Cette première fois a lieu en Belgique dans un petit festival accompagné par ToTo. J'me suis senti très à l'aise dès le départ de l'aventure belge jusqu'à la concrétisation … Ma première expérience avec le LSD. On choppe quelques cartons et je projète d'en prendre une moitié en fin d'après-midi (Journée du Samedi), pas vraiment d'effet ; je scrute un peu trop le moindre signe et je décide de laisser tomber … Je retenterai ce soir. Le soir vers minuit, on quitte le campement pour rejoindre le son, je prends une moitié d'acide.
Je suis avec Toto et un de ses potes, on est déjà bien amoché de la journée (rythme belge : Bière/oinj) et c'est assez agréable de se mettre devant le son. Les lasers de la scène commencent à attirer mon regard, je les trouve bien positionnés, avec des trajectoires bien choisies. Je me dandine, porté par une petite vague euphorique.
Cela doit faire une heure passée que j'ai pris ma moitié et je décide d'en prendre une autre. On se recale devant le son et la vague d'euphorie semble plus accentuée, les lasers encore plus intéressants. Mes premières hallucinations arrivent, elle sont faibles ; devant cet amas de couleurs, de formes, de mouvement, je m'attendais à plus violent. En effet, je suis dans un chapiteau qui semble avoir été conçu pour la défonce : des lignes farfelues sur le plafond, des lasers de toutes les couleurs et un bon gros son acide. Malgré tout ce confort psychédélique, je ne pars pas dans les hautes sphères de la défonce.
Je m'impose, sans le vouloir, un rituel dans ce chapiteau. Je danse, je phase sur les lasers et je m'allume une clope. Un rythme parfait. Mais ma condition de petit être humain me rappelle à l'ordre : plus de clopes. Plus de feuilles. Un seul gros tas de weed sans moyen, aucun, de le fumer. Une première. Je prends la chose assez bien. On est dehors, les nuages commencent à se mouvoir et mes deux comparses sont avec moi, bien amochés. Le manque de tabac se fait tout de même sentir sur le groupe. Je sens une sorte de tension, je lis la fatigue sur le visage de mes deux amis belges et peu à peu nous nous rapprochons de notre campement. Il faut dire que j'avais pu me reposer la veille, me réservant pour ma première fois au lsd, Toto et son pote s'étaient déjà bien amusé.
Les deux m'annoncent qu'ils vont se pieuter, j'hésite ; c'est vrai que je suis un peu crevé aussi mais merde … C'est ma première fois et je m'éclate. Je préfère en profiter. Je prends mon sac de couchage et je me fous dehors (Il faisait quand même bien froid), mon casque sur les oreilles et quelques petites musiques ambient (Boards of Canada, Chapelier Fou), je regarde le ciel. C'est tout simplement magnifique. Le ciel est gris nuancé de blanc avec une lune éclatante. J'en prends plein la gueule. J'en arrive à me demande si je n'ai pas rêvé et si je ne suis pas en fait dans ma chambre en train de regarder mon plafond. Le froid me confirme quand même que je suis bien sur une belle plaine belge. Quelques fois, je me relève un peu et je m'aperçois que le sol est en fait constitué de serpents (Genre les gros boas) qui s'entremêlent pour former un tapis grouillant. Je n'ai jamais eu l'occasion de voir des hallus aussi réelles. Elles sont lisses, bien amenées. Rien de comparable avec tout ce que j'ai pu tester.
