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[2C-C] DYNAMO L'EXPO selon Tirésias

Tirésias

Glandeuse pinéale
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19 Oct 2011
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Nous avions choisi un lieu tranquille juste en face du Grand Palais sur un banc. En attendant d’entrer pour aller voir l’exposition sur l’art cinétique, nous gobons notre 2CC tous les deux, un peu à l’écart, sous les arbres. La montée est douce, sauf pour mon estomac auquel j’ai mal depuis quelques jours. S, elle, supporte bien ce produit que nous prenons pour la première fois. On ne se rend pas tellement compte que ça monte, à part ce froid caractéristique qui nous donne la chair de poule. On commence à voir flou. Une sorte de halo envahit notre champs de vision.
Nous sommes vraiment sans gène. On avait décidé de mettre notre musique, tant qu’à faire, avec mon enceinte portable. Et c’est parti pour du Shpongle et OTT à fond en plein Paris.

Parfois je restais fixé sur un point. Je me souviens de la première chose que j’ai dit à propos des effets visuels qui commençaient à apparaître: c’était à propos du ciel qui se reflétait et s’étirait dans le pare-brise d’une voiture à quelques mètres de nous. Je scrutais autour de moi tout ce qui nous entourait pour voir ce que nous réservait cette molécule, quand je vis mon amie fixer quelque chose. Elle était totalement bloquée. Comme elle remarquait que j’étais en train de la regarder, elle me dit de fixer la même chose qu’elle: une tâche sur un réverbère. Mais quand j’essayais de ma concentrer dessus, je voyais la voiture en face de moi sauter sur place!








Après un bon moment passé à rire et à se raconter se qu’on voyait, on a décidé qu’il était temps d’aller voir cette expo. La fontaine devant le Grand Palais est somptueuse, avec son procédé néo baroque qui dissimule ses sculptures sous de la vapeur d’eau. J’aime admirer ces corps et ces visages qui apparaissent et disparaissent selon les respirations brumeuses de la fontaine. Elle, S, se sent comme face à une avalanche quand la vapeur roule vers elle.

Nous rentrons enfin dans le Grand Palais. Enfin, il a fallu passer le portillon de sécurité, et le vigile me fait chier. Il me reste toujours quelque chose qui sonne dans mes poches, ma veste est pleine d’affaires, mais il insiste pour que je vide tout. « Tout dans la boîte, monsieur, videz vos poches. Ga’dez la veste, Ga’dez la veste. » Un grand moment de rigolade!





En rentrant finalement dans l’expo nous découvrons une nouvelle installation (nous sommes déjà venus une fois, mais séparément, et sans « exhausteur esthétique»). Mais je redécouvre surtout avec plaisir la deuxième œuvre. Trois sortes de miroirs concaves comme d’immenses lentilles de contact inversées nous donnent une autre perspective sur la pièce. Jusque là rien d’anormal. Puis mon amie me dit avec un grand étonnement: « regarde, c’est en 3D! ». Et au moment même où elle m’annonce sa découverte, les reflets s’étendent vers moi et complètent le miroir pour former une sphère. On s’étonne, on s’émerveille, on essaie de toucher ce que l’on voit. Nos mains passent au travers des reflets évanescents. Et plusieurs fois je me demande: « Mais, les autres ne voient pas ça, hein? C’est normal qu’on voie ça? » Ca paraissait difficile à dire, vu qu’à chaque fois S et moi voyions la même chose au même moment. Notre première visite servait alors de repère.
Cet effet 3D était d’autant plus surprenant que les effets visuels, lorsque nous ne fixions plus une chose en particulier, semblaient n’être pas très présents, voire pas du tout.

Comme cette expo est pleine de recoin, j’en profite pour reprendre du 2CC.



Le deuxième moment un peu surprenant s’est passé devant une œuvre qui était un cercle, composé d’une multitude de cercles imbriqués comme dans une cible. Nous le fixions tous les deux. Quand je détachai mon regard je fus surpris en regardant mon amie. Et quand S fit de même, elle me regarda avec la même stupeur: à force de se focaliser sur ces cercles concentriques, ils accaparaient notre vue. Je voyais son visage avec une impression étrange. Une sorte de halo qui s’étendait comme un vortex déformait notre vue. Et nous savions tous deux que nous voyions la même chose. Les autres gens, eux, fixaient l’œuvre comme des cons et ne voyaient rien.

