Bonjour à tous.
J'ai envie d'écrire le TR de mon premier trip champis, l'un des meilleurs. Il n'a pas été pour moi le plus mental et le plus révélateur, voire pas du tout, mais cependant très très divertissant.
La time-table des événements est très approximative
Ça s'est passé il y a de cela 6 ans.
Age (à l'époque) : 19ans
Poids : 75Kg
Prise : Psilocybes McKennaii secs 2g.
S&S : Trip non prévu, avec des amis au parc de Saint-Cloud.
Situation Initiale
Nous somme un beau samedi de juin, le temps est au beau fixe et il ne fait pas trop chaud. Je me ballade avec mon ami G quand un troisième que l'on nommera N m'appelle :
"Ouai poulet ca va ? On va se faire un trip champi dans deux heures et on a un pote qui a eu des galères perso donc il ne se sent pas de prendre, tu veux le remplacer ? il y aura L et P avec nous"
Ni une ni deux j'accepte et commence directement à me renseigner sur ce qui va m'arriver, avant de me mettre en route pour les rejoindre.
Nous somme 5, et nous avons deux grammes chacun. champignons commandés déjà secs sur un fameux site orange S..S..
On s'installe sur un grand cercle d'herbe entre les grandes allées du parc et on s'éclate un petit joint pour se mettre en conditions, il doit être vers les 15h
Element perturbateur
Nous mangeons nos champignons. Rah bordel ça sent les flocons de bouffe pour poisson aromatisés au Saint-Vergeron (moulé à même le moine bien évidemment) et le gout est encore pire.
On mâche bien et on fait passer ça avec de l'eau et un peu de chocolat.
Nous nous installons en attendant le début des effets. Ça parle assez peu, tout le monde est globalement dans l'attente des premiers effets. Sur nous 5 seul L en a déjà pris, nous sommes donc presque tous dans la surprise.
Au bout d'une trentaine de minutes P et L commencent déjà à se sentir bizarre et nos bides nous font comprendre que "eh de la bouffe comme ca tu m'en relies pas tous les jours hein ? la ca passe mais limite". P remarque des "trucs transparents chelous qui squattent sa vision" et L décide de s'allonger dans l'herbe sur le ventre avec le visage juste au dessus d'un tas de terre de taupe aplati et seché, fixant les craquelures dans la terre. Ne connaissant pas encore le produit je décide de faire comme lui, lui il connait !
Les premiers effets arrivent, le visage a 10cm su sol je vois les craquelures s'agrandir devant moi et j'ai l'impression de plonger dedans. Je sens mes bras, pourtant rabattus sous mon corps au niveau du torse, se tendre tout droit et rentrer dans le sol - une sensation divine mais très étrange -
Nous sommes tous allongés à droite à gauche a faire a peu près la même chose : fixer le sol en disant "oh c'est joli". Je dois bien dire que j'étais fasciné
Péripéties au parc
10-15 minutes plus tard nous nous redressons et c'est la qu'on constate qu'on se sent quand même bien perchés. On regarde au loin, par l'une des grandes allées du parc et tout semble irréel, surtout c'est très coloré et contrasté.
N nous fait remarquer "eh regardez avec le vert trop vert et le gros contraste autour des arbres ça ressemble a ces peintures de paysages pourries qu'il y a toujours dans les kebabs"; c'est en effet le cas.
G nous fait remarquer que l'intérieur de ses mains parait super blanc et le dos très foncé, nous passons alors cinq fascinantes minutes à le regarder retourner ses mains en disant "vanille ! chocolat ! vanille ! chocolat !....."
Nous commençons a errer a droite à gauche dans un rayon de 70m de notre camp de base. Le moindre brin d'herbe, la moindre feuille est fascinante, magique, bref j'ai l'impression de redécouvrir tout ce qui m'entoure au quotidien.
P s'appuie sur une très vieille barrière en bois et elle bouge. Beaucoup de jeu, le bois est a moitié fissuré.
