Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

En vous enregistrant, vous pourrez discuter de psychotropes, écrire vos meilleurs trip-reports et mieux connaitre la communauté

Je m'inscris!

Vivre avec ses remords...

Tumbleweed

Sale drogué·e
Inscrit
23 Avr 2014
Messages
781
Si je tire une rétrospective de ma vie, je peux objectivement et sans me lancer trop de fleurs en déduire que je suis pas un mauvais gars au fond...

je veux dire par là que j'ai plus souvent souffert du comportement des autres que fait souffrir consciemment. J'en veux pour preuve -ça peut paraître anodin mais ça me tient à coeur- qu'en plus de dix ans de polytoxicomanie j'ai toujours subvenu à mes addictions en travaillant honnêtement (et dealant aussi un peu j'admets...) mais toujours au plus près de ma conscience sans jamais avoir volé ou arnaqué personne... Mais je ne suis pas non plus exempt de tout reproches, même si j'ai l'impression de m'être beaucoup amélioré avec le temps et d'avoir surtout été jeune et con plus que mauvais bougre...

Je vis donc plutôt bien avec moi-même, disons que je peux me regarder dans une glace sans avoir trop envie de me cracher à la gueule, mais quand je repense à certains moments de ma vie j'ai vraiment l'impression d'avoir fait tout faux... Je pense particulièrement à ma mère et à mes soeurs, et à Amandine qui m'aimait inconditionnellement et que j'ai quitté lâchement le jour de la St Valentin parce que "ça ne collait pas" quand j'avais une quinzaine d'années... Merde quoi, quand j'ai appris plus tard à quel point elle en avait souffert, encore aujourd'hui j'ai envie de pleurer quand j'y repense...

J'aimerai pouvoir revenir en arrière, réparer certaines "erreurs de jeunesse", mais ce n'est pas facile de demander pardon avec plusieurs années de retard, et impossible dans le cas de ceux que je ne reverrai probablement jamais...

Alors voilà... j'aurai aimé savoir, si vous voulez bien, comment vous vous accommodez de vos regrets ou comment vous les avez exorcisés...
 

Cleminou

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
21 Mai 2012
Messages
1 298
Je ne vais pas souvent dans le passé parce que je trouve que ça créé des boucles négatives assez facilement, parce qu'on éprouve à nouveau les ressentis que l'on a eu et on perd donc en objectivité.

Cependant quand j'y vais je m'efforce d'aller dans mes souvenirs en mode "explorateur", c'est à dire j'essaye d'y aller en toute objectivité et en prenant du recul vis à vis de mes émotions (parfois je le fais en méditant lorsque les souvenirs remontent tout seul) ;)

Il faut aussi essayer de voir ses souvenirs avec "tendresse", ça permettra d'accepter les situations même les plus "trash"... L'idée c'est de voir les souvenirs comme un film qui t'apprendra sur toi même, chaque truc négatif que tu as fait était là pour t'enseigner quelque chose, la vie est un éternel apprentissage où les erreurs sont obligatoires :mrgreen:
 

Tumbleweed

Sale drogué·e
Inscrit
23 Avr 2014
Messages
781
Merci de ta réponse...

A vrai dire je vois les choses un peu comme toi quand je jette un regard sur mon passé personnel, le mal que j'ai pu me faire à moi-même ou sur les erreurs que j'ai faites dont j'ai été le seul à souffrir. Je pense même qu'on grandit en apprenant de nos erreurs, ce qui ne te tue pas te rend plus fort...

Mais j'ai beaucoup plus de mal à voir avec "tendresse" mes erreurs dont les autres ont pâtis...
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
2 Juil 2008
Messages
3 970
J'pense que c'est bien. C'est bien que tu les vois pas avec tendresse, ça veut dire que tu te rends compte, que tu t'impliques, que ça te touche. J'pense pas que ça fasse partie des choses qu'on puisse forcément atténuer, j'me tape souvent les mêmes flashbacks quand j'revois mes erreurs bloqué dans la boucle après une bonne prise de psyché. C'est des trucs dont il faut être conscient. "J'ai été con, je vais essayer de ne plus l'être, plus de cette façon."
 

