Ralentir sa consommation ne sert à rien
De nombreux fumeurs prennent la décision de réduire leur consommation, en vue d'un arrêt définitif ou pour essayer de contrôler leur toxicomanie. Certains médecins recommandent même de réduire avant d'arrêter.
Il est évident que moins vous fumerez, mieux ce sera pour vous. Cependant, en tant qu'étape pour arrêter, réduire peut vous être fatal. Ce sont nos tentatives, pour nous limiter, qui nous maintiennent accros toute notre vie.
En général, cette démarche fait suite à l'échec d'une tentative d'arrêter. Après quelques heures ou quelques jours d'abstinence, le fumeur, à bout de nerfs, en vient à penser qu'il ne peut pas vivre sans cigarette. Il décide alors de se remettre à fumer, mais en se limitant à quelques cigarettes bien choisies. Il pense que, s'il parvient à descendre à dix par jour, il pourra alors soit se maintenir, soit se limiter encore davantage.
Il se met lui-même dans une position insupportable.
1. Il vit la pire des existences. Il reste dépendant de la nicotine et maintient le monstre vivant à la fois dans son estomac et dans son esprit.
2. Il passe sa vie à attendre la prochaine cigarette.
3. Avant de diminuer, dès qu'il avait envie d'une cigarette, il en allumait une, soulageant ainsi au moins partiellement son besoin. Maintenant, en plus du stress habituel, il s'inflige celui d'avoir à supporter presque continuellement les angoisses dues au manque de nicotine. Il se condamne à être continuellement malheureux et de mauvaise humeur.
4. Il avait l'habitude de fumer la majorité de ses cigarettes machinalement, sans y penser ni y prendre plaisir. Les seules cigarettes qu’il croyait apprécier étaient celles suivant une période d'abstinence (la première de la journée, etc.). Maintenant qu'il attend plus d'une heure avant chacune d'entre elles, il les "apprécie" toutes. Cependant, le plaisir qu'il prend à la fumer n'est pas dû à la cigarette elle-même, mais à la fin de la période d'agitation causée par le manque physique (nicotine) ou psychologique (cigarette). Plus la période d'abstinence est longue, plus il "apprécie" la cigarette qui y met fin.
La principale difficulté, lorsqu'on arrête de fumer, ne concerne pas la dépendance physique. De ce côté, il n'y a pas vraiment de problème.