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[Rêve éveillé dirigé] Connexions intérieures

  • Auteur de la discussion Styloplume
  • Date de début
S

Styloplume

Invité
Salut les poteaux,

On recommence l'hypnose, ou plutôt le rêve éveillé dirigé, avec Galaad.
Ce TR j'ai pas vraiment envie de l'écrire. C'est bizarre, pourtant le trip s'est passé nickel, on a atteint les objectifs sans les dépasser, on a tout enregistré, j'ai tout retapé, et pourtant je me sens pas très bien à ce sujet... Bon c'est pour ça que je rédige le TR aussi. Ca fait presque deux semaines, on va pas laisser ça traîner.

BON ALLAY on y va.

On replace le contexte. Après le premier essai d'hypnose ericksonienne, plutôt mitigé niveau effets et accompagnement, j'ai décidé d'accepter l'approche de Galaad: s'approprier l'image du Père. Depuis la dernière fois j'ai calculé que c'est un ami commun, qu'on appellera Hans, qui réprésente cette image du Père. De quelques années plus âgé que moi, Hans porte une barbe fournie, a une copine cool, a finit ses études à un haut niveau, bref, un mec modèle (je me laisse pousser la barbe, j'ai pas de copine, je recommence juste des études, ainsi de suite).

Donc j'ai pris contact avec Galaad, je passe chez lui un dimanche soir. Il se sent un peu crevé par un rhume, il m'a prévenu qu'on va pas trop creuser, mais qu'il est partant. On mange, on cause, et on s'y met. Cette fois on n'oublie pas le dictaphone, du coup j'ai pu retranscrire tout ce qui s'est dit pendant la séance.

Allez c'est parti. Je suis sur le canapé, dans la couette, et Galaad a posé une bougie sur un meuble, c'est un point lumineux qui sert à la phase de relaxation. L'enregistrement commence au moment où on commence la phase de relaxation, qui dure 6 à 7 minutes. Ca ressemble à ça:

1:02
G - Tu vas essayer de te concentre sur ce point lumineux.
S - Je le regarde alors?
G - Oui. Pour l'instant oui. Ce point lumineux qui est accueillant, qui nous relie au plus profond de l'humanité. A la découverte du feu. A la sécurité qu'a apporté le feu à toute cette humanité. Et puis, la lumière, la lumière du savoir, la lumière de la connaissance. La lumière de l'espoir. Peut-être la lumière du Père aussi.
(rires)
G&S - Forcément on revient au Père! (rires)

On passe sur cette phase, juste Galaad me met bien en condition, me sort des évidences du genre " le canapé est accueillant de toutes façons, il va de toutes façons accueillir le poids de ton corps" et ça met en confiance. Je suis bien en confiance. On a dit qu'il serait pas trop intrusif, alors je suis prêt à y mettre du mien pour bien triper. On passe la phase de relaxation sur la lumière et on entre dans le vif du sujet (j'élague les parties pas importantes).

Vers neuf minutes
G - Est-ce dans ton histoire, dans l'histoire de Styloplume, il y a un moment où Styloplume aurait besoin de revenir, ou de se remettre en mémoire des choses? Qui pourrait l'aider. Reconnecter les morceaux.
S - Je suis en train de plonger. Alors. On plonge.
G - Est-ce que dans l'histoire de Styloplume il y aurait donc quelque période...
S - Alors là je repense à l'enfance.
G - Des images?
S - Des images de la cour de récréation. Des autres enfants qui jouent au football. Sans moi. Je revois quelque chose qui a de l'importance pour moi. Je revois le col roulé de mon pull dans lequel je me réfugie à cette époque quand j'avais pas le droit de jouer au football avec les autres. Et je me disais, je m'enfonce la tête dans mon col roulé en remontant la fermeture éclair. M'enfermer dans ce monde de noir, en espérant en ressortir plus tard, comme Styloplume adulte, libéré de cette souffrance. Je voulais échapper à la souffrance, je voulais échapper de ce monde qui ne veut pas de moi, pour aller dans un monde qui m'accepte où je suis fort.


Toutes ces images sont effectivement très nettes. Quand j'était gamin je m'en rendais malade de ces récréations où je jouais pas avec les autres. C'est ça qui m'a poursuivi pendant des années et toujours maintenant. J'avais déjà conscientisé cette période-là de mon enfance dans mon dialogue avec l'enfant intérieur, donc je suis pas trop perdu.


