Dion_
Matrice périnatale
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- 3 Juil 2012
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C'était il y a deux semaines, mon second essai avec la salvia. Comme je l'ai raconté dans mon précédent TR, la première prise de contact avait été assez violente, pour ne pas dire terrifiante. J'ai vraiment connu la terreur, et la panique. Le lendemain de cette expérience, j'avais décidé de recommencer - avec une dose bien moindre – afin de remettre les choses en perspective et surtout d'exorciser ma terreur de la veille.
Tout le semaine durant, j'ai pensé à cette expérience, et me suis finalement décidé à re-tenter le coup, en espérant avoir un peu plus de maitrise sur mes réactions qu'au premier essai. J'avais cette fois-ci prévu de ne pas me « jeter » là-dessus aussitôt rentré, et de m'allouer un petit temps de décompression avant le grand départ.
Même scénario que précédemment, vendredi soir venu je regagne mes pénates avec ce sentiment de dégagement si propre aux fins de semaines bien méritées. Je me suis préparé dans l'après-midi un peu de musique d'ambiance, un truc relaxant censé aider à la médiation: « Om ».
Une fois arrivé sur place, je prépare l'atmosphère en allumant un peu d'encens trouvé au fond d'un tiroir et diffuse le fameux « Om » de mon laptop vers la chaine Hifi.
Je remarque en préparant/rangeant mes affaires que j'ai une pile à souder sur un circuit qui traine depuis un petit moment. Je décide d'en profiter pour le faire. Faire ce genre de chose m'aidera également à me calmer. Je branche mon fer à souder et m'attaque aux deux soudures, toujours sur ce fond de « Om » et d'encens qui brûle.
Une fois tout fini je range et me prépare à passer aux choses sérieuses: Comme la dernière fois je prépare une douille avec du papier alu dont je troue le fond avec une aiguille. Cette fois-ci je suis plus à même d'estimer la dose qu'au premier essai. J'en mets assez pour avoir un effet significatif, mais pas trop pour ne pas risquer de « partir » comme lors de mon décollage interrompu de la semaine précédente. Comme on le verra par la suite, le dosage s'avère on ne peut plus juste.
Je suis prêt. Le bang est prêt, la douille aussi, j'ai remis la musique au début. Je m'assoie confortablement dans mon fauteuil, et je me prépare à allumer, bang en main. Juste avant d'actionner le briquet, je jette un dernier coup d'oeil à l'environnement et à la musique. Bullshit. This is just plain bullshit. Ce n'est pas du tout ce que je veux faire un vendredi soir. J'arrête ce « Om » débile qui me prend le choux depuis tout à l'heure, et je me met un bon vieux South Park. « All about Mormons » pour être précis, un de mes préférés.
Je lance le South Park et j'y vais. Je tire ma douille en une seule fois, en inspirant profondément. Cette fois-ci je n'ai aucun mal à garder la fumée. J'expire au bout de 20-30 secondes un minuscule nuage de fumée. Je sens dans ma gorge et mes poumons ce goût si caractéristique de la salvia. Je mets immédiatement le bang en position de sécurité. J'attends.
Soudain, ca commence. Je me rappelle ce que j'avais oublié la dernière fois -le plus significatif -, et qui est totalement absent du TR précédent. J'avais oublié que cela faisait ça. L'univers entier va bientôt tourner, et je vais me retrouver de l'autre côté. Je regarde mes mains, et comme je m'y attends, la même chose se reproduit.
C'est une sensation très étrange, et difficile à décrire. Je vais quand même essayer. Tout se passe comme si la salvia avait désolidarisé deux choses normalement solidaires: Mon corps physique et un supposé corps éthéré. Quelle qu'en soit la réalité, cette image décrit parfaitement ce que je ressens à ce moment là: Ma main « subtile » bouge à l'intérieur, de part et d'autre, de ma main physique. Je commence à me dissocier et je n'aime pas ça du tout.
Je me souviens. Je me rappelle maintenant pourquoi j'ai eu si peur. J'avais oublié que ca faisait ça. Je me rappelle que pendant mon premier « trip » j'avais voulu ranger le tube de salvia au fond d'un tiroir. A présent je me dis que j'aurai bien mieux fait de la jeter. Je n'aurai jamais dû refaire ça.
Je regarde la télé.
-This new child is a douche !
-Yeah, let's kick his ass !
La machine a parano s'emballe: Je prends ça pour moi. Ce n'est pas juste un épisode normal. Le simple fait d'avoir mis cet épisode là à ce moment précis à une signification évidente: C'est pour moi. Je sens cette « boule » du « tout s'adresse à moi ». Je sais que je dois tout de suite arrêter ça, mais je ne peux reprendre la main tout seul. Je choisis la solution la plus simple et la plus rapide: Je coupe la télévision.