Soudain P, N et moi même ressentons la même vérité mystique et indéniable : La barrière est malade, nous devons la casser pour l'aider a terminer sa vie et passer dans l'au delà en paix. On a beau être suffisamment conscient pour comprendre que c'est complètement con de casser une barrière, là ce n'est vraiment pas une simple barrière, la vérité est la devant nos yeux : elle souffre.
Mais nous constaterons que les champignons affectent bien la mémoire à court terme car après trois secousses de barrière chacun repart de son coté a regarder les feuilles et les troncs d'arbres.
N et moi apercevons un petit chemin qui s'enfonce dans la foret, magique, ce chemin a l'air beau et accueillant ! A tel point que nous l'avons qualifié de "vagin de la foret", nous nous devons d'y pénétrer.
Nous faisons 15m et tombons sur une clairière avec un grillage autour. Deuxième vérité mystique : Nous devons passer cette barrière pour acquérir notre liberté. Quelle liberté me direz vous ? Mais la Liberté avec un grand L, la liberté la vraie !
Une fois cette liberté péniblement acquise (je vous laisse imaginer la difficulté que ça peut être de passer au dessus d'un grillage d'1m80 sous psilos) nous nous retrouvâmes allongés dans les hautes herbes, où nous phasâmes une petit bout de temps sur la jointure d'un brin d'herbe; elle était parfaite....parfaite....le 5e élément de la jointure.
Je ne sais pas combien de temps nous avons phasé mais en revenant au "camp de base" nous retrouvons L jouant a la Wario sur sa vieille gameboy (son péché mignon sous champis), et G bloqué sur une cigarette qu'il tient entre ses deux index. Ce dernier peut l'agrandir et la réduire à volonté. Il passera le reste de notre temps au parc assis en tailleur a fixer sa clope. Nous n'avons plus de nouvelles de P qui a complètement disparu.
Nous apprendrons plus tard qu'il est juste parti, lui même ne savant pas trop pourquoi, en se promenant. Il nous racontera qu'a chaque instant il se sentait entre le bien absolu et le "je vais finir violé dans une cave", jusqu'à atterrir chez un ami a 5km de là. Je vous laisse imaginer la tronche de cet ami, au courant de rien, qui a un pote complètement défoncé qui toque a sa porte non annoncé. P aura passé le reste de son temps a caresser le canapé.
Revenons à nos moutons, L G N et moi étant toujours en train d'errer autour de notre emplacement, des amis doivent arriver pour nous récupérer, faire deux trois courses en centre ville puis atterrir chez moi pour passer un agréable samedi soir.
Quand ces derniers arrivent, c'est quand même un choc...on se sent oppressé par le "réel", nos amis sont trop réel, en fait tout devient trop réel avec les gens, on ne se sent confortable qu'entre nous, les défoncés, les "irréels" (oui oui, cela avait tout son sens sur le moment, et je suis sur qu'une majeure partie d'entre vous savent bien de quoi je parle).
Nous nous dirigeons lentement vers la sortie du parc. Ca doit faire 3h qu'on a mangé nos doses.
Un ami sobre me fait remarquer "C'est marrant les différents effets quand même, avec toi j'arrive à parler et tu parais presque net, alors qu'avec G c'est juste impossible il est trop perché la", mais c'est au beau milieu de ma réponse pour lui dire qu'en effet j'arrivais pas trop mal a gérer que je m'arrête et coupe la route de mon pote pour caresser trois petites feuilles qui avaient l'air beaucoup trop gentilles. Ça casse un peu la crédibilité non ?
Péripéties en centre ville
Nous arrivons enfin aux voitures. Le bercement de la voiture est très étrange mais j'adore passer ma tête par la fenêtre : je sens chaque molécule de l'air frapper séparément mon visage, une sensation exquise.
La on arrive dans la phase plus pénible. Le centre ville c'est gris, c'est morne, y'a trop de monde, s'est trop réel, on sent les gens nous regarder et lire en nous : "sales défoncés allez vous cacher".
