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La grosse masse de pleurs et ma voie spirituelle

  • Auteur de la discussion Styloplume
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Styloplume

Invité
La grosse masse de pleurs et ma voie spirituelle


Ça y est. Je suis rentré, je me pose sur le clavier, ma pensée va trop vite, alors je passe en mode clavier, comme ça je fixe ma pensée avant qu'elle retombe. Il est 23:00, ça fait deux heures que j'ai tiré sur ce joint.

À chaque fois que je prends telle ou telle drogue, j'obtiens une photographie de ma psyché à tel instant. Selon la drogue, j'ai une image de ma psyché selon telle ou telle perspective. Ce soir c'est THC, et le constat envoie du lourd.

Reprenons. J'étais dans une soirée étudiante chez Leïla, une fille que je trouve super et pour qui j'ai un certain intérêt. Les sentiments, toussa, ça m'intéresse. Je l'ai rencontrée, ainsi que son copain. Bon, elle a un copain. D'accord. Vite fait je remplis les notes dans mes tiroirs, je referme les tiroirs, et je m'intéresse au reste de la soirée. Il y a beaucoup beaucoup de monde qui arrive de plus en plus. Je refais connaissance avec Salomon, qui dessine. Je l'ai déjà vu en soirée psytrance. On dessine un peu ensemble. Je retourne dans la soirée. Je reviens, on parle. Salomon est très intelligent et a une vision du monde qu'il se construit lui-même. Seulement, il ne me connaît pas non plus, et ma façon de le regarder avec insistance l'a un peu gêné. Et puis on s'est entendu, un peu après que je l'ai quitté pour le laisser tranquille, que c'est pas courant les gens qui essayent de comprendre. Et puis, je l'ai regardé avec pas mal d'insistance. J'en rajoute un peu, peut-être?

Je repars dans la soirée, donc, et rencontre beaucoup de prénoms que je retiens, mais au fond. Mmh. Y'a trop de monde quand même.

Tiens, voilà Salomon qui repasse. Il s'est roulé un joint, et m'en propose (je lui ai pas fait trop mauvaise impression au final!). J'hésite, puis vois qu'il me l'offre. Alors go. C'est parti, deux tafes, et hop. Je m'isole rapidement dans une chambre parce que ça pousse. Une étudiante en philo (master 2, ça se respecte) passe par là. Je lui pose cette question: "Est-ce que l'aspect mieux-être de la spiritualité est présente dans la philo?" Sa réponse: "Il est parfaitement absent à la fac. Mais je veux te dire: tu le trouveras dans les philosophies chinoises et indiennes." Voilà qui renforce mon système de savoir. C'est bien ce que je pensais.

Puis je reviens dans la soirée. Deux autres tafes. Cette fois je m'isole. Plan de secours de routine. Assis en tailleurs, deux secondes de discussions avec l'enfant intérieur: j'ai pas envie de rester là. Trop de gens, Leïla a déjà un copain, je connais personne. C'est bizarre, c'est égoïste, de s'en aller au bout d'une heure et demie, mais hop je m'en fous. J'ai juste deux mots à dire à Salomon et à Leïla. À Salomon: "Mec, j'y vais, tout va bien, merci pour l'échange, non y'a pas de lézard." Et à Leïla: "Voilà, j'y vais. Oui, en fait c'est toi qui m'intéressais. Et t'as un copain, et c'est très bien comme ça." Tout va bien, elle le prends très bien. Nickel.

Je pars! Je veux trouver un endroit où, sur le chemin, je veux me poser. Près du château, sûrement. Je passe sur le château, avant de retrouver l'endroit un peu reculé, entouré d'arbres avec presque pas de maison. Je suis sur l'herbe.

