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Le cannabis et moi

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Banni
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22 Sept 2012
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Salut, et bienvenue sur mon premier TR.​

Il m'est apparu comme nécessaire de rédiger cette expérience, après tellement de temps passer à tripper comme un connard sans jamais vraiment rendre compte de ce qui m'était arrivé, j'ai prit conscience la nuit passée de l'importance d'une telle rédaction. En effet, en décrivant ce que j'ai ressenti, je mettrai plus de clarté dans mes attentes avec la drogue en général, j'aurai un point de vue objectif, et complet, de ce que fumer signifie pour moi, et m'apporte réellement. D'autre part, j'aimerais relater mon expérience, car j'ai vécu cette nuit ce que j'ai vécu tant d'autres nuits, toujours la même façon de tripper au cannabis, et si, faute de souvenirs, je ne pouvais pas le faire pour des soirées précédentes trop lointaines, mes souvenirs encore chauds de ce trip serviront de point de repère pouvant résumer mon expérience général au cannabis depuis maintenant deux ans.​

Pour faire mon difficile il me semblait aussi utile de préciser que le nom de la catégorie, THC, me semble assez réducteur pour notre plante qui se compose d'un tas d'autres de molécules, dont le THC seul ne saurait reproduire la complexité des effets. J'ai donc trippé au Cannabis, non au THC.​


Remise en contexte

Je n'ai jamais eu de consommation stable. Ma façon de fumer à toujours été assez anarchique, mais aussi très compulsive, car je reste très attaché, pour ne pas dire dépendant, au cannabis. En effet même si j'aurais sûrement employé ce terme il n'y à pas si longtemps, je n'ai plus envie de parler de dépendance, cela me semble inexact. Je parlerais plus d'un fort attrait, mais peut-être que je me met le doigt dans l’œil.​
Une règle cependant à du me sauver de ce "fort attrait", qui jadis fut dépendance, je n'ai jamais acheté de produit, et je n'en achèterai jamais. Hors de question de payer pour me droguer m'étais-je dis au tout début. Depuis j'ai nuancé cette affirmation en évoquant plutôt le risque sanitaire lié à l'achat d'un produit dont les substances sont aléatoires et la provenance invérifiable. Dans tout les cas ça reste une fierté d'auto-producteur, mais cette fierté est suffisamment forte pour m'en tenir à ma règle de base. Malgré l'auto-production j'ai eu des périodes creuses, parfois longues, et même si j'en ai chié, aujourd'hui je me dis tant mieux.​
D'ailleurs j'arrive très bientôt à l'une de ces périodes creuse, et c'est donc aussi pour moi le moment de faire le point, me situant depuis une semaine ou deux, dans une période de fumée assez intensive à mon échelle.​

Suite à une pause de deux mois qui en a duré un, je me suis remis en question. Je tenais les pauses que je m'infligeais pendant un mois, puis j'avais voulu pousser le vice pour ainsi dire, un peu plus loin.​
Arrivé à la moitié du chemin, je me suis posé la question de l'utilité d'une tel privation. D'un point de vue technique c'est une purge du THC accumulé dans le corps. Puis la première fois que je m'étais posé la question de l'utilité de ma pause je me disais que le simple fait de me poser cette question était la preuve que j'en avais besoin pour me maintenir hors d'une consommation trop abusive. A savoir que j'en était ces derniers mois a environ 4/5 grammes par mois, consommé très majoritairement en week-end en soirée, ce qui, selon mes critères, restait correct.​
Cependant, dans cette mentalité de privation volontaire, je jouais le rôle du père avec moi-même, je mettais des barrière à l'enfant intérieur compulsif en manque de sensation. Et je me rendais bien compte que l'interdiction, provoquait et avivait la flamme du désir, et plus encore, que la culpabilité ressentie à chaque joint fumé, renforçait cet aspect d'interdit.​
Il m'est donc apparu que je devais enlever les barrières, pour apprendre à l'enfant à marcher seul. Rendre l'enfant responsable, et laisser le père retrouver son intuition d'enfant, une recherche d'unicité intérieur, des concepts que j'ai appris en parti grâce au cannabis et aux réflexions barrés sous son emprise.​