Soudain, une sorte de boule de feu travers le ciel, elle semble avoir décollé du centre du camping/parking pour monter à la verticale dans le camps. Arrivée à ~50 mètres de haut, elle explose en une infinité de petites flammèches orangées. Hum. Okay. Je fais des tests, je compare, j'élabore, … Mais putain, j'en suis maintenant certain. Cette boule orangée est bien là. Malgré l'explosion, il reste dans le ciel une boule de lumière orange qui commence à décrire des arcs de cercle gigantesque. Un avion ? Impossible, vu la distance et les trajectoires … Mais bordel qu'est ce que c'est ? Puis au bout de 10-15 min, elle disparaît dans le ciel en perdant en luminosité. Pourvu d'un minimum de sens rationnel, je met de côté l'explosion lumineuse et … la couleur, admettons ; mettant ça sur le compte de mon amie lucy ; je ne peux qu'en même pas rejeter ce truc en bloc. Un instant, je réfléchis à gueuler : « Quelqu'un a vu cette putain de soucoupe volante ? ». Puis non. Je commence à me les peler. Et je décide de rejoindre Toto sous la tente. J'en profite pour faire une petite aparté, je n'ai pas réellement parlé du côté social de cette drogue et laissez moi vous dire avant toute chose que sous n'importe quelle drogue, je tombe facilement dans des quiproquos, des incompréhensions, des délires sexuels variés. Jusque là, je n'ai rien eu à rapporter de ce côté ci mais dès que je suis rentré dans cette tente ce côté m'a un peu rattrapé. La majorité des pensées que j'ai lors des trips s'effacent quand je descends mais quand j'suis en plein dedans, je deviens une sorte de bêtes folle qui en arrive à des conclusions assez particulières. Je pense que tout le monde est comme ça, trippé. Mais je préférais en parler avant, surtout pour Toto. Ahah. Enfin. Passons. Au moment où je rentre dans la tente, je vois Toto trembler. Il fait sacrément froid. Puis il commence à me dire que c'est mouillé au fond de la tente. Je tâtonne dans la pénombre et c'est vrai que je sens un truc un peu humide mais je n'arrive pas à en être persuadé (Ça m'est déjà arrivé de croire qu'un truc était mouillé alors qu'il ne l'était pas). Je me met à penser que c'est du sang, c'est vrai Toto tremblait avant que j'arrive. Il est peut-être entrain de perdre du sang. Puis non, ça n'a pas cette texture … Puis ya ptete 1-2L dans le fond … De la pisse ? Nan, ça empesterait toute la tente. Mais bordel, c'est quoi ? Je reste quand même une bonne quinzaine de minutes à me questionner puis non … Je m'arrête. C'est trop dur. C'est limite glauque. Toto continue à trembler, il n'a pas de sac de couchage. Merde ! J'suis là dans le mien et je le matte trembler depuis une heure sans réagir. Je défais mon sac de couchage pour nous mettre sous la couette. Toto continue à trembler mais j'oublie jusqu'au concept du tremblement. Pour moi ça ne peut être qu'un geste purement sexuel. Je l'imagine dans le froid, s'adonner à des plaisirs secrets. Bordel. L'idée s'efface. Non, il tremble.
Puis d'un coup, il se lève ; je ne comprends pas vraiment où il va mais il semble déterminer. Au bout de 20 minutes, je me rends compte qu'il n'est toujours pas revenu. Et je commence à m'inquiéter, j'espère qu'il ne s'est pas endormi, dehors ou peut-être qu'il s'est fait mal. Je sors avec mon duvet et je scrute les alentours. Des serpents, des sapins danseurs, des animaux dans l'ombre mais pas de Toto … Il doit être 4h et je ne me sens pas de me foutre dans la tente trempée ; direction donc : le festival, je vais me caler devant la scène chillout et descendre tranquillement. La lumière me fait du bien, je me sens plus à l'aise. La scène chillout est toute douce, le mec derrière gère bien son affaire et tout doucement je sors de ce petit rêve cotonneux que j'ai eu la chance vivre. J'ai le sourire de l'homme comblé, le soleil se lève. Une expérience dont je me souviendrai toujours. Et au fond de moi, la nette impression que tout les hallucinogènes que j'ai pu tester jusque là n'étaient que des trips à l'acide made in china. L'innocence du jeune dépucelé, certainement.
