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25C-NBOMe à haute dose: puissance surprenante, attention au bad!

lemmiwinks

Glandeuse pinéale
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28 Sept 2012
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Voilà deuxième essai avec un plus forte dose (750µg en solution intranasale) et je voulais vous faire part de mon expérience. J'avais déjà fait un premier essai avec 300µg où j'étais arrivé à la conclusion que ça n'allait pas très loin côté voyage introspectif. Ben je dois avouer que je me suis trompé, en fait à plus haute dose au contraire, le côté introspectif est très puissant, comparable au LSD et champis mais en gardant un certain côté « terre-à-terre » caractéristique des phénés. Le principal avantage de ceci étant qu'on a la présence d'esprit de noter ses pensées au plus fort de l'expérience même, au contraire d'autres hallucinogènes où on est trop loin pendant le trip et ensuite les pensées positives et négatives se mélangent avec une certaine perte de mémoire et lorsqu'on veut raconter son expérience à quelqu'un d'autre on se résume à une phrase générique du style « ben c'était une bonne défonce, quoi » qui est finalement très peu informative. Maintenant, est-ce une bonne ou une mauvaise chose, ça je sais pas trop moi-même, je suis toujours occupé à y réfléchir 2 jours après.


T00 : Je drop 750µg en solution intranasale, cette fois-ci en faisant bien attention d'y aller très doucement afin que tout soit absorbé au niveau du nez sans que ça passe dans la gorge. Je calcule mon coup pour le faire 15min avant d'arriver à un festival afin d'être un peu dedans déjà quand je rentre.


T+0h30 : Tout compte fait je trouve pas l'entrée et je tourne en rond en voiture, là je sens que ça commence à monter, ça reste gérable mais je me dis qu'il est grand temps de me garer si je veux pas faire un accident. J'arrive à l'entrée et grosse déception, c'était une partie de l'orga de Tribes Gathering et ça avait lieu dans les mêmes environs donc je m'y attendais à une ambiance semblable, en fait il n'en était rien. Déjà comme « accueil » un type de la sécurité fouillait individuellement chaque personne qui rentrait, bref on était bien loin de l'esprit free des endroits que j'ai l'habitude de fréquenter. Puis le public n'avait rien à voir non plus, c'était surtout des jeunes clubbeurs BCBG, bon en rétrospective je me dis que la liste des DJ aurait du me mettre la puce à l'oreille mais soit, j'ai payé l'entrée et j'ai dropé donc plus moyen de faire marche arrière.


T+1h : Je fais un tour à la voiture et en revenant, je vois les arbres derrière une scène à l’extérieur former comme 3 chanteurs qui accompagnent le DJ en chantant dans des micros, je commence à rigoler et je m'en rends compte que je suis en plein dans les hallus, ce qui est d'autant plus remarquable qu'on est en plein soleil et en plein jour. Je fais un tour sur le terrain et je suis surpris par le réalisme de mes hallus, à un moment donné je vais pisser et j'ai l'impression que les gouttes de ma pisse se transforment en des petits bonhommes colorés qui dansent au rythme de la musique, je passe un bon moment à rigoler comme un con tout seul en me regardant pisser. Par contre, niveau bodyload cela reste très clean, très légèr mal au bide et perte d'équilibre mais cela reste très gérable par rapport aux champis par exemple.


T+1h30 - T+3h30 : Je vais dans la partie hardstyle et je m'en rends compte que j'ai eu la bonne idée de droper une quantité importante d'un psyché que je connais quasi pas au milieu de gros fachos bourrés en pantalons militaires qui jumpent sur du hardcore... autant dire que je commence à stresser à mort. (petite paranthése, bon je sais que là on est dans l'hyper-stéréotypisation du mouvement et je m'excuse d'emblée pour toute connotation péjorative que j'aurais sur l'un ou l'autre style de musique, au contraire je trouve qu'il y a du positif et du négatif dans tous les styles, c'est juste qu'à ce moment là mon trip me faisait voire les choses comme ça.).


