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[TR LSD] Voyage interstellaire et forêt tropicale

Sleepless

Glandeuse pinéale
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22 Mai 2014
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Salut à tous.
Petite présentation rapide : j'ai 21 ans, je pèse 62 kg, j'ai déjà 12-13 expériences à l'acide. J'ai écrit des trip reports sur mes 1ères prises puis j'avais arrêté car je n'avais pas grand-chose de plus à dire. Mais voilà, avec mon ami Jherek, ça fait un moment qu'on voulait essayer l'acide à des doses un peu plus fortes. Les dernières prises se faisaient avec des cartons normalement dosés à 175µg. On a choppé des cartons plus fort, donc l'occasion était belle. On a décidé de faire ça un samedi après-midi, en appartement.

14h (T+0) : Jherek prend son carton. Comme j'ai tendance à monter très vite, je le prends une douzaine de minutes après lui. On se pose tranquillement, on joue un peu. Habituellement, en 15 min, pour moi, c'est parti. Là, rien. Au bout d'une petite heure, toujours rien. On commence cependant à ressentir quelques petits indices.

15h (T+1) : Jherek a oublié sa ventoline chez lui. On décide de faire l'aller retour pour éviter tout stress. C'est parti, on se met en marche, et clairement on n'est pas dans notre état normal. Les gens qu'on croise nous semblent bizarres, et quand tout le monde semble bizarre, c'est sans doute que le problème vient de toi. Mais rien de significatif. Arrivés à destination, on se pose un peu, on fume une clope. Les signes sont de plus en plus forts. Je me mets à jouer avec un piano, ce qui me fait beaucoup rire (je ne suis pas du tout musicien donc c'est n'importe quoi). On commence à rigoler autour d'un thème qui sera central dans le trip, l'énergie atomique (ça fait un peu bizarre dit comme ça), comme une solution miracle à tous les problèmes techniques.

15h45 (T+1h45), le retour : l'aller était étrange, le retour l'est encore plus. Je commence à me sentir réellement perché. C'est très étrange, je n'ai pas du tout l'habitude de monter aussi progressivement. Mais on ne peut plus ignorer les signes On rigole pour rien, et je commence à avoir des hallus sur le sol. J'ai très envie qu'on arrive chez moi pour écouter le live d'Etnica à Athènes de 1996, un live qu'on a découvert il y a peu et qu'on adore.

16h (T+2) le décollage : on arrive chez moi, on s'installe, et on met le live. Et là c'est parti pour le voyage dans les étoiles. L'intro et la 1[SUP]ère[/SUP] chanson nous accueillent dans l'univers magique de la goa. Arrive Floating Universe et ses voix, cette chanson est tellement sublime, toute en fragilité et en ascension permanente… Comme d'habitude, Jherek est assis et vit son trip de manière très très mentale, alors que je suis debout et que je danse. Au fur et à mesure du live, la musique gagne en intensité. Debout, les yeux fermés, je ressens des choses extrêmement intenses, et j'ai conscience des mouvements de tous mes muscles, alors que de très belles CEV me bercent. Arrive le moment de basculement, vers 40 Minutes, avec Vimana, qui me fait partir très très loin. Le remix de Lunar Civilization me rend fou, je danse, je m'agite.
Fatigué, je décide de rejoindre Jherek et de m'allonger pour la dernière chanson. Et là, on a tous les deux vécu un truc incroyable. On est parti dans les étoiles. J'avais jamais vécu ça. Allongé, les yeux fermés, je laisse la longue introduction entrer en moi. Lorsque la track commence véritablement, un festival de CEV m'envahit. Je suis totalement immobile, mais je ne suis plus là. Je vis une synesthésie d'une rare puissance, sons, sensations et couleurs se mêlent pour me faire vivre un voyage interstellaire hallucinant. Les synthés sont des missiles, des lasers qui évoluent dans l'espace, s'entremêlant, se confondant, dans une ascension permanente. Profitant d'un break, j'entrouvre les yeux pour vérifier que Jherek va bien. Je le vois, les yeux fermés, il a l'air de vivre tout à fait la même chose que moi. Je ferme de nouveau les yeux et repars dans les étoiles, laissant la musique s'éteindre, jusqu'aux dernières notes. Le live se termine. On ouvre les yeux, on se regarde. Waouh. C'était d'une intensité difficile à décrire.
On phase un peu sur le canapé, sur ma tenture. On se prend aussi un énorme fou rire pour une raison dont j'ai du mal à me rappeler. Je sais que Jherek est allé chercher de l'eau et que je n'ai pas réussi à arrêter de rire pendant ce temps, le fou rire a donc repris dès qu'il est rentré dans la pièce.