N et L viennent vers moi se faisant la phase de trip "ça fait trop longtemps qu'on est fonsdé, je crois qu'on ne va jamais redescendre c'est trop long". Ce qui est, je le sais a présent, une phase plutôt classique des premiers trips.
Je regarde l'heure et voir que ça fait 2h15 qu'on est en trip, même si cela nous en a paru 8h.
J'essaye tant bien que mal de les rassurer (et de me rassurer par la même occasion) mais ce stress est bien la, cumulé à la pression du centre ville.
Nos amis réels sont au franprout à faire les courses, nous ne nous sentions pas la force d'assumer la réalité d'un supermarché et restons donc a 4 devant, sur le trottoir.
N sort de sa poche un gant en polaire qu'il avait trouvé et gardé un peu plus tôt car ce gant n'est pas qu'hyper doux, il est également gentil, oui gentil. On se place a 4 en "formation pingouin" et caressons allègrement le gant en répétant "gentil le gant il est gentil le gant". Cela nous apaise énormément, mais on doit rester concentré sur le gant pour préserver cet effet apaisant.
ENFIN nos amis on fini de faire les courses dans le franprix, nous pouvons rentrer à la maison.
Péripéties maison et descente tranquille
Nous voila tous arrivés à la maison, ou les gens discutent et nous, le groupe d'irréels, sommes la au milieu a les observer et a ne rien comprendre à ce qui se passe.
Cette phase n'a rien présenté d'interressant à racconter, mais nous nous payons quand même de sacrés fous rires.
A un moment je me dis que je vais me faire une petite chanson de guitar hero pour voir ce que ça donne, mais a peine la partie lancée je ne retrouve à discuter avec G qui est juste a coté de l'écran.
Sur le moment je ne me rends pas compte que je suis en train de jouer, je suis uniquement concentré sur ma "discussion" avec G, mais là l'écran de fin de la chanson apparaît et détourne mon attention.
Je regarde, mierda !! comment est-ce possible !?! J'ai fait 100% sur la chanson, en expert, cela ne m'était encore jamais arrivé sobre.
Je n'ai encore aujourd'hui pas d'explication concrète sur le fait d'avoir réussi pour la première fois la chanson a 100% sans même regarder activement l'écran, le tout sous champis.
L, allongé dans le canapé n'a rien suivi depuis 30minutes, il ne fait que nous dire par intervalle de 5minutes qu'il ne fait qu'un avec le canapé. Fusion.
Le retrait des effets s'est fait sans problème. G et moi avons pas mal fumé avec un autre ami. Une préparation au shit que notre ami appelle "la charta" [tcharta] que l'on se fait en pipe, une vraie creme.
Je finis par m'endormir, difficilement, vers 5h du matin.
Situation Finale
Nous ressortons tous de la un peu fatigué, on sent qu'on n'a pas chômé la veille.
Pendant les trois jours suivants je me suis senti bien, mais complètement débile. Je pouvais communiquer sans trop de problème sur des phrases silples du genre "salut" et "ca va bien?", mais je sentais bien que si quelqu'un débarquait en me disant "deux plus deux égal ?" il m'aurait fallu que dizaine de secondes pour pouvoir répondre.
Ce fût une initiation très très sympa, mais cependant vraiment plus "défonce" que "psychonautique". Nous n'avons en effet pas franchement voyagé dans notre conscience, simplement profité des effets et de cette sensation de retourner au stade d'enfant de 4ans qui redécouvre tout, mais ça nous a bien permis d'appréhender la "chair des dieux".
Ce qui nous a vraiment surpris a surtout été cette "renaissance" de début de trip, quasi-oubli de qui nous sommes, nous nous retrouvons comme des être vierges d'expériences qui peuvent apprendre de tout ce qui les entoure, mais également cette très forte et profonde implication émotionnelle. On peut se lier profondément et sincèrement avec un caillou quoi...