Et m'en voilà ou j'en suis, j'ai passé les périodes de fumée très intensive, au tout début il y à un peu moins de deux ans, ou j'ai vécu mes meilleurs trips, avec ma meilleure beuh, et ou surtout je noyais super bien le chagrin d'une relation compliquée. Le bonheur d'un homme qui ignore ses souffrances semble n'avoir aucunes limites, mais il n'égalera jamais la sérénité de l'équilibre et de la vérité.​
Mais qu'est-ce qu'à bien pu m'apporter le fameux cannabis? La belle marie-jeanne comme j'aime l'appeler. Il semblerai que j'ai noué une relation avec la plante comme je l'aurai presque fait avec un humain! Sans tenter de vous raconter les causes, je vous offre les effets.​


Le trip

Oui je souhaite parler d'un "trip", un voyage, certains trouveront ce mot peut-être exagéré pour cette drogue réputée douce. Mais le fait est bien la, j'ai voyagé, j'ai trippé comme un salaud avec cette plante, et j'en ai passé des heures à prendre mon pied juste à apprécier l'état de grâce dans lequel je me trouvai tant de fois. Sur Pluton comme je disais. Et ce récit qui ne décrira que ma soirée d'hier, décrira bien 90% de ce que l'herbe m'a toujours fait vivre, ou plutôt, de ce que je me suis amené à vivre, sous les effets de la substance, et j'insiste sur ce point car une molécule psychotrope n'a pas de conscience, ce n'est pas elle qui "prend le contrôle" ou "dirige" le trip, n'oublions jamais que quel que soit la substance, le moi est toujours le moi, même si des-fois ce qu'il en reste fait peur à voir, et que ces concepts du moi peuvent être profondément remis en question.​



Vendredi 22 février, à une heure incertaine de l'après-midi :

"Ce soir je prend un raclée." Oui fallait que j'arrête de me voiler la face, ça fait deux semaines que je fume presque tous les jours, et quand je fume je cherche pluton, sauf qu'à force, avec l'accoutumance, et toujours la même beuh à fumer, pluton s'éloigne, et comme je me dis qu'il vaut mieux si je fume, doser tranquillement pour protéger mon cerveau, ben pluton j'l'atteins jamais.​
J'ai déjà fait deux soirée dans la semaine, c'était des petits concerts sympathiques, mais j'étais loin de la claque cannabique comme je l'aime.​
Et les autres soirées passées seul chez moi à rigoler sur des vidéos youtube parce-que j'étais fracassé, ne m'ont apporté qu'un peu de détente au final, mais détente non négligeable en ces temps je dois dire.​
Donc oui je la cherchais ma belle perche que j'aime, sans me l'avouer jusqu'à présent. Mais ce soir c'était l'occasion, dj set orienté dub/dubstep dans ma salle préférée. Ca aurait pu être la soirée naze, avec de la musique commerciale, avec un publique immature affligeant comme ça l'était presque toujours aux soirées dubstep. Mais la non, les sons étaient bons ce qui se fait rare dans ce style musical​
La salle était rempli juste comme il fallait, avec de la place pour danser comme je voulais, le top.​
J'ai donc prit pas mal d'herbe pour cette soirée, de la Skunk et de la Silver Haze, pour me mettre faya je vais mélanger les deux variétés. La Skunk est plutôt physique et étourdissante, la Haze à ce côté mental clair qui fait fonctionner l'esprit à donf, et donne l'impression d'être un illuminé quand on en prend trop.​


22h30 :