Cleminou

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
21 Mai 2012
Messages
1 298
Ouais en fait le terme "tendresse" faisait référence en partie au fait d'essayer de voir avec nostalgie les souvenirs, un peu comme quand les grand-parents racontent des anecdotes avec leur air "bordel qu'est-ce qu'on était con" au lieu de "putain quel connard j'étais :(" ;)

Mais il est évident que quand tu impliques les autres c'est plus délicat, après tu vois tu peux pas être parfait, et ton exemple de la fille à la saint valentin est typiquement un bon exemple d'auto flagellation, je veux dire t'as prit une décision et elle était surement correcte (tu l'as quittée parce qu'en te projetant dans l'avenir tu voyais que ça marchait pas), c'est le genre de cas où il n'est pas forcement positif de boucler étant donné que ça aurait pu être pire si par compassion tu étais resté avec elle par exemple :karu:

Dans tous les cas il faut essayer de rester ouvert vis à vis de son passé et tes erreurs ne servent pas à rien, typiquement là peut être que la fille une fois qu'elle s'en est remit à rencontré son âme sœur par exemple, ce qui ne serait pas arrivé si vous étiez resté ensemble... Et toi ça t'a apprit à réfléchir aux conséquences de tes actes en société... Blabla ;)
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
2 Juil 2008
Messages
3 970
Oui et moi quand je l'ai écrit j'avais zappé que c'était toi qui l'avait introduit, je me focalisais plus sur sa dernière phrase, y'avait rien contre ton propos ^^
Pas l'temps de m'étendre plus là mais j'suis d'accord avec clem, ce qui s'est passé s'est passé et a ouvert de nouvelles possibilités à chacun, après tu peux aller faire ton pèlerinage et aller t'excuser, mais au final cette démarche n'est-elle pas plus pour toi que pour les autres? Qui sont déjà probablement passé à autre chose même s'ils doivent pas garder une image folichonne. Mais si ça peut t'aider..
 

Moonshiner

Alpiniste Kundalini
Inscrit
23 Sept 2013
Messages
518
C' est clair (+1 avec vous 2), aller s' excuser et expliquer une connerie qu' on a fait il y a X années, fait assurément plus de mal aux tiers, qu' il peut nous faire de bien.
Par contre, regretter, c' est reconnaitre une erreur, et assumer seul cette erreur, porter son poids sur sa conscience, c' est la façon la plus juste de s' en amender.
Si tu as vraiment la culpabilité, tu ne reproduis pas l' erreur. L' erreur est humaine, il faut l' admettre pour apprendre à ne pas la reproduire
 

Tumbleweed

Sale drogué·e
Inscrit
23 Avr 2014
Messages
781
Ubik012 a dit:
J'pense que c'est bien. C'est bien que tu les vois pas avec tendresse, ça veut dire que tu te rends compte, que tu t'impliques, que ça te touche. J'pense pas que ça fasse partie des choses qu'on puisse forcément atténuer, (...)C'est des trucs dont il faut être conscient. "J'ai été con, je vais essayer de ne plus l'être, plus de cette façon."

Cleminou a dit:
Mais il est évident que quand tu impliques les autres c'est plus délicat, après tu vois tu peux pas être parfait, et ton exemple de la fille à la saint valentin est typiquement un bon exemple d'auto flagellation, je veux dire t'as prit une décision et elle était surement correcte (tu l'as quittée parce qu'en te projetant dans l'avenir tu voyais que ça marchait pas), c'est le genre de cas où il n'est pas forcement positif de boucler étant donné que ça aurait pu être pire si par compassion tu étais resté avec elle par exemple :karu:

