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DPT 240 mg : l’expérience du Self, ou l’auto-expérience

Neuronal

Holofractale de l'hypervérité
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21 Août 2011
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Introduction

Cela faisait longtemps que j’avais entendu parler du DPT (dipropyltryptamine) ou « The Light », RC relativement ancien qui m’avait assez intrigué par rapport aux autres.
Notamment par rapport au Temple of the True Inner Light, une religion qui considère les substances psychédéliques comme divines (ce qui en soi m’avait interpellé à l’époque), et plus particulièrement le DPT.
J’avais gardé en tête alors que ce DPT devait avoir quelque chose de particulier, pour qu’il soit rangé par certains aux côtés des psychédéliques « principaux » comme le LSD et la DMT, voire carrément au-dessus.
Sans forcément être convaincu par cette « hiérarchie », cela avait tout de même piqué ma curiosité, je me disais qu’elle devait avoir quelque chose en plus des autres RC tryptamines.
Cependant à l’époque je n’en avais pas trouvé, je constatais qu’il était plutôt rare.
Je l’avais rangé alors dans un coin de ma tête, en me disant qu’un jour peut-être j’essaierai.
 
Puis les années passèrent, et mon rapport aux psychotropes changea.
La période où je testais de nombreux RC était révolue, depuis je me suis « assagi » en me recentrant sur les psychédéliques principaux et à raison d’environ 3 trips par an…
Vers la fin de l’année dernière, je faisais un bilan de ce que j’aimerais encore tenter en termes de « nouvelles » expériences psychédéliques (pas forcément des nouvelles substances mais par exemple, un certain dosage etc.).
Le DPT est alors ressurgi de ma mémoire et je l’ai donc noté dans un petit coin, bien que cela restait « moins important » que le reste à mes yeux, préférant éviter de me disperser dans les substances comme je l’ai évoqué plus tôt.
 
Or récemment, je faisais un tour sur un RC-shop pour autre chose et je trouve par hasard du DPT.
Je finis donc par en acheter pour tenter le coup.
Je dispose d’un pochon de 250 mg, ce qui correspond d’après Erowid à un trip entre moyen et fort (par ingestion).
Je décide alors que je vais prendre le pochon complet pour avoir une expérience suffisante.



La veille.
J’avais préparé une playlist un peu à l’arrache pour l’évènement, avec essentiellement des musiques mystiques comme pour un trip aux champignons par exemple (étant une tryptamine), d’une durée de 4 heures car j’avais lu que la durée des trips se situaient entre 2 et 4 heures.
Note : je ne voulais pas nécessairement « forcer » l’ambiance du trip en mettant surtout des musiques mystiques, mais la playlist était assez courte et je l’ai faite assez rapidement, donc j’ai voulu aller à l’essentiel. Mais j’ai quand même essayé de varier entre ambiance tantôt ethnique, tantôt cosmique/science-fiction.
 
<instant RDR>
Dans l’éventualité d’une erreur d’étiquetage par le shop, je prenais le risque de prendre une dose dix à vingt fois trop élevée par rapport à bon nombre de produits qui se dosent à quelques dizaines de mg tout au plus.
J’ai donc préféré tester le produit avec une dose de 10 mg (ingestion). Heureusement, je n’ai eu aucun effet.
</instant RDR>
 
Le jour J. Jeudi 19 juillet 2018.
J’étais rentré du travail dès 15h30, je m’apprêtais à consommer au plus tôt de façon à ce que le trip se termine vers 20h.
Je savais que le goût était infâme avec mon test de la veille, je décide alors de mélanger avec des bonbons pour couvrir.
Je vide le pochon dans une assiette, et je commence à badigeonner un bonbon avec une bonne quantité de produit.
Une fois dans ma bouche, le sucre peine à couvrir le goût très fort. Après un certain nombre de bonbons et de verres de soda, je réussis à passer ce calvaire.
Il restait quelques traces dans l’assiette mais rien de bien méchant (quelques mg tout au plus je suppose).
J’ai donc dû prendre un peu moins de 240 mg.
Pour info, j’ai préféré prendre par ingestion que par inhalation, déjà par flemme de sortir le matériel requis, et aussi parce que je préférais un trip de quelques heures, que court comme la DMT.
Je prépare ensuite mon setting, en me mettant dans le noir et en lançant la playlist sur des enceintes.

