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Faites du stop !

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Whoever
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Whoever

Glandeuse Pinéale
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25/3/13
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Oï oï !
J'ai écris ce ptit papier pour partager un peu mon expérience du stop.

Si moralement t'as un problème avec prendre l'avion, ou si t'as tout simplement pas de thunes pour bouger, prends tes affaires et lèves le pouce !

J'me suis mis à en faire beaucoup ces 18 derniers mois, en France et en Europe, sur des petits trajets comme sur des longs et j'en ai retiré un paquet de choses. Des dizaines de milliers de kilomètres parcourus, pleins de super moments, de chouettes rencontres, d'intéressantes discussions et parfois d'improbables aventures.
L'idée ici c'est de te montrer que peu importe ce que l'on dira autour de toi, tu peux pratiquement aller où tu veux, quand tu veux et gratuitement (ou presque). Sauf pour les visas, voyager demande pas ou très très peu d'argent. Un peu de bon sens/débrouille, la capacité de s'orienter un peu partout, savoir articuler, français déjà, puis anglais ça peut être pratique, de la patience et un grooos sourire, parce que voguer vers l'inconnu c'est franchement chouette.

Pour faire du stop, Il faut avoir le temps. Il faut pouvoir se dire : "peu importe si j'arrive dans 1h ou 3, dans 1 jour ou 2, tant que j'y arrive.". Et toujours on y arrive.
Deux leçons que la pratique, la galère et le voyage en général m'ont enseigné, c'est que :
1 : les choses ne se passent JAMAIS telles qu'on les prévoient.
2 : elles finissent toujours par s'arranger.
Il y aura quelqu'un pour s'arrêter et t'embarquer, même si tu dois attendre des heures, donc embarques un ou deux bouquins, un instrument, de quoi jongler...

Voyager, c'est se (faire) transporter d'un endroit à l'autre. Marcher hors de chez soi, c'est aussi un voyage mais qui n'est pas vu comme tel car on se balade dans un environnement "connu". On a déjà vu ses rues, on s'est habitués à les parcourir, il n'y a plus de "surprise". Se laisser emmener par quelqu'un d'autre, c'est se laisser surprendre, et ça rend vivant !

Tout le monde a déjà vu un-une auto-stoppeur-se ou connait le principe de faire du stop. Plus rares sont les personnes qui s'arrêtent pour le-la prendre. Les gens qui s'arrêtent ont soit fait du stop quand ils étaient plus jeunes ou ne possédaient pas encore de voitures, soit on plein d'histoires à raconter (ou sont désireux d'en entendre), voulait simplement un peu de compagnie pour le trajet ou juste filer un coup de main pouce.
Il n'y a pas de profil-type de la personne qui s'arrête. J'ai été emmené par tous types de gens, hommes, femmes, jeunes-vieux, seul(e)s ou accompagné(e)s, en famille... Des types en costard cravates, des routiers polonais, des vieilles dames, des femmes avec leurs enfants, des étudiants qui rentraient chez eux, des ouvriers qui partaient au taf, des DJs berlinois qui rentraient de Copenhague, un boxeur hongrois dans une grosse BM... Des belles bagnoles comme des toutes pourraves !
C'est vraiment quelque chose qui me pousse à faire du stop : la multitude et la diversité de gens qu'on rencontre. On choisi pas qui s'arrête, et on se retrouve confronté à plein de visages différents, plein d'opinions et de choix de vie intéressants. On en apprend sur la région parcourue et le métier que pratique la personne, on partage plein de trucs.
Le transport est ici partie intégrante du voyage. Il n'est pas subi. On tente d'échapper aux contraintes auxquelles on se soumets généralement et qui rythment nos vies. Horaires de trains, covoiturage, aéroports, budget qui nous empêche de partir...

L'auto-stop tel que je le raconte ici est relatif à mon expérience personnelle et ce que les autres ont pu me dire de leur expérience.
Du coup... Le stop en France ça marche super bien, pour qui est un peu patient. Si t'es tout seul, ça marchera encore mieux.
Si j'me trouve sur : le bon spot, que ma destination est claire pour les bagnoles qui passent et que j'ai pas l'air trop à l'arrache, une canette à la main, j'attends entre 5 et 30 minutes. J'ai déjà été pris en 5 secondes, j'ai déjà attendu 5h30 pour décoller, j'ai même eu des voitures qui s'arrêtaient pour me prendre en stop alors que j'en faisais pas.

Ya donc pas mal de variables qui entrent en jeu :
- La gueule que tu te payes : Clairement, la plupart des gens font gaffe à l'apparence. Même pour ceux qui s'arrêtent. Voir que t'as 20 ans, des vêtements pas trop sale et pas 3 chiens en laisse, ça en conforte certains. Tu peux sentir la forêt ou être un gros con, il sera trop tard une fois la portière refermée et la personne arrêtée aura eu le malheur de se faire piéger. Heureusement les tatouages pour la plupart se cachent et les piercings se repèrent pas forcément de suite, donc ya moyen de jouer sur l'apparence. Mais surtout ne pas oublier que peu importe ta gueule, yaura toujours quelqu'un pour te prendre.

Le spot sur lequel tu te trouves : Parfois OK, t'as pas le choix, t'es dans la merde, on t'as déposé à l'échangeur, il pleut et c'est la guerre. Quelqu'un s'arrêtera, sinon c'est marche ou crève. Tu peux même marcher dos au voiture, le pouce en l'air si il faut que t'avances pour te sortir de l'autoroute. Donc, le spot, c'est super important. Il faut de l'espace derrière toi pour que la bagnole puisse s'arrêter. Il faut que le mec puisse lire ton panneau si t'en as un, donc selon la vitesse à laquelles les bagnoles passent, se mettre plus ou moins en avant de l'endroit ou la bagnole peut se garer, selon l'espace qu'il y a et le temps que mettent les gens à percuter ta présence. Il faut surtout pas mettre les autres en danger, donc marche jusqu'au bout de la zone industrielle ou plantes toi sur le parking du Carouf, mais faire du stop depuis le trottoir en centre-ville à moins d'en avoir fait son métier ça n'réserve pas que des bonnes surprises.

Ta destination : A moins d'avoir un bon coup de bol ou une patience infinie pour un trajet direct, si tu te retrouves avec un panneau Marseille en banlieue lilloise t'es pas arrivé. Le truc c'est que les gens sont pas toujours au courant que tu n'veux pas aller forcément A Marseille mais EN DIRECTION DE. Pour ça qu'il est bon d'avoir une carte de France des routes, que tu peux facilement chourer en station essence si un pote routier t'en as pas déjà offert une. L'idée c'est ensuite de faire des étapes. En partant de Lille pour aller à Marseille, d'abord écrire Paris pour se retrouver sur l'A1 et se faire déposer dans une station essence avant le périph pour continuer direction Auxerre, Dijon puis Lyon, Valence et enfin Marseille.

Donc selon ta gueule, ton spot et ta route, t'auras plus ou moins de chance de te faire prendre. Ce qu'il faut parvenir à faire c'est de jongler un peu avec toutes ses variables. Viser un peu moins loin et faire un nouveau panneau si la direction marche pas, changer de spot si celui-ci est pourrave ou vider ta bière avant de reprendre la route (voire les 3 à la fois).

Bon moi je suis d'avis que le stop ça marche vachement bien. Même pas rasé et un peu sale. J'ai pu faire des trajets comme Lausanne - Copenhague en 36 heures ou Chambéry - Budapest en un peu plus de 2 jours. Généralement je dépense entre 5 et 10 euros de bouffe et de cafés sur des trajets pareil. Sur les longs parcours avoir des fringues de rechange, une lampe frontale, un ou deux marqueurs peu éviter des galères.

Les péages peuvent être de bons spots, si on a pas peur de bouffer du pot d'échappement, mais généralement ça décolle vite. Attention au personnel qui n'est pas toujours cool, ou qui pour des raisons de sécurité appelle les gendarmes.

J'ai jamais eu de problèmes mais ils peuvent être emmerdants.

Le carton ya moyen d'en trouver un peu partout, en allant demander dans les boutiques, ou en faisant les poubelles.