Moonshiner a dit:
C' est clair (+1 avec vous 2), aller s' excuser et expliquer une connerie qu' on a fait il y a X années, fait assurément plus de mal aux tiers, qu' il peut nous faire de bien.
Par contre, regretter, c' est reconnaitre une erreur, et assumer seul cette erreur, porter son poids sur sa conscience, c' est la façon la plus juste de s' en amender.
Si tu as vraiment la culpabilité, tu ne reproduis pas l' erreur. L' erreur est humaine, il faut l' admettre pour apprendre à ne pas la reproduire

C'est tout con ce que vous me dites là mais ça change ma façon de voir les choses... Je me rends compte grâce à vous que j''ai plutôt tendance à focaliser sur le côté négatif de mes actes, alors que tout n'est pas tout noir ou tout blanc...

Cleminou a dit:
Dans tous les cas il faut essayer de rester ouvert vis à vis de son passé et tes erreurs ne servent pas à rien, typiquement là peut être que la fille une fois qu'elle s'en est remit à rencontré son âme sœur par exemple, ce qui ne serait pas arrivé si vous étiez resté ensemble... Et toi ça t'a apprit à réfléchir aux conséquences de tes actes en société... Blabla ;)

Et là tu viens de me faire réaliser que j'ai déjà payé ma dette en fait... T'as raison, elle s'en est sûrement remise et a sans doute rencontré celui qu'elle mérite, en y refléchissant elle m'a sans doute oublié... et pendant ce temps j'ai eu que des relations foireuses avec des filles qui m'ont démolies...

J'en avais jamais parlé à personne, j'ai de la peine à parler de moi IRL, mais en trois post vous m'avez aidé à relativiser un point qui me travaille depuis un moment... :prayer:
C'est exactement pour ça que que je kiffe ce forum...:heart:

Merci infiniment d'avoir pris le temps de me répondre...

Quand même l'impression que j'me prends grave la tête pour des conneries des fois...
 

puki

Alpiniste Kundalini
Inscrit
7 Avr 2013
Messages
696
Pourquoi il y aurait-il une date de péremption pour s'excuser du mal qu'on a fait à quelqu'un?
Ok, c'est vrai qu'on va souvent s'excuser pour soi, pour sa conscience. Mais ça peut aussi permettre à la personne à qui on a fait du mal de passer à autre chose, si elle est restée bloquée dans l'incompréhension. D'être reconnue comme "victime" en quelque sorte.
Sinon, pour ma part, je n'ai jamais ni remords ni regrets : ce qui est fait est fait. Et quand je fais des erreurs, ou subis des échecs, ben comme dit Moonshiner, j'en tire les conséquences pour essayer de ne pas les reproduire.

Edit : ceci dit, entièrement d'accord avec Clem, l'autoflagellation c'est contre-productif !
 

Simba

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
1 Sept 2012
Messages
2 346
puki a dit:
Ok, c'est vrai qu'on va souvent s'excuser pour soi, pour sa conscience. Mais ça peut aussi permettre à la personne à qui on a fait du mal de passer à autre chose, si elle est restée bloquée dans l'incompréhension. D'être reconnue comme "victime" en quelque sorte.

100% d'accord avec toi. Le fait de s'excuser, même 10 ans plus tard, peut faire beaucoup de bien à la personne concernée.
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
2 Juil 2008
Messages
3 970
Oui, en fait j'suis d'accord. Puis du coup, mieux vaut le faire si ça travaille vraiment, si la personne prend ça comme une libération ce ne sera que parfait pour les deux, et si on passe pour un con, ça change rien, on l'aura fait pour soi, et on sera fier d'avoir fait le chemin pour le faire.
 

Mercure

Glandeuse pinéale
Inscrit
24 Juin 2014
Messages
132
Bonsoir à tous,
En vous lisant, il me vient une question :
Je vous la faite courte (smartphone)
Existe il une corrélation entre la drogue que vous préférez et vos avis sur les points évoqués ( culpabilité persistante, présenter ses excuses,...)
Par ailleurs, ne croyez vous pas que selon les niveaux de conscience ou l on est on trouve des avis différents ?
A vous lire
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
2 Juil 2008
Messages
3 970
Waaah ^^ c'te question uhu.

