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[TRUFFES HOLLANDIA - 6 et 9g] Nouveau Monde et De l’apprentissage d'être guide

BigPeat

Neurotransmetteur
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22 Déc 2012
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Bien bonnes salutations,

Voici le TR de moi-même (Jean) et de Léa, ma copine. Le TR est donc divisé en deux parties. La sienne : "Nouveau Monde", et la mienne "De l'apprentissage d'être guide".
Qu'avons nous pris? des truffes hallucinogènes hollandia. 9gr pour elle (première expérience) et 6 gr pour moi (quatrième expérience).
Où, quand,? Chez moi et dehors, hier. Temps et chaleur agréable, rien de stressant en vue, une journée qui c'était très bien passée. Entre deux personnes qui s'aiment et se font pleinement confiance.

Bonne lecture, nous espérons que notre contribution sera utile et surtout agréable à lire :D


Léa, « Nouveau Monde »

Tout d’abord, l’expérience que je vais raconter n’a strictement aucun sens et aucune répercussion pour tous ceux qui ne l’on pas vécus. Lire mon aventure n’aidera pas le moins du monde à comprendre ce que j’ai vécu. Les dessins et la musique auraient bien mieux retranscris mon expérience que le texte. Mais écrire est pour moi le moyen le plus facile, du moins pour l’instant d’extérioriser un peu ce qu’il me reste de ce voyage insaisissable.
16h40 : Nous commençons à prendre les champis. Jean en prend 6g. J’en prend 9g.
17h : Aucun effet, nous sortons.
17h20 : Les premiers effets commencent à apparaître, je marche sur la place, mon champs de vision s’élargit l’espace d’un instant.Je trouve la ville belle.


17h30 : Les effet s’amplifient. J’ai l’impression d’être portée et dirigée par une force surnaturelle, comme si tous les éléments autour de moi étaient aimantés. Mon bras qui descend est attiré par cet aimant, tout comme ma jambe qui se lève. « Asseyons-nous là »,ai-je dis à Jean à la vue d’un banc dont les assises étaient inondées de pluies. Perspicacement, mon regard a directement saisi le seul endroit sec de la rangée de bancs en bois.« Asseyons-nous là », dire cette phrase me procure une grande satisfaction. Je suis de bonne humeur, guillerette,c’est le terme.  Je sens que Jean me suis, qu’il s’assoit et c’est comme si j’avais eu une grande initiative en le poussant à s’asseoir. Je remarque qu’un homme regarde mes chaussures, d’un mauvais œil. Ça m’interloque un peu mais je passe vite outre. Peu à peu,  je commence à perdre la notion d’intensité de la parole, incapable de savoir si je parle fort ou non. Beaucoup de fous rires dans la discussion avec Jean.Lui, il commence déjà à percevoir des formes en fermant ses yeux. Moi pas encore mais je suis joyeuse et confiante. Je commence à sentir cette chose, cette force qui m’enveloppe et qui atteint puis se dilue peu à peu dans ma tête.
Après nous être relevés, nous croisons une connaissance, encore très consciente même si je ne la vois pas sur le moment, elle s’arrête pour me dire bonjour. Je suis capable de lui répondre et réalise très bien que je dois faire attention car je suis sous champi.
J’entends un téléphone sonné mais les sons commencent à se mélanger, je pensais que c’était celui de Jean, faux.