Nous sommes chanceux qu'il ne soit rien arrivé de dangereux à notre ami P qui sera arrivé sain et sauf chez un ami. Un trip sitter aurait pu etre utile quand 4 personnes sur 5 n'ont encore jamais essayé les psilos, mais bon inexpérimentés comme nous l'étions nous avons juste fait confiance à noter ami L qui nous disait "maiiis nooon ça va tranquille on ne prend pas des énormes doses non plus"......N, G et moi avons quand même essayé de goûter nos téléphones respectifs pour voir les différences de gout x).
Merci de m'avoir lu
J'ai envie d'écrire le TR de mon premier trip champis, l'un des meilleurs. Il n'a pas été pour moi le plus mental et le plus révélateur, voire pas du tout, mais cependant très très divertissant.
La time-table des événements est très approximative
Ça s'est passé il y a de cela 6 ans.
Age (à l'époque) : 19ans
Poids : 75Kg
Prise : Psilocybes McKennaii secs 2g.
S&S : Trip non prévu, avec des amis au parc de Saint-Cloud.
Situation Initiale
"Ouai poulet ca va ? On va se faire un trip champi dans deux heures et on a un pote qui a eu des galères perso donc il ne se sent pas de prendre, tu veux le remplacer ? il y aura L et P avec nous"
Ni une ni deux j'accepte et commence directement à me renseigner sur ce qui va m'arriver, avant de me mettre en route pour les rejoindre.
Nous somme 5, et nous avons deux grammes chacun. champignons commandés déjà secs sur un fameux site orange S..S..
On s'installe sur un grand cercle d'herbe entre les grandes allées du parc et on s'éclate un petit joint pour se mettre en conditions, il doit être vers les 15h
Element perturbateur
On mâche bien et on fait passer ça avec de l'eau et un peu de chocolat.
Nous nous installons en attendant le début des effets. Ça parle assez peu, tout le monde est globalement dans l'attente des premiers effets. Sur nous 5 seul L en a déjà pris, nous sommes donc presque tous dans la surprise.
Au bout d'une trentaine de minutes P et L commencent déjà à se sentir bizarre et nos bides nous font comprendre que "eh de la bouffe comme ca tu m'en relies pas tous les jours hein ? la ca passe mais limite". P remarque des "trucs transparents chelous qui squattent sa vision" et L décide de s'allonger dans l'herbe sur le ventre avec le visage juste au dessus d'un tas de terre de taupe aplati et seché, fixant les craquelures dans la terre. Ne connaissant pas encore le produit je décide de faire comme lui, lui il connait !
Les premiers effets arrivent, le visage a 10cm su sol je vois les craquelures s'agrandir devant moi et j'ai l'impression de plonger dedans. Je sens mes bras, pourtant rabattus sous mon corps au niveau du torse, se tendre tout droit et rentrer dans le sol - une sensation divine mais très étrange -
Nous sommes tous allongés à droite à gauche a faire a peu près la même chose : fixer le sol en disant "oh c'est joli". Je dois bien dire que j'étais fasciné
Péripéties au parc
10-15 minutes plus tard nous nous redressons et c'est la qu'on constate qu'on se sent quand même bien perchés. On regarde au loin, par l'une des grandes allées du parc et tout semble irréel, surtout c'est très coloré et contrasté.
N nous fait remarquer "eh regardez avec le vert trop vert et le gros contraste autour des arbres ça ressemble a ces peintures de paysages pourries qu'il y a toujours dans les kebabs"; c'est en effet le cas.
G nous fait remarquer que l'intérieur de ses mains parait super blanc et le dos très foncé, nous passons alors cinq fascinantes minutes à le regarder retourner ses mains en disant "vanille ! chocolat ! vanille ! chocolat !....."
Nous commençons a errer a droite à gauche dans un rayon de 70m de notre camp de base. Le moindre brin d'herbe, la moindre feuille est fascinante, magique, bref j'ai l'impression de redécouvrir tout ce qui m'entoure au quotidien.
P s'appuie sur une très vieille barrière en bois et elle bouge. Beaucoup de jeu, le bois est a moitié fissuré.