Le trip

Ayant mis un peu de temps à préparer, les premiers effets se font sentir dès le lancement de la première track : un set de 30 minutes de didgeridoo avec quelques accompagnements.
Légère fatigue physique, légers visuels yeux ouverts type champis (coloration, drifting, brouillard), et sensation un peu physique d’illumination, entraînée par l’ambiance spirituelle du didgeridoo.
A un moment, j’ai senti une légère synesthésie avec un passage un peu nasillard du didgeridoo, avec l’impression d’un son pénétrant l’âme, généré par un œil mystique façon œil d’Horus.

Puis, petit à petit un effet tactile prend de l’importance, ce qui n’est pas sans me rappeler le 5-Meo-DMT (et après-coup aussi mon premier trip aux champis), mais finit par dépasser ces expériences avec une sensation de sensualité extrême, conjuguée avec une stimulation de libido.
Je me dis au départ que ma libido préalable au trip parasitait peut-être celui-ci, de façon hormonale notamment.
Mais je me rends compte, avec l’effet tactile notamment que cela est produit par la substance.
Mes pensées tournant autour du sexe, ce qui est peu habituel dans mes trips notamment enthéogènes, je ressens alors un aspect mystique du sexe, alors que jusqu’à présent j’avais tendance à dissocier les deux – typiquement le conditionnement des multiples religions voyant « le plaisir de la chair » comme une distraction éloignant de l’illumination, s’ancrant dans l’inconscient collectif.
Influencé par des discussions que j’avais eues avec mon frère notamment sur les toutes premières formes de spiritualité, sur le fait que l’objet de vénération principal (« originel » donc) serait la fertilité et par extension le sexe (cf les monuments phalliques etc.), j’associe l’expérience mystique que je vis à mes pensées sexuelles, que je ne rejette donc pas et leur accorde au contraire un statut important.
A un moment, cette montée de libido devient pulsionnelle ; j’essaie de me masturber mais, la fatigue prend le dessus et je laisse tomber.
Le trip commence à devenir plus fort en termes visuels et de sédation.

Cependant, cela finit par stagner, et j’attribue cela au fait que la musique était assez répétitive (à présent du chant diphonique un peu mal choisi), et manquant d’énergie par rapport aux suivantes que j’attendais.
S’ensuit Level One d’Entheogenic, mais elle ne m’avait pas transcendé non plus.
Dans cette période je ressentais surtout comme une montée de champignons particulièrement longue, avec visuels et surtout bodyload en augmentation.
Ce dernier montait parfois par pics avec des fortes envies de vomissements par moments, mais ça s’est calmé ensuite et ça restait gérable.
Je me souviens cependant de l’outro de Level One qui m’avait un peu interpellé (contrairement à d’habitude), avec les bruits un peu distordus et la tonalité que je trouvais légèrement inquiétante, donnant l’impression de « rester bloqué » dans l’autre dimension.

En fait, ma perception du temps était très ralentie, ce que je ressentait surtout au niveau de la musique dans le sens où elles me paraissaient souvent très lentes, donc prévisibles et un peu moins agréables (à lier donc aussi au point précédent).
Le début de l’album de Mystery of the Yeti me paraissait ainsi très redondant, voire presque naïf dans le sens de « l’évidence » des aspects spirituels présents par rapport à mon état du moment, par exemple le chant diphonique déjà entendu avant dans le trip.

Cependant dès la deuxième musique, j’ai ressenti l’aspect mystique de l’album en particulier autour de l’idée d’extraterrestre, mais un peu à la manière de mon trip aux champis « Reconnexion mystique », plus une sorte « d’énergie » extraterrestre que de réelles entités.
Cela m’a alors à amener à penser à un pote qui est particulièrement branché par l’ufologie – mais qui ne correspond pas au stéréotype du conspirationniste car il ne rejette pas en bloc la science, reste ouvert d’esprit et prêt à se remettre en question, avec qui il est donc intéressant de discuter ; or son désir de « rencontrer » un extraterrestre a été très explicite à un moment. Je pensais donc à lui d’un œil bienveillant, percevant sa quête spirituelle évolutive par son regard curieux d’homme qui cherche, et lui souhaitant qu’elle aboutisse à quelque chose, me disait-je alors vivra-t-il peut-être un jour son expérience d’extraterrestres à travers les psychédéliques, voire uniquement par l’écoute de ce genre de musique.