Le lendemain, je retrouve Toto qui m'explique que la veille il est allé pissé et s'est ensuite réveillé dans la tente d'une fille. Très gentille, semble t-il
Et toute la journée, je ressens encore des effets de mon acide : des bruits de moteurs qui se transforment en samples (Généralement des gros kicks) d'acid et de belles couleurs vives. Ça a été une magnifique expérience, submergée la majorité du temps par le simple bonheur d'être ... sous acide. Elle se classe bien évidemment parmi mes plus « belles fois » et ça grâce -en grande partie- à Toto et à ses amis, merci à vous de m'avoir attrapé au vol et de m'avoir allaité pendant ces trois superbes jours.
Je finirai simplement par un message d'amour pour la bizarrerie, l'inconscience et les frites, merci.
PS : J'suis défoncé.
Je suis avec Toto et un de ses potes, on est déjà bien amoché de la journée (rythme belge : Bière/oinj) et c'est assez agréable de se mettre devant le son. Les lasers de la scène commencent à attirer mon regard, je les trouve bien positionnés, avec des trajectoires bien choisies. Je me dandine, porté par une petite vague euphorique.
Cela doit faire une heure passée que j'ai pris ma moitié et je décide d'en prendre une autre. On se recale devant le son et la vague d'euphorie semble plus accentuée, les lasers encore plus intéressants. Mes premières hallucinations arrivent, elle sont faibles ; devant cet amas de couleurs, de formes, de mouvement, je m'attendais à plus violent. En effet, je suis dans un chapiteau qui semble avoir été conçu pour la défonce : des lignes farfelues sur le plafond, des lasers de toutes les couleurs et un bon gros son acide. Malgré tout ce confort psychédélique, je ne pars pas dans les hautes sphères de la défonce.
Je m'impose, sans le vouloir, un rituel dans ce chapiteau. Je danse, je phase sur les lasers et je m'allume une clope. Un rythme parfait. Mais ma condition de petit être humain me rappelle à l'ordre : plus de clopes. Plus de feuilles. Un seul gros tas de weed sans moyen, aucun, de le fumer. Une première. Je prends la chose assez bien. On est dehors, les nuages commencent à se mouvoir et mes deux comparses sont avec moi, bien amochés. Le manque de tabac se fait tout de même sentir sur le groupe. Je sens une sorte de tension, je lis la fatigue sur le visage de mes deux amis belges et peu à peu nous nous rapprochons de notre campement. Il faut dire que j'avais pu me reposer la veille, me réservant pour ma première fois au lsd, Toto et son pote s'étaient déjà bien amusé.
Les deux m'annoncent qu'ils vont se pieuter, j'hésite ; c'est vrai que je suis un peu crevé aussi mais merde … C'est ma première fois et je m'éclate. Je préfère en profiter. Je prends mon sac de couchage et je me fous dehors (Il faisait quand même bien froid), mon casque sur les oreilles et quelques petites musiques ambient (Boards of Canada, Chapelier Fou), je regarde le ciel. C'est tout simplement magnifique. Le ciel est gris nuancé de blanc avec une lune éclatante. J'en prends plein la gueule. J'en arrive à me demande si je n'ai pas rêvé et si je ne suis pas en fait dans ma chambre en train de regarder mon plafond. Le froid me confirme quand même que je suis bien sur une belle plaine belge. Quelques fois, je me relève un peu et je m'aperçois que le sol est en fait constitué de serpents (Genre les gros boas) qui s'entremêlent pour former un tapis grouillant. Je n'ai jamais eu l'occasion de voir des hallus aussi réelles. Elles sont lisses, bien amenées. Rien de comparable avec tout ce que j'ai pu tester.
