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Le space-lait de toutes les découvertes

Astree

Neurotransmetteur
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10 Juin 2014
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Bien le bonjour tout le monde :grin:

Petite nouvelle sur le forum Psychonaut (même si très grande lectrice en sous-marin depuis des mois) mais également nouvelle dans l'univers de la consommation de drogues je me lance tout de même dans la rédaction d'un modeste TR. Plus par défi d'exercice de style qu'autre chose. Également pour l'envie de garder une trace et peut-être m'émouvoir d'ici quelques mois, années, de mes débuts, de mes découvertes dans ce vaste monde :3. (et puis une spéciale dédicace à Styloplume/Stylo 2.0, grand maître des TR haha, qui m'a pas mal donné l'envie de m'y mettre aussi)

Il n'y a rien de vraiment ouffissime dans ce TR donc ça n'intéressera peut-être pas grand monde mais dans le lot peut-être que ça intéressera quand même certain-e-s de se remémorer ce que ça fait de découvrir de nouvelles sensations. En tout cas, ce TR est un peu dédié à toute la communauté Psychonaut qui m'a beaucoup aidé à faire évoluer l'image que j'avais des drogues et à m'aider à me sentir prête pour tenter l'aventure (que ce soit cannabis mais aussi peut-être dans le futur champignons, LSD...).

Parce que ouais, à 23 ans j'étais un oiseau rare qui n'avait jamais été confronté à tout ça et n'y connaissait absolument rien et perdre le contrôle de moi-même était quelque chose qui me semblait effrayant, inconcevable. Enfin, je n'ai pas fais tout ce cheminement toute seule. Bambi, mon coloc et ami, m'a pas mal épaulé et a répondu à des tas de questions. En parallèle je me documentais pas mal via des sites, des documentaires, etc. Je suis du genre à préférer connaître la bête avant de l'affronter, jusqu'au jour où intérieurement je me sens sereine, prête.

Si vous voulez zapper tout le blabla avant la montée du truc, vous pouvez directement passer au passage intitulé "Ça monte, ça piaille, ça tambourine" ;).

Set
Que ça se passe mal ou bien, peu m'importait. J'étais prête à accueillir et vivre l'expérience telle qu'elle se présenterai. Rien ne me faisait peur. Même pas l'idée de faire un bad, d'être malade. Ce côté là des choses aurait déjà été une expérience en soi et donc intéressante. Bref, j'étais totalement sereine. Plus le moindre voile d'appréhension au fond de moi.

Setting
N'aimant pas fumer, en concertation avec Bambi nous avons opté pour l'option space lait. Et pour une première fois nous avons voulu faire les choses biens ! Pique-nique à la plage avec de la bonne bouffe 8). Sur Internet j'ai vu que plusieurs personnes ne recommandaient pas forcément l'ingestion orale pour une première fois car les effets sont plus longs. Mais moi je trouvais ça attrayant le fait que ça soit sur la durée. Puis le fait de juste boire c'est moins « violent » pour moi que de fumer.

Jour J
Jeudi 12 juin. Bambi à peine rentré du boulot je suis archi au taqué et prête à sauter directement dans la voiture. Faut dire que j'ai passé toute la journée à préparer le space lait, la salade de fruit, j'ai déjà mis dans les sacs tout l'équipement et plus largement, ça fait depuis plus d'une semaine que cette sortie plage est prévue. Je trépigne d'impatiente et je n'ai qu'une hâte : arriver à destination et enfin pouvoir tester cette substance sur laquelle je me documente depuis des mois !

18H environ, nous voilà en route, direction la plage, plus au sud de la dune du Pylat. Notre équipement : parasol et serviettes, du bon fromage et du pain, une salade de fruits frais (banane, pêche, orange, kiwi, oh ouiii !) et bien sûr, la fameuse bouteille de lait au chocolat Milka. C'est non sans peine que nous avons accédé à l'océan. Plus d'une vingtaine de minutes de marche à travers les forêts de pins, les dunes, le sable. Ça montait sec et descendait aussi sec. Sur le chemin de l'aller, petite déconnade sur « tu le sens qu'on risque d'en chier au retour hein, tu le vois venir ? ». Après avoir crapahuté, nous voilà (enfin!) arrivés en haut de la dune, face à l'océan et toute sa puissance. Tous ces efforts, ça valait le coup.