En Espagne, le stop c'est un peu plus galère. C'était interdit sous Franco, et ça n'a pas intégré la culture depuis. Les écoles de conduite déconseillent même de prendre des auto-stoppeurs. En plus, ya beaucoup plus de stations essence que sur les autres autoroutes européennes, donc moins de bagnoles car elles sont plus dispersées. Par contre ya moyen de marcher quelques bornes pour aller d'une à l'autre. C'est pas du tout infaisable, mais c'est déjà plus hardcore que d'en faire en France ou en Allemagne.
Faut VRAIMENT le vouloir et être patient-e.
En Italie, j'ai encore jamais tenté mais de ce que j'ai pu entendre c'est plus dur qu'en France, on se fait souvent indiquer la direction de la gare la plus proche, ou alors on vous regarde d'un air bizarre. Loin d'être infaisable encore, s'armer de patience.
Aux Pays-Bas, en Allemagne, au Danemark, en Hongrie, République Tchèque, Slovénie et j'en passe, ya grave moyen de se balader.

J'ai pas encore poussé plus à l'Est, mais ça se tente ! J'ai même entendu parler d'auto-stop en Chine par un allemand de 20 piges et quelques qui était parti se promener. Big up au mec qui a éclater de rire l'autre jour en me voyant faire le con avec mon frangin, une pancarte à la main. J'continuerai à faire du stop pour ça !!

D'ailleurs tartopom si tu passes, il me semble que t'as chouette trajet à raconter? Voilà voilà, si ya des questions, hésitez-pas, si vous avez de chouettes expériences à raconter, en mode TR, ce thread est là pour !
 
Hey mon gars ton post m’intéresse bien mais ça me stresse autant d'attaquer à le lire qu'à me lancer à partir en stop avec mon gosse de 5 ans m'voyez ^^
Si tu peux éditer en rajouter quelques retours à la ligne je t'en serais éternellement reconnaissant :D

[EDIT] Merci !!! ^^
J'ai fini de le lire juste avant la super aération du coup :p
Très intéressant tout ça !
 
Haha pas de souci le voici aéré !
 
Très intéressant ton post, il y a plein de champions de l'auto-stop sur le forum ! Je ne citerais pas de noms. Ils ont surement pleins d'anecdotes a nous raconter.

Tartopom, Chatonmort, c'est à vous ...
 
Ah l'auto stop... c'est trop bien :D

Je plus-soie pour l'espagne : FORGEEEEEEEEEEEEEET IT !!!!!!!!!

Je rajouterai un truc : le stop tout seul c'est sympa, mais à deux... c'est jouissif.
Quand t'es deux, ben t'as toujours le moral, tu te tapes des barres, tu t'en fous, t'as juste envie de passer du bon temps... Franchement, pour avoir parcouru la france en long en large et en travers en stop tout seul, ben je le referai plus jamais sans quelqu'un.

Allé, on pourrait rajouter un petit truc à ton topic : vos meilleurs histoires de stop !!!!

faites péter, ca fait toujours plaisir de s'auto congratuler sur nos aventures...

Je commence :

B et B (ma copine et moi), on est a la sortie du SUN festival, vers 15h, et on cherche un ride pour Leipzig, une ville allemande à plus de 1000km...

Ca marche pas, on fini par se mettre à l'ombre d'une voiture. Son propriétaire fini par arriver, et se présente comme polonais. Je lui demande si y'a de la place dans sa caisse, et où il va. Bingo, 2 places, et il va dans une ville polonaise à 4h de Leipzig.
Ses potes arrivent, et nous partons à 18h.

Le mec conduit comme un dingue, de nuit, sans phares, dans les petites routes de Slovaquie... je me chie littéralement dessus... j'ai déja eu un accident en stop, frôlé la mort et je fais pas le beau quand les gens conduisent comme des dingues.
On roule, on roule, je finis par lui dire d'aller moins vite, et d'allumer ses phares. Il me répond : I took acid, I can see.
Je vous raconte pas le délire. J'étais blanc comme un cul.
Je fini par me forcer à m'endormir, en même temps ça faisait 48h que j'avais pas dormis.
On arrive à 4h du matin dans la ville, Worclaw. Le mec nous demande où on dors, je lui répond "in da street".
Bien viendez chez moi !
Okokok...
Et la.

On arrive dans un palace. Un palace. Vous voyez les maisons de hobbits ? Ben vous prenez la même chose avec un immense parc avec un lac, éclairé par des spots leds de nuit... Une immense maison, un lit pour nous deux...

On prend une douche dans notre suite et au dodo.

Lendemain levé 11h, la femme de chambre nous prépare un petit dèj...

Kacper déjeune avec nous, et nous dit qu'il a qu'un seul truc à faire ajd... nous déposer sur un bon spot.
Sa sœur nous a déja fait une super pancarte.

hoiphoph on remonte dans la voiture, je demande à kacper si il a pris de l'acide en rigolant, il me répond que non... alors je lui file 1 petit carton en lui demandant d'attendre qu'on soit sortir pour le prendre...

On roule une heure pour finalement se poser sur un super spot : une aire d'autoroute gigantesque.

4 minutes plus tard, nous voila dans un camion en route pour leipzig.
Le camionneur ne parle ni français ni anglais, mais arrive à se faire comprendre en parlant un langage que je qualifierait d'italo-hispanno-franco-anglais, on s'est bien marrés.

Et la, on j’endors sur la banquette, après avoir bouffé un japonais à emporter qu'on nous a filé sur l'air d'autoroute.

Je me réveille, le chauffeur me dit : c'est qu'il faut descendre. On saute du camion, avec toutes nos affaires.

Je regarde ma montre : 18h. Easy.

:D
 
Ha pinaise le stop, ma jeunesse:heart:!

Je ne sais pas combien de bornes j'ai au compteur, mais entre 15 et 21 ans, je ne me suis quazi déplacé que comme ça. Les petits trajets quotidiens comme les voyages de vacances, seul à deux trois voir même quatre, ça a été un gros kiff.

Comme le dit si bien whoever, c'est l'imprévisible, les rencontres, l'aventure quoi! J'ai adoré cette période, j'en ai une certaine nostalgie des fois et pour la revivre je m’arrête quand on me tend le pouce et que la direction correspond.

Tout à fait d'accord sur l'importance du spot et de l'apparence. C'est con à dire, mais quand on conduit, on a que très peu de temps pour se décider à s'arrêter ou pas. Les trois questions auxquelles on doit répondre tout en roulant sont:

- Puis je avoir confiance? Vous n'avez que l'apparence pour juger, donc autant avoir la meilleure tête possible.

- puis je m'arrêter ? Le spot doit OBLIGATOIREMENT disposer d'un espace pour se garer. Les arrets de bus, les feux, entrées ou sorties de stations sont généralement assez pratiques.

- La destination convient elle? Perso, je suis pour ne pas utiliser de panneau, pas toujours lisible suivant la vitesse et peut décourager certains qui pensent ne pas pouvoir vous y amener d'une traite. J'ai toujours apprécié être avancé, même de quelques kilomètres. Donc le fait d'aller vers la même direction, m'a toujours suffit, au pire si la destination du conducteur ne convient pas, bin on remercie et décline l'invitation, de toute façon ça fait toujours du bien au moral.

IL est primordial quand on choisit son spot de choisir un endroit ou la circulation est la plus lente possible, car l'automobiliste doit répondre à ces trois questions, plus il dispose de temps, mieux c'est, car il est prit par surprise, et les réponses doivent être trouvées avant que le stopeur soit dans le rétro, sinon, bin tant pis, c'est mort.

Là ou ça a le mieux marché pour moi: L'irlande, Sud ouest de la France.

Là où ça a été le pire: Espagne

Je vous raconterais bien un ou deux voyages, les plus épics, mais vu la taille de ce texte, ça serait trop long et cela découragerait trop de monde.

Mon voyage en Espagne qui a fini derrière les barreaux en Andorre est surement celui que je choisirais de vous raconter.
 
Jamais fait de stop en 33 ans (bon c'était vélo de mon enfance à la mob, puis la voiture à 18 ans)...


