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Psilos - Reconnexion Mystique

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Holofractale de l'hypervérité
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21 Août 2011
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Reconnexion mystique
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Introduction


Voilà le TR d’un trip « standard » aux champignons, j’imagine que pour certains il s’agit d’un trip simple tant en termes de setting que d’effets.
Mais j’ai quand même décidé d’en faire un TR, parce que comme son nom l’indique, le voyage m’a comme on pourrait dire « reconnecté » à la dimension mystique des champignons depuis mon premier trip transcendant : j’avais en effet été globalement déçu de tous mes autres trips aux psilos jusque-là.
C’est aussi un trip psychédélique comme je n’en ai pas eu depuis plusieurs mois (et ce sera sans doute le dernier de cette année), donc j’avais envie d’écrire pour « photographier » ce bon moment.

Préparation – première partie

Setting : tout seul, dans mon appartement.
Je suis en colocation avec un pote mais ce dernier ne veut pas prendre de psychés du moins dans cette période, et désire être absent lorsque j’en prends.
Ça faisait depuis l’été que je n’avais pas pris de psychés.
Lors d’une rave il y a quelques temps, on me proposa des champis, j’achetais alors le « véhicule » naturel (1 gramme secs, peut-être des colombiens) en le gardant pour plus tard.
Méticuleux, je choisis de conserver le pochon de champignons dans un tupperware, avec du papier aluminium pour masquer la lumière.

Il fallait que l’on s’organise avec mon colocataire pour me laisser l’appart seul le temps d’un trip, cette disponibilité étant arrivée ce soir-là, le 29 novembre.
J’appréhendais un peu que le trip ne soit pas assez fort, en référence à mes anciens trips aux champis souvent décevants, à l’exception du tout premier.
La dose était standard, mais le pochon me paraissait très petit même pour 1 gramme.
De plus avec le temps d’attente, même s’ils étaient très bien conservés, je me disais que la chaleur de l’appart les aurait peut-être un peu dégradés.

Par précaution j’avais donc décidé de préparer du 4-Aco-DMT dans le but d’en prendre en combo, si le trip aurait été trop faible.
J’aurais sous-dosé car la potentialisation aurait été assez forte, surtout entre psilocybine et 4-Aco-DMT qui, il me semble, se métabolisent toutes deux en psilocine.
Cependant, je n’avais pas encore reçu ce 4-Aco-DMT au jour J, j’étais donc obligé de ne prendre les champis que seuls.

Je me rassurais sur mon appréhension en pensant à 2 facteurs :

  • La perte de l’habitude des trips depuis longtemps et donc, une tendance à être plus réceptif et moins difficile face aux effets,
  • Un trip massif de LSD en juillet, hors j’avais trouvé au nouvel an dernier que j’étais devenu soudainement beaucoup plus réceptif aux psychés en général en imputant ça à la transformation lysergique à long terme de la conscience.

Je me mettais aussi dans l’état d’esprit de l’acceptation du trip peu importe sa puissance et sa nature, de l’appréciation du voyage sans s’attendre ou rechercher quoi que ce soit.
Cet état d’esprit s’est maturé au paroxysme de l’auto-rassurance quand m'est venue l'idée de vénération de « l’esprit » des champignons : ce sont eux qui contrôlent le voyage, eux qui décident du message à me transmettre.

Préparation – deuxième partie

J’avais déjà élaboré ma playlist spéciale pour ce trip, j’ai été obligé d’être sélectif et d’ignorer certaines musiques excellentes, même pour une liste totale d’environ 9 heures.
J’ai soigneusement sélectionné les musiques que j’estimais les plus « mystiques », c’est-à-dire celles qui en temps normal ont déjà tendance à m’induire des ressentis mystiques. La totalité des musiques correspond donc à cette base émotionnelle.
Vous découvrirez cette playlist au fur et à mesure du TR car, pour situer la trame temporelle, je vais me servir d’elle comme repère.
Même si elle n’est pas arrivée à son terme car la fatigue m’a vaincu avant.