Soudain P, N et moi même ressentons la même vérité mystique et indéniable : La barrière est malade, nous devons la casser pour l'aider a terminer sa vie et passer dans l'au delà en paix. On a beau être suffisamment conscient pour comprendre que c'est complètement con de casser une barrière, là ce n'est vraiment pas une simple barrière, la vérité est la devant nos yeux : elle souffre.
Mais nous constaterons que les champignons affectent bien la mémoire à court terme car après trois secousses de barrière chacun repart de son coté a regarder les feuilles et les troncs d'arbres.
N et moi apercevons un petit chemin qui s'enfonce dans la foret, magique, ce chemin a l'air beau et accueillant ! A tel point que nous l'avons qualifié de "vagin de la foret", nous nous devons d'y pénétrer.
Nous faisons 15m et tombons sur une clairière avec un grillage autour. Deuxième vérité mystique : Nous devons passer cette barrière pour acquérir notre liberté. Quelle liberté me direz vous ? Mais la Liberté avec un grand L, la liberté la vraie !
Une fois cette liberté péniblement acquise (je vous laisse imaginer la difficulté que ça peut être de passer au dessus d'un grillage d'1m80 sous psilos) nous nous retrouvâmes allongés dans les hautes herbes, où nous phasâmes une petit bout de temps sur la jointure d'un brin d'herbe; elle était parfaite....parfaite....le 5e élément de la jointure.
Je ne sais pas combien de temps nous avons phasé mais en revenant au "camp de base" nous retrouvons L jouant a la Wario sur sa vieille gameboy (son péché mignon sous champis), et G bloqué sur une cigarette qu'il tient entre ses deux index. Ce dernier peut l'agrandir et la réduire à volonté. Il passera le reste de notre temps au parc assis en tailleur a fixer sa clope. Nous n'avons plus de nouvelles de P qui a complètement disparu.
Nous apprendrons plus tard qu'il est juste parti, lui même ne savant pas trop pourquoi, en se promenant. Il nous racontera qu'a chaque instant il se sentait entre le bien absolu et le "je vais finir violé dans une cave", jusqu'à atterrir chez un ami a 5km de là. Je vous laisse imaginer la tronche de cet ami, au courant de rien, qui a un pote complètement défoncé qui toque a sa porte non annoncé. P aura passé le reste de son temps a caresser le canapé.
Revenons à nos moutons, L G N et moi étant toujours en train d'errer autour de notre emplacement, des amis doivent arriver pour nous récupérer, faire deux trois courses en centre ville puis atterrir chez moi pour passer un agréable samedi soir.
Quand ces derniers arrivent, c'est quand même un choc...on se sent oppressé par le "réel", nos amis sont trop réel, en fait tout devient trop réel avec les gens, on ne se sent confortable qu'entre nous, les défoncés, les "irréels" (oui oui, cela avait tout son sens sur le moment, et je suis sur qu'une majeure partie d'entre vous savent bien de quoi je parle).
Nous nous dirigeons lentement vers la sortie du parc. Ca doit faire 3h qu'on a mangé nos doses.
Un ami sobre me fait remarquer "C'est marrant les différents effets quand même, avec toi j'arrive à parler et tu parais presque net, alors qu'avec G c'est juste impossible il est trop perché la", mais c'est au beau milieu de ma réponse pour lui dire qu'en effet j'arrivais pas trop mal a gérer que je m'arrête et coupe la route de mon pote pour caresser trois petites feuilles qui avaient l'air beaucoup trop gentilles. Ça casse un peu la crédibilité non ?
Péripéties en centre ville
La on arrive dans la phase plus pénible. Le centre ville c'est gris, c'est morne, y'a trop de monde, s'est trop réel, on sent les gens nous regarder et lire en nous : "sales défoncés allez vous cacher".
N et L viennent vers moi se faisant la phase de trip "ça fait trop longtemps qu'on est fonsdé, je crois qu'on ne va jamais redescendre c'est trop long". Ce qui est, je le sais a présent, une phase plutôt classique des premiers trips.
Je regarde l'heure et voir que ça fait 2h15 qu'on est en trip, même si cela nous en a paru 8h.