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Presque 20h, parasol à peine planté, direction la mer pour faire trempette ! L'eau est fraîche, qu'est-ce que ça fait du bien ! Bambi lui, a les pieds complètement gelés et n'a qu'une envie, sortir de l'eau. Moi ? Ah bah moi, tout va merveilleusement bien ! Je me trempe entièrement et allègrement dans cette eau fraîche qui me revigore. Peut-être mon côté breton qui fait que l'eau ne me semble pas si froide ? Je n'en sais rien mais c'est un tel plaisir que d'être là. Pour abréger les souffrances de Bambi et souhaitant qu'il garde l'usage de ses pieds, je décide de retourner sur la plage avec lui.

Une fois posée sur la serviette, je réalise quand même que tout ce vent qui me siffle dans les oreilles et qui me donne froid, toute cette immensité autours de moi, la plage qui s'étire à perte de vue, l'océan et son tumulte assourdissant, tout cela m'angoisse, m'oppresse voire me fait peur. J'aurais préféré une plage plus intime, avec des vagues plus douces, un clapoti tranquille... Je ne me sens pas bien. J'ai peur et je ne veux pas boire le lait si je ne suis pas à l'aise. Bambi me rassure et me dis que ce n'est pas grave, qu'on peut très bien reporter et juste profiter du repas sur la plage. Allez, vendu ! On fait péter la mangue (quelques jours auparavant nous avions lu que manger une mangue juste avant de fumer ou consommer du cannabis décuplait les effets. Et puis hein, tout prétexte est bon pour manger une mangue !). Au fur et à mesure je me détends et après avoir mangé la mangue je me dis que moi aussi j'allais quand même au moins goûter un peu de ce fameux lait. Curieuse comme je suis je voulais au moins savoir ce que ça valait gustativement parlant. Et puis, flûte, j'ai quand même passé plus d'une heure à le préparer !

Verdict sur le goût ? Humm, c'est étrange, mais pas forcément siiii horrible que ça. Disons que c'est inédit. Allez, 3 petites gorgées histoire de et on attaque le pain et le fromage. Nomnomnom, du chèvre par ci, du fromage orange par là. On se pète dignement le bide tout en admirant ce paysage de fou. Je me sens maintenant très à l'aise. Dans ce joyeux festin on reboit de temps à autre du lait. « Tient, ça a un petit goût de noisette, ne trouves-tu pas :3 ? » C'est que ça serait presque bon, finalement. Arrivé à la salade de fruits (excellente au passage. Oui, je m'auto lance des fleurs), re-buvage de lait. Bon, allez, il doit plus en rester beaucoup là, non ? Avec ce qu'on a déjà bu, de toute façon va falloir le finir sinon il nous restera juste une quantité ridicule. Yerk, là le lait devient de plus en plus écœurant et me donne presque envie de vomir (note pour la prochaine fois : passer par la phase où on enlève la chlorophylle!). Chaque petite gorgée est avalée du bout des lèvres afin de contenir tout haut le cœur. Petit coup d’œil à l'intérieur de la bouteille pour vérifier le niveau. Haaa mais bon sang, il en reste encore ?! C'est la bouteille de Marry Poppins ou quoi ? C'est avec un fond infini :eek: ? Haaalp.

La bouteille enfin vide, c'est le moment de se détendre et de profiter un peu de cette plage déserte. Petite promenade et au diable la pudeur et la pudibonderie, les habits volent et nos corps se retrouvent caressés par le vent. Étrange sensation que de se retrouver nue en pleine nature, dans un endroit habituellement fréquenté et où on a plutôt l'habitude de s'y balader avec au moins un maillot sur le corps. Petite impression de transgression des codes mais aussi de liberté. Cet interlude naturiste ne durera pas très longtemps. C'est qu'il fait froid et que ça vente sévère :eek: ! Une fois emmitouflés dans nos vêtements et nos serviettes, nous profitons du paysage. Tout va bien, c'est une belle soirée:). Il est maintenant presque 22h et le soleil commence à décliner. Nous décidons qu'il vaut mieux plier bagage et rentrer parce que faire le trajet retour dans la nuit et dans le froid, pas sûre que ce soit l'idée du siècle...

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La remontée de la dune est bien galère. C'est que c'est abrupt une dune et en plus il n'y a même pas d'escalier (bah ouais, c'est sauvage ou c'est pas sauvage comme plage hein). J'en chie, mais alors grave ! Arrivée en haut, une fois mon souffle repris, j'en profite pour demander à Bambi si il ressent quelque chose de son côté. Réponse négative. Humm... c'est mal barré cette affaire on dirait. Moi je me dis que de toute façon je n'aurai sûrement rien étant donné que j'ai bu surtout pendant et après avoir mangé alors qu'il est préconisé d'être à jeun de plusieurs heures pour ressentir des effets. Bon, ce n'est pas grave, la soirée était quand même bien agréable et c'est le principal. Allez zou, c'est parti pour le trajet jusqu'à la voiture !