J'arrive sur place, la salle est encore bien vide mais il y à déjà les plus drogués qui dansent sur un son dub orienté reggae, assez lourd, assez agressif, bien cool j'ai apprécié. Et comme d'hab je me lance direct sur la piste, je suis pas venu me tourner les pouces, je suis venu seul, pour communier avec le son comme j'aime le faire.​
À ce moment je n'ai encore rien prit. Et je suis vraiment content de pouvoir me lâcher et m'amuser sans rien prendre. Le son m'emporte, je danse, je laisse mon corps se faire porter par les vibrations, comme me l'a appris le cannabis.​

J'ai prévu de fumer à partir de minuit, pour me taper ma montée quand la soirée sera bien lancée, et que les sets prétendus meilleurs se feront entendre.​
En attendant je danse, je m'étire, je prépare mon corps et mon esprit à passer un bon moment, mais... Je passe déjà un bon moment.​


23h30 :

Un pote m'appelle pour me dire qu'il est devant la salle, mais il ne rentrera pas, je lui dis que j'arrive bientôt pour le rejoindre. Je voulais encore danser un peu et attendre minuit pour sortir et fumer, mais bon, j'ai un amis qui est dehors donc autant en rouler un maintenant et aller sortir le voir et fumer en même temps. Je me pose dans un coin et roule un stick avec une feuille simple, chargé léger, (je dirais 0.1g voir 0.05g.) de la Skunk.​

Me voilà dehors, je tape la bise à mon pote, on discute de rien de tout, je fume mon pétard.​
Ça commence à monter tandis qu'on discute vaguement, mon regard perdu dans le néant à attendre les effets tant désirés. Peu à peu, la notion du temps semble se modifier, je me sens un peu plus léger, puis apaisé, apaisé de quoi ? Bonne question. Les gens qui marchent et parlent autour de moi, mon ami à côté de moi, j'ai un angle de vue différent sur les choses, comme plus de recul, et à la fois plus de proximité avec l'environnement. Le temps, c'est étrange comme le temps tourne différemment.​
Tout cela n'est rien de plus qu'une montée classique de cannabis. Avec l'habitude, on ne prend plus la peine de décrire tous ces petits changements, mais pour lesquels on à tant d'attachement quand on est un toxico. Alors je prends la peine de savourer chaque changement, de simplement les voir, m'en rendre compte, car ça me semble paradoxal de tant les chercher, puis des les ignorer par habitude.​

Dix ou vingt minutes après la fin de mon premier pétard, je me dis qu'il va m'en falloir un peu plus si je veux faire un entrée en matière convenable. Je sors mon pochon de Silver Haze, et en roule un, un peu plus chargé, 0.2g/0.3g environ. Je le fume bien, puis fais tourner à mon pote, qui me le rend, je termine les deux trois lattes qui restaient, écrase le bédo, et laisse monter ça.​
Donc là je me tape une montée de haze sur un plateau de Skunk et ça me plaît beaucoup, c'est ce que je voulais. Je me sens de plus en plus léger et apaisé, je crois que c'est vraiment les mots qui correspondent le mieux à ce que je ressens à ce moment la. Ça ne veut pas dire que tout le monde se sentira léger et apaisé en fumant de l'herbe.​
Quelques minutes après la fin du deuxième joint, je sens que c'est le moment pour moi de rentrer pour commencer à tripper comme je l'entends. Je dis au-revoir à mon ami et rentre dans la salle.​


À partir de là les événements seront cités de façon très peu chronologique.

Je vais vraiment devoir faire un effort pour reconstituer tout ce qu'il s'est passé, le défaut majeur de l'herbe étant celui de la mémoire. Car si je vis un moment merveilleux, le lendemain je ne suis plus capable d'expliquer les détails du pourquoi, difficile donc d'avoir un point de vue reculé et objectif. Seule la sensation d'un plaisir intense et véritable demeure, avec très peu de réponses à la clefs et donc l'envie de recommencer pour se replonger dans cet univers que je sais si plaisant et pleins des réponses à mes questions. Sauf que les réponses aussi-tôt que je les trouves, je les oublie, alors je recommence... Hier soir je me suis envoyé un message à moi-même que j'ai compris aujourd'hui. Hier soir je m'étais dis: demain quand j'écrirai ce TR, je n'aurai qu'à dire la vérité, juste la vérité.​
Je comprends que avec ou sans drogue, je reste moi, avec les mêmes envies, les même peurs. L'herbe ne fait que remuer tout ça en permettant parfois à certaines choses de revenir à la surface, puis fais oublier, comme pour dire: "Tu vois, tu en es capable, maintenant que je t'ai montré, fais le tout seul." Ecrire cette expérience, c'est l'occasion de faire le travail tout seul.​


