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Une approche rituelle du trip

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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17 Sept 2011
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J'ai trop trippé en voulant juste passer un bon moment entre amis, mais sans trop savoir par quel bout prendre l'expérience, comment m'y préparer, voire en la repoussant par automatisme défensif.

Albert Hofmann l'explique très bien, le trip est une extériorisation du mental, faisant de notre environnement un miroir de l'âme. Nous interprétons ce que nous vivons symboliquement, en regard à nos combats et délires intérieurs. Tripper devient donc une introspection non plus seulement solitaire, mais extériorisée, vécue à travers l'environnement qui n'est plus qu'un décor pour ce processus.

Dès lors, on peut se retrouver à communiquer aux autres mais à ne pas entendre ce qu'ils veulent dire, entendre seulement ce qui va dans le sens de notre trip. Tripper est donc une expérience presque solitaire bien qu'elle se vive souvent au milieu d'autres personnes. C'est pour cela qu'on dit d'une personne en plein trip, qu'elle est "dans son monde".

Dès lors, tripper en groupe au LSD, avec une équipe de gens de confiance, devient surtout une promesse que chacun soit surtout pour les autres un moyen d'explorer positivement ce monde intérieur extériorisé. Leur image éveillera des symboles positifs, tandis que se sentir seul, abandonné par ses amis, peut faire prendre un mauvais tournant dans l'expérience.

On peut également soi-même se créer ses ancres pour se rappeler que l'on trippe et relativiser, ou pour se redonner des directions. Des petits panneaux écrits soi-même, voire par ses amis, que l'on glisse dans ses poches ou qu'on attache autour d'un collier, ou dans le décor (s'il peut servir aux autres sans les faire partir en live, tant mieux).

Tripper ensemble, avaler ce carton au même moment, c'est se promettre d'accepter cette mise à nu des autres, d'être là positivement pour eux. On sera néanmoins chacun dans notre monde, mais l'on pourra se rappeler de ça ensemble, d'une façon ou d'une autre, ou être malgré soi des repères positifs pour les autres, selon le dosage.

Une approche radicale du trip serait donc de prendre une dose que l'on sait forte, si on a cet objectif de partir dans une aventure qu'on saura éprouvante, mais positive, à condition de savoir qu'on le fait dans les bonnes conditions, avec le bon état d'esprit, en ayant réduit les risques à leur maximum.

Jouer avec la symbolique, préparer son environnement si on le peut, à base de trésors placés ça et là pour soi et les autres, de message mystérieux, etc. Cela peut rendre l'expérience unique. Mais il vaut mieux savoir à la base si l'on veut prendre le risque de la surprise, si on s'y sent prêt, et si on est sûr que les autres feront des surprises qui emmènent vers de belles choses et qui ne nous font ni tourner en bourrique, ni partir en couille totale.

J'ai le souvenir très amusant d'une randonnée psychédélique où, trouvant par hasard avec mes compagnons des inscriptions rigolotes sur une route goudronnée, mon ami crut ses messages spécifiquement adressés à lui-même. Voilà un exemple de la logique à l’œuvre.
 
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l'ancien

Elfe Mécanique
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24 Juin 2016
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Quand j'entends rituel j'entends sitter expérimenté.

Un sitter qui a déjà consommé, bad trippé, qui sait. Quelqu'un qui va rester parfaitement sobre et qui va gérer les interactions entre les uns et les autres. Quand tu es bien parti et que quelqu'un s'en prend à toi, même par gentillesse, parce qu'il est dans un trip love, de confession ou que la personne veut absolument te parler et te toucher alors que toi tu veux juste faire autre chose. S'il n'y a pas un sitter pour arbitrer ça peut vite dégénérer.

Le sitter peut fixer des objectifs, des actions à réaliser en groupe, ce peut être des mouvements, des jeux, des musiques, des danses, des paroles à prononcer. Un rite. Comme il en existe pour la liane, le bois, en fait comme il en existe pour toutes les drogues traditionnelles, de la salvia au cannabis, sauf qu'ici plus personne ne les connait.