L’exposition continuait ainsi, et nous étions attentifs au moindre effet visuel, nous rions tous les deux, et restions devant des œuvres que d’autres voulaient voir sans se soucier de rien.



Une installation en particulier nous a beaucoup marqué. En entrant dans une pièce, il faisait un noir absolu. On pouvait entendre les voix des autres visiteurs mais je ne pouvais même pas situer S juste à coté de moi. Chaque fois qu’elle faisait un pas, je la perdais. A quarante centimètres de moi je ne distinguais qu’une mèche de ses cheveux, et encore fallait-il que je tâte sa tête, son bras, pour m’assurer de sa présence. Si je distinguais sa silhouette, je croyais voir quelqu’un d’autre, et encore d’autres personnes derrière elle. Mais on ne voyait rien à moins d’un mètre. C’était pourtant sans compter l’effet de la drogue sur nos pupilles. D’un coup, on ne comprenait plus: on voyait d’un bout à l’autre de la pièce comme en plein jour. Pourtant rien n’avait changé: les personnes à quelques mètres qui s’éclairaient avec leurs portables (les chieurs!) ne voyaient toujours pas le bout de leur nez! Et ça devenait comique: nous pouvions désormais voir les gens, où qu’ils fussent, avancer à tâtons de peur de se cogner contre un mur. J’ai dit à S, d’ailleurs: « viens on joue aux fantômes ». Alors je m’avançai devant quelqu’un, tournais autour sans qu’il me voie en faisant « hoooouuuuuu ! ». S, elle, se mettait en travers du chemin de deux gosses qui avançaient à pas de loup, dos courbé. Arrivée juste devant eux, ils ne la voyaient toujours pas. Et il commençaient même à la tâter timidement sans comprendre. Nous étions les maîtres des lieux. Les mages clairvoyants parmi la populace aveugle. Les entités invisibles parmi les mortels, plus farceurs que maléfiques. Cette cape d’invisibilité inattendue était propice à la discrétion, aussi la petite sniffée de mxe était pour ainsi dire, ni vue ni connue.
On rigolait aussi en se disant qu’on pourrait faire le coup à nos amis, faire sauter les plombs et être les seuls à s’orienter comme en plein jour et à leur faire des farces.



(photo internet)



Une autre installation en une simple lumière sur un bras rotatif qui tournait dans une cage. L’ombre des mailles qui la composaient était projetée sur les murs, grandissait à mesure que la lampe se rapprochait d’un bord de telle sorte que l’on croyait voir la pièce devenir immense. Puis ça repartait dans l’autre sens et ainsi de suite. On voyait continuellement la pièce s’étendre, puis le plafond s’abaisser, qui nous donnait l’impression de se faire écraser par lui. Tout le monde avait cette impression, ce n’était pas que nous. Certaines personnes ressortaient même vite de la pièce car ils avaient peur de cet effet déstabilisant. Il est des gens qui resteront toujours aveugles à certains phénomènes.


Dans une autre pièce il y avait des miroirs au sol et au plafond qui se reflétaient mutuellement à l’infini. En fixant le sol quand une personne entrait on avait vraiment l’impression qu’elle était à un étage en-dessous, et on que nous étions en train de l’observer d’en haut.




Je ne pourrais pas détailler chaque installation, il y en avait tellement. Il me faut choisir parmi les événements marquants, les plus belles impressions… Mais quand on se trouvait bien dans l’univers créée par l’œuvre, on prenait vraiment notre temps pour l’apprécier. C’est comme ça qu’on a passé 5h et demie au musée! Il faut dire qu’on a vraiment profité de tout et qu’on se sentait vraiment comme chez nous. Parfois on mettait même notre musique. Les gens nous regardaient et passaient. A la vitesse où nous allions, nous ne les rencontrerions plus. Je ne sais pas si on se faisait griller par les gens. Mais quand une femme, en nous voyant penchés sur une œuvre, la décrivant tout en mettant notre musique nous dit: « non mais faut arrêter la drogue! » on était morts de rire!



