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[LSA HBWR 5 graines] Démystification sylvestre

L'huitrerampante

Glandeuse pinéale
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4 Juin 2016
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Set and Setting:

Depuis le début de l'année j'ai eu deux expériences au LSA et une à la salvia, Toutes trois intéressantes, mais je n'en ai pris aucune note et à mesure que le temps passe les souvenirs que j'en ai s'atténuent, aujourd'hui l'idée est donc de m'enregistrer pour ensuite pouvoir retravailler ça au calme.
Je suis dans bon état d'esprit.
J'habite en ce moment chez ma tante et mon oncle, ils y a aussi leurs parents à la maison, bien sur ils sont à des années-lumières du psychonautisme, mais ce n'est pas grave, j'ai prévu de partir en randonnée dans la forêt qui surplombe le village pour la journée et en rentrant ce soir je serais redescendu, j'ai prévu la prise vers 10h et le retour vers 19h ce qui devrait normalement être bon.

La prise: (t -45 à t 0)

A 9h45 J'ai écrasé 5 graines de HBWR - précédemment limées -  et rajouté du citron dessus, puis du coca à 10h15. Outre l'aspect potion magique qui ne manquera pas de susciter un certain émerveillement, c'est un mode d'ingestion bien plus agréable que le mâchage, et en plus pas de body load (enfin quelques légers ballonnements et rots la première heure mais insignifiant comparé au mal de ventre et nausées avec les graines mâchées et surtout les jambes légères et pas d'oppression musculaire)
Encore merci à Chaman pour la recette :).

J'ai bu le bol d'un trait à 10h30.

Début de la marche: (t+10 à t+1h15)

Etant resté une heure au même endroit, 10 min après l'ingestion, je décide de me mettre en marche et commence à observer tout ce qu'il y a autour de moi: noyau de cerise, rayon de soleil, araignée vert tendre... c'est un catalyseur de la montée.
Assez rapidement je me pose une question qui influencera le voyage: "dans quelle mesure s'enregistrer influence le voyage ?"

T+20: Je commence  à retrouver l'acuité visuelle propre au LSA, c'est surtout frappant avec l'écorce des arbres, la façon dont la lumière s'accroche dessus.
Je continue à monter en m'émerveillant devant la richesse de ce petit bout de forêt, bourdons, araignées insecte, luminosité du printemps,heureux de marcher au milieu de tout ça, je me dit que l'on prends trop peu souvent le temps d'observer en détails les choses, par exemple je n'avais jamais remarqué que les bourdons creusaient des trous dans le sol, pour chercher à manger ? Pour se cacher ? Aucune idée.

T+40: Filtrer l'information c'est ce que notre cerveau fait en permanence, avec le LSA (et probablement avec d'autres psychés) la connectivité neuronale augmente, l'information arrivante est beaucoup moins filtrée, c'est pour ça qu'on "voit" la complexité du réel ou plutôt "qu'on la prends en pleine face". On ne reçoit pas plus de signaux, ils sont juste bien moins filtrés.
Le langage est aussi un filtre du réel, j'aurais beau enregistrer les 8 heures qui suivent, l'expérience transcendera toujours ce qu'on pourra dire ou écrire, c'est peut-être une tautologie, ça n'en reste pas moins quelque peu frustrant.A ce stade de ma pensée, je rejoins Huxley (il me semble) qui disait: "L'important avec les expériences visionnaires c'est ce qu'on arrive à en transmettre".
Ensuite je m'émeus tout seul en ressentant l'épaisseur de l'atmosphère alors que je la décris dans le téléphone, m'entendre parler contribue à renforcer l'émotion.

T+45: Je m'allonge sous des acacias assez haut, avec un tronc long et fin et des feuilles seulement au sommet, ils m’apparaissent alors comme des bouées flottants  dans le ciel, si je coupe leurs troncs pour sur ils vont s'envoler. Toute mes pensées sont clairement empreintes d'une euphorie diffuse.