Ça monte, ça piaille, ça tambourine

Quelques minutes plus tard, nous voilà en train de marcher tranquillement dans la forêt. Étrangement, j'ai la sensation que les oiseaux chantent fort. Plus fort que ce n'est sensé être. C'est comme si il y avait deux pistes audios : une avec le bruit de fond (le vent, la mer au loin, le bruissement des arbres) et une autre avec les oiseaux. Le son ambiant est diminué, comme mis en sourdine, et celui des oiseaux augmenté. Étrange. Intérieurement je suis en train de me dire « Ho putain, j'ai l'impression d'entendre en 3D ! C'est quoi ce bordel ?! ». Je demande un peu naïvement à Bambi « Ils chantent fort les oiseaux, non... ? ». Je crois que sa réponse fut négative. Wow wow wow. Donc ça voudrait dire que c'est moi qui ait un problème là ? Mon cerveau commence à cogiter. « Mais peut-être que finalement ce n'est que la perception normale des choses. Peut-être que les oiseaux chantent à un niveau normal mais que c'est juste moi qui ne suis pas habituée à entendre les oiseaux en forêt. Oui, voilà, ça doit être ça. Ou pas ? ».

Mon rythme cardiaque s'accélère au fur et à mesure que j'avance. Houla, ça s'emballe même beaucoup là. Je sens qu'il y a un truc pas normal qui se passe. Et ce n'est pas qu'une impression cette fois. Mon cœur bat de plus en plus rapidement dans ma poitrine, j'ai du mal à respirer, je me sens à cours d'air, je ne contrôle plus rien. Malgré mon état je me dis qu'il faut que je continue à marcher, à avancer coûte que coûte. Il va faire bientôt nuit, ce n'est pas le moment de s'arrêter, on n'est qu'au début du chemin ! Et puis je ne veux pas inquiéter Bambi. Je crois aussi que je flippe de me dévoiler à lui dans cet état. Mais bon, clairement, ça ne va pas, les larmes commencent à monter. Je ne panique pas mais cet état physique est dur à encaisser. Je m'arrête dans l'espoir de récupérer mon souffle, puis je me remets en marche. Avancer encore. Mais quelques pas plus loin je me vois forcée de m'arrêter à nouveau. Seule, immobile au milieu du chemin, Bambi qui était derrière moi me rejoint. Incapable de parler je me réfugie dans ses bras. Tout doucement il me dit « Viens, on va s'allonger un peu. On a le temps. ».

Du rire à n'en plus finir

Serviettes et paréos enroulés autours du buste (quel bel accoutrement ! Mais c'est qu'il faisait froid j'vous dis !) , nous voilà allongés côte à côté au milieu des aiguilles de pin jonchant le sol. Personnellement je suis tellement à l'ouest que le sol me semble être fait de coton. Je mets du temps avant de retrouver un rythme cardiaque plus normal. Je ressens comme une lourdeur hyper désagréable à l'arrière du crâne. Beh punaise, pour l'instant c'est pas hyper fun tout ça. En dehors bien sûr du coup des piafs branchés sur mégaphone.

[Après un petit temps ça va beaucoup mieux. Mes souvenirs sont un peu confus et pour une raison assez obscure je me mets à rire. Bambi rit aussi à son tour. De l'entendre rire ça redéclenche une vague de rires chez moi. C'est une boucle infernale, un ping-pong de rires qui me paraît être sans fin. J'en pleure, j'ai mal au ventre mais c'est tellement bon de rire comme ça. Je ris pour absolument rien mais je ris, bêtement, sans rien contrôler du tout. Et ouais, j'aime ça. Cette déferlante de rires finit par se calmer. J'entends Bambi me dire, la voix transpirant la complicité et le sourire espiègle, satisfait, au coin des lèvres : « Bon, on peut mettre ça sur la liste des choses positives, non ? ». Ah oui. Oui, j'approuve à 1 000 %.

Astree Fox, aventurière chéper.

