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Psychédélisme guidé

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V

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Invité
[font=Georgia, serif]Salut à toutes et tous ! Je parlerai d'acide, mais cela s’étend à plusieurs substances.[/font]
[font=Georgia, serif]Habituellement lorsque j'en prends (de l'acide donc) je ressens toujours une infinité de possibilités d'actions, de choses à faire ou à voir, sans au final n'en faire aucune tellement tout devient fantasque. Bon j'avoue c'est sympa, mais cette fois je vise autre chose.  [/font][font=Georgia, serif]Dans ma bibliothèque je suis tombé sur L'expérience psychédélique de Timothy Leary que j'avais acheté il y a quelques années dans une frénésie psychédélique mais jamais utilisé, et là ça m'intéresse. [/font]
[font=Georgia, serif]Il est question de se servir de clés chimiques (LSD/Mescaline/Psilocybine...) pour arriver à des états de conscience qu'habituellement seul des Lamas, des mystiques, des yogis expérimentent après de nombreuses années de travail et d’exercice en tout genre. Et là ça m'intéresse encore plus.[/font]
[font=Georgia, serif]Pour l'instant je suis au stade recherche d'infos, mais surtout de témoignages.[/font]
[font=Georgia, serif]Donc si quelqu'un a déjà suivi ce manuel ou d'ailleurs tout autre «guide» pour une expérience psychédélique je suis intéressé.[/font]
[font=Georgia, serif]Biz[/font]
 

Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26 Jan 2018
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C'est un topic très très intéressant je trouve.

Je suis plutôt contre l'idée qu'on puisse être guidé par quelqu'un dans son expérience psychédélique, ou dans la vie en général. Ou plutôt je suis contre l'idée de suivre un guide, quel qu'il soit. On peut s'inspirer de quelqu'un, se faire aider par quelqu'un, apprendre de quelqu'un. Mais je pense qu'il ne vaut mieux pas suivre quelqu'un, se laisser guider alors qu'on peut se guider soi même. En particulier avec les psychés, qui touchent à des trucs tellement personnels, je vois pas comment on peut se faire guider par quelqu'un d'autre.

En fait, je trouve que ce qui est bien avec les psychés c'est que c'est de la spiritualité/thérapie tout-en-un. Pas besoin de rajouter un guide, un shaman, une tradition. Ca fait effet tout seul. Ca évite pas mal d’emmerde avec les gourous New-Age, et ça permet de toucher des trucs plus vrai je pense.

Enfin, le problème quand on suit un guide, c'est de bien le comprendre. Quand tu vois que des moines bouddhistes au Myanmar appellent à tuer les musulmans, tu te dit qu'ils ont beau suivre Bouddha ils ont rien compris.... et c'est pas les seuls malheureusement. Pareil pour les Occidentaux qui partent prendre de l'ayahuasca dans la forêt amazonienne. Comment comprendre, en une cérémonie, le point de vue et les connaissances de shamans qui ont une vision complètement différente du monde? Par exemple, on retrouve dans la plupart des formes de shamanismes l'idée que les humains ne sont qu'une partie de la nature et pas son centre. Ou l'idée qu'il existe un monde 'des esprits', 'invisible', auquel le shaman a accès. C'est deux idées qui sont très loin de ce qui nous a été inculqué en Europe, et pourtant il nous faut les intégrer pour comprendre le point de vue d'un shaman.

En bref, je suis pas contre l'idée d'un guide mais de là à le suivre...

Je ne répond d'ailleurs pas du tout à ta question, désolé ^^
 
V

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Invité
Hey ! En effet je crois que tu n'a pas bien compris ce que j'expliquais :D
Je suis moi même du côté de la liberté de pensé absolue et de autodidactisme jusqu'au bout des pieds, parfois même trop (il faut que je  touche le feu pour être sur que ça brule), donc ouai je vois ce que tu veux dire.
Par guide j'entends manuel, une direction ou même plus simplement : un fil conducteur. Devant l'infini qu'apporte le produit je finis souvent par me perdre dans le fantasque, d'une manière agréable certes, mais par me perdre. A la différence des autres fois je prévois d'utiliser le lsd comme un outil sur ma conscience et il m'est difficile d'imaginer canaliser le produit sans une aide.
Donc je précise bien que par guide j'entends seulement un fil conducteur pour apporter l'expérience dans une direction voulue.
 