En m’inspirant de mon premier trip j’ai décidé d’ingérer les champis progressivement avec des pâtes, sur lesquels j’ai ajouté un peu de jus de citron.

Pendant que les pâtes cuisaient, j’ai regardé un reportage scientifique, choisi plus ou moins au hasard dans le but de me mettre dans un état d’esprit de « découverte/fascination philosophique » afin d’influer sur le mental des champis en amont.
Ce reportage était un peu trop vulgarisé à mon goût, il ne m’a pas appris énormément de choses : il portait sur le temps, l’idée qu’il est une illusion.
En fait cette idée d’illusion provenait surtout de la relativité temporelle d’Einstein et le fait qu’on ne mesure pas le temps directement ; ce qui m’a un peu déçu.
Depuis quelques semaines, je réfléchissais à beaucoup d’idées métaphysiques en rapport avec un projet de roman de science-fiction que je prépare, et j’avais été marqué par une citation du film Waking Life que j’ai revu : le déroulement du temps est une illusion, c’est-à-dire qu’il n’existe qu’un seul et unique moment présent qui corresponds au choix entre la vie et la mort proposé par Dieu, que l’illusion du temps est notre réponse à la négative, et qu’à la fin on finis par répondre « oui ».

Cependant, un autre aspect du reportage m’a un peu marqué, la référence au Big Bang : l’entropie de l’univers fait que tout évolue de l’ordre vers le désordre (ce qui représente le temps), et de ce fait le Big Bang représente l’ordre absolu et infini.
D’où une idée qui m’est venue : et si Dieu était le Big Bang ?
Après ce reportage, il me restait un peu de temps avant que mon repas soit prêt, alors j’ai regardé une vidéo de clichés d’Hubble, ce qui me gardait dans l’état d’esprit lié au cosmos, à l’astronomie.

Voyage

Je lance la playlist et je commence à manger, il est un peu plus de 21 heures.

Solar Fields - Stones Are Not Too Busy
Aural Planet - Sunfruits Avenue
Solar Fields - Sol
Solar Fields – Discovering

Dès la première ; calé sur le canapé, dans l’obscurité presque totale, je prends mon pied alors que le trip n’a pas encore réellement commencé.
Avant ce trip, le style de Solar Fields me semblait déjà très spatial/astronomique, et là ça prenait tout son sens en rapport avec les vidéos que j’ai regardé juste avant, sans que je ne l’ai fait exprès.
Je phase sur chaque musique avant même que la montée ne se déclare, bien que celle-ci a en fait commencé très rapidement.
En effet je sentais déjà un brouillage de vision coloré et un engourdissement caractéristique avant même d’avoir fini mon assiette, c’est-à-dire 15-20 minutes après les premières bouchées.

Au cours de Discovering, j’ai commencé à avoir des CEV puissantes multicolores, et une poussée d’euphorie soudaine, notamment face à la beauté des visuels.

J’ai volontairement classé les musiques par « l’ambiance » qu’elles m’inspirent, par exemple là c’est l’espace, plus tard ce sera le côté shamanique etc. et ça a plutôt bien fonctionné sur le mental.
L’aura que peut m’inspirer certaines musiques est aussi décuplée, liée aux concepts que chacune m’inspire, par exemple Discovering me fait penser à la découverte spatiale fascinée.
Infinity Project - Mystical Experiences
Dans la continuité euphorique, je phase sur la “forme” psychédélique des sons, et sur les visuels, bien qu’ils ne sont pas forcément synchrones entre eux (les sons et les visuels) j’entre tout de même en profondeur dans « l’énergie psychédélique » de l’ensemble, avec une jouissance majeure.