Maintenant que ça va mieux, nous nous relevons enfin pour nous remettre en route. Nous sommes dans une zone hyper boisée. Les sens aux aguets, au fur et à mesure nous entendons la forêt prendre vie lors du coucher du soleil. Ca piaille de partout ! Nous ne voyons rien mais on croirait que la forêt est un refuge pour des centaines d'oiseaux ! C'est absolument incroyable. Pour ne pas déranger la nature nous nous mettons à marcher leeentement et un peu accroupis. J'ai la sensation d'être une exploratrice avançant prudemment en pleine forêt Amazonienne ! Ce moment est complètement surréaliste.

Arrivée au sommet d'une petite montée je me mets à contempler le paysage et le ciel. Lui aussi est magnifique. Au loin je peux voir une forêt de pins et en arrière plan il y a le ciel qui est d'un rose intense. On dirait du coup une forêt toute rose. Hey, mais c'est un peu une forêt de barbes à papa du coup! Bah ouais, du rose, des sapins... Non ?

Bon, s'pas tout d'admirer le paysage mais y'a encore du chemin à faire ! Celui-ci est entrecoupé de moi-même en train de rigoler pour rien et donc de pleurer (oui, je pleure pour tout et rien), je raconte beaucoup de conneries aussi apparemment. Parfois je parle et Bambi me répond par un blanc où je sens son sourire amusé, ou bien il se met à répéter mes histoires d'un air tout aussi taquin « ha oui oui, une araignée hein, c'est bien ça ? hehe ». D'un coup je me vois de l'extérieur. Mais bon sang, t'es complètement raide ma pauvre Astree ! Orf ouais, mais et alors ? C'est drôle, enjoy ! Je me fais quand même la réflexion que je sens moi, j'ai l'impression de parler normalement et de dire exactement ce que j'aurais pu dire en étant sobre mais apparemment je suis un peu plus perchée que d'habitude. Ça m'enlève mes craintes et représentations sur le fait de perdre totalement le contrôle de moi-même, d'être différente que ce que je suis normalement.

Cerveau qui déraille et part en vacances

Malgré les nombreuses pauses pour cause de moi en train de rigoler et de reprendre mon souffle, nous avançons tant bien que mal. Tout à coup, au loin je vois une voiture qui semble me regarder. Hum, ça me semble louche ça. Bordel, on dirait une voiture en embuscade. Oooh je la sens pas cette voiture. Qu'est-ce qu'elle fout là d'abord ? Pourquoi elle est à moitié cachée derrière un chemin, dans l'obscurité ? Pourquoi y'a ces phares qui semblent me fixer d'un air menaçant ? Hein hein ? HEIN ?

Ha, on est bientôt arrivé ? C'est la voiture à Bambi ? Ho... Bah mince, je pensais pas qu'on était déjà si proche de l'arrivée. Bon, je viens juste de me faire une petite crise de parano, ça va, rien de grave.

Plus que quelques mètres et je sens que mon cerveau part de plus en plus en couille. Bambi me parle mais je ne suis plus rien. C'est comme si j'étais dans un film et que l'image sautait, passant d'une scène à une autre sans transition, en un éclair. « Hein ? T'as dis quoi ? Tu peux répéter ? Mince, mais pourquoi tu me parles de ça ? Punaise, qu'est-ce que tu fous assis à côté de moi dans la voiture ? Mais y'a même pas 1 seconde t'étais de l'autre côté, dehors, à t'enlever le sable des pieds ! Woooh, ça va viiiite. »

Touchée par la grâce mélodique

Assise sur le siège passager, je me pose et ferme les yeux. Ça tourne dans mon cerveau. Ha bah tient, je vois une sorte de toupie tourner dans ma tête. Sensation étrange. Bambi m'observe et me demande ce que je ressens, il essaye de me faire exprimer ce que je vis. Je le sens intrigué. Mais j'ai beaucoup de mal à expliquer. Parler me demande un effort considérable. Je pense et visualise les mots dans ma tête, mais c'est une autre histoire de faire passer les mots au-delà de la barrière qu'est ma bouche.

Subitement de la musique apparaît. Je ne sais pas ce que c'est mais c'est beau, tout ça m'émeut et me fait pleurer. J'entends les instruments d'une manière... différente, plus présente. J'arrive à isoler visuellement dans ma tête les instruments. Les chansons suivantes me font aussi pleurer. Je suis là, assise, les yeux fermés et les larmes qui coulent sans aucun contrôle. Et ça dure, ça dure. Je ne suis que sensations auditives et larmes. A force de pleurer j'ai peur que Bambi s'inquiète puis je me dis qu'il doit bien s'emmerder à juste me regarder. Mais il me dit qu'il est bien, qu'il écoute de la bonne musique, qu'il trouve ça chouette de me voir profiter comme ça. Oh bah, si tout le monde est content, c'est cool alors.