A un autre moment, indépendamment de la musique, je pensais aux ordinateurs (et smartphones etc.) notamment la proximité de ceux-ci dans notre vie moderne et le fait qu’ils nous accompagnent quasiment comme des animaux domestiques – moins affectifs mais plus en complémentarité avec nos pensées complexes, et que ce fait doit être assumé en tant qu’élément influençant potentiellement l’expérience psychédélique, dans un trip différent des peuples anciens mais correspondant à notre vie actuelle (la technologie faisant partie de notre environnement proche, au même titre que les animaux sauvages hallucinés dans les trips des anciens).

H+2 environ.

S’enchaîneront ensuite I of the I d’Astronaut Ape, et Absolute Love d’Entheogenic.
A ce moment l’intensité se rapproche d’un plateau de champis, notamment au niveau du sentiment mystique – je ressens une illumination de plus en plus grande, et l’appréciation de la musique.
Malgré l’ambiance typiquement indienne de cette track d’Entheogenic, cela ne m’influence pas en tant que tel, je ressens quelque chose de plus universel.
Temps ralenti oblige, j’anticipe le second « couplet » en ressentant déjà comme très mystique le break l’annonçant, notamment les quelques notes de guitare.
Je me sens vivre une pure expérience spirituelle, sacrée, comme si la musique résonnait avec mon âme.

L’émotion prend encore plus d’ampleur avec Awaredance d’Astronaut Ape.
Je pense que c’est à ce moment que débuta le cœur, ou le pic du trip.
Avec le sentiment d’une expérience exceptionnelle, et d’une élévation pure de ma conscience dans un train qui ne semblait pas être prêt de s’arrêter.
S’ensuit Mindless d’Entheogenic, une musique qui m’avait marqué lors de mon puissant trip aux champis « ego reboot ».
J’avais un sentiment d’évidence avec l’énergie de cette musique, qui ne me semblait m’élever en tant que telle mais résonner avec mon niveau.
Je commençai à me rendre compte que je n’étais pas du tout dans un trip d’entités, de même que quoi que ce soit d’alien ou d’extra-réalité comme cela peut être le cas avec la DMT, cela me semblait complètement extérieur à ce trip.

Je finis par atteindre le climax de l’élévation de ma conscience : j’ai conscience de ma propre conscience (difficile de formuler cela autrement).
Je me sens vivre une expérience qui fait écho à mon puissant trip aux champis « ego reboot », la première différence que je perçois étant que cette fois je suis moins choqué/paniqué et au contraire serein.
Je me souviens de mon bilan « psychonautique » ou j’avais noté que j’aimerais retenter un puissant dosage de champis pour me replonger dans cet état de façon sereine, me sentant prêt à la « dissolution de l’égo ».
Et je me dis alors que cette expérience est peut-être survenue de façon inattendue avec le DPT.
Sauf que je me rends compte aussi que, bien que cela y fasse penser, je ne ressens pas cette fois un « effacement » de mon identité, mais au contraire ce qui ressemble à une conscience plus grande de cette dernière.

Ainsi, je perçois (ou du moins j’ai l’impression de percevoir) en temps réel tous les phénomènes mentaux associés à ma conscience.
Du coup, j’ai conscience de plusieurs choses en « double » par anticipation, étant donné que je vis une sorte de rétroaction plus ou moins permanente, une méta-conscience.
Une scène de la première saison de Westworld illustre bien cela.
Bien que mon flux de pensée soit assez chaotique à l’image de mon trip au LSD « mégacide », je ne ressens jamais d’anxiété ou de dysphorie, au contraire une puissante extase mystique.

Arriva ensuite l’album Spiral Empire de Distant System.
Typiquement, je prends du recul par rapport à l’ambiance à priori cosmique de cet album, très (trop ?) explicite par exemple dans la transition entre les deux premières musiques ou les sons représentent clairement un voyage stellaire, en trouvant qu’émotionnellement elle vénère quelque chose de beaucoup plus universel que le thème de l’espace et d’éventuelles rencontres extraterrestres par exemple.
Je ressens typiquement la mélodie principale de la première musique, encore une fois de façon « évidente » comme élémentaire/structurelle de l’univers (genre quantique) plutôt que spatiale, mais je perçois simultanément le caractère illusoire de cette sensation et la transmission de l’artiste à mon cerveau.
Je perçois aussi en même temps l’effet hypnotique volontaire de l’artiste de cette mélodie « découpée », ainsi que la rapidité de toutes ces informations entre chaque note.

