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[2C-E+5-MeO-MiPT] Dessine-moi un ego

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10 Sept 2011
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TR 2C-E n°1 + 5-MeO-MiPT n°3 : Gnothi seauton (29/06/12)

Connais-toi toi-même !





Résumé : Mon expérience qui, à ce jour, se rapproche le plus de la fameuse mort-et-renaissance psychédélique.





Dose : Quelques mg de 5-Meo-MiPT, vaporisés

5 mg de 5-MeO-MiPT, voie orale, à M+30
12mg de 2C-E, voie orale, à M+30





Set & setting : Correct. Je suis chez moi, en vacances, rentré d'un procès (agression quatre mois plus tôt qui a sûrement contribué à mon bad au 2C-B fin mars) que j'estime avoir été assez équitable – j'ai réussi à plaider moi-même pour économiser l'avocat, et à échapper à la bande qui voulait venger celui que je viens d'envoyer derrière les barreaux.



23h : Je tente de vaporiser du 5-MeO-MiPT pour m'accorder un petit trip bien mérité. J'en prends une très petite dose, puis décide de redroper et casse mon briquet. Aucun tabac n'est ouvert, il n'y a pas d'autre briquets chez moi et vaporiser à l'allumette ne semble pas une bonne idée. Malgré ma faible dose, je ne pourrai pas dormir avant plusieurs heures, donc ma nuit est fichue.


23h20 : Je décide donc d'agrémenter ma nuit blanche forcée de quelque chose de plus conséquent. Pas de briquet signifie pas de salvia ; je n'ai aucun cannabinoïde. Il ne me reste plus énormément de 4-AcO-DMT et je refuse de le prendre en intérieur. Le LSA et ses nausées ne me donnent pas envie, ma dernière MXE est un peu trop récente. Il me reste du 5-MeO-MiPT par voie orale ou du 2C-E. La longue descente du MiPT par voie orale risque d'être fort ennuyante sans cannabinoïde. Le 2C-E risque d'être altéré par ma légère prise de MiPT vaporisé. La désinhibition du MiPT aidant, j'opte pour 12mg de 2C-E et 5mg de 5-MeO-MiPT, pour tester le combo.



Minuit : Le MiPT est monte, je suis légèrement trippé mais comme prévu, c'est surtout une toile de fond. Je reste relativement capable de mener une activité normale (surfer sur internet, écouter de la musique, discuter par chat avec un cyber-sitter), je suis à +2 sur l'échelle de Shulgin. Je soupçonne que le 2C-E n'est pas encore monté, sans en être sûr.


0h30 : Mon cyber-sitter va se coucher, je commence à penser que le 2C-E est au plateau et que le trip va s'arrêter là.


1h : Brusquement, le 2C-E monte et je franchis le pallier du +3 – dans ce qui suit, la chronologie est donc plus qu'approximative, voire totalement indigne de confiance. Le bodyload s'affirme un peu plus mais reste assez gérable, surtout assis/allongé (je me lève et marche un peu plus tard sans réelles difficultés)

Un mouvement de dégoût vis-à-vis de mon PC me prend soudain et je l'éteins d'un coup alors que je continue à monter. Les visuels yeux ouverts deviennent assez présents, le mental est affecté à son tour.

Le 5-MeO-MiPT donne un côté très complet au niveau sensoriel, mais son côté intrinsèquement positif est mis à rude épreuve par le 2C-E. Ma couverture brune, par exemple, est tantôt un chien à poils longs dont je sens la chaleur et les battements de cœur ; tantôt je me retrouve allongé sur le cadavre de mon grand-père.

Le fait de pleurer évacue un peu la tension et exacerbe les visuels yeux ouverts. Je parviens à positiver un peu – après tout, j'ai dropé pour avoir un trip intense, alors je n'ai pas à me plaindre.
A un moment quand même, un visuel particulièrement intense, rouge et jaune avec des irisations, vaguement en forme de visage humain, me fait vaciller, surtout au moment où il commence à me parler par une sorte de télépathie, avec une « voix » réellement inhumaine, indescriptible (mais sans doute approximativement atteignable avec divers filtres numériques, dont une forte réverbération). Comme parfois sous dissociatifs, je suis pendant quelques instants réellement persuadé de faire face à une entité étrange et transcendante, dont je perçois la présence par une sorte de sens supplémentaire.

Je ne me souviens plus du « message » de l'entité ; au bout de quelques instants, soudain saisi par la peur de devenir irrémédiablement fou (surtout en l'absence de sitter), je romps le "contact" et passe à autre chose.


3h : Je regagne un peu de lucidité et rallume mon PC. Je parviens à écrire « Ca va » (avec difficultés) à mon sitter qui s'inquiète.
Me rendant compte qu'il me faut absolument de la musique je lance le générateur d'images du Windows Media Player, sur de la darkpsy. Je danse un peu et m'occupe assez agréablement l'esprit.



