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LE LABYRINTHE - 2C-E dosage inconnu

Canin

le Hutin (EEEEEHeh)
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3 Avr 2020
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- LE LABYRINTHE -​




2C-E, cannabis, dosages inconnus


Disclaimer/TLDR

Trip Report écrit dans un but quelque peu littéraire. Il relate simplement un trip qui ne se passe pas bien. Une substance incontrôlable, un lieu qui a toute son importance, des potes qui apparaissent et qui repartent, aucun respect des règles de la RdR. La photographie comme élément prépondérant, une certaine image de l'image. Un trip report de plus pour illustrer les différents effets de la drogue, ce qu'ils peuvent procurer, des impressions et une histoire à raconter.


J'ai fait une connerie. J'ai cru ne pas m'en sortir. 


Ça commence avec une petite virée dans un labyrinthe, avec d'autres explorateurs. Samedi soir, frais, on se prépare avec mon colloc -Fly- et sa copine -Pale-. J'ai bien envie de taper un truc, surtout que j'ai plus d'argent, rien à fumer, juste une cannette de 8,6 dans le fond de mon sac. Je possède aussi du 2-CE, dont je n'ai toujours pas pu goûter les effets, et du 3-ME-PCP, enfin je crois. Une dilution volumétrique que je garde d'une soirée. Mais elle me fait pas trop envie, car ça se mélange mal avec l'alcool et c'est ce qui se trouve le plus facilement là où je vais.
Je décide de faire une dilution volumétrique de 2C-E. Alors, tout le matos sort : ma balance toute neuve (je veux dire par là nouvellement donnée par une bonne âme), un petit flacon, la pipette, flash de Poliakov, et le produit. Je sors la balance pour la première fois, l'allume.


Il ne se passe rien.​


En ouvrant le capot derrière je découvre que l'une des piles a une espèce de croûte jaune bizarre d'un côté. On dirait que ça a coulé, puis caramélisé et solidifié, mais c'est pas du sucre. Plutôt un produit chimique quelconque. OK c'est facile je vais remettre une pile. C'est des AAA. On en a pas. En fait si, je prend celle de la télécommande. Ça ne marche pas.


Tant pis, ce sera pour une autre fois.​


Ah oui sauf que Pale veut prendre du PCP. Alors je vais le chercher dans le frigo. A côté il y a la fiole dans laquelle j'avais fait une dilution volumétrique du 2C-E cet été. Elle s'était évaporée pendant le voyage, au fond de mon sac à dos, sous le soleil pendant deux semaine. J'avais tout juste pu droper un petit fond, au coin des restes d'une usine incendiée. Une belle approche mais j'étais resté sur ma faim, après une courte expérience nocturne à Briançon.


Je ne me rappelais pas en avoir refait une dilution. Pourtant il y a un peu de liquide au fond du flacon. La tentation est grande. Je n'ai qu'une bonne expérience du labyrinthe sous psychédélique.


Avant de partir je drope le fond du flacon.​


Dans le fond je ne suis même pas sûr que le contenu soit du 2C-E, même si c'est le plus probable. Et je n'ai aucune idée de la dose. J'ai simplement aspiré le fond dans la pipette. Moins d'un demi ml. Je crois. Maintenant que j'y pense, on avait parlé avec Alex, à Briançon, de mettre un peu d'eau ou de vodka dans le fond du contenant pour essayer de récupérer du 2C-E malgré l'évaporation. Même si j'étais sûr que ce soit bien le contenu de la fiole, je n'aurais aucune idée de la concentration.​


Maintenant c'est fait, je vais voir ce que ça donne.​


En arrivant au métro quelques effets commencent vaguement à se faire sentir. Peut être du placebo. Je ne saurais pas dire. En ressortant ça allait encore. On marche environ dix minutes pour aller à l'entrée. Sur le chemin je sens de plus en plus le psychédélique. J'arrive tout de même à ouvrir sans problème, laisse passer les autres. Je referme le trottoir au dessus de ma tête sans un bruit. On est dans la galerie sous la chaussée, et passons devant des peintures de One et de moi. En attendant que les touristes de Fly, qu'on a récupérés en chemin, commencent à descendre, je vais faire un tour du côté du graff que j'ai fait la semaine dernière.​