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Holofractale de l'hypervérité
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30 Oct 2011
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Personnellement je préfère la surprise, le mystère et l'exploration, du coup les guides, c'est pas trop mon truc. Mais je peux comprendre l'attrait. Chez moi ça aurait trop tendance à modeler mon expérience pour qu'elle soit "comme dans le guide".
Du coup pour répondre à la question ... nop rien à conseiller désolé ^^'
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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Hello ! Non je n'ai pas eu l'occasion. 
Mais cette idée de voyage guidé m'intéresse beaucoup. Je n'ai pas vraiment de ressource estampillée "drogue" à te proposer car je n'ai pas beaucoup de culture psychédélique.
Par contre ça peut se rapprocher du principe de la "méditation guidée". Tu dois pouvoir trouver pleeein de ressources à ce sujet sur des sites ou chaîne youtube portées sur le boudhisme, le yoga et tutti quanti. 
Moi ce n'est pas trop mon truc, je suis plutôt intéressé par le versant païen de l'affaire. Je te renvoie donc aux méditations guidées de Mara Freeman. Il y en a une par "saison" (cf. la roue de l'année païenne, je détaillerai si tu veux).
J'en ai utilisé une fois sobre :
https://www.psychonaut.fr/Thread-TR-sobre-Yule-méditation-pour-la-renaissance-du-soleil
Et j'ambitionne de le faire sous trip aussi.
Celle d'Ostara est de saison ;) http://wildwhispers.weebly.com/meacuteditation-druidique2.html
 

PSYCHOCRACK

le gros con avec une chaussure noire
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10 Jan 2007
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j'ai entendue parler dans un livre sur le lsd du "livre des mort tibetain" comme guide psychédélique, je n'en sais pas plus mauvaise mémoire.....

du coup en faisant une recherche avec : "livre des morts tibétain tymoty leary"

je tombe sur ton bookin L'expérience psychédélique de Timothy Leary.

la boucle est bouclé! ^^

ps: je me souviens c'est TL qui parlais du livre des mort comme guide psychédélique, et il me semblais que ça ne marchais pas trop seulon les retour de hippy de l'epoque..... si je me souvient.

il faut peut etre se mefier de certain dire de timoty leary c'était un gros prosélyte du lsd!
 
V

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Invité
Ha ouai ça à l'air sympa ça Tridimensionnel ! Merci de l'info !

Psychocrack : c'était même "le pape du lsd" pour certains.. même si c'est un peu fumeux comme terme :D
 

PSYCHOCRACK

le gros con avec une chaussure noire
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10 Jan 2007
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c'est plus compliqué que ça, je crois, si tu à l'ocasion de passer sur paris, à la bibliothèque du centre geaorge pompidou : https://www.bpi.fr/la-bibliotheque

tu y trouvera en lecture le livre "LSD et CIA, quand l'amerique était sous acide" en verssion française.

en VO c'est "acid dream"

il est trouvable en français en version ocasion mais tres cher....

ou sur le site livre libre qui vend des vieux bookin entre autres sur les drogues 18 euros fdp compris!

si non, on l'a sousonné d'etre une balance aussi je crois.....
 

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Holofractale de l'hypervérité
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Oui clairement c'est bien plus complexe que ça !
C'était surtout pour souligner qu'il y a pu avoir plusieurs points de vue sur le personnage à son époque.

Tiens, je vais essayer de me le procurer, il doit surement être facilement trouvable en anglais ce livre ;) merci !
 