4h30 : L'aube commence à poindre, je regarde par ma fenêtre, improvise quelques vers pleins d'allitérations, entreprends de chercher de quoi écrire. Je trouve un feutre orange. Je commence à laisser courir le feutre sur la feuille, les mots ne m'intéressent plus, je gribouille comme un petit enfant. Peu à peu, je commence à m'orienter vers quelque chose de plus artistique et mets la main sur une trousse de feutres que j'utilisais dix ans plus tôt. Je sens la pointe gratter contre le papier, mon poignet qui se courbe... Peu importe même le résultat, le simple geste de dessiner est un plaisir immense qui annihile toutes mes pensées.

J'ouvre la fenêtre pour sentir l'air frais, me penche pour voir le soleil levant. A plusieurs reprises, dois lutter pour ne pas passer par la fenêtre, mais le motif de cette envie évolue : d'abord par pulsions suicidaires de désespoir, puis par simple curiosité et impression d'être dans un rêve où rien n'a de conséquence.

Clairement, cette phase est un réel apaisement pour moi. J'ai l'impression de trouver une voie que j'avais négligée (j'aimais bien dessiner en étant plus jeune, avant de passer l'essentiel de mon temps libre à geeker, puis à écrire). J'aperçois à nouveau mon reflet, cette fois bien plus positivement, le pyjama prend des allures de kimono. Quant à ce que je suis réellement... Peu importe ce que j'ai pu faire ou être par le passé – il y a un an, un mois, un jour, une heure. J'ai juste envie de faire table rase de tout ça. Le dessin m'a prouvé que c'est possible, ça fait des heures que je dessine et que j'en suis profondément heureux.

J'envisage sérieusement l'idée de tout reprendre à zéro. Mes goûts artistiques, mes occupations, les gens que je fréquente. Puis je réalise que recommencer une nouvelle vie à 18 ans à partir de rien est sans doute un peu dur. D'ailleurs, tout n'est sans doute pas à jeter, je n'ai pas fait que des mauvais choix. Mais je viens de réaliser que rien n'est définitif, que le passé est là sans pour autant tout gouverner, qu'il est un matériau de base à travailler, pas des chaînes indestructibles.

Puis je me remets à dessiner.


8h30 : Je bois et mange un peu, je vais me coucher avec un mal de crâne assez gênant. Je suis assez fatigué depuis une heure ou deux.



10h : Je m'endors enfin après m'être perdu dans les pensées et les visuels yeux fermés résiduels.


12h : Je me lève pour manger, je me sens encore très étrange, le bodyload est toujours là.


13h : Je me rendors, vaincu par la fatigue.



19h : Réveil. Je me sens à peu près normal, mais le choc psychologique est toujours présent.



3h : Je me recouche et fais une nuit complète de huit heures.




Conclusion : Clairement un trip très formateur. Avec le recul, en rédigeant ce TR deux mois et demi plus tard (!), je me rends compte que je n'en ai pas tiré toutes les leçons et que je suis resté majoritairement dans le même mode de vie. Néanmoins, des choses ont clairement changé. J'ai gardé une place au dessin dans ma vie, je commence à faire un peu bouger les choses pour devenir quelqu'un dont je puisse être fier – même si c'est majoritairement du à mon expérience au LSD au Hadra, finalement.


Sur les molécules en elle-mêmes, le 2C-E m'a vraiment montré son côté très complet et surtout profond psychologiquement ; en contrepartie de quoi il n'est pas très léger physiquement et surtout très propices aux excursions dans le côté sombre du psychédélisme... Je le retenterai peut-être seul à l'occasion (à des doses un peu plus élevés, 15mg par exemple), mais rien n'est moins sûr, d'autant plus que les 2C-X ne sont plus vraiment à mon programme de trip.
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
4 Sept 2011
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T'es un bon toi. :twisted:

23h20 : Je décide donc d'agrémenter ma nuit blanche forcée de quelque chose de plus conséquent. Pas de briquet signifie pas de salvia ; je n'ai aucun cannabinoïde. Il ne me reste plus énormément de 4-AcO-DMT et je refuse de le prendre en intérieur. Le LSA et ses nausées ne me donnent pas envie, ma dernière MXE est un peu trop récente. Il me reste du 5-MeO-MiPT par voie orale ou du 2C-E. La longue descente du MiPT par voie orale risque d'être fort ennuyante sans cannabinoïde. Le 2C-E risque d'être altéré par ma légère prise de MiPT vaporisé. La désinhibition du MiPT aidant, j'opte pour 12mg de 2C-E et 5mg de 5-MeO-MiPT, pour tester le combo.
 
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