Par contre j'en ai pris plein (pleines) d'auto-stoppeurs(euse) dans ma vie :)
 
Hey Manouche si t'as le courage de l'écrire moi je le lirai volontiers ton texte !

J'ai aussi une petite histoire à vous conter.

Fin mars j'me décide à me bouger tout seul au Dragon Festival en Andalousie. Une amie devait y descendre en camion avec une équipe et après ça j'avais mon ticket pour le Transition Festival, à quelques centaines de bornes, près de Séville.
Je pars de Montpellier, fais une étape de 2 jours à Barcelone où je retrouve des potes, puis décide de me mettre en route en passant par l'intérieur du pays et non pas par la côte.

Arriver à Grenade me prends un peu plus de 72 heures !. J'ai dormi le 1er soir dans la cabine d'un routier espagnol super sympa à quelques bornes de Madrid, la deuxième dans un hall d'escalier d'un immeuble à Jaen, la 3ème en tente dans un champs d'oliviers proche de l'autovia. Ca n'a vraiment pas été de tout repos de faire cette route, et il se met à flotter quand j'arrive à Grenade. Je sais pas du tout où aller ni quoi faire. Le moral est pas à fond, je me demande un peu c'que j'fous là.

Finalement un mec passe avec son chien, ses dreadlocks et ses lunettes et après 20 secondes m'invite à le rejoindre dans un squat.
Bon là c'est pas trop dans le sujet auto-stop, mais en gros les jours qui suivent sont pas des plus réjouissants, le squat en question est vachement glauque, je rencontre des hongrois, des italiens et des espagnols, aucun ne parle vraiment anglais sauf un jeune allemand qui avait l'air aussi pommé que moi.
Apparemment quelque uns d'entre eux bougent au Dragon dans 2 jours, donc je vais aller avec eux puisque j'ai rien d'autres à foutre.

Après 4 ou 5 jours, impossible de retrouver ma pote, j'ai quasiment plus de thunes, il a plu pendant 2 ou 3 jours, j'suis pas bien dans mes pompes, je me dis fuck le Transition, j'suis plus chaud pour y aller tout seul et me remettre en mode festoche, j'ai besoin de rentrer chez mon frangin et reprendre des forces, mais putain la route est longue.
Je pars un matin alors qu'il fait un temps superbe. Ca me fait sourire, je me lance dans un autre mode : celui de ne plus subir comme ces derniers jours, de reprendre le contrôle de ma vie.
Je fais du stop pour rentrer en ville, je me fais prendre par un couple super sympa qui revient du festival. Ils déposent à Grenade. Je marche en direction de la sortie de la ville, et commence à lever le pouce sur l'entrée d'autoroute.
J'attends une bonne heure, absolument personne ne me prend. Les gens me regardent avec toute leur curiosité, j'attends toujours.
Finalement une bagnole s'arrête, 4 jeunes qui reviennent du festoche. Ils vont à Madrid et m'embarquent avec eux.
Je suis réjoui, tout le monde se repose sauf le chauffeur, les champs d'oliviers défilent et on dépose deux des passagers chez eux.
Je me retrouve avec le couple à l'avant, ils sont super sympas, assez stupéfaits quand je leur raconte ce que je fous là, ils m'invitent à aller boire des bières dans un bar !
On roule vers Majadahonda, et là alors que l'on passe un pont, un truc m'interpelle côté droit de ma vision.

Un énorme tag fait au rouleau : YOU ARE MY HAPPY ENDING Putain je vois le truc et j'hallucine. J'hallucine de voir ce tag. Comme si il avait été fait pour moi... C'est exactement ça ! J'en rigole et leur explique à quel point être tombé sur eux est une happy ending pour moi, je les remercie mille fois, on va boire des coups ! On va tous les trois dormir chez le mec, qui m'a invité chez lui alors qu'il n'avait jamais invité de copain et encore moins d'autostoppeurs qu'il connait depuis quelques heures, ça allait pas trop le faire avec son père mais il l'a fais quand même. Réveil matin, on part ensemble direction le Renfe (TER), on échange les contacts et on se dit adieux. Merci infiniment à vous deux ! Ca c'était la première partie de l'histoire :mrgreen:
 
dommage que t'ai pas pu faire le transition... c'est de la boulette ce festoch !

par contre le dragon fly bof bof, franchement moi j'ai pas du tout kiffé.
 
Oui un peu déçu aussi pour le Transition. Paradoxalement c'est le 1er ticket que j'achetais pour un festoche, et c'est le seul où je suis pas allé :/
Le Dragon niveau son ça allait, y'avait quand même du bon hardcore et de la bonne tribe, surtout le soundsystem dkd23 si je me rappelle bien, celui avec les totems et la déco rouge, avec l'autre mur énorme en face sur la colline, ils envoyaient quand même du lourd !
 
+1 pour ce post

C'est vraiment sympatoche le stop, effectivement pour le côté utilitaire de la chose, mais aussi, avant tout -et bien que je sache cela faux j'ai vraiment envie de le dire- avant tout disais-je, pour la diversité des gens que l'on rencontre ;)

Et en lisant les posts, je me dis que je n'ai pas du tout assez exploré la chose.

Au passage tant que j'y pense, parce que ça a tout de même un petit rapport :
plus organisé, mais dans la même veine, il parait qu'il faut vraiment que je m'inscire sur Covoiturage.fr (système d'évaluation aidant, comme sur eBay, on trouve de plus en plus facilement une caisse OU des gens à emmener qui diminuent vos frais !) et pour ce que j'ai entendu sur les prix, les potes ont tout de même fait de sacré économies ne serais-ce que pendant ce dernier été.

Ca a l'avantage de servir si tu cherches à te déplacer, mais aussi si tu cherches à faire profiter de ta caisse à d'autres (sans oublier que tu payes moins, on ne crache pas dessus n'est-ce pas :ninja: ).

De mon côté, début de l'été pour aller en caisse de Avignon à un bled à 2h de route environ (avec trois cars ; soit allez, deux vrais cars ... : Trains jusqu'à Avignon gare pépère (là car pour Avignon gare routière), car -> Carpentras, car ->Malaucène destination finale) , le stop m'aura un peu sauvé la vie :

Train d'arrivée à Avignon : 9:45 (peu après, car à la gare routière sans soucis)
Car pour Carpentras 10:30 -> 11:30 (environ hein...)
Et là, c'est le drame :
Panneau d'affichage : ok, le car passe à 12:10 ...

Sauf qu'à 12:20 y'avait rien,
Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'on était un jour où celui de 12:10 ne passait pas, et qu'on avait encore 5 heures pour patienter gaiement sur une aire de parking
(heureusmeent ENFIN sous le soleil du Sud qui sent bon le Ricard :D )

Donc évidemment, comme on avait pas envie d'attendre celui de 17:10,
Ben on a fait du stop ;)

Trois personnes très gentilles (pour au total pas plus de 30 min de route en fin de compte) :
- un dude de mon âge, autours de 23, qui nous voit galérer avec ma copine et vient nous voir en proposant de l'aide : il attendait sa mère partie faire des courses, et de notre côté petite pause pendant l'éprouvante traversée de la ville (avec mes 3 boxes de champis dans un sac pour l'anecdote, d'ailleurs : ça a poussé dans le Sud ^_^ ) à marcher pour trouver la route .
Trop cool vraiment, nous a dit avoir déjà fait du stop et être heureux d'aider, toussa toussa.
Finalement, sa mère ne voulait pas, apparemment parce qu'elle ne prenait pas le bon chemin, osef c'était déjà réjouissant dans le coeur cette petite aventure ;)

- un daron allemand (la cinquantaine) qui nous a déposé aux 3/4 du trajet ; il vie depuis une dizaines d'années ici, il retourne peu en Allemange mais régulièrement, il a ouvert un petit commerce de céramique dans le sud, et nous a déposé juste devant (son arrêt final), tout en sortant ses courses directement importées du marché local.
Vachement familial comme ambiance :p

- peu de temps après, une locale aussi, qui a fait un petit détour pour nous laisser directement dans notre village.

