schtroumpfette
Psycho disparu·e
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Envie de vous faire partager un peu de ce que j'ai vécu samedi dernier, lors de mon premier véritable voyage sous LSD. Je vais essayer d'être la plus complète possible, aussi je m'excuse d'avance si je suis un peu longue, mais je trouve important de bien expliquer le contexte...
En effet, ça faisait depuis cet été que cette substance m'intéressait, mais la seule fois où j'avais tenté l'expérience, le bout de carton que j'avais bouffé avait du avoir été mal conservé, et je n'avais quasi eu aucun effet. Depuis, l'occasion ne s'était pas représentée, et je préférais attendre que toutes les conditions soient à nouveau réunies.
Samedi, je me suis levée de très bonne humeur, j'ai fais tout ce que j'avais à faire dans la journée, au soir je suis allée au resto pour fêter l'annif d'une amie, et j'ai ensuite rejoint des potes qui s'étaient proposés de m'amener en voiture à une soirée à Liège. Je savais qu'il y aurait des cartons ce soir-là, et j'avais demandé par SMS à quelqu'un qui était déjà sur place de m'en acheter un.
Arrivée sur place, je découvre le lieu de la soirée, que je ne connaissais pas : des caves, avec des murs de briques rouges et plein de voûtes, vous voyez le genre. Je retrouve d'autres potes, dont celui à qui j'avais demandé de m'acheter le carton. Il me prévient : ils sont particulièrement forts, et une de nos connaissances est déjà en train de badder. Mais moi je me sens toujours de très bonne humeur, je le sens bien. Je coupe donc mon carton en deux, et j'en bouffe la plus petite moitié.
En attendant la montée, je discute avec mes potes, je me balade dans les trois salles, je danse un peu dans celle où le son me plaît le plus. Puis je retourne m'assoire près de me potes, on discute, je me sens vraiment à l'aise, pas stressée pour un sou...
Quand ça commence à monter, j'éprouve d'abord une sensation de legerté extrême, comme si mon corps ne pesait plus rien. Je commence aussi à avoir des effets tactiles (la table sur laquelle je suis accoudée prend une texture inédite) et visuels : les murs semblent respirer, les briques qui le composent sont comme autant de cellules vivantes, par moment elles suent et je ressens la fraîcheur de l'eau sur ma peau, à d'autres elles exhalent de la fumée que je respire et dont je goûte l'âcre saveur. A propos de goût, je me souviens aussi avoir brièvement senti comme une substance métallique qui se répandait dans ma gorge...
Jusque là, c'est impressionnant mais encore gérable, et puis ça devient carrément plus intense! Je sens comme des grosses bulles mauves gélatineuses sortir du sol, m'envelopper et me fondre dans le mur contre lequel je suis appuyée et qui devient comme liquide. Je me lève pour un peu me ballader, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fait bizarre : le sol n'est plus seulement horizontal, mais se décline en une multitude de pentes inclinées à différents degrés. D'ailleurs toutes les dimensions de l'espace se multiplient à l'infini, non seulement autour de moi, mais aussi en dessous et surtout à l'intérieur de moi-même, ce qui me donne l'impression de tomber indéfiniement à l'intérieur de moi-même, comme si j'étais un puits sans fond, ou une étoile en train d'imploser. Mais ce vertige n'est pas désagréable du tout, au contraire, il est grisant.
Tout le trip a d'ailleurs été dominé par l'impression à la fois confuse et très présente que j'étais un oeil qui pouvait voir à plus de 360°, comme si j'étais le centre d'une sphère parfaite, et que tout le reste de la soirée était comme un manège tournant infiniment sur la même orbite, qui pourtant était en mouvement. La forme du cercle était très importante pour moi. Une expression s'imposait sans cesse à mon esprit: "le serpent qui mange sa queue"
Quand je me déplaçais, j'étais confrontée à un autre phénomène rigolo, sans doute accentué par le fait que je ne connaissais pas le lieu: l'espace était partagé à gauche et à droite selon une symétrie axiale, et je voyais un côté comme l'exact reflet de l'autre, mais inversé comme à travers un miroir, ce qui m'a fait beaucoup réfléchir mais m'a posé pas mal de problèmes d'orientation... Perplexe devant la complexité insoupsonnée de l'espace, je me suis retrouvée comme paralysée sur place : impossible de décider vers où me diriger, tant toutes les directions semblaient receler de merveilles inattendues. Je suis donc restée une grande partie de la soirée, assise en tailleur sur la table où les organisateurs avaient installé la caisse, à tenir la jambe au préposé aux entrées, qui m'écoutait avec bienveillance et un brin d'amusement lui raconter ce que je vivais.
Moi-même, j'étais emerveillée par toutes ces perceptions géniales que je découvrais, si bien que dès que je croisais quelqu'un que je connaissais, j'essayais de les lui expliquer. Mais impossible de m'exprimer correctement: les mots se percutaient dans ma bouche mais n'arrivaient jamais à rattraper le flux de mes pensées, qui filaient à une vitesse sidérale, ce qui était assez frustrant.