Soudain, une sorte de boule de feu travers le ciel, elle semble avoir décollé du centre du camping/parking pour monter à la verticale dans le camps. Arrivée à ~50 mètres de haut, elle explose en une infinité de petites flammèches orangées. Hum. Okay. Je fais des tests, je compare, j'élabore, … Mais putain, j'en suis maintenant certain. Cette boule orangée est bien là. Malgré l'explosion, il reste dans le ciel une boule de lumière orange qui commence à décrire des arcs de cercle gigantesque. Un avion ? Impossible, vu la distance et les trajectoires … Mais bordel qu'est ce que c'est ? Puis au bout de 10-15 min, elle disparaît dans le ciel en perdant en luminosité. Pourvu d'un minimum de sens rationnel, je met de côté l'explosion lumineuse et … la couleur, admettons ; mettant ça sur le compte de mon amie lucy ; je ne peux qu'en même pas rejeter ce truc en bloc. Un instant, je réfléchis à gueuler : « Quelqu'un a vu cette putain de soucoupe volante ? ». Puis non. Je commence à me les peler. Et je décide de rejoindre Toto sous la tente. J'en profite pour faire une petite aparté, je n'ai pas réellement parlé du côté social de cette drogue et laissez moi vous dire avant toute chose que sous n'importe quelle drogue, je tombe facilement dans des quiproquos, des incompréhensions, des délires sexuels variés. Jusque là, je n'ai rien eu à rapporter de ce côté ci mais dès que je suis rentré dans cette tente ce côté m'a un peu rattrapé. La majorité des pensées que j'ai lors des trips s'effacent quand je descends mais quand j'suis en plein dedans, je deviens une sorte de bêtes folle qui en arrive à des conclusions assez particulières. Je pense que tout le monde est comme ça, trippé. Mais je préférais en parler avant, surtout pour Toto. Ahah. Enfin. Passons. Au moment où je rentre dans la tente, je vois Toto trembler. Il fait sacrément froid. Puis il commence à me dire que c'est mouillé au fond de la tente. Je tâtonne dans la pénombre et c'est vrai que je sens un truc un peu humide mais je n'arrive pas à en être persuadé (Ça m'est déjà arrivé de croire qu'un truc était mouillé alors qu'il ne l'était pas). Je me met à penser que c'est du sang, c'est vrai Toto tremblait avant que j'arrive. Il est peut-être entrain de perdre du sang. Puis non, ça n'a pas cette texture … Puis ya ptete 1-2L dans le fond … De la pisse ? Nan, ça empesterait toute la tente. Mais bordel, c'est quoi ? Je reste quand même une bonne quinzaine de minutes à me questionner puis non … Je m'arrête. C'est trop dur. C'est limite glauque. Toto continue à trembler, il n'a pas de sac de couchage. Merde ! J'suis là dans le mien et je le matte trembler depuis une heure sans réagir. Je défais mon sac de couchage pour nous mettre sous la couette. Toto continue à trembler mais j'oublie jusqu'au concept du tremblement. Pour moi ça ne peut être qu'un geste purement sexuel. Je l'imagine dans le froid, s'adonner à des plaisirs secrets. Bordel. L'idée s'efface. Non, il tremble.
Puis d'un coup, il se lève ; je ne comprends pas vraiment où il va mais il semble déterminer. Au bout de 20 minutes, je me rends compte qu'il n'est toujours pas revenu. Et je commence à m'inquiéter, j'espère qu'il ne s'est pas endormi, dehors ou peut-être qu'il s'est fait mal. Je sors avec mon duvet et je scrute les alentours. Des serpents, des sapins danseurs, des animaux dans l'ombre mais pas de Toto … Il doit être 4h et je ne me sens pas de me foutre dans la tente trempée ; direction donc : le festival, je vais me caler devant la scène chillout et descendre tranquillement. La lumière me fait du bien, je me sens plus à l'aise. La scène chillout est toute douce, le mec derrière gère bien son affaire et tout doucement je sors de ce petit rêve cotonneux que j'ai eu la chance vivre. J'ai le sourire de l'homme comblé, le soleil se lève. Une expérience dont je me souviendrai toujours. Et au fond de moi, la nette impression que tout les hallucinogènes que j'ai pu tester jusque là n'étaient que des trips à l'acide made in china. L'innocence du jeune dépucelé, certainement.
Le lendemain, je retrouve Toto qui m'explique que la veille il est allé pissé et s'est ensuite réveillé dans la tente d'une fille. Très gentille, semble t-il

Je finirai simplement par un message d'amour pour la bizarrerie, l'inconscience et les frites, merci.
PS : J'suis défoncé.