Franchement ?
Diversité, partage, belle expérience.
Utile, et agréable, en somme :heart:

EDIT :
Bite alors !!
Je clique sur le légendaire preview post et là, je suis dirigé sur identifiez vous :toimonster:
Heureusement que le site est bien fait et qu'il suffit d'un retour page arrière pour retrouver le texte intact, putain heureusement :heart::heart::heart:
 
Haha, j'ai fait facile 2000 bornes en stop sur des petits trajets (moins de 100km) sachant que je vis dans un coin tout pourri ou il y a pas de gares, juste des bus qui passent pas souvent, qui sont chers et plus longs que les trajets en stop, mais jamais de gros trajets, cela dit ca me botterais bien de partir un peu, faut avoir le temps et au final le destin t’amène dans des endroits ou tu aurais jamais fouttu les pieds (en fonction d'ou on te dépose), ca peut être bien cool!

Sinon, j'ai pas d'anecdotes de ouf, des gens pas toujours sympas, des voitures toutes pourries comme des grosses bmw ca par contre c'est vrai, ah si je me rappelle d'un jour bien galère, genre on me dépose au mauvais endroit, il pleut, je dois marcher longtemps, etc... Au final un mec en 4 ailes s'arrête, il ouvre la porte, des déchets tombent de la voiture, je rentre j'avais les pieds dans un tas d'emballages de mac do et autres merdes, il roulait n'importe comment et parlait très peu, dans les ronds points la voiture glissait a mort etc... assez marrant, ou des teuffeurs en descente de MD qui m'ont pris dans une voiture avec que deux sièges, j'étais a l'arrière et ils buvaient des 8-6 au volant en roulant n'importe comment j'ai un peu chié dans mon froc quand même, par contre je leur ai permis d'esquiver un contrôle de police (je les ai vu de loin) plus que certains sur un endroits ou les keufs sont souvent et avec l'eurs gueules (et leurs canettes), ils avaient a peu près 90% de chances de se faire arreter.

Enfin sur des petits trajets il y a jamais d'histoires de fou, en général c'est vite fait.
 
Whoever a dit:
Hey Manouche si t'as le courage de l'écrire moi je le lirai volontiers ton texte !

Tin, cette histoire, y’aurait de quoi en faire un film^^.

La misère à Bordeaux !


Alors voilà, cela s’est passé l’été 1990, au mois d’Aout, jeune branleur, j’allais sur mes 18 ans, et je squattais la baraque de mes parents avec mon pote Nono. Contrairement à moi Nono est un colosse noir d’1.95m et à l’époque, devait déjà faire ses 120-130kilos. C’est important de l’imaginer car en stop, on ne peut pas dire que ce soit un atout d’être baraqué et noir, surtout en Espagne^^.

Cela faisait environ 15 jours que la pénurie de teuch durait, on avait fait le tour de tous nos contacts, tracé les cités du coin et nous avions du accepter le fait qu’à part du pneu, il ne restait plus la moindre boulette sur la région Bordelaise. A l’époque je trafiquais un peu et j’avais ce qu’il fallait pour investir dans une ou deux savonnettes, mais plus le temps passait, plus je bouffais mon pactole.

Ma copine de l’époque passait ses vacances à Tarragone et comme elle y allait tous les été dans sa famille, elle avait plein de potes là-bas et depuis pas mal de temps elle nous ventait l’abondance et la qualité de leur shit. Un soir où l’on s’était eu au téléphone, j’ai craqué et lui annonçais qu’avec Nono, nous allions débarquer pour quelques jours. Le soir même nous faisions nos sacs, une tente, un réchaud, deux slips et paires de chaussettes chacun, les maillots, de quoi acheter une plaque de bédo et on était prêts à partir. Sur le coup, j’ai même pas eu l’idée de prendre ma carte d’identité (je me déplace toujours sans).

Si le teuch ne venait pas à nous, c’était décidé nous irions à lui.

Et c’est parti !!!!!

Nous partîmes au matin, le stop, pour nous deux était le moyen de transport le plus logique, puisque nous nous déplacions toujours comme ça et dans l’après-midi nous étions dans la région de Bayonne. Je ne me rappelle même plus qui nous a ramassé, mais pas de galère mémorable en tout cas.
Nous avons passé la soirée dans les bars basques à boire jusqu’à plus soif et avons dormi à même le sable sur la plage de Bidart, jusque-là tout se passait bien.


Le lendemain matin des bouchons innommables sur la route de Saint Jean de Luz nous firent prendre la décision de passer la frontière en train, il faisait très chaud et nous avions attendu environ deux heures sur le bord de la route. Cette solution pouvait rapidement nous amener à Lérida, de là, restait qu’une centaine de kilomètres pour rejoindre Tarragone. Vu ce que j’avais en poche et le prix du shit annoncé las bas, je pouvais me le permettre. Nous remontions donc, à pied vers la gare de Biarritz.

Le temps de prendre le train faire un changement à Irun, et traverser d’Ouest en Est le nord de l’Espagne, nous arrivions au centre de Lérida en milieu de soirée, je dirais vers 22h. Je me rappelle avoir vu sur l’affichage de la gare 42°C, cela aurait dû nous mettre en garde, mais sur le coup, on s’est simplement dit « bienvenue en Espagne ».

Le temps de rejoindre la route qui partait vers Tarragone, encore une fois, à pied, nous avons posé la tente derrière une rambarde de sécurité, à proximité d’une station-service vers minuit. Nous dormions peinards sans se douter que notre première galère nous attendait.

La traversée du désert en cochon:


Dès le lever du jour, impossible de rester sous la tente, une chaleur insupportable nous obligea à plier le campement et prendre la route, un petit dèj vite fait dans la station-service et nous revoilà, pleins d’espoir à reprendre l’auto-stop. Seulement, voilà, nous n’étions plus en France et le stop en Espagne, c’est loin d’être gagné. Il régnait une odeur infecte et persistante dont je ne connaissais pas l’origine, mais nous comprîmes vite d’où cela provenait.

C’est à peu près à ce moment-là que le premier camion transportant les cochons est passé, nous n’étions pas prévenus, il valait mieux éviter les extérieurs de virages. Une vague de pisse et d’excréments jaillit du camion et nous arrosa de la tête aux pieds, une puanteur sans nom imbiba la totalité de nos vêtements jusqu’à la peau, Nono dégueula son petit-dèj derrière la rambarde jusqu’à la bile, j’ai eu du mal à ne pas en faire autant. Nous retournâmes à la station nous rincer tant bien que mal de ces immondices dans le lavabo des toilettes et reprîmes notre place au spot afin de reprendre notre route. Malgré notre toilette cette odeur nous a accompagné tout le long du trajet aller, mais ce n’était que le début d’un trajet difficile. Des camions comme celui-là, il en passait toutes les dix minutes, plus que de voitures même et donc à chaque fois nous sautions la barrière pour nous protéger de la vague de puanteur qui en déferlait et revenions reprendre nos positions, une fois le camion passé.

En début d’après-midi, la faim nous renvoya pour la troisième fois vers la station car après 5-6 heures d’attente, nous n’avions pas bougé d’un mètre et bu toute notre réserve d’eau, je ne sais pas quelle température il faisait, mais c’était intenable. L’après-midi a été exactement la même que la matinée, donc après un quatrième passage à la station pour prendre un sandwich, nous replantions la tente au même endroit que la veille, l’odeur des cochons en plus quoi^^.

Le lendemain matin, après le même petit dej que la veille nous nous sommes donnés une petite chance d’être pris par un véhicule, mais sans succès, nous décidions donc de partir à pied, 100 kilomètres, sous un soleil de plomb, ça risquait d’être long, mais ce n’était pas pire que de rester dans ce carrefour qui empestait le cochon.