Et là, la même chose, celle que je redoute tant et qui m'a fait si peur se reproduit. Cette chose que j'avais oubliée, effacée, la revoilà. Je n'ai plus d'identité. Tout s'est débloqué. Je suis la maison ! Mon champ de vision est découpé en plusieurs zones qui correspondent à mes membres. Si je bouge, ce sont les constituants de la maison qui bougent. Il ne faut donc surtout pas que je bouge, sinon je risque de casser quelque chose: Imaginez une maison qui se déplie !
J'ai peur. Mais je ne me lève pas pour fuir. Je reste en place. Faceplam. Je n'aurai jamais dû faire ça. Jamais. Je veux redevenir moi-même, je veux que ca s'arrête, je veux revenir. Je sais cette fois-ci que je dois rester en place, et qu'avec un peu de chance ça va s'arrêter. Comme l'hallucination est principalement visuelle – ou du moins basée sur la vision - Je tente de fermer les yeux pour que ça s'arrête. Je les rouvre finalement très vite et évidement cela n'a pas l'air de faire grand chose. Cela me calme néanmoins.
A cet instant j'ai une perception et une mémoire très vive de ce qui se passe, et de ce qui s'est passé la fois précédente. Il faut que j'oublie. Si je n'oublie pas je ne vais pas pouvoir rentrer. Il faut absolument que je me débarrasse de tout souvenir et je vais peut être pouvoir rentrer. J'essaie quand même d'en garder un vague souvenir dans un coin de ma mémoire.
Alors que l'effet reflue, je me sens revenir. Je cherche à vérifier mon retour dans mon monde en regardant si le bang est bien présent là ou je l'avais mis. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, je m'attends réellement à ce qu'il ait disparu et que ma main se referme sur le vide. Il est bien là. Je suis de retour.
Je profite de ce lien avec la réalité qui se restaure peu à peu pour tenter de mémoriser les sensations que j'ai eue, et ce qui m'est arrivé. J'étais la maison !
Encore une fois, même si je n'ai pas paniqué au point de me lever pour tenter de fuir, j'ai eu très peur et j'ai pas mal transpiré de terreur. J'ai toutefois mieux perçu et un peu moins subi l'effet de surprise. Mais même si je ne me suis pas senti aussi vulnérable que la première fois, j'ai quand même eu ma dose de frayeur.
Il me reste encore beaucoup de salvia. J'avoue que je ne sais pas si je vais en reprendre de sitôt j'hésite entre déclarer et considérer qu'après tout les états de conscience modifiés « Been there, done that », et passer à autre chose de manière définitive et le désir quand même présent de surmonter cette terreur.
Comme je n'ai pas de sitter qui pourrait jouer le rôle de lien avec la réalité, je considère pour l'instant que m'infliger des crises de panique tous les week-ends n'est pas la meilleure chose à faire ni pour ma santé mentale, ni pour ma qualité de vie en général
Tout le semaine durant, j'ai pensé à cette expérience, et me suis finalement décidé à re-tenter le coup, en espérant avoir un peu plus de maitrise sur mes réactions qu'au premier essai. J'avais cette fois-ci prévu de ne pas me « jeter » là-dessus aussitôt rentré, et de m'allouer un petit temps de décompression avant le grand départ.
Même scénario que précédemment, vendredi soir venu je regagne mes pénates avec ce sentiment de dégagement si propre aux fins de semaines bien méritées. Je me suis préparé dans l'après-midi un peu de musique d'ambiance, un truc relaxant censé aider à la médiation: « Om ».
Une fois arrivé sur place, je prépare l'atmosphère en allumant un peu d'encens trouvé au fond d'un tiroir et diffuse le fameux « Om » de mon laptop vers la chaine Hifi.
Je remarque en préparant/rangeant mes affaires que j'ai une pile à souder sur un circuit qui traine depuis un petit moment. Je décide d'en profiter pour le faire. Faire ce genre de chose m'aidera également à me calmer. Je branche mon fer à souder et m'attaque aux deux soudures, toujours sur ce fond de « Om » et d'encens qui brûle.
Une fois tout fini je range et me prépare à passer aux choses sérieuses: Comme la dernière fois je prépare une douille avec du papier alu dont je troue le fond avec une aiguille. Cette fois-ci je suis plus à même d'estimer la dose qu'au premier essai. J'en mets assez pour avoir un effet significatif, mais pas trop pour ne pas risquer de « partir » comme lors de mon décollage interrompu de la semaine précédente. Comme on le verra par la suite, le dosage s'avère on ne peut plus juste.
Je suis prêt. Le bang est prêt, la douille aussi, j'ai remis la musique au début. Je m'assoie confortablement dans mon fauteuil, et je me prépare à allumer, bang en main. Juste avant d'actionner le briquet, je jette un dernier coup d'oeil à l'environnement et à la musique. Bullshit. This is just plain bullshit. Ce n'est pas du tout ce que je veux faire un vendredi soir. J'arrête ce « Om » débile qui me prend le choux depuis tout à l'heure, et je me met un bon vieux South Park. « All about Mormons » pour être précis, un de mes préférés.