Par contre côté « fond » de la musique, étrangement je ressens moins le côté mystique, paradoxalement au titre si on peux dire.
Pour la première fois, l’ambiance de cette piste me paraît sombre, comme si « Le mystique » n’avait pas besoin de cet état d’esprit « sombre ».
J’ai malheureusement du mal à décrire les visuels de par leur complexité, mais je me souviens qu’il y avait beaucoup d’animaux « mélangés entre eux » comme des chimères aléatoires, je me souviens aussi d’un bouquetin coloré qui était assez récurrent.

Infinity Project - The Answer
Le mental a commencé à s’installer, c’est-à-dire que j’ai commencé à ressentir une forme de conscience des champignons, qui se différenciait de la musique.
Les champignons m’induisent les visuels (que je ne maîtrise pas donc) et des idées spontanées qui me feront réfléchir dessus, mais la musique influence mon trip indépendamment, car je ressens qu’il s’agit de « messages » de la part d’artistes et non de moi-même.

A ce moment, l’esprit des champis semble se désintéresser de la musique, comme s’il n’adhérait pas à certaines subtilités (dialogues samplés etc.) de la musique, ou du moins comment on pourrait les interpréter.
Par exemple quand on entend une corde de guitare, mais ça me fait rire car j’imagine Raja Ram foutre le bordel avec sa guitare pendant que l’autre est en train de composer.
Au début ce passage du trip est un peu perturbant, car je me dissocie un peu du « message » des champignons, vu que j’apprécie la musique et que je préfère rester dans cet état d’esprit.
Infinity Project - Flute Line
Le passage d’Infinity Project se termine dans ce même état d’esprit…
Les champignons semblent « ne pas savoir quoi me dire » et attendre que la musique change.

Entheogenic - Luminous Child

Par contre là, dès les premières secondes d’Entheogenic, il se produit comme une extase.

Avec le recul, je tiens à dire qu’à la base j’adore Infinity Project, et que ce brusque changement n’est donc pas lié à une différence d’appréciation des 2 groupes (je ne saurais donner d’explication).

L’extase apportée par Entheogenic est sûrement liée au concept de Nature que leurs musiques m’inspirent, en plus de la maîtrise de la « forme » des sons psychédéliques.
Les visuels s’accélèrent, prennent plus d’intensité.
Toujours très coloré, et beaucoup d’animaux.
Il me semble que j’ai réussi à ajouter volontairement des dauphins, mais c’était un très bref instant de contrôle.
Je m’amuse à observer la luminosité très forte des visuels par moments alors même que j’ai les yeux ouverts dans le noir presque total, je veux dire, la luminosité est la même que si elle était poussée par une lampe.
Des roues tournantes imbriquées multicolores terminant en spirales, des formes se décomposant en constellations d’étoiles etc., bref le pied.

Entheogenic - Pagan Dream Machine
La jouissance habituelle de la première partie de cette musique est cette fois augmentée, tant sur l’aura de transe shamanique apportée par les sons, que sur l’idée de mélange ethnoculturel apportée par la combinaison de chants/sons (j’aime cette idée d’associer les spiritualités des quatre coins du monde et de l’histoire car ça sous-entends qu’elles vénèrent les mêmes choses).

Côté mental, "on" décide de ne pas me faire penser à la spiritualité mais plutôt de continuer à penser à la Nature.
C’est ainsi que je vois beaucoup d’arbres, que je ressens l’esprit et la beauté des végétaux mais les champignons se servent de la mélodique triste de la musique pour rappeler qu’ils souffrent.
Cette idée simple semble importante et je pense rapidement à la déforestation massive, c’était la déduction qu’il fallait faire.
Je me réponds que toute action de ma part du moins en ma situation actuelle n’aurait pas d’impact réparateur sur ce problème d’ordre politique et économique mondial, et donc que je ne peux pas me responsabiliser entièrement.
Les champignons ne sont pas en désaccord avec cette idée, ils voulaient surtout me faire ressentir cette souffrance, et moi j’accepte de la ressentir par compassion.
Ekoplex - Forest Shaman
Toujours dans l’ambiance Nature, j’ai de manière décuplée cette sensation mystique particulière avec cette musique, ou je ressens la vénération d’un « endroit » merveilleux, paradoxalement très différent de la nature, et j’aime d’autant plus la sensation de me souvenir de cet « endroit » et de cette extase.
Comme quand on mange un gâteau qu’on n’avait pas touché depuis l’enfance.