Bon, alors le plan c'était, comme d'habitude quand je me pose avec du son, de danser sur la musique, parce que "Dance ist active meditation", a dit Goa Gil. J'ai commencé à m'entraîner pour le Hadra, je veux pouvoir lâcher prise sans problème. Et j'ai l'occasion d'essayer, maintenant. Alors c'est parti. De la goa, et le son, monstrueux, fluide, transmet toute la puissance de la grosse fractale, que je ne vois pas. Mais j'entends sa voix. Sa voix est énorme, sa voix est puissante, elle me révèle des choses immenses. C'est un morceau de l'extase. Et moi je suis en extase. Mes bras écartés, qui font des choses par racontables dans l'air, ils vont chatouiller la musique, lui faire des guilis guilis, hi hi hi.
Et, dans l'extase, mon visage se tord. Je sens que je prends une grimace et que j'ai l'air trop con. Je vois l'image d'un gars qui kiffe la musique en tirant la langue. Beurk, c'est moi ça? Hopopop! Plan de secours automatique, Loving Kindness. Cette image je vais la traiter comme j'ai appris avec le DXM : lui dire "je t'aime". Et je lui dis "je t'aime", à ce gars qui tire la langue d'extase, qui kiffe la musique comme un porc. Parce que c'est moi, ce gars, la partie de moi que je déteste, et qu'il me faut aimer. Donc, go go go.
"Oui, t'es beau. Mais oui. Ton extase est belle. Et tu est beau dans cette communion avec la musique."
Et en même temps je me dis: mais c'est la drogue! Ça me rends pas beau!
"Ah, mais si, t'inquiète. La vraie joie, la joie en laquelle on croit, elle est belle.
- Et tu crois que je peux être beau, à danser comme un camé sous LSD quand je serai au Hadra? Ah, il sont tous laids, je ne veux pas être comme eux, je ne veux pas disparaître.
- Mec, au Hadra si ça se trouve on va bien décrocher et on va même impressioner les gens, avec notre parcours, nos plans de secours, tout ça. Et au Hadra on pourra danser avec des filles, je suis sûr. J'en ai vu l'année dernière."
L'adulte parvient à rassurer l'enfant, comme vous le voyez, et je commence à visualiser les gens qui danseront au Hadra, à danser avec eux, à échanger des choses. Et rapidement, par contre, je me rends compte que je suis tout seul, que j'ai pas à m'entraîner à triper en groupe si je suis seul. On attends le Hadra pour ça, d'accord? Yop, pas de souci!

En attendant, la raison pour laquelle j'ai fumé, aussi, c'est qu'en ce moment je lis "Après l'extase, la lessive" de Jack Kornfield. J'en suis au premier quart, qui témoigne du parcours spirituel de pas mal de gens. Et ça me touche énormément, ces conneries. Oui, ça me touche. Je me reconnais dedans. Tous les trips reports d'éveil spirituels ressemblent comme deux gouttes d'eau aux gros trips psychédéliques. Ce qui m'a fasciné, c'est que ces parcours sont souvent bien difficiles, et contiennent une bonne dose de souffrance avant de trouver l'éveil. Ça me parle, ça correspond à ma façon de triper.

Alors, j'y suis, autant triper comme ça. L'enfant, qui est triste de pas triper comme tout le monde (z'avez vu un peu les réflexions que j'ai sous THC aussi), se met à pleurer. OK, on pleure, pas de souci, ça fait partie du truc. Je pleure, je m'affale, je suis en position fœtale, et je sanglotte. Tout ceci est contrôlé, l'adulte le surveille. Personne aux alentours pour l'embêter, pas de soucis. Tu peux pleurer, gamin. Va-z'y, pleure. Allez.

Et après, quand je sens que la tension retombe, on respire. On se calme. On respire tranquillement. "Et voilà, c'est pas si dur, non plus, hein?
- Mais MERDE mais fait quelque chose! "
L'enfant tripe à bloc dites donc. Je fais pas le malin. Y'a une grosse masse de pleurs et de violence qui pointe.
"Bon, oui, c'est promis, je vais faire des trucs.
- Mais fais-les bordel, mais fais-les!
- Tu sais, je fais ce que je peux. Les trips reports, tout ça... Je prends du recul, je t'assure, ça va pas si mal. On s'est amélioré, depuis un moment.
- C'est vrai?
- Mais oui, c'est vrai. Allez, je te promets que je vais faire ce qu'il faut."
Rapide check-out chez l'adulte. Je me pose en tailleurs, commence à énumérer les choses à faire qui sont d'urgence en ce moment. Je les ai délaissées, ce qui fais que ça ne va pas trop fort. J'ai assez procrastiné. Bon, alors, il faut que je....
"Attends. Je ferai ça demain. Sous canabis c'est trop dur de penser. Mais je le ferai."
L'enfant n'y croit pas trop. Ah, c'est vrai que j'en chie, alors ! Bonjour la confiance en moi !