Kairos

Neurotransmetteur
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22 Août 2019
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Coucou ,
Ton topic m'intéresse beaucoup parce que je suis totalement dans cette démarche . Perso pour ne pas m'epparpiller sous psychédélique, j'ai mes rituels .
Je fait toujours un travail d'ancrage avant d'en prendre . Ce travaille peut avoir plusieurs formes. J'aime bien utiliser le rite de l'arbre ou faire des mouvements de yoga. Ça permet de bien accrocher ton esprit à ton corps et marquer ça position, pour pouvoir y revenir à tout moment quand tu sent que tu part trop loin . Après je travail en amon sur ceux que je veut faire sous psychédélique. Je verbalise et je théorise mes attentes et j'essaye d'imaginer un " chemin " . Je choisis une playlist dédié au voyage ce qui va permettre un accompagnement et un repère. Les chamans utilise la même technique avec les chants ou les tambours . J'ai aussi une grosse culture du psychédélisme et du spirituelle , ainsi que la psychologie et de la philosophie donc inconsciemment ça influence mes voyages et ça me permet je pense d'y accéder plus rapidement. Enfin je medite pour me rappeler que je n'ai pas d'emprise et que je doit aussi accepter que le lsd va m'amener ou il le voudra finalement .
Voilà un peu tout mes tips. Sachant que c'est tellement personnel les voyages que chaque psychonaute aura ces trucs mais en effet rien empêche de s'inspirer des pratiques des autres . D'ailleurs je suis en train de lire le fameux livre des morts . Il est très orienté bouddhisme évidement mais en effet je trouve que dans ces écrits et dans la vision bouddhiste en général on retrouve des grosse similarité avec un gros voyage au LSD . Donc c'est toujours intéressant de le lire. :)
 
V

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Invité
Kairos a dit:
D'ailleurs je suis en train de lire le fameux livre des morts . Il est très orienté bouddhisme évidement mais en effet je trouve que dans ces écrits et dans la vision bouddhiste en général on retrouve des grosse similarité avec un gros voyage au LSD .

Ouai d'ailleurs l'expérience décrite dans le livres des morts tibétains ressemble carrément à un egodeath. Il y a même énormément de liens entre psychédéliques et bouddhisme quand on regarde...
 

GaetanCz

Elfe Mécanique
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15 Avr 2019
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Si on comprend bien l'anglais, je conseille d'écouter Allan Watts sous psychédlique, ça peut faire son effet :)
 
V

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Invité
GaetanCz a dit:
Si on comprend bien l'anglais, je conseille d'écouter Allan Watts sous psychédlique, ça peut faire son effet :)

C'est quoi son truc ? Je connais pas du tout...
 

PSYCHOCRACK

le gros con avec une chaussure noire
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Ouai d'ailleurs l'expérience décrite dans le livres des morts tibétains ressemble carrément à un egodeath. Il y a même énormément de liens entre psychédéliques et bouddhisme quand on regarde...

il y à un lien entre religions et état de consseince modifier, particulièreemnt avec une des pratique mortel plus utiliser au japon et depuis longtemps interdit: la momification du vivant

pour te dire en quoi ça conssiste je ne peut pas trop compliquer à expliquer, mais en gros c'est un sucide pour atendre le nirvana


un résumé trop rézumé:

DOCTRINE ASCÉTIQUE
Dans des temples de la région de Yodono (préfecture de Yamagata, au nord du Honshu), on peut voir une vingtaine de momies de moines anachorètes datant du XIVe au XIXe siècle, en position de méditation assise, qui sont l'objet de dévotions des pèlerins. Au fil d'une ascèse - "entrer dans l'immobilité" (nyujo) - consistant à s'asseoir, jambes croisées, en retenant son souffle et les battements de son coeur, le croyant est supposé sanctifier son corps. Et à l'issue d'un long jeûne anorexique, il "abandonne" son enveloppe corporelle.
Contrairement à l'Egypte, dont le climat sec facilitait la momification, le Japon a un taux d'hydrométrie élevé. Aussi ceux qui voulaient "abandonner leur corps" devaient-ils commencer par le laisser dépérir en se privant de céréales puis, après deux mille jours, de fruits et d'herbes pour ne plus boire que de l'eau. Au moment où la mort d'inanition advenait, le corps était déjà presque momifié. Ensuite, on l'enfouissait dans une tombe de pierre pendant trois ans. Puis il était ressorti. Comme les momies de grands lamas tibétains obtenues par salaison, les momies japonaises étaient parfois enduites de laque.
Cet abandon du corps ne s'apparente pas dans la doctrine ascétique à un suicide mais vise à une existence simultanée dans le monde des vivants et le Nirvana. Pratiquée en Chine depuis le IVe siècle, elle arriva au Japon au XIe. L'interdiction de l'excavation d'un tombeau par le code pénal en 1880 y mit fin, en privant les candidats à la momification d'un enterrement provisoire de trois ans. Le centenaire de Tokyo voulait-il "abandonner son corps" ou fut-il emporté par une mort banale, dissimulée pour des motifs bien prosaïques ?

