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Les voies d'accès au Tout 5 - EGO DEATH, ou voir la matrice intuitivement

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Invité
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]LES VOIES D’ACCÈS AU TOUT 5 - L'EXPÉRIENCE DE VIE/MORT/RENAISSANCE, EGO DEATH, BREAKTHROUGH, OU LA MATRICE VUE SOUS L'ANGLE DE L'INTUITION[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Source : http://www.jdarriulat.net/Auteurs/Spinoza/IndexSpinoza.html[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Afin d'aborder la dissolution totale de l'ego (le breakthrough) au plus près de ce qu'il passe dans l'esprit d'un usager, je vous propose une approche philosophique permettant de poser quelques bases pour appréhender le phénomène de manière plus ou moins concrète. L'idée étant de s'appuyer sur quelques une des théories de Spinoza (17ème siècle) afin de comprendre brièvement les liens unissant l'individu au Tout (au cosmos), et comment en pénétrant son intimité la plus profonde, sa conscience pourrait alors avoir accès à la matrice du monde, lorsque l'on voit comment s'articulent les choses derrières le grand miroir des apparences. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Il sera donc question d'analyser ce moment où l'on passe d'une expérience personnelle à une expérience transpersonnelle, au plus près de la jonction entre corps esprit, lorsque l'esprit décroche et que l'intuition est maximale, que la sensation prend le pas sur le verbal, alors l'esprit fusionne momentanément et spontanément avec le corps, et la représentation de la jonction entre deux idées se fait vive et profonde, mais si brève que la raison a du mal à en saisir les liens, à contenir son intensité tant cette vision/révélation est totale, universelle et absolue. Nous en commencerons donc par la notion d’intuition chère à Spinoza, dont voici quelques définitions : [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]"Connaissance directe et immédiate d'une vérité qui se présente à la pensée avec la clarté d'une évidence, qui servira de principe et de fondement au raisonnement discursif."[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]"Idée claire ou confuse; action de percevoir, d'apercevoir ou d'entrevoir ce qui est actuellement inconnu, indémontrable."[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]"Action de deviner, pressentir, sentir, comprendre, connaître quelqu'un ou quelque chose d'emblée, sans parcourir les étapes de l'analyse, du raisonnement, de la déduction ou de la réflexion."[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] ------> Si la partie philo ne vous intéresse pas et vu que l'article est plutôt long, vous pouvez directement aller au chapitre intitulé : NIHILISME ET ENVIE DE RECONNECTER AVEC SOI[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] QUELQUES LIENS ENTRE L'INDIVIDU ET LE TOUT - Sortir de l'abstraction du monde des idées, pour accéder au réel, aux faits concrets[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'hypothèse spinoziste est que l'individu est une partie du Tout qu'est l'univers, qu'il fait partie de la nature parce qu'il est nature, en tant qu'être humain vivant. Une volonté de puissance l'anime au plus profond de son être, lorsque l'activité électrique parcourt et anime son corps, que ses pulsions l'excitent, et que le désir est son essence. Le désir étant cette volonté le faisant persévérer dans l'existence, dans son être qui va de l'avant dans son devenir. L'individu via son corps et son esprit produit de nouvelles idées, se recréer en se régénérant dans la destruction amenant à la (re)construction, comme le font les galaxies et les systèmes solaires dans l'univers.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] C’est en prenant conscience de ses relations avec l'univers, de sa position véritable dans le cosmos, que l'être humain animé d'une force vitale se rend compte qu’il est partie de la nature, d’une totalité infinie, indivisible et vivante. De ce constat, l'individu peut commencer à vivre en harmonie dans son environnement, et avec lui-même. Telle est l’intuition première qui peut le sauver du nihilisme, tant que sa force et sa volonté d’exister lui permettent d'éprouver l'infini du vivant, au lieu d'expérimenter ses angoisses existentielles au point de rechercher son propre néant, l'éternel néant du désarroi humain en proie à ses passions tristes, à ses pulsions de mort, (auto)destructrices.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Exprimer son identité et affirmer son existence nécessite une compréhension intuitive et intime du monde, et de soi-même[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Pour se sentir pleinement exister, tout individu ne doit pas uniquement se représenter mentalement comme une partie abstraite et théorique de l'univers, mais s'éprouver émotionnellement et intensément dans sa chaire, ressentir la matière dont il est composé et qui le connecte au monde physique, au réel. Il s'agit de se faire une idée adéquate du monde véritable au travers d'une connaissance intuitive de soi, et de son environnement. Il est donc question d'avoir une vision claire et adéquate de soi et des choses, pour se fondre dans le monde le plus naturellement qu'il soit donné à l'individu, afin de ressentir tout le potentiel existentiel de sa vie terrestre ici et maintenant, et non dans un ailleurs, dans un au delà passé ou à venir, dans un imaginaire le projetant hors de son environnement, hors de lui-même. Il faut bien comprendre que le vivant nous traverse sans nous appartenir, lorsque nous ne sommes que les locataires et non les propriétaires de l'existence qui nous anime. L'existence, même si elle est éternelle et infinie, nous est donnée le temps de notre vivant en tant que nous sommes partie du tout. Lorsque nous mourrons l'univers continue d'exister, alors que le désir de l'individu s'éteint en perdant sa puissance à être, il ne persévère plus dans son existence. Seule la chaine de l'humanité perpétue la présence de l'homme sur Terre, lorsque l'instinct de survie pousse les individus à se reproduire malgré eux, dans des conventions sociales acceptables comme le mariage ou l'amour.[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] LE TOUT DU CORPS ET DE L'ESPRIT DANS LE TOUT DE L'UNIVERS - « J’entends par éternité l’existence elle-même, en tant qu’elle est conçue comme suivant nécessairement de la seule définition d’une chose éternelle » - Spinoza[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Prendre conscience de son corps et de son esprit (du point originel de son existence au volume qu'occupe son corps, en passant par l'image que l'on a de soi)[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Son sentiment de soi se fait au travers de proprioceptions (conscience de son corps) et d'aperceptions (conscience de son esprit), qui forment ses perceptions en général. On comprend alors que l'individu forme un tout vivant, indissociable et indivisible, et que l'on ne peut diviser le corps que par une opération abstraite mentale, grâce à son imagination permettant de décomposer l'être en parties distinctes, mais sans nuire à son intégrité physique et psychique (le fait de se dire qu'on a deux bras, deux jambes, etc, le problème étant d'être dissocié et dépersonnalisé dans son être, et de ne pas se sentir unifié comme une totalité). A l'opposé, une vision unifiée du corps et de l'esprit, de l'individu dans sa totalité (ce qu'on appelle le soi), n'est possible que par une approche intuitive de sa personne, lorsque l'on se perçoit, se ressent en tant que partie liée (corps et esprit, unifiée dans l'âme) dans un tout.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Entre ces deux points de vue que sont une vision de soi globale ou partielle, on comprend que tous les organes du corps dans leur fonctionnement ne peuvent être considéré indépendamment des autres organes composant le corps, puisqu'ils travaillent tous de concert, maintenant ainsi l'être en vie par l'ensemble des interactions entre chacune des parties le constituant. Les corps sont alors déterminés de part les relations entretenues avec le milieu donné dans lequel ils évoluent, et par les fonctions biologiques qui les connectent à leur environnement. Donc de par ses sensations, émotions et intuitions, l'individu est connecté à la biosphère, qui elle-même est une partie indissociable du tout de l'univers : « Et continuant ainsi à l’infini, nous concevrons que la Nature entière est un seul Individu dont les parties, c'est-à-dire tous les corps varient d’une infinité de manières, sans aucun changement de l’Individu total » - Spinoza.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Ainsi le corps est une multitude de parties formant dans son être une partie dans le tout. Mais il est difficile de délimiter la puissance d'agir de l'individu dans son environnement, tant l'être humain gagne en expansion au travers d'interactions avec son mon monde, mais aussi parce que le corps n'est pas un système clos, c'est un organisme actif et vivant, en constante évolution dans son milieu. Le corps sensitif est un système d'échange perpétuel entre l'extérieur et l'intérieur, ouvert sur le monde en participant en tant que partie à la vie du tout, il est indissociable de son élément le constituant et lui assurant sa force vitale (tout est majoritairement carbone, tout est poussière d'étoile, au niveau moléculaire et atomique tout est lié - on va y revenir).[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] DU PERSONNEL AU TRANSPERSONNEL - Le narcissisme nous unifie au Tout, par la conscience de soi[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Bien après Spinoza, Freud a introduit le concept de narcissisme en 1914, qui est une approche conceptuelle permettant de saisir toute la dimension fusionnelle et intime liant l'individu au cosmos, d'après Lou Andreas Salomé. Le narcissisme de chaque individu prendrait naissance dans la vie intra-utérine, lorsque le fœtus est connecté à sa mère, elle-même connecté à son milieu naturelle, en lien avec l'univers. Cette étroite union avec le tout s'explique par le fait que le narcissisme nous procure notre sentiment immédiat d'exister, d'être au monde en étant à soi, et faisant que l'on sent jaillir la vie dans son être, au plus profond de nous-mêmes, via ses intuitions, ses sensations et émotions, et non par un enchainement conscient, raisonné, logique et déductif. Éprouver l'infini n'est donc pas une question de raison, mais une sensation intuitive de son être. Le sentiment d'exister dépasse le stade conscient, en tant qu'il est inconscient, originaire et primaire.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Dynamisme vs statisme[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Avant d'aborder la dissolution de l'ego, il nous faut bien comprendre que la nature est un organisme vivant, unitaire, global et dynamique, et non une sommes d'entité séparée et statique. Par exemple : un nuage est un concept, une idée représentant l'image mentale que l'on se fait d'un état gazeux condensant des particules d'eau, dans un processus dynamique d'évaporation et de précipitation en constante évolution dans son milieu. Le problème de la pensée abstraite et théorique, de l'imagination et du mental, est de figer les choses en les isolant de l'étendue dans lesquelles elles opèrent, c'est à dire de séparer les parties du monde les unes des autres, au point de ne plus voir le monde et ses transformations perpétuelles dans son ensemble, les liens reliant tout ce qui compose notre monde au cosmos tout entier. Par exemple dissocier le nuage que l'on voit des conditions atmosphériques lui permettant d'exister au moment donné où on le perçoit dans le ciel (aujourd'hui plus grand monde ne sait lire la météo dans le ciel, ressentir et anticiper le temps à venir selon ce que la nature nous montre).