C’est cette simultanéité qui est intéressante dans cet état, de percevoir la « vérité » au-delà de l’illusion mais sans pour autant éliminer l’expérience de cette dernière…
C’est un peu comme si mon moi continuait de ressentir les choses normalement pendant qu’un « autre moi » était dans une conscience au-delà, bien que je ne ressentais pas cela comme une séparation/dissociation.

Ce qui est plus important à ce moment : je fais l’expérience de la Réalité en tant que ma conscience, la réalité m’apparait comme étant entièrement faite de ma conscience, la mienne mais qui englobe aussi toutes les autres.
Cela peut paraître une conception classique pour quelqu’un qui a bien lu ses livres sur le bouddhisme, mais là c’était plus qu’une simple idée théorique, c’était une expérience directe.
Je me dis aussi que beaucoup de gens gagneraient à vivre cette expérience pour se « recentrer » sur eux-mêmes (à ce moment j’utilise le mot « Self »), mieux se connaître et donc de façon peut-être paradoxale, moins se hiérarchiser par rapport aux autres – moins protéger leur égo.

J’ai alors le sentiment, sur le moment, de vivre l’expérience spirituelle ultime, celle vécue par tous les prophètes.
Dans cette idée je me visualise de façon assez marquante dans une scène caricaturale ou je tends la main à mes proches après avoir créé une nouvelle religion, les yeux illuminés en train de leur rappeler « la vérité oubliée », mon frère (intéressé par la spiritualité mais de façon plutôt théorique) me regardant d’un air fasciné et attentif, le tout en résonance avec mon état du moment comme si celui-ci allait perdurer pour toujours.
Cette perspective généra cependant une légère inquiétude ou gêne, avec l’impression que ma vie n’aurait plus de sens, par l’idée de « quête aboutie », le côté narcissique avec des relations aux les autres déséquilibrées, et bien-sûr le côté caricatural « allant trop loin ».

Je me dis ensuite que si réalité et conscience ne font qu’un, l’univers doit alors sûrement être de nature algorithmique, c’est-à-dire fonctionner lui-même comme un cerveau ou une IA – ce qui ramène à la théorie de la « simulation » (bien que je n’aime pas trop ce terme puisque sous entends que notre réalité n’en est en fait pas une, alors que le fait qu’elle soit englobée dans une autre n’exclue pas le fait qu’elle soit réelle aussi).
Du coup j’ai en tête l’image de Lê Nguyen Hoang (présentant la chaîne YouTube Science4All qui parle de maths et d’IA), archétype représentant les scientifiques qui, indépendamment de toute morale – dans l’intellect pur (donc pour le meilleur ou pour le pire), commencent à percer les secrets de la conscience par la recherche en IA, ce qui nous renseigne en miroir sur notre cerveau, et du coup là je me dis, peut-être sur l’univers aussi…

Plus tard, je perçois l’infinité dans les « bords » de certains mécanismes de conscience visualisés en formes, à la manière de courbes exponentielles ou plus simplement de fractales, ce qui me plonge rapidement dans le monde des maths, des nombres.

H+3,5 environ.

La playlist enchaîna plusieurs musiques : The Herb Garden d’Hallucinogen/Shpongle, Cryogenic Dreams, Predatory Instincts de Phutureprimitive et Purple Pygmies de Walter Ego, mais ils ne m’ont pas particulièrement marqué, à part comme j’en ai parlé pour des musiques précédentes, un côté parfois redondant dû au temps ralenti.
A un moment, le bodyload s’est manifesté un peu plus fort (mal de ventre), ce qui me faisait prendre conscience davantage de mon corps, et une œuvre marquante de l’artiste Russell King m’est revenue en tête (voir ci-dessous).

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Je percevais alors cette entité comme représentant mon propre corps (mais uniquement mon corps au sens de la machinerie biologique, je ne m’identifiais pas à elle). En particulier je suppose par rapport au visage sur son ventre, allégorie du système digestif possédant son propre système nerveux.
J’ai presque envisagé de partager ma « révélation » en commentant la publication pour écrire que j’avais « vue cette entité comme étant mon propre corps », mais je me suis retenu et plus tard j’ai ressenti cela comme une naïveté MDMA-like.