https://www.lemonde.fr/asie-pacifiq...etait-momifie-de-son-vivant_1394767_3216.html

le fait de jeunné pendand une longue periode peut modifier la conssience, anssie que l'autotorture (ceratinne religion en inde), ou une extase religieuse à sec.

ce ne sont que des exemple

en chine aussi:

HISTOIRE
Une statue qui dissimule un corps momifié... Cette stupéfiante découverte révèle un pan méconnu de la religion bouddhiste le suicide rituel de grands maîtres. Une pratique qui pourrait encore exister aujourd'hui. Explications par Bernadette Arnaud
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DANS SA VITRINE, la statue d'un religieux aux vêtements laqués d'or, assis en position de méditation, aimante tous les regards. Clou d'une exposition organisée au Musée national d'histoire de Budapest, en Hongrie, elle fascine depuis quelques semaines tous les visiteurs, mais aussi les chercheurs. Car les scientifiques ont découvert, stupéfaits, que sous son apparence paisible, la statue dissimulait... le corps momifié d'un homme !​
À l'origine de cette révélation, un examen de tomodensitométrie (CT-Scan) et une datation au radiocarbone de cette œuvre chinoise du XIe-XIIe siècle, Des analyses qui ont été réalisées en février par le Centre médical Meander d'Amersfoort (Pays-Bas), à l'occasion de l'étape néerlandaise de cette exposition itinérante, au Drents Museum, à Assen. « C'est dans ce pays que la statue en question a été intégrée à l'exposition, qui rentrait dune tournée de trois ans aux États-Unis. Elle a été prêtée par un collectionneur qui n'a pas souhaité se faire connaitre », explique Ildiko Pap, l'anthropologue responsable du musée de la capitale hongroise.​
L'homme ainsi momifié se nommait probablement Zhang-gong Liuquan. Dans une vitrine adja­cente figure en effet une sorte de coussin de méditation entouré de caractères chinois et constitué d'une longue bande de coton ou de chanvre enroulée sur elle-même. Il a été retrouvé sous le socle de la statue lors de sa restauration. Ces écrits, désormais associés à d'autres fragments de textes conservés à l'intérieur de la sculpture, ont permis d'identifier celui qui aurait vécu en Chine entre 1050 et 1100. « Il s'agit d'un maître bouddhiste, ce que confirme la présence d'un sceptre cérémoniel. Il faisait sans doute partie de l'école Chan», estime Christine Barbier-Kontler, spécialiste des religions chinoises au Centre de recherche de l'Extrême-Orient de la Sorbonne (CreopS) à Paris. Ce courant religieux – plus connu sous son nom japonais, Zen – pratiquait en effet une forme extrême d'ascèse. Le but : devenir un « Parfait », autrement dit un « bouddha en ce corps ». Un état que l'on atteint uniquement par un suicide rituel par le feu ou par un suicide rituel par le feu ou par automomification de son vivant. Une pratique difficile à imaginer puisqu'il s'agit d'abandonner son enveloppe corporelle en la réduisant, par le biais de jeûnes extrêmes, au simple état d'os et de peau, le tout en pleine conscience. « Une forme de cachexie extrême » résume le paléopathologiste et médecin-légiste Philippe Ourlien. Après plusieurs années de jeûnes intenses, parvenus à l'article de la mort, certains moines se faisaient enfermer dans un espace dans lequel ne filtrait qu'un mince filet d'air. Ils signalaient qu'ils étaient encore en vie en agitant une clochette. Quand celle-ci ne tintait plus, la tombe était scellée durant trois à vingt ans. Le corps du « bouddha vivant » était ensuite récupéré pour recevoir les soins des disciples. On procédait au laquage de la momie, généralement en la revêtant d'une étoffe de chanvre imprégnée, afin d'assurer sa bonne conservation.​
Appelées « sokushinbutsu », les momies japonaises de religieux bouddhistes de l'école Shugendo sont au nombre de deux douzaines. Elles sont exposées dans des temples comme ici celui de Dainichi-D5, dans la préfecture de Yamagata, et entretenues par des moines.​
