Psykadict
Glandeuse pinéale
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Voyage dans la métaphysique
Conditions
Conditions
Les champignons, depuis le temps que je voulais essayer. Ce sera ma première véritable longue expérience avec un psychédélique, j’ai commencer par les dissociatifs, fait quelques trips faiblards avec le LSA, et surtout un semi-bad à la DMT: Je me suis retrouver au pied du mur en pleine montée (je ne fais pas du tout le poids physiquement avec les psychés). Grosse remise en question et obligation de faire un travail dans la vie de tout les jours pour continuer à progresser. Je me suis donc remis au sport que j’avais trop longtemps laissé de côté.
Voila qu’on me propose de tenter l’expérience, à deux (S et moi) , dans la foret et avec un très beau temps.
Je saute sur l’occasion me sentant près.
Nous arrivons en scooter sur les lieux, et décidons d’avaler puis de nous rendre au niveaux des rochers en marchant. Soucis: la balance n’est pas précise du tout, pour deux doses, un coup nous avons 5g un coup nous avons 2g pour la même quantité. Tant pis, ce sera à vue d’oeil, heureusement S la déjà fait. Je lui demandes donc de se faire sa dose à l’arrache et d’en mettre un peu moins pour moi.
Le goût... Moi qui n’apprécie pas particulièrement les champignons “comestibles”, je suis servis, c’est absolument infâme.
Décolage
Nous marchons vers les rochers qui sont un peu en hauteur, offrant une belle vue sur une vallée de fougères fractales. Nous commençons tout les deux à bien sentir les premiers effets en arrivant sur place.
Je commence donc à vraiment avoir les premiers effets visuels et cognitifs que je trouve assez puissants déjà, et qu’une montée au champotes, c’est pas de la rigolade. J’ai d’abord l’impression de retrouver les schémas de pensées du THC et je me rends compte qu’il m’est facile de partir en bad malheureusement, alors on discute un maximum, du moins quand l'absence d’euphorie nous le permet. Physiquement je sens que ça me rend un peu stoned, mais j’ai quand même envie de bouger, alors je demande à S si on peu aller voir les autres roches en traversant la plaine de fougères. Je me rend compte que c’est un peu l’expédition et que notre équilibre laisse à désirer.
En arrivant là-bas, même si c’était pas très loin, on commence à être vraiment perché, alors on essaye de rentré assez vite pour ce calé. A ce moment, c’est le moins évident pour moi, les idées fuses à toutes vitesse, les visuelles sont anarchiques ainsi que les sensations corporelles, enfin bref je me fait un peu malmené. La, je me dis, c’est plus de la DMT. J’ai même l’impression de faire des dissolutions de l’ego par moment, ou du moins, je suis tellement arraché que j’en oublie mon moi et mes repères.
Je finis la montée à alterné les positions, debout allongé, assis, je cherche comment me calé mais des que je le suis, j’ai envie de me relevé.
La mise en place du trip
Enfin, le trip commence à ce stabilisé, je sens le début du plateau et le retour à la lucidité, ou plutôt la clarté d’esprit devrais je dire. Tout les effets du trip semblent s'harmoniser petit à petit afin de former une seule et même chose: mon trip.
A ce moment, ou la compréhension des concepts du trip commence à venir, je reprend véritablement mon ego en main. Cette lucidité me permet de jouir totalement de mon trip, d’y réfléchir un maximum, de m’efforcer de comprendre et de vouloir tel ou tel chose. C’est moi qui dirige, je sens la puissance des effets, leurs hallucinations et moi qui suis totalement libre et jouant avec.
C’est donc à ce moment là que ce fait la véritable compréhension de mon trip, je suis allongé mais un peu adossé contre un arbre. C’est à dire que je vois tout mon corps qui est parcourue de canaux indépendants des veines, dont l’intérieur est habité des lumières rouges qui s’en vont vers mes extrémités, je vois également le paysage derrière.
Je comprends que toutes ces fractales qui s’enroulent et qui ondulent je les ressent, elles délimitent mon environnement et les lois physiques. seule un petite partie est visible ou peut être touchée. Elles me montrent petit à petit le liens entre chaque chose. Le temps ne fait plus qu’un, le passé le présent et le futur ne forment plus qu’une seule et même chose. Les dimensions fractales qui s’entrechoquent me montrent que la réalité physique n’est que manifestation nécessaire du grand tout. Quand S me parle, je ressent sont flux de parole déjà dites, dites et pas encore dites en moi, mon corps est contre l’arbre, mais pourtant je peut me rendre juste à côté de lui et même en lui.
