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Sujet de la Quinzaine Et si la répression laissait place à la glorification ?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Nymphis
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Nymphis

Elfe Mécanique
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19/8/21
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Bien le bonsoir population psychonautique !

De simples vidéos sur la drogue, une question est venue il y a bien longtemps et m'est restée depuis, toute simple, et qui m'amuse à penser : et si le modèle de la répression de la drogue basculait vers l'autre extrême, soit son apologie ?

Pour vous préciser, un peu de contextualisation : imaginez les drogues illégales présentées comme celles légales, mais comme il y a plusieurs décennies. En gros, imaginez que les pubs sur les drogues soient monnaies courantes, qu'à côté de votre kilo de pâtes vous pourriez retrouver une promo sur le pack de 10 g de cocaïne. Que les industriels vous vendent les bienfaits d'un bon taz dès le matin histoire de passer du bon temps avec les collègues au travail, et que tati Josiane vous parle de son dernier trip de LSD qu'elle utilise pour calmer ses p'tites angoisses. Imaginez que socialement se soient complètement acceptés, que carrément si vous ne consommiez pas de drogues on vous regarderait un peu de travers en vous demandant si vous êtes pas malade, qu'on vous dirait que bon, quand même, un p'tit spliff ou une p'tite pointe de ké ça pourrait pas vous faire de mal. Y'aurait quand même un peu de préventions, quelques spots de sécurité routière par exemple, mais bien noyés sous la masse de glorification.

Pour ma part, je pense que c'est le seul modèle qui arrive à faire pire que celui répressif. Y'a qu'à voir ce que l'alcool et le tabac font, ainsi que les pays qui ont autorisé certaines drogues illégales dans certains contextes, comme.le Japon avec sa meth Hiropon donné aux soldats pendant la Seconde Guerre Mondiale puis à la société japonaise en général pendant plusieurs décennies. Le coût niveau santé publique serait juste catastrophique, on se retrouverait avec bien plus de gens souffrant d'addictions et de morts liés à la drogue. Y'aurair quelques avantages cependant certes, comme conserver son permis, ne plus se prendre de sanctions pénales ou encore pouvoir se défoncer sans stresser car c'est accepté voir encouragé, mais ça n'en vaut clairement pas la chandelle.
 
imagine un monde où on forcerait les gens à acheter n'importe quoi, y compris des trucs qui ruinent leur santé, à l'aide d'un matraquage ininterrompu de sons, d'images et de procédés subliminaux

imagine que des industries cyniques et mégalomanes orienteraient l'ensemble de la production vers des objets visant à entretenir toujours plus le désir, et à induire une dépendance incessante

imagine une organisation sociétale qui brise les individus, coincés quelque part entre le surmenage, la culpabilité, la misère et l'angoisse

imagine des entreprises et des institutions produisant et prescrivant des substances visant à cope avec tout ça

que ce monde serait triste
 
L'oxycodone aux Etats Unis💀
D'ailleurs j'ai toujours rêvé d'avoir ma peluche oxycontin que l'entreprise avait fait à l'époque, trop mimi le petit cachet d'opi qui sourit 😶
 
imagine un monde où on forcerait les gens à acheter n'importe quoi, y compris des trucs qui ruinent leur santé, à l'aide d'un matraquage ininterrompu de sons, d'images et de procédés subliminaux

imagine que des industries cyniques et mégalomanes orienteraient l'ensemble de la production vers des objets visant à entretenir toujours plus le désir, et à induire une dépendance incessante

imagine une organisation sociétale qui brise les individus, coincés quelque part entre le surmenage, la culpabilité, la misère et l'angoisse

imagine des entreprises et des institutions produisant et prescrivant des substances visant à cope avec tout ça

que ce monde serait triste

Ouais... c'est aussi un peu l'idée que j'avais en tête en faisant ce topic : fairr un exercice de pensée avec les autres à quel point l'apologie pourrait avoir de terribles conséquences par le fait d'adopter les mêmes vices et logiques sociales comme tant d'autres produits comme les médocs, l'alcool ou le tabac.
 
une société pareille prendrait son essor sur un temps limité puis ça crash. C'est le modus drogue. Faudrait voir aussi l'intention des promoteurs, si c'est juste pour s'enrichir, ou si ce sont des utopistes qui prêchent "better life by chemistry" (comme il y a déjà eu avec le LSD) ou alors si c'est pour exercer un moyen de contrôle social (le flic c'est mon prod)

Ou alors on tire parti de la part "essor" pour faire l'Historia. Sans commémoration à la suite...
 