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Le paradoxe étonnant de la connaissance scientifique[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]L'intelligence est adaptée aux nécessités de la vie, elle sépare le sujet qui connait et l'objet à connaitre, elle catégorise, elle généralise en prenant du recul sur la réalité, en s'en détachant plus précisément. Au contraire l'intuition offre un accès direct à la réalité, à l'inconscient, mais cette connexion avec le réel ne dure pas, elle est brève et ne permet que d'avoir une impression floue de la fine texture de la réalité. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Plus la science découvre les vérités cachées du monde, plus l'individu semble perdre en compréhension intuitive du vivant, en ne ressentant plus cette puissance qui anime la nature, cette volonté qu'a toute chose à perdurer dans son être, à traverser le temps et l'espace dans son existence. La connaissance scientifique pousserait l'individu moderne à une vision parcellaire dénaturant le monde, lorsque l'on sait plein de choses, mais qu'on ne les relie pas entre elles. L'intellect primant alors sur l'intuition, le rationalisme prévaut sur le destin des objets au travers de la croyance d'un libre arbitre propre à l'esprit humain, et trop souvent l'on met de côté l'existence déterminée des êtres persévérant dans la continuité de leur mouvement, qu'ils soient vivants ou inertes, conscients ou inconscients. Au nom de la raison objective et expérimentale, l'humain se veut comme maitre et possesseur de la nature (dixit Descartes), l'exploitant en la détruisant jusqu'à un seuil critique par endroit (combien de forêts ne repousseront jamais plus, combien de sols sont contaminés à tout jamais, combien d'espèces vivantes ont disparus pour l'éternité, au nom d'un profit instantané, de surconsommations immédiates...).[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] NIHILISME ET ENVIE DE RECONNECTER AVEC SOI, AVEC LE COSMOS - Deux directions s'offrent au corps souffrant[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Au travers de ses désillusions liés à nos modes de vie, mais aussi au tragique de l'existence (nous sommes mortels et cela nous angoisse), l'individu sombre dans un nihilisme passif ou actif, parce qu'inquiet de son devenir, l'angoisse du lendemain le pousse à endurer l'anxiété plus ou moins latente d'une catastrophe toujours plus imminente. Mais à leur échelle les individus isolés ne peuvent rien contre le pouvoir de l'industrie, les politiques consuméristes, l'idéologie libérale et capitaliste prônant l’égoïsme, l'avidité et le profit. Livrés à eux-mêmes, certains s'oublient dans toutes sortent d'addiction visant à consommer leur vitalité dans un déni salvateur, quand d'autres cherchent à retrouver une part de vérité et d'espoir en eux, à reconnecter avec leur for intérieur, avec leur enfant intérieur criant au danger lorsque nos sens se perdent dans des envies abrutissantes, des besoins aliénants, une auto-destruction délibérée, et que l'on n'arrive de moins en moins à se cacher ses peurs de la néantisation de soi, de l'humanité (quand on s'intéresse à la géopolitique, on redoute une troisième guerre mondiale, la guerre civile). [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] C'est la grande désillusion[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Et effectivement pour contrer ce nihilisme opérant en chacun de nous, un besoin de spiritualité se fait sentir à nouveau en cette fin de 20ème siècle (d'où les tendances new waves spirituelles), lorsque l'on commence à comprendre que trop d'ego est néfaste à l'humanité toute entière. Certains croyants prônent un retour du religieux, quand d'autres plus terre à terre cherchent à retrouver le sacré inhérent à la mère nature (exemples des vegans et des écologistes). Autrement quelques idéalistes voient dans les drogues (notamment psychédéliques) une issue pour recouvrer un paradis perdu, un idéal absolu qui au détour d'un rêve, pourrait sauver le monde, l'homme de lui -même. Ainsi, par diverses approches, c'est naturellement que l'instinct de survie pousse les plus sensibles à éveiller les consciences embrumées, à réveiller les sensibilités perdues dans la modernité, en commençant par reconnecter avec ses propres sens, avec sa propre humanité. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'intuition au service de la grande révélation du trip[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Selon la définition de Pierce, [size=medium][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]l’immédiateté intuitive serait comme un savoir sans l’antériorité consciente d’un autre savoir. L'intuition surgit de nul part, reliant deux idées entre elles, et l'o[/font]n comprend alors que l'intuition parait impartiale, formant un jugement primaire et venant d'un ailleurs, extérieur à la conscience, à soi (l'intuition est un rapport entre deux objets mentaux, entre deux idées, mais dont on ne saisit pas la signification d'emblée). [/font][/size]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Quand on a comprit les jeux de l'ego et du mental pour saisir en pensée et en mot le monde, mais aussi par ailleurs la puissance de l'intuition pour percevoir l’ineffable, les vérités cachées de l'univers, il est intéressant de savoir que Spinoza nous dit que "l'on ne sait pas ce que peut le corps". Et c'est vrai qu'en se limitant à une vision égotique du monde, en découpant scientifiquement les choses par facilité au lieu d'en avoir une vision globale, l'on brime le corps qui pense (ses intuitions), cette chaire et ses humeurs qui parlent, mais que l'on écoute pas, en préférant se bercer d'illusion, c'est à dire en écoutant son ego raconter ce qui nous arrange, ce qui nous plait plutôt que ce qui nous mettrait en défaut. Plus à propos de l'intuition, que ça soit sous psyché ou autre, qui n'a pas eu sous influence l'impression de saisir le monde dans sa globalité, de percevoir la matrice de l'univers en comprenant comment s'articulent les choses entre elles, au travers de l'impression de pénétrer le Tout en s'émerveillant de la beauté du vivant, en ressentant toute sa joie d'exister (cet amour universel) ?[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] A partir de l'éthique spinoziste, je reformule son affirmation ainsi : On ne sait pas ce que peut le corps sous influence. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Longtemps je me suis demandé, et je me demande encore qu'est-ce que le corps peut montrer à l'esprit lorsque l'on a dissolu son ego, et que l'on passe au travers du grand miroir (phénomène du breakthrough) ? Quelle vision sensationnelle et intuitive peut changer notre perception des choses et notre vision du monde au travers d'une renaissance de son moi égaré, et qui aurait retrouvé une certaine lucidité ? Quelles révélations et directions saines et éthiques pouvons nous tirer de méditations transcendantales, accompagnées de molécules alternant sa conscience, de drogues détachant l'esprit de ses croyances et de ses fausses vérités par delà bien et mal, libérant la personnalité de ses mécanismes de défense, de ses morales qui préservent le pouvoir impérieux de l'ego dans l'esprit de l'individu apeuré ? [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Les recherches en neurologie prouvent que sous influence le cerveau connecte des zones entre elles, qui en temps normal n’interagissent pas plus que ça, si ce n'est pas du tout. Il y aurait donc un potentiel à découvrir lié au phénomène de criticalité (s'approcher du chaos mental pour changer de paradigme, éprouver de nouvelles sensations, penser de nouvelles idées transformant notre rapport au monde), mais aussi au fait de reconnecter à sa mémoire la plus profonde, c'est à dire en faisant remonter des souvenirs lointains, et ainsi remettre à jour une part de soi oubliée, cachée. En plus d'intérêts thérapeutiques (vis à vis de la dépression), peuvent en découler des pratiques mentales visant à expérimenter ses propres capacités cérébrales, donc sensorielles, émotionnelles, intuitives, intellectuelles, imaginatives, créatives, et ainsi redécouvrir son corps, sa mémoire au travers de médiation, d’exercices pratiques sous influence. Il est question de faire preuve d'esprit en quelques sortes.[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] LES DANGERS ET OPPORTUNITÉS DE LA DISSOLUTION DE L'EGO[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] J'ai déjà traité dans différents articles la dissolution de l'ego, que je vous propose en complément de cet article :[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] - Ici j'ai proposé quelques travaux de Lou Andreas Salomé, qui a théorisé sur les liens entre l'individu et le Tout, via le concept de narcissisme (article introducteur aux voies d'accès au Tout).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] - Ici il est question de comprendre les mécanismes subtils de la dissociation au travers du concept de matrice périnatale, avec tout l'enjeu thérapeutique que ce genre d'expérience implique.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]- Ici il s'agit d'identifier les différentes voix dans son esprit, selon la manière dont l'on se parle dans un dialogue interpersonnel.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] - Dans ce Tr fictif, j'ai théorisé au travers du concept de point nodal de son sentiment d'existence, le moment où l'on passe d'une expérience personnelle (lorsque l'on trippe en se parlant dans sa tête, en se racontant des histoires, en se projetant dans des fantasmes, en s'imaginant tout et n'importe quoi), à une expérience transpersonnelle, c'est à dire lorsque l'on perd son sentiment d'exister (dissolu totale de l'ego) pour pénétrer un monde mystique, où l'esprit est en connexion direct avec les puissances régissant l'univers. Peu être que là bas l'intuition est totale et parait permanente lorsque le temps passant s'est dissolu avec son ego, et que l'on peut y découvrir les secrets cachés du pourquoi du comment de l'univers en le saisissant dans sa globalité, de manière consciente et presque raisonnée... Autrement l’expérience pousse souvent à des délires égotiques où l'usager croit avoir vu la vérité vraie, au point d'affirmer avoir rencontré et parlé à des entités divines ou extraterrestres, si ce n'est qu'il se divinise lui-même en se prenant pour un prophète, enfin on sait que les psychés ont ce pouvoir de transformer en gourou ou en fanatique l'usager manquant de conscience réflexive, d'auto-critique, de connaissance et de clairvoyance.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Je vais tâcher de synthétiser les éléments théoriques détaillés dans ces articles, afin de vous présenter une approche psycho-philosophique de l'expérience transpersonnelle, sans s'embarquer dans les délires de divination ou de prémonition, mais en préférant s'intéresser aux inspirations et aux aperceptions que procurent l'expérience de dissolution de l'ego.[/font]