Subtilement, un cours instant les champignons semblent me montrer le seul aspect “non shamanique” de la musique, c’est-à-dire le beat et les percussions qui sonnent un peu psytrance/studio, ça me fait marrer.

The Mystery Of The Yeti - The Call/The Journey
Je ressens rapidement l’idée d’importance du fait du début de cet album culte, que je considère depuis longtemps comme le plus mystique.
J’essaye de m’imprégner de l’ambiance de la montagne, mais je crois que les visuels ne sont pas de cet avis.
Le son de la corne et Le Aûm semblent de manière évidente vénérer le Tout Puissant.
Bien qu’il soit symbolisé par « Le Yéti » dans cet album, je ne pense ni ne ressens de yeti, mais bien Lui, Le Grand ; que j’aime symboliser par l’œil dans le triangle, spécialement un œil mi-clos.
Je pense à cette forme mais ne la voit pas.
Le Aûm me fait particulièrement phaser, la puissance magique des mantras.

Ensuite vient ce passage que j’adore aussi d’habitude, cette sorte de guitare qui semble vénérer une force surnaturelle.
De même, cela me renvoie à l’idée du Puissant : les champignons semblent me répéter « oui, c’est bien Lui que cette musique vénère ».
Tout ce passage du voyage correspondant à cette musique est une sorte d’état « en attente », les visuels sont presque inexistants (mais je suis mentalement ailleurs donc cela ne me gêne pas, enfin en fait les visuels sont là mais je ne les « vois » pas).

Cependant quand on entend la barque et autres sons ambiants, j’ai tout de même la sensation d’être dans cette barque ou du moins de la ressentir, je « vois » un kayak avancer dans une rivière la nuit, sans vraiment le voir (par projection mentale si on peut dire).

Puis vient le passage final (les 3 dernières minutes) où la par contre, la musique semble produire une énergie qui me projette dans l’esprit de Dieu au lieu de simplement le contempler d’en bas.
Un peu comme des mantras, ça me fascine que des instruments acoustiques traditionnels provoquent cette sensation, comme par magie.

The Mystery Of The Yeti - Tribal Gathering
Voilà enfin cette musique, celle qui a mon sens est la plus mystique de toutes.
L’esprit des champignons semblait attendre ce moment, bien que le début soit volontairement « vide », cette longue introduction qui fait encore « attendre », mais une attente cette fois « au bon endroit ».

Puis vient enfin cette nappe de synthé si profonde, c’est définitivement le son qui relève le plus d’importance, les autres sons bien que mystiques n’ayant apparemment autant de « sens » : cette nappe semble représenter Dieu lui-même mais en fait, simultanément, des extraterrestres.
Le son semble avoir le pouvoir de me faire traverser la réalité pour ressentir directement la conscience de Dieu et simultanément celles d’extraterrestres au pluriel, ce qui semble étrangement la même chose.
Les visuels deviennent plus importants, quand la musique prend de l’énergie, tout s’accélère et prends de la couleur, j’adore et les champignons semblent satisfaits : comme si la musique vénérait la « bonne chose » et de la bonne manière.
L’image de Stéphane Holweck , membre actuel de Total Eclipse (le groupe composant majoritairement l’album) me vient en tête, ce mec gère.

A présent je ne ressens plus réellement la conscience de Dieu mais plutôt une sorte d’énergie extraterrestre, comme si j’accédais à un monde extraterrestre, sans forcément penser à des entités.

