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[cannabis fumé + alcool] - Le Bad Trip du Sang

Cannalyzer

Neurotransmetteur
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21 Sept 2016
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Bonjour à tous,


Ce TR représente l’événement le plus important, le tournant le plus fort dans ma vie de consommateur de prods psychédéliques. Ça a complètement changé ma vision des drogues, mais nous y reviendrons plus tard.
 

Introduction – La Fuite :


C’était il y a plus d'un an, j'avais organisé un petite sauterie pour me défoncer à l'alcool et/ou à la dame Jeanne avec mes potes de fuite. Je dis fuite car je prenais plaisir à simplement me détruire (avec l'alcool) et à vouloir me perdre sans en tirer aucun avantage.


Nous étions 5 jeunes dupèr déjà bien biturés au rhum en plein aprèm, je décide alors de nous poser chez moi pour partir définitivement. Nous roulons 4 joints purs d'une weed "testée et aprouvée" :smirk: pour faire disparaître cette journée à jamais. Nous en fumons déjà 3 en aqua, ce qui nous décapsule bien le cerveau, on écoute de la psytrance et du métal, on part loin sans se soucier du monde.


Je décide avec les autres qu'il faille garder le 4ème joint pour la tombée de la nuit car je me sens un peu trop loin pour ces conneries. Mes paroles n'ont déjà plus aucun sens quand la nuit tombe, nous marchons le long de la seine pour prendre l'air. Ça va mieux, je me sens redescendre tout doucement, mes potes veulent tâter le dernier cône, on l'allume, je tire comme un demeuré. Je remonte à vitesse grand V. Je ne marche plus super bien et ma confusion est à son paroxysme. Je ne sais pas comment j'arrive à contenir la parano qui n'est pas loin du tout. A ce moment là, je ne veux surtout pas laisser mon ego s’éloigner de moi, même ne serait-ce qu'un peu. Le Set & Setting du trip sur le point d'arriver n'est donc pas du tout propice (je ne connaissais rien à tout ça de toute façon) : de plus, nous sommes dans le noir, je me sens pas super à l'aise et bien seul avec mes amis :-|.


Partie 1 – Chute sous la surface :


Je marche en équilibre sur des sortes de blocs de pierres taillées grossierement et bien tranchantes sans me soucier du monde. Mon meilleur pote me dis de descendre, je me fiche de son avis, j'aime danser sur ces grands blocs. Quand je vois que je ne peux pas aller plus loin, je m’apprête à descendre. Au moment ou je décide de descendre, mon pied au bord glisse et c'est mon autre genou qui vient absorber toute l’énergie engendrée par la chute. Crac ! Je n’émet aucun son, je suis sous le choc. Je me remet debout, toujours en silence. Un seul de mes amis m'as vu et reste avec moi. J'essaye de marcher, mon genoux refuse de bouger, une sorte de crampe occasionnée par la position du choc. Je me sens tout bizarre tout à coup, le temps s'est ralenti. Je sens sous mon jean le sang couler sans arrêt contre ma jambe. Cette sensation de mouillé me fait bizarre, je ressens des picotements, je pense à la couleur rouge et me rend compte qu'un filtre rouge vif recouvre progressivement mon champs de vision jusqu’à le remplir entièrement. Je me rend compte que ce sont des hallucinations visuelles et je m'en étonne. Je flippe devant ces visions auxquelles je ne m'attendais pas. Mes potes sont tous partis sauf un qui m'as vu tomber (un amis proche aussi). Je dis à mon sauveur "c'est pas possible, pas avec de la weed !". Je ne vois plus rien, le filtre recouvre tout à une vitesse éclair, toute ma vision se postérise (un aperçu sur le lien en bas du post), je ne vois que les contours des sapins qui m'entourent, les immeubles sont devenus arrondis et rouges. Des montagnes ont émergées du sol au loin, je ne vois plus mon amis qui n'est plus qu'une masse visceuse foncée informe et que j'entend à peine parler. Je répète à haute voix "Tout est rouge. Tout est rouge...". J'essaye de me concentrer sur le peu qu'il me reste de la réalité : la voix de mon pote qui me parle en continu pour me donner un repère. J’écoute sa voix et ça me rassure. J'essaye de m'accrocher à mon ego qui s'effrite invariablement.


