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One "D" M(omen)T

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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19 Avr 2012
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Salutations chers psychonautes !

Après moultes discussions passionnées, je poste ici un extrait d'un plus large TR, ciblant l'un des points forts de notre rencontre. Pour les intéressés, je peux envoyer le TR complet (9 pages word).

Nuit du Samedi

La soirée commence à gagner en intensité, je décide de prendre un gramme de champignons. Ce sont les miens, je les connais parfaitement, et je voulais tester depuis longtemps déjà ce combo, j’ingère donc mon gramme sans appréhension. Vadrouillant un peu partout, je finis par me poser dans la chambre de Lullaby avec cette dernière ainsi que Mario, Peach et Styloplume. Une beu assez extraordinaire fait son apparition, à la couleur et à l’odeur très particulière, et aux effets très psychédéliques. Mario me dit que c’est de la Jack Herrer, je le crois sur parole alors que je vois mes visuels s’amplifier. Les sensations physiques et le mental sont agréables, le combo général sape un peu mes capacités physiques, mais ça ne me gène pas outre mesure. Mouette, pendant tout ce temps, est aux prises avec les champignons, je passe le voir de temps en temps, je le vois fréquemment allongé, pris de fous rires et peu répondant. Il a l’air d’aller bien, Styloplume s’occupera plus particulièrement de lui un peu plus tard dans la soirée.

Je profite de mon trip et je me rends compte qu’une idée formulée par les gens dans la chambre est en train d’émerger, une idée forte et prometteuse : fumer de la DMT. L’atmosphère s’électrise, les pensées s’organisent, les gens se rassemblent. J’explique à Grisatre comment charger la pipe, puis un petit moment de flottement s’ensuit. Le premier à plonger sera Mario, ainsi soit-il. Je suis amené à rassembler mon esprit pour expliquer la façon de fumer sur la machine, étant donné que je l’ai fabriquée et utilisée. Autant pour Mario que pour moi-même, je tente d’utiliser des mots simples et de ne pas dériver du sujet pour rester sur l’essentiel.

Tout d’abord, je lui fais sentir le goulot de la machine, encore imprégnée de l’odeur forte de la DMT :

« Tu auras ce goût dans ta bouche et dans ta gorge, essaye de t’y habituer car il ne faudra pas tousser »

Ensuite, je lui mime et lui explique ce qu’il devra faire avec la machine et le briquet :

« Prépares-toi à inspirer longuement, puis porte la sortie de la machine à ta bouche, place ensuite la flamme du briquet devant l’entrée pour chauffer la paille de fer et aspire »

Je le regarde, il paraît serein, je lui rappelle quelques points essentiels :

« Le trip ne durera que 20 minutes, dont les 5 premières où tu ressentiras un rush intense, dans le pire des cas si tu fais un bad trip dis toi que tu n’auras pas à patienter longtemps pour que les effets se dissipent. Ensuite, occupe-toi uniquement d’aspirer et de garder la fumée le plus longtemps possible, si tu te sens partir en arrière tu as des coussins derrière et je m’occupe de récupérer le matériel »

Il semble paré au grand voyage et je suis plutôt fier de moi d’avoir réussi à expliquer aussi clairement malgré la confusion inhérente à mon trip. Il commence à chauffer la paille de fer, je le regarde faire jusqu’au bout, confiant, puis le vois s’envoler. Ses yeux, l’expression de son visage et la détente soudaine de tous ses muscles me disent que son esprit avait quitté son corps. Pendant toute la durée du trip, un silence de roi régnait dans l’assemblée. Sourires sur tous les visages, les yeux exprimaient cependant une profonde immersion dans ce moment. Toute l’attention était focalisée sur Mario, qui respirait paisiblement. Je ressentais un sentiment de connexion extrême avec chaque personne, comme si nous avions tous fusionnés et concentrions notre énergie vitale dans ce moment. Je m’abandonnais pleinement à cette sensation, en contemplation pure, jusqu’à ce que Mario réintègre son corps.

La vie reprenait son cours habituel tandis que Mario nous raconta son trip, assez particulier, sur un mexicain et son comptoir. Les discussions reprenaient, puis arrive le tour de Peach, qui semble très enthousiaste à l’idée de le faire, elle ne semble pas avoir une once d’angoisse en elle. Je lui refais exactement le même briefing qu’avec Mario, elle se place ensuite de sorte à pouvoir s’allonger sur le lit. Elle positionne la flamme sur l’entrée de la machine puis inspire. Peu à peu, je la vois retomber sur le lit, posément. Le trip avançant, elle se mit à sourire. A peine perceptible au début, son sourire prit de l’ampleur, paraissant s’étirer jusqu’à l’infini. Elle rayonnait, comme un soleil, la joie débordait d’elle en une source intarissable. A son retour, elle tenta de nous expliquer son trip, du sentiment d’une présence rassurante, qui l’a guidée et mise dans un état extatique.