Un ineffable sentiment, m'accompagne presque tout le temps, j'ai l'impression de devoir agir par rapport à une façon de faire/ un objectif que je ne peut cerner.  Par contre je ne m'étais jamais posé la question sous l'angle de l'origine de ce but, de cette contrainte:
Est-ce à cause des constructions sociales (fonder une famille, avoir un travail respectable ...) ou y a-t-il quelque chose de plus fondamental à ça,comme la "pulsion de vie" ?
Rétrospectivement je dirais que la nature n'en a rien à faire des objectifs et que c'est plutôt la "volonté sociale" qui fait peser sur moi ce sentiment d'avoir à faire les choses d'une manière plutôt que d'une autre. Je ne m'en plain pas, j'essaye juste de comprendre qui façonne quoi et dans quelle mesure.

Voyager mentalement en voyageant aussi physiquement offre vraiment une bonne synergie, on avance à mesure que le trip avance, et avancer dans un décors riche et stimulant  fait d'autant avancer le trip qu'il le stimule et l'enrichi.
En essayant de me concentrer sur mon souffle, je m'aperçois que c'est bien plus dur que d'habitude, il y a bien plus de pensées qu'a l'habitude et surtout je m'y accroche bien plus longtemps.
Cette partie du voyage (t+10 à t+ 1h15) est assez caractéristique de la montée au LSA: attrait intense pour tout ce qui passe à la portée de nos sensation, subtile euphorie, et changement de la façon de penser

Le ruisseau asséché: (t+1h15 à t+3h30)

Le chemin débouche sur un ruisseau asséché rempli de gros galets polis, idéal pour se poser quelque temps sans trop se faire bouffer ou se retrouver trempé.

T+1h30: En observant es arbres en face de moi, je ressens ce côté "divin"propre au LSA: "En fait ce que je me suis dit c'est que j'étais les arbres que je voyais, et que j'imaginais projeter une sorte d'esprit des plantes ou de quelque chose dans ces arbres et c'est quelque chose de rassurant, parce qu'en fait je suis la nature, je fais partie de l'univers, et ça c'est dur à supporter, à prendre en pleine face, c'est magique c'est fascinant mais derrière il faut reconstruire, d'ou l'idée d'esprit de la plante, ou d'épreuve à passer. Mais en fait il n'y a rien à faire, dans le sens positif. Toute la difficulté est de rallier ça au reste, à la vie de tout les jours"
Le divin c'est donc pour moi de reconnaître que l'on fait partie d'un tout interdépendant, et vouloir personnifier ce sentiment à travers dieu, un esprit de la plante etc à quelque chose de rassurant, mais en dernière analyse, ce n'est qu'une convention, une étiquette, le piège étant de finir par penser qu'il s'agit alors d'une entité différente de nous même et qui nous serait totalement extérieure.

T+2h: Après un début de pensée négative sur la notion de il faut, je suis allé m'allonger et en poussant un peu la réflexion, j'en suis arrivé à la conclusion que je n'avais pas à me justifier, j'ai répété ça à voix haute plusieurs fois, ce qui à eu un effet libérateur et apaisant.
Je suis alors resté à observer les arbres au dessus de moi, et là pour la première fois, j'ai eu un visuel qui s'est étendu sur toute ma vision remplaçant complètement le monde tel que je le perçois usuellement (et c'est vraiment putain de cool !):
"J'ai laissé ma vision se perdre un petit peu et le motif de branche sur fond bleuet vert pétale s'est mis à recouvrir tout mon champ de vision dans une sorte de mosaïque fractale" c'était comme une sorte de bonbon visuel et je suis resté un bon moment à l'observer avant d'aller le décrire au téléphone.
Pendant tout le temps de cette contemplation j'étais dans un état d'esprit serein, ni négatif, ni positif, juste apaisé.

T+2h30: Cet état de clarté sereine à perduré un bon moment, et allongé sur les cailloux, la question de la transmission est revenue à la charge, comment transmettre tout ça ? Faut-il le transmettre sur Psychonaut? Pourquoi est-ce que je veux le transmettre ?
"Je comprends des gens comme stylo et autre qui ont eu envie d'arrêter, est-ce que du coup on trip pour psychonaut ? J'ai pas mal pensé aussi à la notion d'originalité de vouloir se démarquer pour avoir de la reconnaissance".
Garder une expérience pour soi est intéressant mais l'humain est un animal social, il est important d'essayer de partager et de communiquer.