Bref je sors faire un tour dans la salle techno, et là je m'en rends compte que le foisonnement des aiguës est nettement plus propice aux pensées créatives sous psychés. J'ai même l'impression que le DJ « prend » les basses très carrés s'infiltrant depuis la scène hardstyle à côté et leur donne comme un coup de pinceau acoustique, histoire de les rendre plus esthétiques sur leur voyage. Je suis perdu dans l’émerveillement que ces sont électroniques provoquaient autour de moi quand tout d'un coup le souvenir d'une horrible video que j'ai eu la bonne idée de regarder avant de partir de chez moi me revient. En gros voici le descriptif « Une fois la mante religieuse morte, le ver solitaire sort de son hôte. Regardez la taille ! Ce ver est un nématomorphe. Quand il est une larve, il est un parasite. Il rentre dans un hôte se développe et une fois arrivé à maturité, le nématomorphe doit impérativement rejoindre l’eau pour se reproduire. Il arrive à manipuler son hôte pour qu'il aille se suicider en se jetant dans l'eau. Une fois dans l'eau, le ver peut sortir de l'insecte mort. ». (à ne surtout pas regarder avant un trip !!! dites pas que je vous aurais pas prevenu!!)


Je m'imagine que pour « manipuler son hôte » le ver lui injecte peut-être des substances semblables à nos drogues et qu'en fin de compte ce qui semblaient être les derniers soubresauts d'une insecte agonisante étaient au contraire les instants les plus merveilleux de sa vie, tout comme nous on se jette vers la destruction en prenant ces substances en échange de quelques heures de plaisir artificiel. Des scénarios de films de science fiction (Les Ames Vagabondes, que j'ai eu aussi la bonne idée de regarder récemment, The Faculty, Matrix...) se mélangent et inondent ma tête : peut-être qu'on est nous-même parasités par un être surnaturel qui nous manipule ? Je me mets à réfléchir à cette énorme différence entre la réalité vue « de l'extérieur » comme un junkie agonisant par terre qui inspire l'horreur totale et celle vue de « lintérieur », par le junkie lui-même qui y vit au contraire des moments de pur bonheur, au point que le fait de renoncer aux instincts les plus basiques de survie semblent une décision que trop facile à prendre.


Puis je me dis mais après tout si cette illusion c'est ce qui nous rapproche le plus de cette lumière créatrice de l'Univers alors pourquoi lutter après tout, pourquoi ne pas s'y abandonner avec joie et toujours vouloir revenir « en arrière » à notre existence minable de tous les jours ? Car après tout à l'échelle de l'Univers, même le plus grand faiseur de bien de l'humanité n'en vaut pas plus qu'une insecte qu'on écrase sur son passage en marchant sans même y faire attention. Même si la Terre toute entière venait à exploser, à échelle Cosmique cela ne serait pas plus grave que de souffler un grain de sable qui s'est installé sur notre doigt.


Ou bien est-ce justement le rôle de ces substances qui nous endorment et qui parasitent notre instinct de survie, de nous donner l'illusion que la vie « réelle » n'a que peu de signifiance. Mais la « magie » du monde que la drogue nous offre n'est alors nullement autre chose qu'une ridicule mascarade comme lorsqu’un un clown ferait des grimaces devant un enfant pour mieux soustraire la glace qu'il tient dans sa main, perdu dans son admiration.


Étrangement, bien qu'étant très loin dans mon trip j'ai la présence d'esprit de sortir mon gsm et je je commence à noter tout ceci pour ne pas l'oublier plus tard. Je m'accroche avec force au clavier et j'essaye de taper le plus rapidement possible afin d'avoir un témoignage « en direct » du plus profond de mon trip, en essayant de « capter » mes pensées qui défilent à la vitesse de la lumière. Quand tout d'un coup je regarde autour de moi et je m'en rend compte que mon trip philosophique est en train d’interférer avec le délire parano des gens autour de moi. Ils me regardent d'un air inquiet, ben oui après tout qui passe son temps à écrire des longs messages sur un gsm en plein festival sur un dancefloor ? Surtout qu'à priori ce public-là n'a jamais goûté au monde des psychés à part la vision très édulcorée donnée par la MDMA. Au mieux des cas ils me prennent pour un fou, au pire ils me prennent pour un flic déguisé qui est en train de noter leurs conversations. Je remet mon portable dans la poche et j'essaye de profiter un peu de la musique, je commence à danser mais j'ai la nette impression que tout le monde me fixe du coin de l'oeil, c'est renforcé par un son de la musique qui revient régulièrement, comme si le DJ essayait d'attirer l'attention sur moi. « Calme-toi lemmiwinks, c'est juste un petit délire parano que tu nous fais-là », j'essaye de me raisonner quand tout d'un coup la musique s'arrête complètement et il y a plus que ce son qui revient de façon très lente, comme un immense doigt acoustique qui se dirige vers moi l'air de dire « et le coupable c'eeeesssssttt voooouuuuusssss ! », je peux JURER que tout le monde arrête de danser et regarde vers moi ! Gros effort pour reprendre mes esprits et ne pas étouffer de honte, je sors dehors pour me changer les idées.