Non je pense pas forcément, mais je pense que l'exploration des psychédéliques en général (et pas que, la maturité aussi, la méditation, plein de facteurs) amène à ce genre de réflexion, c'est essayer d'être le plus en paix avec soi-même.
Après si on va vers les amphets, les opis, ça doit donner des schémas différents oui peut-être..

Niveaux de conscience.. qu'est-ce que tu entends réellement par là? J'crois saisir le fond mais ça reste flou, bien sûr que quand on est dans l'émotion brute, dans la daycönnawde lol avec les potes ou l'introspection approfondie, on pense pas pareil.. Mais ouais j'veux bien que tu définisses niveaux de conscience.
 

Mercure

Glandeuse pinéale
Inscrit
24 Juin 2014
Messages
132
Pas facile.
En gros la conscience n est pas du même domaine que la matière. Pour donner une image la conscience est l eau, tandis que notre corps est éponge.
L eau absorbée par l éponge fini par croire qu elle peut s identifier à l éponge... C est. Le N1 de l éponge mouillée. Mais confrontée aux rêves, aux intuitions, à l amour après l Éros, à la vie et au décès... Déjà se posent des questions, on est alors au N2. Puis viennent d autres expériences ou peu à peu on se rend compte que notre individualité n est pas celle de l éponge... Mais celle de l eau et que c. Est la même eau, la notre qui irrigue les autres éponges que l on connaît. C est le N3.
Non j ai rien bu ;-)
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
2 Juil 2008
Messages
3 970
Je conçois ta vision, mais du coup non je pense pas forcément que ça influence, enfin j'ai drôlement évolué et grandi ces dix dernières années, normal, pris conscience de choses dont tu parles mais je pense que dans cette situation, le tort que l'on fait aux autres, j'ai toujours plus ou moins le même rapport, la même perception. J'me suis pardonné des choses à moi-même mais rapport aux autres, j'ai toujours considéré ça comme des erreurs à un moment donné et ai appris à en tirer des leçons, et essaye encore quand ça arrive. Mais je n'ai jamais été dans la culpabilisation à outrance ou dans un besoin primaire de me faire pardonner comme tu peux citer comme exemple. Je pense que oui, on peut changer de comportement et de façon de penser par rapport à ça, mais je pense pas que ce soit lié à un truc aussi cadré que ce que tu décris. C'est plein d'éléments extérieurs qui peuvent amener le changement, et ils peuvent faire partie d'un processus de "changement de conscience", mais pas nécessairement, enfin le lien ne m'apparait pas aussi évident.

Je pense qu'il y a déjà beaucoup plus de lien entre l'âge et le vécu par rapport à ses remords. Mais du coup, ce que tu définis comme changement de conscience et qui me parait toujours très vague (et si toi-même ne sait pas bien l'expliquer^^) moi j’appellerais ça le murissement de l'humain, on grandit quoi, chaque âge apporte ses nouvelles questions je trouve. Rajoutons le vécu -un merdier sans fin.
 

Mercure

Glandeuse pinéale
Inscrit
24 Juin 2014
Messages
132
Naturellement,
Pour expliquer (sur smartphone en plus) j ai segmenté ( pas assez) et simplifié (trop).
Je suis d'accord avec toi aussi quand tu parles d erreurs, et c'est perceptible en tant que tel un peu au dessus du n2.
Au N3 on sent bien que le mal qu on a fait aux" autres " c est à "Soi" qu on l'a fait. Comme ces petits ongles de bébé qui griffent un visage sans comprendre que c'est le leur. Du coup est-ce encore du mal, ou bien est ce une erreur nécessaire qui fait grandir ? Et la culpabilisation ressentie n est elle pas elle aussi un coup de griffe que l on s inflige et qui participe de ces erreurs ?
Certaines drogues, Méditations, Nde font sentir cela bien mieux que la seule compréhension intellectuelle, pour laquelle mots et concepts manquent.
Amitiés
 

Moonshiner

Alpiniste Kundalini
Inscrit
23 Sept 2013
Messages
518
..Bon, des fois, y a pas le choix:


 

Artisan de Liberté

Elfe Mécanique
Inscrit
22 Déc 2012
Messages
428
Si je peux partager ma vision de la chose de manière personnel et général...

