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MXE: l'Extase, l'Enfer

CannaManPeace

Alpiniste Kundalini
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17 Sept 2012
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524
Salut à tous, comme certains le savent, il y a quelques semaines j'ai vécu une expérience extrêmement déplaisante avec la MXE...
Suivie une semaine plus tard d'une 2nde angoisse similaire, il faut dire q<ue consommer dans les mêmes conditions, avec les mêmes dosages, le même état d'esprit pourri...C'est con !

J'ai par la suite vécu une plongée magnifique dans ce monde Mixien, que je n'ai pu relater ici faute de trouver les mots nécessaires...

Voila pour le topo, venons-en aux faits...

Et puis est venu ce soir là, dans mon appartement.
A. est arrivé peu avant 18h, je sortais de ma sieste quand il sonna à ma porte, il me confirma qu'il avait fumé du Cannabis après lui avoir posé la question à la vue de son visage décomposé...Il m'annonça qu'il en était a 7 joints depuis le midi, fumés en ville avec un ami à lui...
Ça s'annonçait bien !

Nous nous posons, et peu avant 19h il avala un parachute de 200mg de Methylone, 15min plus tard, je pris 60mg de MXE, la moitié dans chaque narine environ...jamais je n'avais pris autant ! En un ou plusieurs "drop" d'ailleurs.

La montée se fit sentir, assez progressivement, la musique émanant de la sono de A. alternait entre Reggae Jamaicain et Dubstep envoutante.

Je montais de plus en plus, A. également, mais très progressivement, nous parlions de tout, des discussions déjà très prenantes, crItiques de l'humain, de la société...A. déjà monopolisait la parole.

A. prit son 2nd parachute préparé plus tôt (100mg), quant à moi je crois que c'est à ce moment que je me mis 30mg de plus dans les naseaux...
Je me sentais très défoncé, mais le tout restait vraiment gérable...
L'alcool coulait très lentement.
Nos discussions étaient flamboyantes, les barres de rires s'enchainaient, la soirée était parfaite, nous nous fondions dans le décor de mon studio, fait de tentures psychédéliques géantes, de drapeaux rasta et le tout sous une lumière rouge fluo mise pour l'occasion, juste insupportable sobre.

La nuit tomba doucement, A. se retrouva torse-nu, je fis de même, et il roula le 1er joint de la soirée...une excellente Ganja qu'il a acheté dans la journée. Je ne comptais absolument pas fumer, ça faisait plus d'un mois que je ne l'avais pas fait, et m'en portais d'autant mieux.

Je repris 20mg de Mxe en plus des 90 déjà sniffés...aie aie aie ! Et A. se pris 30mg de MXe à son tour

Nous sommes allé sur la terrasse pour fumer, je me suis laissé aller à fumer une taffe, instantanément, j'ai ressenti le pouvoir si plaisant de la Weed prendre possession de moi...
Je m&#8217;affaissais en répétant sans cesse "Gros, c'est quoi ta Ganja ??!!"

Je repris le joint et tira quelques lattes supplémentaires...

C'est alors que tout changea, si je puis dire...

L'Extase

Nous sommes rentrés à l'intérieur, une compile de Boney M tournait et Daddy Cool avec pour la 3ème fois, nous dansions comme des fous, on se jetait sur le canapé et le matelas étalé à l'autre bout de la pièce...
Le niveau de défonce atteint était encore inconnu pour moi je crois. Mais c'était d'une telle beauté, un véritable tableau, chef-d&#8217;&#339;uvre vivant.

Nous nous sommes retrouvés nez à nez, assis à quelques centimètres l'un de l'autre, l'empathie ressentie pour A. depuis le commencement, était à son apogée, on se chouchoutait mutuellement, une ferme poignée de main par-ci, un complimement sincère par là...notre dialogue était d'une intensité rare.

On se rappela nos Trips vécus ensemble, et nous sommes mis d'accord pour dire qu'un en particulier fut de loin le plus incroyable !!
Je lui rappelai que j'en avais fait un TR manuscrit, et décidai de le lui lire...

Je sortis mon cahier, et commença la lecture...je bégayais, ma pateuse était monstrueuse, A. me tendait de l'eau, je n'articulais pas, je lisais n'importe comment et malgré la musique extrêmement forte à nos côtés, A. m'écoutait et réagissait à chacun de mes propos, se souvenant avec une précision incroyable nos faits et nos impressions du moment, pourtant vieux de plusieurs mois, complétant mon récit de ses souvenirs renaissants...
J'abandonnai la lecture rapidement...

Nous avons repris une discussion amputée plus tôt quand à mon enfance, et à un évènement marquant de celle-ci, il me demanda d'ailleurs si en parler ne me dérangeait pas, je fus incroyablement touché par cette attention.
Nous étions conscients que ce moment était magnifique, que nous étions dans une "Extase", un Oasis de bonheur émanait du Tout que nous formions, que la soirée, et l'ambiance de celle-ci formaient.

A. continuait de monopoliser la parole, mais je n'avais pas besoin de parler. Je ressentais. J'exultais.
Il analysa mes points de vue sur certains points, et je fus frappé par la similutude de ses propos avec mes opinions.

Il roula un 2nd joint, c'est peut-être seulement à ce moment là que j'ai repris les 20mg dont je parlais plus tôt, à vrai dire je ne m'en rappelle plus.

L'Enfer


A. fuma son joint sans que j'y touche, mais très vite s'en fut trop, pour lui comme pour moi...

Nous dansions sur une musique de la playslist de mon ami...musique que nous écoutons souvent ensemble, composée d'une intro plutôt calme, et d'une 2ème partie vraiment explosive.