11:40
G - Est-ce que dans cette cour de récré, avec Styloplume, avec son col roulé, et puis avec les autres enfants qui font du foot, est-ce que tu peux envisager un autre scénario?
S - Je vais voir. (moment) Styloplume pleure. (moment). C'est trop dur de changer. Il veut pas jouer avec les autres.
G - Maintenant est-ce que Styloplume adulte, qui regarde, qu'est pas loin en fait, est-ce qu'il peut venir près de Styloplume enfant, qui est en train de pleurer?
S - D'accord. Je vais me rapprocher de lui.


Je visualise sans problème. La différence avec l'approche de Galaad, qui propose de visualiser un autre scénario, c'est que quand j'ai conscientisé la scène cette année, j'ai laissé l'enfant pleurer à chaude larmes sa détresse de ne pas être accepté. Pas moyen d'imaginer un autre scénario, dans ce cas-là j'avais appliqué la méthode de Kübler-Ross: on laisse sortir toute la douleur. Du coup cette affaire me semble pas insurmontable à traiter, je sais où je vais.


13:03
G - Et engager une conversation avec lui. Conversation ou pas conversation. Qu'il y ait un dialogue. Peut-être peut-tu lui demander pourquoi il pleure.
S - Je sais
G - Tu sais... c'est l'enfant qui sait.
S - C'est moi l'enfant.
G - Oui. Il y a l'adulte aussi.
S - D'accord, l'adulte.
G - Est-ce que l'enfant peut dire quelque chose à l'adulte? Est-ce qu'il a envie de lui dire quelque chose, au travers de ces pleurs?
S - Je sais pas trop... pourquoi ça va pas... je voulais pas jouer avec les autres et en même temps je veux jouer avec les autres.
G - Styloplume adulte il lui dit quoi?
S - Maintenant on joue avec les autres. Maintenant on chante avec les autres à la chorale. Maintenant on le fait.
G - Oui. Que dit l'enfant?
S - Je vais me replacer dans l'enfant. (respire) A la chorale c'est génial. On s'entraide dans les pupitres, entre les basses. On raconte des blagues. On respecte le chef et en même temps...
S & G (ensemble) - ... on le charie.
S - On est tous des enfants dans la cour de récréation.
G - Oui. Et l'enfant qu'est-ce qu'il dit quand tu lui dis ça?
S - Bah, si jamais on jouait au foot avec les autres gars de la chorale, je serai très content de participer.

Voilà je vous l'ai pas dit, je connais Galaad par la chorale où on chante tous les deux, on s'y éclate complètement, c'est pas pour rien si on s'est rencontré là-bas. Donc je met en parallèles la complicité de la chorale sans problème avec la scène du foot de quand j'avais 4 ans.


14:59
G - Est-ce que tu peux amener l'enfant...
S - J'y suis, là
G - Tu peux l'amener faire du foot avec les gars de la chorale?
S - Il y est, là
G - Super. Comment il est?
S - (rit) Il est super content!


Bref, la connexion avec l'enfant intérieur passe crème. C'est assez impressionnant d'ailleurs, il me semble pas avoir jamais un résultat aussi rapide. En cinq minutes j'ai visualisé mon enfant intérieur, je m'y suis connecté et je l'ai remis dans le quotidien. Très cool. (Mais bon. Cette frustration-là avait déjà été travaillée, donc on a juste fini le travail).

Bon, il se passe quelque chose d'intéressant avec un bonhomme de la chorale, celui qui représente le père pour moi. Observez que les oreilles de Galaad frémissent d'excitation à l'annonce de l'image du père.


15:22
S - Il y a quelque chose qui se passe avec Hans.
G - Oui. Qu'est-ce qui se passe avec Hans?
S - Je suis en train de me laisser pousser la barbe comme lui, la dernière fois que j'ai vu Hans.
G - Oui, je sais. Et donc?
S - Il y a le contact qui passe avec Hans, on se rapproche, je l'apprécie, il m'apprécie, et je me laisse pousser la barbe comme lui. J'ai l'impression que je le prends comme modèle... et (hésitations) lui il est attiré par moi un peu de la même manière. Etrange... Qu'est-ce que c'est... En tout cas, l'enfant n'a plus de problèmes.