Je lance le South Park et j'y vais. Je tire ma douille en une seule fois, en inspirant profondément. Cette fois-ci je n'ai aucun mal à garder la fumée. J'expire au bout de 20-30 secondes un minuscule nuage de fumée. Je sens dans ma gorge et mes poumons ce goût si caractéristique de la salvia. Je mets immédiatement le bang en position de sécurité. J'attends.
Soudain, ca commence. Je me rappelle ce que j'avais oublié la dernière fois -le plus significatif -, et qui est totalement absent du TR précédent. J'avais oublié que cela faisait ça. L'univers entier va bientôt tourner, et je vais me retrouver de l'autre côté. Je regarde mes mains, et comme je m'y attends, la même chose se reproduit.
C'est une sensation très étrange, et difficile à décrire. Je vais quand même essayer. Tout se passe comme si la salvia avait désolidarisé deux choses normalement solidaires: Mon corps physique et un supposé corps éthéré. Quelle qu'en soit la réalité, cette image décrit parfaitement ce que je ressens à ce moment là: Ma main « subtile » bouge à l'intérieur, de part et d'autre, de ma main physique. Je commence à me dissocier et je n'aime pas ça du tout.
Je me souviens. Je me rappelle maintenant pourquoi j'ai eu si peur. J'avais oublié que ca faisait ça. Je me rappelle que pendant mon premier « trip » j'avais voulu ranger le tube de salvia au fond d'un tiroir. A présent je me dis que j'aurai bien mieux fait de la jeter. Je n'aurai jamais dû refaire ça.
Je regarde la télé.
-This new child is a douche !
-Yeah, let's kick his ass !
La machine a parano s'emballe: Je prends ça pour moi. Ce n'est pas juste un épisode normal. Le simple fait d'avoir mis cet épisode là à ce moment précis à une signification évidente: C'est pour moi. Je sens cette « boule » du « tout s'adresse à moi ». Je sais que je dois tout de suite arrêter ça, mais je ne peux reprendre la main tout seul. Je choisis la solution la plus simple et la plus rapide: Je coupe la télévision.
Et là, la même chose, celle que je redoute tant et qui m'a fait si peur se reproduit. Cette chose que j'avais oubliée, effacée, la revoilà. Je n'ai plus d'identité. Tout s'est débloqué. Je suis la maison ! Mon champ de vision est découpé en plusieurs zones qui correspondent à mes membres. Si je bouge, ce sont les constituants de la maison qui bougent. Il ne faut donc surtout pas que je bouge, sinon je risque de casser quelque chose: Imaginez une maison qui se déplie !
J'ai peur. Mais je ne me lève pas pour fuir. Je reste en place. Faceplam. Je n'aurai jamais dû faire ça. Jamais. Je veux redevenir moi-même, je veux que ca s'arrête, je veux revenir. Je sais cette fois-ci que je dois rester en place, et qu'avec un peu de chance ça va s'arrêter. Comme l'hallucination est principalement visuelle – ou du moins basée sur la vision - Je tente de fermer les yeux pour que ça s'arrête. Je les rouvre finalement très vite et évidement cela n'a pas l'air de faire grand chose. Cela me calme néanmoins.
A cet instant j'ai une perception et une mémoire très vive de ce qui se passe, et de ce qui s'est passé la fois précédente. Il faut que j'oublie. Si je n'oublie pas je ne vais pas pouvoir rentrer. Il faut absolument que je me débarrasse de tout souvenir et je vais peut être pouvoir rentrer. J'essaie quand même d'en garder un vague souvenir dans un coin de ma mémoire.
Alors que l'effet reflue, je me sens revenir. Je cherche à vérifier mon retour dans mon monde en regardant si le bang est bien présent là ou je l'avais mis. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, je m'attends réellement à ce qu'il ait disparu et que ma main se referme sur le vide. Il est bien là. Je suis de retour.
Je profite de ce lien avec la réalité qui se restaure peu à peu pour tenter de mémoriser les sensations que j'ai eue, et ce qui m'est arrivé. J'étais la maison !
Encore une fois, même si je n'ai pas paniqué au point de me lever pour tenter de fuir, j'ai eu très peur et j'ai pas mal transpiré de terreur. J'ai toutefois mieux perçu et un peu moins subi l'effet de surprise. Mais même si je ne me suis pas senti aussi vulnérable que la première fois, j'ai quand même eu ma dose de frayeur.
Il me reste encore beaucoup de salvia. J'avoue que je ne sais pas si je vais en reprendre de sitôt j'hésite entre déclarer et considérer qu'après tout les états de conscience modifiés « Been there, done that », et passer à autre chose de manière définitive et le désir quand même présent de surmonter cette terreur.
Comme je n'ai pas de sitter qui pourrait jouer le rôle de lien avec la réalité, je considère pour l'instant que m'infliger des crises de panique tous les week-ends n'est pas la meilleure chose à faire ni pour ma santé mentale, ni pour ma qualité de vie en général