[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'IMPORTANCE DU NARCISSISME DANS LE PHÉNOMÈNE DE CROYANCE, D’IDÉALISATION DE SOI ET DU MONDE[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Si le narcissisme est cette instance psychique liant l'individu dans son unité au tout de l'univers, il est la clé permettant de comprendre les mécanismes de l'esprit passant d'une position interpersonnelle (l'esprit est rassuré dans son ego, comme tous les jours) à une position transpersonnelle (l'esprit se connecte à des dimensions qui le dépassent, dans le phénomène de la transe). Il est donc question de transcendance, lorsque le moi de l'individu ne domine plus dans l'esprit, c'est à dire que l'ego est dissolu et ne produit plus d'illusions, de croyances partielles et subjectives durant l'instant que dure l'intuition (le reste du temps c'est le bal des délires et des rêveries). L'expérience intuitive transpersonnelle serait donc ce moment où les masques tombent au point que l'individu prenne conscience de vérités qu'il ne s'avouait pas jusque là, c'est à dire que son intuition lui permette alors de percevoir les choses de manière générale et globale, et non plus de manière sectaire et parcellaire. La prise de recul liée à l'expérience de dissolution de l'ego permettrait donc d'englober l'univers tout entier dans une seule pensée, en s'en faisant une idée non plus évasive mais totale voire concrète (bien que l'éclat de lucidité soit très bref, et qu'on peut l'oublier aussi vite qu'il est arrivé quand on est en plein trip - aussi retenir ses intuitions s'apprend).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Pour prendre un exemple concret de vision intuitive, voyons la vision atomiste d'un mouvement de pensée philosophique grec affirmant il y a plus de 2000 ans que le monde était composé d'atomes, et que le mécanisme des sensations résulterait de la rencontre entre les atomes sphériques de l'âme et les atomes extérieurs composant l’environnement. La science a étayé cette intuition entre temps, en démontrant que le monde était effectivement composé d'atomes, même si la vision atomiste des antiques était partiellement vraie (il leur manquait nos connaissances scientifiques modernes pour comprendre la complexité du monde atomique).[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]"Take a little dope, And walk out in the air, The stars are all connected, To the brain" - The Who, Naked Eye[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Si sa mort ne peut être pensée, l'on peut quand même s'en faire une idée en comprenant que l'on est composé de poussières d'étoile (d'atomes), et qu'après notre mort nous retournerons à un état de poussière d'étoile, lorsque nos chaires se décomposeront en une multitude d'atomes qui par la suite recomposeront de nouveaux corps, humains ou autres. Le Tout serait ainsi le néant inconscient d'où chacun vient, et vers lequel chacun se dirige assurément, la vie consciente étant alors ce court moment où l'être voit la lumière entre deux néants. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Rapporter au trip, lorsque l'on se défonce jusqu'à son néant (le breakthrough au travers de la dissolution de son ego (egodeath)), que l'on pousse sa conscience jusqu'à sa limite, c'est à dire jusqu'au dernier retranchement de son moi conscient (dont les frontières sont désinvesties en narcissisme), alors en pénétrant les couches subliminales de son inconscient, en s'aventurant, dans le monde des sensations se mouvant en émotions, dans le soma d'où émanent les idées et pensées, l'on comprend que son ego nous fait croire toutes sortes de choses, et qu'au delà de nos croyances, l'intuition peut nous révéler par les sens des connaissances nous paraissant alors comme évidentes, mais que nous ne parvenons pas à expliquer paradoxalement, tant l'idée nous est nouvelle. Parfois il est nécessaire de réfléchir à ses intuitions des semaines ou des années avant de pouvoir les expliquer, voire des siècles et des siècles dans le cas de la théorie atomiste de certains philosophes grecs. Cette expérience ultime de l'intuition la plus intense et absolue qui soit, serait ce moment où l'esprit pénètre un état dit transpersonnel, lorsqu'il va au delà de lui-même, dans un monde où les vérités cachées de l'existence semblent accessibles à la conscience, et comme saisissables par la raison afin de les expliquer scientifiquement. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Mon hypothèse étant que l'effet de la drogue a ce pouvoir de ralentir notre perception du temps en influençant nos sens et sensations, et qu'ainsi l'intuition nous paraisse durer plus longtemps qu'un simple flash, de manière à ce qu'on puisse durant quelques secondes ou minutes raisonner en rendant intelligible son intuition, être honnête avec soi-même, découvrir quelques vérités cachées et s'avouer ce qu'on refoulait et déniait jusque là, en plus de faire des liens osés entre ses idées, que l'on aurait jamais fait autrement que dans cet état cérébral où les zones de son cerveau sont plus connectées entre elles que lorsque l'on est sobre (l'état de criticalité).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Les dangers de pénétrer le Tout, de dépasser ses illusions en tombant dans la croyance, de dépasser ses idéaux et ses valeurs en tombant dans le nihilisme[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Mais gare à ne pas succomber à ses intuitions, à ses révélations venues d'on ne sait où, lorsque son esprit n'est pas à même de les accueillir, c'est à dire d'accepter le tragique de l'existence insensée et absurde de chaque être vivant conscient de lui-même. Si la puissante révélation de son inutilité ainsi que l'absence de sens de sa présence sur Terre n'est pas admise et acceptée par l'humain ayant besoin de se rassurer, l'esprit recouvre son ego et cherche à retrouver du sens dans un élan nihiliste et vain, poussant à croire à tout et n'importe quoi. Par exemple l'on se donne de l'importance (on se renarcissise pour redonner une valeur existentielle à son moi perdu) en croyant avoir été en contact avec des divinités extraterrestres, en pensant avoir rencontré Dieu, ou en se persuadant d'avoir découvert un grand complot intergalactique. Bref il est question de croyances infondées, pour ne pas dire de délires psychotiques favorisés par une imagination débordante, lorsque l'individu s'effrayant du tragique de son existence, déni le réel en se réfugiant dans son imaginaire. Autrement l'esprit peut décompenser de subir une trop grande perte de repères, et sombrer soit dans la folie psychotique ou névrotique selon ses structures de base (paranoïa, schizophrénie, hystérie, bi-polarité), soit dans l'apathie la plus totale (dépersonnalisation et déréalisation sans fin, dans une déconnexion entre son corps (ses sensations et émotions) et son esprit (sa raison)).[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] EN CONCLUSION[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'initiation à l'expérience transpersonnelle serait ce moment où l'on expérimente la sensation de mort intérieure dans un cycle de vie/mort/renaissance, où l'on se confronte au point nodal de son sentiment d'existence, à la dernière de ses illusions, lorsque son ego ne porte plus le moi dans une idéalisation de soi selon ses valeurs et repères propres (ses morales, ses idéaux, ses croyances). C'est la désillusion et la perte de repère physique et psychique la plus totale, lorsque l'on perçoit l'envers du décors, la matrice du monde, les projections imaginaires de soi, de son ego constituant notre sentiment d’existence. Ce serait ce moment où la conscience a perdu le maximum de son potentiel à faire en sorte que l'on a l'impression d'être soi, pour laisser place au monopole du subconscient et à un état de quasi inconscient (transe totale), où on a l'impression d'être fondu dans la matrice même, dans l'essence du monde (dissolution totale de son ego, de son moi conscient, lorsque l'on pénètre les premières strates et couches subliminales inconscientes). Exemple de lorsque l'on s'endort, et qu'on tombe dans son néant, dans les profondeurs de son esprit, qui se connecte avec les rêves.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Une autre formulation serait ce moment où au plus profond de soi, au sommet du trip, l'individu dépasse son individualité pour pénétrer le tout, en accédant à la matrice de l'univers (au cosmos) dans le plus grand recul qui soit. Au travers d'un sentiment de totalité, d'infini absolu, il s'agit d'éprouver ses sensibilités les plus intimes afin de ressentir et comprendre intuitivement l'univers tout entier en une seule pensée globale, et la petitesse de sa personne dans le tout cosmique. Cette pensée rend humble autant qu'elle enorgueillit l'individu qui faute de maitrise de soi, tombe dans une forme d'égocentrisme où il croit détenir la vérité, le temps d'appréhender et d'assimiler son nouveau savoir, et de ne plus chercher à l'exposer avec vanité aux yeux de tous. Il s'agit du plus grand bouleversement de soi, d'un potentiel que seuls les shamans connaissent, et dont les sciences modernes n'osent franchir les barrières psychologiques et morales permettant cette expérience ultime.[/font]


