tartopom
Holofractale de l'hypervérité
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Bonjoir à tous ! TR de mon troisième trip de DXM :
Désolé d'avance, c'est un peu long ! Mais j'apprécierai beaucoup si des gens prenaient le temps de le lire. Si vous voulez raccourcir le TR, allez directement au paragraphe « phase gazeuse ».
Juste pour que vous sachiez, je ne connais pas trop cette histoire de plateaux (car je préfère découvrir !) et je ne sais pas vraiment où j'ai mis les pieds.
Jusque là j'ai fait un 3.7 mg/kg et un 6.5 mg/kg.
RDR : J'essaye juste de monter les doses progressivement en gardant à l'esprit ce qu'est une dose forte et une dose létale. Donc côté RDR rien de débile dans mon ignorance des plateaux. J'estime avoir voyagé un nombre de fois suffisantes avec d'autres psychotropes, et je me suis sorti (sans prétention) de deux bad trips tout seul comme un grand (ok ça fait pas beaucoup mais du coup je connais le mécanisme du bad trip et je sais ce qu'il faut faire ou ne pas faire), donc tout est ok, je ne me renseigne pas plus que ça et j'offre tout à ma soif de découverte.
Set & setting : Lendemain de cuite, mais je suis plutôt en forme. J'attends le soir pour savoir s'il y a de l'action niveau apéro. J'ai plutôt hâte que ce ne soit pas le cas !
Un peu d'appréhension positive pour le coup.
Je suis chez moi, posé, à traîner sur psychonaut.com et à jouer à Super Meat Boy.
Départ
20h environ : Aucun apéro ne se profilant à l'horizon, j'attaque le jus de pamplemousse : c'est dégueulasse ce truc !! Raa j'arrive tant bien que mal à faire passer le bouzin en vitesse (60cL).
Deux heures plus tard : drop (8.3 mg/kg) Hophop 18 petits cachetons qui descendent (d'ailleurs je me suis presque étouffé).
Comme à mon « habitude », et que je suis à jeun, ça commence à monter assez vite pour moi, en 20-30 minutes je commence à ressentir une légère anesthésie.
Montée
Une heure et demie encore plus tard, Super Meat Boy commence vraiment à parler biscuit avec moi, je me marre comme pas possible à le faire crever.
Au bout d'une demi-heure supplémentaire, je décroche de l'ordi et là, c'est le « drame ». En fait, je suis totalement déchiré ! Je me sens un peu comme avoir pris un TGV en route. Sur le toit. Avec une voile accrochée dans le dos.
Cinq minutes plus tard je suis de retour sur mon bureau, non sans difficulté, je me demande si je ne devrai pas essayer de ramper, mais le sol me paraît… étrange… et bien trop loin ! Galère pour trouver mes écouteurs.
Raa c'est pas bon j'ai totalement oublié de préparer mes bagages ! Mais au final je trouve ça plutôt rigolo et je me fais un peu d'autodérision pour détendre l'atmosphère :
« - Haha mais t'es tellement perché que tu trouves rien ! Tu galères hein, espèce de larve !
- C'eeeeeest toi la larve ! *accent de Servietsky*»
C'est trop la lutte, je n'arrive pas à voir distinctement les objets (comme si je ne pouvais pas focaliser ma vue dessus), donc je me sers principalement de mes mains pour trouver tout ça. Mais faire une playlist sur le PC uniquement avec les doigts, je vous jure c'est pas simple.
Au final ça me fait bien marrer de me voir dans cet état.
Au passage :
Je ressens quelque chose de bizarre comparés aux fois dernières : c'est comme si mon « moi » de l'état normal voyais mon « moi » de l'état perché, il y a deux « moi ». Mes perceptions et mes mouvements sont totalement flous et chaotiques, bien que mon esprit soit clair, impossible d'agir de façon claire. Difficile de bouger.
Deux heures et demi après le drop, je crois que tout est en place à partir de là, je lance la musique… Haaa les premières notes de Londinium me font frémir… Ce petit tintement caractéristique suivi de basses lourdes mais posées… qui signe généralement le début d'un grand moment dans mes trips.
Le violon arrive, je m'envole.
Phase Gazeuse
La musique m'emporte sur des rivages lointains, dans l'espace pour être précis, entre deux plans de tranquillité s'étendant jusqu'à l'infini, tournant doucement sur eux-mêmes. J'ai beaucoup de visuels très sympas.
