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Parler de sujets qui nous angoissent sous substances pour arriver a les dépasser.

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Nymphis
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Nymphis

Elfe Mécanique
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19/8/21
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Salut les psychonautes !

Nombreux sommes-nous à avoir des peurs existentielles, plus ou moins nombreuses, plus ou moins intenses.

Je ne fais pas exception, je dirai en avoir une, très classique : la mort.

C'est pas vraiment une peur de mourir à chaque instant qui fait que je suis en permanence sur mes gardes en stres, ou une peu d'avoir mal en mourrant, non. C'est juste que de penser au fait qu'elle est inéluctable, quoique je fasse, que le temps qui passe m'en rapproche à chaque instant et que, n'étant pas vraiment croyant car simplement agnostique, je me dis qu'après il n'y aura jamais plus rien, plus de conscience, plus d'émotions, plus d'expériences, à la place le néant pour l'éternité, c'est ça qui me terrifie et m'attriste.

Ça ne m'empêche pas de vivre heureusement, j'ai la chance d'aller très bien dans ma vie (sûrement pour ça aussi que la mort me terrifie tant, car je me dis que je perdrai tout ça). Mais voilà, j'y pense occasionnellement et quand c'est le cas ça me lèse. Mon meilleur pote partageant la même angoisse que moi en plus intense, on en avait discuté alors que j'étais défoncés sous cannabis, et ça avait commencé à bien me faire bader.

Pour l'instant je fais face à cette peur en me disant que bon, ça va, j'ai 21 ans (je sais certains diront que je suis bien jeune pur penser a ca), je suis au début de ma vie...mais ça me satisfait pas comme raisonnement, je le trouve trop ébranlable. J'ai vraiment besoin de dépasser cette angoisse.

Je sais que les prods, notamment psychédelique comme champi ou LSD, permettent d'aider sur les angoisses de la vie, alors je me disais que peut-être parler de ce sujet à quelqu'un de confiance sous l'effet de la substance pouvait m'aider dans ce cheminement métaphysique pour dépasser la peur de la mort. Qu'en pensez-vous ? Même si c'est pas la solution miracle, est-ce que ça peut être bénéfique d'en parler ? Ou au contraire ça va juste me faire bader bien fort et je devrais mieux cheminer d'une autre manière ? Sûrement avez-vous des conseils plus pertinents que la thérapie sous drogue pour surmonter ce genre de peurs.
 
Dernière édition:
J'ai cru que c'était le sujet hebdo et j'allais pas y répondre 🐳🐳🐳🐳

Je pense que la clef, c'est ce que tu dis : en parler. A quelqu'un de confiance, qui peut t'écouter et partager tes doutes. Après les substances, bah je vois bien le côté désinhibiteur aider mais c'est peut-être pas ce qui est central. Je suis pas sûr que se centrer sur les drogues pour développer une idée soit vraiment efficace.
Ça peut être un déclencheur, une piste mais bon, je crois que justement, les angoisses existentielles, ça demande un peu plus de travail qu'une bonne perche. Je pense qu'une bonne discussion, c'est déjà plus efficace et s'il y a besoin d’excipients c'est pas un mal.
Je vais jamais voir mon psy avant d'avoir fumé un bon zbeul.

Après, la peur de la mort, c'est aussi vieux que l'humanité, je pense. Peut-être que de la philo ça te plairait aussi, et pas besoin d'être chéper (la caféine fait peut-être exception).

C'est pas très agréable ni facile, d'accepter qu'on va crever. J'ai juste l'impression que certains se posent moins la question.

Quand nous aurons déserté, ton âme fine et la mienne

Une ou deux briques posées, cloront ta fosse et la mienne

Puis pour d’autres sépultures, les briquetiers un beau jour

Enfourneront dans leur moule, ta poussière et la mienne !


De manière perso, je crois pas que les drogues m'aient fait comprendre quelque chose qu'une bonne discussion ne pouvait pas me faire comprendre. Autrement dit, j'ai toujours plus appris en discutant qu'en me droguant. Je fais les deux en même temps aussi 🐳 🐳 🐳 🐳
 
L'angoisse de mort peut être un très bon moteur pour recentrer sa vie et soi-même sur l'essentiel. À toi de trouver les moyens d'y donner du sens. Si tu y arrives au travers des drogues tant mieux mais il est vraisemblable qu'il faille aller plus loin. Je crois également que les psychédéliques peuvent nous aider à nous élever mais c'est dans notre quotidien "sobre" que le changement va s'ancrer plus profondément.
Moi c'est la prise de conscience que l'effondrement - et la peur de la mort qui l'accompagne - était une hypothèse très plausible à relativement court-terme qui a mis un tournant majeur à ma façon de penser la vie. J'ai l'impression de vivre dans une sorte de processus de deuil permanent. D'un côté c'est triste à mourir et de l'autre je ne me suis jamais senti aussi vivant et aussi motivé pour devenir une meilleure personne.
Et depuis je m'efforce de mettre en œuvre les changements qui me semblent nécessaires pour mieux vivre avec cette angoisse.