Bon. Faisons le point. On a pris du THC, et c'est pas ce qu'on préfère (moi et l'enfant) pour l'introspection. La pensée va trop vite, et ne creuse pas assez profond pour marquer durablement la psyché. Le DXM et le LSD, ça marche mieux. Je commence à me demander lequel des deux je prendrais la prochaine fois. Avec le LSD l'aspect mort/renaissance et reconstruction permet de miser sur un trip bien profond et formateur. Avec le DXM, c'est plus l'aspect voyage spatial qui m'intéresse en ce moment (même si ça s'inscrit dans le contexte "accepter la mort" aussi). Bon, je choisirai plus tard. Un truc est sûr, même si je tripe à blanc, il faut que j'aille dans la forêt. L'enfant réclame la forêt.

S'ensuit un peu de trip où je m'allonge. J'essaie de mourir, mais je me met à déchirer l'herbe autour de moi tellement la souffrance pousse. Je ne le sens pas, comme ça, en plein air, et surtout je doute de la possibilité de faire un trip mort/renaissance juste avec du canabis. Le livre que je lis est gavé de TRs de mort/renaissance sans drogue, mais c'est des disciplines que je ne maîtrise pas. La méditation, le zazen, tout ça je ne connais pas. Alors, je sais que le LSD peut m'y emmener, le DXM aussi si je fait les bons efforts, mais là le THC, je doute que ça passe. Donc je coupe le trip introspectif. Quelques révélations, mais rien de marquant. Comme quoi le THC c'est quand même superficiel si je ne rentre pas dans les délires essentiels: l'introspection avec l'enfant.

L'enfant! Bon. Ça va pas trop fort, alors on rentre à la maison. Et là on écrira le TR, et on posera notre pensée.

En marchant, j'ai conscience d'être très très loin du niveau de ces gens qui ont trouvé l'éveil et qui peuplent le bouquin de Jack Kornfield. Le livre s'appelle "Après l'extase, la lessive", et décrit que l'éveil c'est un trip, et que quand il en redescends, le pratiquant est pas forcément plus aidé pour faire sa lessive. Et moi, j'ai de la lessive à faire. Écrire le TR, c'est mon truc. Et je sens qu'il y a du boulot, parce que décidément j'en tient une couche. Bon, j'essaie de rentrer chez moi en tripant un minimum quand même. L'album "Nothing lasts... but nothing is lost" de Shpongle. Évidemment c'est la tuerie. Le THC ça me perche loin.

En passant sur la fac, je croise des lycéens qui jouent saxophone, trompette, trombonne, clarinette, sur le campus, et je m'arrête, parce que c'est cool la musique. Mais leurs impro ne va pas plus loin que ça, c'est pas très carré niveau rythme les gars. Je ne me sens pas en phase, alors je laisse tomber, je reprends ma route.

Ah, quand même, je suis pas en train de devenir un hippie super compliqué, qui tripe de façon cliché, et qui va finir en HP? Ah, mais le hippie dans l'image que j'en ai, c'est un gars qu'a l'air sympa jusqu'à ce qu'il gobe son truc, et qui s'efface derrière une perchitude bien chimique, et nothing is wrong. Surtout, il s'efface. Ça ne me plaît pas de m'effacer.

Tiens, j'ai fait un lapsus du clavier. Je voulais justement parler du "nothing is wrong". Je suis presque arrivé chez moi, et là, un sample de Terence McKenna sur la track "... But nothing is lost" de l'album. J'entends McKenna dire "Nothing is wrong. Nothing is wrong." et ça sonne un peu trop hippie pour moi. Alors, moi je suis un hippie qui n'a qu'à gober son LSD et croire que tout va bien? Si, si, moi j'ai du wrong, du bon gros wrong, et je sais pas quoi en faire. Et là, les mots de Terence viennent me sauver (et là je déconne pas, j'ai vraiment eu un soulagement terrible): "Everything is on track". PAF. Ah, oui. Ah, merci, tes mots me portent, mon gars, merci Terence. En fait je suis on track. Je suis sur ma piste, sur mes rails. J'ai une occupation d'étudiant, un peu mouvementée (je cherche du boulot en ce moment et c'est pas simple), mais je suis on track. Parce que j'étudie ce qui me plaît, et parce que j'ai mon clavier pour prendre du recul.

