stigmates et autres phénomènes du même genre).Un autre aspect très troublant de ce processus consiste à avoir l'impression de perdre ses propres limites: le sens de soi-même et d'autrui se dissout jusqu'au point extrême et déconcertant où l'on éprouve les émotions des autres, où l'on ressent les mouvements de la circulation routière comme s'ils prenaient place à l'intérieur du corps, où l'on est quasiment incapable d'avoir un sens de soi cohérent dans le tourbillon de la vie quotidienne.On ressent une intense vulnérabilité, une perte de contrôle et des ouvertures dans le corps qui menacent de nous mettre en pièces"

traduit assez bien ce que j'ai pu ressentir dans les semaines et mois qui ont suivis la prise d'ayahuasca.
Les élements que j'ai sur-lignés dans la partie "Savoir freiner" sont des choses qui m'ont étés très utiles pour reprendre contact avec la réalité.
Donc si ça peux aider...
 
S

Styloplume

Invité
Jhdoux je comprends maintenant plein de trucs avec les passages rajoutés. Évidemment, c'est pas les mêmes choses qui me parlent qu'à toi, mais là j'entrevois ce que tu as pu vivre. Si je me goure pas ta cérémonie d'ayahuasca t'a perché loin et fort, et t'as eu du mal à retomber, parce que les portes avaient été défoncées, c'est ça? Ah, ouais, je connais ça de ma période sombre au DXM. Et j'ai toujours ça maintenant d'ailleurs, mais en plus positif, plus exaltant (en ce moment je tripe méchament sur la musique).

Et je surkiffe cette quote: "Les expériences sont des effets secondaires du chemin spirituel". Boah c'est ouf. Et effectivement, s'accrocher à une expérience c'est comme s'accrocher à une femme: on la perd. Mon gros vortex sous DXM je l'ai pas retrouvé, plus je le cherchais, plus il partait. Et c'est comme ça, et je peux l'accepter maintenant.

Ouais, dix milles trucs à dire. Y'a un truc, aussi, j'ai bien l'impression que la drogue nous mène là où des années de méditation nous auraient conduit, seulement la drogue nous y emmène direct et sans concession. Et avec la drogue nous n'avons que la surface de l'expérience spirituelle, un phénomène ponctuel qui montre où nous en sommes sur le chemin. Mais si on ne fait rien à côté, il ne se passe rien de fantasque quand on redrope une semaine plus tard. Voilà, ça je l'écris, je l'admet.

En fait, la drogue nous aide pas au long terme, si au long terme on n'a pas une stratégie qui envisage le quotidien de façon spirituelle.

Ouais, je plussoie l'aspect mettre le frein. si on met pas le frein, heu... moi je sais ce que ça fait.
 
J

Ji-doo

Invité
Styloplume a dit:
Jhdoux je comprends maintenant plein de trucs avec les passages rajoutés. Évidemment, c'est pas les mêmes choses qui me parlent qu'à toi, mais là j'entrevois ce que tu as pu vivre. Si je me goure pas ta cérémonie d'ayahuasca t'a perché loin et fort, et t'as eu du mal à retomber, parce que les portes avaient été défoncées, c'est ça?

Ouais, dix milles trucs à dire. Y'a un truc, aussi, j'ai bien l'impression que la drogue nous mène là où des années de méditation nous auraient conduit, seulement la drogue nous y emmène direct et sans concession.

Coucou Stylo !
Franchement, je ne suis pas sûr d'être en mesure de trouver une explication rationnelle même maintenant...
Ce que je peux en dire, c'est que: l'expérience en elle-même ne s'est pas si mal passée, c'est l'APRES qui a été terrible.
Un peu comme si, le décalage entre l'expérience (les possibilités entrevues) et là où j'en étais, étais énorme...un vrai fossé.
Mes intentions de départ était aussi probablement trop fortes (important: prenez garde à ne pas trop demander !).
Et puis, je ne sais pas, quelque chose de brisé par le chaman pendant la cérémonie...mon égo ?mon mental ?
Je ne sais pas, mais il y a eu clairement une cassure quand le chaman à poussé un cri puissant.
Sinon, autre piste, ce qu'on appelle en orient une montée de Kundalini non contrôlée...beaucoup de similitudes avec mon expérience.
Ou alors, une interaction alimentaire avec les IMAO (mais je ne crois pas, j'ai fais relativement attention)...
Bref, je ne sais pas mais c'était l'Enfer, et pendant looonnnnngtemps.

Maintenant, pour ce que tu dis sur la comparaison méditation/ drogues, je rajouterai que (et c'est bien le problème) les psychédéliques puissants peuvent agir comme un ascenseur sauf qu'ils t'emmène au dernier étage sans arrêt...et qu'il n'y a pas de bouton stop (en tous cas je ne l'ai pas trouvé).
Avec la méditation, tu monte l'escalier marche par marche...si tu veux en redescendre 2 ou t'arrêter: pas de problème.Tu y va à TON rythme.
Avec les psychés ce n'est pas si simple..
 
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