 

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Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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376
Ton texte est très bien structuré, tes références à Spinoza sont pertinentes, tu aurais pu aussi parler de la monade leibnzienne ou de la structure archaïque de Young. La problématique en lien avec à la fois la place de l humain dans l univers et l experience psychédélique est une jolie construction.

L egodeath est un phénomène mental dont j ai progressivement découvert la description ici, au fil de TRs et d articles. J ai d abord pense que ce phénomène, sous l effet d un décloisonnement cérébral, renvoyait la conscience à une conscience archaïque, somatique et commune à l humanité.

Puis le côté mystique souvent associé à ces descriptions m a agacée ( j ai horreur du mysticisme).
Par ailleurs je trouve le phénomène décrit plutôt flippant.

Tu conclus sur l idée que l individu retrouve la matrice de l univers, on pourrait être plus humble et imaginer qu en déconnectant sa conscience externe, il puisse ouvrir les yeux vers l intérieur et se connecter à sa part matérielle, animale, celle qui ne lui est pas singulière mais qu il partage avec le monde. 

Non?
 

Kethrope

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Le seul mot qui me vient à l'esprit c'est "ineffable" (qu'on retrouve sans surprise dans le titre d'un album de Shpongle), c'est tellement ardu de retranscrire ce qu'on peut vivre dans ces états là. Au point de se demander si ladite retranscription est seulement possible ou même tout simplement souhaitable.
Des pensées aussi high que l'œil comme projecteur & caméra (très bien illustré par le logo de psychonautwiki.org), l'appréhension de la réalité conditionnant ladite réalité, ça peut paraître évident pour un philosophe lambda mais pour ma cervelle de tripé ce furent des fulgurances. On est tout & rien: un Dieu et un four à merde. Dracula a raison, the blood is the life: la force vitale est essentiellement émotionnelle. Le cœur ne fait bien évidemment pas tout, mais tout part de lui.

J'ai comme l'impression que je suis voué à me retrouver "connecté de l'autre côté" à chaque fois que je prends de l'acide maintenant (mes, au minimum, 5 derniers trips ont vu ce genre d'expérience se produire, a plus ou moins grande intensité, et j'ai bien l'impression que c'est de plus en plus faiblard à chaque fois...)

C'est à la fois magique et déconcertant. En fait je pense que ce genre d'états nécessiteraient idéalement une sérieuse préparation physique et psychique en amont, et que nous sommes bien gravos de nous infliger ça avec tant de légèreté. :D Mais comme, tragicomiquement, ces dizaines d'heures de perturbation psychique profonde sont de très loin les meilleurs souvenirs de ma vie, j'ai du mal à me dire que je devrais lâcher prise.
 
