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TR: Frustration, trahison et introspection.

Milgram

Elfe Mécanique
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20 Mar 2016
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Voici mon premier TR ici bas.

Set and setting: à l'appart, début de soirée.
Variété: Milky Way séchés et réduits en poudre.


Introduction

Ma copine (G) et moi continuons les expérimentations, on a pris vendredi soir: 2,4g pour moi, 1,7g pour elle.
L'idée étant de voir comment on réagissait une semaine après le dernier trip, assez visuel et euphorique.
Pour ma part, ça été un trip plutôt bizarre (joli pléonasme).

J'ai pris la poudre avec un demi verre d'eau citronnée, bien touillé et cul sec. C'est toujours pas très bon. G a pris sa dose en gélules (ça fait des gélules à 0,3 ou 0,4g, pratique pour le goût mais ça fait un paquet de gélules à avaler).
Il était environs 21h.


Le début du voyage, lent et lourd.

Histoire de ne pas trop attendre la montée, je suis allé prendre une douche pour me sentir bien et détendu. Je reviens m'installer dans le salon, je me pose à la fenêtre ouverte, avec vue sur Paris, il était 21h30. Je sens les premiers effets, légère distorsion, bien être, et bizarrement, un peu d'appréhension, sans trop savoir pourquoi. Chez G, pas de montée. En fait, autant couper court au suspense: elle a rien eu de la soirée. Peut être que les gélules c'est une fausse bonne idée.

Je reviens dans le canapé, et là je sens une grosse bouffée d'effets. Je file dans la chambre, du côté où le soleil se couche et je bloque sur les nuages flamboyants. Ca ondulait dur, un peu comme les cadre/boîtes à lumières de paysage super kitsch chez les asiats (généralement mes visuels légers ressemblent toujours à ça.)
Au bout d'une dizaine de minutes, j'ai commencé à me lasser, d'autant plus que la lumière décroissait et que je me sentais comme dans une soirée où je préfère partir avant la fin, quand c'est encore bonne ambiance, histoire de ne pas tuer la magie.
Une fois revenu dans le salon, mes visuels se sont vachement atténués. J'ai ressenti une sorte de déception, mais la relaxation était bien là, donc je profitais. Garance choisi un album, Renée Aubry, que je ne connaissais pas. C'est joli, un peu mélancolique, et je pense que ça a pas mal orienté la suite du voyage. Je me sentais mou, un peu paumé, et en même temps j'avais le sentiment que le trip touchait déjà à sa fin, donc j'ai repris mes activités, il était 22h30. Le bodyload était assez présent cette fois, une sensation d'inconfort.

Comme chaque fois néanmoins, la lecture sur écran était pénible, les lettres qui tremblottent, qui se dédouble en vert/rouge. J'ai encore des gros moments de blocage, le regard dans le vide. Je reviens une énième fois dans le canapé, en position habituelle (genoux contre la poitrine, je me sens bien comme ça). J'ai commencé à divaguer dans ma tête, j'avais un rapport à mon corps très étrange: je trouvais que je "prenais trop de place dans l'univers" et je déplorais le fait que "mes pieds ne soient pas des mains". Je suis parti dans une introspection assez sale, sans parler de bad trip, et j'avais la sensation que mon corps était juste "emprunté", je râlais parce que "le corps physique est chiant, il coûte cher à entretenir et à nourrir", et que, fumant une clope "même l'empoisonner coûte une blinde".