C'est parti

Ça commence à se remplir gentiment, déjà bien plus qu'à mon arrivée. C'est la fin du set du DJ sur lequel j'ai commencé à danser juste avant. Je me place vers le devant de la piste, et de suite, mon corps s'emballe, et part dans les vibrations de la musique, c'est bon, c'est délicieux, l'herbe m'aide à sentir le mouvement juste, à lâcher prise devant le regard d'autrui, car le regard d'autrui justement, ce n'est plus le même. En dansant je rentre progressivement dans mon cocon intérieur, et quand je ferme les yeux je change de monde, ce qu'il y à autour n'existe presque plus, j'ai même des petits visuels léger, ma capacité de visualisation est accrue, l'imaginaire devient aussi limpides et réels que les rêves lorsqu'ils sont vécus.​
Je garde quand même majoritairement les yeux ouvert pour ne pas ignorer le monde extérieur, je veux lâcher prise en toute conscience de ce que je fais et de ce qui m'entoure. Fermer les yeux me permet pour des courts instant de retourner dans le fil de la musique quand, parfois, je décroche un peu de la perche et de la connexion avec le son.​
Le son dont je deviens entièrement tributaire, si il me plaît, je tripperais bien, sinon, ça restera terne. Ce soir pas de soucis à ce niveau, le son m'emmène la ou il faut, c'est parfait.​

Puis vient le second DJ, après je ne ferais plus attention de savoir qui est entrain de mixer.​
Les couleurs de la musique changent, et c'est parfait, on change un peu de style, un genre de dub/dubstep que je ne saurais définir.​
Je n'ai jamais aucun souvenir clair de la musique après ces soirées. Je sais juste si c'était bon, ou mauvais. C'était très bon en l’occurrence, alors j'ai fais ce que j'étais venu faire, danser. Ma façon de danser dépend entièrement de ce que je ressens à travers la musique, ainsi que des capacités physique de mon corps, ce qui m'amène à passer de phases aux mouvements rapides et excités, à des mouvements amples et d'une lenteur succulente.​
Je me laisse entraîner par les va et vient de ma défonce, qui, comme par vagues, me prennent, m'emmènent un peu plus loin, et s'arrêtent un moment, pour mieux repartir.​
Ces va et vient sont en fonction de ma fatigue, et de la musique.​

Peu à peu, et aidé par les mouvements de la danse, je sens dans tout mon corps, les muscles qui on besoin d'étirements, ainsi j'adapte mes mouvements à ces besoins qui croyez moi, deviennent fondamentalement viscéraux, et il m'est nécessaire d'accéder aux demandes de mon corps qui crie de toute sa force, les souffrances de ses blocages. Je sens quels sont les bons mouvements, à ce moment je sais précisément de ce dont j'ai besoin. Si j'étais chez moi je ferais un séance d'étirement intuitive ou je prendrais toutes les position les plus pertinente selon mon ressenti, et les plus ridicule d'un point de vue subjectif. En l'occurrence je danse et je ne suis pas chez moi alors je dois composer avec les mouvements de ma danse qui prend des formes diverses et variées.​
J'apprends à faire onduler toute ma colonne vertébrale et je sens précisément quels endroits plus que d'autres sont bloqués, j'ai comme la sensation d'avoir dans mon dos, des blocs de bétons. Alors je me concentre sur ces muscles et ces vertèbres qui me semblent impossible à faire bouger, et j'ondule tout mon corps au grès de la musique, tant qu'aux besoins de mon corps, je cherche cet équilibre et c'est pour cela que la qualité du son est si importante. Et je me fais du bien, tellement de bien. Et je me dis que j'ai vraiment progressé depuis que j'ai découvert de quoi j'étais capable. Je me dis tellement de choses d'ailleurs, car pendant ce temps je pense, je pense, je pense ah qu'est-ce que je pense !​