17h15 (T+3h15) une épine dans mon trip : suite à cette expérience, petite pause. Je regarde mon téléphone. Un appel manqué. Aïe. Le grand-père de ma copine est mort ce matin, elle m'a sans doute appelé. Instinctivement, je la rappelle tout de suite. Une bonne réaction, mais j'aurais dû attendre et me poser un peu. Je suis maladroit au téléphone, elle a l'impression qu'elle ne peut pas me parler, on raccroche, elle est triste et énervée. Je me sens mal mais je n'ose pas rappeler. Je décide de mettre cet épisode de côté pour ne pas laisser des ondes négatives m'envahir à un moment où je suis très, très perché. Mais cet appel me trottera dans la tête pendant les heures qui suivent.
Je retourne avec Jherek, on écoute Somnesia, et on voyage encore beaucoup, j'adore sa musique, ses mélodies sont toutes parfaites. Tout est encore très intense, et Jherek suggère une balade au parc. C'est parti, on prépare nos affaires, et on retourne dehors.

18h (T+4h), un voyage dans la nature : il fait nuit à présent. J'habite à peine à une centaine de mètres du parc, ce qui est plutôt positif. On entre, et on suit le chemin qui s'offre à nous. Les gens sont toujours aussi étranges. La nuit, la nature et les hallucinations rendent l'atmosphère très curieuse. On a l'impression de se retrouver dans la nature sauvage dès qu'on quitte les chemins principaux. On s'égare dans des lieux étranges, on croise un bar dont la lumière verte donne l'impression d'être dans un milieu tropical.
On continue à avancer, j'ai envie d'aller aux toilettes. On décide d'aller au milieu des arbres. On est perdus, je vois Jherek errer entre les arbres. Je le suis. Visions étrange pour qui nous aurait vu à ce moment-là, deux mecs qui marchent lentement, l'air un peu égarés. Il y a en fait des gens pas loin. Je ne sais pas s'ils nous ont vu, mais c'est ça qui a poussé Jherek à faire demi-tour.
On retrouve une artère, proche d'une des entrées, ce qui fait brutalement apparaître les sons et lumières de la ville. Non. On retourne dans les petits chemins, et on découvre des zones inconnues. On se sent comme des personnages de films, et on finit par arriver à un cul-de-sac. Je ne pensais pas qu'il y en avait. Je me demande si on est sorti du parc, car j'aperçois une sorte de parking… Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? On revient sur nos pas et on aperçoit un panneau "Boulodrome". Eclats de rires. "C'est le territoire des boulistes, ok…". On trouve enfin un endroit agréable, un peu à l'écart, pour se poser.
Sous un arbre apaisant, on s'installe, on sort ma petite enceinte. On met March of the Lunar Priests, de Ra. Dans la nature, en regardant les étoiles, on vit un moment d'une grande sérénité. Tout est beau. J'ai l'impression d'être exactement où je dois être. On reste ici, en écoutant quelques morceaux. Vers 20h, on se dit que c'est peut-être l'heure de fermeture du parc. On remballe et on se dirige vers la sortie la plus proche. Le chemin du retour se fait par la ville, qui est très bruyante et lumineuse, notamment pendant la première partie du trajet. Heureusement, c'est un peu plus calme sur la fin.

20h30 (T+6h30), on retire l'épine : une fois rentré, je décide d'appeler ma copine. Je me concentre et prend mon courage à deux mains, mais j'avais sous-estimé la difficulté de la tâche. Je parviens à lui expliquer le malentendu et finalement à atteindre une réconciliation. Mais que d'émotions. Tout est d'une intensité extrême, ce à quoi se rajoute la confusion du trip par moments… Comme je le dis à Jherek quelques minutes plus tard, pour dédramatiser "Heureusement que desfois, être perché et être ému ça se ressemble". En plus de cela, j'analyse en même temps qu'on se parle le mécanisme de la communication, et j'ai l'impression de la manipuler, ce qui n'est pas du tout agréable. Mais finalement, au terme de ce que j'ai vécu comme un combat, tout va bien, et je vais la voir le lendemain. Je sors exténué et en larmes - qui sont des larmes de soulagement, de joie, qui ont supplanté celles de la tristesse du début de la conversation.
Je me pose avec Jherek en lui disant que tout va bien, mais pfiou, je n'avais pas expérimenté l'impact de l'acide sur les émotions.