Une implacable diète
Les règles alimentaires permettant la  pratique de l’automomification sont mentionnées dans plusieurs textes bouddhiques anciens. Comme l'indique, dans le cas du Japon, l'enquête menée en 1967 par l'anthropologue Ando Kosei, « le candidat à la momification commence par une ascèse de 2000 jours [5 ans et demi environ], au cours de laquelle il s'abstient de manger riz, blé, deux variétés de millet, et avoine ». Soit les mêmes « cinq céréales » que celles du régime diététique des taoïstes cherchant à atteindre l'immortalité. Ces derniers considèrent en effet les céréales comme des ciseaux qui coupent la vie » et « pourrissent les cinq viscères » [foie, cœur, rate, poumon, rein] et s'en interdisent la consommation. « Il restait donc le sarrasin, une autre sorte de millet, les haricots, les patates douces, les légumes verts. Régime dit de fruits et d'herbes », poursuit le sociologue, Au bout de trois ans, le moine ne conserve plus que les légumes verts, éliminant ainsi toute source de lipides... jusqu'à s'éteindre lentement, le corps totalement desséché. Un autre régime repose sur la consommation de végétaux sauvages, écorces et racines, ainsi que de plantes vomitives.
Cette pratique était le choix de grands maîtres bouddhistes parvenus au crépuscule de leur vie, mais aussi de plus jeunes comme l'atteste l'âge de la momie exposée à Budapest dont l'analyse des ossements a établi s'agissait d'un homme d'une quarantaine d'années. « Par ce lourd sacrifice, les corps ainsi transformés en statue faisaient entrer les moines dans une autre dimension : le don total de soi à sa communauté », commente Christine Barbier-Kontier. « Le moine Liuquan a été modelé en statue plusieurs siècles après sa mort », assure Ildico Pap.​
Une pratique interdite au Japon depuis 1872
Ce sont les documents bouddhiques composant La Biographie des moines éminents qui signalent le premier cas en Chine en 459 de notre ère. Ces pratiques ont en fait été suivies dans plusieurs écoles du bouddhisme chinois, ajoute Christine Barbier-Kontler. Aussi bien le courant de la méditation Chan, que celui du Mont Tiantai (Zhejiang) dont le fondateur, Zheyi, serait lui-même mort automomifié en 598. On les retrouve aussi dans les courants ésotériques et tantriques, tel que celui de la Terre pure, l'un des plus importants ». Entre le Ve et le Xe siècle, une cinquantaine de cas ont été dénombrés. En Chine, les autorités adeptes du confucianisme – l'un des grands courants philosophiques et moraux chinois – ont toujours été horrifiées par ces comportements bouddhiques qui furent introduits au Japon dès le VIIIe- IXe siècles par le fondateur de l'école Shugendo (« Voie de l'Acquisition des pouvoirs par l'ascèse »), où les adeptes de ce rite prirent le nom de Yamabushi ou Shugen. Ces rites se seraient propagés ensuite au Tibet, Viet-Nam, Corée ou Thaïlande entre les XIIe et XVe siècles. Avant d'être totalement interdits au Japon en 1872, sous l’ère Meiji,​
Comment l'existence de ces traditions secrètes a-t-elle été révélée ? Dans le cas du Japon, c'est paradoxalement par l'entremise de missionnaires portugais. « Ce cérémoniel a été décrit pour la première fois par le jésuite Luis Frois dans une lettre datée de 1583 », explique dans un article Anne Bouchy (CNRS), l'une des très rares spécialistes de ces rituels. Considérant ces traditions comme démoniaques, les religieux portugais avaient en effet entrepris d'interroger d'anciens moines bouddhistes convertis au christianisme qui avaient fini par se confier en décrivant le déroulement de ces pratiques transmises sous le sceau du secret. « Mais ces textes portugais ne furent pas pris en compte avant le XXe siècle », poursuit la spécialiste. Au Japon, ils n'ont été officiellement étudiés qu'à partir de 1936, et les quelques momies retrouvées dans des sanctuaires et temples ne l'ont été qu'au détour des années 1970. À l'heure actuelle, une vingtaine de momies de moines ont été identifiées entre la Chine, le Japon, le Viet-Nam, ou encore la Thaïlande. Des personnages extrêmement vénérés comme c'est toujours le cas au sommet du pic de Dongyan, en Chine, où un sanctuaire recèle la momie statufiée d'un moine de l'école Wuxia, mort en 1619.​