Enfin, c’est ce que nous pensions sur le coup. Après une dizaine de kilomètres, nous n’avions croisé, ni maison, ni station, seulement ces satanés camions de cochons. Régulièrement l’un de nous deux criait à l’autre « cochons » ! Et nous courrions vers les champs pour ne pas être arrosés de nouveau. Nous avions bu les ¾ de notre flotte, nous décidions donc d’économiser et de se rationner à une gorgée tous les deux kilomètres. Nous avons pu constater par la suite qu’entre Lérida et Tarragone il n’y avait rien mis à part des champs de poiriers à perte de vue, et malheureusement, les poires étaient en cette saison complètement imbouffables.

Au bout d’une vingtaine de kilomètres, nous étions à sec, Nono essaya de manger une poire pour profiter de son eau, mais elles étaient dures comme des pierres et amères à tel point que même en mourant de faim et de soif, on n’aurait pu les consommer. Nous nous arrêtâmes à l’ombre un moment, l’ambiance n’était plus du tout à la fête, nous avions tous deux un sacré mal de crâne et nous nous rendions compte que la lucidité n’était plus au rendez-vous. Honnêtement, à cet instant, nous n’en menions pas large, plus de 25 bornes pour revenir en arrière, et devant c’était l’inconnu. Cela faisait déjà trop longtemps que nous espérions trouver quelque chose à l’horizon, de quoi se rafraichir, mais à cet instant, l’espoir avait disparu, nous ne croyions plus ni au conducteur providentiel, ni a la possibilité de trouver une quelconque boutique. J’ai franchement cru mourir dans ce désert.

Après un léger somme à l’ombre d’un poirier, nous reprîmes la route, nous n’avions de toute façon pas le choix, et là le miracle ! Une voiture avec un couple d’anglais d’environ la quarantaine à son bord s’arrêtait ! God save the queen !!!!! Enfin « save » nous pour l’occasion. Ils avaient de l’eau en plus ! La dame parlait très vite, nous ne comprenions pas grand-chose hormis le nombre de fois incalculable où elle disait « poor boys ». On devait avoir effectivement l’ai très « poor », on était complétement déshydratés, sales, puants, fatigués et marqués par le soleil et la poussière. Au bout d’une heure de route environ nous arrivions à Tarragone, de retour à la civilisation, avec de quoi manger, de quoi boire de l’ombre et la plage.

La rencontre, l’incroyable coup de moule !!!!!


Nos sauveurs nous déposèrent sur la « rambla » et nous nous installions à la première terrasse de bar prendre un rafraichissement. Persuadés d’être sortis de la galère, l’ambiance était revenue à la déconne et on fanfaronnait en se faisant croire l’un l’autre que l’inquiétude ambiante de l’après-midi n’était qu’une impression non partagée. Jusqu’au moment où il fallut appeler ma copine pour convenir d’un rendez-vous. C’est là qu’on s’aperçut que ni l’un ni l’autre n’avait pensé à prendre son numéro de téléphone. Une légère tension se fit sentir entre mon pote et moi, comment allions nous retrouver ma copine ? Elle ne savait même pas que l’on était arrivés dans le coin, Tarragone, c’est plus de 100 000 habitants quand même ! Donc après une petite engueulade, nous décidions de rentrer à Bordeaux, vu que nous ne pouvions plus, ni trouver notre copine, ni faire nos achats (pour lesquels nous étions partis).

Nous marchions (encore) en direction de la gare, l’ambiance était pesante, nous ne disions plus un mot, quand nous entendîmes : Hey Hugo ! Nono ! Mais qu’est-ce que vous foutez là ?? On se retourne, et à une dizaine de mètres, ma copine en tenue de plage, une glace à la main, nous faisait de grands signes.

-Wah Marie ! Quel bol de te tomber dessus on allait repartir, on a oublié ton numéro en partant !
- Ha bin double bol tu veux dire, j’espère que vous ne me cherchiez pas à Tarragone ! Je t’ai dit « dans la région de Tarragone » pas « à Tarragone » !!! Je suis en réalité à Salou, une dizaine de kilomètres plus bas !!

Incroyable ! Tomber sur elle, dans une ville aussi grande alors qu’elle y passait elle-même par hasard !!! Après un bon fou rire, une bière, pour fêter ça, elle nous proposa de faire les dix dernières bornes en train et nous amena dans un camping où nous serions à l’aise.
A la recherche du trésor :

Une fois installés, lavés et nourris, je lui demandais de nous amener voir ses fameux potes qui vendaient le bédo. Donc, elle appela le premier, qui lui dit que malheureusement il n’avait rien, elle en appela un autre qui nous donna rendez-vous. En arrivant il nous dit qu’il n’avait plus rien, mais que sur Salou d’autres potes auraient surement les 250g que je cherchais. Nous fîmes le poireau dans sa caisse à plusieurs endroits, et à chaque fois, il redescendait en nous annonçant qu’il n’avait rien ce soir. Au bout de 4 ou 5 adresses, nous n’avions toujours rien, le pote de ma copine me dit de ne pas m’inquiéter, que ses potes ne connaissaient pas la pénurie et que nous aurions très surement ce que nous cherchions dès le lendemain.

Sauf que non, le lendemain, le surlendemain et les jours suivants furent les mêmes, nous avions fait tout ce trajet pour assister à une chose rarissime dans la région, une pénurie de cannabis. On nous avait bien proposé de la coke, ça se fume aussi qu’ils disaient, mais cela ne m’intéressait pas, moi je voulais du teuchi, celui dont ma copine me parlait depuis des années !

Au bout d’une semaine environ, nous avons dû nous résigner et commencer à envisager notre séjour autrement. Plus nous avancions dans le temps et plus nous consommions notre pécule, et au bout d’une quinzaine de jours, nous avions tout dépensé dans diverses sorties, en alcool surtout, un peu en bouffe et le reste dans le camping. N’ayant plus un sous en poche, nous devions rentrer et cette fois tout en stop, nous ne pouvions envisager ni le train ni le bus.


Retour en folie !

Le pote de ma copine qui cherchait notre teuch, nous amena un matin sur la route de Barcelone, car cette fois nous avions décidé de prendre l’autoroute vers Perpignan, reprendre la route de Lérida ne nous branchait pas du tout et nous espérions avoir plus de chance par cet itinéraire (c’est beau de rêver^^).

Nous restâmes la journée entière sur cette entrée d’autoroute, sans que personne ne s’arrête, la déprime totale, la canicule, le manque d’argent et de nourriture ne nous permettait d’envisager que le pire. Nous sentions qu’une galère identique à l’aller se présentait à nouveaux. Pour couronner le tout nous avons eu droit à la bonne blague des gonzs qui font semblant de s’arrêter et repartent quand, après 200 mètres de course à pied, on arrivait à leur niveau. De quoi nous mettre de bonne humeur…

Le lendemain matin, toujours au même endroit, une petite fourgonnette avec à son bord un vieux paysan espagnol s’arrêta et nous déposa à une station-service aux alentours de Barcelone. Nous n’avons pas pu faire connaissance, trop fatigués nous avons dormi tout le trajet, car nous avions très mal dormi la veille, nous avions testé le stop très tard et nous n’avions pas la place de planter la tente, donc nous avions dormi à l’arrache, sur le bord de la route.
Nous n’avions à manger à ce moment-là plus qu’un paquet de spaghettis du sel et rien d’autre, nous commencions à nous inquiéter sérieusement. Après une nouvelle journée sous la canicule, sans être pris, nous installâmes notre tente dans un fourré à une dizaine de mètres de l’autoroute afin de nous reposer. Le lendemain matin, nous reprenions le stop sans rien manger avec la même inquiétude que la veille : rejoindre la frontière le plus vite possible, et vivants !

Cette fois ci, nous avons assez peu attendu, je dirais une paire d’heures pas plus. Un Cadet GSI qui arrivait à très vive allure s’arrêta une bonne centaine de mètres plus loin, après un peu de footing, nous donnions notre destination au chauffeur et nous embarquions en direction de la frontière, un coup de bol il allait en France.