Je descend l'escalier en volée droite menant à la chatière. Dans le labyrinthe.​


Bien sûr il y a un embouteillage. J'attends sur le rythme de Fly qui est devant moi, juste en haut du toboggan. Je descend l'échelle en dernier. Salut les gens qui squattent à l'arrivée. On go vers Cofa, chemin normal. Je repense à la dernière fois que j'ai pris un psyché, du 4-HO-MET à la teuf de Vache et Mad. Il m'avait un peu retourné en vrai. One m'avait rappelé à ce moment là qu'à chaque fois, le monde des psychés fait la même chose, et donne une impression d'inconnu immense. Oui mais les phényléthylamines ne sont pas pareilles.​


Je montre à Pale la petite salle cachée, juste après l'abri Cofa. On passe la rue Raba. Ensuite on monte vers l'Abri. Et à partir de là je guide.​


Car Fly connaît mal le coin. On traverse le bunker sans encombres, les gens qui étaient derrière nous sur le chemin se retrouvent devant nous, car on navigue à vue. Forcément, c'est moi qui guide. Non pas que ce soit forcément dû au produit, je vais toujours comme ça au Bunker. Comme ils vont aussi à la Cloche on les suit. Nous, allons là bas pour croiser des amis hollandais de Fly, à qui il achète du tabac en grande quantité. De manière assez incroyable ils se rejoignent là. J'ai aussi proposé à Duracel de passer par là. Il vient avec sa copine et une amie.​


On arrive sur place.​


Les hollandais sont là, installés dans leur hamac, en train de chiller. Un des touristes lui demande dans un anglais laborieux depuis quand ils sont là. Il lui répond depuis deux jours. J'ai un peu envie de leur parler mais le touriste parle fort et j'ai la flemme. Un peu de parler anglais aussi. Donc je m'assoie dans un coin, ré explique à Pale ce que c'est le PCP. Elle est toujours partante. Alors je sors la pipette et le flacon, après avoir placé quelques bougies. En vrai je phase déjà totalement, je suis à l'Ouest, c'est cool. On dirait un petit plateau léger, sympa. Ça a l'air de se stabiliser. J'arrive à voir ce que je fais, et lui donne la pipette avec 3mg de 3-HO-PCP (je crois) dans 0,5ml de vodka. Elle avale le tout.​


- C'est dégueulasse je te conseille de boire de l'Oasis après.​


Effectivement. On commence à rouler des gros bédos. Le ristou me fait fumer. La bonne ambiance. Apparemment il faut que Pale rejoigne des potes plus loin, à un moment de la soirée. Je sors mes dessins. Flemme de parler avec le touriste à ma gauche. J'en donne un à un hollandais aux cheveux longs, tout maigre, qui sort de son hamac. Il est marrant avec son jean et son tshirt orange pleins de trous. On dirait un vrai hippie hollandais un peu punk. Qui peut écouter du vieux rock et du gabber. J'en donne aussi un à Pale et on tape la discute pendant que j'en commence un autre.​


Violet sur fond gris. Un motif tribal.​


Je commence à partir vraiment. Le dessin n'y est pas pour rien. Depuis un petit moment je travaille un « psyché sombre » qui va bien à cette défonce. On peut garder un côté agressif avec des angles à un motif psychédélique. Comme d'habitude je regarde le dessin et mes autres sens s'ouvrent. Sentir le stylo glisser, entendre tout ce qu'il se passe autour, ça fait partie du dessin. Toutes les perceptions sont aiguisées en même temps, et de là naît une forme, un motif, qui se laissent aller en partant d'une idée première. C'est un moment que je connais si bien qu'il m'est aisé de saisir tout changement dans l'atmosphère, ou dans ma manière de sentir. Là je sens les psychés, un peu moins le côté émerveillé. C'est un peu un truc que je cherchais je crois, un psyché qui fasse pas kiffer tout ce qu'on voit. Les phénés tendent moins vers Alice au pays des merveilles que les tryptamines je trouve.​


Grand FLASH blanc !​


Le touriste tout au fond de la salle me regarde avec son téléphone entre les mains. Quel connard. Je me retourne et quand il a fini je le regarde. Il est trop content de me dire qu'il fallait qu'il fasse une vidéo. Bah nan, je lui répond. J'ai pas envie de lui parler. Je regarde ailleurs, mais un côté complètement dysphorique apparaît. Il m'a mis dans son téléphone. J'ai une image maintenant. Un gars drogué dans le labyrinthe. C'est marrant, cette sensation passe beaucoup mieux sous dissos que sous psychés. Un certain détachement remplace l'état d'esprit qui pousse les raisonnements trop loin des psychés.​