Depuis sa mort il y a plus de vingt ans, le corps du moine Loung Pordaeng est exposé dans un cercueil de verre au temple de Kunaran (Thaïlande).​
Découverte en Mongolie en janvier, cette momie de moine en position du lotus, vieille de 200 ans, est en cours d'analyse au Centre d'expertise  médicolégal d'Oulan Bator,​
Un cas signalé à Tokyo en juillet 2010
Mais le plus extraordinaire est sans doute que ces rites pourraient bien perdurer! En effet, la dernière automomification semble avoir été celle de Si Hang décédé en 1954 à Taipei (Taiwan). Après avoir été conservé dans deux jarres de grande taille hermétiquement scellées et disposées l'une sur l'autre, le corps en a été extrait en 1959. « La peau était restée souple ainsi que les tendons », précise Christine Barbier-Kontler. Placé en position du lotus par ses disciples, il a alors été enduit de laque et plaqué de feuilles d'or avant d'être vénéré par une foule immense.​
Mais en juillet 2010, la presse japonaise a fait état d'un étrange fait divers : la découverte du corps momifié d'un homme dans un appartement de Tokyo, et dont la petite fille a révélé à la police qu'il « avait décidé de devenir bouddha vivant ».les spécialistes se posent donc légitimement la question de savoir si, malgré tous les interdits, un – ou des – moine ne serait pas en ce moment même en train de s'infliger, quelque part dans une montagne d'Extrême-Orient, cette terrible épreuve​
Reste également aux spécialistes et enquêteurs à déterminer l'origine de la statue chinoise exposée à Budapest et les circuits qui lui ont permis de se retrouver dans les mains d'un collectionneur privé, qui affirme l'avoir achetée en toute régularité aux Pays-Bas en 1996. Pour l'heure, le mystère est entier. Une rumeur a fait état ces dernières semaines de son « exfiltration » de République populaire de Chine pendant la très destructrice Révolution culturelle (1966-1976) mais une information publiée le 22 mars dans le quotidien Chine nouvelle semble dénoncer des faits beaucoup plus récents.​
Des habitants du village de Yang-chun, dans la province du Fujian, affirment en effet que la photo publiée dans la presse serait celle d'une œuvre volée en 1995 dans l'un des temples de la région. Les voleurs connaissaient-ils son secret et, partant, sa valeur ? Car il semble exister un réseau international illicite concernant ces très rares momies. Ainsi, par une extraordinaire coïncidence, la police a intercepté en Mongolie le 27 janvier la dépouille d'un lama tibétain automomifié, dérobée dans des grottes de la région de Kobdsk. Il allait être vendu au marché noir dans le district de Songino Khairkhan, près de la capitale Oulan Bator Il reste beaucoup à découvrir sur ces pratiques extraordinaires.
https://nichiren-etudes.net/articles/sciences/momie.htm

y'a mème un reportage arté.
 
V

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Invité
Ouai après l'ascétisme ça a toujours existé (exemple nous on avait les anachorètes) et pourtant c'est plus que bancal.  D'ailleurs le bouddha historique Siddharta Gautama après avoir essayé les deux extrêmes l’ascétisme  et la recherche du plaisir des sens finit par comprendre -je simplifie énormément- que la voie de l'éveil se tenait entre les deux : la voie du milieu. Et c'est dans cette voie qu'il atteint l'éveil et devint : un bouddha.
Donc aux chiottes l'ascétisme.
Pour le jeûne c'est un peu plus compliqué que ça mais en effet il y à après une certaine période un sentiment de légère béatitude. C'est une expérience intéressante d'ailleurs que le jeûne à condition de le préparer correctement.
 
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