Le trip diminue (très) lentement d’intensité, et je suis amené à prendre du recul par rapport à ce qui précède.
Je me rends compte que, de mémoire en tout cas, je n’ai jamais connu d’expérience aussi mystique.
J’ai l’impression que celle-ci modifiera ma personnalité définitivement, d’une façon pouvant être perturbante pour mes proches.
Sans forcément me dire que je resterai illuminé/perché façon HPPD (ce qui était le cas au pic, je ne concevais pas mon état comme pouvant être temporaire), je reconnais que le trip en lui-même est temporaire et que cette reconnaissance « en temps réel » constitue une progression par rapport à mon précédent trip autant intense « ego reboot », mais pour autant j’ai du mal à me défaire de l’idée que je serais complètement changé, car je me dis que cette expérience est trop marquante pour que cela ne soit pas le cas.
Cela dit, cette perspective est moins inquiétante que dans cet ancien trip.

Je pense aussi à la méditation et me dis que cette expérience m’a peut-être montré « jusqu’où la méditation peut m’amener », et dans ce cas il serait possible de la reproduire à l’identique sobre.

Puis je pense à la molécule, le DPT.
Je me demande si cette expérience ne prouve pas qu’il est effectivement le « graal » des psychédéliques comme le considère le Temple of the True Inner Light – c’est-à-dire que cette expérience serait spécifique à la substance, ou bien si cette expérience n’est pas simplement survenue parce qu’elle était prête à surgir de mon inconscient (spécifique au set), typiquement par rapport à ma préparation d’une « suite » au trip de champis « ego reboot » et donc qu’elle aurait pu arriver avec une autre tryptamine.

A propos du Temple of the True Inner Light, j’en viens à me dire que j’allais peut-être les rejoindre – bien que sur le moment j’ignorais ou j’avais oublié l’importance du christianisme au niveau de la mythologie mais aussi des rituels, ce qui me répulse particulièrement à présent ; mais cela montre le besoin de donner du sens à l’expérience sur le moment.

Plus tard, je me souviens d’un trip de combo champis-LSD, dans lequel j’avais eu une révélation à propos de l’ADN qui m’est apparu comme divine, dans le sens de l’unique objet réellement parfait de l’univers et dont l’origine hasardeuse semble impossible.
Et au final en y repensant, j’étais de nouveau d’accord mais cela ajoutait alors un mystère par rapport à mon expérience – à savoir la question de l’origine de l’ADN.

Une autre réflexion (je précise non liée à la précédente) portait à nouveau sur des extraterrestres mais au sujet de leur conceptualisation.
Je repensais alors à une conférence sur l’IA dans laquelle il était évoqué l’impossibilité de concevoir de façon exacte une super-intelligence (sous-entendue artificielle) dans les limites de notre intelligence inférieure, or je me disais que l’on pouvait également intégrer des extraterrestres intelligents dans ce raisonnement.
De la même façon qu’avec l’œuvre de Russell King, j’ai pensé à ajouter un commentaire à la vidéo pour partager cette idée, avant de laisser tomber.
Puis j’ai finis par penser à quelque chose de plus rassurant, à savoir que l’imagination permets de contourner, hacker ce genre de limites rationnelles, pour exemple je pensais aux musiques que j’écoutais justement dans lesquels les artistes « trichent » en jouant avec des sonorités pour « simuler » des ambiances spatiales etc. et que le non-sens était alors un bon outil pour cela.

H+4 environ.

La dernière musique de la playlist est Freefalling Upwards de Total Eclipse, mais je me rends compte pendant celle-ci que le trip est encore loin d’être terminé.
Les visuels sont beaucoup moins forts, le ressenti mystique aussi, mais je sens encore cette dilatation du temps et la lenteur de la descente.

Faisant suite à mon idée de rejoindre le Temple of the True Inner Light, je me questionne sur quelles sont les spiritualités qui me parlent le plus.
La réponse est entendue directement : « bouddhisme, taoïsme, chamanisme ».

