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Methadone - Effet seuil ?

aure

Glandeuse pinéale
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1 Jan 2013
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Hello,

J'ai 13 année de substitution derrière-moi (Subutex, Anxio, Benzo, hypno etc., Methadone sirop, Methadone Gellule).
Avec mon traitement Methadone, normalement, après chaque palier de diminution, il me fallait entre 2 et 4 mois pour me stabiliser à la nouvelle dose.
Au bout de cette période, je ressentais naturellement que mon cerveau avait repris le dessus, comme si la metha était en quantité "presque" trop grande dans mon cerveau et que je pouvais donc naturellement diminuer. C'est d'ailleurs soit moi qui le demandais au médecin, soit lui qui me faisait la proposition et en général on diminuait tranquile. Cela peut paraitre très long et fastidieux mais après quelques années de pirouettes de sub en début de seuvrage, j'ai compris qu'il vallait mieux que je prenne mon temps, que je me stabilise à une dose avant de penser à diminuer "à tous prix".
J'ai compris que _ dans mon cas _ la diminution devait être la plus transparente possible pour limiter l'effet "vase communiquant" que ce soit avec l'alcool, les médoc, la bouffe bref peu importe.
J'ai donc choisis de prendre mon temps pour réduire les doses de métha à raison de 10% max par palier. (ex : A 80mg je descend de 8mg max. donc j'arrive à 72mg. etc...) et de ne passer au palier suivant que lorsque je le sens bien. no stress.
Cela à parfaitement bien marché jusqu'à aujourd'hui.
Le problème c'est que sens maintenant que je suis vraiment "just". Je suis plutot bien à 13mg (j'arrive à vivre, à bosser, à sortir, à rire) mais le médicament n'est plus "transparent". Il m'arrive d'y penser en journée et lorsque j'ai essayé de différer ma prise du matin au soir, j'ai constaté qu'au fil des jours, je n'arrive pas à tenir le timming et je prends mon médoc de plus en plus tot, jusqu'à revenir à une prise matinale. Lorsque j'était à des doses plus élevées, je ne pensais plus du tout à mon médoc, c'était complètement transparent pour moi et donc super cool.

A cette dose de 13mg, même au bout de plusieurs mois de stabilisation, je n'arrive plus à ressentir cette sensation de "trop plein" de metha dans mon cerveau.
Comme si j'avais atteint une "dose seuil" en dessous de laquelle je ne pouvais plus descendre de façon soft.

Mon médecin me dit qu'il n'y aurait "aucune explication physiologique à ce phénomène" et que cela serait probablement psycho-somatique.
Or, j'ai pourtant le souvenir qu'une medecin d'un centre Metha m'avait justement parlé d'un effet-seuil, chez certains patients, qui, lorsqu'ils étaient arrivés à des toutes petites doses, n'arrivaient plus à diminuer car leur cerveau n'arrivait plus à gérer tout seul, sans la petite bequille chimique de la metha.

J'ai cherché sur le web des articles ou post sur ce sujet mais je n'ai rien trouvé.

Je me permets donc de vous soumettre mon expérience. Avez-vous déjà ressenti cela ou entendu parler d'un tel effet-seuil à la methadone ?

Merci !
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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19 Avr 2012
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Je ne m'y connais pas en méthadone, mais je lance une idée comme ça : est-ce que tu ne somatiserais pas à l'approche de la fin de ton traitement de substitution ? En d'autres termes, vu que tu en as presque fini avec la méthadone, est-ce que ton esprit ne te jouerai pas un mauvais tour pour rester dedans ?

Sachant qu'une dose seuil me paraît tout à fait plausible. Ou du moins une dose à partir de laquelle tu es moins sensible aux effets.

Avis aux vétérans ?

Porte toi bien et bonne continuation sur le forum :)
 

Abej^a G.

Holofractale de l'hypervérité
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20 Fev 2013
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tartopom a dit:
Sachant qu'une dose seuil me paraît tout à fait plausible. Ou du moins une dose à partir de laquelle tu es moins sensible aux effets.

déjà!

pourqoui ne pas tenter (suite préparation et alimentation) avec Madame Aya o Madame Iboga pour conclure le traitement et ouvrir de nouveaux horizons?? :smirk:


P.S.: 13 ans sont juste ainsi beaucoup.....
...Je connais des gens avec 10 ans d'expérience de d'héroïne que après cette madames ne plus utiliser rien.....
 

