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LSD/Ké... Je suis dans l'angle mort ? ><

PsykoDéRapie

Neurotransmetteur
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30 Déc 2014
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Quand on prend des drogues, à moins d'être un être humain intelligent (vraiment), d'anticiper, et de vous faire former au RdR direct par de superbes amis bisounoursiens, vous avez forcément fait la connerie de suivre un mouvement. Une sorte de curiosité mélée à un effet de mode (qu'il provienne de médias/films/musique/cercle d'amis), vous touchez à une curiosité déclenchée par votre environnement.

On comprendra donc aisément qu'il y a, pour toute personne qui se drogue durablement et sur divers horizons, un premier "gros trip" qui reste souvent formateur, et qui fait passer du "mouton" au "mec conscient que c'est chacun son délire". Voici donc, du haut de ma désormais un peu plus grande expérience, le mien :

C'était il y a deux ans. J'attéris dans une sorte de communauté skwatt avec un mec qui deviendra par la suite un pote avec qui je fais moult 400 coups et des choses pas très honnêtes. On a accès à des tas de trucs, souvent en masse (chose qui me parait ahurissante maintenant tellement c'était n'importe quoi), et plutôt bons (hormis une fois un speed horrible et autre)... une confiance réelle s'installe et on est amenés, souvent (quatre fois par week end) à sortir dans les soirées privées/clubs (aujourd'hui aussi tout ça me semble ahurissant et c'est pourtant par là que je suis rentré dans ce milieu là...) pour se percher/voir des gens/etc.

Petit à petit, on se rend compte que les clubs sont minables et que les free partys tiennent plus de la grande vadrouille idéologique et du combat qui nous ressemble/rassemble (anti société, pirate, contrelibéraliste (dit-il sur son pc Acer du haut de son bureau Ikéa..)), et donc, on s'habitue aux teufs.

Je gère la MD, et commence à comprendre (grace à vous : je m'étais arrêté sur psychonaut, un peu interpellé par un pétage de plomb incontrôlable sur ma copine de l'époque où je m'étais fait très peur) les histoire de séroto etc à renouveller et l'histoire des descentes violentes. Parallèlement, les délires de traffics m'interessent de moins en moins, et je découvre d'autres gens : les tranceux, les gens psychés, pas dans l'abus, capable de comprendre, d'analyser et de gérer les produits (je sais que c'est ahurissant de dire ça, mais je suis honnête, contrairement à beaucoup : les deux premières années, j'aurais pu prendre n'importe quoi n'importe comment).

Alors je me détache de l'ami plus haut, et comprend le sens de la teuf en tant que valeur, du partage, etc, etc... Bref, j'ouvre les yeux. Et mon "ami" (qui au final n'était intéressé que par ma capacité à rassembler du monde et à servir ses petits intérêts) - qui a malgré tout beaucoup de contacts et donc des trucs assez violents et pas chers - me propose une tawa... que j'accepte. En me disant "je touche pas à ces trucs MD/speeds, le lsd c'est la vie et ça te correspond plus". Lui il tourne à la C (je touche pas à ça), alors il peut tanker un peu plus que moi...

J'arrive là bas avec lui, tout se passe plutôt bien : on se gare, il fait ses trucs plutôt rapidement. De mon côté, j'anticipe, le mur posé est assez formidable, au beau milieu d'un pré non tondu, sauvage, avec une zone applatie je ne sais comment pour le son, le coolbar, le chill et tout le tsoin-tsoin ( stand RdR et compagnie). Je cherche - et trouve - un nouvel ami en qui j'ai une confiance absolue, vétu tout coloré, qui me donne une goutte pas trop mal dosée. Je la prend sans rechigner, pour le seconde ou troisième fois de ma vie, et je sais que je suis parti pour huit-dix-douze heures de trip et que je n'aurais à prendre ni synthèse, ni speed, ni watever, en pleine forêt en plus : parfait. Un lever de soleil m'attend, il fait pas trop froid... et au fait il est où mon pote ?