J’interroge l’assemblée sur le prochain participant, et je n’ai comme réponse que ce qui semblait être une évidence pour tout le monde : moi-même. Assez surpris, je me rends compte que l’envie me tenaille. Après une brève évaluation de mon état mental, je concède que ce n’est pas très RDR mais je m’en sens parfaitement capable. Le rituel redémarre, je regarde une dernière fois mes camarades et me concentre sur la machine. J’expire, j’allume le briquet, j’inspire longuement, je sens que je décolle. Je me laisse happer par le lit. Dans un premier temps, je perds un peu mes repères, ne sachant plus où donner de la tête avec la musique que j’ai choisie, plutôt énergique et à la cadence élevée, mais je me ressaisis et vide mon esprit.

En combinaison à l’état de pensée dans lequel m’ont mis les deux trips de Mario et Peach, je ressens un profond sentiment de complétude. Je n’ai pas spécialement de visuel, si ce n’est un grand œil carré qui me fixe. Je l’observe, j’ai l’impression de voir une pyramide complexe vue d’au dessus, avec cet œil qui me regarde à son sommet. Je le fixe, je me sens simplement bien, en pleine contemplation. Ceci dure jusqu’à ce que l’intensité redescende significativement, j’ouvre les yeux et je suis très surpris : tout le monde est debout et danse ! Je trouve ça à la fois magnifique et magique, venant renforcer mon sentiment de complétude, de ne faire qu’un avec cet endroit et ces gens que je connais à peine.

Vient ensuite Styloplume, qui ne voulait pas consommer, mais qui se laisse tout de même tenter par la DMT. Il demande à revoir la dose à la hausse, puis propose un silence complet, sans musique, semblant très confiant. Il prend sa bouffée et se pose. Le silence total nous amène à une contemplation plus active, les mains se lèvent au dessus de Styloplume, presque toutes et s’agitent, comme pour lancer un sort, une bénédiction. Nous malaxons l’air autour de lui pendant quelques instants, puis il demande à éteindre la lumière, par curiosité je suppose. Nous patientons donc jusqu’à la fin de son trip, à son retour il semble peu impressionné par son voyage et partage de fait assez peu ses visions et son cheminement.

Mouette entre en scène, plutôt serein après sa prise de champignons pourtant bien puissante. Je lui refais les explications, il paraît avoir bien compris avec les autres passages. Il choisit une musique de chants diphoniques tibétains, ce qui rend la scène très rituelle. Cependant, la séance s’achève assez vite, il n’a pas l’air d’avoir été très pris par le passage de la DMT, peut être dû à un mauvais chargement de la machine, une inspiration ratée, ou la redescente des champignons.

Odinn répond alors à l’appel de la DMT. Il semble fébrile, mais je suppose que c’est l’approche de l’expérience qui le rend un peu anxieux. Je lui fais le même briefing qu’aux autres, en insistant sur les points essentiels du trip. Tout m’a l’air d’aller malgré une appréhension certaine, je lui confie donc le matériel. Après son inspiration, je commence à percevoir quelques troubles chez lui, le visage très légèrement crispé, quelques tremblements dans les doigts, je sens que quelque chose se passe mal. Il demande alors à couper la musique, puis quelques secondes après de couper la lumière. Je n’ai alors plus aucun doute, son voyage se déroule mal. Je prends sa main dans la mienne en guise de signe pour le réconforter, il se rapproche alors de moi et m’agrippe le bras. Les autres se pressent autour de lui sans l’étouffer pour le toucher d’une main, ou des deux, pour qu’il puisse sentir un contact physique plus prononcé, et parlent d’une même voix douce et rassurante. Il finit par se calmer et revient à la normale, un peu dérouté mais bien remis. Il nous explique que l’intensité du rush l’a fait chavirer, ce qui est parfaitement compréhensible.
 
O

Ornicar

Invité
Tr sympa a lire, merci.
J'ai une petite question sur la Dmt, j'en profite pour la poser : Est ce que les differentes hallus du breakthrough sont comme celles d'un hallucinogene "classique", CAD crée par l'inconscient ou c'est plus "l'ame" de la DMT qui t'envoie des images?
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
19 Avr 2012
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2 355
La DMT fait partie des drogues (sans blague !), et les drogues sont des clés chimiques pour le cerveau. Je ne suis pas de ceux qui les mystifient, le terme d'âme même en parlant de la DMT me paraît inapproprié. Disons qu'elle a une signature particulière, complexe et profonde, mais ça ne suffit pas à la déifier.

La DMT fonctionne comme les tryptamines "classiques" à ceci près que son action est unique et que les prises sont plus "ritualisées". Mais je pense que les hallucinations sont toujours, et ce quel que soit la drogue, produites par notre esprit.

En espérant avoir répondu à ta question :D

Et sinon la pyramide j'étais au dessus d'elle, mais c'est à peu près ça !!
 

Pierce&Pierce

Neurotransmetteur
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27 Août 2013
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Merci du partage, meêm si je suis assez en retard, ahah !

Je me reconnais un peu plus dans ton TR que dans ceux avec breakthrough. Chez moi ça a tendance à beaucoup me faire sourire aussi, voire éclater de rire, l’œil (pas carré chez moi, plutôt rond et impérieux), les visions ultra-rapides selon l'ambiance aussi, ça me parle... merci de m'avoir fait revivre tout ça ! ;)
 

segopenroyal

Neurotransmetteur
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2 Juil 2013
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24
Merci pour le partage, j'ai pris de la DMT mais ca ne ressemble en rien avec tous les témoignage que je lis. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi
 
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