1V-LSD TR Présence

[Jake le chien]

Salut la communauté !


Ayant vécu une grosse partie de mes mauvais voyages de la même manière, j’avais pris la sage décision de ne plus consommer seul chez-moi. À chaque fois que l’envie me prenait de gober un carton, j’avais enfin la sagesse et le recul pour me dire, non, l’environnement n’est pas bon, tu en prendras dans de meilleures conditions. 
 
Mais au détour d’une conversation avec un pote sur le LSD, j’ai décidé le soir même d’en prendre une toute petite quantité, histoire de revivre de bons souvenirs. 
J’ai donc coupé un carton soi-disant dosé à 220 μg en deux, puis en deux, puis en deux. 
Soit l’équivalent approximatif de 27 μg. 
Une très petite dose, mais j’avais vraiment envie de faire les choses bien cette fois-ci. Et comme mon dernier trip remonte à l’été dernier, j’étais quand même un peu méfiant sur la manière dont j’allais réagir. D’autant plus qu’il m’en faut très peu pour partir loin. 
 
Après avoir avalé le carton, j’allume ma console en attendant que les effets se fassent sentir et 2h45 passe. Je sens un petit effet familier, mais rien de très puissant. Sur le moment et par rapport à mes attentes, c’est un peu décevant, mais ça reste cohérent avec la dose en y repensant. 
Sauf que sur le coup, sans vraiment savoir pourquoi je m’attendais vraiment à ressentir plus de sensations. 
D’ailleurs j’ai tellement fait une fixette sur ça, qu’au lieu de me rendre compte que j’avais pris une microdose, je me suis dit que c’étaient certainement les buvards qui avaient dû se détériorer avec le temps (1 an environ). J’ai donc décidé de prendre une des deux moitiés restantes (100 μg), sans penser une seule seconde que je venais de prendre 4 fois plus que ce que j’avais pris. 
Et bien sûr, comme dans tout choix débile qui se respecte, j’ai commencé à sentir la monté seulement 10 ou 20 minutes après avoir ingéré l’autre moitié.  
 
 
Au départ, tout s’est bien passé. Je ressentais un bien-être physique, mon appartement ressemblait de plus en plus à une peinture à l’huile, quand j’ai commencé à angoisser à propos du buvard que je venais de prendre. “Et si c’était trop ? ”. 
Le temps passe, peut être 30 minutes ? Et je commence à me sentir assez mal, trop mal pour rester à tourner en rond dans mon petit 30m². Je regarde la météo, il fait 5 degrés. Je prends des vêtements chauds, de l’eau, je vérifie que mon portable à de la batterie et je pars de chez moi. 
Je me dirige vers un parc où j’ai l’habitude d’aller lorsque je ne me sens pas bien et comme d’hab, le trajet est un calvaire, entre paranoïa et paranoïa. J’ai peur de croiser quelqu’un ou d’avoir, ne serait-ce qu’une interaction sociale et de ne pas pouvoir aligner un seul mot comme de paraître bizarre. Lorsque je croise quelqu’un, qu’il y a des voitures ou que je traverse un passage piéton, je me dis, marche normalement. Sauf qu’évidemment, pour marcher normalement, il faut ne pas y penser. J’analyse tout ce que je fais et j’ai tellement de tendresse envers moi-même  :heart:  (ironie bien sûr) 
 
Après environ une heure de marche à vive allure, j’arrive enfin dans le parc qui est déjà fermé depuis plusieurs heures puisqu’il fait nuit, il est environ 22h. 
Une fois à l’intérieur, je me dirige vers un transat en bois, afin de m’y allonger et de pouvoir enfin souffler du trajet que je venais de faire, mais le trip était vraiment puissant. 
En observant ce qu’il avait en face de moi, je voyais avec une sorte de filtre polaroid/veille photo le vent qui faisait danser la cime des arbres. 
Je me suis dit que je ne faisais pas assez attention à la beauté et au calme de ce genre de détail. 
 
Le trip était quand même assez fort, et il m’arrivait souvent de ressentir tout mon être se faire aspirer dans une sorte de vortex et de me sentir partir avant de refaire surface et de me dire “waw, c’est impressionnant comment c’est puissant”. 
C’est vraiment très difficile à décrire, mais j’avais la sensation d’être ballotté dans le tissu de l’univers. 
Comme si je tombais dans le trou infini et sans fond d’Alice au pays des merveilles et qu’en rebondissant sur les murs durant ma chute, j’atterrissais dans un nouvel univers. 
Et durant tout ce temps, j’avais l’impression d’être en apnée. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si j’ai écrit refaire surface, car je me souviens plusieurs fois avoir repris ma respiration avant de revenir à la réalité, comme si j’avais été sur le point de me noyer. 
 
Et cet état a duré pas mal de temps. Je me sentais partir puis revenir, bien et mal à la fois. 
J’étais terrifié par l’idée de perdre pieds, de devenir fou, de convulser ou autre, et d’un autre côté, fasciné pour tout ce qu’il se passait. 
J’avais l’impression de vivre quelque chose que personne d’autre n’avait vu et que personne d’autre ne pourrait voir. Comme si j’avais la chance d’être face à une découverte qui m’était propre. 
 
À un moment donné, et c’est surtout pour cette raison que j’ai écrit ce TR, j’ai ressenti une présence très chaleureuse. J’ai essayé de la décrire plusieurs fois en racontant mon trip à une amie, mais à chaque fois, je ne trouve pas les mots car c’est indéfinissable. 
Ça n’était pas un mot ou quoi que ce soit, c’était un ressenti. Comme quelque chose qui avait été là depuis toujours. Et ça m’apparaissait comme une évidence absolue, comme si d’une certaine manière, je l’avais toujours su. 
Mais ça n’était pas Dieu, pas une déesse ou une quelconque entité juste quelque chose sur laquelle je n’arrive pas à mettre de mot. 
Lorsque j’essaye de me souvenir de ce que j’ai ressenti, je vois du vide et l’entièreté de tout en même temps. Comme un point au centre de ma vision, n’étant rien et absolument tout à la fois.

 
 
Et je sais que l’esprit est très facile à manipuler et que les influences jouent à rôle très important. C’est même pour ces raisons que mes croyances n’ont pas changé.
Donc bien entendu, je n’ai pas la prétention d’avoir vécu une révélation ou d’avoir rencontré qui que ce soit. C’est juste un trip, peut-être plus, mais ça il n’y a aucun moyen de le savoir (à ma connaissance en tout cas). 
 
 
Voilà, concernant la suite, c’est trop compliqué à décrire. Je me suis même plusieurs fois dit que ce serait impossible à partager tellement qu’il fallait le vivre pour le comprendre. 
J’avais surtout envie de partager la partie sur la “présence” afin d'en discuter, je me suis donc un peu forcé à écrire alors désolé si ce n’est pas super agréable à lire ! 
 
Merci d'avoir lu et si vous avez vécu quelque chose de similaire, je suis vraiment curieux d'en apprendre plus !

Bonne journée à tous :heart: