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Réconciliation bizarre avec le LSD

Lunatic

Glandeuse pinéale
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14 Avr 2020
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170
Voilà un petit TR, j'en écris assez peu en fait, mais là allez savoir pourquoi j'avais envie, donc je me lance.

Substance; 1P-LSD, un buvard ( 100 à 150 mcgs je dirais)
Lieu; j'ai pas arrêté de changer de lieu pendant le trip

Bon pour poser le contexte, j'avais fait une grande pause avec les psychédéliques, et même si j'avais fait un trip léger au 4-HO-met en décembre, globalement ça fait quand même quelques mois que les psychés ont plus ou moins disparu de ma vie. Enfin, façon de parler, puisque j'avais quand même sacrément envie d'un trip, mais j'avais toujours trop de choses à faire, trop d'idées noires, ou pas de bon moment.
Sauf qu'à force de toujours repousser, j'ai fini par me dire, un matin " Allez,cette fois je le prends".

Je suis allée dans des champs ( type champs en bordure de banlieue), mais je n'arrivais pas à avaler mon buvard, quelque chose ne collait pas. J'essaye de me convaincre que tout va bien, que je suis bien dans ma tête, que ça va bien se passer, sauf que j'ai l'impression que c'est faux. Je me dis " commence par la moitié", mais même là, ça coince.
Alors soudainement, alors que je suis encore sobre, je me mets à chialer comme une merde, parce que je trouve que le monde qui m'entoure est tellement oppressant, parce que j'ai tellement d'idées noires vis à vis de l'avenir, que bordel, je crois que je n'arriverais plus jamais à triper.
C'est simple, je me sentais incapable de me laisser aller, j'avais l'impression d'être une bulle de colère froide refoulée. Comment se laisser porter par une vague aussi intense qu'un trip au LSD si on est rempli de peur et de haine?
Mais au final, cette peur et cette haine était tellement douloureuse, que j'ai gobbé une moitié de buvard, parce que foutu pour foutu, et parce que ça me saoulait, je me saoulait, tout me saoulait.

Donc 10h30, début du trip, et j'étais clairement pas dans un état ouf. D'ailleurs j'était tout sauf d'humeur spirituelle, ni d'humeur festive, je savais pas ce que je cherchais dans ce buvard, je me suis mise à marcher dans les champs au hasard en écoutant du punk hardcore, ambiance dépressive, les champs sont tristes, moi je suis renfermée, et malgré tout ces mauvais sentiments, je n'ai même plus d'anxiété, j'ai l'impression que le bad va se noyer dans mes sentiments noirs de toute façon.
Mais étonnamment, la montée se passe bien. peu à peu, je me détends, et ça me fait marrer de voir les champs qui commencent à onduler. En plus, le soleil est apparu soudainement, et il y a eu un changement d'ambiance bizarre. J'avais l'impression que les psychédéliques riaient gentiment de mon sale caractère et que j'allais pouvoir me laisser porter.

Vers 11h30, comme je sens que je peux monter plus haut, je bouffe l'autre moitié du buvard.
Je continue de marcher, et là, hallucinations auditives. Le vent, les oiseaux, ma propre voix, et le bruissement des arbres, tout les sons semblent changés, d'une manière si subtile qu'elle en est étrange. Alors, je me met à imaginer " Si je devais enregistrer chacun des sons que j'entends, et les mixer sur mon ordi de manière à reproduire les effets de l'acide, quels effets j'appliquerais? " Un exercice de méditation franchement ouf, parce que j'ai rarement eu une montée aussi intense, avec le cerveau autant impliqué dans le trip. Ca me fait rire, je dis que je suis l'ingé son du monde. Mais mon cerveau était un peu trop impliqué.

Je suis rapidement devenue hyper confuse. Les hallus auditives me perturbaient, et j'avais l'impression que mon crâne était secoué de l'intérieur. Lentement, alors que la montée s'était super bien passée, j'ai commencé à angoisser (  vers 13h00 je crois), parce que je n'arrivais plus à penser. J'avais l'impression qu'une main s'agrippait à ma tête, que mes neurones pouvaient plus s'envoyer des infos les unes les autres. En plus visuellement, le monde entier clignotait, sans qu'il y ait vraiment d'arabesques ou de dessins psychédéliques. Juste, il clignotait, se secouait.
J'avais l'impression d'être piégée dans un ordinateur, entre ce mix du monde curieusement modifié et cette vision qui bug.
Je sentais que je commençais à bader, alors j'ai voulu rentrer chez moi. Problème? Mes parent sont dans la salle à manger. J'essaye de me faire toute petite avant de foncer dans ma chambre, ni vu ni connu. Sauf que là, c'est pas beaucoup mieux que dans les champs.

Je veux mettre de la musique ( du sleep party people), mais la musique sonne ultra ralentie! Je peux entendre l'échantillonage du son, ça me perturbe de ouf et je ne peux même plus profiter de la musique. En plus elle est tellement lente, on dirait que le temps passe ultra lentement. Je me sens angoissée.
J'ai besoin de musique. Alors puisque je ne peux pas entendre au rythme normal, je n'ai qu'à jouer ma musique et la jouer ultra vite.
Là j'ai joué comme ça pendant bien deux heures du trip. C'était obsessionnel, il fallait que je joue, sinon j'allais bader, j'en étais sure. C'était comme si il y  avait derrière moi une sorte de psychose qui s'aggripait à ma tête, et que si j'arrêtais de jouer, elle allait me tirer en arrière.
Mais à force de jouer ultra vite, crampe au pouce, j'ai peur de me faire mal, alors je suis oblgiée d'arrêter. En plus, je me dis que je en peux pas rester ici, mes parents risqueraient de me gauler. J'envoie un message à mon petit-ami ( appelons le A.) pour lui demander si il est ok pour venir me chercher et m'accompagner dans le tram jusque chez lui, et il accepte.
Du coup, je pars avec lui, et c'est 40 minutes de trajets en transport en commun complètement def qui m'attendent.
A. est complètement mort de rire, il faut dire que je m'arrêtais près des arbres et des poteaux pour discuter avec eux, et que je n'arrêtais pas de perdre l'équilibre ou de lui parler de dessins étranges sur le sol. Curieusement, le fait qu'il se foute de ma gueule me rassure et me fait dédramatiser les choses.
Dans le tram, par contre, grosse parano, je suis sure que tout le monde m'observe, qu'ils me jugent, et en plus, les crissements du tram ressemblent à des hurlements. Je chuchote à A que c'est le hurlement de l'homme piégé dans la modernité, ce qui bien sur le fait encore plus rigoler. Comme il voit que je ne suis aps très bien, il propose de faire le reste du chemin à pied. là je me souviens plus trop, mais il paraît que je me suis mise à tirer sur les grillages en disant que c'était des traitres espions d'une institution cheloue...
Ouais j'étais vraiment vraiment très confuse.
Enfin chez A. vers 17h je crois, et là je ne bad plus du tout, pour la bonne et simple raison que A. m'avoue qu'il est en pleine déprime, et donc je me retrouve à le consoler, ce qui me détourne de mes angoisses. Et puis, le trip perd enfin ce coté purement auditif et ultra clignotant, j'ai de vraies arabesques ( peut-être parce que je suis plus détendue), t je vois des temples, des déesses, des trucs assez clichés mais bien jolis qui font plaisir.
J'avais beaucoup de mal à manger par contre, et j'étais épuisée. je me souviens aussi que j'ai mis beaucoup de temps à descendre, enfin pour être exacte, le trip n'est vraiment descendue qu'après que je me sois endormie, vers minuit.

Ca m'a fait bizarre, car autrefois ( la vieille époque :dodgy: ) j'étais ultra sensible au niveau visuel, mais impterurbable sur le plan cognitif. Je veux dire que j'étais souvent ultra lucide. Et bah là, que dalle la lucidité, et que dallle les visuels qui partent en bordel au moindre microgramme d'acide, j'avais eu droit à un trip tout inversé de mes habitudes!
Mais au final je ne l'ai pas tant détesté, malgré le petit moment de bad. En un sens, je considère que je me suis réconciliée avec le LSD parce que j'ai fini par réussir à me laisser aller, et ça fait du bien à la tête, même si c'était bizarre et illogique dés le début. 
Quant à ce qui est des mes idées noires, ni pires ni meilleures.
Même si il est facile de comprendre que ce passage badant était du à mes idées noires.
En me relisant, toute cette idée d'être piégée dans un ordinateur, que le temps s'écoule trop lentement, que le tram hurle l'homme piégé dans l'ère moderne, ça ne me semble qu'être une projection de ce que je ressens vis à vis du monde...
En gros j'ai l'impression que les psychés sont décidément un super support pour se hurler à soi-même ce que l'on soit déjà, mais de manière plus fantaisiste et donc moins cynique.
 

Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26 Jan 2018
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Une bonne vielle perche à l'acide quoi. Toujours aussi imprévisible :D

Tu as joué quoi pendant le trip?

Sinon je veux bien tes sons de punk hardcore
 

Lunatic

Glandeuse pinéale
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Effectivement, c'est qu'on perd l'habitude avec le temps x)

pas mal de trucs, en plus j'ai dit punk hardcore mais c'est un peu plus large;


ah et plus dans le genre death metal j'écoutais ça aussi

et sinon j'improvisais des trucs au piano ou à la guitare, sous acide pas vraiment besoin de se donner un morceau à jouer
 

Morning Glory

Holofractale de l'hypervérité
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Ah ouai, parler à des objets avec une si petite dose c'est fort quand même. Cool que ça se soit relativement bien passé
 

snap2

Psychopstick
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6 Mai 2015
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Forts bons skills d'écriture, ça se lit tout seul (et pourtant j'en vu passer des TR haha). Les petits détails apportent vraiment un truc. Merci bien pour ce retour :)
 

Lunatic

Glandeuse pinéale
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14 Avr 2020
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merci
-j'écrivais des romans dépressifs sur le sucide ado, bizarrement ça a des utilités x) -

et yep, j'ai été assez surprise de la confusion de ce trip, mais bon, comme de base j'étais un peu "bloquée" dans ma tête ça explique sans doute ( besoin de se lacher tout ça...)
 
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