Mon corps bouge tout seul je n'ai que très peu besoin d'intellectualiser ce qu'il se passe "en bas" pour que ça se déroule comme il faut, c'est intuitif, instinctif, je ressens ce qui est bon pour moi, je le sais. Mon intellect et ma pensé à donc tout son temps pour penser. Je pense à ce TR, je me dis qu'il faut que je l'écrive, et je me trouve pleins de bonnes raisons à le faire. Je me dis que ça sera l'occasion de faire le point sur ce que m'apporte réellement l'herbe, et simultanément je le ressens ce qu'elle m'apporte réellement. Mais je sais que demain j'aurai oublié ce ressenti, l’essence même, cette petite chose en plus, qui fait que même si je décris tous les événements je ne pourrai pas mettre clairement le doigt sur ce petit quelque chose que me donne à chaque fois l'herbe quand j'atteins pluton. Mais au fond de moi je sais que je peux le trouver. Et c'est à ce moment que je me suis dis, qu'il fallait simplement que je dise la vérité, je n'ai pas besoin de passer la soirée à me triturer la tête pour essayer de tout me rappeler. C'est con, et ça ne marcherai pas. C'est plutôt maintenant que je me casse le crâne à essayer de remettre les choses dans l'ordre, et ça tombe bien car c'est maintenant que je dois le faire, pas quand je suis déchiré.​

Car déchiré j'analyse, mais quand j'analyse c'est fini. Il y à ces petits moments de paix ou ma pensé se calme, et où je profite pleinement de la musique et de ma danse. Puis rapidement je me met à penser sur ce que je suis entrain de faire, et je perds le truc. C'est difficile à décrire, c'est chiant.​
Je me pose tellement de questions en dansant, il y à les autres, moi, les autres, je m’interroge sans cesse sur la place que j'occupe en société, en soirée, ici, maintenant, ou dans l'absolu. Où suis-je, mais finalement que suis-je? Des questions qui trouveront leurs réponses quand j'arrêterais de me les poser. Car le cannabis me fait intellectualiser des choses qui doivent rester en temps normal à la place du ressenti inconscient, c'est ça qui peut rendre fou ! Des questions auxquelles je ne suis pas prêt. Et c'est en l'écrivant à l'instant que j'en prends réellement conscience. J'aurai sûrement pu avoir le même raisonnement sous weed, sans doute même l'ai-je déjà eu. Mais oublié, ou plutôt, perdu dans un flot de pensé éreintant. Et ce flot de pensé, tantôt me fait du bien, lorsqu'il atteint des réponses, tantôt me fait du mal, lorsque le taux de réponses/questions devient mauvais. Et dans ce gros bordel je sais que, la réponse, c'est de plus poser la question. Seulement ne plus poser de questions, j'y arrive mieux déchiré bien que paradoxalement je m'en pose plus... Je m'égare...​

Donc je suis la je danse, tout va bien à ce que je m'en rappelle, je me déplace souvent d'un endroit à l'autre sur la piste, comme si je ne savais pas où me mettre parce que je cherche "ma place", ou bien juste parce que je suis euphorique.​
Ah oui et puis y'avait aussi les bouchons d'oreilles, je mets toujours des bouchons d'oreilles en soirées c'est très important pour moi qui ai déjà des acouphènes. Et je le précise parce que cette fois la, particulièrement, je n'ai pas apprécié les mettre, j'avais vraiment la sensation de me couper du monde et des autres, je trouvais que ça mettait une barrière, mais vraiment plus que d'habitude. Je ne ressentais pas ça comme une honte, mais comme un fardeau. Cependant après dix minutes passées sans bouchons, je sentais que c'était vraiment le moment de les mettre, au dela de quoi je me serai déjà fait mal aux oreilles. Alors voilà c'est chose faite et du coup je me rend compte que ça participe vraiment à créer mon cocon en synérgie avec les effets de l'herbe. Cocon qui à ses vertus, mais je ne veux pas me couper de mon environnement pour autant. D'ailleurs ça veut dire quoi se couper de son environnement ? Je n'en ai plus aucune idée​