Les plans finissent par se désagréger lentement, je retrouve l'espace.
Un vaisseau spatial passe tranquillement devant mon champ de vision, je le regarde passer, il s'enfonce dans un vortex de couleurs à ma droite.
J'ai l'impression de flotter sur mon lit. Je fais de petits mouvements très lents pour accentuer ce phénomène que j'apprécie beaucoup.
Lors de mon premier trip j'ai eu beaucoup de mal avec les démangeaisons, mais grâce à mon deuxième trip j'ai réussi à les calmer uniquement grâce à ma respiration. C'est à nouveau ce que je fais ici, je me garde bien de gratter, je sais que je pourrai calmer ça.
Les démangeaisons sont horribles, je me gratte alors assez énergiquement. Ca fait vraiment du bien mais j'aimerai éviter. Je continue mon voyage en attendant la prochaine vague.
La vague suivante arrive, j'inspire profondément, elles atteignent leur paroxysme quand je commence à expirer, et à la fin, grande libération, comme un vent frais qui sort de mon corps.
Je continue à profiter de quelques visuels, je ne fais aucun effort pour orienter mon trip d'une quelconque façon, j'aime tellement l'état dans lequel je suis que je ne voudrais pas briser l'équilibre. Je suis très posé et je laisse les sensations affluer.
Phase Liquide
D'une façon générale j'ai la sensation que je distingue de moins en moins mon environnement de moi. Comme les bébés qui viennent de naître et qui ne font pas la distinction entre eux et le monde extérieure, mais pas à ce point là.
Je ne comprends pas trop ce que je vois ou ce que j'entends, quand j'essaye de réfléchir sur tout ce qui m'entoure, y compris mon corps, j'ai du mal à comprendre.
Mon esprit est là, d'ailleurs ce n'est pas tant la réflexion qui est difficile, je réfléchis assez intensément, mais j'ai énormément de mal à appréhender tout ce qui est à l'extérieur de mon cerveau.
La musique m'est à la fois étrangère et familière, je perçois les notes mais c'est difficile d'en tirer un substantifique plaisir, je ne comprends pas trop sa nature ni sa fonction, par contre j'ai la sensation qu'elle fait partie de moi, elle est en moi et pas différente de moi.
Transition Liquide-Solide
Je sens que là, je commence vraiment à partir LOIN. Je mets alors ma musique de trip « ultime » : l'album de Shine On Your Crazy Diamond des Pink Floyd.
Je sais que cet album m'emportera à des années lumières, comme à chaque fois.
Je le mets en boucle, comme à mon habitude, en plein trip de LSD il m'est arrivé de l'avoir écouté genre 15 fois d'affilé. On ne reconnaît ni le début ni la fin, et c'est ça qui est bon. Ca vous fait vraiment partir cette inlassable répétition.
Ce petit retour à la réalité où j'ai dû regarder hors de mon keffieh pour utiliser le PC me choque, je ne comprends pas du tout ce que je vois autour de moi. Je sais au fond de moi que toutes ces choses sont ici pour une raison précise et concrète (ce qui me rassure un peu) mais je ne comprends pas ce qu'elles sont.
Autre chose : je ne sais pas comment j'ai pu le savoir, peut être un moment de lucidité, mais à ce moment là je n'ai pas conscience d'être en plein trip.
Au bout d'un moment, je me mets à respirer profondément, comme pour les démangeaisons, mais en continu. Je sens que ça fait quelque chose, alors j'essaye de prolonger au maximum mon souffle car je n'ai pas trop envie de faire de l'hyperventilation.
On peut dire que j'essaye de méditer, ou du moins d'adopter une respiration particulière.
Je me focalise sur ma respiration, et uniquement sur ma respiration, j'essaye de la réduire le rythme tout en inspirant/expirant de plus en plus profondément. Mon attention est portée uniquement là-dessus.
Question
POURQUOI ? Pourquoi est-ce que je cherche à respirer de plus en plus de cette façon ? Parce que je veux tripper comme un porc ? Non, je ne suis même plus conscient que je trippe.
Donc, pourquoi ? J'ai trouvé la réponse en réfléchissant un peu.