Je repasse dans la scène hardstyle et je recommence à penser à cette volonté qui nous pousse vers une destruction certaine à travers toutes ces saloperies de substances au nom barbare de formules chimique qui au lieu de provoquer un dégoût nous fait au contraire sourire d’émerveillement. Je reviens sur ma pensée sur cette différence tellement énorme entre une sensation vue de l' «extérieur » et de l' « intérieur » et je me dis qu'en fin de compte c'est ça la plus grande malédiction de la drogue : elle nous MONTRE les 2 côtés et on CHOISIT, de manière consciente et voulue de suivre la voie vers la destruction alors qu'au contraire, tout notre instinct devrait nous faire hurler d'arrêter et de s'accrocher à la vie !


Et là tout d'un coup une vision apocalyptique me surprend : je vois tous les gens qui jumpent sur du hardstyle et sur eux se superposent la vision de dizaines d'insectes vivant leurs derniers soubresauts avant la mort et ils sont HEUREUX car ce moment là c'est du pur bonheur pour eux. Je suis littéralement horripilé par cette vision et je cours dehors pour reprendre mes esprits. « Calme toi lemmiwinks, tu vas pas laisser une putain de video youtube diriger ton trip quand même », je m'en veux à mort de l'avoir regardée, puis je me demande si la personne qui l'avait mis en ligne ne l'avait pas fait exprès (après tout c'était sur une page « video gag », je vois pas trop ce que ça avait d'un gag...), justement en sachant qu'en regardant ça un samedi après-midi, beaucoup de gens allaient y repenser en prenant des substances au soir.


T+3:30 : Je m'efforce de regarder ma montre et je m'en rends compte que je devrais en être plus ou moins à la moitié de mon trip. Les hallus diminuent déjà nettement en intensité. Je fais un tour vers ma voiture, puis je reviens dans la salle techno. Là je me laisse à nouveau bercer par les rythmes répétitifs de la musique et mes pensées commencent à tourner en boucle... comme les sons... ah oui, je suis encore bien dedans là. Les sons envahissent mon esprit comme une lumière créatrice universelle, je me dis qu'en fin de compte le rôle d'un bon artiste c'est de prendre un peu de cette lumière et la façonner juste un peu, pour que les gens puissent apercevoir sa beauté et veulent aller vers elle. C'est une pensée qui m'est souvent venue pendant mes trips, comment prendre l'étincelle de lumière qui est dans le regard d'un enfant et la mettre sous une forme exprimable? C'est ça le vrai art. Mais les pensées noires m'envahissent de nouveau. Et si ces moments créatifs n'étaient que manipulation de la part d'un être qui nous parasite, et qu'au contraire les moments qui devraient être le plus beaux de notre vie ne sont que les résultats de la manifestation d'un être malsain qui cherche a réaliser ses propres desseins, un peu comme si j'étais une marionnette qui se réveillait et s'en rendait compte que ses mouvements ne sont que la conséquence de la manipulation de ficelles tirées par un marionnettiste, et que pire, il prend ces instants horribles comme du PLAISIR ?


Un type me voit et me demande si j'ai pas des plombs, je lui dis que non et je commence à lui vanter les vertus du 25C-NBOME, je lui dis que c'est beaucoup plus fort, c'est légal et en plus c'est pas coupé comme les extas. Puis je m'en rends compte que je suis devenu malgré moi comme une sirène qui amène d'autres personnes sur la voie de la destruction provoquée par l'illusion de la drogue. « Une marionnette, t'es devenu rien d'autre qu'une putain de marionnette », puis je dis au type que tout compte fait j'ai rien sur moi et il me regarde bizarrement. Puis la parano recommence, je me dis que c'est peut-être un flic déguisé qui regarde justement pour repérer les dealers. Je commence tout d'un coup à penser à toutes les personnes qui sont rentrées dans ma vie ce dernier temps, des conversations que j'ai eu et tout d'un coup je vois mes expériences récentes comme des mises en scène et les interlocuteurs comme des acteurs qui sont là pour essayer de me faire voir quelque chose, façon « The Game ». Mais voir quoi ? Si je choisis la pilule bleue ou la rouge façon Matrix ? Je refais un tour pour me changer les idées.


