Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

En vous enregistrant, vous pourrez discuter de psychotropes, écrire vos meilleurs trip-reports et mieux connaitre la communauté

Je m'inscris!

[TR . 1P-LSD] Le coffret

PurpleAlex

Matrice périnatale
Inscrit
23 Août 2018
Messages
18
[font=Helvetica, serif]Le coffret.[/font]

~ "Inspiré" d’une histoire vraie ~​


Cela fait des mois que je ne dors plus. Depuis que je suis partis là bas, impossible de reprendre pied avec un monde qui m’était pourtant si familier, mais qui m’est devenu étranger. J’ai donc pris la décision, malgré le risque encouru, de retourner dans cet univers atypique. Après une longue planification, mon acolyte James et moi-même faisons les dernières vérifications. Nous avons payé le passeur, mais il s’agit aussi d’avoir un équipement adéquat pour éviter les imprévus au cours du trajet. Je me suis rendu à l’université du conté pour demander conseille aux meilleur géographe de la région, le docteur Albert. Il me fournit gracieusement l’encyclopédie qu’il utilise depuis des années. Cela nous sera particulièrement précieux pour nous orienter. J’ai bien prit soin d’envelopper mon coffret, sans lui, toute cette expédition n’aurait aucun sens.
Le lendemain nous nous retrouvons sur le quai, la brume rend l’horizon indiscernable, comme une métaphore du voyage dans lequel nous nous embarquons. Le passeur nous laisse alors monter à bord et le voyage peut enfin débuter. Je suis concentré car contrairement à la dernière fois, cette fois-ci, j’ai un objectif, un fil directeur. Il s’agit de retrouver ce que j’ai laissé là bas la première fois. Le soucis est que ce pays n’est pas accessible pour n’importe qui. Il s’agit d’un lieu mystérieux qui n’est pas inscrit sur les cartes. Pire, les cartes semblent même souvent dissuader d’aller dans cette direction. Mais grâce au passeur, nous avons la possibilité de nous y rendre.
Un ensemble de bruits sourds me réveillera au cours de la première nuit. Les matelots semblent s’affoler sur le pont. James et moi allons voir ce qu’il se passe et le capitaine nous indique que le brouillard et les courants nous ont fait perdre le cap. Je décide alors de sortir l’encyclopédie qui m’a été confiée, peut être nous sera-t-elle utile, même sur l’océan ? Avec l’aide de son compas et de son sextant le capitaine réussit à déterminer une trajectoire. Le calme semble de retour parmi l’équipage. Voilà un voyage qui commence bien, espérons que nous arriverons à bon port.



Lors de ses rêves, d’étranges images lui apparaissent. Il semble entendre un voix, ou serait-ce une lumière ? « Réveillez-vous enfin ! », résonne soudainement. Hein ? Combien de temps ai-je dormi ? Je me sens épuisé, je n’ai pas l’esprit clair. Il se lève… Je me lève pour me rendre sur le pont. Ce navire est une caravelle, et le son des cordages qui claquent sur les voiles envoûte son esprit. Depuis quand est-il parti ? Non… Non, pourtant j’avais bien fait les calculs, à un tel rythme, nous aurions déjà dû arriver. Cependant je… Il se perd dans ses pensées, car l’océan lui joue une symphonie étrange. De terribles nuages sombres s’accumulent rapidement au dessus de leur tête. L’orage gronde, et sans crier garde, une tempête fait naître le chaos dans leur corps. Il décide alors de se réfugier dans sa cabine, mais plus rien n’est à l’abri des éléments. Ou plutôt, il devient impossible de ne pas voir ni entendre cette tempête. Les vagues sont si fortes que l’on se demande si le bateau n’est pas d’ores et déjà à l’envers. Il est plongé dans une eau sombre et glaciale, pourtant il n’a pas peur. Car ici il ne s’agit plus d’avoir peur ou non. Les éclaires de l’orage rendent ce paysage subaquatique fantastique. Il semble être sous l’eau pourtant il respire comme en plein air. Les nombreuses bulles proche et loin de son regard diversifient les bleus et les verts. Les éclairs illuminent de flash blancs et jaunes intenses toute cette scène. Des cercles. Ou peut être des losanges ? Depuis quand sommes-nous parti ?