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Invité
R2d2 a dit:
Ton texte est très bien structuré, tes références à Spinoza sont pertinentes, tu aurais pu aussi parler de la monade leibnzienne ou de la structure archaïque de Young. La problématique en lien avec à la fois la place de l humain dans l univers et l experience psychédélique est une jolie construction.

L egodeath est un phénomène mental dont j ai progressivement découvert la description ici, au fil de TRs et d articles. J ai d abord pense que ce phénomène, sous l effet d un décloisonnement cérébral, renvoyait la conscience à une conscience archaïque, somatique et commune à l humanité.

Puis le côté mystique souvent associé à ces descriptions m a agacée ( j ai horreur du mysticisme).
Par ailleurs je trouve le phénomène décrit plutôt flippant.

Tu conclus sur l idée que l individu retrouve la matrice de l univers, on pourrait être plus humble et imaginer qu en déconnectant sa conscience externe, il puisse ouvrir les yeux vers l intérieur et se connecter à sa part matérielle, animale, celle qui ne lui est pas singulière mais qu il partage avec le monde.

Non?

Vivre une expérience de vie/mort/renaissance revient à vivre une NDE, ça fout les chocottes à un point qu'on imagine pas tant qu'on y est pas, d'ailleurs c'est souvent qu'après coup qu'on réalise la chose. Pour ce qui est de se connecter à des choses intérieures ou extérieures à soi, tout dépend de l'expérience ou de l’affinité dé chacun, ce que je sais c'est qu'à force de se chercher, on en vient à découvrir sa part animale, sa part matérielle, etc...ce sont les multiples facettes de se personne que l'on fuit ou que l'on recherche, mais qui un moment ou un autre nous apparaisse.


Kethrope a dit:
Le seul mot qui me vient à l'esprit c'est "ineffable" (qu'on retrouve sans surprise dans le titre d'un album de Shpongle), c'est tellement ardu de retranscrire ce qu'on peut vivre dans ces états là. Au point de se demander si ladite retranscription est seulement possible ou même tout simplement souhaitable.
Des pensées aussi high que l'œil comme projecteur & caméra (très bien illustré par le logo de psychonautwiki.org), l'appréhension de la réalité conditionnant ladite réalité, ça peut paraître évident pour un philosophe lambda mais pour ma cervelle de tripé ce furent des fulgurances. On est tout & rien: un Dieu et un four à merde. Dracula a raison, the blood is the life: la force vitale est essentiellement émotionnelle. Le cœur ne fait bien évidemment pas tout, mais tout part de lui.

J'ai comme l'impression que je suis voué à me retrouver "connecté de l'autre côté" à chaque fois que je prends de l'acide maintenant (mes, au minimum, 5 derniers trips ont vu ce genre d'expérience se produire, a plus ou moins grande intensité, et j'ai bien l'impression que c'est de plus en plus faiblard à chaque fois...)

C'est à la fois magique et déconcertant. En fait je pense que ce genre d'états nécessiteraient idéalement une sérieuse préparation physique et psychique en amont, et que nous sommes bien gravos de nous infliger ça avec tant de légèreté. :D Mais comme, tragicomiquement, ces dizaines d'heures de perturbation psychique profonde sont de très loin les meilleurs souvenirs de ma vie, j'ai du mal à me dire que je devrais lâcher prise.

Je l'ai cherche et astasie content de le trouver ce mot ineffable, ça me ravi que tu rebondisses dessus :)

Vis à vis des trips je reste septique, les psychés étant trop décontenancent et perturbant pour accéder sereinement et surement ce genre d'expérience, pour ma part j'ai compris ce que j'avais vécu sous psyché en prenant après coup des dissos, à force de pénétrer ce monde étrange et grave, aussi tragique que déterminé. Sous psyché la conscience est fébrile chez moi, alors que sous disso j'ose aller voir plus loin tellement je suis déconnecté de moi-même, au début c'est dur à tenir tant ça demande de changer de paradigme, de vision des choses, et puis une fois l'angoisse passée, qu'on a abdiqué face à soi-même au point de laisser la défonce guider le trip, là y a plus qu'à voir et analyser ce que son propre esprit nous montre, mais ça reste déroutant, faut accepter qu'on ne peut que subir ou suivre ce que propose son esprit, on a pas le choix que d'encaisser et d’acquiescer.

C'est là qu'il faut rechercher l'intuition plutôt que le monde des sensations ou de l'imagination, même si c'est plus plaisant. Enfin tout dépend de ce que l'on recherche.
 

Sandman

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R2d2 a dit:
Tu conclus sur l idée que l individu retrouve la matrice de l univers, on pourrait être plus humble et imaginer qu en déconnectant sa conscience externe, il puisse ouvrir les yeux vers l intérieur et se connecter à sa part matérielle, animale, celle qui ne lui est pas singulière mais qu il partage avec le monde. 

Non?

Il s'agit de la même recherche, de la même envie d'unité, redécouvrir les lois naturelles en soi et hors de soi, avec des yeux neufs. Celles qui régissent l'infiniment grand (pensée mystique je te l'accorde). Ou celles de ton propre monde intérieur.

L'humilité peut parfois se trouver dans les grands détails. Mais il faut se laisser absorber. S'oublier. En terme purement matériel, en science par exemple, on apprend l'humilité par la logique. En intuition, le laisser aller c'est la seule contrainte que l'on s'impose. Du moment que l'on ne tente pas d'en faire une vérité universelle, mais plus un chemin vers des questionnements plus grands que soi.

Le tout c'est de se sentir connecté à une origine fondamentale que tu redécouvre par l'intuition (redevenir enfant pour certains, faire des NDE pour d'autres ^^). Pour dépasser le nihilisme (le grand antagoniste de Laura, on l'auras compris).
 
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Elfe Mécanique
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Mr Sandman a dit:
R2d2 a dit:
Tu conclus sur l idée que l individu retrouve la matrice de l univers, on pourrait être plus humble et imaginer qu en déconnectant sa conscience externe, il puisse ouvrir les yeux vers l intérieur et se connecter à sa part matérielle, animale, celle qui ne lui est pas singulière mais qu il partage avec le monde. 

Non?

Il s'agit de la même recherche, de la même envie d'unité, redécouvrir les lois naturelles en soi et hors de soi, avec des yeux neufs. Celles qui régissent l'infiniment grand (pensée mystique je te l'accorde). Ou celles de ton propre monde intérieur.

L'humilité peut parfois se trouver dans les grands détails. Mais il faut se laisser absorber. S'oublier. En terme purement matériel, en science par exemple, on apprend l'humilité par la logique. En intuition, le laisser aller c'est la seule contrainte que l'on s'impose. Du moment que l'on ne tente pas d'en faire une vérité universelle, mais plus un chemin vers des questionnements plus grands que soi.

Le tout c'est de se sentir connecté à une origine fondamentale que tu redécouvre par l'intuition (redevenir enfant pour certains, faire des NDE pour d'autres ^^). Pour dépasser le nihilisme (le grand antagoniste de Laura, on l'auras compris).

Oui pour le nihilisme j avais compris.

Tu écris "redevenir enfant pour certains, faire des nde pour d autres": j ai vraiment du mal à voir ce que tu veux  dire....et je ne le saurais peut être jamais c est frustrant...
Je prépare mon premier trip, d ici un mois ou deux, j attends le bon moment physique et mental. Je verrai bien.

Je comprends bien que les explorations macro et micro sont les deux facettes d une même recherche mais l aspect monde interieur me paraît plus accessible. Introspection sommeil lucide, ça m est davantage familier.
 

Sandman

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Quand je parle de redevenir enfant ou faire des NDE, c'est vivre des experiences qui te donne une perspective plus legère sur la vie, plus curieuse. S'emerveiller c'est un état d'esprit. Ce que je pointe dans ma tirade c'est qu'on a pas necessairement besoin de détruire son égo à coup de NDE pour ça (la mégalomanie du psychonaut). C'est juste un état d'esprit à avoir. Se recentrer sur ses intuitions.