The Mystery Of The Yeti - The Yeti Revelation/Sacred Communication
Pendant la majeure partie de cette musique, je serais en léger décalage.
Bien que m’imprégnant de la douceur de l’atmosphère sonore et en m’imaginant dans les nuages, des visuels moches et un peu angoissants envahiront mon champ hallucinatoire, en contraste totale avec la musique.
Quelques-uns avaient déjà fait leur apparition brièvement pendant le voyage, cette fois ils venaient en masse.
Ne pouvant plus les éviter, j’essayai d’adopter la philosophie du Loving Kindess dont Stylo parlait, c’est-à-dire de les regarder et les aimer.
Je pense que j’arrivais plutôt bien à leur donner de l’amour (il me semble), mais cela ne les transformaient pas.
Cependant cela avait le mérite de créer une sensation assez jouissive.
Etrangement cela durera jusqu’à la disparition de l’ambiance douce et belle de la musique… je n’ai pas du tout su expliquer la raison de ces visions négatives, elles n’avaient aucun sens particulier, je ne pensais à rien d’angoissant personnellement.
Enfin de toute façon, cela était loin d’être très dysphorique car la beauté de la mélodie en arrière-plan compensait tout ça.

Dès la dominance de la nappe de synthé profonde, je retrouvais l’état d’esprit de la musique précédente ; au point culminant lorsque la musique devient extatique – jouissance pure avec visuels très colorés, fractalisés etc. , et cette idée d’être projeté dans l’univers extraterrestre, et que c’est ce que veulent les champignons.

The Mystery Of The Yeti - A 'Welcome' To All Extraterrestrials
Il est évident que le titre de cette musique m’a influencé : j’ai considéré que la musique entière était réellement un hymne d’appel aux extraterrestres (comme si ce n’était pas une création artistique mais une sorte de « signal » , harmonieux bien-sûr).

L’esprit des champignons semblait une nouvelle fois « approuver » cette musique.
Rapidement je pense aux extraterrestres en tant qu’entités, j’ai l’impression que je les ressens directement et que les visuels les représentant en sont des reflets directs ; mais je comprends que je ne les vois que partiellement : un obstacle est comme entre nous car je ne suis pas sous DMT.
Cependant, il est évident qu’eux me voient, et qu’ils savent que je les ressens.

J’ai l’impression de comprendre pour la première fois les passages où l’on entend des samples ressemblant à des sirènes de police, des cris, bref une sorte de scène violente ; je me dis que cela représente la violence de la société humaine en général que les artistes veulent quitter en se barrant de notre monde pour venir chez les extraterrestres.

Shpongle - Herb Garden
Cette fois j’ai l’impression de retourner un peu en arrière, dans l’ambiance shamanique vénérant le Yeti (la musique étant dans Mystery of The Yeti part 2).

Je phase sur le côté mystique de l’ambiance du début, mais l’esprit des champignons se décale un peu… cependant il me laissera prendre mon pied avec cette musique, certainement parce qu’elle vénère les champignons eux-mêmes (c’est le ressenti de base que j’ai).
Ainsi, les samples parlant du Yéti et des champignons ne me provoquent pas d’effet particulier.

Mais je prends un puissant plaisir à écouter la maîtrise musicale de Posford – notamment, le rythme saccadé a un effet mécanique sur mon corps, et la transformation/distorsion de sa mélodie se répercute dans mes visuels par synesthésie.
Le passage de transe au milieu me fait très phaser, mais de même que dans The Call/The Journey, je ressens Dieu plutôt qu’un yéti.
Il me semble que, un peu comme dans la musique précédente, je ressens une idée de limite dans la vénération de Dieu de par le fait que je ne suis pas sous DMT.
Ensuite le narrateur de la musique dit qu’il demande au Yéti pourquoi il n’a qu’une seul dreadlock sur sa tête et pas partout, et que ce dernier réponds « parce que je suis [voix incompréhensible] d’avoir des dreadlocks partout », ça me fait beaucoup rire car je me souviens que c’est un extrait d’un « vrai » shaman qui doit dire ça sérieusement.
Je m’imagine un yéti extraterrestre (je dois voir l’image du yéti multicolore comme sur la pochette) lui répondre ça, le délire WTF.