J'ai l'impression que je suis là à écouter de la musique depuis des plombes mais au final cette session musique n'aura durée que 20-30 minutes. Le temps se déforme, s'allonge.

Instants de vérité

Je me sens toujours un peu dans mon monde. Le moindre truc à faire (détacher-attacher ma ceinture, boire, parler) me demande un effort pas possible. Je n'ai ni la motivation ni la force de faire quoique ce soit. La phrase du soir : « C'est cooompliiiiquééé ». Je suis une assistée complète, Bambi m'aide pour quasiment tout !

Sur la route, il me pose des questions sur ce que je ressens, à quoi je pense. C'est qu'il est curieux de voir quelqu'un vivre sa première expérience cannabiesque ! Mais c'est dur de parler, j'essaye tant bien que mal de m'expliquer, même si je perds parfois le fil de ma pensée. C'est étrange, j'ai l'impression que quand je parle, je ne pense pas, tout sort spontanément et que je n'ai aucun autre choix que de dire la vérité.

Il me demande également pourquoi j'ai voulu essayer le cannabis. Je lui réponds donc et lui dis que j'ai voulu tester pour pouvoir ressentir ces choses qui sont indescriptibles et qu'on ne comprend qu'en les vivant. Parce que j'étais curieuse, je voulais voir ce que ça allait me faire, comment j'allais le vivre. En disant ça, j'ai l'impression d'avoir un moi extérieur qui m'écoute parler et punaise, je suis sacrément contente de m'entendre dire ça. J'ai l'impression d'être passée au détecteur de mensonge et de voir que je ne me suis jamais menti à moi-même sur mes motivations... ouais, ça me plaît.

Bambi me demande aussi si j'ai envie de faire quelque chose en particulier. Wooh, bah c'est qu'en fait là je ne pense absolument à rien je me sens vide et juste complètement stupide. Alors penser à ce que je veux faire dans ne serait-ce qu'une heure... Pas moyen ! Bon sang, en fait c'est vrai que ça doit être hard-core d'être étudiant-e et de fumer si sur le moment y'a pas moyen de penser à l'heure suivante. La dissert sur Platon à rendre demain, t'y pense juste pas. Ton avenir tout court t'y pense pas.

Dignité dans la difficulté

Une fois arrivée, allez, l'heure de sortir de la voiture. Bambi m'a ouvert la porte et je reste là à fixer le sol. Ok, donc il faut que je trouve assez d'énergie pour me lever là ? Duuur. Je mets du temps pour rassembler assez de force et de courage. Pour me donner une petite contenance je réajuste ma jupe pendant un petit moment. « Qu'est-ce que tu fous ? » me lance Bambi. Très calmement, en continuant de remettre bien ma jupe droite sur mes genoux, je lui réponds que je veux rester digne. Bah ouais, pas envie de montrer mes fesses à tout le monde, namého. « Haha, rester digne ! ». Tu m'étonnes qu'il rigole. Moi et ma gueule d'arrachée ça fait depuis un moment qu'on peut se la mettre où on pense ma dignité.

Beaucoup, beaucoup de fatigue. Avoir les yeux ouvert me demande un sacré effort. Je me sens comme un zombie. Avant de filer au lit Bambi va se fumer un dernier joint sur le balcon. Je veux le rejoindre. Et j'en chie. Bon sang, mettre mes tongs, prendre et mettre ma veste me semble être un exploit sur-humain. « J'ai fais beaucoup de choses » lance-je à Bambi, très fière de moi, en arrivant sur le balcon. Sans un mots, chacun assis sur notre chaise, on profite de l'air frais. Quand tout à coup, iiiiiiiiiiih, putain de bordel sa mère, une araignée géante et toute velue me court sur la jambe !! Mini crise cardiaque. Hein, c'est Scat, le chat de Bambi, qui a juste frôlé ma jambe avec sa queue ? Bon, l'est vraiment temps que j'aille au lit là...

Un faon aux petits soins

Petite douche bien agréable pour finir de virer le sable. J'ai l'impression d'être une complète assistée, de me laisser prendre sous l'aile de Bambi. Avant de sombrer dans les bras de Morphée je tiens à lui dire que c'était super agréable de partager ce moment avec lui mais que j'ai eu l'impression d'être un peu égoïste parce que j'étais un peu dans mon monde, que je ne lui parlais pas trop. Il me dit qu'il n'y avait pas de souci, qu'il savait que je voulais plutôt une expérience « interne » et aussi que c'était très chouette de me regarder, d'être juste là pour moi, m'aider, me guider. C'est vrai que tout du long il a été très doux, m'incitant à me poser, me guidant, m'incitant à regarder telle chose, à sentir, écouter, etc. Instant niais, keurs papillons mais j'ai vraiment eu de la chance de faire ma première expérience avec lui.