Pour l'aspect micro macro... c'est aussi quelque chose qui dépend de ton état d'esprit. Selon Spinoza tout est nature et nous somme nature. Partir dans le gaz d'une nébuleuse ou dans les abysses de ton interiorité c'est toi qui décide.
La culpabilité n'a pas sa place dans la recherche.(vu que tu parlais d'humilité).
Seulement le doute que tu éprouve quand tu marche tout seul sur un fil tendu au dessus d'un gouffre noir.

C'est dangereux. Surtout parce que tu peux vite finir seul. Les gens te tire vers le bas. Il faut lutter pour garder ta ligne de pensée et de conduite. Mes intuitions je les gardes pour moi. Ça me permet de vivre plus tranquillement. Je prefere investir mon energie ailleurs.
Vivons bien, vivons caché comme dirait je sais plus qui.
 

R2d2

Elfe Mécanique
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Me voilà rassurée sur la non nécessité de le destruction de l ego.
Le panthéisme, qui dans sa variante tourne au vitalisme, est présent chez beaucoup d'auteurs. La monade de Leibniz contient potentiellement l univers tout entier et constitue l être humain. Et depuis que Darwin à remis l homme à sa place d animal, alors il est devenu fragile, mortellement vivant et avec plus aucune perspective d au delà.
Vivre c est toujours marcher tout seul au dessus d un gouffre noir.

l experience psychédélique vient creuser ou provoquer la prise de conscience de notre appartenance à l univers. Elle dénude les apparences et met du visible la où il y en avait pas ?

Jamais de ma vie je n' ai lu tout et son contraire au sujet d'une expérience commune, il y a de quoi être perdu : visuelle, mentale, effrayante, positive, pénible, douloureuse, rasserenente, traumatisante, et j en passe. Le tout à mixer avec la dose prise, l habitude de la personne...un vrai casse-tête. C est comme le set and setting : qui va parfaitement bien...pas grand monde je pense.

Les gens tirent vers le bas, il faut donc les tirer vers le haut, ça équilibre.

Tu as visionne la conférence postée sur un topic dédié aujourd'hui ? La conférence du Doc sueur sent le vécu, elle est très intéressante, touchante même à certains égards. La suivante sur le tourisme chamanique est plus banale. Avec une grippe je n avais rien d autre à faire que de tout regarder.
 
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R2d2 a dit:
l experience psychédélique vient creuser ou provoquer la prise de conscience de notre appartenance à l univers. Elle dénude les apparences et met du visible la où il y en avait pas ?


Les apparences qui nous sont données à voir ne sont jamais que la surface des choses, surface qui est vraie (depuis notre référentiel humain, autrement le réel nous est inaccessible, le monde vrai nous est inatteignable).

Je vais poster un article sous peu (la flemme ces derniers jours) un article sur les sensations où il est expliqué dans un paragraphe traitant de la sensibilité vis à vis de la compréhension du Tout infini, une question d'illusion sur fond d'intuition,
que :


Le sujet prend connaissance des choses par le canal des sens, mais attention, les sens ne donnent pas toutes les connaissances, parce qu'ils cachent toujours quelque chose dans ce qu'ils font apparaitre. La forme apparente des choses qui apparait au sujet, enveloppe et cache ce qui est en dessous ou à l'intérieur des choses (on voit la surface de l'océan, mais pas les poissons nageant en dessous). On ne voit donc jamais tout d'une chose. Si l'expérience sensible est une condition nécessaire de l'objectivité, est-ce une condition suffisante pour croire à tout ce que l'on ressent, à tout ce que l'on pense ?

...

Pour ce qui est de la non nécessité de détruire son ego, dans le premier article sur les masques de l'ego, je précisais bien qu'il ne fallait surtout pas chercher à tuer son ego, parce que ça revient à se tuer soi-même (et là ça fait de sérieux dégâts pouvant s'apparenter à des séquelles irréversibles).

Il faut composer avec son ego, en comprenant quels sont ses bons et mauvais côtés, ce que l'on peut en tirer pour s'élever, et comment il peut nous tirer vers le bas par ailleurs (en gros orienter ses pulsions et énergies vers des choses constructives ou pas, qui génèrent des choses bonnes ou pas).

Remit dans une réflexion introspective, cela revient à apprendre à jouer avec soi-même pour se découvrir dans l'adversité et l'altérité, c'est à dire à renouer le dialogue entre soi et son ego, entre son enfant intérieur et l'adulte que l'on est aujourd'hui. Autrement dit, cela revient à retrouver le "je" en soi, au travers de jeux d'esprits (ce qui n'exclue pas d'être critique avec soi, l'important c'est que ça soit constructif et pertinent). Comme cela a été dit, il s'agit de trouver une forme de légèreté, s'apparentant à un gai savoir.

De Spinoza à [size=medium]Nietzsche
, les notions de connaissance et de savoir sont la clé pour gagner en liberté, en béatitude, en joie et en gaieté, pour s'élever dans ce que l'esprit humain a de plus beau et noble, c'est à dire la face lumineuse de son ego, de son orgueil. Mais pour cela il faut accepter la réalité telle qu'elle est, et non telle qu'on la voudrait.

Il faut donc faire tomber quelques idéaux et masques vis à vis de soi, que les psychés peuvent aider à dévoiler pour gagner quelques sommets extatiques (dans une optique introspective de recherche de vérité, sinon c'est de la jouissance sensorielle, ce qui est plaisant aussi), ou au contraire faire sombrer dans les méandres de son esprit angoissé et refusant le réel tragique, la dure réalité lorsqu'elle n'est plus édulcorée par quelques illusions et autres vanités.

L'étonnant paradoxe étant que la drogue peut aussi te bercer d'illusions et d'apparences pour le coup trompeuses, parce qu'elles ne reflètent plus la surface de la réalité que ton esprit percevrait sans retouches, mais une réalité faussée par tes interprétations égotiques, et qui tiendront le temps que ton esprit aura assez d'énergie pour entretenir ses mécanismes de défense afin de protéger ta personnalité du trip, qui à tout moment peut laisser montrer à ton esprit ce qu'il ne veut pas voir...mais bon, c'est ce qui est intéressant dans la quête introspective de la vérité, s'aventurer dans l'inconnu et la part sombre de soi (l’ambiguïté étant qu'on y accède plus facilement à haut dosage, mais qu'en surdosant on augmente aussi exponentiellement le risque de badder).

C'est un jeu dangereux quoi.

[/size]
 

R2d2

Elfe Mécanique
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Laura Zerty a dit:
R2d2 a dit:
l experience psychédélique vient creuser ou provoquer la prise de conscience de notre appartenance à l univers. Elle dénude les apparences et met du visible la où il y en avait pas ?


Les apparences qui nous sont données à voir ne sont jamais que la surface des choses, surface qui est vraie (depuis notre référentiel humain, autrement le réel nous est inaccessible, le monde vrai nous est inatteignable).

Je vais poster un article sous peu (la flemme ces derniers jours) un article sur les sensations où il est expliqué dans un paragraphe traitant de la sensibilité vis à vis de la compréhension du Tout infini, une question d'illusion sur fond d'intuition,
que :


Le sujet prend connaissance des choses par le canal des sens, mais attention, les sens ne donnent pas toutes les connaissances, parce qu'ils cachent toujours quelque chose dans ce qu'ils font apparaitre. La forme apparente des choses qui apparait au sujet, enveloppe et cache ce qui est en dessous ou à l'intérieur des choses (on voit la surface de l'océan, mais pas les poissons nageant en dessous). On ne voit donc jamais tout d'une chose. Si l'expérience sensible est une condition nécessaire de l'objectivité, est-ce une condition suffisante pour croire à tout ce que l'on ressent, à tout ce que l'on pense ?