Ce vers quoi on tend c'est que Hans, le barbu de la chorale, est comme un modèle de père pour moi. C'est une représentation du Père. Galaad me propose de suivre cette piste et j'accepte. Ca aussi c'est cool, genre, on en a discuté. J'étais détendu sur un canapé, limite sous hypnose, et on a quand même pris cette décision à deux, ça marque la confiance. C'est parti. Galaad envoie un peu de lourd.


17:17
G - Voilà ce qu'on va faire. Tu marches sur la terre humide. C'est une terre qui est très agréable, elle est humide, mais elle est chaude. Et c'est de la terre, donc sous tes pieds, tu sens bien cette terre. Et devant toi, il y a des marches qui s'enfoncent dans la terre. Tu as une chandelle, comme celle qu'il y a sur l'escalier, et tu t'enfonces profondément en terre. A un moment, tu arrives dans un endroit, il va y avoir Hans. Tu vois ça?
S - Il est allongé sur une table, comme dans un sarcophage. Comme un gisant, en pierre.
G - Il est mort? Il est vivant?
S - C'est sa tombe.
G - Et qui est-il pour toi?
S - Mon père! (rires)
G - Bien sûr. Bien sûr.
S - Je me détends.
G - Est-ce qu'il a un nom?
S - Je réfléchis si il a un nom.
G - Tu es devant lui?
S - Je suis devant le tombeau, et j'ai commencé à l'ouvrir. Il y a un rectangle noir qui se profile. Je regarde son nom... C'est écrit Johannes, ou un truc comme ça. Mais ce qui m'intéressais, c'est plus le tombeau lui-même.
G - Le corps est dedans?
S - Je vois rien. Hans était au-dessus, en gisant, sur le couvercle, mais là je vois rien dans le noir, une fois que le couvercle a été enlevé.
G - Et si tu regardais autour du gisant, tu vois quelque chose?
S - Autour du couvercle?
G - Non, pas forcément, où tu veux. T'es dans une pièce, t'es où là?
S - Je suis dans un caveau, avec des marches, des dalles en pierre. Comme dans cette petite église à Bettléhem, avec des grottes partout. Des icônes au mur.
G - Tu es seul?
S - Tout seul.
G - Et Hans, il est où?
S - Hans c'est le gisant, c'est tout. Je le vois plus, il est plus trop là. Je suis tout seul.


Débriefing: Hans c'est mon père bien sûr, et le fait d'aller sous terre c'est pour plonger dans les profondeurs de ma psyché. Hans, le père symbolique, est mort. Ca veut dire qu'intérieurement je n'ai pas de père. Ouvrir le tombeau je le fais sans que Galaad me le demande. Le rectangle noir du tombeau c'est ce vide de Père qui prends la forme du grand mystère, de la mort: du noir. Je m'y sens attiré mais en même temps là je suis bien, j'ai pas trop envie d'y faire un tour. Je sais bien ce qui m'attends là-dedans: un bon vieux trip cosmique de mort/renaissance.
Avec Galaad on décide de sortir parce qu'on avait bien dit: on se ballade mais on remue pas trop la boue. On retourne donc dans la forêt, et au passage Galaad m'explique à quoi ça rimait d'aller sous la terre:


20:15
G - Est-ce qu'on va être obligés de revenir sur nos pas, est-ce qu'il y a d'autres portes?
S - Bah écoute, il y a tout plein de portes. Il y a tout plein de couloirs qui mènent à tout plein d'endroits.
G - Il y en a un qui t'intéresse plus?
S - (sans hésitation) Il y en a un qui monte.
G - Lequel t'aimerais mieux prendre?
S - (tout aussi vite) Celui qui monte.
G - Prends-le.
S - Bon, bah, je le prends, et ... je me retrouve dans la forêt, tu vois. Ca me plaît pas trop, la cave, sous la terre. C'était un peu morbide, tout ça. Si il faut y retourner, on y retourne, hein, mais j'ai l'impression que dans la forêt je peux plus devenir moi. Maintenant si le père est mort, autant retourner à la vie, tu vois?
G - Oui. Et la forêt, tu as peur de la forêt?
S - (sûr de lui) Non! Alors là pas de problème, nickel. Le soleil brille, la terre humide, les arbres sont cools, les feuilles orangées, vraiment nickel.
G - Tu peux te décrire là-dedans?
S - Hé bien, je suis toujours barbu, et je ressemble un peu plus à Hans, tu vois. Ouais. En fait j'ai l'impression d'avoir pris quelque chose de lui.
G - Bien sûr, c'est pour ça que tu te trouves plus. C'est pour ça qu'il est plus là.
S - Ah, d'accord...
G - C'est un rite d'initiation.
S - Ah d'accord.
G - Donc quelque part tu as repris les caractéristiques de Hans.
S - Et le noir du tombeau?
G - Je ne sais pas.
S - J'ai l'impression que c'est le vide (du tombeau)... Mon père n'est pas à chercher au fond des tombeaux. Je pense qu'il est pas dans la matérialité, c'est des images tout ça. Un gisant...un mort, on va trouver que des os. C'est pas intéressant, là je suis dans la forêt, on est bien là.
G - Est-ce que tu peux te décrire psychiquement?
S - Alors psychiquement, c'est la même image que la fois dernière, Hans l'air un peu dépassé, maintenant je sais pourquoi, donc je suis moins dépassé par les évenements, donc ça va mieux en fait, grave. Ouais, grave, c'est cool.
G - Et maintenant, tu es seul?
S - Maintenant, je suis seul et je me met à danser. Je fais des câlins aux arbres. On continue?