D'abord général: Le monde est violent par essence, c'est le témoin de l'impermanence des choses, c'est le mouvement. Les choses se créaient puis elles éprouvent le temps et finissent par disparaître, puis elles recommencent de nouveau. Nous, on naît, puis on sait qu'on va mourir, on se cherche, on s'agite, on se débat, on fait du mal à soi et aux autres (quasiment toujours sans le savoir) par la vocation qu'a l'ego de tout ramener à lui pour finir par se morfondre sur son sort. On peut finir par oublier que tout un chacun traîne son lot de casseroles et apprend à faire avec. Objectivement j'ai remarqué qu'il arrive souvent que les personnes à qui il arrive les pires choses ne vont pas nécessairement moins bien que les autres (j'entends qu'il n'y a pas de corrélations directes).

De plus avec l'avancée en âge on a tendance à ne plus voir les petites choses du quotidien qui parsèment le monde et qui se trouvent loin des enjeux de convoitises humaines... Ces petites choses constituent la beauté du monde, à mon sens... Elles sont gratuites et à la portée de chacun. Elles sont les garantes d'un bonheur simple et infiniment riche. Après ce sont des choix que nous faisons en fonction de notre état de conscience du moment... Les questions que l'on se pose à 40 ans ne sont nécessairement pas les même qu'à 20 ans même si certains passent une vie à tourner en boucle (si je puis dire) et finissent perclus d'angoisses avec un sentiment amère d'injustice. Le sage gagne en tolérance au fur et à mesure qu'il grandit car il comprend bien vite l'étendue de sa méprise sur le monde et apprend à passer au-dessus. Il comprend alors celle des autres comme le prolongement de la sienne et leur pardonne leurs fautes comme la condition de leur apprentissage.

La culpabilité est un sentiment qu'éprouve les sensibles et les personnes attentionnés. Les rustres ne se rendent pas compte des blessures qu'ils infligent, sinon il ne serait pas rustre. Et les sensibles culpabiliseraient presque de ne pas être rustre. Il y a des gens qui pompent l'air des autres sans sourciller. Je crois par ailleurs qu'il existe un équilibre en dehors de toute compétition où avec l'amour, rien ne paraît insurmontable. La seule compétition valable c'est celle contre son ego qui nous empêche de voir la beauté universelle au profit d'une vision du monde étriquée, fantasmée et fallacieuse...


Ensuite personnel: je fais parti des sensibles, je m'émeus d'avoir écrasé accidentellement un escargot. J'ai beaucoup souffert de la violence du monde et particulièrement de celle des humains que j'ai mis du temps à finir par comprendre. Le mal que je fais, je le fais par maladresse et plutôt que de m'en vouloir je désire profondément faire mieux. On dit que le mieux est l'ennemi du Bien mais entre nous n'avons nous jamais fait le Pire en prêchant le Bien (j'entends notre civilisation humaniste et bien pensante, l'inquisition, l'esclavage et la condition amère de notre monde moderne).

Je suis éternellement insatisfait de ce que je réalise, même si paradoxalement j'ai une haute estime de moi. J'ai longtemps crut que j'avais tout compris (je pense que c'est un sentiment humain) avant de prendre des claques, notamment avec nos amis les champignons. Avec eux, j'ai éprouvé tout ce que je pensais savoir et j'ai finis par admettre qu'on ne sait jamais vraiment. En revanche on peut sentir les choses sans chercher à vouloir les expliquer.