Se concentrer sur autre chose.​


Plus trop la peine de parler aux gens. Mon dessin est plus intéressant qu'eux je trouve. Alors débute la tâche que je m'assigne : remplir la page A5 de ce motif. Consciencieusement je m'y mets. Je me plonge dedans. C'est assez confortable aussi, j’entends juste les conversations de mes potes éméchés maintenant.​


GRAND FLASH BLANC ENCORE​


Je sais même plus quel touriste c'est tellement je m'en fous, mais un des deux est en train de prendre en photo mon œuvre. Pas une œuvre majeure non plus, mais ces dessins je les donne aux gens que je croise. Des tracts faits sur place que je en peux pas cacher car ils ne sont pas plastifiés. Si il y a du monde, je les donne, sinon je les laisse en évidence sur la table de la salle où je le finis. Des exemplaires uniques, que je ne reverrais jamais. Ça aussi ça finit dans son téléphone. J'ai le seum. Il est relou. Je lui dis. Sans attendre sa réponse.​


- Mec ça se fait pas. En vrai vous me cassez les couilles. L'autre il prend des vidéos, suila il se pointe sous mon bras pour prendre une photo en lousedé !​


En temps normal je suis comme ça, sous stimulants et 3-MMC aussi. Le trip prend une tournure inattendue. Pas une ambiance habituelle pour un tel produit.


Le body load commence à être un peu crade. Ma côte qui se ressoude me fait mal. Je sens le reste de ma cage thoracique, une petite douleur pas loin du cœur. Il y a beaucoup de fumée dans la pièce, c'est pas agréable de respirer. J'ai aussi mal au ventre. La totale. Et puis rager bourré ou sous coke ou les deux c'est plus facile. C'est la première fois que ça m'arrive sous psyché et c'est bizarre. Et ça fait bizarre. Çà met aussi en évidence l'effet de la drogues. Je sens encore plus que je suis sous l'emprise d'une substance un peu incontrôlable.​


D'un coup, je me souviens que je n'ai aucune idée de la quantité de drogue que j'ai ingérée.​


Là le doute me prend. Je sens mes nerfs qui se tendent un peu. J'ai l'impression que ça fait super longtemps qu'on est là. Mais bon la mesure du temps est uniquement subjective ici. On ne donne pas l'heure, c'est une coutume. J'en déduis donc que ça fait très longtemps que je suis défoncé. Et donc que j'ai peut être pris une très grosse dose de 2-CE. Je reste pour attendre. Au point où j'en suis j'ai que ça à faire. De toute manière je sais sortir, je suis pas comme les deux touristes. Au pire je dors ici pas de problème, de toute manière j'ai la flemme de rentre défoncé en noctilien. Que des perspectives peu réjouissantes pour quelqu'un de beaucoup trop défoncé.​


- Canin il y a des gens qui te cherchent.​


Pale m'annonce Duracel et ses touristes qui viennent d'arriver. Je suis content de les voir ? Mais je suis bizarre et je le vois bien. Et je crois qu'ils le voient bien. On est nombreux dans la salle maintenant. Est ce qu'on va tous aller à Cantine avec Pale ? Je crois pas, on va rester un peu avec Duracel. Eux ils y vont et peut être on se recroise plus tard, on y va en deux groupes un truc comme ça. Pour se motiver, Fly met de la frenchcore. J'essaye de me dire que ça va j'en ai entendu 1000 fois. Mais en fait plus ça va et plus ça va pas. J'ai bien envie de faire un tour, même si aller faire un tour tout seul dans mon état n'est pas une idée des plus brillantes. Juste quelque pas, je repère encore le dédale par lequel on est arrivés. Je peux marcher au calme jusqu'à la salle où il y avait des gens tout à l'heure.​


De retour à la Cloche.​


Fly et tout le monde sont sur le départ. A ce moment, j'ai rien vu venir mais je pète légèrement un câble sous psychés. Je vais faire des tours tout seul c'est clairement inconscient. Pale vient de partir. Juste avant elle a voulu redrop du PCP. Ça veut dire qu'elle est partie sous l'emprise d'une drogue qu'elle connaît pas, que je lui ai donnée. Heureusement j'ai gardé l’œil. Je lui ai redonné la même chose, on arrive à 6mg au total, c'est léger mais suffisant pour une première expérience. Surtout qu'elle bédave bien en même temps. Entre deux des gens sont passés mais c'était relou, on était trop dans la salle. Dans un espace confiné, toute présence en plus se sent. Même dans des endroits bizarres où on ne voit pas tout le monde à la fois. Et surtout dans les petits espaces.​