Nous nous asseyons de nouveau sur un banc. C’est à partir de ce moment là que l’effet monte vraiment. Je me vois regardé ma montre sans arrêt. Je crois qu’il était 17h55, j’avais hâte que les aiguilles atteignent 18h. Je ne sais pas pourquoi 18h, mais j’étais persuadé qu’à 18h il y a allait se passer quelque chose d’important. Je ne regarde pas les gens, j’observe essentiellement leurs chaussures qui passent, leurs pas rapides. Des talons vernies, des baskets décolorées, des tongs plastifiés. Tout se différencient, tout s’éloigne à la fois.« Les gens ». Ils ont tous l’air pressés et déterminés à atteindre l’endroit où ils vont. Je ne comprend pas pourquoi, peu à peu je perd le sens de leurs actions et me détache de cette masse. Voilà  je ne sais pas, je ne sais pas où je vais alors j’attends à côté de Jean. Des fois ne parlant pas, des fois oui,j’ai peur qu’on nous remarque. A la fois j’ai envie de rester là, mais à la fois ce monde m’oppresse. Je me sens épiée. Nous décidons donc de bouger.
Là, nous marchons d’un pas pressé dans une rue ensoleillé pour trouver un endroit calme. Je me rappelle avoir dit à Jean qu’il  y avait trop de soleil et trop de monde encore sur la place des Tonettes.Il voulait m’aider,m’apaiser. Je ne souhaitais pas lui tenir la main ou être près de lui. J’avais l’impression qu’en marchant dans la rue avec lui,en le tenant, en le voyant, c’était légitimer l’état dans lequel j’étais. C’était aller quelque part où je ne voulais pas aller. Du moins je ne voulais pas que l’on m’y pousse. Et puis j’avais ce sentiment qu’en était auprès de lui nous allions bien plus nous remarquer. Je souhaite rentrer chez lui. Nous finissons finalement par nous retrouver dans le parc d'un musée. Les Lumières étaient magnifiques quand nous sommes rentrées dans ce parc, je revois des arches courbés, illuminés par un aura lumineux d’une beauté encore inconnue. La nature était d’un vert incroyable, presque scintillant. Très vite, nous cherchons un endroit au calme. Les petits groupes de jeunes me contrarient, j’ai besoin d’être éloigné des gens.


Sur le banc, les effets continuent de monter. Je suis totalement ailleurs. J’entends des chants religieux dans le parc, mais je suis incapable de dire si c’est mon imagination ou non. Ces chants montent peu à peu en amplification. Ils m’effrayent et m’apaisent à la fois. Ils me pénètrent totalement. Je vois comme des lianes et une végétation très dense sortir de l’endroit où vient la musique. Un oiseau s’envole,j’aperçois chacun de ces mouvements d’ailes comme une successions d’images en rafale. Autour de moi l’environnement est riche, trop riche. Les odeurs, les bruits, les couleurs, les gens. Je perçois très nettement et très consciemment des touristes essayant de se prendre en photo devant la fontaine. Derrière eux, 3 personnes vêtus de noirs en revanche que je vois comme extrêmement tristes et laides. Je me sens mal, pas à ma place et perturbée par ce trop plein d’éléments stimulateurs, sur lesquels je n’ai aucun contrôle. Il faut que ça cesse. Jean me propose de boire du jus d’orange pour « tout arrêter ». J’ouvre mon sac, je m’agace moi-même avec mon sac et mes mains. Toujours les mêmes gestes, toutes les mêmes bruits.Je suis angoissée et je le sens, je n’arrête pas de tenir mon sac, de me toucher les mains. Dès les premières gorgées de jus d’orange j’ai l’impression que tout redescend. Je me sens de nouveau, je sens mes jambes, mes pieds touchant le sol. Le monde autour de moi paraît banal, enfin. Tout cela me rassure. Je finis par « revivre », réellement. Le sens revient rapidement, je comprend pourquoi je suis ici. Touts’apaise. Mais par moment, les effets continuent. Et puis ça revient. Le répits aura été très court. Nous décidons de sortir du parc, tout reprend de plus belles. Je revois ces trois personnes vêtus de noirs. Elles me paraissent moins tristes.

J’ai hâte de rentrer chez Jean.Nous décidons de prendre le métro. La rue pour y aller me paraît interminable. Il me rassure. Il me dit que même si c’est con, il faut que je reste positif. A cet instant là, ou peu avant je ne sais plus, tout devient gris autour de moi. Les sons sont des échos éloignés et très angoissants. Je comprend alors que je peut moduler cela, que je peux le changer. J’essaye de penser positif,les décors changent immédiatement, je vois toujours des gens pressés que je ne comprend pas, qui m’angoissent mais je commence à apprivoiser l’état dans lequel je suis. Les gens semblent toujours aussi insaisissables. Mais avec le recul je crois qu’à cet instant j’avais saisis leur logique. Ils étaient tous divisés,en petit groupes, seules ou à plusieurs. Chacun de ces groupes était baigné d’une sensation propre et de pensées, de réflexions. Je sentais toutes leurs pensées passées à très grande vitesse à côté de moi. Au point de départ de leurs pensées, chacun des individus avaient une réflexion propre et vierge. C’était comme un électron libre, qu’on lâche dans un labyrinthe, et ensuite à lui de choisir le chemin. Et à chaque fois j’avais cette sensation que la liberté de cet électron était subitement infléchie par une force d’une puissance indescriptible. La simple naissance de leur pensée la condamnait directement.  Chacun emmenait son électron de pensée aux fins qu’il lui souhaitait et tirait immédiatement une conclusion. Puis, une nouvelle pensée réapparaissait et se finissait dans la seconde qui suit de la même manière, à l’infini.Tout se répétait sans arrêt, le même rouage, à grande vitesse. Tout ce monde semblait parfaitement se coordonner, une mécanique bien huilée où les normes sociales et la culture propre à leur espèce (parce que je ne me considérais plus des leurs)avait pris le dessus sur leurs essence même.