Je réfléchis alors plus en profondeur au chamanisme.
Je me dis qu’au final c’est la pratique la plus ancienne mais aussi la plus répandue (toutes époques confondues), universelle, et donc la plus « pure » - dans le sens la plus proche de l’expérience directe.
Et bien-sûr, la plus proche du trip actuel pour ce qui est de l’usage d’enthéogènes.
Je me rends compte cependant d’une espèce de tabou occidental au sujet de celle-ci, à savoir le fait qu’elle serait strictement réservée aux cultures dont c’est une tradition ancestrale, typiquement celles des peuples tribaux, et que toute tentative d’intégration en occident serait une erreur dangereuse.
C’est à mon sens un biais cognitif puisqu’une part de cette spiritualité ne dépend pas d’une culture ou d’un peuple en particulier (on peut le voir dans son ubiquité historique).
Concernant l’usage sacré des substances par exemple, celles-ci n’ont pas de « préférence » ou de préadaptation pour une culture en particulier.
De façon plus générale, ce type d’expérience ne peut être réservé à une partie de l’humanité, si nous sommes égaux en tant qu’espèce unique, elles nous concernent tous.
Certes, les peuples qui ont une tradition millénaire sont forcément plus experts, et donc mieux préparés aux risques.
Mais il y a bien eu un début à cette tradition, c’est-à-dire des gens qui ont expérimenté de façon autonome.
Or il n’y a pas de raison que cela soit réservé au passé.
Je pense aussi autres aspects du chamanisme que les enthéogènes mais cela ne contredit pas cette idée, ma vision du psychonautisme étant très empirique, les expériences de mort imminente m’ont toujours passionné, et plus généralement tous les états modifiés de conscience.

La série The OA me vient également en tête notamment pour les mouvements et gestes particuliers employés par les personnages, dont le caractère sacré me fait beaucoup penser au chamanisme.
J’ai d’ailleurs beaucoup réfléchi à propos de ce genre de « gestes magiques » (à relier aux mudras indiens) impactés par pas mal de mes trips, mais ce serait hors sujet de développer ici.

Plus tard, toujours un peu dans le contexte de la réflexion sur le chamanisme, je repense à mon tout premier trip aux champis « Sacred Trip » dans lequel je me suis perçu comme « un créateur de l’univers », ce qui semble alors pouvoir être relié à cette expérience.

Je prolonge la playlist avec l’album Muladhara Yoga Dub de Desert Dwellers.
Un peu impatient je m’active un peu en commençant par me lever, puis je fais un peu de rangement, je remets la lumière pour marquer la fin.
La sédation est bien terminée même si le bodyload mettra plus de temps à partir.
L’appréciation de la musique est quand même stimulée et j’ai encore quelques visuels.

H+5,5 environ.

A la fin de l’album, je sens que le trip est bien terminé même si l’afterglow est quand même marqué.
Attendant la fin du bodyload, je mange assez tard (vers 22h).
Bien que je ne sois pas extrêmement fatigué, je ressens le besoin de dormir au plus tôt pour digérer l’expérience.
Et en effet, seulement à partir du lendemain je me sentirai complètement « revenu » dans un état normal.
 
Conclusion

Le DPT est effectivement un RC particulier, comparable aux tryptamines naturelles à mon sens en termes d’intérêt psychonautique, bien que certains aspects soient un peu plus atypiques.
A noter que la chronologie peut ne pas être tout à fait exacte, et que les réflexions n’étaient donc pas forcément apparues pendant la musique indiquée.
D’ailleurs j’ai peut-être davantage parlé de musique dans le TR qu’elle ne m’a réellement influencé dans le trip, surtout pour me repérer dans mes souvenirs.
Enfin, il convient de prendre mes réflexions durant le trip comme étant spécifiques à l’expérience, que j’ai restitué telles quelles sans les réinterpréter avec un esprit critique.
 

Xochipilli94

Holofractale de l'hypervérité
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Content de pouvoir te relire Neuronal ;). Un TR comme je les aime, sur le fond et sur le forme, si j'aurais pu j'aurais liké deux fois.

Le DPT est effectivement une substance assez unique. Elle bénéficie d'une certaine réputation alors qu'on a pas une audience et donc un recul assez large pour bien apprécier ses particularités. Même si elle a manifestement une grosse composante enthéogène. Personnellement je crois beaucoup à l'importance du conditionnement, du mythe du set&settings, etc, dans la construction d'un trip, mais pour le coup c'est la dimension physiologique de ce RC qui m'intrigue. J'aimerais que tu précises, lorsque tu parles de bodyload, tu parles de quelque chose de comparable aux psilos, ou c'est beaucoup plus prononcés comme le LSA, notamment pour ce qui est du système veineux ?
Pour ce qui est des nausées,  tu penses plus que c'est parce que c'est une poudre assez infâme ou c'est dans les effets eux-même ?