psychotrique

Holofractale de l'hypervérité
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12 Nov 2013
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Je relance une autre idée : Peut être que ton cerveau a besoin d'un coup de pied au cul pour se passer de sa béquille, surtout apres 13 ans de substitution. Du coup le côté soft en prend un coup ...
Sa doit être hard, pendant 13 ans il est assisté :
est-ce que tu ne somatiserais pas à l'approche de la fin de ton traitement de substitution
?
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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Somatiser c'est quand un conflit psychologique a des répercussions physiques. Pour reprendre tes termes c'est le cerveau qui veut garder sa béquille et qui pour ça te fait boiter encore plus.
 

psychotrique

Holofractale de l'hypervérité
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12 Nov 2013
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Ouai exactement, du coup y a des chances que l'habitude du traitement (genre 13 ans, j'y connais rien, mais ça laisse largement le temps à ton cerveau pour s'habituer à un état autre que clean, même si régulièrement le traitement change) entraine l'apparition de ce genre de seuil...
Faudrait voir ce qu'en pensent des profils identiques, avec autant d'année de substitution.

J'avoue que de vaillant vétérans pourraient avoir des conseils plus pertinents!
 

aure

Glandeuse pinéale
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1 Jan 2013
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Merci vous ces quelques éléments de réponse.

Concernant la somatisation, elle s'exprime souvent chez moi c'est évident.
Ex : Lorsque j'y pense, je vais ressentir physiquement des symptomes de manque léger (type baillement, besoin de s'étirer, sentation de frisson et irritabilité) si j'ai dépassé l'heure de prise de mon médoc. Or, il m'arrive parfois de dépasser largement la prise sans rien ressentir du tout à partir du moment où je n'y pense pas. En d'autres terme, le simple fait d'y penser (psycho) va déclencher les symptomes réels (soma).
En revanche, sur le côté arrêt du traitement je ne nie pas pas que cela puisse avoir un effet psychologique chez moi mais franchement je n'attends qu'une chose c'est enfin etre libéré de ces medocs. J'en ai vraiment envie. Aujourd'hui la prise de métha m'empèche de me barrer pour aller bosser dans d'autres pays par ex. (alors que mon boulot serait compatible). De la même façon, c'est hyper relou de concilier médecin + pharma tous les 15j avec le taf et la vie sociale, le moindre oubli d'une ordo, d'un rdv chez le doc voir pire, une perte des medoc (ça m'est arrivé pour la première fois en 13 an la sem. dernière) et c'est de suite SUPER galère à gérer avec le taf. Bref, j'ai clairement ENVIE d'arréter ce traitement. Donc j'ai du mal à penser qu'inconsciemment je freine quelque chose qui me tiens autant à coeur depuis tant d'années. Mais peut-être. C'est une piste. C'st d'ailleurs plus où moins ce que me dit mon doc.
Cela dit, je ressens véritablement des effets différents depuis que je suis à cette dose précise de 13mg. D'où ma question sur l'existence de cet effet seuil.
Après tout le cerveau est un muscle, et même si je n'ai fait que de diminuer ma métha au fil des ans, je me demande si à force, dans certains cas, il ne se pourrait pas que le cerveau perde la capacité de produire tout seul des endorphines (et autres).

Concernant l'aide avec de l'IbOGA et autre, cela ne me semble pas correspondre à mon mode de vie. Aujourd'hui je me suis complètement inséré en société. PErsonne ne peut dire que je suis toxicomane s'il ne le sait pas. Indetectable. J'ai une petite fille (bientot 2), une nana, un taf etc... Bref, je ne me verrais pas du tout stopper mon taf pour partir en mode samouraî dans la jungle pour me tapper des trips à l'ibogua/ayahuasca ou je ne sais quel autre truc hxc. Je ne suis même pas sur que mon cerveau soit capable d'encaisser ce type de décharges aujourd'hui. De plus, je connais un pote qui à tenté l'expérience avec un chaman en Amazonie (je ne peux pas dire exactement ce qu'il a pris je ne m'en rappelle plus) mais il est revenu 10x plus arraché qu'à son départ. Chez lui, ça n'a pas marché du tout, gros fail. Donc je ne suis pas sur que ce type d'expériences soient bénéfiques pour tout le monde. Perso j'ai pas envie de prendre le risque.

Quant au trip de l'arrêt "brutal", je sais que cela ne me convient pas du tout. chez moi ça fait l'effet inverse. Je n'arrive pas à me stabiliser psychologiquement après un arrêt / une diminution brutal(e). Le seul effet que ça a sur moi c'est le mode "vase communiquant" et ça ré-ouvre toutes les problématiques toxicomaniaques que la metha solutionne au quotidien. Notamment l'alcool qui devient problématique dans ces cas là. Donc... Je préfère opter pour le côté "soft" d'une diminution à long terme et assurer mes arrières.