Quand je me met à faire des câlins aux arbres c'est que tout va bien. Attention le trip devient méchamment hippie et en même temps gavé de symboles freudiens. (Haha à l'enregistrement j'entends Galaad qui se marre quand je dis que je fais des câlins aux arbres)


21:17
G - Oui. Les arbres ils te disent quoi?
S - Les arbres c'est vraiment la force virile, là, c'est vraiment le phallus, l'énergie qui coule. Et c'est beaucoup de stabilité. Beaucoup beaucoup de stabilité.
G - Est-ce que tu peux en prendre un? Un arbre
S - D'accord, un gros, ok,
G - Et tu l'embrasses, enfin, tu le prends dans tes bras. Et tu ressens sa force, sa solidité, sa stabilité... son âge, peut-être aussi. Tu sens son tronc?
S - Sa stature... il monte haut, les branches... obéissent au vent (soupire) Je suis un arbre... (sale chéper va)
G - Maintenant tu peux mettre ta colonne vertébrale contre l'arbre.
S - Je suis à fond... l'énergie qui coule un truc de malade...
G - Que ta colonne vertébrale soit dans l'arbre. C'est l'arbre qui te donne toute ton énergie.
S - Oh putain c'est puissant, les boules! Ohhhh le délire complet!
G - Reste dedans, hein?


Là le trip prends vraiment une tournure de malade. C'est très clean, tout coule. Le long de ma colonne vertébrale je sens l'énergie qui circule avec une force, oulà... le délire complet, vraiment un truc excellent. Imaginez-vous l'effet d'un bon gros joint en plus clean. C'est moins fort niveau mental et plus fort niveau corporel. J'existe avec tout mon corps. Je suis: bien. Je monte le long de l'arbre et là ça va hyper vite:


25:10
S - Je monte le long du tronc de l'arbre, en fait. Je suis dos à l'arbre, je regarde vers le sol, mais ma colonne vertébrale est rentrée dedans et je grimpe, je grimpe dans l'arbre, le long du tronc, à l'intérieur du tronc, vers les branches, et toutes les feuilles qui captent le bruit du vent, et je m'accroche, et je tombe... sur le vent, entre les feuilles des arbres, dans le feuillage... d'un feuillage à l'autre, d'un arbre à l'autre... et je m'éleve au-dessus de la forêt. Je vois toute la forêt. Ah la vache, le trip.


Le kif complet je vous dit. Une minute de pure contemplation panthéiste. Haha une fois perché dans les nuages je savais plus trop quoi faire. Je sens que cette fois-ci si on avait prévu d'aller dans une vie antérieure ou un truc de malade dans le genre ça se serait passé sans problème. Mais Galaad a les pieds sur terre, héhé.


26:00
G - Tu peux sentir les feuilles aussi? Entre les feuilles, la terre aussi.
S - La terre, je suis loin de la Terre, là.
G - Oui, justement, j'aimerai bien que tu reviennes un petit peu sur Terre.
S - Les feuilles qui sont par terre, qui forment l'humus. Les brindilles, les champignons, les petites bestioles...
G - Bien, ceci étant intégré, qu'est-ce que t'as envie de faire, maintenant? Ayant intégré cette énergie de l'arbre en toi, c'est quoi, qu'est-ce qui va se passer, dans l'histoire, maintenant?
S - Rien, je suis dans la terre, comme une graine d'arbre qui pousse, pour retourner vers le ciel. Voilà. Qu'est-ce que je vais faire, eh bien, je vais tâcher de pousser comme il faut.