En prenant du LSD il faudra emprunter un rite ou en inventer un. La plupart du temps, il faudra "bricoler". Si nous désirons un rite bien laïc et déconnecté de toute coloration culturelle patriarcale, il va falloir être super super inventif.

Quand il existe des rites vieux de plusieurs siècles, comme pour le bois, la liane, le cannabis et que l'exotisme est une seconde nature, il ne faut pas hésiter. Des pratiques peuvent être transposées à une prise de LSD encadrée et ritualisée. Le rituel du miroir par exemple... sous LSD... bien encadré évidemment, avec un sitter apte à percevoir si le sujet est prêt, ça doit mettre sur orbite le dernier des récalcitrants. Ou encore jouer d'instruments de musique simples, comme d'une guimbarde, d'une percussion. Danser, à tour de rôle, au milieu des autres en cercle. Il faut un programme, des étapes. Une conclusion. Un but. Un sens.

Quand j'entends rituel j'entends gravité et solennité. Respect. Humilité. Traditions. Bien sûr, je suis un vieux con de droite, après avoir été longtemps un jeune con de gauche.
 
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Ghikal

Glandeuse pinéale
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4 Août 2016
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Justement parce qu'on projette notre inconscient a vitesse grand V sur l'extérieur lorsque l'on trippe, Stan Grof recommande de toujours tripper les yeux fermés et essayer de tout accepter ce qu'il se passe en coupant au minimum la plongée dans son monde intérieur. Ça permet de diminuer l'incidence des flashbacks apparemment.
 

Skiff

Glandeuse pinéale
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4 Oct 2013
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Les rituels sont effectivement très utiles quand on trip, notamment pour le début et la fin de trip imo. Au delà des rituels personnels qu'on peut instaurer dans ses prises pour se programmer, en groupe quand on connait bien ses compagnons je conseille le massage crânien ( que ce soit pendant la montée ou pendant le trip lui-même ). Les premiers moments peuvent être bizarres mais le malaise dure pas.
Le masseur est assis, les jambes écartées. Le massé prend place dans cet espace. Faut vouloir être rassurant : " détends toi ", " laisse moi diriger ta tête ", " voilààà on est bien ", ça se fait au feeling mais sous trip tu ressens bien ces moments ou la personne que tu accueilles en ton sein accepte de se détendre ( c'est salement symbolique ). Et là le masseur masse.. en dirigeant la tête doucement si y'a la musique, en la faisant danser sur le rythme par exemple. Sous psytrance les visus qu'on peut avoir quand on se laisse masser les yeux fermés c'est magnifique !
Y'a des gens qui préfèrent qu'on masse les tempes, ou qu'on joue avec leurs cheveux, bref faut être à l'écoute et pas avoir peur de se parler :)

Depuis qu'on a instauré ça mon petit groupe de trip ça a changé les dynamiques entre nous, y'a moins de hiérarchie en dehors et dans le trip et c'est un super moyen de se connecter physiquement avec des gens qu'on aime - ce qu'on fait trop peu -. Le rapport masseur/massé c'est un rapport de vases communicants et au final les deux en sortent énergisés !
 

Plante Verte

Alpiniste Kundalini
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9 Nov 2014
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mon ami crut ses messages spécifiquement adressés à lui-même

D'une manière ton ami à raison.
La croyance est un pouvoir de création qui structure notre réalité. Le LSD développe ce pouvoir comme tu l'as toi-même souligné. Croire est un pouvoir démentiel, et nous n'y avons plus accès. Car les croyances sont à les couches profonde de la conscience (juste à côté des trucs que tu veux pas voir), du coup comme on veut pas le voir bah, on à plus accès à cette option. Mais en temps normal on crée le monde autour de nous comme on le souhaite. Enfin bon les temps normaux sont révolus c'est bien pour ça qu'on se défonce non ? Enfin moi je me défonce pour ça. Pour retrouver le pouvoir magique.

