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Une petite histoire d'excès

Péridotite

Neurotransmetteur
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26 Déc 2017
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19 décembre 2016, 5 mois après mon premier joint, 3 mois après ma première expérience psychédélique, veille de mes 17 ans, je mange 10 grammes de mes truffes préférées (psylocibes tampanensis). Je vis encore chez mes parents, je passe donc ce voyage dans ma chambre, m'amusant avec mon innocent petit frère entre quelques émouvantes  contemplations du jardin glacé, m'apparaissant comme un décor que Tim Burton aurait pu penser, des arbres nus au squelette tordu, une glace faisant disparaîte le vert des conifères et de l'herbe et un brouillard onirique, dans l'odeur enivrante et la chaleur d'un  feu de bois. 

Le lendemain, après une nuit de 7 heures, rendez vous médicale dans la ville la plus proche où vis ma mère et où je compte passer mon anniversaire. Dans les effets résiduels du voyage de la veille et voulant fêter mes 17 ans, j'oublie les règles imposant un long espacement entre plusieurs prises de psylocibine. Sachant que la même dose que la veille ne ferait aucun effet, je pense à ce moment que 10 grammes seront annulés, je prend donc 20 grammes et trois cafés, seul, pensant retrouver des amis avec qui triper plus tard .
 Après une montée très euphorique et quelques contrariétés, je marche dans des rues plutôt moches pour retrouver mes amis dans un beau parc. A ce moment, je constate que les effets visuels sont plutôt maigres comme je m'y attendais mais je lutte alors contre un puissant flot de questions remettant en doute ce que je fais et ce que je suis, questions auxquels je répondais à répétition à voix haute. J'ai quelques fous rires assez violents. Une fois mes bienveillants amis retrouvés, nous fumons un petit joint de drogue qui m'éclate mais me calme, j'ai beaucoup de mal à discuter. Nous marchons ensuite dans cette ville grise et là, c'est le bad, un profond mal-être entraînant une boucle de pensées noires très douloureuses que se taisent chaque fois qu'une voiture passe: l'issue que mon âme terrorisée projette sur ma perception est un violent impact à l'issue duquel un écran noir m'apaise un instant. Une fois posé, j'avoue à mes amis que je ne me sens pas très bien dans mon assiette, le musicien de la bande me parle alors calmement et nous écoutons ensemble "Jupiter" de la symphonie des planètes en qualité téléphone pas cher en évoquant la beauté de ce titanesque corps céleste (Jupiter). 
Cette discussion me soulage instantanément du tiraillement mortel de mon âme. Le reste du trip était très sympa, je ris, bavarde et ressens une forme de sagesse à laquelle la route de l'excès m'a mené. Nous allons jouer au billard dans la cave d'un bar, la lumière est bonne, je  papote beaucoup mais reste un peu sonné par la violence du bad. J'ai souvent repensé à ce jour où j'ai voulu mourrir, mon esprit en est ressorti abimé et après cette quinzaine de jours où j'ai quand même refait un petit trip de truffes et pris quelques fois du lsd (ce qui n'est pas une fréquence de consommation recommandable), je me suis imposé une longue abstinence dont je suis ressorti reconstruit (mais non sans mal). 
Voilà pourquoi, une fois de plus, pour ceux qui ont encore des doutes, il faut:
- respecter les dosages (surtout avec les truffes dont le dosage est particuliers et strictement limité à un seuil au delà duquel le bad est presque assuré).
- respecter l'espacement entre plusieurs trips (idéalement deux semaines, temps d'annulation de la tolérance pour LSD et psylocibine)
- idéalement éviter de se droguer pendant l'adolescence. Même si je comprend qu'on ait la flemme d'attendre d'être plus vieux, c'est un coup à amplifier les maux de l'adolescence, mieux vaut commencer sa vie sans trop de noeuds dans la tête. 

C'est mon premier post mais ne pensez pas qu'il m'arrive de telles broutilles tout les quatres matins, je trouvais que cette histoire pouvait être pertinente dans l'idée de raconter ce qui peut arriver de pas très rigolo avec nos amis les drogues psychédéliques.
 
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