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Première année avec Dame Salvia

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10 Sept 2011
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Petite rétrospective d'un an et de neuf salvias (chaque TR est plutôt court par rapport à ceux que je fais habituellement, normal vous me direz c'est la Salvia). Je pense pas que les connaisseurs y trouveront beaucoup de choses transcendantes, à part peut-être le n°7 qui peut être assez inhabituel (usage "thérapeutique" pour douleur psychosomatique). Quelques poèmes et un dessin en bonus.

Salvia n°1 : Tri martolod yaouank (25/09/11)
Résumé : Premier test de la Salvia divinorum (en joint, donc effets très faibles)

Dose :[/U] Environ 200mg de concentré x5 de Salvia, en joint, en deux fois assez rapprochées.[/COLOR][/SIZE]


Set & setting : Correct. Je rentre avec un ami de la célébration de l'équinoxe, sobres. Nous fumons sur le quai de la gare puis écoutons de la psytrance dans le train.


Détails :


19h : Nous fumons le premier joint, une moitié chacun, en tirant de grandes taffes que nous gardons longtemps tout en chauffant avec le bleu de la flamme. De subtils effets se manifestent, légère détente principalement, altération indescriptible et très fine de l'état d'esprit et des perceptions.

19h15 : Nous décidons d’enchaîner avec un deuxième joint, à peine plus chargé que le précédent.

19h30 : Notre train arrive, nous y entrons juste après avoir fini le joint. L'altération de l'état de conscience est nettement présente bien que faible. Visuels yeux fermés quasi-inexistants. Contemplation dans la musique, idées un peu étranges.

20h : Arrivés à la gare, nos chemins se séparent. L'effet résiduel s'estompe assez rapidement.


Conclusion : A des doses élevées (plus du double), les effets de la Salvia en joint sont existants, mais bien faibles (réduits de plus de moitié). On vous l'a déjà dit, je le repète, la Salvia en joint ça marche, mais si peu que ça fait plutôt mal au porte-monnaie.


Note : au vu des effets ressentis à des prises de Salvia en douile de manière conventionnelle les fois d'après, le (pur) placebo est exclu.

Poèmes reliés : Fin d'été


Comme le jour naît de la nuit
Et l'avenir sort du passé,
Et que la mort, avant la vie,
Serpente en bas pour nous hisser,

Nous n'apprendrons plus jamais rien.
Nous ne serons que souvenirs
De ce qui part, de ce qui vient,
Du grand royaume des soupirs...



Salvia n°2 : Asgard (08/10/11)



Résumé : Première Salvia tirée en douille. Effets relativement faibles.


Dose : Un peu d'extrait x5, en deux fois espacées d'une demi-heure.


Set & setting : Correct. Nous sommes dans la chambre d'un ami pour découvrir vraiment la Salvia, l'ambiance est cordiale mais nous sommes un peu nombreux (une petite dizaine, soit facilement deux fois trop).


Détails :

La première douille, mal tirée, n'a que peu d'effets même si elle reste perceptible.

La seconde provoque quelques faibles visuels yeux fermés, en couleurs pastel, sans trop de profondeur, accompagnés d'une certaine sérénité.
En rouvrant les yeux, l'espace d'un instant je suis à Asgard, le monde des dieux germaniques. Je vois la chambre et mes amis exactement comme ils sont, mais il n'en reste pas moins que je suis convaincu d'être à Asgard. L'effet s'estompe assez rapidement (une petite minute).


Poèmes reliés : Un œil grand fermé, Le cinquième postulat d'Euclide


Quel étrange royaume, où des rois étrangers
Changent souvent de transe et voient l'aube sans foi !
Quand, dérangés, ils rangent l'eau avec leur voix,
Leurs boyaux, beaux parleurs, la pleurent, saccagés,

Et la sauge sacrée en prend peur, acre et rance ;
Mais dans son sang, le miel rapide hume le cyan,
Glacial, et si sucré que l'hôte rend l'offense,
Devient temple marin quand l'augure des vents

Daigne soudain, âme et préscience, y présider,
Sous le pré de diamant et de cuivres sanglants
Dont les bois capiteux aux couleurs faisandées
Masquaient le musc obscène et ses graves relents.