Nous descendons dans le métro,moment de conscience totale durant 2 secondes, les environnements familiers me font de suite revenir à la réalité. Je le dis à Jean.Une fois dans le métro, j’ai l’impression qu’il va très vite.Je me sens observée. Jean m’apaise mais je vois des regards et j’entends des pensées méfiantes. J’entend des jugements. Et puis je me souviens du visage déformé de cette femme qui m’a fixé l’espace d’un instant. Ces yeux paraissaient énormes. Nous sortons 2 stations plus tard car Jean a un coup de chaud. Il a besoin de prendre l’air, très vite. Au fur et à mesure qu’il enlevait sa veste et pressait le pas je me sentais mieux. C’était comme sil’accroissement de son mal-être contribuait à me faire aller mieux. Je sentais ce flux qui sortait de lui et allait vers moi. . Le couloir du métro parait interminable. Le lumière qui apparaît àla fin du couloir est dorée et intense. Une fois sortie, mes angoisses reprennent. Je n’entend rien, je veux rentrer et souhaite marcher vite. Nous rentrons, Jean me le dis. Je le suis.


Je crois que c’est à ce moment là que j’ai le plus pris sur moi. Je ne reconnaissais plus aucune rue, les trottoirs s’élargissaient, les façades d’immeubles se courbaient. Les gens étaient des extraterrestres angoissants au possible. Je n’avais plus aucun sens de l’orientation dans ce quartier qui m’est pourtant si familier. J’essayais de me concentré, ma volonté prenait le dessus l’espace de deux secondes où la réalité s’offrait à moi, et puis à peine j’en avais conscience, à peine j’effleurais cette réalité ; tout recommençait. Là, deux options s’offraient à moi : soit je faisait tout mon possible pour me concentrer et tenter de trouver le chemin du retour, soit je me laissais aller et faisais confiance à Jean. en lui serrant fort la main. J’ai choisis la seconde option.
J’apercevais mon reflet dans certaines vitrines, j’avais l’ai sévère. Nous passions devant les magasins sans nous arrêter, chaque magasin avait une ambiance,une odeur. J’ai vu plusieurs fois des portes s’ouvrir, mais c’est comme si je n’étais pas là. J’étais invisible et pourtant je sentais énormément de sentiments, de sensations et de comportements. Nous arrivons enfin devant la porte d’immeuble pour rentrer chez Jean. Une seconde encore où je perçois très nettement cette porte et ou la réalité me laisse respirer, avant de s’enfuir de plus belle. Je persiste et dit que nous ne serons pas chez lui tant que nous ne serons pas arrivés en haut. Les escaliers semblent à leurs tours, comme le couloir du métro, comme la rue,interminables.


Enfin arrivés. Délivrance. Je me détend, je lâche tout, mon sac et mes angoisses. Je vais aux toilettes. Là, sur mon trône, je réalise à quelle point le monde extérieur m’avait fait mal. Jean  apparaît dans l’encadrement de la porte, il semble immense, son corps est dessinée parfaitement et sa peau d’une douce couleur orangée me rassure.
Tout va mieux. Je me regarde dans le miroir et trouve ma tête plutôt marrante.Je souris,enfin. L’appart de Jean me semble immense. Les stores qu’il baisse laissent apparaître quelques faibles rayons de soleil, illuminant la pièce d’une lumière chaude et tamisée. Je sens la chaleur du matelas sous mon corps. Je me sens bien.
Allongée là, nous parlons tous les deux. Un bout de papier toilette rose attire mon attention. Ils’illuminait et devenait léger comme un nuage au fur et à mesure que je l’agitait. C’est de la « méduse de chamallow »,ai-je dis. Pleins de mots me venaient à l’esprit, plein de pensées à la fois. Impossible de tout dire, mais cette sensation d’activité intense était d’une satisfaction et d’une liberté incroyable.
Observant le plafond, des salamandres apparaissent. Elles s’agitent et courent sur les poutres en bois sombres. Je suis bien, et ne cesse de le répéter.J’aperçois mes doigts de pieds, d’une petitesse incroyable mais ils me plaisent énormément. Puis des visages apparaissent sur chacun des mes doigts. En regardant Jean, couché à mes côtés, son corps s’allonge puis se déforme. Des bosses sortent par moment de son torse comme des tumeurs éphémères. Ses poils deviennent une matière molle, sur laquelle je peux travailler par un simple mouvement de doigts. Et voilà que je forme une spirale sur son torse. Nous nous regardons ensuite le visage. Je le vois vieux, joues creusés et cernes comme jamais. Puis, tout disparaît et change encore, des parties s’affaissent, d’autres grossisses.


