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Le premier rapport d'utilisation détournée du protoxyde d'azote

Tridimensionnel

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27 Avr 2016
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Salut, je crois être tombé sur la première (ou l'une des premières) mention d'usage détourné du protoxyde d'azote dans la littérature scientifique.
J'ai trouvé ça marrant, alors je vous le traduit.
Ça se passe en 1964.

Bruce Danto a dit:
Récemment, une jeune patiente qui suit une psychothérapie depuis un an a décrit des événements assez intéressants liés à une activité de toxicomanie. On savait auparavant qu'elle avait été dépendante à la Dexidrine et à d'autres médicaments des groupes des barbituriques et des tranquillisants.

Lors d'une fête, on lui a présenté une cartouche métallique grise de deux pouces et demi contenant du gaz de protoxyde d'azote. La cartouche est insérée dans un inhalateur d'oxygène ou dans un appareil de type sac respiratoire acheté dans un magasin de fournitures médicales. La cartouche elle-même a été achetée dans un commerce de matériel de restauration, dans une boîte de 24. Habituellement, ces conteneurs de protoxyde d'azote sont utilisés comme propulseur par les restaurants pour aider à produire de la crème fouettée. Le jeune homme qui a lancé l'idée d'inhaler du protoxyde d'azote pour le plaisir était étudiant en chimie dans une université locale. Il avait travaillé avec le gaz et connu un léger degré d'intoxication euphorique. Par la suite, il a expérimenté différentes doses. Après avoir atteint un niveau de 16 cartouches vidées dans le sac en plastique et, par la suite, en avoir pompé le contenu et l'avoir inhalé, il a subi une perte de mémoire mineure persistante pour certains événements récents.

Lors de la fête, chaque personne a inhalé avec enthousiasme et individuellement le contenu d'une cartouche. Tous ont convenu que les crises de rire agréables et convulsives et les autres effets toxiques semblaient durer environ 3 minutes. Puis ils ont commencé à expérimenter avec 2 ou 3 cartouches à la fois pour obtenir un effet plus soutenu. Une âme courageuse, longtemps dépendante de nombreuses formes de pilules, est allée jusqu'à 26 en quelques heures. Selon la patiente, aucun des "cobayes" n'a ultérieurement souffert de déficit neurologique tel que le titubage, l'engourdissement ou les picotements associés. La plupart des membres du groupe ont fait état d'un sentiment de bonheur, d'étourdissement, de rires convulsifs, comme en témoigne le fait de s'être allongés par terre et d'avoir ri jusqu'à l'apparition des larmes, et d'une augmentation de l'excitation sexuelle pour leurs partenaires homosexuels ainsi que pour ceux qui étaient "hétéros". Aucun effet néfaste n'a été signalé en termes d'inconscience, de somnolence, de fatigue, de faiblesse musculaire ou de déficit neurologique d'un point de vue subjectif. 

Cet incident, qui a fait l'objet répété de joyeuses festivités, est une conséquence de ce que, dans cette communauté, la législation a renforcé le contrôle des autres formes de médicaments précédemment disponibles pour les toxicomanes, comme le Paregoric (NdT : truc à l'opium). Ainsi, les consommateurs sont à la recherche de nouvelles substances qui leur permettent de ressentir un "coup de fouet" euphorique, sans aucun contrôle juridique ou médical.
Bien que ce type de délice lié au syndrome cérébral aigu induit par la drogue semble dépourvu de toute propriété inquiétante, l'auteur a ressenti le besoin de signaler cet incident. Les médecins doivent être avertis du potentiel d'accoutumance de cet engouement pour les soirées au protoxyde d'azote. Comme c'est le cas pour toutes les formes d'addiction, il y a des personnes qui peuvent aller au-delà de ce que l'on pourrait appeler un niveau "sûr" et évoluer vers un syndrome cérébral chronique dû à des doses prolongées ou excessives du gaz.
Ce rapport devrait offrir au médecin un agent supplémentaire à prendre en considération lors de l'évaluation de l'étiologie d'un syndrome cérébral aigu.

En conclusion, il semble approprié de résumer certaines des activités physiologiques de ce gaz sur les fonctions cérébrales et d'indiquer certains des dangers. En soi, il s'agit d'un anesthésique faible et il transporte rarement une personne au-delà des limites si une oxygénation adéquate est disponible. Cependant, sa puissance augmente avec les médicaments barbituriques, ou en mélange avec de l'oxygène à une concentration supérieure à 80% contre 20% pour l'oxygène. Dans ce dernier cas, la mort par asphyxie ainsi qu'une psychose due à des lésions cérébrales peuvent survenir. En outre, des troubles respiratoires et circulatoires peuvent survenir, et des degrés d'hypoxie peuvent élever la pression sanguine et provoquer de graves nausées ou vomissements. Enfin, elle ne déprime pas directement les centres médullaires ni n'affecte la chimie du sang ou d'autres fonctions corporelles. Un avantage inconnu du toxicomane est peut-être le fait que ses propriétés explosives ne sont pas remarquables.

Source : https://europepmc.org/article/med/14239473
 
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