Neuronal a dit:
Et bien-sûr, la plus proche du trip actuel pour ce qui est de l’usage d’enthéogènes.
Je me rends compte cependant d’une espèce de tabou occidental au sujet de celle-ci, à savoir le fait qu’elle serait strictement réservée aux cultures dont c’est une tradition ancestrale, typiquement celles des peuples tribaux, et que toute tentative d’intégration en occident serait une erreur dangereuse.
C’est à mon sens un biais cognitif puisqu’une part de cette spiritualité ne dépend pas d’une culture ou d’un peuple en particulier (on peut le voir dans son ubiquité historique).
Concernant l’usage sacré des substances par exemple, celles-ci n’ont pas de « préférence » ou de préadaptation pour une culture en particulier.
De façon plus générale, ce type d’expérience ne peut être réservé à une partie de l’humanité, si nous sommes égaux en tant qu’espèce unique, elles nous concernent tous.
Certes, les peuples qui ont une tradition millénaire sont forcément plus experts, et donc mieux préparés aux risques.
Mais il y a bien eu un début à cette tradition, c’est-à-dire des gens qui ont expérimenté de façon autonome.
Or il n’y a pas de raison que cela soit réservé au passé.
Je pense aussi autres aspects du chamanisme que les enthéogènes mais cela ne contredit pas cette idée, ma vision du psychonautisme étant très empirique, les expériences de mort imminente m’ont toujours passionné, et plus généralement tous les états modifiés de conscience.

Je trouves se passage assez intéressant, même s'il sort un peu du stricte cadre de ce TR. Pour le coup je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a un tabou, puisque je trouve qu'une majorité des psychonautes occidentaux souhaitent s'inscrire dans un cadre "chamanique", quitte à payer à prix d'or des séances d'ayahuasca avec de potentiels charlatans.
Personnellement je partage cette "espèce de tabou", de prime abord pour la raison que tu as invoqué, c'est que je considère que certaines pratiques s'apparentes à de l'appropriation culturelle, qui galvaude complètement l'expérience et nous apprend plus sur nous autre occidentaux que sur ces civilisations "exotiques". Je prends parfois l'exemple des restaurants étrangers dans notre Pays, il y a toujours une forme d'adaptation au palais local. Concrètement pour ce qui est de l'occident, les plats servit dans les restaurants étrangers (chinois, thaïlandais, japonais, indien, mexicain, etc) sont moins épicés, plus sucrés, bref les recettes ne sont pas les mêmes. A l'inverse quand on voit la gueule d'une baguette "pain de campagne" à l'étranger on remarque qu'il y a un problème.

Tout ça pour dire que notre manière à apprécier les choses, à les comprendre, est à mon sens profondément ancrer dans la culture. Alors certes, il est tout à fait possible de s'instruire suffisamment pour comprendre une autre culture. Mais je pense que le degré maximal de différenciation des individus, c'est le langage, et la manière dont il structure de manière très profonde notre pensée. En cela je pense qu'il est très difficile d'expérimenter vraiment ce que c'est de visiter le palais de Xochipilli, d'échanger avec Quetzalcoatl.

En revanche nul doute qu'il est possible de s'en inspirer, que ce soit des pistes de réflexion, des recettes ou même des techniques (les mantras, ...). Mais à mon sens il est préférable de tracer sa propre voie. La mondialisation, malgré ce qu'on peut en penser, permet de rencontrer et échanger toutes les diversités de notre planète, pourvue qu'elles existent encore. Ce serait pas plus mal de l'utiliser, de se construire à partir de notre culture, celle qui nous a façonné au plus profond, au plus jeune, celle qu'on ne décide pas vraiment, puis celle qu'on trouve, ou qui nous trouve, par les goûts adultes, qu'on a développé.
Pour le coup la DPT se prête plutôt bien à ça, dans sa qualité de nouvelle molécule, même si ce serait dommage de se limiter à ça.



En tout cas très jolie TR, j'aime beaucoup les réflexions dont tu nous fais part, je n'ai pas encore eu l'occasion d'en explorer certaines sous psyché mais je trouves ça foutrement intéressant.
 

Neuronal

Holofractale de l'hypervérité
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1 385
Xochipilli94 a dit:
Content de pouvoir te relire Neuronal ;). Un TR comme je les aime, sur le fond et sur le forme, si j'aurais pu j'aurais liké deux fois.