L'amour est ce sentiment qui nous donne la force de pardonner la violence de ce monde que ce soit à notre égard où à celle des autres. Ce sentiment d'être en paix avec soi même et donc avec les autres (ou vice versa) vaut tout l'or du monde car à ce moment précis je pourrais mourir de contentement. Il s'agit juste de recommencer l'exercice chaque jour comme si hier n'avais jamais exister et que demain est encore trop loin pour y penser. Mes trips m'ont transformé les perceptions et je pense que c'est ce qui effraie les gens mais je peux dire qu'aujourd'hui je sais pourquoi une mousse qui pousse sur une fissure de béton manifeste la beauté de l'univers dans toute sa splendeur. Mes douleurs sont toujours là et elle m'accompagne chaque jour, je ne cherche plus à les fuir, je ne désire rien d'autre qu'être là au moment présent peu importe où je suis, ce que je fais, tant que je suis vivant.

Je vis en pleine conscience de mes défauts et de mes qualités (d'ailleurs elles s’entremêlent) avec cette volonté de construire, de préserver et d'aimer au milieu de ce monde qui s'émiette et se régénère perpétuellement, sans volonté, ni tracas. Je continue de me détruire (notamment avec la clope et la sédentarité), mon ego me bassine encore comme à la première heure mais ensemble on forme une belle équipe et il me semble que je l'apprivoise toujours un peu plus. Ma vie n'est donc pas parfaite, les remords y trouvent leur place, ainsi que les frustrations et les déceptions mais tant que je les admets, ils restent à la portée du champ de ma conscience. Ils sont devenus les outils pour bâtir ma liberté. Pour le reste je laisse venir le mouvement et je compose avec ce qu'il m'ait permis de réaliser afin d'éloigner les fantasmes idéalisé qui n'existe que dans mon esprit.

Encore une tartine de plus à mon actif, pardonnez-moi, j'ai du mal à m'en empêcher d'autant que c'est un grand plaisir de traîner sur ce merveilleux forum. Du coup quand je me lance, je ne m'arrête plus. :)

De la paix dans vos cœurs et dans vos vies, du bonheur...
 

Tumbleweed

Sale drogué·e
Inscrit
23 Avr 2014
Messages
781
puki a dit:
Pourquoi il y aurait-il une date de péremption pour s'excuser du mal qu'on a fait à quelqu'un?
Ok, c'est vrai qu'on va souvent s'excuser pour soi, pour sa conscience. Mais ça peut aussi permettre à la personne à qui on a fait du mal de passer à autre chose, si elle est restée bloquée dans l'incompréhension. D'être reconnue comme "victime" en quelque sorte.

Oulah ! Alors là je dois dire que je me suis toujours trouvé un tas de raisons qui m'ont empêchés de franchir le pas, bonnes ou moins bonnes...

- Remuer le passé est-il bénéfique ? Je veux pas faire ressurgir des choses qui étaient enfouies... Quand je repense aux personnes qui m'ont le plus trahies et déçues, je ne sais pas franchement ce que ça me ferait de les voir débouler pour s'excuser, à part peut-être raviver de mauvais souvenirs... Je n'ai plus de rancoeur, mais je veux plus en parler non plus...

- Et si s'excuser faisait véritablement plus de bien à mon ego qu'à la personne concernée ? Et là ça rejoint la question d'Ubik :

Ubik012 a dit:
...mais au final cette démarche n'est-elle pas plus pour toi que pour les autres?
Et pour te répondre en toute honnêteté pour le moment j'ai franchement de la peine à être objectif, j'ai l'impression que les deux s'entremêlent...

- Admettre ses erreurs est une chose, les reconnaître devant autrui en est une autre... surtout à retardement...

- Une certaine fierté mal placée sûrement...

- Peur de "passer pour un con"... ça doit être étrangement perçu de reprendre contact avec quelqu'un qu'on a perdu de vue juste pour s'excuser, non !?