On s’appropriait vraiment les installations. L’une d’entre elles était composée d’un vieux projecteur qui créait sur le mur un film à l’ancienne dont on serait les acteurs. En se mettant devant on pouvait faire des ombres chinoises. Je guidais S dans ses gestes et filmais son ombre pendant que des spectateurs venaient assister à notre performance artistique. Puis des enfants vinrent tout excités nous voler la vedette.





Nous étions d’une grande complicité S et moi. Plus, nous étions comme connectés, car nous partagions les mêmes impressions, et nous le savions sans avoir à le formuler. Cela faisait des heures que nous ressentions tous deux les effets et que nous étions inséparables. Au moment de se séparer temporairement (allant chacun aux toilettes, comme c’est glamour) je me sentais étrangement seul, sans en souffrir, mais comme si une partie de moi avait été enlevée, ou plutôt me hantait et continuait de m’accompagner. En se retrouvant je lui dis: « je peux te poser une question? » (j’osai, car je connaissais déjà sa réponse): « Aux toilettes, tu n’avais pas l’impression que j’étais avec toi? » Bien sûr, elle me dit que oui. Cet épisode était assez étrange, il semblait que nous ressentions la même chose et que nous étions indéfectiblement liés l’un à l’autre comme un couple alchimique. C’est fou, comme une personne que l’on connaît peu peut très vite devenir tout notre univers!
Je me souviens que je lui avait également demandé à ce moment là si elle s’était repoudré le nez aux toilettes. Elle me répondit innocemment que oui, en parlant de son maquillage. Moi j’imaginais plutôt la scène de Pulp Fiction. Mais effectivement, elle avait repris de la mxe comme moi.



Nous nous sommes assis ensuite là où j’étais passé durant ma première visite sans m’attarder. Des projecteurs créaient des couleurs inattendues. Une petite fille s’amusait à crier/chanter et sa voix nous berçait. Les accords mélodieux et chaotiques de sa voix juvénile et criarde avaient sur nous un effet apaisant, planant et faisaient resurgir en nous un monde enfantin oublié, s’il eut jamais existé. Nous aimions d’ailleurs observer les enfants dans l’exposition, leur spontanéité face aux œuvres et aux impressions qu’ils en avaient tandis que les adultes passaient sans voir et nous prenaient pour des drogués.
















Pour voir le reportage d'arte sur l'expo:
Exposition Dynamo - Galeries nationales du Grand Palais (Paris)
photos à venir
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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C'est un combo gros :D

Et pas mal tout ça :D
 

Nahmého

Elfe Mécanique
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Magique. J'ai adoré.
Une première fois avec un produit dans un musée, l'adrénaline, la découvert des effets physiques/mentaux tout en ayant un "support" (les oeuvres exposées) pour tripper, cela doit être vraiment génial.
En revanche je ne savais pas que le combo 2C-C/MXE pouvait être intéressant !
Si t'as d'autres expériences à partager, n'hésites pas ! Te lire est vraiment cool, belle mise en page, et good les photos ;)
 

Tirésias

Glandeuse pinéale
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19 Oct 2011
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la mxe quand on connait bien ça devient très fade et sans saveur, mais avec des hallucinogènes ça peut être pas mal pour partir un peu plus, se déconnecter

(attention il faut déjà bien connaître la mxe, sinon ya moyen d'être complètement paumé!!!!)

si tu veux en lire d'autres, j'en ai deux autres qui pourraient t'intéresser le premier avec un autre 2C:

http://www.psychonaut.com/phenethylamines/43105-2c-e-nuit-blanche-et-multicolore-i-am-shaman.html

http://www.psychonaut.com/dxm/41501-liberation-de-lhumanite.html
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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Oui mais bon, justement tu utilises un réhausseur de goût si j'ose dire, tu combotes, même si tu connais, ça s'additionne quand même plus additionné à plus c'est plus et non pas moins. C'est juste pour chipoter mais j'comprend que tu es plus était marquer par l'expérience du Deux C-C.

Et sinon la MXE passez une certaine dose, t'es juste paumé, c'est le produit de la confusion ^^ Que tu connaisses ou pas :D
 
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