En tous cas merci pour vos réponses. C'est vrai que si des vétérans (ou des médecins) passaient par-là, ce serait carément intéressant d'avoir leur point de vue à ce sujet.
 

senfero

Banni
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3 Avr 2011
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Ouais en 13 ans, j'imagine que le manque doit être assez désagrable, même si tu zappe une seule journée. Mais c'est pour ça que l'arrêt se fait (plus ou moins) progressivement.

On peut toujours parler de dose seuil, mais il faut faire la différence entre le seuil pour ne pas sentir le manque et le seuil où tu te sens bien. A mon avis le plus simple c'est d'essayer de se forcer à zapper carrément le sub, par exemple tu en prends que 5 jours par semaine, et t'essaie d'arriver à un jour sur deux.
Dis-toi que c'est pluys psychologique que physique. C'est le principe du trip à l'iboga, d'ailleurs je crois.

En tout cas bon courage :)
 

Abej^a G.

Holofractale de l'hypervérité
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20 Fev 2013
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grand que vous voulez terminer le traitement!!

pour la capacité de le cerveau que perde la capacité de produire tout seul des endorphines (et autres).... il est possible effectivement

pour le plantes, il ya aussi des églises, comme le Santo Daime (je croix que il est aussi en France). que peuvent expliquer mieux...
...ces sont plantes médicinales. se rapportent à l'énergie. je crois que ces sont psychologique-et-pshysique.
que nous devroins essayer en tout cas de la vie!!! ^^
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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30 Nov 2011
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Peut-être que le passage d'une dose minime à une dose quasi nulle implique des apports d'équilibre par ailleurs. Des pratiques centrées sur ton bien-être pourraient t'aider et t'apporter un équilibre au niveau des neurotransmetteurs. Du genre sport, méditation, yoga, marche, alimentation... Histoire de relancer la machine, qui n'est pas purement mécanique justement.
 

aure

Glandeuse pinéale
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1 Jan 2013
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re bonjour à tous,

merci pour vos réponses c'est très sympa. Je reviens vers vous pour vous faire part d'un truc assez intéressant puisque, contre toute attente, j'ai finalement réussi à continuer ma diminution et à descendre sous les 13mg puisque je suis maintenant à 12mg (rien d'exceptionnel mais je reste dans ma fourchette des 10%).
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, c'est finalement un tatouage qui a débloqué la situation.

Explication : Environ un mois après m'être fait tatouer un motif dont l'élément principal est une mollecule de dopamine, je me retrouve dans une situation tendue d'oubli de rdv médecin en fin de semaine et ma pharmacie fermée donc obligé de tapper dans mon stock de metha pour les 3j suivants et retomber à 10mg/j faute de stock suffisant chez moi.
A ma grande surprise, j'ai constaté une surprenante résistance, relativement peu d'effet de manque ni d'effet psychosomatique relous habituels.

A la suite de ces 3j j'ai pu reprendre rdv avec mon médecin et obtenir ma prescription habituelle mais j'ai décidé d'en profiter pour continuer sur ma lancée et passer à 12mg.
Le passage c'est fait sans aucun souci et j'ai donc finalement pu constater que ce "bloquage" à 13mg était effectivement psychologique.

En y repensant et à la suite d'un travail avec ma psy j'en suis arrivé à la conclusion suivante :
J'ai effectivement peur de vivre sans substitut et je m'étais certainement convaincu de ne plus pouvoir descendre sous les 13mg. A tel point que je somatisais juste assez pour me convaincre que je risquais de ne pas y arriver (cet effet seuil dont je vous parlais).
Le fait d'avoir fait ce tatouage et d'avoir desormais cette mollecule de dopamine sur la peau ad vitam eternam a peut-être eu pour conséquence de me libérer le cerveau.

Pour résumer : "Tu as peur de vivre sans ? T'en fais pas, maintenant tu vivras avec et ce tatouage sera la pour te le rappeler à vie, donc c'est bon, passes à autre chose mec".
Cela a certainement inconsciemment stoppé / atténué la somatisation et m'a permis de continuer ma diminution sans ressentir ces effets de manque désagréable.
Un peu comme un declic inconscient.

Le truc assez marrant c'est que je n'ai vraiment pas du tout fait ce tatouage dans ce but et ce n'est qu'après reflexion que j'ai pu en déduire ce que je vous raconte ici. Cela n'est d'ailleurs peut-être pas aussi limpide que ça et il y a peut-être d'autres explications dont j'ignore encore l'existence... who knows.

En tous cas j'ai été moi-même étonné de cette relation de cause à effet et j'ai pensé qu'il serait intéressant de vous raconter cette petite histoire ici.
 
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