Dernière édition:
Dans l'idée, étant donné que c'est complétement banalisé voir glorifié dans une certaine mesure, on pourrait s'approprier les drogues comme on le souhaite, donc il y aurait tous les acteurs que tu cites : d'un côté des groupes qui te promeuvent les bienfaits de telle drogue en masquant bien évidemment les problèmes de santé, comme ont pu et le font encore les viticulteurs avec le tanin dans le vin, de l'autre des groupes qui profiteraient de cette situation pour promouvoir des idées et une philosophie autour de la drogue (comme c''est déjà le cas actuellement d'ailleurs, mais dans notre monde où c'est glorifié ce serait clairement moins anticonformiste et marginal, et ça aurait sûrement bien plus de visibilités).Je vois bien aussi l'aspect contrôle social, mais plus comme c'est fait avec les médicaments, en mode : "un p'tit coup de mou ? Allez va, ne remet pas en question le système qui est la cause légitime de ton malheur, prend donc un peu de coke ça te remettra vite sur pieds". Bref, mon chère amicale, je pense qu'il pourrait y avoir une diversité d'acteurs dont ceux que tu cites dans le cas d'une société qui fait de l'apologie.
 
Je me dévoue :


En vrai, opinion impopulaire mais j'ai un peu de mal avec les personnes qui n'ont jamais pris de psychés et ne veulent surtout pas en prendre. Pas facile de faire confiance à quelqu'un qui a peur de se connaître.
 
Pas facile de faire confiance à quelqu'un qui a peur de se connaître.
Je pense pas que ce soit vraiment ça l'opinion qu'ils émettent. Ceux qui n'en ont jamais pris et ne veulent surtout pas en prendre vont te dire que c'est un truc dangereux qui rend fou et qui fait voir des choses qui existent pas. Et non pas que c'est un moyen de se connaitre soi même.

Après je te rejoins dans le sens où perso quand on me dit ça je m'imagine une personne qui a littéralement peur de ce qui est marrant dans la vie. Ou pas assez de curiosité pour sortir des discours normatifs, que ce soit par la documentation, le dialogue, ou le test (meilleure partie).
 
Disons que si c'est une personne avec qui je suis en train d'interagir, le manque d'accès à l'information ne rentre pas en jeu, donc ça veut dire que si une personne surestime les dangers des psychédéliques cette personne me prend littéralement pour un con ou un menteur. Alors, certes, je suis pas le troudbal le moins troué du bal, mais quelqu'un qui a cette opinion de moi est de fait quelqu'un avec qui j'ai "un peu de mal".
 
xxx xxx je pense qu'il pourrait y avoir une diversité d'acteurs dont ceux que tu cites dans le cas d'une société qui fait de l'apologie.
le seul acteur valable dans ce panorama, ça reste les forums RDR persistants comme Psychonaut avec toutes les dimensions de la drogue affichées, démontrées, encensées, critiquées, signalées, témoignées, divulguées... etc...
 
Dernière édition:
tant d'autres produits comme les médocs, l'alcool ou le tabac.
Le message de xyzt m'évoque plutôt la société de consommation dans son ensemble, en particulier tout ce qui touche au divertissement et à la performance de soi.

Et du coup, je pense pas qu'une glorification de l'usage de drogues donnerait une société très différente de la nôtre. Qu'est-ce qui serait glorifié ? L'insouciance, l'autonomie affective ("besoin de personne, je gère mes émotions moi-même "), la performance, l'invention de soi, la singularité au moyen d'une routine sur-mesure, l'appartenance via des styles de consommation... Ce serait : la société psychoactive.
La puissance publique s'efforcerait sans grand pouvoir de :
- limiter les dégâts, avec de l'éducation à la modération, des interdits inscrits dans le droit du travail et le droit de la famille,
- réguler le marché avec la régulation de la publicité et des normes de qualité
- garantir une forme d'égalité avec un service public de l'accès aux drogues, sur le mode de la délivrance de TSO mais généralisé aux autres familles de produit.

