Auprès des gens de mon âge, selon le niveau d'intimité je me permets des allusions, voire des mentions de connaissances ou même d'expériences, mais avant qu'on me pose la question je ne dis pas directement que j'ai consommé. Principalement par pudeur. La drogue étant un sujet tabou, j'ai les mêmes réticences à en parler que pour le sexe, par exemple.
Évidemment, quand le milieu s'y prête, je n'ai aucune gêne.
j'en ai récemment parlé à ma grand-mère, qui est tout sauf consommatrice mais s'efforce d'être ouverte d'esprit dans tous les domaines de la vie - j'ai d'ailleurs une certaine admiration pour cette personne venant d'un milieu réac', et s'étant adaptée à tous les changements de la société, sans approbation, mais sans haine non plus, et avec douceur. Par exemple, accepter que ses petits-enfants ne soient pas baptisés, ou la validité de l'homosexualité, et le dialogue avec d'autres religions, ce qui n'est pas évident quand on est très très croyant et que pour soi-même on ne transige pas aux questions morales les plus emblématiques. Bref elle m'a posé quelques questions et s'est inclinée devant mes connaissances et ma rationalisation. C'est j'avoue un certain plaisir que de dévoiler ce monde à des intimes.
Je n'en parle jamais aux autres membres de ma famille, à mes profs... C'est trop dangereux. Après on peut être stigmatisé, déconsidéré, on peut remettre en cause mon jugement, ma santé mentale, ma moralité. Ça peut me causer du tort et je n'en ai pas envie.
Il n'y a que ma sœur avec qui je fasse exception. Au début elle me méprisait pour cela, mais elle commence à me poser des questions et à se montrer curieuse.
Finalement, ce que je préfère dans la drogue c'est en parler, alors je suis toujours content de trouver des interlocuteurs.