Allez pimprenelle viens avec moi dans le monde des lutins.

Ouais pour moi les rites se créent spontanéments en fonction des pensées qui me traversent. Je suis l'aventurier fougueux qui descend la vallée des crépitements, puis je remonte en un sursaut dans l'apogée d'un cri de douleur. Des rites préconçus ? Ouais c'est bien pour créer le cadre d'une société. Mais notre société n'encadre pas ces pratiques alors quoi du coup on crée une secte ? Les cadres se créent d'eux même, il est défini par la bave des être qui se sont liquéfié le plus loin, par les extrêmes opposés se définissent un centre qui selon moi devient l'idéal.

Le LSD, la défonce, tout ça, pour moi c'est full flow, instant présent yolo, la peur l'inconnu le mystère... Pas de rituel, pas de garde fou ! Moi issu d'une société que je méprise je n'ai pas la prétention d'être capable d'en créer une meilleure, en revanche je suis OP pour tout déstructurer, et faire confiance en l'infini pour que la forme que je prenne soi celle qui soit juste.

Be water my friend
- Bruce Lee
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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24 Juin 2016
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Excellentissime Plante Verte.

Si on veut pratiquer un rite, qui est une voie d'accès à l'esprit, il faut se méfier des rites inventés et spontanés. Ils viennent de l'ego, ils viennent de soi et le rite qu'on pratique en devient un rituel de soi, par soi, pour soi. En se référant à une tradition, il est nécessaire d'abandonner une partie de soi, par le biais de la foi, de la hiéarchie. Le rite est accompli en hommage aux ancêtres, aux Dieux, aux Rois. Le rite fait entrer dans une société, c'est un signe d'appartenance à quelque chose. Il faut que ce quelque chose existe préalablement, qu'il soit codifié, on ne peut pas prétendre inventer un rite au fur et à mesure, complètement déconnecté de tout héritage.

Ou alors, c'est tout à fait possible, le mot "rite" lui aussi a succombé à la novlangue et a changé de sens.

Je vois plus les choses comme Plante Verte, en mode absolu, dans l'absorbtion de l'instant présent, vigilant à ce qui pourrait se découvrir encore, ou alors, comme je le fais aussi, en mode relatif, je m'en remets à un rite traditionnel millénaire très codifié, limite minuté. Je ne vois pas comment réconcilier absence d'héritage et rite.
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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17 Sept 2011
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Je ne me rattache pas à une tradition bien sûr, c'est dans l'optique de s'approprier l'expérience. C'est assez personnel en fait. Je n'arrive pas à lâcher prise, ou très rarement (tellement que les fois où je l'ai fait, ça a été des expériences démentielles). Je pense qu'en ritualisant ainsi, je pourrais mieux y arriver.
 

Loadz

Elfe Mécanique
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14 Fev 2013
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Sludge a dit:
Je ne me rattache pas à une tradition bien sûr, c'est dans l'optique de s'approprier l'expérience. C'est assez personnel en fait. Je n'arrive pas à lâcher prise, ou très rarement (tellement que les fois où je l'ai fait, ça a été des expériences démentielles). Je pense qu'en ritualisant ainsi, je pourrais mieux y arriver.

Si tu veux tenter de lâcher prise, je pense qu'il faut plutôt que tu diminues "une équipe de personne de confiance" par "une seule personne de confiance".
Je trouve ça impossible de réussir à lâcher prise dans un trip en groupe. Il se passe trop de choses pour se lâcher, il y a toujours quelqu'un qui te ramène à la réalité en parlant, en faisant un geste, une connerie, peu importe. Il se passe déjà tellement de choses -en nous- que ce que les autres renvoient devient compliqué à gérer en plus quand même.