Partie 2 – Et hop ! Sans les yeux, sans les oreilles ! :



J'entend sa voix disparaître alors qu'il continue de me parler, jusqu’à ne plus rien attendre. Ça y est, je suis seul dans ce bordel rouge ! Je sais encore que je suis dans ma ville et je crois que je marche, mon pote m'assiste même si je ne le vois pas, ne le sens pas et ne l'entends pas. Je suis en pilote automatique, ma bonne jambe continue de tituber. C’était comme si mon cerveau s’était mis en mode survie, il fallait fuir, fuir cette tempête rouge, fuir ma mort. Je vais peut être mourir, c'est comme ça que je le sentais. Le cul-de-sac vers lequel je me dirigeais s'est transformé en tunnel multidimensionnel. Je continue de marcher sur la route car mon pote me tient par le bras (même si je ne le sais pas encore). Je suis aveugle les yeux ouverts. Les yeux fermés, des milliers de formes s’entremêlent, ce qui ne ressemble à rien de beau en fait. Je préfère encore la "vision" filtrée postérisée à mort en mode Doom de 1993 version rouge les yeux ouverts :Oo:. J'arrive à me calmer progressivement malgré la douleur sourde qui vient, signe que les effets se dissipent. Les hallucinations prennent alors enfin une forme un petit peu plus psychédélique. En voyant les effets disparaitre très lentement, je m'assois sur le trottoir à cause de la douleur qui se fait de plus en plus présente. Après m'etre racroquevillé par terre une bonne vingtaine de minutes pour canaliser le tout, je décide de rentrer me soigner. Je reste cependant encore vraiment défoncé, je decide donc de prétexter une chute d'un skate prêté. Cet événement sera d'ailleurs marqué par une belle cicatrice violette permanente (un genre de tatouage symbolique pour moi).


Conclusion – Bad Trip très enrichissant


Ce voyage rouge aura duré 10 minutes seulement, mais aura été fort en chocolat. Euh en émotion pardon :paranoid:. Après cette expérience, je me suis senti instable psychologiquement toute la soirée et pas mal de temps après (je traînais encore un trouble anxieux à cette époque et ca ne m'avais pas aidé sur le court terme). J'ai mis du temps à me rassembler mais ce fut un beau retour sur mon experience (effet psoitif sur le long terme donc). On a tendance à trop oublier les points positifs issus de nos expériences négatives.


Depuis, ma sensibilité de base aux prods psychédeliques fut multipliée, jusqu'à occasioner des hallucinations qui me parviennent assez facilement avec la verte maintenant, me faisant voir les choses d'une autre manière. Je peux d'ailleurs toujours avoir des hallucinations visuelles et auditives assez violentes avec de simples joints/douilles à la manière de ces gens qui ont vécu des expériences très fortes avec des psychédéliques plus traditionnels (DMT, LSD, LSA, Salvia, Psilocybes) et qui ne peuvent plus ressentir l'herbe comme avant, avec son coté simplement relaxant et marrant (ce qui ne m'intérresse plus trop d'ailleurs). J'utilise et je vois maintenant les psyché comme des outils pour me rapprocher de moi même et mieux comprendre l'univers et ses mecaniques, je ne fuis plus ma vie, j'ai d'ailleurs enrayé mon trouble psychologique cité plus haut (trouble "panique" ou d'anxiété anticipatoire) que j'avais depuis mes 15 ans. Tout ça grace à ces substances et à un soutien moral tombé à pic dans ma vie. J'ai utilisé ces drogues pour toutes les raisons possibles : Comme un exutoire recreatif, puis comme une source therapeutique, puis plus recemment comme un outil d'exploration.

Sur ce, bon bad-trips à vous :pidu:

Exemple d'une image postérisée :

Posterization_example-fr.jpg


PS: allez un autre morceau pour rire :weed: [psytrance] :
 

Biquette

Modo vache qui rend chèvre
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5 Fev 2013
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Merci pour ton retour, c'est une expérience intéressante ! C'est marrant comme les expériences psychédéliques fortes ont ce potentiel de nous orienter vers une consommation volontairement plus psychonautique, selon les circonstances. Notamment avec la beuh, où la plupart des gens ne s'attendent pas à se prendre une baffe venant d'une "herbe qui fait rigoler".

J'suis sûr que y a un truc à développer sur la potentialisation des instincts par les psychédéliques, au moment où les instincts sont amenés à s'exprimer (à la vue du sang par exemple, ou dans un contexte spirituel propice etc). A vos crayons !
 

Memento91

Glandeuse pinéale
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27 Mar 2015
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Couac a dit:
J'suis sûr que y a un truc à développer sur la potentialisation des instincts par les psychédéliques, au moment où les instincts sont amenés à s'exprimer (à la vue du sang par exemple, ou dans un contexte spirituel propice etc).

Je me demande si la drogue peut pas déclencher des montées d'adrénalines qui nous ramène aux instincts justement. A vérifier...
 