Peu à peu je comprend qu’il ne tient qu’à moi de déterminer si j’apprécie ou non tel environnement. L’environnement extérieur, avec cette foule qui m’avait tant effrayé s’est alors expliqué à moi. Ce n’était ni la foule, ni la ville, ni le contexte qui m’effrayait, c’ était ma pensée. J’avais décidé de penser que je voulais rentrer alors je me coupais du reste qui me paraissait noir. Tout cela n’existait que parce que j’y croyais. La conviction et le doute étaient des moyens de me transporter d’un état d’esprit à un autre, et j’ai tout de suite compris que me mettre des barrières de pensée était l’une des pires choses que je puisse faire.
J’ai envie de réaliser un tas de choses et me sens peu à peu investie d’une mission. Je réalise la chance que j’ai d’être entrée dans ce nouveau monde. Il me faut laisser un trace. Jean m’apporte une feuille et des crayons. Au moment même où je prend la feuille de papier, celle-ci se déforme et projette une énergie et une lumière incroyable. Une inspiration m’a envahit, au moment même où j’ai touché cette feuille,quelque chose de différent se passait.  En écrivant alors,  je sens une harmonie intense me pénétrée. Je me sens en phase, en phase avec mon corps, qui s’apparentait jusqu ’alors à un simple moyen de locomotion. Mon corps est au service de mes pensées et de mon âme, je trouve ça magnifique et prend un plaisir fou à gribouiller sur ma feuille blanche.
La voilà la mission. J’en suis persuadé, il faut que je fasse quelque chose avec mon corps. Il faut que mon corps agisse pour moi, qu’il soit à mon service. Plus généralement, c’est dans l’art que l’harmonie totale m’envahit et me porte. Je décide alors de lire quelques pages de roman à haute voie. Là encore, une immense satisfaction, énormément de plaisir. Malgré les difficultés de lecture, je ris et revient à chaque fois au texte en tentant de me concentrer. Toute mon âme passe dans cette lecture. C’était incroyable.J e crois que c’est à ce moment là que j’ai commencé à pleuré par moments, je ne sais pas pourquoi, c’était des sentiments qui me traversaient.C’était très forts et ça me faisait beaucoup de bien.
Nous avons ensuite lancé un film,dont les couleurs et les mouvements étaient absolument fascinants.Tous les personnages me semblaient sympathiques. En allant dans la salle de bains, mon reflet dans le miroir m’a fasciné. Je me trouvais incroyablement belle, physiquement mais surtout psychologiquement. Je ne voyais pas ma chair réellement, mais ma bonne humeur, mon expérience, c’est cela qui me rendait si belle.Des plumes poursuivaient mes cheveux, tout semblait dynamique en moi.