Peut-être que le tabou autour des drogues vient de ce qu'elles manifestent à outrance les traits de notre société : les interdire permet aussi à notre modèle de ne pas se regarder en face.
Pas facile de faire confiance à quelqu'un qui a peur de se connaître.

Pour que l'usage de drogues soit glorifié, il aurait fallu prendre autrement un tas de tournants historiques. En particulier les États-Unis auraient dû se comporter très différemment. La prohibition de l'opium, du cannabis, de la cocaïne, ont entre autres permis de criminaliser les travailleurs pauvres racisés. Une version sans prohibition appelle un tout autre rapport aux race, au colonialisme.
Aujourd'hui l'usage de beaucoup de drogues serait de l'appropriation culturelle. Fumer du cannabis serait considéré comme on considère les dreadeux blancs. La mainmise de grandes corporations sur commerce d'opium, de cocaïne, serait attaqué par des militant-es décoloniaux sur le modèle de la critique du pillage des antiquités des pays colonisés par les pays occidentaux.

Je vois dans les drogues la même tension entre liberté et contrôle que dans l'Internet. Aussi, on regarderait les pionniers psychédéliques comme on regarde les pionniers du numérique : à la fois impressionnés par leur impact, leur capacité visionnaire, à la fois dégoûté et méprisant tant ils se sont fourvoyés, tant leurs idéaux libertaires ont façonné un monde contrôlé.
On aurait parfois la nostalgie de la répression, car alors les drogues étaient un ailleurs, un autre, une respiration. Tandis que maintenant, elles seraient l'arme la plus sûre d'une société qui contrôle jusqu'aux états modifiés de conscience...

Psychonaut serait toujours un espace contestataire, mais en tant que critique de la société psychoactive. Avec le psychonautisme on chercherait une autre façon d'être avec les drogues. Ça irait du réformisme, genre on peut changer le système sans en remettre le principe en question, à des approches révolutionnaires intégrant le neo-straight ("sobriété heureuse "), des communautés autonomes organisées autour de labos collectivisés...

Peut-être que cette outrance du système aurait précipité sa chute en mode accélérationniste et que nous en serions déjà la prochaine ère.

Ça ressemble à une dystopie, mais je reste persuadée que ce serait toujours mieux que l'horreur de la situation actuelle... Ce serait, genre, un tout petit peu mieux, c'est-à-dire qu'il y aurait une base légale (notamment en droit international) pour s'attaquer aux injustices liées au commerce des drogues, sans que ces injustices soient pour autant résolues... Il y aurait quand même des systèmes mafieux, de l'exploitation, de la corruption, de la pollution à grande échelle, de la domination et des inégalités, mais peut-être un peu moins de sang, un peu plus de soin, et c'est toujours ça de gagné.



Concernant l'opinion impopulaire de TristesPsycho, je suis aussi en désaccord avec lui, parce que je trouve ça très bien que plein de gens n'utilisent pas de psychédéliques. Je souscris pas à cette idée que les psychédéliques permettraient de se "connaître soi-même". Pour moi ce sont des miroirs déformants incontrôlable qui grossissent certains traits et pensées. Et je trouve très légitime de ne pas avoir envie de s'infliger ça. Je trouve par contre un peu dommage de ne pas en avoir la curiosité, et en règle générale je me sens un peu étriquée avec les gens que l'idée d'explorer des états de conscience modifiée inquiète, aussi étriquée qu'avec des gens qui n'aiment pas voyager ou que l'art n'intéresse pas. Mais la confiance n'a aucun rapport. Limite je crois que j'ai davantage confiance en ces gens, parce qu'ils vont pas remettre leur monde en question sur un coup de tête...
 
Psychonaut serait toujours un espace contestataire, mais en tant que critique de la société psychoactive. Avec le psychonautisme on chercherait une autre façon d'être avec les drogues. Ça irait du réformisme, genre on peut changer le système sans en remettre le principe en question, à des approches révolutionnaires intégrant le neo-straight ("sobriété heureuse "), des communautés autonomes organisées autour de labos collectivisés...

Je me faisais la réflexion que, dans une telle société, mon approche des substances psychoactives ne serait pas si différente de celle des autres vieux réacs de merde. Ce serait plus confortable, quelque part, mais aussi moins fun.

A part ça, gg pour l'uchronie, tel que c'était formulé le sujet était orienté vers l'anticipation mais les uchronies c'est toujours cool.
 
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