Je suis bien retombé, là. J'y suis, les pieds sur terre, la tête vers le ciel. Tout va bien.
Ensuite on touche pendant trois ou quatre minutes à des sujets dont je suis pas trop sûr et dont j'ai de toutes façons pas envie de parler ici. Puis Galaad me fait revenir, fin de l'enregistrement.


Après ça, on refait le trip à deux. . On a vite compris l'histoire de Hans image du père, qu'il est mort c'est significatif.
Galaad trouve que j'ai pas trop lâché prise et que je suis resté plutôt directif, comme si j'avais pas voulu éviter des endroits qui me plaisaient pas (et le tombeau alors?)Pour vous resituer je vous raconte sur quelles images je suis tombé en refaisant le trip tout seul, en mode relaxation+Astral Projection.

Je m'enfonce dans la terre.
Je vois le tombeau de Hans.
J'ouvre le tombeau, le rectangle noir se dessine.
(Frisonnement) Je plonge dans le rectangle noir.
Je vois Hans qui se noie dans de l'eau noir.
Je-Hans tombe vers des étoiles. Une étoile me transperce comme le ferait une balle de fusil.
Tué par les étoiles, j'en suis devenu une, qui éclate en supernova avant de retomber sur elle-même, puis d'exploser à nouveau, et ainsi de suite.

Bref un gros trip psychédélique de mort/renaissance. Il me semble que c'est à ce prix que je pourrait me rapprocher du Père. Le lien avec le Christ est évident: se rapprocher du Père en acceptant la mort (la vache je devient chrétien avec toutes ces conneries). Bon, ça c'est ma façon de comprendre les choses. Galaad il a d'autres clés pour résoudre ça. Là ou moi je m'imagine bien prendre 600 mg de DXM avec un sitter qui m'encourage à accepter tout ce qui se présente, Galaad est plus à l'école du développement personnel en groupe, où l'on se défoule en cognant sur un poteau, où l'on pleure dans des oreillers, ainsi de suite.

Dans la semaine qui suit je suis très bien, posé, super content d'avoir fait un bon boulot psychonautique et de savoir où j'en suis. Dans la semaine d'après... En ce qui me concerne j'observe qu'un trip change mon équilibre sur plusieurs jours et semaines (voir mois), mais qu'au bout d'un moment ça redescend et il faut renouveler, ne serait-ce que par une bonne conversation avec l'enfant, ou une grosse méditation. Et là après deux semaines ça se fait sentir. En même temps, mon rapport avec Galaad est devenu presque inexistant, voir tendu. Après ce trip je ne pensais pas faire quoi que ce soit avec lui avant janvier (donc au bout d'un mois) parceque de toutes façons je vais avoir trop de trucs dans ma vie. Mais pourquoi ça devient bizarre? Cette semaine en guise de bonjour il m'a donné une tape qui se voulait sans doute amicale et je l'ai mal pris.

Donc je suis en train de me prendre le chou sur le désavantage d'avoir un sitter pour le rêve éveillé: maintenant qu'on cogite sur l'image du père et qu'il me fait triper, je ne peux m'empêcher de pense qu'on s'est embarqué dans un truc bizarre. Genre il est devenu mon père, et moi son fils... mais ça me plaît pas du tout. Evidemment on en parle et on sait que symboliquement c'est ce qui se passe, mais bon le fait de m'être vexé parce qu'il me cogne gentilment (c'est pas la première fois) je trouve ça significatif. Evidemment, tout ça c'est moi qui créé mes propres problèmes, reste que ça me plaît pas trop de pas être en terrain contrôlé comme avec le DXM, où là je suis sûr que tout vient de moi. Avec le DXM c'est moi qui suis responsable de tout ce qui se passe. Maintenant avec Galaad je tombe sur un gros point d'interrogation, je me met à douter de lui, en bon fils rebelle. Bref, relation hautement significative je pense, mais alors vraiment pas gérable là maintenant. La preuve cette partie du TR que je rédige aujourd'hui ne ressemble à rien.


Pourtant vois les fruits que porte l'arbre Galaad et je sais que c'est un bon gars digne de confiance, j'en doute pas une seconde. Tout est en moi et j'ai pas trop envie de le transformer en figure du père pour me réconcilier avec lui plutôt qu'avec une part de moi-même. Ou alors faut qu'il m'explique comment faire.