C’est peut-être dans le dernier passage mystique rythmé que me vient l’idée que les entités « m’attendent » pour ma première prise de DMT.

Walter Ego – Dubstuff
Walter Ego est un pseudonyme de Simon Posford.

Je ressens une extase très brutalement à la micro-seconde près du départ de la musique, juste excellent.
Cette musique me plonge dans une ambiance aztèque/maya, c’est très jouissif ; à la fois très mystique avec ces chants magnifiques à chaque moment et ces visuels de pyramides aztèques, et en même temps très psychédélique avec cette perfection des sons de Posford.
Trop stylé du début à la fin.

Walter Ego - Purple Pygmies
Le début, ambiance assez étrange m’interpelle notamment avec ces sons de criquets.
J’imagine une nuit par anticipation pour que la beauté mélodique qui suit soit liée aux étoiles.
Lors du son montant en énergie à partir du milieu, je pense aux autres psychédéliques, notamment à la mescaline (et un peu aussi la salvia divinorum) que je compte expérimenter bientôt ; et les visuels se mettent à s’intensifier à mesure de l’énergie de la musique.

Je remarque plus que d’habitude l’originalité de la fin avec ce son que Posford fait vibrer à une fréquence très variable, on dirait un phénomène physique de mécanique d’ondes plutôt qu’un son musical, qui se produirait dans ce même champ d’herbes dans lequel j’entendais les criquets au début.

Process - Under Mount Kailash
La première partie de la musique me donne l’impression d’être dans une gigantesque « salle » venue d’un autre monde, où les lois physiques sont très différentes par exemple ; et qui est complètement « ailleurs » dans le sens hors de notre monde, hors de notre logique, des émotions que l’on connaît.

Chaque phase de la musique me transporte dans un univers parallèle hors de ma compréhension, que j’ai beaucoup de mal à décrire, mais que je ressens fortement avec un plaisir nouveau : cette musique est définitivement intéressante et unique.
Un son de synthé me fait penser à des gargouillements gastriques d’un organisme gigantesque, et le son de la fin fait penser à un ronronnement de chat.

Invercept - Molecular Teachers
Invercept - M.essage I.n A. M.ushroom
Invercept - Dissolved Spacetime

Ces musiques sont de ma propre création, je voulais les écouter trippé.
Pendant cette partie du voyage, l’esprit des champignons se mets comme en veille.
Ainsi, les sons ou ambiances ne m’inspirent rien, car j’écoute ces musiques de manière moins contemplative mais plus étudiée au niveau de la forme.
Je ressens cependant de manière décuplée la profondeur et le psychédélisme des sons, ce qui est forcément jouissif.
Je critique certains détails comme l’excès de samples vocaux (ce qui a tendance à trop orienter vers un sujet/concept, alors que sans paroles la musique me semble plus universelle), mais dans l’ensemble je suis satisfait de comment mes musiques ressortent sous trip.

Cette phase est un peu introspective car je repense au fait de partager mes musiques sur Internet, dont le forum.
Jusque-là je ne le faisais pas parce qu’elles ne sont pas travaillées professionnellement en terme de qualité sonore, de mixage ; et je voulais éviter les critiques à ce sujet.
J’ai prévu de suivre une formation pour mieux gérer moi-même la post-production mais cela ne se fera pas avant longtemps.
Enfin, je verrai par la suite, mais c’est peut-être absurde finalement de m’empêcher de les partager.