Je sens une main tapoter mon épaule, et ça m'a fait le même effet que d'entendre le bruit d'un nouveau message sur mon téléphone. Je sais que quelqu'un veut me transmettre un message, il faut que je me retourne pour ouvrir le message et constater. Et là quelle heureuse surprise, un mec que j'ai déjà croisé quelques fois à quelques soirées ici et la. On avait bien accroché, il m'avait raconté un soir ou j'étais sous champi, son expérience avec un hallucinogène amphétaminisé comme il l’appelait. Du PPC je crois, j'ai jamais trop su ce que c'était précisément. Bref un type sympa avec qui c'est très facile de discuter, j'étais content de le voir. Il kiffe bien le son et se met à danser, de cette façon que je trouve excellente! Je ne pourrais le décrire. Nous appellerons cet ami F.​

J'ai pensé à la trance, souvent j'y pense, et j'ai désiré sincèrement l'atteindre. Les gens en me voyant danser comme un malade pensent que je suis en trance, moi je sais que je ne le suis pas. La trance est un état de conscience différent, en l’occurrence même si je me déchaîne sur le son, mon état de conscience reste le même, avec l'euphorie en plus. J'ai désiré l'atteindre sans plus chercher à y parvenir car je savais sans me le dire que c'est pas en se forçant qu'on accède à ce genre de choses. A un moment le son devenait plus linéaire, avec des kick très régulier, et une basse qui me rappelait le didgéridoo, alors j'ai commencé à sauter tout simplement. Jusqu'à présent je dansais dans des mouvement complexes à la recherche de l'harmonie. Puis la j'ai juste sauté sur chaque kick, et c'était bon, à chaque fois que je retombais au sol je laissais mon corps s'empiler sur lui même pour mieux repartir. Il y avait le sol, le vide, le sol.. Etc.. C'était bête et bon.​
Puis j'ai sauté en tournoyant de façon très rythmique, toujours sur le kick, je tournais tournais, en gardant un angle drôlement juste et droit par rapport à mon état de défonce. Après ça je suis reparti dans une danse encore plus furieuse et rapide, qui se finissait ensuite par des mouvements extrêmement lent. Ah les mouvements lents ! C'est vraiment un pied que de bouger de façon très lente en restant en harmonie avec le son qui évoque à priori quelque chose de plutot violent. C'est aussi une mise à nue que d'enchaîner les poses magistrale à une telle lenteur, mais c'était bon!​
J'ai pris un sacré pied toute la soirée à alterner ces phase de rapide et lent. Par moment j'arrêtais de secouer ma tête, j'ouvrais grand les yeux et redescendais, puis ensuite je repartais doucement, mais encore mieux.​


01h00 :