Le type, d’une trentaine d’années, très bavard, assez speed avait tout d’abord l’ai bien sympathique, même si il y avait quelques petits détails bizarres. En effet j’avais remarqué que son compteur (digital sur cette voiture) était éteint, que sur le contact il n’avait pas de trousseau de clé, mais une seule clé avec un numéro, un peu comme un garagiste, une seule clé, et le plus inquiétant, il roulait très très vite sans frein, il ralentissait avec le frein à main et nous étions à mon avis largement aux alentours des 180kmh !! Il nous a fit écouter pour la première fois de la techno (nous étions en 90, je n’en avais jamais vraiment écouté) et en agitant les bras de droite à gauche de façon répétitive il nous disait « exctasy ! exctasy !! ». Nous ne connaissions pas ce prod réellement, mais on en avait déjà entendu parler, en gros on savait de quoi il parlait sans vraiment savoir.

Au bout de quelques bornes il prit un air étrange et nous demanda si cela ne nous dérangeait pas de passer par Andorre plutôt que Perpignan, il nous dit qu’il avait des téléphones à acheter. Après consultation auprès de Nono, nous acceptâmes de passer par là, après tout, pour nous rejoindre la France par une frontière ou une autre, quelle importance.

La route défilait à vitesse grand « V » quant au bout d’un moment il sorti une grosse boule de shit de son pantalon, de 191 grammes (vous verrez comment je connais le poids exact plus tard), là, il me demanda de rouler un buz. Après plus de trois semaines d’abstinence, après toutes nos galères, bien sûr que je voulais bien le rouler ce joint !!! Il me dona même l’équivalent d’un ou deux joints en me disant de le garder pour plus tard.

Je me mis donc à l’ouvrage, non sans remords d’avoir tout cramé mon blé et reconnaissant l’ironie du sort. J’avais dans la main ce pourquoi j’étais allé en Espagne d’une super qualité, en quantité et je ne pouvais plus me le payer. M’enfin, je prenais sur moi et profitais de ce délicieux buz. J’ai bien évidemment pris une claque énorme, Nono aussi et nous continuions à nous rapprocher de la frontière.

Ce gonz providentiel nous a même invités au resto, il était franchement étrange, mais vu qu’on était dans le besoin et qu’il nous offrait tout ce qui nous manquait, sans même avoir à le demander, nous ne pouvions nous empêcher de le trouver tout de même très sympathique.

Après un super resto super bienfaisant, un autre spliff, nous reprîmes la route jusqu’au moment où nous avons dû nous arrêter faire du pétrole. Je suis persuadé que nous n’aurions pas dû nous arrêter à la dernière station avant la frontière, j’ai toujours entendu dire que les pompistes frontaliers sont source d’infos pour la douane et justement, je trouvais que celui-ci nous regardait de façon étrange. Bref nous repartîmes, toujours à fond la caisse jusqu’à la frontière.


L’ombre de l’Andorre


La queue pour rentrer en Andorre était assez longue, à ce moment Nono et moi avions envisagé de descendre et de continuer à pied, pour passer le poste de garde. Mais Andorre fait quand même 40 kilomètres de long et le conducteur nous proposa de nous amener jusqu’en France, donc nous restâmes à bord, même si nous savions qu’une boule de teuch de 190g était dans la voiture. C’était très con de prendre un risque pour du matos qui ne nous appartenait pas, mais bon, à cette époque, 190g, pour moi ce n’était pas grand-chose, par contre 40km à pied après nos déboires, et en montagne, ça, ça nous saoulait.

Evidemment ce qui devait arriver arriva, on était encore à environ 300m du poste, qu’un douanier nous avait repéré et nous fit nous garer, descendre du véhicule et nous fit attendre dans une salle d’attente gardée avant interrogatoire. Sur le coup je compris direct que nous avions été balancés.
Le premier à passer dans le bureau était le conducteur, à sa sortie, il avait l’air plutôt bien, je fis le deuxième et Nono le dernier. Questions habituelles du rien à déclarer, pas de stups etc etc, évidemment on a tous répondu non. Chacun est passé à la fouille et tout le monde est sorti sans problème. Au moment où nous allions repartir, le douanier qui nous avait interrogés nous demande :

« C’est à qui ça ? »

Il avait retrouvé la boule sous son bureau que le conducteur avait laissé tomber pendant l’interrogatoire. Evidemment ce dernier répliqua direct :

« C’est pas à moi ! Surement à eux ! »

Nous étions presque en France et la galère n’était vraisemblablement pas terminée, surtout qu’en fouillant mieux ils trouvèrent la petite boulette que le type m’avait donné, ainsi qu’un paquet de feuilles que j’avais dans mon sac.
J’étais en train de manger pour un délit que je n’avais pas réussi à commettre et pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé, marrant des fois ce que nous réserve le destin !!!!

Les douaniers nous foutaient direct en garde à vue, bien sur mon pote et moi avions la même version et comme je n’avais pas mes papiers, ils n’ont pas su que j’étais mineur. Ce qui m’a toujours paru étrange d’ailleurs c’est qu’à aucun moment ils n’ont eu l’air de le savoir, j’avais pourtant donné ma véritable identité. Je ne voulais de toute façon pas leur signaler, de peur que mes parents aient à venir me chercher, et ça je ne souhaitais absolument pas. De plus notre garde à vue à durée 4jours, selon eux le juge était en congés. Je trouve aujourd’hui cela encore très étrange.

Encore une fois, le temps fût long, mais cette fois nous étions à l’ombre^^.

Bref le gars avait un millions de francs dans le coffre, des antécédents dans le deal de coke, il a fini à Mataro, la taule de Barcelone, pour un an je crois.
Quand le juge nous eut entendu, nous eûmes droit à une leçon de morale et hop ! direct reconduits à la frontière, sans même nous rendre nos lacets et nos ceintures.

De l’autre côté de la frontière nous fûmes pris en stop par le maire du « Pas de la case », commune touchant Andorre, on lui raconta nos déboires et il nous proposa de dormir gratuitement au camping municipal, ce type avait l’air vraiment cool, je ne pense pas qu’il soit encore maire, vu son âge, mais le maire du « Pas » de l’époque avait l’air vraiment cool.

Nous nous installâmes donc pour la nuit et au moment de préparer nos derniers spaghettis, nous eûmes la surprise de voir que les douaniers nous avaient vidé le sel, sur le coup, ça nous a un peu vénère, mais bon, nous étions enfin en France, tout allait enfin s’arranger.

C’était d’ailleurs le cas, le lendemain matin, au bout d’une demie heure d’attente un van de hippies nous ramassait, et nous a descendu sur Toulouse, des jeunes très roots, qui ont eux aussi payé leurs spliffs, arrivés sur Toulouse nous les remercions chaleureusement et le soir même nous étions à la maison, je ne me rappelle plus du dernier conducteur.



Mes parents sont rentrés de vacance quelques jours après notre retour et nous nous gardions bien de parler de notre virée. Quelques semaines plus tard je rentrais en terminale et passais mon bac.



Et ils n’en ont jamais rien su ???? Hé bhé si !!!!:lol:


Un jour, deux ans après je crois, mon père a signé un recommandé qui m’étais destiné, il a ouvert et, au surprise !!! Qu’y avait-il dedans ? Ma ceinture, mes lacets et une lettre stipulant que j’étais interdit d’Andorre pendant 5 ans. Sur le coup il a fait la gueule, mais aujourd’hui c’est une histoire qui se raconte à table et qui fait rire tout le monde^^.

Faites du stop qu’il disait !!!!^^;)
 
Putain joli ! Merci d'avoir pris le temps d'écrire tout ça, j'ai bien rigolé à imaginer les camions transportant les cochons !

J'continue mon périple en Espagne avec mon chauffeur préféré à ce jour !

Les copains de Madrid m'avaient donc déposés au Renfe, et je savais dans quelle direction était le spot.
J'ai adoré prendre le train à travers la ville, et simplement voir défiler celle-ci à travers ses banlieues, ses infrastrucres diverses et ses graffitis.
J'm'en rends compte en l'écrivant, mais j'adore ces moments, quand je suis pommé comme ça, personne d'autres que moi ne sachant où je suis et où je vais, dans un pays dont je ne connais même pas la langue. J'ai envie de faire du stop haha.