T+5h00 : Bon, là je sens que le gros de mon trip est passé, je finis enfin par me lâcher et je vais me défouler sur la dancefloor, du côté hardstyle je reconnais plein de morceaux de mon adolescence comme [video=youtube;tnfROjQL5qc]
re-re-remixés façon jumpstyle/ hardstyle/ tekstyle et qui sait quel autre style ils vont encore inventer pour donner un semblant de renouveau à la scène aux yeux de nouveaux clubbeurs, mais bon je me laisse aller sur les basses distortionnés et je me dis que finalement ça a quand même du bon tout ça... Puis retour dans la salle techno où je redécouvre ce bon vieux DJ Pierre qui m'a fait goûter aux premières joies de la techno au Fuse il y a trèèès longtemps, content de voir qu'il est toujours là.


T+10h00 : les effets sont partis depuis longtemps et il n'y a plus que l'afterglow et l’adrénaline qui me font continuer la soirée. Perso je serais resté jusqu'à la fermeture et voire le live de Speedy J mais le lendemain je dois bosser donc je me dis que c'est mieux d'y mettre le voiles. Sur le chemin de retour je m'en rends compte que je suis lessivé, cependant une fois rentré j'ai un sommeil très légèr et je me réveille plusieurs fois, je sais pas si c'est la substance ou la pensée que le lendemain je dois bosser... Enfin, après qqs heures de sommeil, je suis toujours crêvé mais mentalement ça va, à part quelques petites distractions je gère le taf sans problème. J'avoue que 48h plus tard je sens toujours assez bien la fatigue mais sinon aucun signe particulier.


Voilà en conclusion, il ne faut pas sous estimer le côté philo de cette substance, il est bien réel à plus fortes doses et tente même à virer au bad si on n'a pas le mental assez fort. Maintenant je veux pas la jouer aux pseudo-guédros repentis qui disent "la drogue c'est MAL" alors qu'au fond d'eux ils savent pertinemment bien qu'ils y reviendront dans quelques semaines mais je dois dire que perso ça m'a fait prendre un peu de recul et je pense que je garderais mes distances pendant un certain temps.
 

moloko+

Matrice périnatale
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13 Mai 2010
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Voilà qui donne envie, je n'ai jamais eu l'occasion de tester cette molécule mais je dois avouer que si un jours j'ai l'occaz' je n'hésiterais pas.

Tu as bien réussis à gérer les moments de "bad" que j’appellerai plus moment de parano . ça m'est déjà arrivé aussi d'avoir cette sorte de parano et surtout dans des lieux du style festivals, grosse soirée, ou il y beaucoup de monde et d'inconnu. Cette impression de regard qu'ont les autres fixés sur nous est très chiante je trouve quand elle arrive, car il est difficile de s'en débarrasser.

En tout cas très jolie TR
 
D

Deleted-1

Invité
Ah en fait aller à un concert seul c'est pas tip top du tout, ça pousse trop à la parano !!

J'ai vécu le même délire au Tribe, suis resté tout seul trop longtemps (à me droguer) et la parano a prise le dessus sur mes pensées, bref j'allais de scène en scène en réduisant le temps devant le son à chaque chapiteau, à la fin je ne rentrai même plus dans le chapiteau, dès que j'entendais le style de sik je faisais demi tour, c'était comme classé "pas bon" dans ma tête...

Sinon j'ai eu le même ressenti sur les tranceux de la hardteck, le même type de préjugé au bout de 10 minutes devant le son au moment où j'ai levé la tête.

En tout cas tes phases de parano sont bien marrantes, je m'y suis beaucoup retrouvé arf, good for you que ça se soit bien passé malgré ça !
 

tylermath

Matrice périnatale
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6 Déc 2015
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18
J'ai vu cette video aussi haha elle est affreuse, en plus le vers est genre énorme enfin bref (vraiment pas bon d'y penser quand tu prend de la drogue ) à une soirée j'avais peur d'avoir un vers semblable en moi et je commençais à bader , vraiment pas drôle ^^
 
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