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P13 - PARANOÏA ET SENSIBILITÉ - ORIGINE DU SENTIMENT D’ÊTRE SOI

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Deleted-1

Invité
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]PARANOÏA ET SENSIBILITÉ - ORIGINE DU SENTIMENT D’ÊTRE SOI, DE SES MANQUES A ÊTRE, ET DU TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ PARANOÏAQUE, VIS A VIS DE SES STRUCTURES NÉVROTIQUES ET PSYCHOTIQUES - Du soma à la psyché, dans une reconnexion avec soi [/font]


Petit récapitulatif des articles précédents, avant d'entamer un point de vue psychanalytique à propos de la structure paranoiaque.



[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Tout sentiment psychologique du moi individuelle dépend de son degré de cénesthésie : cette sensibilité organique, émanant de l'ensemble des sensations internes, qui suscite chez l'être humain le sentiment général de son existence, indépendamment du rôle spécifique des sens. En psychanalyse, le narcissisme est cette instance psychique participant au sentiment d'être soi, d'exister en soi et par soi, il est le garant de son estime de soi, et donc de sa confiance en soi. Dans ses dimensions primaires et secondaires, le narcissisme investit les objets intérieurs et extérieurs en joignant le corps à l'esprit, le ça inconscient aux parties du moi plus conscientes, permettant de se ressentir, de se sentir soi-même, mais aussi de se reconnaitre au travers du je en soi, en tant que sujet global et unifié. Le moi est son ego, qui fait tampon entre ses réalités intérieures et extérieures, en percevant et interprétant toute l'activité de ses sens, de sa cénesthésie.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La cénesthésie est donc l'ensemble de ses aperceptions et proprioceptions, telles que ses sensations viscérales, musculaires, articulaires et mentales
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Les troubles de la cénesthésie, du sentiment d'être soi, adviennent lorsque certains de ses sens restent à un état de pures sensations. C'est à dire que ces sensations et autres émotions ne sont pas perçues par la conscience, en n'étant pas transformées en sentiments, en idées conceptuelles et réflexives, en auto-perceptions conscientes de soi, permettant de se reconnaitre et se définir dans l'instant présent, mais aussi durablement. De ces défauts de perceptions conscientes de soi-même, c'est à dire de ses troubles ou absences de proprioceptions et d'aperceptions, résulte un manque à être amenant à des sentiments d’étrangeté à son encontre, mais aussi d'inquiétude, de méfiance, de doute, voire de dépersonnalisation ou de déréalisation dans les cas les plus graves. Vis à vis du monde extérieur, le désinvestissement en narcissisme de ses frontières du moi opère un repli sur soi, dans ses sentiments d'étrangeté, d'inquiétude et d'incertitude, laissant un flou psychique dans ses représentations mentales, dans sa conscience de soi dans son environnement, pouvant aller jusqu'à la déréalisation.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Plus à propos des troubles de la personnalité, vis à vis de son affectivité et de l'égocentrisme, dans une perspective introspective[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La modification de sa cénesthésie par un trouble humoral, ou une prise de toxique, peut donc entrainer une déconnexion d'avec ses sensibilités (apathie), ou au contraire une éventuelle exacerbation de ses sens, bouleversant son affectivité subconsciente, et faisant basculer son état psychique dans de possibles troubles de la personnalité. Suite à cette ivresse psychique plus ou moins intense, à cette décharge émotionnelle et sensorielle modifiant ses états du moi plus ou moins durablement, c'est en revenant à soi que la transformation affective est appréhendée et peut être conscientisée. Vient ensuite la possibilité d'un raisonnement lucide et conscient à propos de cette expérience de soi, d'une expression verbale lorsque l'individu a assimilé l'expérience au point de pouvoir en parler, selon que ses modifications affectives sont éprouvées sur un mode subjectif (venant de soi) ou objectif (venant du dehors). Tout dépend donc de la nature de ses perceptions intérieures ou extérieures, de ses introspections contemplatives ou analytiques. L'expression intellectuelle de sa modification affective entraine une forme d'égocentrisme nécessaire à l'assimilation de l'expérience intérieure, à l'intégration de tout ce que le trouble affectif a pu révéler en soi (souvenirs enfouis, ré-sensibilisation de zones physiques ou psychiques, reconnexion avec son enfant intérieur (son passé), meilleur dialogue avec soi-même dans son for intérieur, dans une reconnaissance et acceptation de son propre vécu).