Tu avais justement commenté un de mes TR où j'avais justement réussi à lacher prise, ne plus penser à rien, et me laisser absorber par le trip. C'était il y a un an tout pile et c'était la première fois que je réussissais à lâcher prise totalement sous LSD, je m'en rappelle encore ça m'a tellement marqué comme soirée. C'était avec une personne de confiance, ca ne se serait jamais produit avec quelqu'un d'autre.
(Peut-être que seul aussi... mais j'ai tenté l'expérience une fois, plus jamais)

Avec un très bon ami que je connais depuis des années, j'ai beau avoir passé x trips avec, on a jamais lacher prise un seul moment. Juste impossible.

Donc il faut surement choisir la bonne personne, celle qui va vraiment dans la même direction que toi. Prévoir peut-être quelques trucs à l'avance, mais pas tout ritualiser dans les moins faits et gestes.
Du genre a H+1 on fait ça, H+2 on se couche, etc. Se laisser border, calmement, sans prévoir tout de fond en comble me semble plus propice à se laisser partir.
Après c'est mon point de vue et mon ressenti, on est tous différents, pour d'autres il faut peut-être prévoir au contraire ou faire les choses différemment. ^^
 

Trickster

Holofractale de l'hypervérité
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13 Oct 2015
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Je suis pas sur d'avoir bien saisi le propos du topic mais bon :

Sludge a dit:
Albert Hofmann l'explique très bien, le trip est une extériorisation du mental, faisant de notre environnement un miroir de l'âme. Nous interprétons ce que nous vivons symboliquement, en regard à nos combats et délires intérieurs. Tripper devient donc une introspection non plus seulement solitaire, mais extériorisée, vécue à travers l'environnement qui n'est plus qu'un décor pour ce processus.

Dès lors, on peut se retrouver à communiquer aux autres mais à ne pas entendre ce qu'ils veulent dire, entendre seulement ce qui va dans le sens de notre trip. Tripper est donc une expérience presque solitaire bien qu'elle se vive souvent au milieu d'autres personnes. C'est pour cela qu'on dit d'une personne en plein trip, qu'elle est "dans son monde".

C'est bien pour ça que triper seul (désolé les apôtres de la RDR) est il me semble le meilleur moyen de pleinement profiter de l'expérience, si le but de celle-ci est de totalement lâcher prise et donc de vivre un moment exceptionnel. C'est vrai que c'est toujours plus agréable de triper avec un ami de confiance mais ce n'est pas forcement obligatoire -si on ne prend pas en compte les règles de bases de la RDR-, c'est là que se faire des petits rituels perso avant chaque gros trip peut s'avérer très utile, non seulement ça rassure mais je pense que ça prépare aussi ton corps et ton cerveau à mieux accepter et appréhender l'expérience qui va suivre. Un peu comme quand tu sens le poulet rôti qui tu t'apprêtes à bouffer et que ton estomac se prépare donc à recevoir son poulet :mrgreen: (désolé pour la comparaison douteuse).

Après chacun à sa manière de voir et d'utiliser les psychédéliques mais je suis assez d'accord avec Mckenna quand il dit que que pour pleinement profiter des champignons par exemple, il faut s'avaler 5g, seul, dans le noir (à ne pas reproduire à la maison bien sûr) et accepter l'expérience pour le meilleur et le pire. Dans ces cas là je pense qu'une bonne préparation et quelques rituelles perso pour se rassurer sont bien plus efficaces qu'un sitter qui risque plus de te déranger qu'autre chose.

Un trip c'est personnel, c'est une fois qu'on y a bien réfléchi et qu'on l'a bien intégré que ça devient intéressant d'en parler avec d'autres je trouve.

Mais bon les psychédéliques ne sont malheureusement pas une science exacte, tu peux aussi vivre des moments incroyables avec des SS plus que douteux et entouré de plusieurs personnes que tu ne connais pas.
 