'Fin voilà, un trip de plus, qui m'en apprends beaucoup et me pose encore plus de questions.

Merci de votre lecture!

Styloplume
 

LuciDXM

Alpiniste Kundalini
Inscrit
12 Déc 2011
Messages
560
J'ai jamais essayé l'hypnose, sa fonctionne vraiment ? Je suis très intéréssé par le sujet. Sinon joli TR très long comme d'habitude :)
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
15 Juin 2011
Messages
1 861
Merci pour le partage.
C'est super de voir un nouveau TR de ce style (no drugs ^^).

Avec le DXM c'est moi qui suis responsable de tout ce qui se passe.
Le DXM tu ne le prends pas comme quelqu'un d'extérieur, avec ses éventuelles intentions, son référentiel, etc
Un bad trip psychédélique peut venir de cette "personnification" de la drogue, de jugements des expériences induites,...
Je crois qu'il faut laisser tomber les projections qu'on a de l'autre dans le cadre de l'hypnose (ou d'autres pratiques guidées).

Tu as confiance dans les intentions et méthodes de Galaad.
Mais dans cette pratique tu te livres et tu as l'impression d'être à sa merci (ça se comprend :p).
Du coup la confiance que tu as mis au départ n'est plus suffisante.
C'est sûr que c'est délicat, ça ne l'est pas avec le DXM ?
Les problèmes que tu ressens dans ta relation avec Galaad, est-ce que tu ne pourrais pas les "traiter" de la même façon dont tu as "traiter" les soucis avec le DXM ?

D'une façon plus générale je crois que l'égo se vit de façon séparée et veut le rester.
Séparé du "père intérieur" et de la "figure du père" qui est partout en général.
On ne souhaite pas être tout nu et face à ce père on l'est forcément.
En fait on est toujours tout nu.
Car même si consciemment les gens ne savent pas tout, notre être "transpire" et notre façon d'agir dit absolument tout.

Allez tout le monde à poil !
:-D
 

Donkey Bird

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
23 Fev 2008
Messages
2 810
Intéressant Stylo!
Je crois que j'aurais du mal avec les pratiques guidées. J'ai un pote qu'essaye de me faire du magnétisme de temps en temps. Impossible, pourtant tous le monde dit que sa marche ce qui fait bla bla bla...
Moi je le fixe dans les yeux comme il me demande, et au bout d'un temps ou je me marre ou je me déconcentre.

Et l'auto-hypnose c'est faisable, ça existe non?
Et aussi, il y a un lien avec les 'matrices périnatale' dans ce trip-report? Ca m'avait intrigué ça aussi mais je me suis jamais trop renseigné.

Et oui! Tous à poil \o/ !
 
S

Styloplume

Invité
Merci Castles pour ce regard extérieur ma foi perçant. Je reposterai, juste là je suis crevé et je me couche, mais merci ça fait du bien. Tu m'apportes beaucoup, là.

Donkey oui l'auto-hypnose c'est possible. D'ailleurs aujourd'hui ce qui va dans ce sens on préfère l'appeler sophrologie, parceque le mot hypnose est connoté. MAis oui c'est possible, j'en connais qui font ça. Ah, et pas de matrice périnatale dans ce TR, je trouverai rien de bien pertinent. S'il avait fallu tomber dans le tombeau noir, on serait passé dans les matrices, mais ça serait devenu difficilement gérable sur le coup, les matrices II et III sont jamais faciles à passer.
 
S

Styloplume

Invité
CastlesMadeOfSand a dit:
Le DXM tu ne le prends pas comme quelqu'un d'extérieur, avec ses éventuelles intentions, son référentiel, etc
Un bad trip psychédélique peut venir de cette "personnification" de la drogue, de jugements des expériences induites,...
Je crois qu'il faut laisser tomber les projections qu'on a de l'autre dans le cadre de l'hypnose (ou d'autres pratiques guidées).

yop j'ai intégré comment tu le formules. Mes bads au DXM viennent toujours d'un refus de la substance, mais en fait ce que je refuse c'est une partie de moi-même bien sûr... qui prend des formes méchantes à fuir => evil DXM. Là tu me fais cogiter dans le bon sens!

J'ai sûrement projeté une partie de moi que je n'aime pas sur Galaad. Cogitations => Forcément l'image du Père. Maintenant j'ai Galaad = image du Père, et je refuse les deux.