On se retrouve à pas beaucoup dans la Cloche, sans musique.​


Seul entouré de gens sobres. Je connais une seule de ces personnes. Mais toutes me semblent des entités bienveillantes. L'impression de redevenir un gosse frappe d'un coup. Je connais trop personne, je suis trop bizarre. Ils me regardent et je le vois. Sauf Duracel qui me fait la conversation un peu comme si de rien n'était. Il me parle de trucs un peu normaux, enfin c'est un très bon pote avec qui on se raconte des trucs là. Dans l'absolu ça donne une idée un peu vague comme ça. Je comprend la moitié de ce qu'il me raconte, j'ai du mal à formuler les réponses. Mon esprit s'embrouille dans des nœuds inextricables, des distances incroyables sont parcourues entre une idée et ma bouche. Même si c'est cool de revoir mon pote, j'arrive pas à rester en place, il faut que je retourne bouger un peu. Je test des chemins différents, arrive par là où on est arrivés. Probablement un peu vers la fontaine ensuite.​


Les galeries font autant de bien que l'air frais des montagnes après un été à Paris.​


En train de sortir son matos, Duracel m'a redemandé si il peut me prendre en photo. Un projet de portraits d'explorateurs du labyrinthe, à l'argentique. Cette fois je n'ai plus la force d'argumenter. Je vais pas lui dire une troisième fois que je suis trop défoncé. J'abdique, mais l'envie d'un lit se fait trop pressante. Je fatigue. Alors je demande au hippie hollandais si je peux squatter son hamac.. Bien sûr il dit oui car c'est un hippie dans le labyrinthe, et que les hippies dans le labyrinthe mais aussi les gens qui ne sont pas des hippies, ne refuseraient jamais de laisser leur hamac à quelqu'un s'il n'est pas présentement occupé. Il m'indique lequel c'est mais je galère un peu à comprendre. Une minute plus tard, passée à chercher le mousqueton que j'ai fait tomber, je l'installe et m'assoie dedans comme une balançoire. Un gosse, je ne suis plus responsable ni de moi même ni de rien. Pendant que des chandelles supplémentaires sont posée, j'enlève mes bottes et commence vaguement à dormir.​


La redescente se fait sentir.​


Maintenant que j'ai accepté en moi même le fait de ne plus pouvoir être responsable de quoi que ce soit, ça va mieux. Mes compagnons savent que je suis défoncé, ont une vague idée de quoi faire en cas de coup dur je crois. Pale n'est plus là et ce qu'il va lui arriver avec sa perche aux dissos n'est plus de mon ressort. Alors autant se balancer sans but réel.​


Le trépied est monté. En face de moi un appareil photo.​


- Canin, tu peux rester dans le hamac pour la photo ? C'est assez stylé avec le tissu qui passe devant. Bien sûr je ne vois aucune objection à la requête de Duracel. Même ça me va plutôt bien. Il finit d'installer son matos, c'est à dire de brancher le tube en tissu lui permettant d'actionner le déclencheur sans toucher à l'appareil. Pour pas que ça bouge. Il faut pas que je bouge non plus, alors j'arrête de me balancer, me stabilise en me tenant au mur. Je regarde l'appareil.​


CLIC​


Le deuxième CLIC 30 secondes plus tard. Ce sont des expositions longues. C'est cool car j'arrive encore à comprendre ce qu'ils me disent autour. Mais je ne dois pas parler pour ne pas bouger. Pour la seconde, je fixe mieux l'objectif. Et me tais.​


J’entends le silence brisé par les grattements sur la pierre.​


Cet instant de calme est salvateur. Je pouvais pas imaginer mieux ; tout ça m'a forcé à me calmer et fait disparaître tout le reste. Mes perceptions, si affûtées par le psyché, sont captivées par les quelques bruits qui emplissent la salle à travers un épais silence. L'objectif aussi est fascinant. Une fois la série finie, j'ai l'impression de sortir d'un bain. Duracel va prendre les autres en photo aussi. Ça me laisse le temps de me réveiller. Je n’ai pas envie d'ouvrir la bouche, pas un mot. Ils parlent de photo, prennent des poses faisant référence à des photographies connues. L'ambiance est apaisante. Je me dis que j'ai de la chance d'avoir ces potes. Enfin j'ai de la chance d'avoir les autres aussi, mais là maintenant, heureusement que c'est avec eux que je suis. J'en prend conscience, les aime dans ma tête comme on aime le monde sous LSD, mais je ne dis toujours rien.​


Je me remets doucement.​


Photos finies. Les touristes de Duracel veulent aller au Bunker. C'est juste à côté.​