La redescente sur la terre s’est passé en douceur. Peu à peu les hallucinations qui m’avaient pourtant semblées si réelles disparaissaient, laissant place à des couleurs chaudes et vives. En jetant un regard par la fenêtre,plusieurs visages se sont dessinés dans le ciel. Ils nous regardaient, nous la planète terre. Ils étaient apaisés. C’était comme s’ils m’avaient pris par la main, que c’était avec eux que j’avais fais ce voyage puis qu’ils me ramenait à la maison,enfin dans mon petit lieu quotidien.
En discutant avec Jean de mon expérience, j’étais encore sous le choc et ne cessait de lui répéter à quel point cela avait été incroyable, que j’allais en ressortir changée à jamais. J’avais envie de le crier à la terre entière : « Regardez, regardez ! J’ai compris un tas de choses ! J’ai compris que notre humanité n’a pas de sens, j’ai compris quelles sont nos barrières, et j’ai compris pourquoi nous sommes là ! ». Qui sommes-nous, pourquoi-vivons nous et où allons-nous ? La voilà la clé de tous ces mystères, c’était de passer dans l’autre monde. Il fallait que j’en parle à d’autres, à des amis, à mes parents. Absolument, je devais en parler.
Aujourd’hui, avec un peu plus de recul, je réalise que les choses sont en réalité bien plus compliqués qu’elles ne paraissent. Mon expérience m’a marqué à jamais. Mes convictions, même s’ils sont toujours présentent et résonnent sans cesse en moi, m’amménent à des doutes et des questionnement bien plus profonds. Insoupçonnable, j’ai, l’espace d’un voyage, compris la racine du mot « sens » et surtout ce qu’étais la vie. Nous sommes une espèce incroyable,née pour accomplir d’incroyables choses…



Jean, « De l'apprentissage d'être guide »


Beurk. Je fais toujours cette grimace en mangeant mes truffes. Cette fois-ci, ma quatrième fois pour moi, ce sont des truffes Hollandia. Mais cette expérience s'annonce bien différente (Dieu qu'elle le sera!) car aujourd'hui mon amoureuse m'accompagne (j'emploie ce mot peut être un peu« enfantin » car le sentiment amoureux aura beaucoup d'importance par la suite). Comme Léa l'a dit, c'est sa première fois, elle prend 9gr et j'en prend 6gr car j'ai pour rôle d'être le sitter. À la base, 6gr ne me semblaient pas incompatibles avec le rôle de sitter car mes précédentes expériences étaient restées largement contrôlables et très peu déroutantes avec un peu plus de 10gr de truffes (Atlantis à chaque fois). Léa a déjà raconté l'essentiel pour ce qui est de la prise, le lieu, et l'heure.

Mon récit ici est uniquement complémentaire, et ne sera que très peu accès sur mes propres expériences visuelles et psychédéliques en général.
Ce que j’attends de cette expérience : faire découvrir à Léa avec le plus grand bonheur possible pour elle ce merveilleux monde coloré tout en l'accompagnant.

Je commet une première erreur dès le début. J'ai lu des heures durant tout ce qu'il faut savoir sur la Réduction des Risques, le Set&Setting, et d’innombrables TR...et pourtant, dans l'excitation de lui faire découvrir ce monde, à l’inverse de son désir de rester à l'intérieur, j'impose d’une certaine manière mon choix d'aller dehors. La ville avait été si belle toutes les autres fois pour moi. Bref, beaucoup d’égoïsme en voulant être altruiste.

Nous sommes dehors, ça monte très vite pour moi. Léa très peu. Qu'est-ce que c'est bon, cette sensation d'être envahie par un plaisir intense dans tous le corps que l'on sent bouger dans ses membres et qui nous porte ! Une rage de vie, d'accomplir quelque chose m’envahis, comme à chaque fois. On s'arrête à un premier banc et les hallucinations commencent sévèrement pour moi : les couleurs flash ressortent immédiatement, les sons changent. Mais cette fois-ci, quelque chose de plus fort arrive. Là je me dis un gros « merde » dans ma tête : j'ai pris 5gr et j'ai jamais connu ça : tout bouge à un point qui m'était inimaginable avant... alors Léa et ses 9gr, pour la première fois ? J'avais largement sous-estimé le produit.
En ce qui concerne mes visions à ce moment : le sol change radicalement de forme, de matière même, des sortent de proéminences jaillissent et se courbent dans tous les sens, des sortes de serpents noires se faufilent entre les dalles de la rue. C'est splendide. Le grand inconnu.

On décide de bouger et les fourires commencent, pas moyen de se regarder sans quoi nous explosons de rire. Léa est vraiment très joyeuse et sens que ça monte petit à petit. On se pose sur un deuxième banc, là mes hallucinations sont sans communes mesures avec les précédentes. Tout est différent, et si réel ! Les couleurs et les décors sont dignes du film Avatar. J'ai hâte que Léa fasse corps avec ce monde, et pourtant, elle baisse la tête et touche machinalement sa montre et un bracelet. Ça me fruste (exagérément) et je lui dis qu'elle devrait plutôt regarder aux alentours. C'est bête de ma part car je la presse. Mais encore une fois cela partait d'une réelle bonne volonté. Maladresse...