Au fond de moi, j'ai ce moteur, ma curiosité naturelle. Je suis très curieux de tout et j'aime apprendre. J'aime les surprises. Justement, quand les gens arrivent à me surprendre, j'adore ça, mais il faut avouer que ça arrive rarement.
Je constate qu'en respirant de cette manière, je décroche de plus en plus : les visuels de mes hallucinations, la musique dans mes oreilles, mon contact avec le lit, toutes ces choses partent de plus en plus loin de mes capacités d'appréhension et de compréhension. Elles partent loin, très loin. Je veux partir loin car j'ai ce moteur, ma curiosité, je la ressens, quelque chose en moi qui me dit de pousser le plus possible les choses, et pas parce que je veux tripper.
J'ai besoin d'explorer.
Phase Solide
Ma respiration ralentit de plus en plus, et j'atteins un palier que je sens très nettement : mon corps est complètement à l'arrêt, je ne peux plus du tout bouger. Je sens ce palier car justement il m'est réellement IMPOSSIBLE de bouger.
Pour faire un parallèle avec les nombres, on sent que le zéro a une importance certaine, on a beau s'en approcher, on trouvera toujours une quantité, quelle qu'elle soit, aussi infime qu'elle soit. Par contre, une fois le ZERO atteint, la différence est très claire, il y a une absence totale de quantité.
C'est le zéro absolu.
Je me rappelle qu'à partir de là je ne comprends plus rien, d'ailleurs je n'ai plus aucune perception, je n'entends pas de musique, je ne sens pas le lit. Plus rien n'existe, mais je n'angoisse pas car je n'ai pas l'impression d'exister, ce terme n'avait de toute façon aucun sens pour moi.
Cependant, quelque chose comme de l'angoisse (mais c'est dur à dire) fini par poindre. La question simple : « pourquoi ? ». Non pas le mot « pourquoi » qui vient dans mon esprit, mais bien le sens profond de ce questionnement, je ressens son interrogation pure, et la peur tout aussi profonde qui lui est associé, celle de ne pas savoir, celle de l'inconnu.
J'ai donc peur de l'inconnu, je cherche alors ardemment quelque chose que je connais auquel me raccrocher.
J'ai réellement peur, je ne sais rien, je ne suis rien (d'ailleurs la notion d'existence n'est toujours pas parvenue à mon esprit à ce stade là).
La peur profonde de l'inconnu, c'est là le moteur qui me pousse à chercher une réponse.
Puis soudain, une image m'apparaît, une image très forte, allé je vous la dis quand même : mon petit frère et ma mère, nus, devant moi. N'allez pas voir une quelconque perversité dans la nudité (d'ailleurs je n'ai jamais vu aucun des deux nu), à mon avis c'est plutôt l'expression du symbole à l'état pur.
L'angoisse disparaît instantanément, et d'autres images me viennent : ma copine, mes amis (avec des fringues cette fois-ci !), et puis des choses banales, mon PC, ma chambre etc.
Suite et Fin
Je repars donc en phase liquide, toujours aussi stone, mais plus lucide, plus conscient, et j'arrive à refaire une ou deux fois le coup de l'immobilité totale, mais c'est moins marqué.
Je continue à tripper pendant quelques heures je pense, oscillant entre le gazeux très trippant et le liquide ulra posant, puis je finis par sortir de mon lit.
Encore un peu de mal à reconnaître ma gueule dans le miroir mais tout est en ordre, si ce n'est la belle quiche dans mon lavabo, aucune idée du moment à laquelle je l'ai faite.
Conclusion
Le coup de l'image de ma mère et de mon petit frère pour me sortir du sommet de mon trip, je suis encore choqué. En bien ! Mais je ne sais pas trop ce que je dois en tirer, aussi si on peut en discuter un peu ce serait sympa.
Pour ce qui est de la molécule, j'en suis encore au stade de la contemplation, je subis ce qui m'arrive et je n'ai pas vraiment de contrôle. Ca devrait venir dans quelques trips, qu'en pensez-vous ?
Merci d'avoir lu tout ou partie de mon TR, ça m'a fait réaliser certaines choses de le mettre par écrit, et puis ça me fait plaisir de le partager avec vous !
J'oublierai plus de préparer mes bagages avant de tripper !
Bons voyages les gens !