Il est 1h, ça va faire maintenant 3h que j'ai commencé à avoir des effets. Je m'endors comme une grosse masse. Réveillée à 4h30 pour aller aux toilettes. Ça tangue. Je sens que j'ai encore des effets. Je calcule vite fait et ça ne me surprend pas, j'avais lu que les effets pouvaient durer pendant 8h environ. Re dodo et le lendemain je me réveille fraîche comme la rose.

Bilan
Bon, le bilan de cette expérience.

Les côtés positifs

  • Le fou-rire avec Bambi. Bizarrement avant j'avais peur de cet aspect « rire pour rien », j'appréhendais de me sentir ridicule, de m'auto-énerver en riant débilement. Finalement ça reste un de mes meilleurs souvenirs. Avant de me lancer dans cette expérience j'avais accepté cette idée de perdre le contrôle (chose qui me retenait de tenter l'expérience) et je suis contente d'avoir bien réussi à gérer la chose sur le moment :).
  • Les sensations auditives. Que ce soit le moment dans la forêt avec les oiseaux ou bien la musique dans la voiture. J'ai adoré vivre ce côté sensoriel.
Les côtés moins cools

  • L'aspect « j'en chiiie, mais graaaaave » pour tout et rien, j'oublie le fil de ma pensée, j'arrive plus à suivre une discussion.
  • Je m'attendais à ressentir une relaxation plus intense/physique et à avoir des pensées plus... profondes. Un poil déçue sur ce côté là.

Mais globalement j'ai vraiment apprécié. J'ai eu l'impression de comprendre plein de choses. Du genre « aaah ouais, donc je comprends mieux pourquoi vous en chiez quand vous devez juste prendre le grinder qu'est posé juste sur la table devant vous ». Bon, c'est devenu un peu un running gag entre nous maintenant : « Tu peux le faire toi, t'as pas la flemme, t'as pas fumé :3 »

Bon, depuis cette fois en juin s'en est suivi une autre session lait (où j'en chiais beaucoup moins hehe) et quelques fois au vapo dont une dans la forêt en plein automne <3 (je vais faire un TR de mon côté mais je sais pas si je le posterai. Je sais pas si ça intéressera beaucoup de gens encore une fois...).

J'espère que ce post aura plu à ceux et celles qui seront arrivé-e-s jusqu'au bout. :)
 

Phlogiston

Neurotransmetteur
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Le coup des oiseaux ça me l'a aussi fait ! L'impression d'"entendre en 3D" et arriver à situer chaque piaillement spatialement, voir d'isoler un motif de communication. La parano, un grand classique et le côté loque humaine on peut travailler contre normalement et ça dépend aussi du produit.

Sympa le TR sinon ;)
 

Pâtisserie

Elfe Mécanique
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J'ai adoré ton TR.

Ça m'a refait penser à il y un an déjà où je vivais ma première expérience au cannabis par ingestion aussi, parce que j'n'aime pas fumer aussi :mrgreen:. J'ai retrouvé beaucoup d'aspects de ce que j'ai vécu dans ton TR notamment la "spatialisation des sons", le déréglage du temps (T'as l'impression d'avoir pensé à mille trucs et en fait il s'est passé moins d'une minute. :ninja:) et le fait d'avoir de grandes difficultés à parler.
Je me retrouve bien dans la montée avec le mal-être physique au niveau du cœur et des lourdeurs dans la tête... Je suis content que ça se soit assez bien passé pour toi. En ce qui me concerne je ne pouvais déjà plus parler correctement seulement 30 minutes après l'ingestion donc je montais encore et encore et j'ai fini par ne plus rien contrôler et sortir complètement de la réalité et à me perdre dans mes pensées en faisant un bad horrible.
J'ai fait un Tr si tu veux dans cette section qui s'appelle "Le space cake de la boucle infernale"
Bref, j'ai pris méga cher et je pense que c'est irresponsable d'aborder le cannabis par ingestion en ne sachant pas la dose qu'on prend.
 

Pain

Neurotransmetteur
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Pâtisserie a dit:

Bref, j'ai pris méga cher et je pense que c'est irresponsable d'aborder le cannabis par ingestion en ne sachant pas la dose qu'on prend.