Je retourne à ma wago et je le retrouve juste à côté, tout content : il a fini et "maintenant on peut s'amuser".

-Pourquoi, t'as quoi ?

- J'ai un pote qui a ramené ça, là, tu vas voir. Attends."

Il appelle un autre mec qu'il connait, demande si on peut squatter ma caisse... Here we go, à trois. Sur le coup, je ne pense pas les suivre. Il se fout à côté, moi côté volant, et parlent. Ca doit faire 20 minutes que j'ai pris la goutte, j'ai pas encore pris la claque, rien... Et il me sort "ça, c'est de la putain de Ké. J'en prends pas souvent mais là c'est inratable : du gros délire."

Je lui sors le vieux mythe du vieux teuffeur débutant genre "j'suis pas un cheval et c'est de la merde ton truc" , il me rétorque que c'est juste un anesthésiant, qu'on y va à petites doses, et que ça fera pas une charge mythique. Je veux dire non, mais voilà, je le vois déjà : il prend son skeud et balance sa poudre.

"Tu vas pas nous laisser faire ça seul tout quand même ?" (avec le recul des années plus tard je ne peux plus encadrer ce type...)

Bref... je me tourne vers l'autoradio, je me souviens bien, pourtant : je roulais un joint en même temps. Je me concentre à mon truc, et tout à coup, le boitier m'arrive. Mon pote parle en même temps à un gens qui vient de se pointer à côté de la voiture pour je sais pas quoi : je prends le boitier, j'fais "lol t'es con t'as secoué elle a dérapé la trace"... et je prends la carte pour bien la remettre droite.

Je tape, d'un coup, pif paf pof, normal, quoi : il a dit de petites doses et j'ai l'habitude de taper du speed.

Je rends le boitier.

"Beh elle est où la troisième ?
- Hein ?
- La troisième trace, elle est où ?
-Euh..; beh y'en avait qu'une mec, elle était étalée..mais..;ow.. attends.. les deux se sont chevau.. omg"

Mon "pote" ouvre de grands yeux, et me fait "putain pourtant elles étaient pas mal déjà, t'es un taré ! beh bon courage et t'éloigne pas de nous !"

Sauf que j'ai déjà zappé, avec tout ça... que j'ai pris la goutte, en fait. Fin c'est pas que je l'ai zappé mais là le truc qui prend le premier neurone de mon cerveau c'est "putain j'ai pris double dose pour essayer une drogue. Au secours".

Autant vous dire que pour commencer un trip, comme état d'esprit, on a vu carrément mieux.

"On va au son ?"

J'ai fini de rouler mon joint tant bien que mal.. (je ne me souviens même plus si je l'ai fumé ou si je l'ai perdu en chemin..) et on s'avance vers le son. Là il s'est passé un truc.. je crois que je m'en souviendrai toute ma vie. Je l'ai raconté des milliers de fois à des amis perchés, et pourtant, je n'arrive jamais vraiment à le décrire comme il faudrait.

J'crois que la Ké est venue en 1st. On marchait, et tout à coup, y'a plus eu aucune logique dans le chemin pour aller au mur. A la base, c'était un petit truc tassé par les pas ou les camions du sound, et là, beh je ne voyais ni herbe, ni terre, ni rien : je voyais un immense sol noir et je sentais un tas de trucs m'empêcher de marcher sans la moindre douleur. Genre, comme si je planais en me ramassant pourtant toutes les racines du sol - sans les sentir. Comme.. hébété, quoi. En voyant le son, de plus en plus loin, de plus en plus diffus, alors que je m'en rapprochai. Je sens un main sur mon épaule :
- Tu pars en couille, on dirait un vieux charclo bourré, mec, abusé, ca va ?

J'essaye de parler. Mon pote me ressort des yeux écarquillés. Même moi, je capte wallou de ce que je dis. Les mots sortent AVANT que je ne les pense, ou je sais pas, c'est un truc chelou. Personne me comprend. Bref, j'arrive -enfin, mon groupe m'arrive - devant le son...