D

Dreamea

Invité
Mais bon les psychédéliques ne sont malheureusement pas une science exacte, tu peux aussi vivre des moments incroyables avec des SS plus que douteux et entouré de plusieurs personnes que tu ne connais pas.
Exemple : les teufs, rien de tel qu'une bonne transe pour lâcher prise. Après malheureusement c'est pas un état systématique de la prise de psychédéliques en teuf.
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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Éleusis a dit:
C'est bien pour ça que triper seul (désolé les apôtres de la RDR) est il me semble le meilleur moyen de pleinement profiter de l'expérience, si le but de celle-ci est de totalement lâcher prise et donc de vivre un moment exceptionnel.

Effectivement, comme la méditation par exemple. Méditation que tu as normalement apprise en groupe, guidé, avant de te lancer tout seul. Avec pour conséquence que lors de vécu de phases communes à tous, nous pouvons nous enrichir de l'expérience de nos aînés. 95% de l'expérience est par nature solo et freestyle, c'est quelque chose qui nous appartient, qui vient de notre histoire personnelle, de notre relation avec notre corps, de notre chimie personnelle. Pourtant tous nous vivons des phases identifiables, montée, plateau, descente, tous nous décrivons des expériences assez similaires, la cocaïne ne fait pas à l'un l'effet que le LSD ferait à un autre. C'est dans ces moments clefs facilement reconnaissables qu'il est possible d'acquérir assez de vigilance pour pratiquer un rituel.

Un rituel c'est une corde de rappel, cela fait travailler la vigilance, la mémoire, la concentration, des exercices qui peuvent se révéler jouissifs et instructifs, introspectifs. Il faut mettre de l'ordre dans ses idées et dans ses gestes, il faut se poser, ramener ses pensées, se rencentrer. Le rituel a un ordre, un début, une fin, des étapes. Dessus je peux poser mon esprit et mon corps agités par la drogue, je peux les laisser se faire hâpper par le ronron monotone du rite. De là, peuvent naitre des sentiments de plénitude, d'accomplissement, de reliaison. Nous pouvons ressentir le plaisir d'accomplir le rite à la perfection, comme un kata, un geste technique, (conduire ?) répété jusqu'à complète intégration, nous ne devenons plus qu'un avec le rite, ou d'une autre perspective, nous nous effaçons devant lui. Je parle de conduire parce que beaucoup ont fait cette expérience rituelle de la "conduite automatique", quand le trajet est si connu, les coups de freins et coups de volants si précis et si parfait que ça conduit tout seul à la maison et qu'à cause de notre manque de vigilance, c'est comme si nous avions manqué un épisode et que la voiture avait conduit toute seule, "quoi ? je suis déjà là ?", vous voyez ce que je veux dire ?

Donc, en ce qui me concerne, imo, on ne le dira jamais assez, le rite est un bon moyen de pratiquer la vigilance.

Edit : osons plus. Nous apprenons à conduire en groupe, nous suivons un rite, nous nous soumettons à une hiéarchie, une autorité. Certains pendant 2 ans ont un "sitter". Pour tous, les premières années sont soumises à des restrictions. Puis nous prenons notre autonomie sur les routes. Nous roulons tout seul. Longtemps. Vite. Trop vite. Les rites (code de la route, stop, priorité à droite, feu orange cramoisi) sont peu à peu oubliés, transgressés, ou, au contraire, sont en tous temps respectés.
 

Plante Verte

Alpiniste Kundalini
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Éleusis a dit:
C'est bien pour ça que triper seul (désolé les apôtres de la RDR) est il me semble le meilleur moyen de pleinement profiter de l'expérience

Alors pour moi oui et non. Oui parce-que comme tu l'as dit on se sentiras moins gêné par l'entourage. Et à la fois non parce-que il y à un moment il faut être en mesure de se confronter à l'autre. Car tout seul on à vite fait de mettre en place nos mécanismes de refoulements pour vivre juste dans le monde parfait que l'on se créée, tandis que la force d'un groupe c'est justement de te remettre dans la gueule ce que tu croyais pouvoir ignorer en toi sans soucis. Les autres sont des miroirs qui te mettent à nu. Mais aussi peuvent t'envoyer des énergies que tu n'attendais pas, qui te gênent, et ce n'est qu'en se confrontant à ces sensations que tu apprendras des choses.