Désolé d'avance, c'est un peu long ! Mais j'apprécierai beaucoup si des gens prenaient le temps de le lire. Si vous voulez raccourcir le TR, allez directement au paragraphe « phase gazeuse ».
Juste pour que vous sachiez, je ne connais pas trop cette histoire de plateaux (car je préfère découvrir !) et je ne sais pas vraiment où j'ai mis les pieds.
Jusque là j'ai fait un 3.7 mg/kg et un 6.5 mg/kg.
RDR : J'essaye juste de monter les doses progressivement en gardant à l'esprit ce qu'est une dose forte et une dose létale. Donc côté RDR rien de débile dans mon ignorance des plateaux. J'estime avoir voyagé un nombre de fois suffisantes avec d'autres psychotropes, et je me suis sorti (sans prétention) de deux bad trips tout seul comme un grand (ok ça fait pas beaucoup mais du coup je connais le mécanisme du bad trip et je sais ce qu'il faut faire ou ne pas faire), donc tout est ok, je ne me renseigne pas plus que ça et j'offre tout à ma soif de découverte.
Set & setting : Lendemain de cuite, mais je suis plutôt en forme. J'attends le soir pour savoir s'il y a de l'action niveau apéro. J'ai plutôt hâte que ce ne soit pas le cas !
Un peu d'appréhension positive pour le coup.
Je suis chez moi, posé, à traîner sur psychonaut.com et à jouer à Super Meat Boy.
Départ
20h environ : Aucun apéro ne se profilant à l'horizon, j'attaque le jus de pamplemousse : c'est dégueulasse ce truc !! Raa j'arrive tant bien que mal à faire passer le bouzin en vitesse (60cL).
Deux heures plus tard : drop (8.3 mg/kg) Hophop 18 petits cachetons qui descendent (d'ailleurs je me suis presque étouffé).
Comme à mon « habitude », et que je suis à jeun, ça commence à monter assez vite pour moi, en 20-30 minutes je commence à ressentir une légère anesthésie.
Montée
Une heure et demie encore plus tard, Super Meat Boy commence vraiment à parler biscuit avec moi, je me marre comme pas possible à le faire crever.
Au bout d'une demi-heure supplémentaire, je décroche de l'ordi et là, c'est le « drame ». En fait, je suis totalement déchiré ! Je me sens un peu comme avoir pris un TGV en route. Sur le toit. Avec une voile accrochée dans le dos.
Cinq minutes plus tard je suis de retour sur mon bureau, non sans difficulté, je me demande si je ne devrai pas essayer de ramper, mais le sol me paraît… étrange… et bien trop loin ! Galère pour trouver mes écouteurs.
Raa c'est pas bon j'ai totalement oublié de préparer mes bagages ! Mais au final je trouve ça plutôt rigolo et je me fais un peu d'autodérision pour détendre l'atmosphère :
« - Haha mais t'es tellement perché que tu trouves rien ! Tu galères hein, espèce de larve !
- C'eeeeeest toi la larve ! *accent de Servietsky*»
C'est trop la lutte, je n'arrive pas à voir distinctement les objets (comme si je ne pouvais pas focaliser ma vue dessus), donc je me sers principalement de mes mains pour trouver tout ça. Mais faire une playlist sur le PC uniquement avec les doigts, je vous jure c'est pas simple.
Au final ça me fait bien marrer de me voir dans cet état.
Au passage :
playlist :
- Archive – Londinium
- Lovage – Music To Make Love To Your Old Lady By
- Archive – You All Look The Same To Me
- Pink Floyd – Shine On Your Crazy Diamond
- Matisyahu – compilation personnelle.
Je ressens quelque chose de bizarre comparés aux fois dernières : c'est comme si mon « moi » de l'état normal voyais mon « moi » de l'état perché, il y a deux « moi ». Mes perceptions et mes mouvements sont totalement flous et chaotiques, bien que mon esprit soit clair, impossible d'agir de façon claire. Difficile de bouger.
Deux heures et demi après le drop, je crois que tout est en place à partir de là, je lance la musique… Haaa les premières notes de Londinium me font frémir… Ce petit tintement caractéristique suivi de basses lourdes mais posées… qui signe généralement le début d'un grand moment dans mes trips.
Le violon arrive, je m'envole.