CastlesMadeOfSand a dit:
Tu as confiance dans les intentions et méthodes de Galaad.
Mais dans cette pratique tu te livres et tu as l'impression d'être à sa merci (ça se comprend ).
Du coup la confiance que tu as mis au départ n'est plus suffisante.
C'est sûr que c'est délicat, ça ne l'est pas avec le DXM ?
Les problèmes que tu ressens dans ta relation avec Galaad, est-ce que tu ne pourrais pas les "traiter" de la même façon dont tu as "traiter" les soucis avec le DXM ?

Voilà on trouve la même chose. La confiance du départ était autant une question qu'un deal: on fait comme ça et pas autrement (on avait posé les termes de l'introspection sans trop fouiller, etc.)
Mais il a complètement respecté les termes du contrat! D'où vient ce manque de confiance? Il vient de moi, forcément.

Mmh, comment traiter ce problème? Avec le DXM, je viens juste, depuis quelques mois, de cogiter que le bad vient de moi, non de la substance, et que je peut l'affronter en prenant toutes les précautions: préparation, set&setting, rédaction du TR, puis démarche hypothético-déductive (j'ai appris ça donc je réponds à mon hypothèse de départ et je l'étend, puis je la vérifie à nouveau avec une nouvelle expérience).

Là je cogite en live.
Traiter Galaad comme le DXM, ce serait: M'abandonner complètement à lui (avec un minimum de discernement)
Or j'ai pas envie de lui faire confiance à ce point, pas dans un homme. (c'est pas dit que je change pas d'opinion, mais pour le moment c'est comme ça) Le DXM c'est une facette de moi, Galaad c'est... haha si c'est une facette de moi aussi :)
Un gros gros lâcher prise.... Je sais pas si je suis motivé pour y faire face comme ça.

Notons que j'ai pas reparlé avec Galaad depuis. A nouvelle situation il faut apporter de nouvelles normes communes. Et ça on l'a pas encore fait. Peut-être que ça vient de là.

Bref je suis en train d'appliquer la démarche hypothético-déductive du DXM à propos de Galaad et je tombe sur la conclusion que c'est bien comme ça et qu'il faut que je continue à toujours tout réfléchir, peser, sous-peser, remettre en question, puis prendre des décisions d'adulte (lâcher prise c'est une décision d'adulte)

CastlesMadeOfSand a dit:
D'une façon plus générale je crois que l'égo se vit de façon séparée et veut le rester.
Séparé du "père intérieur" et de la "figure du père" qui est partout en général.
On ne souhaite pas être tout nu et face à ce père on l'est forcément.
En fait on est toujours tout nu.
Car même si consciemment les gens ne savent pas tout, notre être "transpire" et notre façon d'agir dit absolument tout.

Ah bah je viens de comprendre ce que tu veux dire. L'ego veut rester séparer de l'image du père. Ouais ouais je m'en rends compte au quotidien dès que je vois ce qui ressemble de près ou de loin à un patriarche barbu.

Comme quoi c'est dur de devenir soi-même et de se mettre à poil! Mais il faut, il faut, d'ailleurs tu m'as bien encouragé et posé des bases solides à mon raisonnement. Merci Castles! :heart:
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
15 Juin 2011
Messages
1 861
Styloplume a dit:
yop j'ai intégré comment tu le formules. Mes bads au DXM viennent toujours d'un refus de la substance, mais en fait ce que je refuse c'est une partie de moi-même bien sûr... qui prend des formes méchantes à fuir => evil DXM. Là tu me fais cogiter dans le bon sens!
Je crois bien que tout ce qu'on rejette d'extérieur (les gens qu'on aime pas, les aspects de la sociétés qui nous rebutent,..), on le rejette aussi dans le domaine intérieur.
=> Travail en vue d'accepter, d'Aimer cette "chose".
(ce qui ne veut pas dire être dans une attitude "béni oui-oui")

Une fois acceptée, la situation peut se travailler véritablement.
(Ya bon allers-retours Travail/Amour :D)

Styloplume a dit:
Mais il a complètement respecté les termes du contrat! D'où vient ce manque de confiance?
C'est pas parce que tu prépares bien un saut à l'élastique que tu flippes pas avant de sauter :p

Styloplume a dit:
réfléchir, peser, sous-peser, remettre en question, puis prendre des décisions d'adulte (lâcher prise c'est une décision d'adulte)
Discernement et lâcher prise, ça me paraît aussi très Bon.
Une autre façon d'exprimer le cercle vertueux Travail/Amour on dirait ^^

Trungpa Rinpoché disait : « Où que l’on soit parvenu et quoi que l’on ait pu réaliser, l’exprimer avec des paroles et le donner à quelqu’un d’autre est le seul moyen de se développer soi-même ».
:-D
 
S

Styloplume

Invité
Ah la vache ouais c'est bon on s'est compris.