Je ne pense pas que ce soit irresponsable, moi je n'ai jamais su quelle dose il y avait le peu de fois où j'en ai pris mais, par contre, ce qui est tendu est de tenter le cannabis ingéré pour une première fois! Sinon, nice TR :p
 

HighCat

Alpiniste Kundalini
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EDIT: Mauvais thread donc mauvaise réponse. A delete please :3
 

Zwygh 42e

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Ca fait plaisir des gens qui découvre le cannabis, ça court pas les rues (enfin j'ai l'impression :paranoid:). Découverte par ingestion ca peut etre violent mais je pense que c'est quand meme plus marrant, ca a eu l'air en tout cas ;) Au moins tu le sens passé !

Les côtés moins cools


  • L'aspect « j'en chiiie, mais graaaaave » pour tout et rien, j'oublie le fil de ma pensée, j'arrive plus à suivre une discussion.
  • Je m'attendais à ressentir une relaxation plus intense/physique et à avoir des pensées plus... profondes. Un poil déçue sur ce côté là.

Si tu oubli le fil de ta pensée, ca peut etre dur d'avoir des pensées plus profondes du coup ;) Mais ca se travail, focus sur une pensée et tu te laisse porter par le flux de pensée qui t'arrive d'on ne sait trop où, et voit jusqu'où ca peut te mener puis essaye de te souvenir de la pensée initiale à l'esprit, tu rigolera un bon coup, puis c est parti sur une réflexion sur les méandres de la pensée ... comment j 'en suis arrivé là ! 8)

Apparement le THC combiné avec le lactose fait une réaction chimique qui synthétise du THC-V qui me semble t il est psychédelique (dans le sens du sensitif). Que quelqu'un me signale si je me trompe complétement, ca m’intéresse. En tout cas le fameux lait, j'en garde une expérience inoubliable, à voir mes potes incapable de bouger d'un petit mètre Haha ! et de gros visu tout de meme !

Sinon chouette TR et bienvenue dans le monde où la réalité n'est plus celle qu'on croyait forcément !! Full power !
 
Inscrit
18 Juil 2014
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1 092
TR super cute DDD.

C'est bien d'avoir patienté avant d'expérimenter. 23 ans, tu as eu le temps d'avoir des "acquis" ;).
Mon dernier cake ? A Dam, mais on est trop déchirés pour se souvenir de la montée (on eeeeen chiiiiie aussi :D).
 

Astree

Neurotransmetteur
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10 Juin 2014
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Tout d'abord merci à tous pour vos messages, je suis contente que le TR vous plaise :heart: (vu le temps que j'ai passé à l'écrire puis le retravailler haha).

BrusqueArabesque a dit:
TR super cute DDD.
C'est bien d'avoir patienté avant d'expérimenter. 23 ans, tu as eu le temps d'avoir des "acquis" ;).
Mon dernier cake ? A Dam, mais on est trop déchirés pour se souvenir de la montée (on eeeeen chiiiiie aussi :D).

Pour les "acquis", tout s'est fait de manière ultra accélérée en fait ^^. J'étais entouré de très gros fumeurs et je ne m'y intéressais pas plus que ça. J'en avais clairement rien à branler en fait xD. M'enfin, à force, ça finit par titiller la curiosité. En l'espace d'un mois je suis passée de "mouais, enfin je vois pas l'intérêt voire je trouve que ça craint de finir accro à ça" (quand tu vois ton coloc/meilleur pote en souffrance face à sa conso de cannabis, ça donne pas trop envie quoi) à "en fait, j'aimerais bien tester". Entre temps, groooosse phase de matage de documentaires (je crois que j'ai regardé tous les docus possibles trouvables sur la toile xD), lecture de tas de TR sur psychonaut, lecture d'articles scientifiques, etc. Je crois que j'étais on ne peut plus parée après tout ça. J'y allais pas les yeux fermés quoi, comme j'avais pu le faire une fois sous une impulsion et une motivation assez mauvaise à base "putain j'en ai marre de me sentir exclue". Enfin, ça aura eu le mérite de m'apprendre que 1. en regardant les autres rouler on choppe facilement la méthode 2. fumer je trouve ça vraiment dégueu 3. en fumant ça m'a rien fais (alors qu'il était assez chargé vu qu'un pote l'a fini le lendemain).


Zwygh 42e a dit:
Ca fait plaisir des gens qui découvre le cannabis, ça court pas les rues (enfin j'ai l'impression :paranoid:). Découverte par ingestion ca peut etre violent mais je pense que c'est quand meme plus marrant, ca a eu l'air en tout cas ;) Au moins tu le sens passé !