Mais d'un seul coup, le Temps, plein de rage et d'effroi,
De sa mâchoire atroce estropie les longueurs ;
Il démembre l'espace et crucifie ses lois,
Se pend dans un cri noir d'harmonique malheur,

Loin des sommets dont l'encensoir brûlait mon corps.
Soudain, par un affreux fracas en vert-de-gris,
La serrure écorchée du portail aux yeux d'or
S'ouvre à tous les vents froids... Rauque charivari,

Et sous le ciel, bien au-dessus des bleus nuages,
Voyagea l'océan, où fondaient mille danses.
Au milieu d'un duvet de cent feuilles sans âge,

Je flottais, lumineux, loin du flou des passages
Aux dimensions changeant souvent dès qu'on y pense,
Si l'acide de vie sanctifie son image.



Salvia n°3 : Wyrd (29/10/11)


Résumé : Salvia en forêt à la fête du nouvel celte (Samhain). Visuels yeux ouverts dans les branches.


Dose : Douille assez correcte de Salvia x5.


Set & setting : Très bon. Dans la forêt, à côté du sanctuaire, après avoir célébré Samhain (la fête des morts) avec le clan.


Détails : Très rapidement avoir avoir (bien) tiré la douille, je m'effondre dans l'herbe et regard les branchages éclairés par le feu. Sans qu'à l'époque je puisse réellement poser des mots dessus, je perds totalement conscience de mon identité, de mon humanité et même de mon existence en contemplant les entrelacs immenses et fractalaires au-dessus de ma tête.
Expérience très satisfaisante, même si je n'étais pas à l'époque prêt pour la comprendre réellement.


Poèmes reliés : Fusion


Embrassant tout le ciel de son large regard,
Pleurait un crocodile, impuissant face au piège
Qui fumait dans le froid de son cœur de lézard
Et scintillait d'orgueil sous le sang de la neige.

Rien n'était - ou si peu. La lune et le hasard
Se cachaient sur la brume et la bruine qu'allège
Un grand feu d'agonie plein de brandons hagards,
Quand l'oubli s'avança par un vaste manège.


Alors les arbres, en hurlant leurs cauchemars,
Exhalèrent de plein cœur d'immenses arpèges
Dont la saveur faisait l'orgueil de tous les arts,

Et la folle lune, consumant son cortège,
Grava la bruine et ses branchages faits de dards
Pour finir le trop vaste oubli des sortilèges.


Brûlez, brûlez, ô feuilles mortes !
Votre encens satisfait nos dieux
Et monte, courbe, vers les portes
Pour qui les impies n'ont pas d'yeux.



Salvia n°4 : Bifröst( 16/ 12/11)


Résumé : Premier vrai contact avec le potentiel dimensionnel et pseudo-entitogène de la salvia.


Dose : Un peu de x10 sur une base de feuilles séchées.


Set & setting : Bon. Je viens de finir mes partiels et je suis seul dans la chambre d'un ami où j'ai déjà pris de la Salvia.


Détails :

Assez rapidement après avoir tiré, je m'abîme dans la contemplation d'un coin de sa chambre. Les couleurs (le vert, le blanc, le brun) deviennent des entités à part entières, mais fondamentalement étrangères à la nature ou même à la conscience humaine. Par ailleurs, dans le mur vert se trouve une espèce de profondeur indescriptible : il s'étend comme courbé sur une quatrième dimension spatiale. (j'ai toujours aimé m'amuser avec des repères en 4 - ou plus – dimensions, sans jamais avoir la moindre idée de la manière dont c'était visualisable).

Expérience extrêmement intéressante pour ces deux aspects (entités et dimensions).



Salvia n°5 : Svartalfheim (20/12/11)





Résumé : Première salvia dans les catacombes de Paris. Effets visuels et entitogènes sympathiques.


Dose : Un peu de Salvia x10 sur base de feuilles séchées.


Set & setting : Bon. En vacances, dans une salle des catacombes que j'aime bien (la Plage) avec deux amis. Si la pierre humide et la terre ne sont pas exceptionnellement confortables, le lieu est vraiment un plus indéniable à la qualité du trip.


Détails :

Comme c'était prévisible, je m'écroule quasi-instantanément (dans une posture peu agréable...) et fixe le plafond avec des sensations corporelles vraiment étranges. J'y vois se dessiner un, puis une multitude d'hommes dessinés en bâtons de manière très peu proportionnelle, dans un style très tribal, avec des jambes immenses.




Poèmes reliés : Dans l'empire de la mort


Le plafond est un archer,
Brille, vibre
Et danse, fâché,
Alors que mille bras, crânes, corps, yeux, chibres,
Forment un nœud brûlant ma psyché.