Mais sinon je suis tout à fait d'accord avec toi puki, idéalement on devrait toujours demander pardon pour le mal que l'on a fait...

Mercure a dit:
Au N3 on sent bien que le mal qu on a fait aux" autres " c est à "Soi" qu on l'a fait. Comme ces petits ongles de bébé qui griffent un visage sans comprendre que c'est le leur. Du coup est-ce encore du mal, ou bien est ce une erreur nécessaire qui fait grandir ? Et la culpabilisation ressentie n est elle pas elle aussi un coup de griffe que l on s inflige et qui participe de ces erreurs ?

J'ai tendance à me prendre la tête, mais toi alors tu vas chercher loin... :lol:

Je crois que Moon a raison quand il dit ça :

Moonshiner a dit:
Par contre, regretter, c' est reconnaitre une erreur, et assumer seul cette erreur, porter son poids sur sa conscience, c' est la façon la plus juste de s' en amender.
Si tu as vraiment la culpabilité, tu ne reproduis pas l' erreur. L' erreur est humaine, il faut l' admettre pour apprendre à ne pas la reproduire

Je pense que ça fait du bien de culpabiliser..., même si ça fait mal ! Cela veut juste dire qu'on est humain, non !?

Et enfin :

Artisan de Liberté a dit:
Le monde est violent par essence, c'est le témoin de l'impermanence des choses, c'est le mouvement. Les choses se créaient puis elles éprouvent le temps et finissent par disparaître, puis elles recommencent. Nous, on naît, puis on sait qu'on va mourir, on se cherche, on s'agite, on se débat, on fait du mal à soi et aux autres (quasiment toujours sans le savoir) par la vocation qu' l'ego de tout ramener à lui pour finir par se morfondre sur son sort, on peut finir par oublier que tout un chacun traîne son lot de casserole et apprend à faire avec. Objectivement j'ai remarqué qu'il arrive souvent que les personnes à qui il arrive les pires choses ne vont pas nécessairement moins bien que les autres (j'entends qu'il n'y a pas de corrélations directes). De plus avec l'avancée en âge on a tendance à ne plus voir les petites choses du quotidien qui parsèment le monde et qui se trouvent loin des enjeux de convoitises humaines... Ces petites choses constituent la beauté du monde, à mon sens... Elles sont gratuites et à la portée de chacun. Elles sont les garantes d'un bonheur simple et infiniment riche. Après ce sont des choix que nous faisons en fonction de notre état de conscience du moment... Les questions que l'on se pose à 40 ans ne sont nécessairement pas les même qu'à 20 ans m^me si certains passent une vie à tourner en boucle (si je puis dire) et finissent perclus d'angoisses avec un sentiment amère d'injustice.
La culpabilité est un sentiment qu'éprouve les sensibles et les personnes attentionnés. Les rustres ne se rendent pas compte des blessures qu'ils infligent, sinon il ne serait pas rustre. Et les sensibles culpabiliseraient presque de ne pas être rustre. Il y a des gens qui pompent l'air des autres sans sourciller. Je crois par ailleurs qu'il existe un équilibre en dehors de toute compétition où avec l'amour, rien ne paraît insurmontable. La seule compétition valable c'est celle contre son ego qui nous empêche de voir la beauté universelle au profit d'une vision du monde étriquée, fantasmée et fallacieuse...

Rien d'autre à dire qu'à plussoyer...


Voilà, je tiens quand même à dire que c'est la première fois aujourd'hui depuis que ces remords me travaillent que ma gorge ne se serre pas en y pensant, et vous y êtes tous un peu pour quelque chose...
icon_biggrin.gif
 

Artisan de Liberté

Elfe Mécanique
Inscrit
22 Déc 2012
Messages
428
Voilà, je tiens quand même à dire que c'est la première fois aujourd'hui depuis que ces remords me travaillent que ma gorge ne se serre pas en y pensant, et vous y êtes tous un peu pour quelque chose... :grin:

Moi de lire ça, ça me fait du bien!
 
Haut