Je pense - du moins je l'analyse comme ça - que c'est là que la goutte m'est arrivée dans la gueule. La sensation première, elle est très simple : vous voyez l'impression de ressac de l'océan ? Cette impression d'être tiraillé entre le courant qui va vers la plage, et le bas du courant qui retourne au large ? Beh tout en bas de mon cerveau, presque au niveau de la nuque, ça m'a fait ça. Comme un grand "FSHIIIOUUUU" contradictoire.

Et là... o_O

En gros, impossible de revoir mes yeux. Je suis dans l'angle mort. Y'a plus de gens : y'a que des ombres ethérées un peu particulières, toutes presque pareilles. Elles brillent un tout petit peu.. Mais moi, je suis au dessus. FIn pas au dessus, je sais pas... je suis dans la double vision. Comme si le monde normal était une vision nocturne et que j'avais enfin ma vision en vert éclairant. L'impression folle d'être dans les plinthes de la réalité, entre le plafond et la pièce de la réalité. Autour de moi, les arbres -et pourtant il fait nuit noire - me semblent de vrais amis. Je vois... beaucoup plus profondément. Plus de pensées parasites, plus de temps réel, plus de respiration... Plus d'amis : juste cette vision folle, là, ces gens ethérées, un son inassimillable (impossible de dire si les ralentissements/accelerations qu'il subissait étaient réel ou hallu, impossible d'envisager compter les temps, analyser les mesures : impossible de l'écouter vraiment), et l'impression d'être au dessus de ma tête. Au dessus de tout. Ou en dessous de rien. D'ailleurs, y'a plus de rien, y'a plus de dessous : plus j'analyse et tout devient... vapeur ? Moi, les lignes, le mur qui était censé avoir des formes bien nettes... tout devient diffus. Puis pof... une espèce d'aspiration, toujours au dessus de ce grenier, mais comme si j'y défilais à une vitesse folle : c'est pas "moi" (enfin le regard que j'ai sur le moment... y'a plus de moi) qui avance mais le sol qui défile à une vitesse folle et les courbes du champ qui suivent, se déforment, s'atténuent et fractalisent... Là j'ai cru crever. Enfin dans ma tête c'était "putain mais c'est quoi ce monde secret, ce cheat code, là, je vais jamais pouvoir revenir !"

Pour moi, ça a duré quoi... dix minutes ? Une demi heure ? Je sais même pas. J'arrive pas à mesurer le truc : pour moi ce trip c'est une rivière. Y'a eu des perceptions, des réactions de ouf chimiques dans ma tête, et je le vois comme une rivière : une source et une fin. Pas de temps ou de minutes : un torrent de sensations qui doivent passer et terminer, presque ne même temps. Et pour moi à ce moment là je suis toujours debout à côté de mon pote, je veux dire : j'ai pas bougé : je vois juste les choses du dessus, en recul, et en ethéré. Mais je suis resté statique..

Et pourtant , C'est une meuf (merci à elle puteh..) qui m'a rattrapé : je suis resté bloqué un moment face, puis dos au mur... En fait je suis parti vers les buissons branchages et autres joyeuseries, puis apparemment je me suis allongé. Et en me voyant elle est venu s'enquérir de mon état.. Pour moi je suis resté debout.

J'ai essayé de lui dire "Ké/Lsd, abus, je suis trop mal je capte plus rien au secours, ramène moi à mes potes", et ca a donné un truc du genre "bwhaaaaaa gnnnwwwwhaa oteuuhh stwaaaplééwéé"... Elle m'a difficilement relevé, ramené devant le son, et mon pote m'a retrouvé, tant bien que mal.

La fin, en fait, j'apprends par la suite que je suis resté bloqué. Des demis crises de tétanie (en fait je me figeais en raideur musculaire et mon pote devait me retenir pour ne pas que je m'effondre tout droit), Et je faisais peur aux gens : entre hallus lumineuses et horreur de ne pas pouvoir tenir trop debout, d'essayer de taper du pied pour suivre le rythme alors qu'en fait je suis incapable de lever une jambe sans perdre l'équilibre...