Du coup je ne remet pas en question l'utilité de se percher tout seul, et je pense que l'on peut arriver à trouver juste en soi les mêmes noeuds que l'on trouverait avec n'importe quel groupe, mais de manière plus facilement refoulable ou moins prononcée (d'où l'intérêt de prendre des grosses doses en solitaire).

Vivre une expérience trop positive avec les psychédéliques peut aussi être dangereux sur le long terme, car ça veut dire que l'on maîtrise parfaitement sa névrose, que l'on cache astucieusement tous ses conflits intérieurs, et ce confort risque de se transformer en douce illusion jusqu'au jour ou BAM ni vu ni connu maladie, accident, gros choc, qui sera difficile à assimiler.

Quand tu vis des choses bizarre avec d'autres gens sous psyché, difficulté à lâcher-prise, sentiment de gêne, je pense que c'est vraiment le moment de se poser tranquillement et d'y réfléchir. De faire une introspection honnête et sobre. Eh oui il y à des choses qui sont difficiles à voir, et plus on soulève des couches, plus les vérités sont crues et parfois difficile à avaler. Mais ce n'est qu'une fois que l'on à parfaitement fait sortir les choses que l'on se rend compte à quel point ce qui nous semblait horrible était en fait rien que le petit instant de douleur nécessaire à retirer l'épine, qui laisse place à une liberté tellement immense derrière.

Le gros soucis aussi c'est que beaucoup de gens vont vivre des trucs qu'ils vont ensuite mettre sur le dos de la substance. Genre "ouais mais c'est un hallucinogène, donc c'était que des hallucinations". Ca c'est triste car c'est la pire façon de refouler une expérience qui aurait pu être pleins d'enseignements. C'est souvent le cas lorsque tu entretiens des relation particulièrement toxique et que tu t'en rends comptes qu'une fois trippé de la manière dont tu pompes ou te laisse pomper de l'énergie par les autres (souvent c'est vécu de manière ultra-dramatique ou juste hyper génante). Que ça se dissipe une fois redescendu et que tu n'as aucune idée de comment réagir, alors dans le doute tu balances tout à la poubelle en espérant oublier. C'est juste l'occasion de comprendre un mécanisme, et d'ailleurs souvent si on en trouve la raison on comprend pourquoi on était comme ça et on se pardonne instantanément car au final c'était pas si grave compte-tenu de l'apprentissage qui en ressort.

Bon je simplifie un peu tout mais j'espère avoir été clair sur mon avis.
 

Trickster

Holofractale de l'hypervérité
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C'est clair et je suis d'accord avec toi sur certains points mais

Plante Verte a dit:
tout seul on à vite fait de mettre en place nos mécanismes de refoulements pour vivre juste dans le monde parfait que l'on se créée, tandis que la force d'un groupe c'est justement de te remettre dans la gueule ce que tu croyais pouvoir ignorer en toi sans soucis. Les autres sont des miroirs qui te mettent à nu. Mais aussi peuvent t'envoyer des énergies que tu n'attendais pas, qui te gênent, et ce n'est qu'en se confrontant à ces sensations que tu apprendras des choses.

Du coup je ne remet pas en question l'utilité de se percher tout seul, et je pense que l'on peut arriver à trouver juste en soi les mêmes noeuds que l'on trouverait avec n'importe quel groupe, mais de manière plus facilement refoulable ou moins prononcée (d'où l'intérêt de prendre des grosses doses en solitaire).