Ouaip. Je suis on track. Hé hé, et je vais sur mon clavier, et ça y est, j'ai noté tout ce qui s'est passé, il est minuit, presque trois heures après avoir fumé, mais maintenant je vais pouvoir me lâcher et faire de la masturbation intellectuelle, je vais taper en live, et c'est Sludge qui sera content.

Oui, donc, la grosse masse de pleurs. Celle-là je sens qu'elle va faire un gros dossier, va falloir organiser quelque chose. Mais là, je pense que mon chemin est bon. Je vais faire un trip à blanc pour régler ça.

Ce qui me dérange un peu plus, c'est l'importance du bug dans la matrice. Il y a une bonne part de ce refus d'être comme les autres, et ça, c'est un territoire qui se balise, que je travaille. Je vais voir ça au Hadra, là c'est prévu. Mais c'est pas ça le fond du bug dans la matrice. Le fond du bug, c'est que je suis très très très loin d'être réalisé. J'ai fais des progrès, avec l'enfant intérieur, le DXM, tout ça, mais ça m'a laissé très loin de la réalisation totale, de l'éveil. Car le canabis m'a montré que je suis bien sur un chemin d'éveil, avec au bout du compte une bonne grosse mort/renaissance bien grasse et puissante. La grosse masse de pleurs va faire mal.

Pas la peine de le cacher, faut que je sois honnête avec vous les copains psychonautes. Ce qui m'intéresse, c'est pas... et j'ai commencé à taper des trucs mais c'est des fausses pistes. Non, je peux pas me définir par ce qui ne m'intéresse pas, je devrai être arrogant envers les autres si je disais, par exemple "ce qui m'intéresse, c'est pas la trance". Je peux pas me définir comme ça. En plus, je surkiffe la trance.

Non, je sais ce qui m'intéresse au plus haut point. Mon but. Ce que je veux atteindre. Et voilà ce que je veux atteindre: la libération. Voilà. C'est aussi simple que ça. I am on track. Je me dirige vers une fin: la fin de la souffrance, dirait Bouddha. Qu'est-ce que le nirvana? La fin de la souffrance. Et le début de quoi? Ah, le Bouddha ne l'a pas dit. Il garde son mystère, hé hé.

Le chemin spirituel, je m'en rends compte, est un parcours cahoteux, difficile, rempli de pièges et semé d'embûches. Et je veux y aller. Et je veux laisser chialer l'enfant pour renaître après. Et me bouffer toute la misère du monde, me faire écraser. Et admettre ces vérités qui sont évidentes: je n'ai pas besoin de la drogue pour être heureux, et tout va bien.

Et le LSD en festoche, alors? Et, ben, ces sourires satisfaits, on va voir, on va rentrer dedans, et après on jugera. Si ça se trouve on va se rendre compte qu'on est bien dedans, si ça se trouve on va voir que c'est très bien mais qu'il manque quelque chose.

Mais allez, là, on a une grosse masse de pleurs, et l'enfant veut aller dans la forêt. Y'a que ça à retenir de trip, si je me place dans la perpective "prendre du recul", y'a que ça à retenir, c'est parce que ça n'est pas relié avec des réflexions de drogués du genre "Est-ce que je tire la langue quand je transe?", genre de questions trop liées avec la drogue pour que je les retienne.



Bon, allez, quelques réfléxions de drogués. Le canabis, alors. Bon. C'est sûr que c'est pas mon truc. Ça révèle des trucs trop profonds et que je peux pas trop assumer. Et puis c'est très chargé émotionnellement quand même. Le DXM, il dissocie les affects de l'intelligence, c'est sûr que ça correspond plus à un type schizothymique comme moi.

Réfléxion moins droguée: c'est quand même pas complètement noir. On a un adulte qui est assez costaud pour me maintenir. Et il fait pas que des conneries. Ceci dit, le fait de construire l'adulte est-il forcément une bonne chose? Et ben, oui, du moment qu'il se soucie d'aller dans les bois.