Je commençais à fatiguer sérieusement alors je suis aller m'asseoir en tailleur sur le bord de la piste, mon dos contre le mur profitant des vibrations des basses comme d'un petit massage. J’essaye de coller les partie de mon dos les plus endormie pour les réveiller. Puis je me dis qu'il vaudrait mieux que je ne laisse pas mon dos s'affaler, que ça serait mieux pour mon état d'esprit. J’essayais de méditer. Pas évident dans ces conditions. Au bout de dix ou vingt minutes comme ça, je me suis dis que c'était le moment de rouler un pur avec deux feuilles. Mélange de Skunk et de Silver Haze, et hop, je roule pas trop mal quand je suis arraché! Sur le chemin pour sortir aller fumer, je croise F, et l'invite à se joindre à moi!​
Ah le monde de dehors, c'est un autre univers. C'est parti pour fumer tranquillement et tailler la discute, on se raconte nos histoires, on galère bien à rallumer le pétard qui s'éteint presque entre chaque taffe du fait qu'il soit pur. A un moment un vieux mec bien arraché vient gratter quelques taffe, il à pas l'air méchant mais je finis de fumer ce que j'avais envie de fumer avant de lui donner, je sais pas si je suis en état de me rendre compte assez rapidement, si jamais il décide de partir avec mon joint. Il galère comme un ouf à fumer, et puis il parle de pleins de trucs en faisant de longues explications, qui, du fait qu'il soit bourré, sont déjà assez longues, et du fais que je sois déchiré semble être encore plus interminable. Cependant il à dit un truc que j'ai trouvé super pertinent sur Dieu et la religion, en gros il expliquait que même si il était musulman, il s'en tapait des religions et qu'il n'avait pas besoin d'une religion pour communier avec Dieu. Bref je trouvais ça assez beau. Et j'étais content de m’apercevoir que, la façon dont j'écoutais parler ce type, que d'habitude j'aurais prit avec des pincette, était beaucoup plus naturelle et simple, malgré la force de mes préjugés face à un vieil homme arraché par l'alcool ou d'autres substances. C'est con de faire de la discrimination...​
Il a finit par partir bien que le temps qu'il passa avec nous me parut interminable. Ensuite F me parle de datura de mescaline et de rituels amérindiens, me donne les titres de livres dont je ne me souviens pas. Et la un mec qui nous entendait parler de ça nous raconte qu'il à déjà prit de la datura, et il nous à raconté un peu tout ça. Et la pareil ça me semblait infini le temps qu'il passait avec nous. Puis il nous a raconté un rêve super détaillé qu'il avait fait ya pas longtemps, et moi je visualisais tout ce qu'il disais avec une étonnante clarté. Je crois que j'ai trouvé ces interventions particulièrement longue car je n'acceptais pas fondamentalement ces intrusions entre F et moi, bien que consciemment, je savais pertinemment que cela n'avait rien de bien ou de mal. Mais je pense avec le recul que je ne me laissais pas faire par les événements car j'avais la sensation de perdre mon temps. On a finit par retourner dans la salle​

Ce moment dehors me parût très long. Et la, troisième joint oblige je deviens vraiment incapable de me remémorer ce qu'il s'est réellement passé. Un peu les mêmes choses que précédemment mais avec plus d'intensité. J'ai dansé avec encore plus de fougue et de puissance. Un moment je me concentrais sur mes pieds et j’essayais de les ancrer au sol, j’essayais vraiment, en tapant du pied, de sentir comme si mon pied s’enracinait dans le sol, et je trouvais ça agréable. Après cette petite séance d'enracinement, je me suis senti mieux! Je voyais même mieux, plus fluidement, j'avais vraiment l'impression d'avoir ajouté à ma vision un grand nombre d'images par seconde, je me sentais bien plus ancré dans la réalité.​
Et plus tard, j'ai transé, bah oui, comme ça, sans prévenir. C'était très très court, mais pendant quelques secondes j'étais en transe. C'était la musique, tout simplement. La musique convenait, m'a entraîné, et un moment où j'étais plus déchaîné qu'un autre, sur un passage plein d'énergie j'ai transé. C'était comme la montée soudaine d'une puissance qui traversait tout mon corps et le faisait danser avec une certaine violence. C'était comme un sentiment de victoire, une certitude de réussite parfaite. Ma tête se secouait, mon corps ondulait, mes pieds frappait le sol. Et surtout ma pensé s'est tue.​
Et l je savais que j'y avais touché, un instant très bref certes, mais un instant quand même. Content !​


Et après ...