C'est un peu plus tard que Léa entre en bad. Je n'en ai pas encore conscience et quand cela arrivera, je vais vraiment stresser. On se dirige dans un parc pour qu'elle puisse respirée comme elle me le demande. Le parc me semble magnifique : tout est en suspend, les rayons du soleil, les gens, les statues, le pollen qui vole... splendide. Mais je dois me concentrer pour aider Léa. Elle me dit que « c'est trop fort »,« tu m'en a trop donné ». J'interprète ça comme « tu m'as droguée » (ce qui n'est pas faux mais avait ici un sens très négatif), voire comme « tu m'as empoisonnée, c'est de ta faute si je vais si mal ». J'essaye de rester calme et lui demande ce qui ne va pas. Elle ne me répond pas et je réitère ma question. Réponse : « tout est différent ». Cette phrase additionnée avec ses yeux effrayés et complètement perdus me font réaliser pour la première fois qu'elle vit un trip beaucoup plus intense et mental que le mien, proportionnellement à la dose qu'elle a prit. Je me dis que j'ai fait une belle boulette et j'ai une vision extrêmement négative de moi d'un coup. Il faut dire que je suis follement amoureux de Léa et l'idée qu'elle aille mal par ma faute me tue. Pour l'a rassurée, je lui dis de boire du jus d'orange, ainsi les effets se dissiperont. Je sais très bien que c'est faux, que tout ne va pas disparaître d'un coup mais au long terme. Je cherche juste à produire en elle un effet placebo. Et ça marche ! Elle retrouve d'un coup le sourire et va beaucoup mieux... pour retomber encore plus mal quelques minutes plus tard. Léa a suffisamment décrit son bad alors je vais me concentrer sur ma difficile appréhension du rôle de sitter à ce moment là.

Je veux l'aider, et je suis clairement assez lucide pour le faire. De plus, j'ai énormément lu à ce sujet... mais sur le moment la mise en pratique me fait peur.Deux options s'offrent à moi. Première : soit je lui dis quoi faire pour s'en sortir mais cela risque d'accentuer son bad dans la mesure où elle se focalisera sur l'idée qu'elle ne va pas bien. Si je cherche à l'aider, c'est qu'elle va mal. Deuxième option :si je ne fais rien et fais tout pour paraître normal et serein, elle ne trouvera pas la clef pour sortir de son bad : changer son mental de négatif à positif. Alors je dois le faire, je lui dis.
Elle me dit qu'elle préférait que je me taise car je la stress. Mon amour me rattrape et me foudroie : tous mes sentiments sont exacerbés par les truffes et je me dis « elle ne m'aime pas, elle me déteste ».C'est un léger bad pour moi.


Finalement, on rentre chez moi. Je peux faire part ici de quelques hallucinations intéressantes. Léa mange un cake. Le cake qu'elle tient à la main semble être trempé : de longs filets d'eau dégoulinent de la part de gâteau et finalement ce dernier se transforme en PQ imbibé d'eau. Elle le met dans sa bouche ! « Bordel qu'est-ce que tu... ! ». Ah non, tu hallucines Jean  c'est tout. On rigole beaucoup de tout ça. Je vois aussi des salamandres sur mon plafond. Quand je ferme les yeux, des arbres au grand sourire m’accueillent les bras ouverts. J'ai aussi des visions kaléidoscopiques splendides. Au moment où Léa me touche les cheveux,ces visions prennent la forme de sa main et se tordent au grès de ses mouvements.

Le trip s'arrête plus tôt pour moi que pour Léa. On discute longuement, pendant près de trois heures qui seront passionnantes.
Pour conclure, être sitter n'a pas été évident car j'ai moi même été largement surpris par la puissance du voyage psychédélique auquel je n'avais encore jamais été aussi fortement confronté. De plus j'ai fait preuve d'imprudence par hâte de faire découvrir à mon amour ce monde enchanteur.
Au final, une expérience incroyable pour nous deux, très enrichissante et pleine de bonheur malgré un passage difficile pour Léa .Un voyage qui nous a merveilleusement soudé.
 