Je m'aperçois que les réfléxions tournent pas mal en rond, les pensées ont bouclées, le trip est stabilisé, donc c'est bon. Je me replonge dans la lecture de ce bouquin (et là par contre les idées vont revenir au bout de trois lignes et je vais revenir pour écrire, petit chépèr à balle de réfléxions)

Réfléxion venue en lisant n°1: Ah, je suis bien tripé comme mec pour avoir besoin d'écrire autant de trucs pour stabiliser un trip.
Réfléxion venue en lisant n°2: Ah, et le fond du problème, the tricky thing dont parle Goa Gil, personne ne me l'apportera. Seule la pratique l'apporte. Quelle que soit la discipline, ça vient pas d'un maître ou d'une école, ça vient de ... là-bas.
Réfléxion venue en lisant n°3: "Je décidais donc que le Christ était la joie, la vacuité elle-même", dit une religieuse. Et voilà une preuve de plus que je suis sur une voie valable. Pour mettre les mots Christ et Vacuité ensemble, elle a forcément été... là-bas.
Réfléxion venue en lisant n°4: "Je compris une fois pour toutes qu'il n'y a pas soi, que toute idée de soi est une illusion. Nous sommes vides, comme un rêve, un jeu de l'esprit." Ça peut paraître extrême mais je m'y retrouve, ho oui, je m'y retrouve.

Réfléxion à part: si ça se trouve je préfère danser dans l'afterglow du DXM, parce que j'ai fait mon morceau du chemin et je le savoure? Alors que le THC, tout le monde en prends, ça m'inhibe de faire comme tout le monde. Ouais, mon truc de DXM, c'est suffisament marginal même chez les psychonautes, pour que je m'y intéresse."

Ah, et avant d'aller à cette soirée, j'ai passé une journée pas trop mal remplie, et j'ai été au cinéma voir Prometheus, et oulà, ce film était un peu costaud quand même. Un peu terrible, oui.

Et il est 01:12! Il faut que je me couche sinon demain je vaudrai rien.



Rédigé le lendemain: le coucher s'est fait sans problème. Je respire tranquilement, les choses passent. Des images et sensations érotiques passent par là. Puis, étrangement, l'image d'un extra-terrestre bien cliché, comme dans le film Paul, passe par là. L'alien semble être un DJ, et dit "Ah, ces humains et le sexe, décidément". Et d'un coup PAF, ah oui, le sexe, pas besoin, si je suis dans mon corps, j'ai besoin d'une femme pour atteindre la complétion, mais si j'en sors, je redeviens pur esprit, sans sexe. Et avec ce PAF, le trip passe à la vitesse supérieur, quelques visuels apparaissent, ouf, au bout de quatre heures, des visuels qui passent encore! Preuve que j'ai appris à bien triper décidément. Mais j'insiste pas, j'ai besoin de dormir, c'est très bien comme ça.
 

Solexis-bis

Alpiniste Kundalini
Inscrit
7 Mai 2012
Messages
546
Grande prêtre Styloplume !

Encore un TR digne de ce nom sur la réflexion spirituelle et l'inconstance des drogues par rapport à l'esprit.
Je me reconnais pas mal dans ce que t'écris, je pense que je suis pas le seul ; ) Mais y a quand même un niveau de réflexion spirituelle bien au-dessus du miens. Du coup je me disais en lissant ça et après avoir lut pas mal de tes autres TRs, que tu te sens devenir comme les autres tripé et que t'en a pas envie, tu souhaite te maintenir hors de cette "masse" de gens qui "la drogue aura rendu moche", mais d'un certains point de vu tu te maintiens tout seul du fait que tu tu es cette réflexion ! Tu es déjà hors de ça et l'éveil serai peut être de passé un moment/soirée, tu dis aller au Hadra, où analyser tout ça :)

Bon futur trip ; )
 
S

Styloplume

Invité
Merci Solexis, ça fait chaud au cœur. Ton retour est précieux.

@Larry: mec, je parlais juste de l'aspect spiritualité de la philo, pas de son intérêt général. On va pas foutre notre héritage de philo à la poubelle. Non, ce qui m'intéresse, c'est que la philo occidentale ne m'intéresse pas du tout, c'est plus ça le truc.