C'est l'expérience du bâton dans l'eau de Descartes, les sens sont trompeurs et sans le doute radical nous ne pouvons être sûrs de rien.
Platon dans le mythe de la caverne, séparait déjà le monde réel, celui des ombres et le monde des idées qui sont au-delà de ce que nous pouvons connaitre. Mythe que Kant reprend partiellement dans sa séparation des phénomènes et des noumênes. Séparation d'autant plus intéressante que depuis le début du 20e, notamment avec la rencontre de la physique d'Einstein et de la physique quantique, nous sommes dans un monde noumênologique, où les sciences reconstituent des structures, des éléments, des interactions qui nous sont inaccessibles par les sens. C'est d'ailleurs ce qui peut nous faire dire que pour comprendre le monde, il faut être en antipathie avec lui, cad en rupture avec nos impressions immédiates. Ceci semble d'autant plus vrai que notre cerveau s’accommode facilement de ce qu'il croit voir, et le reclaque à volonté sur de nouvelles expériences sans chercher plus loin (la théorie de la réfractance notamment). Ici l'usage des psyché a l'intêret de bousculer le cerveau au point de le forcer à abandonner ses voies de perception favorites.

Laura Zerty a dit:
Pour ce qui est de la non nécessité de détruire son ego, dans le premier article sur les masques de l'ego, je précisais bien qu'il ne fallait surtout pas chercher à tuer son ego, parce que ça revient à se tuer soi-même (et là ça fait de sérieux dégâts pouvant s'apparenter à des séquelles irréversibles).

Il faut composer avec son ego, en comprenant quels sont ses bons et mauvais côtés, ce que l'on peut en tirer pour s'élever, et comment il peut nous tirer vers le bas par ailleurs (en gros orienter ses pulsions et énergies vers des choses constructives ou pas, qui génèrent des choses bonnes ou pas).

Remit dans une réflexion introspective, cela revient à apprendre à jouer avec soi-même pour se découvrir dans l'adversité et l'altérité, c'est à dire à renouer le dialogue entre soi et son ego, entre son enfant intérieur et l'adulte que l'on est aujourd'hui. Autrement dit, cela revient à retrouver le "je" en soi, au travers de jeux d'esprits (ce qui n'exclue pas d'être critique avec soi, l'important c'est que ça soit constructif et pertinent). Comme cela a été dit, il s'agit de trouver une forme de légèreté, s'apparentant à un gai savoir.

De Spinoza à [size=medium]Nietzsche
Laura Zerty a dit:
, les notions de connaissance et de savoir sont la clé pour gagner en liberté, en béatitude, en joie et en gaieté, pour s'élever dans ce que l'esprit humain a de plus beau et noble, c'est à dire la face lumineuse de son ego, de son orgueil. Mais pour cela il faut accepter la réalité telle qu'elle est, et non telle qu'on la voudrait.

Il faut donc faire tomber quelques idéaux et masques vis à vis de soi, que les psychés peuvent aider à dévoiler pour gagner quelques sommets extatiques (dans une optique introspective de recherche de vérité, sinon c'est de la jouissance sensorielle, ce qui est plaisant aussi), ou au contraire faire sombrer dans les méandres de son esprit angoissé et refusant le réel tragique, la dure réalité lorsqu'elle n'est plus édulcorée par quelques illusions et autres vanités.

L'étonnant paradoxe étant que la drogue peut aussi te bercer d'illusions et d'apparences pour le coup trompeuses, parce qu'elles ne reflètent plus la surface de la réalité que ton esprit percevrait sans retouches, mais une réalité faussée par tes interprétations égotiques, et qui tiendront le temps que ton esprit aura assez d'énergie pour entretenir ses mécanismes de défense afin de protéger ta personnalité du trip, qui à tout moment peut laisser montrer à ton esprit ce qu'il ne veut pas voir...mais bon, c'est ce qui est intéressant dans la quête introspective de la vérité, s'aventurer dans l'inconnu et la part sombre de soi (l’ambiguïté étant qu'on y accède plus facilement à haut dosage, mais qu'en surdosant on augmente aussi exponentiellement le risque de badder).

C'est un jeu dangereux quoi.
Laura Zerty a dit:

A chaque fois que je lis un truc genre ", c'est à dire à renouer le dialogue entre soi et son ego, entre son enfant intérieur et l'adulte que l'on est aujourd'hui", je m'agace intérieurement. Et pourtant l'idée n'est pas nouvelle, un des pilier de la psychanalyse, elle l'est également des médecines  qui prennent en compte le psychosomatisme. Tant qu'une fracture existe entre l'adulte d'aujourd'hui et l'enfant de jadis, le corps multiplie souvent des troubles physiques assez pénibles (inflammations, problèmes auto-immuns ect). Mais après on compose tous avec nos névroses et surtout notre passé.
A mon avis de néophyte, les psyché ne devraient pas être pris pour des outils thérapeutiques, ça me parait très casse gueule puis les psy sont là pour ça....après si l expérience apporte un bien être psychique c est un plus.
mais comme l'occasion de tester des substances dont on ignore quoi attendre. Perso je pars du principe que je n'en attends rien, sauf de combler une énorme curiosité.
d'autant que je me tiens éloignée d'une surdose, prudence oblige.
 

Sandman

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R2d2 a dit:
A mon avis de néophyte, les psyché ne devraient pas être pris pour des outils thérapeutiques, ça me parait très casse gueule puis les psy sont là pour ça....

Les psychés sont une source de savoir. Le savoir a un potentiel thérapeutique si c'est ce que tu recherche. Si tu cherche à satisfaire ta curiosité, le savoir arrivera en forçant la porte, tu ne connaîtra vraiment que ce qui te botte les fesses (aie ça pique, ok je referais plus promis). Le reste sera occulté par le rire et la gaudriole  \o/

Le cannabis m'a appris à connaitre et à accepter certaines de mes faiblesses, tout en les exacerbant. C'est le problème, ce genre de thérapie sur mesure à un coût.

Laura Zerty a dit:
De Spinoza à Nietzsche, les notions de connaissance et de savoir sont la clé pour gagner en liberté, en béatitude, en joie et en gaieté, pour s'élever dans ce que l'esprit humain a de plus beau et noble, c'est à dire la face lumineuse de son ego, de son orgueil. Mais pour cela il faut accepter la réalité telle qu'elle est, et non telle qu'on la voudrait.

Les théorie des philosophes sont très intéressantes, mais ce ne sont pas les individus les plus heureux ou les plus équilibrés.

 Je ne pense pas que le savoir c'est le bonheur. Je pense même que si on ne veut pas être déçu par la vie, il faut choisir entre les deux. L'un demandera plus d'investissement et de travail que l'autre.

Il y a ceux qui cherche le calme. Et ceux qui cherche la vérité. Les sages qui disent le contraire sont des ermites ou des fous.
(sandman livre II page 352).
 
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R2d2 a dit:
Platon dans le mythe de la caverne, séparait déjà le monde réel, celui des ombres et le monde des idées qui sont au-delà de ce que nous pouvons connaitre. Mythe que Kant reprend partiellement dans sa séparation des phénomènes et des noumênes. Séparation d'autant plus intéressante que depuis le début du 20e, notamment avec la rencontre de la physique d'Einstein et de la physique quantique, nous sommes dans un monde noumênologique, où les sciences reconstituent des structures, des éléments, des interactions qui nous sont inaccessibles par les sens.


D'où l'intérêt de laisser de côté les dualismes de tous ces philosophes qui ont préféré le monde des idées au monde réel...la clique des Platon, Descartes, Kant et cie, que Nietzsche déglingue à tout va.

Préférer le monde intelligible au monde sensible dissocie l'esprit du corps, et scinde l'âme en deux, bref tu mets de côté une partie de toi (la part sombre, ton passé, donc ton enfant intérieur (c'est une métaphore)). Nietzsche ne dit pas qu'il faille préférer le monde sensible, mais réunir le sensible et l'intelligible pour retrouver un tout harmonieux en soi, et non un moi qui fait son dictat sur le corps, avec toute la somatisation qui va avec (névrose, etc).

