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Trip or treat 1 - Introduction

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Deleted-1

Invité
Trip or treat - INTRODUCTION

Si le réel est ce qui nous est inaccessible, alors la réalité se définirait comme l’ensemble des perceptions et interprétations constituant le monde subjectif d'un individu, à partir de ses sensations objectives. La réalité propre à chaque esprit dépend donc de la qualité de ses sens, de sa sensibilité, des représentations qu’il se fait de l'aspect des choses, de ce qu'il perçoit du réel, et de sa capacité à comprendre la vie comme une énigme, comme un problème de la connaissance. La base de toute démarche philosophique et introspective étant de s'avouer que l'on ne sait rien, de là la connaissance permet de se représenter ses affects en les nommant justement, afin de se les approprier et d'ainsi limiter ses confusions mentales, et les angoisses associées. Une connaissance appropriée et nuancée de ses affects offre la possibilité de saisir ses ressentis sans les questionner, sans les analyser, et sans les ruminer, en se les représentant adéquatement selon les situations rencontrées. Il s'agit de définir ce que l'on éprouve par une idée globale ou un concept général que l'on a fait sien, ce qui évite ainsi d'appréhender et intellectualiser ses sentiments et émotions, parce que l'on ne les reconnaitrait pas. Savoir qui l'on est et ce que l'on vaut permet de ne pas se laisser influencer par les évènements extérieurs, et d'ainsi s'estimer de manière inconditionnelle, c'est à dire sans dépendre de son environnement, de l'approbation des gens autour de nous. Mais pour cela, il faut apprendre à se faire liberté.

Et ce n'est pas évident.

L’altération de sa conscience modifie la façon dont on se voit, mais aussi les perceptions que l’on a de la réalité, et perturbe l’impression que l’on se fait habituellement de l’espace, donc du temps. A l’échelle d’un trip, cette distorsion temporelle fait revivre à différentes échelles des boucles macros et microscopiques à l’individu, dans la confusion émotionnelle et mentale de l’expérience de la transe. Naturellement, l’esprit associe et dissocie ses perceptions du réel, et clive certaines parties de lui-même, refoulant et déniant ainsi quelques instincts, fantasmes et passions indésirables en soi (d'après sa morale). La dissociation au delà du sentiment d’ambivalence, dans ses deux extrêmes que sont l’attention exacerbée ou l’inattention des plus phasée, permet de vivre des états de concentration et d'extra-lucidité lorsque l’on à l’impression de tout comprendre, ou au contraire d’intense confusion quand on a dissolu son ego et que sa personnalité apparait comme sans identité distincte.

Le Tr fictif à venir aborde dans cinq parties et d’après différents affects cette alternance d'états contraires et opposés, lorsque l'esprit se clive verticalement (déni) ou horizontalement (refoulement), ou bien lorsqu'il associe ou dissocie différents matériaux psychiques, pour n'être attentionné que sur certains affects, sur certaines idées, et donc uniquement focalisé sur certaines pensées et ressentis agréables ou pas au psychonaut. Il sera aussi question de s'intéresser aux intuitions pouvant émerger de ces états de transe, lorsque entre deux états de confusion, une révélation tant désirée surgit de nul part, et nous reconnecte à notre univers, à notre être et à notre nature la plus intime, en donnant du sens au magma bouillant au plus profond de son esprit, quand la drogue a exacerbée ses émotions et ses sensations.

Se droguer, c'est vouloir changer

Nous allons donc de nouveau s'aventurer dans l'expérience de vie/mort/renaissance, lorsque l’usager expérimente son nihil en rejouant le scénario traumatique de sa naissance, dans une résurgence et une reviviscence de ses angoisses passées. Le travail introspectif partira de faits concrets, de choses du quotidien qui nous font cogiter, pour remonter le fil de nos pensées via l'affect de culpabilité, et ainsi en faisant tomber quelques masques, pourquoi pas retracer un parcours de vie propre à chacun en renouant avec son enfant intérieur, jusqu'à sa honte la plus intime, celle que personne n'ose voir et s'avouer au fond de lui, pour ne pas mourir de lui-même, dans une perte d'ego totale.

Par le biais du concept de narcissisme, nous verrons plus en détail à quoi peut correspondre cette perte d'ego, en la mettant en perspective avec le point nodal de son sentiment d'existence, c'est à dire la dernière illusion de soi avant la chute finale dans son propre néant, ce point momentanée de non retour, de désillusion absolue, parce que si certaines vérités peuvent transformer un être au plus profond de lui-même...reste à savoir si cela lui est profitable, et c'est pour cela que nous terminerons par une mise en perspective de toutes ces thématiques afin de se questionner sur l’utilité de se démonter la tête, avec le risque de se cramer l'esprit. Pour éviter de tomber dans le nihilisme suite à un abus de drogue, nous nous questionnerons afin de voir si remettre en cause quelques valeurs en consommant des prods, ne permettrait pas justement de s'en trouver de nouvelles, plus appropriées à sa manière d'être propre, peut être pas choisie mais au mieux assumée.​

Bonne lecture et bonne année 2018 :​

 
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