Visuellement, les couleurs étaient très vives, très acidulées (le mot est juste!), tellement même que par moment ça me faisait mal aux yeux. A un moment, je les ai mêmes senti me pénétrer les yeux comme des rayons lasers faits de milliers de paillettes argentées puis dorées que je sentais s'infiltrer en moi. Mes doigts se déformaient sous mon regard, s'allongeant et se tordant comme des spaghettis. Je me souviens aussi avoir dans les gens et les murs les lignes de codes comme dans Matrix, en vert et tout et tout! En observant le mec à l'entrée faire les cachets, j'ai vu ceux-ci s'animer comme des tatouages mouvants très jolis. Par contre les toilettes me faisaient un effet assez bad: j'y voyais des genre de vers de terre rouge dégueulasses qui grouillaient par terre, aussi je suis sortie faire pipi dans la cours et ça a été beaucoup mieux!
Autre chose : le temps semblait s'être rallenti considérablement, et le présent s'étirait infiniment.
Je ne saurais donc dire combien d'heures se sont écoulées lorsque les effets, bien que toujours très présent, ont commencé à devenir plus gérables, comme si je reprenais progressivement le contrôle de moi-même, comme si je réintégrais mon corps et mon esprit. J'ai alors pu mieux profiter du son et de la soirée dans son ensemble, même si celle-ci touchait à sa fin. Je tripais encore blindé, je me suis même crue un moment dans une canalisation d'égoût, c'était vraiment drôle!
Encore bien plus tard, j'ai profité du départ d'un groupe de potes pour me diriger également vers la gare. Je commençais à vraiment descendre, bien que par moment les effets se faisaient encore bien sentir, mais par vagues d'allers-retours. Par exemple alors que je descendais les escaliers vers le quai, ceux-ci se sont brusquement mis à onduler si bien que je me suis arrêtée en plein milieux et qu'une petite vieille m'a proposé son aide! lol
Une fois dans le train, je me suis sentie très fatiguée, mais très sereine, et j'ai observé le jour se lever dans un état assez proche de la béatitude, bien que très lucide. J'ai profité du voyage pour réfléchir à la nuit que j'avais passée, et cette introspection a débouché sur des conclusions très positives, non seulement quant à l'expérience mais aussi à des points de ma vie personnelle sur lesquels je ne m'étendrai pas ici...
En bref une expérience incroyablement positive et très impressionnante, qui restera très longtemps gravée dans ma mémoire...
En effet, ça faisait depuis cet été que cette substance m'intéressait, mais la seule fois où j'avais tenté l'expérience, le bout de carton que j'avais bouffé avait du avoir été mal conservé, et je n'avais quasi eu aucun effet. Depuis, l'occasion ne s'était pas représentée, et je préférais attendre que toutes les conditions soient à nouveau réunies.
Samedi, je me suis levée de très bonne humeur, j'ai fais tout ce que j'avais à faire dans la journée, au soir je suis allée au resto pour fêter l'annif d'une amie, et j'ai ensuite rejoint des potes qui s'étaient proposés de m'amener en voiture à une soirée à Liège. Je savais qu'il y aurait des cartons ce soir-là, et j'avais demandé par SMS à quelqu'un qui était déjà sur place de m'en acheter un.
Arrivée sur place, je découvre le lieu de la soirée, que je ne connaissais pas : des caves, avec des murs de briques rouges et plein de voûtes, vous voyez le genre. Je retrouve d'autres potes, dont celui à qui j'avais demandé de m'acheter le carton. Il me prévient : ils sont particulièrement forts, et une de nos connaissances est déjà en train de badder. Mais moi je me sens toujours de très bonne humeur, je le sens bien. Je coupe donc mon carton en deux, et j'en bouffe la plus petite moitié.
En attendant la montée, je discute avec mes potes, je me balade dans les trois salles, je danse un peu dans celle où le son me plaît le plus. Puis je retourne m'assoire près de me potes, on discute, je me sens vraiment à l'aise, pas stressée pour un sou...
Quand ça commence à monter, j'éprouve d'abord une sensation de legerté extrême, comme si mon corps ne pesait plus rien. Je commence aussi à avoir des effets tactiles (la table sur laquelle je suis accoudée prend une texture inédite) et visuels : les murs semblent respirer, les briques qui le composent sont comme autant de cellules vivantes, par moment elles suent et je ressens la fraîcheur de l'eau sur ma peau, à d'autres elles exhalent de la fumée que je respire et dont je goûte l'âcre saveur. A propos de goût, je me souviens aussi avoir brièvement senti comme une substance métallique qui se répandait dans ma gorge...