After jusqu'à 8h00 chez un pote de F, distribution gratuite de MXE par l'hôte, mon esprit voyant cela s'est dit: "drogue drogue drogue oh oui je veux une trace ouii de la drogue !!" mais non ça aurait été totalement irraisonnable, je ne connais rien de cette substance sauf le nom, rien pour doser précisément, mon état de fatigue et de défonce à l'herbe est avancé, je suis chez quelqu'un que je connais pas avec que des gens que je connais pas... Bref j'ai largement bien fait ! D'ailleurs en voyant l'état de ceux qui avaient tapé ça donnait pas envie.​
Bon je suis en plein HS.​

J'ai l'impression de n'avoir décrit qu'un dixième de ce que l'herbe m'a vraiment fait, et fait penser. Mais je ne pense pas pouvoir me remémorer plus d'informations pertinente pour l'utilité de ce TR. Je me suis couché à midi, et j'ai bien fait de tout écrire maintenant, car demain mes souvenirs ne seront que de plus en plus vagues. Et d'ailleurs dans mon afterglow cannabique, et après avoir dormi de 12h à 20h, les notions de demain et de hier sont plutôt floues !​

______________​


Merci d'avoir prit la peine de lire mon premier TR, j’espère qu'en partageant mes impressions avec vous cela fera quelque chose de bien :yawinkle:​
A très bientôt !​
 

CannaManPeace

Alpiniste Kundalini
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17 Sept 2012
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524
Salut, je n'ai pas tout lu...mais je suis comblé de voir que certains tirent le maximum de cette plante...
Plante dont je suis quelque peu effrayé, voir dégouté depuis un certain...vendredi 22 février !

Après un très...très méchant Bad au Lait...
Rien que penser au Canna me donne d'étranges sensations.

Je relierai ça demain, tranquilement.
Mais
 

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Banni
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22 Sept 2012
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838
Salut CannaManPeace,

N'hésite pas à raconter ton bad si tu en sens le besoin. Ca peut s'avérer utile pour faire le point et remettre les choses dans l'ordre. Si tu te sens pas d'écrire un TR, ma boite à MP t'es ouverte.
Aussi, l'afterglow cannabique peut durer très longtemps, d'autant plus en ingestion, dû notamment au THC qui se stocke temporairement dans les graisses de ton corps. Donc ton état est normal!
Reposes-toi, relativise, et fais le vide :).

A bientôt
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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Intéressant d'expliquer aussi méthodiquement les effets de quelques joints :)
Après plusieurs années d'amour pour cette drogue je me sens toujours incapable d'exprimer concrètement ce que ça me fait, pourtant je le sais et je le considère de manière sensée mais…

Enfin bon, en ces temps de consommation plus intensive qu'auparavant (je sais pas si je me suis trop ennuyé ces derniers mois et que j'ai compensé en fumant beaucoup, ou si c'est simplement parce que j'en ai assez à disposition…) je me demande aussi ce que l'herbe m'apporte…
Je sais quels avantages j'en tire sur le moment, et quels bénéfices ça a sur ma vie, mais je me dis de plus en plus que j'ai atteint un stade où je suis capable d'être aussi heureux sobre. C'est un peu bizarre comme idée… Mais même si j'ai eu de longues périodes où la sobriété m'apparaissait comme bien fade en comparaison (pour la musique, les films…), j'en suis venu à l'apprécier autant que la défonce, et je sais pas trop ce que je devrais faire de ma conso… :|
Anyway, j'me retrouve un peu dans ton tr uhu. Et il est bien écrit :)
 

Billy Lidl

Matrice périnatale
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15 Août 2013
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Merci pour ton témoignage qui me rappelle vraiment ce que je peux vivre quand je consomme de l'herbe. En fait, c'est plus que ça, tu me permets de prendre conscience de ma relation avec la MJ, ce qu'elle apporte, l'ouverture qu'elle offre et "ces questions que je n'étais peut-être pas prêt à me poser" mais qu'il a bien fallu gérer toutes les fois où elles se sont présentées.
J'aimerais en lire tellement plus.
 
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