Cannalyzer

Neurotransmetteur
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21 Sept 2016
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Pour mon retour ? Ça veut dire que tu as lu mon premier TR ? :)
Je pense que c'est dû à l’adrénaline délivrée par la chute mêlée à la peur inconsciente du danger imminent même si rien n'est moins sûr.
Mon ego n’était plus du tout efficient à me ramener sur terre, voila qui est certain et inhabituel (oui je lie ego et capacité à canaliser un trip).
 

Cannalyzer

Neurotransmetteur
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21 Sept 2016
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Je pense que c'est le contexte et (surtout) l’adrénaline qui m'ont fait avoir des hallucinations lors de l’expérience. Mais je voulais maintenant ajouter que pour ce qui est des consommations (de psychés) ultérieures à celle-ci, je pense que c'est plus le coté "éduqué psychédéliquement" qui a joué, ça m'as forcé à aller plus loin dans ma réflexion même si j'y fais pas trop allusion dans le TR.
 

Hydrolik

Glandeuse pinéale
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28 Avr 2016
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Tu m'avais proposé de venir lire, me voilà aha :)

Et oui, la weed on dit que c'est mignon tout ça, mais il suffit d'un fois, avoir un truc plus fort que d'habitude pour prendre une claque !
Ca devait vraiment être puissant pour être dans cet état après 4 joints :eek:

En tout cas, j'aime ton style d'écriture, continue comme ça ;)
 

Cannalyzer

Neurotransmetteur
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21 Sept 2016
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Merci hydro :heart:

Je ne suis pas un fumeur chronique (je consomme une fois par mois environ pour la tolérance que je veux garder la plus basse possible). De plus, mes prises sont souvent conséquentes (je ne consomme que des joints sans tabac ou des préparations à ingérer dans des proportions importantes).

Ça peut paraître bizarre mais depuis cette experience, je ne vise plus uniquement les fous-rires de groupes, les défonces confortables en soirées pour m'amuser. Je recherche avant tout les hallucinations, rares mais signe pour moi de laisser aller propre à l'introspection là pour me fait avancer dans ma réflexion personnelle une fois sobre.

Vous pourriez croire que c'est jouer avec la parano et que l'on peut bad-tripper plus facilement à ce petit jeu, vous avez raison. :paranoid: Cependant j'essaye de consommer de la manière la plus progressive possible et en optimisant le set & setting pour éviter ce genre de situation. Cela passe surtout par la recherche de lieux de nature tranquille et pas mal de méditation. J’évite évidemment les surdosages de ce genre pour les psychédéliques plus agressif type salvia, je ne suis pas suicidaire non plus...

Bon voyage à tous, :weed:
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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24 Juin 2016
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L'alcool et le cannabis se court-circuitent, tu n'atteinds la quintessence ni de l'un ni de l'autre et tu as le pire des deux. Ca peut se révéler super violent. On n'imaginerait pas comme ça. Du "simple" alcool et une drogue "douce". Ca envoie très haut, très loin, trop haut, trop loin, ça donne le vertige et ça en devient vite insupportable. A faible dosage, on connait un petit moment de bonne synergie. Se déboiter au rhum et fumer de la weed pure ? Le risque de se vomir dessus est trop grand. Allez ! J'avoue ! De temps en temps je le fais. Pour le bad. La dernière fois je n'ai pas eu complètement le temps d'atteindre la porte-fenêtre. Ensuite roulé en boule sur le tapis devant la cuvette des chiottes à transpirer et à grelotter, complètement halluciné, incapable du moindre mouvement. Limite la chiasse j'avais détruit mon caleçon. Plus de détails ? Bref. Je n'ai jamais abandonné la tradition du bad trip qui revigore.
 

Cannalyzer

Neurotransmetteur
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21 Sept 2016
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C'est vrai que le mélange avec l'alcool en a fait quelque chose d'encore plus ridiculement flippant, c’était vraiment le genre de connerie que je ne fais plus par contre. L'alcool potentialise les effets mais fait perdre tout son sens a l’expérience. Quand j’étais ce jeune con, nous recherchions un état que l'on nommait le "petit bonhomme" qui se traduisait par une perte totale et soudaine de coordination des mouvements ou de paralysie liée au mélange, me faisant mourir de rire à l’époque. Le plus marrant était alors d'atteindre cet état simultanément avec d'autres gens. Mais je peux encore et toujours parler de ma relation avec "la tradition du bad trip" comme tu dis :p, même dans mes dernières prises (sans alcool cette fois par contre).

 

Hydrolik

Glandeuse pinéale
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28 Avr 2016
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Le plus important c'est de faire attention à toi !

Suite à des problèmes avec les flics, je dois réduire ma consommation de cannabis et me limite à une ou deux fois par mois et c'est vrai que les trips sont bien plus forts aha.
Je suis en redescente de taz, trop posé, j'ai trop envie d'écrire aha
 
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