(illustration en fin de message)


Salvia n°6 : Himinbjorg (06/01/12)





Résumé :
Exploration assez profonde de la Salvia, particulièrement dans ses effets de dissociatif atypique.






Set & setting : Très bon. Devant ma fenêtre (fermée...), seul, là où j'ai l'habitude d'écrire mes poèmes à ces heures de la nuit.




Dose : Extrait x10 sur feuilles.




Détails :


Je fixe la maison d'en face. Les fenêtres deviennent ses yeux et sa bouche. Elle me fixe elle aussi... non, elle fixe ma maison. Je suis dans la bouche de ma maison. Je regarde mon corps, qui me semble soudain étranger : je suis dans ma propre bouche.
Toujours ces sensations corporelles étranges.




Poèmes reliés : En face



Sans yeux, l'Univers
Me mâche sans cesse,
Et les cieux s'affaissent
Quand j'écoute un nerf
Qui est la salive
Des forêts pensives.



Salvia n°7 : Blot (16/02/12)






Résumé : Premier essai « thérapeutique » de la Salvia.




Depuis quelques jours, mon humeur est assez peu joyeuse, avec un besoin un peu compulsif de me droguer que je contiens avec dificulté et, pour couronner le tout, je ressens une douleur très probablement psychosomatique au niveau du cou, particulièrement quand je regarde un objet pointu.
Je décide donc de prendre une petite douille de Salvia dans ma chambre, en ayant médité quelques temps avant.
La dose est sub-visuelle. Je me contente de contempler la nuit dehors, parfaitement calme. La douleur disparaît définitivement. Légère amélioration de l'humeur et notable diminution de l'envie de consommation qui durent plusieurs jours.





Salvia n°8 : RPG (24/07/12)




Résumé : Salvia qui me fait reconsidérer la manière dont j'appréhende mon existence.


Dose : Salvia x15 sur base de feuilles.


Set & setting : Bon. Je suis dans le sanctuaire avec les deux autres membres du clan, juste après avoir célébré la fête de la mi-été, Lughnasad.


Détails : Peu de temps après avoir tiré (avec l'aide d'un ami), je commence à remettre en question l'utilité de chaque chose, de mes choix. J'échange quelques mots avec mes amis, et en suis totalement insatisfait. Je me dis que je n'ai aucune raison de rester avec ces gens qui restent bêtement là et que je ferais mieux d'aller marcher dans la forêt.

Il ne semblerait pas que je sois en état, alors j'attrape ma flûte et commence à en jouer (assez mal). J'en joue jusqu'à ce que ce soit quasiment redescendu, puis me rends compte que je me suis laissé piéger par un espèce de mini-jeu sans beaucoup d'intérêt au lieu de vraiment profiter du trip pour continuer à prendre du recul par rapport aux choses.


Ce recul met quelques minutes avant de me sembler assez douteux : « ces gens-là qui restent ici bêtement », ce sont mes amis qui me sittent pendant que je suis allongé par la Salvia. Et ce qui convient de faire pour profiter de cette fin d'après-midi, de la forêt et d'eux, c'est tout bêtement de proposer une promenade... Prendre la vie comme un jeu et agir de manière intelligente, c'est bien, mais perdre complètement de vue les sentiments n'est pas forcément utile si on souhaite maximiser rationnellement son bonheur.


Salvia n°9 : Bougie (13/09/12)




Résumé : Petite Salvia méditative, qui ne visait pas au gros trip psychédélique (dose sub-visuelle, très peu de x15 et un peu de feuilles). Je me contente de fixer une bougie en méditant. Le but principal était de canaliser mon envie de tripper alors que gober un gros psychédélique cette semaine aurait été un peu abusif, et de me remettre en phase avec la Salvia pour finir la partie de mon recueil qui la concerne (objectifs atteints).


Poèmes reliés : Alogie, Redescente indécente


Je reste assis, à contempler la flamme
Qui danse seule, en face d'un mur blanc

Servant de scène au plus terrible drame

Que j'aie pu voir ma vie durant.

Hélas, je blâme

Les mots trop faibles pour saisir la profondeur

Des longs sillons creusés au crâne par cette heure

A sourire et ramper jusqu'au bout de l'horreur...



*****




Sans savoir où aller, je marche tout droit.











Pour m'y être perdu tant de fois,








Je reconnais cet endroit :






Où est-ce ? Je crois




Que c'est moi.


Moi

...


 
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