Psychedelic Research Lab – Tarenah (version d’Ambient Anthology)
Retour dans le voyage mystique.
J’ai l’impression d’être de nouveau dans une « pièce » d’un univers parallèle comme dans « Under Mount Kailash » mais dont les formes bougent plus vite, dont la structure est plus dynamique.
Je suis comme dans un réseau de structures en roues imbriquées, sorte de système mécanisé extraterrestre.
Le son principal maintient une sensation physique étrange avec des frissons, ni agréable ni désagréable, comme s’il était un rythme biologique vital.

Voyage – Oaf
Je ressens de manière décuplée l’ambiance très jouissive de voyage apportée par cette musique, j’ai l’impression que je me déplace dans l’espace-temps, que je « glisse » à travers une matrice spatiotemporelle...
Peut-être avec un sentiment assez proche de « Forest Shaman », cette fonction mystérieuse de la mémoire qui s’active.
Cependant cela reste un peu plus subtil qu’avant, le mental est en fait un peu en retrait.

Spacetime Continuum – Transmitter

L’aura « astronomique » revient avec cette musique, je me rends compte que j’aurais pu mettre plusieurs musiques de cet artiste qui sait si bien transporter dans « l’infinité » du cosmos.
Mais un peu en continuité avec la dernière musique, le mental est moins présent et je ressens surtout la musique et les visuels.

Cell - Audio Deepest Night
L’ambiance est cette fois encore plus spatiale, je veux dire c’est la même qu’avec Solar Fields au début du trip (différent de Spacetime Continuum, je ne saurais décrire comment).
Les visuels se calment un peu et, étrangement je phase moins sur le côté fascination de cette musique, comme si une nouvelle fois l’esprit des champignons semblait se détacher d’elle.
J’ai eu un trip spatial un moment mais j’ai oublié si c’était pendant cette musique ou plutôt au début du voyage ; ou je repensais à l’idée que Dieu est le Big Bang, l’ordre suprême : je voyais alors cette trame temporelle remontant en arrière vers la naissance de l'univers avec l’harmonie augmentant, les entités sur le chemin, et la Lumière « non éblouissante » s’intensifiant jusqu’au point d’origine de tout, compression infinie et énergie pure.

Total Eclipse – Kalevala

Bien que plus méditative que psychédélique (enfin ça dépends le sens qu’on donne à ces mots), cette musique relança mes visuels et mon mental.
Etrangement, alors que le thème induit par les sons et la compilation dont elle provient est le Tibet, j’ai commencé à avoir beaucoup de visuels sur l’Égypte ancienne : énormément de dieux et personnages style pharaons de profil, dessinés sur des murs virtuels se superposant dans plusieurs angles.
C’était très jouissif car j’adore l’aspect visuel de l’Egypte et sa mythologie.
Je repense à Stéphane Howleck de Total Eclipse, qui communique avec maîtrise une sensibilité accrue au mystique.

Higher Intelligence Agency – Influx

Musique particulière dans la liste, puisque la seule classée plutôt comme de l’IDM, mais elle m’a toujours induit une sensation mystique très profonde.

L’esprit des champignons semble bien adhérer à cette musique ; et un son unique, celui ressemblant à une voix douce mais en même temps très étrange (à 01 :03) semble être une porte d’accès au monde « supérieur »/extraterrestre.
Chaque occurrence de ce son crée ce sentiment avec la vue de l’œil mi-clos divin – mais ce n’est plus vraiment Dieu, mais un esprit suprême qui semble différent du concept de Dieu.
Sobre, j’ai aperçu de nombreuses fois cet Œil par paréidolie (illusion) avec toujours un sentiment mystique.
Aujourd’hui je l’aperçois très souvent dans tout ce qui à la forme d’un triangle pointe vers le bas. J’appelle cela le « Freutieu ».

Alors que le style de l’artiste m’induit habituellement une aura de science-fiction/laboratoire, il m’apparait que l’artiste a « touché » quelque chose de très profond avec cette musique comme au cours d’une « expérience » musicale.