21h (T+7h), vidéos et temps : on décide de cogiter un peu en regardant des vidéos d'e-penser. La 1[SUP]ère[/SUP] est assez légère en même temps qu'elle est belle et vertigineuse, c'est celle sur le télescope de Hubble. Puis on se lance dans un peu de mindfuck avec celle sur le voyage dans le temps. Les deux vidéos ont eu un grand impact, on était vraiment très concentrés, ce qui était difficile, d'autant que le mec est aussi assez drôle, en plus d'être un peu fou. On enchaîne sur une note plus légère avec les vieux What the Cut, quel choc ! C'est assez fou ce qu'il a fait dans ses premières vidéos, il est vachement plus trash que maintenant. Au bout d'un moment, on épuise les options comiques, alors on se lance sur un film.
C'est parti pour Dikkenek. Expérience très étrange, le film est difficile à saisir, mais en tout cas d'une grande intensité ! Mention spéciale à Jherek qui a confondu pendant bien 20 minutes JC et Claudy, ce qui rend le film biiiien plus bizarre qu'il ne l'est déjà.
Suite à ça, on décide de terminer la soirée sur une note plus légère, en regardant L'Homme du Président 2, avec Chuck Norris, un bon navet/nanar, la limite est floue.

3h (T+13h) : dodo. Riche journée.

Petit bilan : une montée surprenante pour moi, ça m'a un peu déstabilisé au départ. Le trip a beaucoup été marqué par les CEV, c'était assez fou, notamment sur le live d'Etnica. Tout le long, le trip a été marqué par des boucles et des délires typiques, mais bien poussés. L'acide à plus hautes doses, on l'attendait, on l'a eu. Une expérience vraiment riche, le Tr est long mais j'avais pas mal de choses à exprimer et j'avais notamment besoin de mettre des mots sur cet épisode avec ma copine qui aurait pu s'avérer bien plus grave.

Merci de m'avoir lu.
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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4 Sept 2011
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Cool TR.

Par contre je pense que tu peux revoir a la baisse certain des cartons que tu as eu auparavant car 175µg c'est pas une petite dose. J'pense que tu étais genre a 200µg ce qui est déjà une dose assez forte.
 

Sunder

Elfe Mécanique
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22 Déc 2014
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Joli TR !

je n'avais pas expérimenté l'impact de l'acide sur les émotions.

Ça peut être déstabilisant, mais j'ai remarqué que, l'émotion étant bonne ou mauvaise, la vivre sous psyché te fait en tirer un enseignement sur la manière dont tu l'as vécu, qui peut s'avérer positif bien souvent ! (rien que le fait d'avoir compris le problème aux racines, ça peut engendrer une certaine satisfaction personnelle ^^ )
Je sais pas si je me fait comprendre mais bon ^^'
 

Sleepless

Glandeuse pinéale
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22 Mai 2014
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Merci pour vos retours !

@ Stonix : Oui 175µg c'est une dose forte mais les trips étaient assez forts aussi hein, c'est juste qu'on voulait aller encore un peu plus loin. Après savoir s'ils étaient à 175 ou 150... on peut jamais vraiment savoir.

@ Seb : Je vois ce que tu veux dire, ça permet d'analyser l'émotion et d'avoir du recul et de la lucidité dessus !
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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4 Sept 2011
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Non honnêtement, tu peux carrément les revoir a la baisse genre plus 100µg, car là tu décris bien les effets de 150 à 200µg.

Il faut pas oublier que ce sont des doses fortes et même 75µg d'acide bien frais ça bombarde!


Car honnêtement juste trouvez du vrai acide qui frappe a 100µg c'est assez rare même en fiole.
 

Sleepless

Glandeuse pinéale
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22 Mai 2014
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Okay okay, et bah merci je vais remettre en ordre ma grille de dosage mentale alors :)
C'est quand même dommage qu'on puisse pas savoir exactement ça simplifierait les choses mais bon
 
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