|
|
Post de CesareLombroso le plus liké |
RE: Recherche : usage de drogues et cryptomarchés (questionnaire) |
2 |
|
La question du financement tout court est une énorme problématique du monde de la recherche. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai préféré changer de secteur à l'issue de ce projet. Il y a différents problèmes et enjeux autour de cette question en réalité.
D'un côté, l'Etat aura toujours du budget à mettre à disposition du monde de la recherche et de l'autre, le monde de la recherche aura toujours besoin d'un financement public pour continuer à vivre, surtout dans le secteur des sciences sociales (mais on le voit dans le secteur médical par exemple, le financement privé n'est pas toujours plus rose, loin de là). Moralité, si ce n'est pas le centre de recherche X qui se propose de traiter telle ou telle thématique, c'est le centre de recherche Y qui s'empressera de se porter volontaire, et cette thématique sera donc en définitive traitée d'une façon ou d'une autre.
Je vois mal la totalité des centres de recherche refuser systématiquement des propositions de financement alors qu'ils ont besoin d'argent pour conserver leurs chercheurs, quitte à ce qu'ils ne soient pas d'accord avec certaines des clauses du contrat. Très concrètement, mon université ne m'aurait pas proposé de contrat de chercheur si nous ne nous étions pas joints à ce projet et je n'aurais donc pas eu de boulot pendant un an. De plus, mon désormais ancien centre de recherche aurait une publication de moins à son actif alors que c'est précisément ce qui concourt à faire sa renommée et à lui assurer de potentiels futurs financements, et ainsi de suite.
Quand bien même tout le monde se bornerait à refuser de l'argent public, d'où proviendraient dès lors les fonds nécessaires à la réalisation de recherches de ce type ? J'imagine mal des philanthropes consacrer de si grosses sommes pour traiter la problématique de la drogue depuis une perspective "bienveillante". Dès lors, cela reviendrait à ne plus traiter le sujet et à le laisser aux mains des autorités qui agiront donc à l'aveuglette, et donc pas forcément pour un mieux.
Là où je suis "déçu", c'est qu'il semble très difficile de mener un débat de fond sur la logique répressive habituelle donnant lieu à ce type de recommandations là où la recherche devrait idéalement pouvoir se départir de ce type de préconceptions. Je suis en tout cas désolé si vous êtes également déçus par cette recherche en particulier. Si cela peut vous consoler, je n'ai pas été directement mêlé à la rédaction de ces recommandations, m'étant principalement occupé de la collecte de données et de la rédaction du début du rapport introduisant aux mondes du dark web et des cryptomarchés. |
|