On en a déjà parlé, il s'agit de la Grande raison du corps et de la Petite raison de l'esprit, dans le sens où ça en pense en nous avant que l'esprit est conscience de la pensée formulée par notre ego. En croyant que l'esprit pense avant le corps, et qu'il est possible de dominer le soma et ses pulsions/passions, on retombe ou reste dans les travers de 2000 ans de christianisme, avec les ravages que ça peut occasionner dans la psycho rigidité de l'esprit et la haine de soi, de la chaire.

T'as quoi comme parcours pour connaitre tous ces philosophes si c'est pas indiscret ?


Mr Sandman a dit:
Les théorie des philosophes sont très intéressantes, mais ce ne sont pas les individus les plus heureux ou les plus équilibrés.

Je ne pense pas que le savoir c'est le bonheur. Je pense même que si on ne veut pas être déçu par la vie, il faut choisir entre les deux. L'un demandera plus d'investissement et de travail que l'autre.

Ah je ne peux que te rejoindre là dessus, ces philosophes ne cherchaient qu'à sauver leur peau en tentant de trouver des solutions universelles à leur problèmes personnels.

Quand t'as un cerveau qui turbine à deux mille à l'heure et qu'en plus t'es câblé pour rechercher la vérité, non seulement tu t'en prends à tous les gens autour de toi, mais à toi même...bref comme toujours y a que les cons qui sont heureux, parce que moins on en sait mieux c'est si l'on vit dan sun environnement clément.

Pour nuancer cette bête mais sincère dernière phrase, et reprendre l'idée de connaissance adéquate et intuitive de Spinoza, et redonner de l'espoir en le savoir, maitriser intuitivement son environnement en ayant une connaissance adéquate de la nature et des choses autour de soi permet d’accéder à une forme de joie diffuse, un peu comme l'ataraxie. Pas de surprise, mais pas de désillusion non plus, juste un léger émerveillement de la beauté de la nature, et de ce que l'humain peut faire de bon autour de lui.

Mais c'est sur que pour accéder à cette utopie, il faut vivre dans un village paumé dans une savane clémente, et pas dans un milieu urbain ou la pollution est reine (sous toutes ses formes).
 

R2d2

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Mr Sandman a dit:
R2d2 a dit:
A mon avis de néophyte, les psyché ne devraient pas être pris pour des outils thérapeutiques, ça me parait très casse gueule puis les psy sont là pour ça....

Les psychés sont une source de savoir. Le savoir a un potentiel thérapeutique si c'est ce que tu recherche. Si tu cherche à satisfaire ta curiosité, le savoir arrivera en forçant la porte, tu ne connaîtra vraiment que ce qui te botte les fesses (aie ça pique, ok je referais plus promis). Le reste sera occulté par le rire et la gaudriole  \o/

Le cannabis m'a appris à connaitre et à accepter certaines de mes faiblesses, tout en les exacerbant. C'est le problème, ce genre de thérapie sur mesure à un coût.

Laura Zerty a dit:
De Spinoza à Nietzsche, les notions de connaissance et de savoir sont la clé pour gagner en liberté, en béatitude, en joie et en gaieté, pour s'élever dans ce que l'esprit humain a de plus beau et noble, c'est à dire la face lumineuse de son ego, de son orgueil. Mais pour cela il faut accepter la réalité telle qu'elle est, et non telle qu'on la voudrait.

Les théorie des philosophes sont très intéressantes, mais ce ne sont pas les individus les plus heureux ou les plus équilibrés.

 Je ne pense pas que le savoir c'est le bonheur. Je pense même que si on ne veut pas être déçu par la vie, il faut choisir entre les deux. L'un demandera plus d'investissement et de travail que l'autre.

Il y a ceux qui cherche le calme. Et ceux qui cherche la vérité. Les sages qui disent le contraire sont des ermites ou des fous.
(sandman livre II page 352).

En tout cas, même les fois où je suis partie à l autre bout du monde, je me suis pas autant préparée...
Bien sûr il y a un fort plaisir à préparer, celui de l attente. Je voulais pas être si radicale en disant que les psyché devraient pas être un outil thérapeutique...simplement je voulais mettre l accent sur le fait que compter dessus pour ça me paraissait dangeureux.  Après si un savoir nait de l expérience, c est autre chose. 

Choisir entre savoir et bonheur? Tout depend de ce qu on considère comme le bonheur. Pour certains connaître toujours plus de choses est une condition du bonheur. Car sinon la vie semble vaine, vide et inutile.


Laura Zerty a dit:
D'où l'intérêt de laisser de côté les dualismes de tous ces philosophes qui ont préféré le monde des idées au monde réel...la clique des Platon, Descartes, Kant et cie, que Nietzsche déglingue à tout va.

Préférer le monde intelligible au monde sensible dissocie l'esprit du corps, et scinde l'âme en deux, bref tu mets de côté une partie de toi (la part sombre, ton passé, donc ton enfant intérieur (c'est une métaphore)). Nietzsche ne dit pas qu'il faille préférer le monde sensible, mais réunir le sensible et l'intelligible pour retrouver un tout harmonieux en soi, et non un moi qui fait son dictat sur le corps, avec toute la somatisation qui va avec (névrose, etc).

On en a déjà parlé, il s'agit de la Grande raison du corps et de la Petite raison de l'esprit, dans le sens où ça en pense en nous avant que l'esprit est conscience de la pensée formulée par notre ego. En croyant que l'esprit pense avant le corps, et qu'il est possible de dominer le soma et ses pulsions/passions, on retombe ou reste dans les travers de 2000 ans de christianisme, avec les ravages que ça peut occasionner dans la psycho rigidité de l'esprit et la haine de soi, de la chaire.

T'as quoi comme parcours pour connaitre tous ces philosophes si c'est pas indiscret ?

Si on laisse de côte ces dualismes, au profit du primat de la matière, du corps, on en reste pas moins face à une structure, une matrice, une realite partiellement inaccessible. Je n'oublie pas, et en ce sens je suis fortement constructiviste, que toute notre connaissance est limitée par ce que nous pouvons connaître. Donc chaque connaissance est adaptée à notre entendement. Et souvent une théorie nous en apprend plus sur les représentations que nous avons du monde que sur le monde lui même. 
À un niveau plus psychanalytique, oui le dualisme est surtout source de pathologies diverses. Mais il en est des prisons mentales comme de tous les carcans ou conditionnements, ils ont la peau dure!

Mr Sandman a dit:
Les théorie des philosophes sont très intéressantes, mais ce ne sont pas les individus les plus heureux ou les plus équilibrés.

Je ne pense pas que le savoir c'est le bonheur. Je pense même que si on ne veut pas être déçu par la vie, il faut choisir entre les deux. L'un demandera plus d'investissement et de travail que l'autre.

Ah je ne peux que te rejoindre là dessus, ces philosophes ne cherchaient qu'à sauver leur peau en tentant de trouver des solutions universelles à leur problèmes personnels.

Quand t'as un cerveau qui turbine à deux mille à l'heure et qu'en plus t'es câblé pour rechercher la vérité, non seulement tu t'en prends à tous les gens autour de toi, mais à toi même...bref comme toujours y a que les cons qui sont heureux, parce que moins on en sait mieux c'est si l'on vit dan sun environnement clément.

Pour nuancer cette bête mais sincère dernière phrase, et reprendre l'idée de connaissance adéquate et intuitive de Spinoza, et redonner de l'espoir en le savoir, maitriser intuitivement son environnement en ayant une connaissance adéquate de la nature et des choses autour de soi permet d’accéder à une forme de joie diffuse, un peu comme l'ataraxie. Pas de surprise, mais pas de désillusion non plus, juste un léger émerveillement de la beauté de la nature, et de ce que l'humain peut faire de bon autour de lui.

Mais c'est sur que pour accéder à cette utopie, il faut vivre dans un village paumé dans une savane clémente, et pas dans un milieu urbain ou la pollution est reine (sous toutes ses formes).
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