J'essaye tant bien que mal de les rassurer (et de me rassurer par la même occasion) mais ce stress est bien la, cumulé à la pression du centre ville.
Nos amis réels sont au franprout à faire les courses, nous ne nous sentions pas la force d'assumer la réalité d'un supermarché et restons donc a 4 devant, sur le trottoir.
N sort de sa poche un gant en polaire qu'il avait trouvé et gardé un peu plus tôt car ce gant n'est pas qu'hyper doux, il est également gentil, oui gentil. On se place a 4 en "formation pingouin" et caressons allègrement le gant en répétant "gentil le gant il est gentil le gant". Cela nous apaise énormément, mais on doit rester concentré sur le gant pour préserver cet effet apaisant.
ENFIN nos amis on fini de faire les courses dans le franprix, nous pouvons rentrer à la maison.
Péripéties maison et descente tranquille
Nous voila tous arrivés à la maison, ou les gens discutent et nous, le groupe d'irréels, sommes la au milieu a les observer et a ne rien comprendre à ce qui se passe.
Cette phase n'a rien présenté d'interressant à racconter, mais nous nous payons quand même de sacrés fous rires.
A un moment je me dis que je vais me faire une petite chanson de guitar hero pour voir ce que ça donne, mais a peine la partie lancée je ne retrouve à discuter avec G qui est juste a coté de l'écran.
Sur le moment je ne me rends pas compte que je suis en train de jouer, je suis uniquement concentré sur ma "discussion" avec G, mais là l'écran de fin de la chanson apparaît et détourne mon attention.
Je regarde, mierda !! comment est-ce possible !?! J'ai fait 100% sur la chanson, en expert, cela ne m'était encore jamais arrivé sobre.
Je n'ai encore aujourd'hui pas d'explication concrète sur le fait d'avoir réussi pour la première fois la chanson a 100% sans même regarder activement l'écran, le tout sous champis.
L, allongé dans le canapé n'a rien suivi depuis 30minutes, il ne fait que nous dire par intervalle de 5minutes qu'il ne fait qu'un avec le canapé. Fusion.
Le retrait des effets s'est fait sans problème. G et moi avons pas mal fumé avec un autre ami. Une préparation au shit que notre ami appelle "la charta" [tcharta] que l'on se fait en pipe, une vraie creme.
Je finis par m'endormir, difficilement, vers 5h du matin.
Situation Finale
Nous ressortons tous de la un peu fatigué, on sent qu'on n'a pas chômé la veille.
Pendant les trois jours suivants je me suis senti bien, mais complètement débile. Je pouvais communiquer sans trop de problème sur des phrases silples du genre "salut" et "ca va bien?", mais je sentais bien que si quelqu'un débarquait en me disant "deux plus deux égal ?" il m'aurait fallu que dizaine de secondes pour pouvoir répondre.
Ce fût une initiation très très sympa, mais cependant vraiment plus "défonce" que "psychonautique". Nous n'avons en effet pas franchement voyagé dans notre conscience, simplement profité des effets et de cette sensation de retourner au stade d'enfant de 4ans qui redécouvre tout, mais ça nous a bien permis d'appréhender la "chair des dieux".
Ce qui nous a vraiment surpris a surtout été cette "renaissance" de début de trip, quasi-oubli de qui nous sommes, nous nous retrouvons comme des être vierges d'expériences qui peuvent apprendre de tout ce qui les entoure, mais également cette très forte et profonde implication émotionnelle. On peut se lier profondément et sincèrement avec un caillou quoi...
Nous sommes chanceux qu'il ne soit rien arrivé de dangereux à notre ami P qui sera arrivé sain et sauf chez un ami. Un trip sitter aurait pu etre utile quand 4 personnes sur 5 n'ont encore jamais essayé les psilos, mais bon inexpérimentés comme nous l'étions nous avons juste fait confiance à noter ami L qui nous disait "maiiis nooon ça va tranquille on ne prend pas des énormes doses non plus"......N, G et moi avons quand même essayé de goûter nos téléphones respectifs pour voir les différences de gout x).
Merci de m'avoir lu