Merci ça fait plaiz ;-)

Xochipilli94 a dit:
J'aimerais que tu précises, lorsque tu parles de bodyload, tu parles de quelque chose de comparable aux psilos, ou c'est beaucoup plus prononcés comme le LSA, notamment pour ce qui est du système veineux ?
Pour ce qui est des nausées,  tu penses plus que c'est parce que c'est une poudre assez infâme ou c'est dans les effets eux-même ?

C'était plutôt un bodyload classique comme avec les psilos, ou le 4-aco-dmt etc.
Les nausées en faisaient partie, je n'avais plus le goût en bouche à ce moment.
Après c'était pas extrême non plus.

Xochipilli94 a dit:
Pour le coup je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a un tabou, puisque je trouve qu'une majorité des psychonautes occidentaux souhaitent s'inscrire dans un cadre "chamanique", quitte à payer à prix d'or des séances d'ayahuasca avec de potentiels charlatans.
Personnellement je partage cette "espèce de tabou", de prime abord pour la raison que tu as invoqué, c'est que je considère que certaines pratiques s'apparentes à de l'appropriation culturelle, qui galvaude complètement l'expérience et nous apprend plus sur nous autre occidentaux que sur ces civilisations "exotiques". Je prends parfois l'exemple des restaurants étrangers dans notre Pays, il y a toujours une forme d'adaptation au palais local. Concrètement pour ce qui est de l'occident, les plats servit dans les restaurants étrangers (chinois, thaïlandais, japonais, indien, mexicain, etc) sont moins épicés, plus sucrés, bref les recettes ne sont pas les mêmes. A l'inverse quand on voit la gueule d'une baguette "pain de campagne" à l'étranger on remarque qu'il y a un problème.
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En revanche nul doute qu'il est possible de s'en inspirer, que ce soit des pistes de réflexion, des recettes ou même des techniques (les mantras, ...). Mais à mon sens il est préférable de tracer sa propre voie. La mondialisation, malgré ce qu'on peut en penser, permet de rencontrer et échanger toutes les diversités de notre planète, pourvue qu'elles existent encore. Ce serait pas plus mal de l'utiliser, de se construire à partir de notre culture, celle qui nous a façonné au plus profond, au plus jeune, celle qu'on ne décide pas vraiment, puis celle qu'on trouve, ou qui nous trouve, par les goûts adultes, qu'on a développé.
Pour le coup la DPT se prête plutôt bien à ça, dans sa qualité de nouvelle molécule, même si ce serait dommage de se limiter à ça.

Je me suis peut-être mal exprimé, mais ma réflexion rejoignait en fait plutôt ta conclusion ("tracer sa propre voie").
Je ne parlais pas de telle ou telle pratique chamanique spécifique à telle ou telle culture, mais de la base universelle à ces pratiques.
Justement, quand tu parle des psychonautes occidentaux qui s'inscrivent dans des sessions chamaniques, ils associent la pratique chamanique à quelque chose d'exotique, d'extérieur à la culture occidentale, en visitant cette culture qu'ils idéalisent bien souvent.
A l'inverse, prendre de l'ayahuasca sans un cadre chamanique "officiel" de ces cultures est plutôt mal vu. Outre l'importance d'un sitter, il y a souvent l'idée que la substance ne peut être dissociée de ces cultures. Comme si le psychonautisme réel n'était réservée qu'à ces peuples, et qu'on ne peut comprendre l'ayahuasca que par le biais de la mythologie spécifique des shipibos, par exemple. Un peu comme si on ne pouvait pas méditer sans devoir rejoindre un monastère bouddhiste au Népal...
C'est sur ce point que je précisais mon désaccord.

Je vais essayer de reprendre ta métaphore des restaurants : bien que les plats diffèrent selon les cultures, les nutriments assimilés par l'organisme, eux sont les mêmes. Donc admettons que pour X raison en France on arrête de faire des plats avec des protéines, mais qu'en Chine cela soit toujours le cas (je dis une connerie).
Pour avoir des protéines, certains se sentiraient obligés d'ouvrir un restaurant chinois ou de partir en Chine, alors qu'on pourrait tout simplement refaire des plats locaux avec des protéines.
Je ne sais pas si c'est très clair mais c'était pour reprendre ta métaphore pour que tu vois qu'on ne pensais pas à la même chose.
 
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