Travail+Amour, y'a tout bon dans cet équilibre indispensable. En fait je suis sur un bon chemin, il s'agit juste d'accepter ces parties de moi qui sont révélées au grand jour les unes après les autres. Ca y est, je met en relation avec tout ce que j'ai vu avant, l'individuation de Jung, les archétypes à accepter, l'image du père dans la chrétienté. Tout se remet en place. Cool.

CastlesMadeOfSand a dit:
=> Travail en vue d'accepter, d'Aimer cette "chose".
(ce qui ne veut pas dire être dans une attitude "béni oui-oui")

Voilà. Ca c'est l'attitude à adopter pendant le trip (ou l'hypnose ou quoi que ce soit): lâcher prise, accepter ses mauvais côtés

CastlesMadeOfSand a dit:
Une fois acceptée, la situation peut se travailler véritablement.
(Ya bon allers-retours Travail/Amour )

Voilà, une fois le trip passé on peut cogiter dessus à tête reposée en étant sûr de pas se gourer, puisqu'on est sûr de pas brasser des pensées dans le vide.

Je m'avance, mais la méditation ne consiste-t-elle pas à faire les deux à la fois?

Bref Travail/Amour, voilà un super motto à conserver! :heart:
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
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15 Juin 2011
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la méditation
C’est d’abord et surtout :
- un état de présence, d’ouverture, de lucidité et de réceptivité,
- un exercice destiné à développer ces qualités d’ouverture, clarté, sensitivité
et leur continuité dans l’action, dans la vie quotidienne.
Ma source d'inspiration

En effet quand je parle d'Amour je parle de cet état.
Dans le mot "Amour" on peut voir surtout l'aspect réceptivité/sensitivité.
Perso je met allègrement la clarté et l'ouverture derrière aussi ^^

Le travail est de dévoiler/développer cet état naturel.
Le Travail authentique émerge de cet état.
L'action parfaite dans le non-agir.

Pour revenir à la méditation, le travail c'est "rester tranquille" : apprendre à laisser s'apaiser l'agitation mentale.
L'Amour c'est l'expérience de la nature de l'esprit qui est vue quand celui-ci est au repos.
En tous cas ce sont les parallèles que j'ai en tête.
Ce n'est pas habituel de parler "Amour/Travail" mais ces termes que tu as amené m'ont parlé :D

On peut remonter à un niveau "plus superficiel" (c'est pas péjoratif) :
- Amour = détente : 70% de la méditation
- Travail = vigilance : 30%, quand des pensées surgissent elles sont simplement reconnues
Si il n'y a que de la détente ben on fait dodo.
Si il n'y a que de la vigilance on se crispe, on part dans tous les sens intérieurement et on finit par partir physiquement.
 
S

Styloplume

Invité
Yop je note.

Plus j'avance et plus je prends goût à la vie, et plus ça va et plus je me fais une bonne idée de ce à quoi la méditation peut ressembler. Je me dit que j'y arrive de plus en plus certainement. Pour le moment j'ai toute cette symbolique intérieure chrétienne sur laquelle je bosse, mais après m'être réconcilié avec un morceau de moi je me sens dans une paix intérieure qui n'est pas sans me rappeler tout le discours contemplatif bouddhiste.

Bref. Cette nuit j'ai trouvé l'illumination. Entre Galaad et moi il y a un fils qui cherche son père, et un père qui cherche son fils. Je crois que je vais lui proposer de lâcher l'hypnose et de faire du jeu de rôle (monter des situations où il joue le rôle du père et moi du fils). Ca devrait être explosif, je le vois d'ici, et dans ce domaine il a une putain d'expérience, donc ça devrait bien se passer.

Bref, du psychonautisme sans drogue, sans relaxation, sans rien d'autre que l'imagination et tout l'inconscient qui hurle, qui nous écrase, une bête immense qui bout de rage et veut tuer, tout ça qui sort et qu'on peut laisser exploser dans le vide pour peu qu'on en ai décidé ainsi. Ouais je le sens bien :)
 
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