Lui il connaît moyen pas trop le chemin pour y aller. Mais du coup je me demande par où ils sont arrivés, car c'est clairement le plus proche d'ici. En tout cas ils sont arrivés dans la salle par ce côté là. Je comprend rien, j'ai la flemme de me refaire des nœuds au cerveau. Mais OK c'est moi qui vais guider. Alors je suis obligé de parler, mais ça va. Il faut s'équiper, se mettre en route quoi. Je me baisse pour ramasser par terre les bottes que j'ai enlevées. Le sol est plus éloigné du fond du hamac que la taille de mon bras.​



  • He fréro, tu pourrais me passer mes bottes steuplai ?Bien sûr, elles sont où ? Là...

Tout le monde est plié de rire devant ma flemme. Je comprend qu'on va pas trop m'aider alors je le fais moi même. J'ai l'impression d'être éreinté juste à l'idée de mettre mes pompes. Mais bon c'est la vie je me dis, c'est chiant c'est crevant, et surtout il faut se bouger le cul constamment histoire de se mettre un peu mieux. Du coup on y va. Je dis au revoir au hippie Hollandais avant de partir. Il était cool, je lui aurais bien parlé mais bon. Après tout c'est un pote de Fly, peut être que je le reverrai. J'essaye de lui dire sans trop y parvenir, mais il saisit. « The world is small » il me dit. C'est ça.​


Je suis absolument sûr d'avoir oublié quelque chose.​


Flemme, on verra quoi plus tard, de toute manière on va pas bien loin pour l'instant. Je connais bien ce chemin. En plus on est passés par là à l’allée. Le fait que personne d'autre que moi dans le groupe ne connaisse le chemin me force à prendre courage. Ça me fait aussi un peu rire car ils se sont tous mis entre mes mains, sans aucune échappatoire, alors que je suis encore pété. Donc on commence à marcher, je m'embrouille un peu les pinceaux dans un secteur quadrillé de galeries basses et chiantes. On arrive direct à l'abri de pharmacie. Puis rue Saint Paul. On est sortis et je leur dis. Mais en fait ils voulaient voir le bunker. OK demi tour donc. On y retourne, je refais de la merde puis finis par trouver l'entrée du fameux bunker. Il suffisait de suivre les anciennes lignes électriques dans le ciel, je retiens.​


On dirait qu'ils sont autant soulagés d'être enfin au bunker (donc dans l'idée pas perdus) que moi d'être bientôt redescendu.​


Duracel tient à prendre une photo du tableau électrique nazi, en même temps il est très stylé, tout rouillé, avec des disjoncteurs en porcelaine. Il s'installe, avec un flash des années 90 cette fois, monté sur l'appareil directement. On entend du bruit. Il y a des gens dans le coin. Du coup je bouge, flemme d'attendre encore le temps de la photo. Je vais aller checker le dernier graff que j'ai fait ici d'ailleurs.​


Alors j'entends la voix, je crois la reconnaître. Est ce que mes sens sont de nouveau fiables ?​
HE C'EST QUI ? C'EST QUI ? PULL UP ! PULL UP !​
MAIS NAAAAAN !​


Putain mais oui c'est lui, le poto Maj, juste de l'autre côté du mur. « Mais qu'eeeeeeest ce tu fous là ? J'étais en train de vanter tes mérites justement ! » Il dit ça juste en face du mur, ça fait plaisir en vrai. Et y a Ben en plus, tout bonnement incroyable. Avec eux des gens que je connais pas et dont j'ai oublié les visages dès que j'ai tourné la tête. Viens là mec, viens voir qui est là je lui dis, surexcité. Revoir sa tête m'a mis de bonne humeur tout de suite.​


Duracel nous immortalise, tous ensemble. GRAND FLASH DANS LA GUEULE​


Il me fout une légère remontée je dois dire. Mais je sais que c'est pour deux minutes pas plus. Lui et ses touristes veulent tracer leur route, pour sortir pas trop tard et pas trop loin. OK moi je vais rester avec Maj et Ben, une fois qu'ils ont dit comment sortir de là aux gars que je connais pas. On fait un petit tour, il commence à se poser dans un puits. Je lui que c'est nul ici, mais il insiste. Jusqu'à ce que je lui rappelle l'existence du squatt du bunker. Alors il sort du trou et cours jusqu'au deux chaises pliante et la table en bidon rouillé dans le coin.​


Ici finit le trip. Bourré avec de vieux potes dans un abri crasseux. A peine 300m plus loin que là où cette histoire à commencée.​
 
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