Phase Gazeuse
La musique m'emporte sur des rivages lointains, dans l'espace pour être précis, entre deux plans de tranquillité s'étendant jusqu'à l'infini, tournant doucement sur eux-mêmes. J'ai beaucoup de visuels très sympas.
Les plans finissent par se désagréger lentement, je retrouve l'espace.
Un vaisseau spatial passe tranquillement devant mon champ de vision, je le regarde passer, il s'enfonce dans un vortex de couleurs à ma droite.
J'ai l'impression de flotter sur mon lit. Je fais de petits mouvements très lents pour accentuer ce phénomène que j'apprécie beaucoup.
Lors de mon premier trip j'ai eu beaucoup de mal avec les démangeaisons, mais grâce à mon deuxième trip j'ai réussi à les calmer uniquement grâce à ma respiration. C'est à nouveau ce que je fais ici, je me garde bien de gratter, je sais que je pourrai calmer ça.
Les démangeaisons sont horribles, je me gratte alors assez énergiquement. Ca fait vraiment du bien mais j'aimerai éviter. Je continue mon voyage en attendant la prochaine vague.
La vague suivante arrive, j'inspire profondément, elles atteignent leur paroxysme quand je commence à expirer, et à la fin, grande libération, comme un vent frais qui sort de mon corps.
Je continue à profiter de quelques visuels, je ne fais aucun effort pour orienter mon trip d'une quelconque façon, j'aime tellement l'état dans lequel je suis que je ne voudrais pas briser l'équilibre. Je suis très posé et je laisse les sensations affluer.
Phase Liquide
D'une façon générale j'ai la sensation que je distingue de moins en moins mon environnement de moi. Comme les bébés qui viennent de naître et qui ne font pas la distinction entre eux et le monde extérieure, mais pas à ce point là.
Je ne comprends pas trop ce que je vois ou ce que j'entends, quand j'essaye de réfléchir sur tout ce qui m'entoure, y compris mon corps, j'ai du mal à comprendre.
Mon esprit est là, d'ailleurs ce n'est pas tant la réflexion qui est difficile, je réfléchis assez intensément, mais j'ai énormément de mal à appréhender tout ce qui est à l'extérieur de mon cerveau.
La musique m'est à la fois étrangère et familière, je perçois les notes mais c'est difficile d'en tirer un substantifique plaisir, je ne comprends pas trop sa nature ni sa fonction, par contre j'ai la sensation qu'elle fait partie de moi, elle est en moi et pas différente de moi.
Transition Liquide-Solide
Je sens que là, je commence vraiment à partir LOIN. Je mets alors ma musique de trip « ultime » : l'album de Shine On Your Crazy Diamond des Pink Floyd.
Je sais que cet album m'emportera à des années lumières, comme à chaque fois.
Je le mets en boucle, comme à mon habitude, en plein trip de LSD il m'est arrivé de l'avoir écouté genre 15 fois d'affilé. On ne reconnaît ni le début ni la fin, et c'est ça qui est bon. Ca vous fait vraiment partir cette inlassable répétition.
Ce petit retour à la réalité où j'ai dû regarder hors de mon keffieh pour utiliser le PC me choque, je ne comprends pas du tout ce que je vois autour de moi. Je sais au fond de moi que toutes ces choses sont ici pour une raison précise et concrète (ce qui me rassure un peu) mais je ne comprends pas ce qu'elles sont.
Autre chose : je ne sais pas comment j'ai pu le savoir, peut être un moment de lucidité, mais à ce moment là je n'ai pas conscience d'être en plein trip.
Au bout d'un moment, je me mets à respirer profondément, comme pour les démangeaisons, mais en continu. Je sens que ça fait quelque chose, alors j'essaye de prolonger au maximum mon souffle car je n'ai pas trop envie de faire de l'hyperventilation.
On peut dire que j'essaye de méditer, ou du moins d'adopter une respiration particulière.
Je me focalise sur ma respiration, et uniquement sur ma respiration, j'essaye de la réduire le rythme tout en inspirant/expirant de plus en plus profondément. Mon attention est portée uniquement là-dessus.
Question
POURQUOI ? Pourquoi est-ce que je cherche à respirer de plus en plus de cette façon ? Parce que je veux tripper comme un porc ? Non, je ne suis même plus conscient que je trippe.
Donc, pourquoi ? J'ai trouvé la réponse en réfléchissant un peu.