Quand au cana, oui, c'est clair qu'en ce moment c'est pas trop le moment.
 

voidmercenary

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
28 Jan 2012
Messages
1 222
Ça révèle des trucs trop profonds et que je peux pas trop assumer.
Les putains de révélations sous THC, j'ai l'impression que mon cœur se brise dès que j'en "entends" une. Et pourtant elles arrivent vite !
Depuis que je fume, j'ai l'impression d'avoir deux mémoires, celle de base, et une mémoire "illisible" en temps normal.
Et cette mémoire je n'y ai accès que lorsque je fume. C'est bien évidemment que des délire cannabiques, révélations, vision du monde ultra spéciale (pas tant que ça en fait).
Je suis d'ailleurs en train de me demander si cette pseudo mémoire parallèle ne serait pas juste la mémoire inconsciente.
J'aimerais beaucoup faire quelques soirées avec toi :) Ne serait ce que pour discuter.

Sinon, très bien rédigé, tu as l'air de monter bien vite avec le thc.
 
S

Styloplume

Invité
Yop, merci Void. De la mémoire inconsciente, oui. Des connexions qui se font là où il y en a pas d'habitude, quoi. D'ailleurs sous THC la musique est résumée par ce mot: connexion.

Tiens, j'ai plus ou moins réussi à continuer le trip aujourd'hui, pour y apporter une meilleure conclusion qu'hier. Voilà ce que j'ai noté:

De la transe en tirant la langue


Je suis rentré chez moi après une journée sans histoire. Je calcule, à la lecture de Jack Kornfield, que les grosses extases mystiques sous LSD sont équivalentes à celles obtenues au bout d'années de méditation par les pratiquants chevronnés. Voilà qui me situe.

Au moment de passer par la falaise boisée, je cogite sous psytrance que décidément j'ai peur d'avoir l'air d'un hippie camé, et surtout j'ai peur de tirer la langue. Petites cogitations. Déjà hier sous THC l'image d'un gros bonhomme en train de tirer la langue avec un air satisfait m'a dégoûté, et ma Loving Kindness n'a pas suffit.


De plus, en teuf sous MDMA, j'ai eu peur de voir Shiva tirer la langue. Puis je me suis souvenu que cette crainte remonte à mon enfance. J'ai vu la bande-annonce du film Nirvana, sorti en 1997, et j'ai eu super peur, parce que dedans on voit une divinité indienne, toute bleue, tirer la langue de façon démesurée. J'avais trouvé ça dément, dans le sens "malsain", "tordu", trop ouf, dévissé. Et c'est ce dont j'ai peur avec le LSD. J'ai peur de me dévisser de trop.


Alors, en attendant de faire mon trip dans les bois, je vais... eh, minute papillon. Je suis presque dans les bois, là!


Bon, alors je descend le long de la falaise pour me faire un trip à blanc, là, tout de suite, maintenant! Il y a des arbres, et je vais me trouver un endroit discret. Je m'installe, bien, tranquille, sur un petit chemin. Spot nickel. Je m'assied en tailleur et m'entraîne un peu à mourir. La psytrance décolle si j'arrive à me connecter sur les pensées de mort: je ne suis plus rien, je disparaît, etc. Et puis, rapidement, il y a une mini-libération, et je suis prêt à éclater, et PAF je me détends et revient à une mini-renaissance, trip transé bien clean.


Petites réfléxions en même temps. Il me semble évident que j'ai un problème avec les images de gens qui tirent la langue. Eh! Mais, si Dance is active meditation, alors je peut régler ce problème! Je n'ai qu'à tirer la langue moi-même! Ah, j'ai compris. Sitôt dit, sitôt programmé, je me met une track de transe, une autre, et hop. Au bout d'un moment j'essaie, je tire la langue avec grosse satisfaction, et hoplà, une fois sortie, je la tends, je me connecte à l'image de Neytiri dans Avatar, qui boit l'eau d'une feuille dans la jungle, je tends ma langue pour boire un peu d'amour cosmique, et une fois que c'est fait, c'est bon. J'ai converti le geste. Vive la Loving Kindness.


Je reste un peu à triper, puis je me remet en route. J'ai vraiment résolu quelque chose depuis le trip d'hier, je suis content.
 
S

Styloplume

Invité
Je continue à rapporter ce qu'il s'est passé ensuite, si ça se trouve ça vous intéresse.