Ledhi

Neurotransmetteur
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18 Mar 2014
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Cute! :)
Belle première fois et t'as été là pour elle cela aide. Elle l a dit elle même dans son TR (qui est vraiment sympa)
Tu sais quoi ne pas faire pour la prochaine fois et j'ai l'impression que ca ne sera pas la dernière ^^

En amoureux toujours quelque chose de fascinant
 

JoeCalagan

Neurotransmetteur
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Très beau et instructif double TR :)
 

Piwu

Neurotransmetteur
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TR très agréable à lire ! Merci pour le partage de ton expérience !
 

voyageur

Glandeuse pinéale
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17 Août 2013
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Ô Mère Nature, que c'est beaaaaaaaaaaaaaaau :heart::heart::tear::tear::prayer: C'est vraiment très bien écrit le TR de Léa, surtout quand on sait que c'est son premier trip, qu'elle découvre à peine "le nouveau monde"

"
J’avais envie de le crier à la terre entière : « Regardez, regardez ! J’ai compris un tas de choses ! J’ai compris que notre humanité n’a pas de sens, j’ai compris quelles sont nos barrières, et j’ai compris pourquoi nous sommes là ! ». Qui sommes-nous, pourquoi-vivons nous et où allons-nous ? La voilà la clé de tous ces mystères, c’était de passer dans l’autre monde. Il fallait que j’en parle à d’autres, à des amis, à mes parents. Absolument, je devais en parler."
Ca, c'est la définition d'une expérience spirituelle, la définition de l'éveil

"Elle me dit qu'elle préférait que je me taise car je la stress. Mon amour me rattrape et me foudroie : tous mes sentiments sont exacerbés par les truffes et je me dis « elle ne m'aime pas, elle me déteste » "
C'est marrant ça me fait fort penser au Trouble de la Personnalité Borderline cette façon de ressentir les choses, je la connais trop bien, même sans n'avoir rien pris ça m'arrive... Mais depuis que j'ai eu cet "éveil" justement, beaucoup de mes symptômes ont diminué, j'ai plus facile à "laisser couler" à "accepter", et je me connais mieux moi-même, les autres et le monde




 

BigPeat

Neurotransmetteur
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22 Déc 2012
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Merci pour vos réponses les amis :) Il y à eu depuis quelques autres voyages qui se sont merveilleusement déroulés <3
 

okuza

Elfe Mécanique
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5 Nov 2014
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j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le tr de léa et y retrouver des phénomènes que je connais mais le témoignage de jean m'a attristé. Il parle comme si il n'était pas prêt à jouer les sitter . Peux être parce qu'il à une grande estime pour ce rôle. En tout cas le texte écris à deux c'est une super idée et vous avez l'air d'avoir bien gardé en mémoire tout les évènements. C'est chouette.
 

Perestroika

Matrice périnatale
Inscrit
13 Fev 2015
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2
J'ai adoré prendre le temps de lire vos TR, vraiment bien écrit et où je reconnais beaucoup de choses, ayant moi même fait ma première fois avec 12gr d'Hollandia il y a quelques semaines, j'ai l'impression qu'elles sont vraiment bonnes ces truffes..
 

Surnatustan

Matrice périnatale
Inscrit
15 Déc 2016
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12
"Peu à peu je comprend qu’il ne tient qu’à moi de déterminer si j’apprécie ou non tel environnement. L’environnement extérieur, avec cette foule qui m’avait tant effrayé s’est alors expliqué à moi. Ce n’était ni la foule, ni la ville, ni le contexte qui m’effrayait, c’ était ma pensée. J’avais décidé de penser que je voulais rentrer alors je me coupais du reste qui me paraissait noir. Tout cela n’existait que parce que j’y croyais. La conviction et le doute étaient des moyens de me transporter d’un état d’esprit à un autre, et j’ai tout de suite compris que me mettre des barrières de pensée était l’une des pires choses que je puisse faire."

"Mes convictions, même s’ils sont toujours présentent et résonnent sans cesse en moi, m’amménent à des doutes et des questionnement bien plus profonds. Insoupçonnable, j’ai, l’espace d’un voyage, compris la racine du mot « sens » et surtout ce qu’étais la vie. Nous sommes une espèce incroyable,née pour accomplir d’incroyables choses…"

Vous nous livrez un temoignage splendide ! Des mots tres justes pour un experience spirituelle aussi bouleversante
 
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