Et sinon pour répondre à la question d'origine, paradoxalement j'ai pas de grosses angoisses particulières sous substance à part les paranos à deux balles sous weed quand je repense à toutes les conneries que j'ai dû sortir dans la journée 😂
 
Je pense que c'est normal et sain, d'avoir peur de la mort. C'est littéralement le sens d'être vivant (= ne pas être mort ou inanimé). Si ce n'est pas handicapant - si ça ne t'empêche pas de vivre, alors je pense qu'il faut vivre avec cette peur plutôt que tenter de l'éradiquer.

Pour préciser mon propos, à 21 ans, tu es physiologiquement au top de ton énergie vitale, tu es au moment où tu récupères le mieux, où tout peut encore être rattrapé et réparé, tu es vraiment super vivant donc normal d'avoir peur de la mort.
La finitude est une chose avec laquelle on apprend à vivre avec le temps : avec les deuils, les déconvenues, la fatigue qui s'installe.
Il y a ce thème narratif, je ne sais plus où je l'ai lu, sans doute à plusieurs endroits différents : un jeune homme est pourchassé par la mort. Il la fuit, il s'en cache, il voyage, change d'identité, il vit mille aventures en essayant d'échapper à la mort. Et un jour, il est devenu vieux, et il n'a plus le courage de fuir, il est fatigué. Alors il fait face à la mort : il lui ouvre la porte, lui sert le thé comme à une amie, et le moment venu, ils s'enlacent comme des amants et il meurt.
Les vieux disent souvent cela : qu'ils attendent la mort, pour se délivrer des souffrances, par lassitude, pour rejoindre un proche disparu, alors même qu'els ont été des jeunes plein de vie.
 
Ou au contraire ça va juste me faire bader bien fort et je devrais mieux cheminer d'une autre manière ?

Bader bien fort c'est pas forcément le contraire de quelque chose qui te permet d'avancer, je dirais ? C'est p'tet pas un passage obligé non plus, mais ça peut s'avérer positif sur le long terme.

Sinon globalement je plussoie ce qui a été dit. La philosophie ça peut être pas mal. Même si c'est pas une vérité générale, le combo philosophie + parler + psychédéliques c'est ce qui a le mieux marché pour moi sur ce genre de sujets. Pas vraiment spécifiquement sur la mort en particulier (à part quelques moments de réflexes mentaux j'ai pas tellement eu le souvenir d'avoir eu peur de mourir ces genre 15 dernières années, je pense que si j'avais pas promis de faire attention à essayer de ne pas mourir trop vite je serais pas toujours très prudent).
 
Hé bah écoutez merci de vos réponses, ça m'aide aussi dans le cheminement de cette pensée ^^.

J'ai pu avoir quelques-unes de vos réflexions, mais voir que vous les confirmez me rassure. C'est vrai qu'au moins penser à la mort au début de ma vie me permet d'apprécier davantage chaque instant, contrairement à certains de mes compères qui n'y pense pas car se disant que c'est bien loin encore, que ma manière d'appréhender la chose changera très certainement avec la vieillesse et que j'en aurai moins peur, voir que je finirai par l'attendre.

C'est juste que je me disais qu'il y avait une meilleure manière d'aborder la mort sans passer par une angoisse existentielle, qu'on pouvait quand même réussir à apprécier chaque instant et se concentrer sur l'essentiel sans avoir l'inconvénient d'en avoir peur chaque fois qu'on y pense, et c'est ce que je cherche. Mais vos réflexions me permettent de me dire que bon, au final l'angoisse dans mon cas n'est peut-être pas tant un mal que ça, et qu'au pire le temps ainsi qu'une philosophie plus approfondie feront évoluer ma manière de voir les choses :).

Et certes, il est vrai que même un bad peut apporter du positif au final de ce que j'ai pu comprendre, mais bon vu les risques encourus d'en faire un, je pense pas que le jeu en vaille la chandelle pour soigner des angoisses existentielles.
 
Je ne pense pas, de toute façon, qu'on puisse vraiment chercher le bad de manière pertinente, ni d'ailleurs l'éviter totalement. C'était plutôt une considération générale et une manière d'atténuer ses effets si jamais il se présente (ce qui est toujours possible, sauf si on arête de consommer des psychés) : que le bad n'est pas toujours uniquement mauvais, ni même globalement mauvais, sur le long terme.

Après, oui, on peut apprécier chaque instant qui nous sépare de la mort sans avoir peur de mourir et sans la souhaiter non plus, un peu comme un game over dans un jeu vidéo : essayer de l'éviter, mais pas au prix de se gâcher l'expérience.
 
Pas nécessairement, y'a des jeux qui pardonnent pas (de toute façon comparaison n'est pas raison, il y a toujours une part de similitude et une part de dissemblance)
 
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