Bref je sors de la station de RER, l'autoroute se trouve derrière, et à un kilomètre se trouve une station essence. Je marche le long de la route pour m'y rendre, ya pas mal de passage et le mec qui tient le shop est sympa avec moi, on discute un peu mais je me souviens plus de quoi.
Après une petite demi-heure, je demande à un mec si il va dans ma direction, Saragosse et il me répond que oui !
J'embarque, mon seul souvenir étant qu'on a écouté de la Cumbia et que c'était chouette.
Il me dépose à l'entrée Sud de Saragosse, vers 13h. Je check l'arrêt de bus le plus proche pour voir un peu où je suis, mange un bout puis tente de rejoindre une entrée d'autoroute à 10 minutes de là.
Je me pose avec mon panneau, le soleil tape et personne ne me prends. Les gens me regardent en s'amusant, me dévisage bêtement, se demandant probablement ce que j'fous là.
L'attente commence à me peser, j'perds un peu espoir et je me rappelle d'un plan que m'avait filer un hongrois quelques jours plus tôt à Grenade..
En gros en Espagne, si tu te fais choper à prendre le train sans billet, ils te demandent juste de sortir du train, tu prends pas d'amende, il t'arrive rien d'autre que de devoir descendre (et donc attendre le prochain pour faire la même chose).
J'me bouge en direction de la gare, fatigué, les sacs pesant lourdement sur mon dos.
Au nombre de stations qui constituaient le trajet, je me suis dis que je serai encore plus emmerdé à me retrouver solo sans thunes dans un petit bled que dans Saragosse.
Une deuxième technique dont le hongrois m'avait parlé était d'aller chez les keufs en prétextant que j'avais plus de thunes, et que j'voulais rentrer chez moi, et qu'ils me filent un papier pour prendre le train gratos pour la frontière.

Bon, avec le recul c'est quand même un peu la lose d'en être arrivé là.
M'expliquant qu'ils ne pouvaient rien faire pour moi, ils m'ont filé l'adresse d'une association de Saragosse qui pouvait peut-être m'aider.
On est en fin d'aprem, c'est la guerre, j'ai nul par où aller d'autres que là-bas.
Je traverse une bonne partie de la ville puis trouve le lieu en question.
En fait, c'est une structure d'aide aux personnes en précarité, aux gens qui vivent dans la rue et qui les héberge jusqu'à une semaine si besoin.
Assez scotchant ce genre d'endroits dans lesquels la misère sociale reigne. Ca fait prendre du recul sur sa propre condition.
Je me rends à l'accueil, patiente 10 minutes pour un rendez-vous, explique ma situation. La dame m'explique gentiment qu'ils ne peuvent rien faire pour un billet de train, mais qu'ils peuvent m'accueillir une nuit ou plus si j'ai besoin.
Il doit être 18 ou 19h, j'accepte volontiers d'y passer une nuit après qu'elle m'ait expliqué les règles de la structure.
Je reçois une petite carte à mon nom qui m'autorise l'accès au dortoir et à la cantine.

Je pars marcher 5minutes, trouve le parc le plus proche et me roule un joint d'une fameuse weed achetée à un couple de vieux roots sur le Dragon.
Je regarde un peu autour de moi en bullant, en face un rassemblement de gens qui tiennent leur chiens en laisse et qui se rencontrent, des mères qui promènent leur gamin, le temps qui se gâte et moi au milieu de tout ça qui fume un pet et bois mon jus d'orange.
Je bouge pour m'asseoir sur un banc, un mec m'aborde, en mode hip hop hispanique, me demande un peu ce que j'fais et me propose de la weed. Devant moi un terrain de foot avec des gamins qui jouent au foot, c'est bientôt l'heure du dîner au centre social, donc j'me mets en route.

Arrivé là-bas, j'commence à faire la queue pour pouvoir rentrer dans le réfectoire.
J'me souviens plus trop de quoi mon plateau était fait, mais ça m'a bien requinqué de bouffer un truc chaud. Les visages autour de moi sont marquants par les émotions qu'ils expriment. Je finis mon assiette, me lève et en sortant passe devant 2 flics qui sont là pour s'assurer que tout se passe bien.
Un peu étonné de les croiser, j'en regarde un d'une façon un peu particulière, genre la gueule du mec coupable. Toujours un peu défoncé, je glisse dans la parano et me dis qu'ils vont peut-être vouloir me fouiller, donc je pars direct au chiottes sur la gauche du couloir pour gagner un peu de temps et prétexter pisser.
Je me poste devant l'urinoir et chope mes 2 packs qui trainaient dans mes chaussettes, un peu de MD qu'il me restait et 2 pétards de weed. Je les glisse en tremblant dans mon jus d'orange (c'est le meilleur endroit que j'ai trouvé pour les planquer) et parvient difficilement à pisser avec le stress.
Je sors des chiottes un peu palot, les flics sont partis.

Je monte vers le dortoir où on peut avoir une chambre individuelle (disons un espace clos dans lequel il y a un lit, séparé des autres par des plaques en bois), et tente désespérément de récupérer mes packs du jus d'orange.
La weed est mouillée, je la pose délicatement sous mon coussin pour qu'elle sêche pendant la nuit.
La MD elle... a coulé dans le jus d'orange.
Je suis dans un centre social pour sans-abris, et j'ai du jus d'orange à la MD... Putain le sketch.
Je décide de me coucher tôt pour partir frais demain.
Petit-dej, je récupère mes affaires dans le casier, et reprends la route, direction Barcelone.
Je marche à nouveau à travers Saragosse, cette fois direction le Nord de la ville histoire de choper un traffic plus adéquat.
Après une 1 heure de marche, j'arrive à une station essence pas du tout appropriée. J'attends une petite demi-heure avant de me faire emmener par un jeune en bagnole sport qui me prends volontiers et me dépose un peu plus loin, près d'une autre "gasolinera".
Cette fois encore le spot est nul, très peu de traffic passe par là, je sens la galère à attendre des heures désespérement.
Je commence à me diriger pour marcher sur le bord de l'autoroute, derrière la barrière, mais une bagnole de la Guardia Civil est garée 50mètres devant.
Je réfléchis 3 minutes à mes options, le temps de me rendre compte que j'en avais pas vraiment d'autres que d'y aller malgré tout.
Donc je marche, je passe devant les flics, commence à marcher le long de la bande d'arrêt d'ugence, déjà 200 mètres et pas de réaction : cool, ils en ont rien à foutre.
Il doit être midi ou 13h environ, il fait un temps superbe, j'ai rien d'autre à foutre que de marcher là :mrgreen:
Les bagnoles vont beaucoup trop vite, mais au moins elles peuvent me voir, donc je fais du stop tout en marchant, en leur faisant dos.
Je marche un petit quart d'heure, et au loin s'arrête un camion !

Putain le bol, je cours le rejoindre pour pas le faire attendre trop longtemps, monte à bord et rencontre mon meilleur chauffeur de tous les temps, je nomme :
Juan Luis !
Juan Luis, c'est un bon vivant, moustachu, d'environ 50 piges. Dans sa tête, (comme il l'avouera lui) c'est encore un enfant ! Et il a bien raison.
Juan Luis, il a un peu vécu en France quand il était jeune, dans les années 80.
Il a pas parlé français depuis des années, mais ça lui est vite revenu !
Il parle avec un putain d'argot et un accent espagnol qui me fait littéralement exploser de rire. Ce mec est excellent.
J'ai pu noter quelques une de ses phrases :
"Je connais bien la ville, les pubs tout ça"
"Je connais bien l'argot moi, fais chier putain !"
Il me parle de son métier de routier (c'est à dire faire le même aller-retour, tous les jours de Saragosse à Barcelone (650 kilomètres), des conneries qu'il a faites quand il était en France avec ses potes, genre un braquage... :mrgreen:, de sa fille qui est mariée à un officier de la Guardia Civil, et des regrets qu'il a à voir ses petits-enfants grandir avec un père pareil, de son frangin qui vit dans une cabane en bois, fais pousser ses légumes et fume des pétards...
Très vite on a commencé à délirer ensemble, alors je lui ai expliqué pour mon jus d'orange magique, et il m'a dis en rigolant :
"Vas y bois-bois !!!"
Et en me filant ses clopes il me disait : "Vas-y fume !! fume !! :lol:"

Du coup j'étais dans la cabine de son camion, en plein cagnards, à exploser de rire presque à chaque fois qu'il l'ouvrait, sous MD, à fumer des clopes, et ce pendant 3-4 heures.
J'ai jamais eu autant envie de rester. Alors plutôt que de me déposer dans la zone industrielle de Barcelone, et pour profiter pleinement de mon état, il
m'a déposé dans une énorme station essence, en plein milieu des montagnes catalanes, vers 16h de l'après-midi, j'étais l'homme le plus heureux du monde.
Je lui file la moitié de la weed en rigolant, il me file son contact, je le remercie pour être un type aussi formidable et je descends de son camion.