Après ce qui semble être une éternité, il se réveille sur une plage inconnue, et James et là auprès de lui. Il regarde au dessus de lui d’un regard absolu, et vu d’ici, il semble fou. Cette fois, pas de doute, ils sommes bien arrivés à destination, cependant leur dérive les amène plus loin que prévus et il va être difficile d’atteindre un objectif qui semble loin, si loin. Il décide alors de créer un refuge à base de branches mortes, dans le creux d’un arbre mort, il recouvre le tout de feuilles de palmier. Ce n’est pas grand-chose, mais cela offre une illusion de sécurité. Les deux décident de faire le point tant bien que mal. Ils réunissent leurs provisions ainsi que le peu de matériel flottant ici et là. Les calculs sont difficiles à faire car ils sont constamment interrompus par la profondeur du paysage. Ils décident de reprendre des forces et de manger un peu. Une grande partie des provisions a été abîmée par le sel de l’océan, rendant la nourriture immédiatement trop sèche, ou trop forte. Ils réussissent tout de même à trouver un morceau de viande séchée ainsi qu’un pot de sauce grasse. Il faudra bien s’en satisfaire pour le moment. Cependant cette viande en sauce fait naître quelque chose. James est prit d’une crise d’hystérie, il n’arrive plus à se contrôler. Comment réagir ? Je… Je ne peux rien faire non plus… A la vue de James, il est aussi perdu que lui. Entre l’animal et le dégénéré, il engloutis la viande mécaniquement. Espérant que James se calmera de lui même. Des rires, ou bien des cris. Grincements de dent. Il faut manger pour continuer. Des cris. James devrait se rafraîchir dans la mer. Mais il faut manger pour… Il à l’air perdu, est-ce douloureux ? A chaque bouché de viande, son visage se crispe, ce qui amène James plus loin dans sa crise. Comment sortir de là ? Manger, il faut certainement manger pour…

Le calme a fini par retrouver les deux explorateurs au cours de leur marche. Ils ont décidé de partir se dégourdir l’esprit. Même s’il est difficile de parler de décision dans ces conditions. Le calme doit son retour en parti au fait que le contact entre les deux se soit raréfié. En effet, au cours de leurs conversations, ils ont constaté que leurs visages prenait d’étranges proportions. Le plus perturbant c’est que lorsque l’un semblait victime d’hallucination, le second réagissait en conséquence, comme pour confirmer qu’il s’agit bel et bien de la réalité. Qu’y a-t-il de plus terrible ? Se savoir fou ou vivre dans un monde réellement absurde ?
Il est alors tacitement convenu que les interactions seraient réduites et la concentration serait plutôt portée sur l’environnement. Le ciel. Les cieux. Alors que les séquelles de la tempêtes salissaient pourtant toujours cet environnement céleste, un miracle se produisit. Le ciel morne laisse progressivement place à un ciel bleu, très bleu, si bleu qu’il tire vers le violet. Rien n’est plus fixe, les nuages, qui sont désormais invisibles, font vibrer, respirer cet environnement passionnant. Du lait dans un verre d’eau. Bien sûr, lorsque l’homme lève les yeux au ciel, c’est pour apprendre à considérer la terre. Et quelle terre ! Ce qui paraissaient aux premiers abords n’être que de simples tonalités étaient en faite connectées. Le tout en formes géométriques dynamiques particulièrement fascinantes. Il se demande comment il n’avait pas pu remarquer jusque là ces choses si merveilleuses, alors qu’elles étaient juste sous son nez.