Au fond de moi, j'ai ce moteur, ma curiosité naturelle. Je suis très curieux de tout et j'aime apprendre. J'aime les surprises. Justement, quand les gens arrivent à me surprendre, j'adore ça, mais il faut avouer que ça arrive rarement.
Je constate qu'en respirant de cette manière, je décroche de plus en plus : les visuels de mes hallucinations, la musique dans mes oreilles, mon contact avec le lit, toutes ces choses partent de plus en plus loin de mes capacités d'appréhension et de compréhension. Elles partent loin, très loin. Je veux partir loin car j'ai ce moteur, ma curiosité, je la ressens, quelque chose en moi qui me dit de pousser le plus possible les choses, et pas parce que je veux tripper.
J'ai besoin d'explorer.
Phase Solide
Ma respiration ralentit de plus en plus, et j'atteins un palier que je sens très nettement : mon corps est complètement à l'arrêt, je ne peux plus du tout bouger. Je sens ce palier car justement il m'est réellement IMPOSSIBLE de bouger.
Pour faire un parallèle avec les nombres, on sent que le zéro a une importance certaine, on a beau s'en approcher, on trouvera toujours une quantité, quelle qu'elle soit, aussi infime qu'elle soit. Par contre, une fois le ZERO atteint, la différence est très claire, il y a une absence totale de quantité.
C'est le zéro absolu.
Je me rappelle qu'à partir de là je ne comprends plus rien, d'ailleurs je n'ai plus aucune perception, je n'entends pas de musique, je ne sens pas le lit. Plus rien n'existe, mais je n'angoisse pas car je n'ai pas l'impression d'exister, ce terme n'avait de toute façon aucun sens pour moi.
Cependant, quelque chose comme de l'angoisse (mais c'est dur à dire) fini par poindre. La question simple : « pourquoi ? ». Non pas le mot « pourquoi » qui vient dans mon esprit, mais bien le sens profond de ce questionnement, je ressens son interrogation pure, et la peur tout aussi profonde qui lui est associé, celle de ne pas savoir, celle de l'inconnu.
J'ai donc peur de l'inconnu, je cherche alors ardemment quelque chose que je connais auquel me raccrocher.
J'ai réellement peur, je ne sais rien, je ne suis rien (d'ailleurs la notion d'existence n'est toujours pas parvenue à mon esprit à ce stade là).
La peur profonde de l'inconnu, c'est là le moteur qui me pousse à chercher une réponse.
Puis soudain, une image m'apparaît, une image très forte, allé je vous la dis quand même : mon petit frère et ma mère, nus, devant moi. N'allez pas voir une quelconque perversité dans la nudité (d'ailleurs je n'ai jamais vu aucun des deux nu), à mon avis c'est plutôt l'expression du symbole à l'état pur.
L'angoisse disparaît instantanément, et d'autres images me viennent : ma copine, mes amis (avec des fringues cette fois-ci !), et puis des choses banales, mon PC, ma chambre etc.
Suite et Fin
Je repars donc en phase liquide, toujours aussi stone, mais plus lucide, plus conscient, et j'arrive à refaire une ou deux fois le coup de l'immobilité totale, mais c'est moins marqué.
Je continue à tripper pendant quelques heures je pense, oscillant entre le gazeux très trippant et le liquide ulra posant, puis je finis par sortir de mon lit.
Encore un peu de mal à reconnaître ma gueule dans le miroir mais tout est en ordre, si ce n'est la belle quiche dans mon lavabo, aucune idée du moment à laquelle je l'ai faite.
Conclusion
Le coup de l'image de ma mère et de mon petit frère pour me sortir du sommet de mon trip, je suis encore choqué. En bien ! Mais je ne sais pas trop ce que je dois en tirer, aussi si on peut en discuter un peu ce serait sympa.
Pour ce qui est de la molécule, j'en suis encore au stade de la contemplation, je subis ce qui m'arrive et je n'ai pas vraiment de contrôle. Ca devrait venir dans quelques trips, qu'en pensez-vous ?
Merci d'avoir lu tout ou partie de mon TR, ça m'a fait réaliser certaines choses de le mettre par écrit, et puis ça me fait plaisir de le partager avec vous !
J'oublierai plus de préparer mes bagages avant de tripper !
Bons voyages les gens !