Justement on oublie un peu trop souvent de parler de l'importance des doses. Les "heroic doses", quelques soit le psyché sont rarement des expériences qu'on peut qualifier de faciles ou d’agréables à vivre, malgré tous ce que ça peut apporter. Je trouve justement que prendre de grosses doses en solo est bien plus "formateur" et intéressant puisque les mécanismes de refoulement n’existent tout simplement plus, il y a un moment où la molécule prend le dessus et tu n'as pas d'autres choix que d'encaisser, pour le meilleur et le pire.

Mais je suis d'accord avec toi, prendre des doses normales et se confronter aux autres et tout ce que ça implique est toujours une expérience enrichissante, mais en faite pour moi ça n'a rien à voir, c'est deux exercices totalement différents.

Plante Verte a dit:
Le gros soucis aussi c'est que beaucoup de gens vont vivre des trucs qu'ils vont ensuite mettre sur le dos de la substance. Genre "ouais mais c'est un hallucinogène, donc c'était que des hallucinations". Ca c'est triste car c'est la pire façon de refouler une expérience qui aurait pu être pleins d'enseignements.

T'oublis juste un truc, c'est que les psychédéliques sont des outils et chacun les utilise comme il le souhaite. Y'a plein de gens qui vont triper des centaines de fois sans jamais rechercher à en faire des expériences spirituelles et si ça leur va comme ça tant mieux pour eux. A l'inverse t'as le mec persuadé que les psyché vont changer sa vie et qui se lance dans des quêtes mystiques en prenant n'importe quoi et c'est pas pour ça qu'il va mieux comprendre ses trips que celui qui en prend pour le fun.

Avec les psyché et les expériences qui en découlent on reste quand même dans la croyance pour le moment, ça me choque pas que certains ne préfèrent y voir que des hallu marrantes et des pensées à la con, même si j'avoue que j'ai du mal à comprendre :mrgreen:

 

Plante Verte

Alpiniste Kundalini
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Mais je suis d'accord avec toi, prendre des doses normales et se confronter aux autres et tout ce que ça implique est toujours une expérience enrichissante, mais en faite pour moi ça n'a rien à voir, c'est deux exercices totalement différents.
Ouais bah on est d'accord.
T'oublis juste un truc, c'est que les psychédéliques sont des outils et chacun les utilise comme il le souhaite[..]
Ah oui bien-sûr chacun fait comme il veut, mais je pense personnellement que tripper intensément et à de multiples reprises sans en tirer d'enseignements est peut-être dangereux pour la santé mentale. Parce-que tôt ou tard dans la vie certaines choses te tombent dessus, d'une manière ou d'une autre. Mais je ne juge pas les pratiques des uns et des autres, chacun dispose de sa vie comme il l'entend.
 

patoulachi

Neurotransmetteur
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4 Nov 2016
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Plante Verte a dit:
D'une manière ton ami à raison.
La croyance est un pouvoir de création qui structure notre réalité. Le LSD développe ce pouvoir comme tu l'as toi-même souligné. Croire est un pouvoir démentiel, et nous n'y avons plus accès. Car les croyances sont à les couches profonde de la conscience (juste à côté des trucs que tu veux pas voir), du coup comme on veut pas le voir bah, on à plus accès à cette option. Mais en temps normal on crée le monde autour de nous comme on le souhaite. Enfin bon les temps normaux sont révolus c'est bien pour ça qu'on se défonce non ? Enfin moi je me défonce pour ça. Pour retrouver le pouvoir magique.

Allez pimprenelle viens avec moi dans le monde des lutins.
...

Que cela fait plaisir à lire quelqu'un qui met des mots sur ce que je ressent!

Je voudrais rajouter à la croyance, l'imagination pure, infantile, naïve d'une certaine manière.
Naïve non pas au sens péjoratif mais plutôt au sens lâcher prise bien compris.

Merci :)
 
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