Il tient fort contre lui son coffret car il sait que lui et James s’approchent du but. La concentration est revenue et ils marchent d’un pas certain. Ils savent que le danger se trouve derrière chaques ombres. Les autochtones donnent une impression familière, comme un vieux souvenir d’enfance. Cependant, les explorateurs ne sont plus de leur monde, ils doivent atteindre leur but avant d’être démasqués. A de nombreuses reprises, cet environnement hostile tentera de les faire vaciller dans la folie de nouveau. Mais ils persévèrent dans l’effort, il faut aller plus loin, s’enfoncer dans la forêt, supporter la chaleur moite concentrée par une canopée trop dense.
Et finalement, les voici arrivés à destination. Il doit alors faire face au gardien des lieux.

« Tu as fait un long voyage pour atteindre ce sanctuaire. Tu sais ce qu’il se trouve dans ce coffre n’est-ce pas ? C’est un vestige de ton ancienne vie. L’accès au rayonnement t’as été fermé car tu as été trop confiant, mais te revoici devant nous, une fois encore. Tu dois prendre tes responsabilités et considérer les règles qui structurent notre monde et le tiens. Tu es libre de récupérer ce qui se trouve dans ce coffre. Cependant, ce coffre n’existe pas en tant qu’espace vide, et récupérer son contenu implique d’y laisser quelque chose d’autre. Tu peux toujours venir découvrir les choses qui sommeillent au fond de ton âme, mais il est impossible de devenir le maître d’un royaume complètement éclairé. Une part d’inconnu est nécessaire. »​

Il en est bien conscient, et c’est pourquoi il peut retrouver ce qu’il a tant cherché. Il rempli enfin son coffret. Dès lors, la canopée s’ouvre d’elle même et laisse apparaître une rivière douce, si douce. Les deux décident de s’asseoir et de contempler leur victoire. Ils sont presque de retour désormais. Ils peuvent de nouveau percevoir toute la beauté qui se trouve dans ce monde, une beauté qui a toujours été là. Tout est question de positionnement. Et d’où je vous parle, nous voyons un festival de tonalités verdoyantes. La nature chante, non. Elle susurre doucement au rythme d’un soleil longtemps désiré mais qui se couche déjà. Le monde semble irréel, un tableau de maître, pourtant il est bel et bien là. A porté de main, et nous pouvons le toucher. Nous y prenons part. Nous sommes des acteurs de cette transformation de couleurs et d’odeurs. Nous participons à ses mélodies par le silence de notre contemplation. Un sentiment de plénitude nous envahi, sentiment d’autant plus fort qu’il vient d’ici même et pas d’un monde fantasmé fait de chimères éphémères.



Nous décidons alors de réaliser une barque de fortune pour retourner bel et bien vers notre point de départ. Cependant cette fois-ci le ciel est clément, plus de tempête. Sur le chemin du retour, plusieurs fulgurances rendront le trajet angoissant, ou euphorisant. Entre une milice agressive à nos trousses, ou encore d’ésotériques ruisseaux dans un monde de béton, mais nous ne perdons pas le nord cette fois, car nous devons rentrer. Nous faisons face au monde, avec un manque de confiance certain, mais une responsabilité assurée.
Et nous revoilà au pays. Nous échangeons nos conclusions et partageons un dernier repas avant de sombrer dans l’inconscient d’un sommeil bien mérité, un tunnel frontalier dans les deux pays dont j’ai parlé ici. Je suis de retour.

----

Voici un TR romancé sur le 1P-LSD. J’ai souhaité profiter de ce genre d’expérience si spécifique pour créer quelque chose cette fois-ci. Nous vous inquiétez pas, je ne vois pas de figures divines qui m’expliquent la structure de la réalité. Ce texte a été composé a posteriori de l’expérience. Je trouve intéressant le fait d’essayer de rattacher des éléments du monde réel à un texte de fiction, car un trip ne se déroule jamais complètement dans le réel après tout.

Je vous laisse faire vos interprétations, allez, salut !
 
Haut