Jusque là, c'est impressionnant mais encore gérable, et puis ça devient carrément plus intense! Je sens comme des grosses bulles mauves gélatineuses sortir du sol, m'envelopper et me fondre dans le mur contre lequel je suis appuyée et qui devient comme liquide. Je me lève pour un peu me ballader, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fait bizarre : le sol n'est plus seulement horizontal, mais se décline en une multitude de pentes inclinées à différents degrés. D'ailleurs toutes les dimensions de l'espace se multiplient à l'infini, non seulement autour de moi, mais aussi en dessous et surtout à l'intérieur de moi-même, ce qui me donne l'impression de tomber indéfiniement à l'intérieur de moi-même, comme si j'étais un puits sans fond, ou une étoile en train d'imploser. Mais ce vertige n'est pas désagréable du tout, au contraire, il est grisant.
Tout le trip a d'ailleurs été dominé par l'impression à la fois confuse et très présente que j'étais un oeil qui pouvait voir à plus de 360°, comme si j'étais le centre d'une sphère parfaite, et que tout le reste de la soirée était comme un manège tournant infiniment sur la même orbite, qui pourtant était en mouvement. La forme du cercle était très importante pour moi. Une expression s'imposait sans cesse à mon esprit: "le serpent qui mange sa queue"
Quand je me déplaçais, j'étais confrontée à un autre phénomène rigolo, sans doute accentué par le fait que je ne connaissais pas le lieu: l'espace était partagé à gauche et à droite selon une symétrie axiale, et je voyais un côté comme l'exact reflet de l'autre, mais inversé comme à travers un miroir, ce qui m'a fait beaucoup réfléchir mais m'a posé pas mal de problèmes d'orientation... Perplexe devant la complexité insoupsonnée de l'espace, je me suis retrouvée comme paralysée sur place : impossible de décider vers où me diriger, tant toutes les directions semblaient receler de merveilles inattendues. Je suis donc restée une grande partie de la soirée, assise en tailleur sur la table où les organisateurs avaient installé la caisse, à tenir la jambe au préposé aux entrées, qui m'écoutait avec bienveillance et un brin d'amusement lui raconter ce que je vivais.
Moi-même, j'étais emerveillée par toutes ces perceptions géniales que je découvrais, si bien que dès que je croisais quelqu'un que je connaissais, j'essayais de les lui expliquer. Mais impossible de m'exprimer correctement: les mots se percutaient dans ma bouche mais n'arrivaient jamais à rattraper le flux de mes pensées, qui filaient à une vitesse sidérale, ce qui était assez frustrant.
Visuellement, les couleurs étaient très vives, très acidulées (le mot est juste!), tellement même que par moment ça me faisait mal aux yeux. A un moment, je les ai mêmes senti me pénétrer les yeux comme des rayons lasers faits de milliers de paillettes argentées puis dorées que je sentais s'infiltrer en moi. Mes doigts se déformaient sous mon regard, s'allongeant et se tordant comme des spaghettis. Je me souviens aussi avoir dans les gens et les murs les lignes de codes comme dans Matrix, en vert et tout et tout! En observant le mec à l'entrée faire les cachets, j'ai vu ceux-ci s'animer comme des tatouages mouvants très jolis. Par contre les toilettes me faisaient un effet assez bad: j'y voyais des genre de vers de terre rouge dégueulasses qui grouillaient par terre, aussi je suis sortie faire pipi dans la cours et ça a été beaucoup mieux!
Autre chose : le temps semblait s'être rallenti considérablement, et le présent s'étirait infiniment.
Je ne saurais donc dire combien d'heures se sont écoulées lorsque les effets, bien que toujours très présent, ont commencé à devenir plus gérables, comme si je reprenais progressivement le contrôle de moi-même, comme si je réintégrais mon corps et mon esprit. J'ai alors pu mieux profiter du son et de la soirée dans son ensemble, même si celle-ci touchait à sa fin. Je tripais encore blindé, je me suis même crue un moment dans une canalisation d'égoût, c'était vraiment drôle!
Encore bien plus tard, j'ai profité du départ d'un groupe de potes pour me diriger également vers la gare. Je commençais à vraiment descendre, bien que par moment les effets se faisaient encore bien sentir, mais par vagues d'allers-retours. Par exemple alors que je descendais les escaliers vers le quai, ceux-ci se sont brusquement mis à onduler si bien que je me suis arrêtée en plein milieux et qu'une petite vieille m'a proposé son aide! lol
Une fois dans le train, je me suis sentie très fatiguée, mais très sereine, et j'ai observé le jour se lever dans un état assez proche de la béatitude, bien que très lucide. J'ai profité du voyage pour réfléchir à la nuit que j'avais passée, et cette introspection a débouché sur des conclusions très positives, non seulement quant à l'expérience mais aussi à des points de ma vie personnelle sur lesquels je ne m'étendrai pas ici...
En bref une expérience incroyablement positive et très impressionnante, qui restera très longtemps gravée dans ma mémoire...