Il me semble que des passages me font voir des pyramides aztèques et les visuels égyptiens s’y superposent… délicieusement.

Mario De Bellis - Tibet in Jazz

La musique me berce dans une douce ambiance de voyage à travers des décors ressemblant à des représentations spirituelles comme les mandalas (intérieurs des mandalas en tunnel carré…) ou des grands espaces extérieurs / temples géants ouverts etc.

Il me semble que dans les visuels, des petites représentations du Freutieu refont leur apparition.
Cela crée un sentiment un peu « trop profond » et dérangeant par rapport au reste, je ne sais comment l’expliquer, mais parfois ce sentiment mystique est trop brutal et déroutant, cela me rappelle des délires que j’estimais assez proches de la schizophrénie.
Mais ça reste très supportable, c’est plus mon interprétation qui est un peu perturbante finalement.

Evan Marc & Steve Hillage - Dreamtime Submersible (album entier)
Je finirais avec cet album très calme et onirique.
Je suis déjà bien fatigué au début mais j’ai pas mal de visuels et une sorte de stimulation mentale (enfin je sens que le trip est encore là et me maintient éveillé).

C’est sûrement au cours de celui-ci qu’à force de redondances de multiples yeux du Freutieu dans mes visuels, je choisis d’en fixer un et cela semble créer une extase induite par l’esprit des champignons avec un zoom qui m’envoie vers des visuels bien plus complexes et colorés qu’ils ne l’étaient déjà.
Je recommence plusieurs fois et cette extase semble être toujours disponible tant que je vois l’une des figures, j’y vois une forme de bienveillance qui me détache de l’appréhension que j’avais à la base.

J’ai une ultime pensée mystique qui me fait définir ces yeux comme étant ceux des entités que je parviens à « ressentir » à travers la toile de la réalité…

Les visuels se calment progressivement, et je suis de plus en plus fatigué.
Je veux laisser l’album jusqu’à la fin avant d’aller me coucher.
Je vois quelque chose d’ironique dans le thème du sommeil de l’album alors que j’en ai éprouve le besoin.

Atmos - The Only Process [...]
J’avais fait l’erreur de mettre de la goa trance à la toute fin de la playlist : trop bourrin ! en contraste avec l’album précédent, et totalement excédé de fatigue j’interromps la liste pour aller me coucher.
Il est près de 5 heures du mat.

Je remarque que j’ai encore des OEV marqués sur l’écran du PC et des phosphènes colorés assez puissants dans le noir.
Dans mon lit, je mettrais peut-être un certain temps avant de m’endormir mais la redescente se fait en douceur superposée à l’état hypnagogique, avec une dernière petite euphorie liée aux visuels.


Conclusion


En écrivant ce TR je me rends compte que ce trip a été très riche, et a vraiment rempli mes attentes.
Dans les périodes où je prenais régulièrement des psychés, les trips se banalisaient un peu et c’est peut-être ce qui me rendait difficile face à la subtilité des champignons.
Je n’ai donc pas été surpris avec ce trip de « retrouver la magie des psychédéliques » et de m’exalter pour des détails.

J’ai pris un peu de temps à écrire ce TR mais c’était aussi un plaisir, j’avais envie de retranscrire cette expérience ; et ça faisait près d’1 an que je n’avais pas fait de report.
J'espère que t'a kiffé bâtard.
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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Science et champis ne font pas bons amis !

Au naturel n'essaye d'imposer ta vision chimique.
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Cool ce TR. Ta maîtrise du set me fait halluciner. C'est ce qui fait la différence entre un trip médiocre et un bon trip, avec le même produit et le même dosage.
 

Vision céleste

Matrice périnatale
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Merci pour ce beau TR,moi qui d'habitude tripe avec surtout de la Goa,la prochaine fois j'essaierai quelques titres de ta playlist:yawinkle:
 
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