Une fois rentré à la maison, rencontre chouette, les voisins viennent pour l'apéro. Ils sont chrétiens, comme mes parents, versé dans la spiritualité. La femme prie régulièrement, l'homme s'y connaît même en bouddhisme et en hindouisme! On a une super conversation, on s'entends sur plein de trucs. Et puis, à un moment, on parle des pratiques déviantes, et mon père évoque ceux qui prennent des raccourcis, et je me sens mal. Oui, j'ai pris de la drogue, oui, c'est un raccourci.


Plus tard, grosse grosse remise en question, le trip d'hier a laissé des traces. Est-ce que je me suis gouré sur toute la ligne? Ah, mais mon père a jamais pris de LSD, il ne sait pas ce que c'est. Et non, c'est pas facile, et oui, je me débrouille comme je peux. Suis-je dépassé ? Oui, je me sens dépassé, en ce moment. Je me dis que le prochain trip va faire mal, je ne suis pas sûr de vouloir faire ça. Tout m'apparaît en noir.


Allez, je me couche, il est tard.


On passe en sommeil hypnagogique, pas mal d'images passent par là. Notamment celle d'Elie Semoun, qui joue le rôle d'un psychopathe dans un sketch, et qui raconte au commissaire venu l'arrêter comment il a tué un gamin de 4 ans: "Ah, vous savez, j'croyais pas qu'à cet âge on pouvait courir aussi vite. Ah, ouais, on a fais un cache-cache. Et c'est moi qu'a gagnéééé!"
Alors, pourquoi cette image me vient? Allez, on va creuser. Bon, un adulte tue un enfant. Y'a un conflit intérieur, à n'en pas douter. Allez, un plan de Loving Kindness pour le tueur psychopathe. On le met dans les bras de la Déesse Mère, et il se fait aimer sans condition. Après tout, en tuant l'enfant, il voulait juste le comprendre, s'en rapprocher, n'est-ce pas? Ah, oui, c'est parce qu'il a besoin d'amour. Allez, plein d'amour pour le tueur psychopathe, qui chiale et qui chiale.
Une fois qu'il a été lavé d'amour par la Déesse Mère, il est prêt pour l'initiation mort/renaissance, et le voilà dans les mains des prêtres égyptiens, qui lui donnent un potion, peut-être, et le ballotent de tous côté pour lui foutre la peur de sa vie. Finalement, il est bloqué dos au sol, pendant qu'on fait mine de l'écraser avec un marteau géant, et son visage est tordu par la peur, sa bouche s'ouvre pour exprimer un cri de terreur pure.
Bon, moi pendant ce temps j'observe tout ça, tranquillement allongé sur mon lit, et je me dit, quand même, à un moment donné c'est à moi de triper. C'est moi, ce tueur psychopathe en rite d'initiation! C'est à moi de passer la mort/renaissance! Allez, je prends la décision.
Ca fait clic, et je prends sa place, je prends sa terreur, je prends son expression. Mon visage devient torturé, se tord, ma bouche s'ouvre comme pour pousser un cri, ma respiration se bloque. Tout se cambre. Allez, Stylo, on crève. Laisse tout venir. Laisse tout partir. Ah, ah, aaaaaahhhhh! et mon cri silencieux continue.
Puis, tout se relâche, et mes yeux s'ouvrent. Ma tête cambrée me permet de voir le vélux, au travers duquel filtre les dernières lumières du jour. Et je respire. Et je me calme. Et mon corps se détends. Et voilà, j'ai passé la mort. Il n'y a plus de problèmes, plus de chemin difficile, tout est derrière moi, tout coule.


J'ai pris la décision conne de m'écouter du I-doser par curiosité, mais je suis retombé sur des images violentes, pour la plupart issues du film Prometheus. C'est con, j'étais bien et j'ai dérangé ça. I-doser ça met dans un état vraiment différent.


Mais bon, voilà, je sais désormais qu'il est possible de triper à blanc, sans drogue, si la motivation est suffisante.


Y'a encore du boulot, mais je suis sur la bonne voie.

Ah, et j'ai fini de coudre une espèce de Bermuda de hippie, spécialement pour le Hadra, et avec une poche concue pour y mettre un carnet de trip :twisted: ça va chier au Hadra je vous dit.
 
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