Cette fractale du tout que je ressent, est l’ultime vérité, elle est l’absolue. TOUT est TOUT ou RIEN n’est RIEN et RIEN est TOUT. Cet absolu de l’univers est très difficile à dire avec les mots. J’ai compris alors la puissance de la foi. La foi, celle qui détermine notre état de croyant ou non. C’est elle qui permet cette béatitude que j’ai ressentis à ce moment là. Une émotion neutre quoiqu’il arrive. Le simple fait d’exister est la clé. Et tout peut se résumer en un choix: le choix entre le monde du relatif, ou le monde de l’absolu.
Mais je veut pas vivre dans la béatitude d’un saint, je veux juste comprendre sont fonctionnement, alors dès que je relativisait, je perdais le ressentis, j’essayais de comprendre, puis n’y parvenant pas, je replongeais dans cette fractale infinie qui me traversait. Et ça revenais, je re percevais l’infinie et l’absolue de l’univers, mais impossible de comprendre la relation, je ne pouvais que sentir, qu’être.
Pendant tout mon plateau j’ai osciller entre ces deux états et remarquablement, avec cette déception de ne pouvoir rapporter avec moi la clé de l’univers et de ça compréhension. Mais à la fin j’ai tout de même fini par comprendre qu’il était impossible d’apporter un compréhension relativiste du grand TOUT, car si nous pouvions il n’existerais pas et, paradoxalement nous ne pourrions non plus avoir un monde parfaitement organisé et relatif.
Au bout d’un moment, j’en ai quand même eu marre de réfléchir à ces concepts métaphysique, même si c’est ce que j’aime par dessus tout. Alors j’ai eu envie de bouger, à grimper sur les rochers et profiter de cet espèce de Matrix-like que les champignons m’ont offert. Je me sentais comme neo, à pouvoir ressentir les lois de la matrice et dans cet état là, nous sommes parfaitement imbriqués dans le monde physique et pouvons y agir dedans avec perfection. En tous cas, j’avais vraiment cette sensation de puissance que chacun de mes mouvements avait déjà été écrits.
La descente
Curieusement, Lorsque j’ai sentis que les effets disparaissaient, au bout d’une demi-heure ou d’une heure je n’avais plus d’hallucinations. Juste la présence des champignons en moi, une sorte de lourdeur. Je commence à dire à S que je suis redescendu, et m’explique que ça fonctionne par vague, qu’il est trop tôt et que je vais sans doute repartir d’un moment à l'autre.
Finalement, je me rends compte que je suis encore bien perché quand je réfléchis et que je parts encore trop loin. Mais plus rien niveau sensation, visuels... Comme si j’avais un peu trop épuisé mon quota pendant le plateau, c’est l’impression que ça donnait. Pour donner un ordre d’idée, S est redevenu à peu près clean 2 ou 3 heures après que j’ai eu cette première impression.
Pendant ce laps de temps, je m’amuse comme un fou à grimper sur tout les rochers que je trouve, j’ai une grande confiance en moi, et je m’aperçoit que je n’ai plus du tout peur du vide. S me dit quand même de faire attention à un moment je crois, mais c’est plus fort que moi j’ai besoin de bouger et en y repensant je crois que j’étais quand même assez prudent.
Conclusion
Je sais que l’illumination du Bouddha, Jesus, toutes ces choses, ça m'intéresse énormément, mais dès que je me pose la question: Est-ce que tu aurais envie, la, maintenant, d’être éveillé et de vivre dans la béatitude? Non j’ai trop de truc que j’ai pas encore fait. J’ai pas envie. Maintenant, je crois avoir une petite idée de ce sentiment, et je ne m'étais pas tromper c’est quitte ou double. Il faut tout abandonner, c’est si simple et compliquer à la fois.
Mon plus grand désir, c’est de connaître la vérité sur le monde, l’univers et de tout comprendre. Dans ce trip, j’ai pu tout comprendre, mais seulement dans l’état de ressenti du TOUT. Et l’on ne peut y rester sans tout abandonner.
Je crois que les psychédéliques et plus précisément les enthéogènes sont les outils les plus efficaces que nous ayons à notre disposition. Ils permettent d’aller n’importe ou et de devenir n’importe qui temporairement. Vous imaginez, si j’avais passer ma vie à méditer, et qu’au bout du chemin j’avais touché du doigt la compréhension pour me rendre compte que je n’avais pas envie d’abandonner ma vie “normale”.
Je tiens aussi à préciser que si j’avais voulu rester comme ça après la descente, cela aurais été impossible évidemment. C’est vraiment un processus de modification de la conscience au long terme. ça nécessite beaucoup de nous même. Mais au moins il est possible de savoir à quoi cela ressemble, et ça c’est la plus belle chose que je pensais qui puisse m’arriver.
MERCI à toi S ;-)