Par la suite, je suis resté incapable de parler deux bonnes heures (une bouillie infame et les mots sortent avant que je les pense, ou c'est l'inverse, mais c'est pas synchronisé et les gens ont peur quand j'essaye d'établir le contact avec eux...), ahuri par cet espèce de "vision grenier" éthérée et par le fait que j'ai explosé mes lunettes de soleil juste parce que je devais marcher jusqu'à la voiture, que j'étais tendu... et qu'elles sont explosé dans ma main. >< J'ai gardé l'effet "oscillant" du lsd et les sensations de blocage toute la journée derrière... J'ai pas arrêté de répéter "je me suis vu de dessus j'ai cru que j'allais jamais pouvoir revenir dans la vision normale, étriquée".. et ça me semblait grave parce que je pourrais jamais reparler aux gens.. mais en même temps, la vision éthérée était tellement... mieux...

Il y a eu un avant et un après ce premier "vrai trip", parce que j'ai capté que j'avais été un gros mouton depuis le collège, à boire/fumer/prendre de la MD/speed/aller dans des clubs, que la nature c'était incroyablement puissant, genre une amie qui m'hurlait depuis ma naissance de lui tendre les bras et que j'ignorais complètement, et surtout, qu'il fallait arrêter de se droguer comme ça et le faire plus scientifiquement parce que c'est limite tout un art...


Une grosse zone de flou pendant genre.. une semaine après ? LEs trois jours suivants, bloqué chez moi (le moindre bédo me faisait repartir très loin dans ma tête), et ensuite, une sorte d'incapacité à communiquer avec le commun des mortels. Genre la plupart des discussions me paraissaient terriblement surréalistes. (genre : ils sont vraiment en train de s'engueuler pour du foot ? Je me lève vraiment tous les matins pour un taff aussi merdique ? J'ai vraiment cette conversation inintéressante sur la télévision en ce moment avec ma voisine ?)..

Merci pour l'attention, désolé pour les zones de flous (c'est mon premier), il est un peu tard, et il est un pétard... hésitez pas si vous avez besoin de précisions ;) Mais bref, ce mélange là est violent.(je suis sur que le LSD était de qualité parce que je connais le mec et c'est un putain de pur gars), par contre la Ké j'sais pas si elle était indienne ou véto, j'pense plus à de la basique qu'à de la pure qual... mais elle m'a tué. J'écris beaucoup et indéniablement, j'ai perdu ma capacité à synthétiser, ordonner, et à structurer convenablement mes pensées sans y passer des heures. Maintenant, je ne sors qu'en tribu, avec des gens un peu plus carrés, et je ne prends qu'un seul produit par envie de trip (et c'est loin d'être à chaque teuf).

Bref, LSD/ké, sans parler de K-hole (ça me parait plus violent quand même), ça peut mettre la fessée qui saura vous calmer comme il faut ;p
 

Acromyrex

Fouri croonde
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19 Mai 2014
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Le cou du ressac au niveau du coup c'est juste la description parfaite du début de la montée de LSD un peu bien forte pour moi. C'est franchement prenant comme récit. Merci pour le report.
 

Chat perché

Glandeuse pinéale
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29 Mar 2015
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Ouah intense ton voyage .. justement je me suis toujours demandé si ça allait m'arriver ce genre de trip.

D'ailleurs cet été j'ai pris un carton à un festoch, puis ça montait pas et comme j'avais de la K (très bonne, c'était ma 3e fois juste) je me suis dit que j'allais passé la soirée avec. Finalement j'ai pris une trace et je me suis pris une grosse monté combinée à celle du tonc qui finalement était bon aussi, j'étais scotché dans la tente dans le noir c'était pas rassurant je savais pas du tout jusqu'ou ça allait partir .. M'enfin après je me suis bougé de là et ça c'est bien passé ^^ J'ai même repris une trace au levé du soleil c'était sympa !
En tout cas, c'est vrai que le mélange est à prendre avec des pincettes.
 
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