J'essayais tant bien que mal de me réapproprier mon corps, qui me paraissait inconnu. Je suis resté un moment dans ce trip, en tentant d'exprimer mon ressenti à G, mais c'était très dur de le verbaliser.
Là dessus, je reviens à un état de lucidité où je me dis que ce trip est pénible et que j'aimerai bien en finir. A peine le temps de me décider à revenir à la réalité pour de bon que le champi me rattrape et je suis pris de bouffées de rire sans aucune raison. J'essaye de m'activer, je retourne à la fenêtre grande ouverte, en râlant contre des jeunes qui faisaient la fête trop bruyamment à mon goût. L'odeur du dehors était agréable, mon quartier est assez vert et ça sent la nuit de printemps. Ca me file un peu le cafard, j'avais juste envie de nature, comme souvent sous champis. Je me rend compte que la nature me manque vachement, que j'ai "besoin d'arbre avec qui sympathiser" et je décide que je vais acheter des plantes vertes, parce que toutes ces matières plastiques autour de moi me dépriment. G me propose de manger histoire que ça passe.
Je retourne sur mon ordi, choisi un autre album (du psybient rassurant) en attendant la bouffe. Quand elle m'amène mon assiette, j'ai du mal à manger, j'ai pas d'appétit et je suis toujours perdu dans mes pensées. Je mange à peine le tiers.

Je vais m'asseoir par terre sur le lino, étrangement je me sens mieux. Ca donne une perspective inhabituelle à la pièce, mais comme c'est le bordel, j'arrive pas à en profiter autant que je voudrais. J'ai toujours des moments de rire sans raison. La musique m'apaise, la vue de mon lino (gris métallique, imitation métal antidérapant) et l'ambiance spatiale me fait du bien, je m'imagine dans un vaisseau ou une station spatiale. Je bloque comme ça une dizaine de minute. A ce moment, je n'ai strictement plus aucune notion du temps, donc ce sont des approximations.

Je suis de nouveau lucide, mais à peine le temps de me lever qu'une fois de plus je replonge et doit m'asseoir sur notre petit pouf de rangement. Je suis dans un entre-deux, conscient de mon étant, mais en mode autiste, avec quelques rires, et blocage émerveillé sur mon écran à l'autre bout de la pièce sur lequel défilent des paysages spatiaux ultra kitsch (la vidéo qui accompagnent l'album). Je bave même un peu. Je reprends mes esprit, me lève, m'étire, je sens que ma lucidité dure de plus en plus longtemps. Il est temps d'aller dormir, G me signale qu'il est presque 2h du matin... Mais j'angoisse un peu à l'idée de gagner la chambre sombre et silencieuse. Je fume une dernière clope et on part se coucher. Ca passe un peu, à part une dernière montée pas trop violente. On papote un peu, je suis clair je crois. Mais une fois la lumière éteinte, impossible de m'endormir: je ressassais sans raison des trucs qui me blessent un peu, notamment le fait que je ne comprends toujours pas pourquoi un pote me fait toujours la gueule (une bête histoire de jeu de rôle où il s'est senti lésé par mon mastering...). Je décide qu'il faut que je résolve ce truc avant mon prochain trip. Ca aura eu l'avantage de faire remonter ces petites choses pénibles qu'on refoule et qui nous mine inconsciemment...
Je finis par trouver un sommeil plein de rêves agités, dont je ne garde que peu de souvenirs.
Le lendemain, je me sens un peu faiblard mais plutôt bien.


Conclusion:

Je pense que ce trip était assez intéressant malgré tout. Déjà j'ai confirmation qu'une semaine entre deux trip est encore un peu trop court. Ensuite ma période de jeun était insuffisante. J'ai constaté aussi que même si j'avais le sentiment que le trip était faiblard, il m'a rattrapé vite fait d'une manière plus subtile, plus introspective, bien moins énergique que le précédent, plein de visuels.
Ca a été une expérience plutôt positive au final, je comprends mieux le mécanisme des champis et je sais désormais que se persuader que ça n'agit pas assez, ou pas comme on veut, est le meilleur moyen de se retrouver dans un entre-deux pénible.
Je pense aussi qu'il me faut varier mon set&setting, j'ai repéré un parc par très loin de chez moi, donc je pense que le prochain ce sera un dosage à 1g, 1,5g, en journée et en plein air, avec la possibilité de rentrer vite fait chez moi au besoin :)
 
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