Si tu oubli le fil de ta pensée, ca peut etre dur d'avoir des pensées plus profondes du coup ;) Mais ca se travail, focus sur une pensée et tu te laisse porter par le flux de pensée qui t'arrive d'on ne sait trop où, et voit jusqu'où ca peut te mener puis essaye de te souvenir de la pensée initiale à l'esprit, tu rigolera un bon coup, puis c est parti sur une réflexion sur les méandres de la pensée ... comment j 'en suis arrivé là ! 8)

Apparement le THC combiné avec le lactose fait une réaction chimique qui synthétise du THC-V qui me semble t il est psychédelique (dans le sens du sensitif). Que quelqu'un me signale si je me trompe complétement, ca m&#8217;intéresse. En tout cas le fameux lait, j'en garde une expérience inoubliable, à voir mes potes incapable de bouger d'un petit mètre Haha ! et de gros visu tout de meme !

Sinon chouette TR et bienvenue dans le monde où la réalité n'est plus celle qu'on croyait forcément !! Full power !

Oui, c'est vrai que par ingestion c'est commencer de manière un peu forte mais à partir du moment où je me sentais vraiment prête (c'était vraiment un sentiment très profond, dur à décrire) et où je savais que j'allais être bien entourée, je pense que ça peut se tenter.

Pour les pensées, en fait c'est un problème un peu général. Pour avoir retesté après quelques fois le cannabis, j'oublie pas forcément tant que ça le fil de mal pensée. C'est surtout que soit : 1. je pense à des trucs de merdes soit 2. je pense à rien !
Disons que quand je vis ou que je vois quelque chose de chouette je vis le truc quoi. Du coup mon cerveau est justement totalement... vide ! Comme s'il était déjà saturé et occupé à juste vivre l'instant présent. Je sais que plein de gens recherchent ça mais moi ça me frustre parce que j'aimerais bien avoir des envolées de pensées, des pensées un peu philosophiques, etc.
M'enfin, une fois qui avait été chouette quand même, c'est un soir avec le casque sur les oreilles et Entheogenic. Là je suis partie dans des univers très divers. Allant de la forêt un peu enchantée à un hangar désert et lugubre avec enfant kidnappé -_-.

Pour la réaction chimique c'est la première fois que j'entends parler de ça ! Du coup je peux pas trop t'avancer là dessus ^^. En tout cas, point de visus chez moi pour les 2 fois où j'ai testé le lait.

@Phlogiston

Le côté loque ça a été la seule fois où ça a été aussi intense :eek: ! Les autres fois j'ai réussi à être quand même plus active. Même si mon corps a encore du mal à gérer la fonction "garder les yeux ouverts" haha ! C'est comme ça qu'une fois j'me suis retrouvée à monter et descendre les escaliers d'un appart les yeux fermés :D. Bon, moi ça me faisait beaucoup rire hein. En fait j'me rends compte que y'a pas vraiment une fois qui ressemble à une autre dans les fois où j'ai consommé (vapote ou lait). Y'a toujours des éléments un peu nouveaux, différents.

@Pâtisserie

Haha, c'est bête mais j'suis contente de voir que je ne suis pas la seule a avoir ressenti ce truc de mal de crâne ! Pour le côté cardiaque j'étais déjà au courant mais pour ça non, du coup j'me demandais si c'était lié au cannabis ou non. Et pas cool pour ton bad ! Ne plus pouvoir parler après seulement 30min d'ingestion c'est quand même hyper rapide :s. Et je valide pour le fait que c'est préférable de consommer en ayant une idée de la quantité qu'on prend. Et aussi la qualité du produit. Parce que ça a pas mal d'importance.
J'irai rejeter un coup d'oeil à ton TR (je suis quasi sûre de l'avoir déjà lu mais là j'arrive plus à me souvenir en détail).
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Super TR cannabique. C'est intéressant car un space lait comme première expérience c'est violent. Et tu le vis plutôt bien. Tu as de l'anxiété vis à vis de ton état, mais il faut toujours se rappeler que c'est normal d'être bizarre quand on est défoncé. Même avoir l'impression de devenir fou est normal, même avoir l'impression de mourir (enfin, ça dépend ce qu'on a pris aussi xD). C'est même le but, de vivre des choses étranges !

Le cadre était très bien choisi et ton état d'esprit vis à vis du trip est très sain. C'est bien de vivre ça à deux. A plus, ça peut être compliqué à gérer.
 
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