Nous étions donc là, au milieu de mon appart' entre ces fractales géantes, à danser, quand soudain la transition entre ces deux parties arriva, A. et moi étions presque statique, attendant l'explosion musicale...et quand celle-ci arriva, je suis (re)tombé dans la folie...

Au lieu de sauter ou de vibrer au rythme du son comme mon ami, je suis resté statique, yeux fermés, sur une jambe, les bras flottant...A. l'a vu et s'en est étonné.

Puis je me suis affalé sur la matelas, les yeux fermés, mon corps s'en allait, c'était fini, la dissociation était là, celle encore jamais atteinte, avec le DXM comme avec la MXE...
Je n'avais pas peur, mais j'étais perdu, je n'avais plus conscience de rien, mon corps n'était plus...Je me suis juste rendu compte que je n'avais jamais été "Là" et me dis que lâcher l'affaire, laisser couler serait la meilleure chose que je puisse entreprendre...à défaut de contrôler quoi que çe soit.
La suite fut faite de flashs. Sortes de moments de veille et de non-veille, j'oserais presque parler de téléportation mentale.

Je me retrouvais sur le canapé, puis sur le matelas, mais je ne me voyais plus marcher entre ces 2 points...

J'ai vu mon ami assis calmement sur le canapé, je l'ai rejoint.

Peu à peu, je sentais cette boucle -cette fameuse boucle qui me terrifie- m'envahir, je percevais le monde comme une pièce de théâtre, je pensais à mon lieu de travail, à A., à ma famille...rien n'avait de sens...tout était une farce, j'étouffais, le niveau de défonce atteint me fit peur, je ne savais plus comment j'en était arrivé là, en terme de défonce certes, mais aussi dans la vie en général, comment je ne m'étais pas apperçu de cette farce monstrueuse, ce Tout vide de sens dans lequel j'étouffe et qui me rend fou, je ne voyais plus Le Sens en rien.
Je sentis que j'avais dépassé une ligne rouge..."La drogue c'est mal" me dis-je...mais merde, comment a t-on plus passer de l'Extase à l'Enfer aussi rapidement ?

Fort de mes angoisses passées, je me rattachais à l'idée que "tout cela devra s'arrêter...devrait sans doute s'arrêter, oui mais la drogue laisserait alors la place à la terreur durable du traumatisme...Comment serais-je quand je serai descendu ?"
Saurai-je à nouveau vivre, comme avant...d'une façon très concrète...verrai-je l'utilité de me fondre dans cette masse pour subsister ?

Contrairement à certaines fois où ces angoisses m'ont pris de plein fouet, la place de la Mort dans tout ceci n'était pas si futile que ça..."je pourrais me trancher la gorge" pensais-je ?
J'en étais déjà à penser à A. s'expliquant aux enquêteurs...à la merde dans laquelle je le mettrais si je passais à l'acte.

J'ai fixé A. -"Toi aussi tu baddes ?"
-"Putain ouais "
Étrangement, ou non d'ailleurs, cela m'a rassuré.

Je me suis ensuite retrouvé dans la salle de bain par l'un de ses flashs, A. était devant la cuvette, les bras tremblants fixés dessus...vomissant tout ce qu'il pouvait.

J'ai littéralement éclaté de rire...je n'en pouvais plus, des larmes de bonheur et un rire aigu s'émanaient de moi...je riais aux larmes, conscients de mon comportement déplacé, A. en chiait, et j'étais plié de rire sur le tapis de sol à ses côtés, au lieu de le soutenir...je m'excusa auprès de lui entre deux barres...

Une fois qu'il eu fini de se purger, il se leva l'air de rien, tira la chasse et retourna dans le salon...j'étais encore ivre de rire !!

De ce que je me souviens de la suite de la soirée, c'est A. me réveillant alors que je dormais genoux à terre, le buste et la tête enfoncés sur le canapé, à 6h30, la musique avait tourné pendant tout notre "coma" et c'était Jamming de Bob Marley qui résonnait dans les enceintes, cela nous fit rire...la lumière rouge fluo se percevait à peine avec le jour se levant. On déplia mon lit et nous nous sommes couchés...Rigolant du n'importe quoi vécu pendant toutes ces heures...


Merci aux lecteurs, Peace.
 

Tirésias

Glandeuse pinéale
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19 Oct 2011
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220
Quand tu pousses MXE c'est plus de la défonce... c'est à la limite du non-être. La dissociation totale c'est plus seulement l'incoordination motrice, c'est le détachement absolu... de la vie. Plus rien n'avait de sens pour toi, tu m'étonnes, une fois j'avais carrément oublié mon prénom en en prenant. Mais ça c'était rien, des fois, tu sais même plus que tu existes. Tu vois un monde minéral immense et inquiétant, sans vie, qui se dresse dans la pénombre (moi ça m'a fait ça). Et pourtant ça n'a jamais été un bad trip. Mais là, en dose t'y es allé fort! T'avais pas des hallu résiduelles le lendemain?
 

CannaManPeace

Alpiniste Kundalini
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17 Sept 2012
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524
Yo, des hallus résiduelles non, je n'en ai de toutes manières pas eu de "vraies" pendant le Trip je crois...
En revanche j'étais -pour une fois avec la Methox- bien dans les vapes mentalement le lendemain ("Il est où le sel BORDEEEEEEEL...ah dans ma main 'oO").
Et cet état de voile sur la perception a persisté quelques jours...

Mais pour le monde sans vie etc...c'est exactement l'un des ressentis que j'ai eu quand cette dissociation a commencé...

Bye
 
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