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Liens entre paranoïa et cénesthésie, ce moment où le mental s'emballe dans des scénarios intérieurs inadéquates à son bien-être[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]L'intellectualisation à teneur symbolique de ses états affectifs peut être associée à des convictions délirantes, favorisées par des logiques se voulant cohérentes, et son imagination débordante (voir le rôle de l'ego dans la personnalité). Effectivement, le mental (ou autrement dit l'intellect) permet à l'ego (au moi) d'imposer sa loi dans l'esprit, en réagissant aux stimulations affectives par un excès de raison raisonnante, dans une systématisation d'explications et d'intellectualisations rassurantes, mais pas toujours en adéquation avec ses passions, avec ses humeurs et son affectivité (voir dualité corps/esprit et les phénomènes dissociatifs liés). On comprend donc que c'est la petite voix (c'est à dire le mental via son ego) qui dans sa conscience commente tout afin de trouver une raison et une explication rationnelle à toutes ses interrogations irrationnelles, ses sentiments d’étrangeté, ses incertitudes et ses inquiétudes, que l'individu ne comprend pas faute d'appréhender ses dynamiques et mécaniques idéo-affectives, ou qu'il ne veut pas voir pour ne pas s'avouer ce qui dérangerait son ego, son image idéalisée de soi.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Rapports entre le moi (l'ego) et la peur de soi (s'exprimant sous forme de paranoïa) : un problème d'adaptation aux contraintes sociales[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]De Clérambault explique à propos du paranoïaque malade de lui-même, que c'est la méfiance qui règle les rapports de son moi total avec la totalité de l'ambiance dans lequel il se trouve, et change sa conception de son propre moi (voir la variation des frontières du moi, dans les investissements et désinvestissements narcissiques du moi). L'hypersensibilité de l'individu lui fait percevoir et parfois prendre conscience de faits anecdotiques dans son environnement, dans ses relations avec autrui, mais aussi à propos de soi. De ses prises de conscience permettant à l'individu de se révéler à lui-même, ses dynamiques sympathiques et empathiques font fluctuer ses frontières du moi, dans un remaniement de soi. S'opère donc en lui un changement de son concept de soi, via une modification positive et/ou négative de son estime de soi, de sa confiance en soi qui se répercute dans ses relations sociales et dans sa façon de s'entretenir avec lui-même, c'est à dire dans un dialogue intérieur adéquate, ou pas. Tout est une question d'adaptation, d'appréhension des évènements, et de réactions plus ou moins appropriées selon les circonstances, dans le contexte donné. Ce faisant, l'individu s'adapte à son environnement en modulant ses humeurs, son moi profond (inconscient) afin de trouver une éventuelle symbiose avec l'ambiance qu'il analyse spontanément dans le moment présent, que ça soit avec méfiance, ou assurance.
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Deux supports psychiques opposés sur lesquelles s'étaye la structure paranoïaque, vis à vis des contraintes sociales de l'individu, mais aussi de son conflit intérieur, qui est l'expression de ses problèmes relationnelles[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La part névrotique du paranoïaque lui fait tendre à un certain conformisme, pour ne pas déranger l'ordre établi dans des rapports relationnels entre individus s'accordant dans une atmosphère cordiale et joviale (l'hypocrisie commune), alors que sa part psychotique le pousse à rechercher une certaine forme de marginalité, d'unicité de soi dans une expression de son individualité se voulant unique, et ce toujours dans une quête de soi. On comprend donc que le névrosé se cherche au travers du regard d'autrui, quand le psychotique s'impose à autrui suite à une identification à une entité idéalisée, qu'il tend à reproduire dans ses manières d'apparaitre et d'être. La structure paranoïaque en lien continue avec ses structures névrotiques et psychotiques, s'effectue donc à partir de deux systèmes de sentiments et de tendances plus ou moins coordonnés mais opposés, l'un ancien et l'un plus récent, ce dernier étant en opposition avec l'ancien, et dépendant de tendances affectives refoulées du fait de contraintes sociales (il est question des contradictions internes dans l'esprit du paranoïaque). On en revient ainsi à la question de l'estime de soi, entre qui l'individu croit être, et qui il est véritablement, toujours à contextualiser dans ses rapports socio-culturels complexes et évolutifs.
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[size=medium][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]De ses contraintes sociales mais aussi de ses croyances personnelles, c'est donc sur la base d'une structure déjà en place que peut émerger en l'individu une forme de paranoïa d'ordre pathologique, à partir d'état mental confusionnel, d'excitation ou de dépression, mais aussi à partir d'état affectif intense ou prolongé, apparaissant à la conscience à partir d'un système de croyances et de certitudes, qui alors s'opposeraient ou s’imposeraient à l'individu, dans un conflit intérieur. [/font][/size]​
 
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