Je suis à 40 bornes de Barcelone, donc pas inquiet pour mon sort, je décide d'aller grimper la montagne en face pour y fumer mon dernier pétard et apprécier la vie.


Putain c'était cool d'écrire tout ça, de bons souvenirs qui reviennent, j'espère que ca vous plaira, vous êtes les premiers à qui je la raconte vraiment :yawinkle:
 
Génial! Putain c'que tu m'as fait rire ! Tu m'étonnes que tu t'en souviennes !:mrgreen:
Le truc absurde et trop con, enfin arrivés à Tarragone, "ah ben merde, on n'a pas le téléphone de notre pote! Bon. Ben on retourne à Bordeaux"
La trouver quand même sur place, alors qu'elle passe ses vacances à Salou ...
Et le must, faire toutes ces bornes pour tomber en pleine pénurie, alors qu'à l'époque, ben du teuch y'en avait vraiment partout en Espagne!
Rhalala, ça me rappelle quelques bons (et un mauvais, aussi) souvenirs!

Sympa en tout cas d'avoir partagé ce "road trip "!;)
 
Cool le topic, merci pour les histoires
 
Mon dernier trajet en stop : Ozora la chance

J-5 avant le début du festival, je me mets en route depuis Besançon avec des amis qui peuvent me déposer vers Belfort. Finalement, on m'emmène jusqu'à Bale, sur une aire d'autoroute prometteuse.

Je mange un morceau en vitesse tout en observant l'agitation dans la station et j'aperçois un couple assis dans l'herbe. Je me rapproche d'eux équipé d'un grand sourire et je leur explique ma situation en anglais. Au début, ils hésitent, mais j'ai le moral au plus haut, je leur transmets mon enthousiasme aisément. Ils finissent par accepter, nous partons peu après. Ils me déposent sur une autre aire près de Zurich, il est à peu près 14h, je suis confiant.

La nouvelle aire qui se présente à moi ne m'inspire pas tant, mais je vadrouille dans la station à la recherche d'une plaque d'immatriculation intéressante ou d'une personne susceptible d'être réceptive à ma requête. Je rencontre surtout des vacanciers aux voitures surpeuplées, dans l'impossibilité de m'emmener, puis un énorme camion rouge dont les passagers me semblent être du monde des festivals. Je leur demande si ils vont en direction de St Gallen un peu plus loin, le conducteur me répond que non, ils ne vont pas là bas. Je poursuis ma recherche et mes yeux s'illuminent à la vue d'une plaque ornée d'un "H". Je me concentre, il faut vraiment que je convainque ces gens de m'emmener jusqu'en Hongrie, c'est une occasion inespérée. Ils ne parlent ni anglais ni français mais comprennent "Balaton" (le grand lac en Hongrie, près d'Ozora). Finalement, ils se méfient quand même de moi et me disent qu'ils n'ont pas de place bien que je leur explique que je ne prendrais qu'un siège et mon sac sur les genoux, ils sont quand même quatre dans la voiture et je finis par abdiquer.

Je redémarre ma ronde dans la station et recroise le camion rouge. Cette fois-ci, je me dis vraiment que ces gens sont allés en free party et qu'il y a moyen qu'ils aillent à Ozora :

"Sorry for asking you again, don't you go to Ozora ?"
"Yes"
"Well I'm hitchhiking to Ozora, can I come with you ?"
"No"
"May I ask why ?"
"Do you carry drugs with you ?"
"Yes"
"So we can't"
"But I can drop them, no problem"
"You got it all in your wear ?"
"Yes"
"So ok, you can come"

Je vous dis pas la joie à ce moment là, vraiment une chance de ouf. Du coup j'ai passé le reste du trajet assez bien installé à l'arrière du camion, ils m'ont même donné à manger et à fumer puis je suis arrivé pile pour la pré-ouverture du festival. Je suis revenu plusieurs fois les voir pendant le festival pour discuter, je leur ai donné un peu de weed et de teush pour les remercier.

Encore une belle aventure qui me confirme que la chance c'est quelque chose qui se travaille, pour certains ce sera le karma, pour d'autres simplement une histoire de probabilités, mais ce qui compte au final c'est que c'est bien là.

Paix
 
tartopom a dit:
Mon dernier trajet en stop : Ozora la chance

J-5 avant le début du festival, je me mets en route depuis Besançon avec des amis qui peuvent me déposer vers Belfort. Finalement, on m'emmène jusqu'à Bale, sur une aire d'autoroute prometteuse.

Je mange un morceau en vitesse tout en observant l'agitation dans la station et j'aperçois un couple assis dans l'herbe. Je me rapproche d'eux équipé d'un grand sourire et je leur explique ma situation en anglais. Au début, ils hésitent, mais j'ai le moral au plus haut, je leur transmets mon enthousiasme aisément. Ils finissent par accepter, nous partons peu après. Ils me déposent sur une autre aire près de Zurich, il est à peu près 14h, je suis confiant.

La nouvelle aire qui se présente à moi ne m'inspire pas tant, mais je vadrouille dans la station à la recherche d'une plaque d'immatriculation intéressante ou d'une personne susceptible d'être réceptive à ma requête. Je rencontre surtout des vacanciers aux voitures surpeuplées, dans l'impossibilité de m'emmener, puis un énorme camion rouge dont les passagers me semblent être du monde des festivals. Je leur demande si ils vont en direction de St Gallen un peu plus loin, le conducteur me répond que non, ils ne vont pas là bas. Je poursuis ma recherche et mes yeux s'illuminent à la vue d'une plaque ornée d'un "H". Je me concentre, il faut vraiment que je convainque ces gens de m'emmener jusqu'en Hongrie, c'est une occasion inespérée. Ils ne parlent ni anglais ni français mais comprennent "Balaton" (le grand lac en Hongrie, près d'Ozora). Finalement, ils se méfient quand même de moi et me disent qu'ils n'ont pas de place bien que je leur explique que je ne prendrais qu'un siège et mon sac sur les genoux, ils sont quand même quatre dans la voiture et je finis par abdiquer.

Je redémarre ma ronde dans la station et recroise le camion rouge. Cette fois-ci, je me dis vraiment que ces gens sont allés en free party et qu'il y a moyen qu'ils aillent à Ozora :

"Sorry for asking you again, don't you go to Ozora ?"
"Yes"
"Well I'm hitchhiking to Ozora, can I come with you ?"
"No"
"May I ask why ?"
"Do you carry drugs with you ?"
"Yes"
"So we can't"
"But I can drop them, no problem"
"You got it all in your wear ?"
"Yes"
"So ok, you can come"

Je vous dis pas la joie à ce moment là, vraiment une chance de ouf. Du coup j'ai passé le reste du trajet assez bien installé à l'arrière du camion, ils m'ont même donné à manger et à fumer puis je suis arrivé pile pour la pré-ouverture du festival. Je suis revenu plusieurs fois les voir pendant le festival pour discuter, je leur ai donné un peu de weed et de teush pour les remercier.

Encore une belle aventure qui me confirme que la chance c'est quelque chose qui se travaille, pour certains ce sera le karma, pour d'autres simplement une histoire de probabilités, mais ce qui compte au final c'est que c'est bien là.

Paix



Tarto <3
 
Yes tarto ! T'as eu du bol ça t'as pas pris beaucoup de bagnoles du coup ! Le retour ça l'a fait aussi ?
 
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