T+3h: Le visuel est revenu alors que je fixait un champignon arboricole orange au premier plan de ma vision, laissant le feuillage en arrière plan, j'ai donc pu le re-décrire: " le fond se met à apparaître comme des vitraux, délimités par des branches fines et foncées et au milieux ils sont coloré de vert et de bleu clair, je comprends pourquoi j'avais initialement décris ça comme un bonbon visuel, la texture est semblable à du verre translucide ou du caramel"
Voila une photo de l'arbre en question:

[ATTACHMENT NOT FOUND]

T+3h30: Les pensées deviennent un peu plus confuses et fusent assez vites, ah l'élixir d'oxymores ! Je continue à réfléchir aux thèmes de la transmission, du il faut ? Et aussi sur la drogue elle même: "on cherche à retrouver des choses ou des souvenirs qu'on à idéalisés et à cause de cette volonté qu'on a que les choses soient éternelles ou qu'on puisse les retrouver à l'identique - alors que dans la pratique c'est impossible - on peut être amené à vouloir retrouver un état particulier sans y arriver jamais"
Je décide de me remettre en marche pour faire évoluer ma pensée qui commençait à stagner dans ce lieu et prend donc le chemin du retour.

Retour au plateau des acacias: (t+3h30 à t+4h30)

Je perds mes repères spatiaux, je parcours le même chemin en sens inverse et je ne le reconnais pas du tout, si bien que je fais demi tour avant de m'apercevoir que je ne me suis pas gouré, le fait de regarder dans un sens ou dans l'autre change complètement les perspectives.
En remontant je passe par un endroit de la forêt ou les arbres sont plus denses, j
'ai vraiment l'impression que ce sont des algues géantes qui ondulent dans l'atmosphère, il y a un côté aquatique câlin dans ce trip, comme si le monde baignait dans l'air et que celui-ci berçait le monde.

T+4h: Les ombres me semblent être des flaques projetées sur le sol, mes pensées sont de plus en plus confuses et bouclent plus vite, des pseudo vérités m'assaillent dans le genre "mais en fait dans le petit prince,Antoine de st Exupéry se parle à lui même enfant " ou encore" le langage, à mesure qu'on le façonne il nous façonne et ainsi de suite" je pense pas mal au trip en lui même aussi, ce que j'enregistre, j'ai même du mal à couper mes propres conversation, j'ai comme le sentiment d'être arrivé à une sorte de plateau ou je comprends tout mais ou je n'arrive rien à formuler avec le langage.

T+4h20: M'enregistrer me force à faire un effort de cohérence et ce n'est pas si mal, "est-ce que je trip pour le raconter et j'essaye d'avoir un maximum de choses à vous dire ? Ou est-ce que je trip pour moi ? ou est-ce que je trip pour moi au travers ce que je veux vous dire et ce que vous en penserez ?..."
m'enregistrer me tire de ma contemplation, mais c'est voulu. Quand je ne m'enregistre pas je contemple d'une seule traite et cherche à formuler et analyser ensuite, alors que là je le fais au fur et à mesure. Ce qui m'a fait pas mal boucler c'est que j'essayais de mettre un jugement de valeur là dessus, est-ce qu'il y a une façon ou une autre qui est mieux pour tripper ? Alors qu'en fait on s'en fou,c'est juste des expériences différentes, c'est ce qu'on en tire après qui est utile.
Je n'ai pas aimé réécrire cette partie du voyage, à m'écouter j'ai vraiment l'air d'un débile qui tourne en rond dans son propre délire, à toujours tout remettre en question.

Les tiques attaquent: (t+4h30 à t+5h15)

Une fois revenu au plateau des acacias bouées, je m'allonge là ou je m'étais allongé quelques heures plus tôt, j'ai à nouveau des visuels, j'arrive à percevoir mes pensées dans ces visuels, (je comprends pourquoi les doses plus massives de LSA résultent plus souvent dans de la géométrie 8B que 8A, c'est une molécule qui amène à percevoir l'architecture de sa propre conscience)
En fermant mes yeux, je me sens fondre et flotter dans l'univers, je fais partis du tout et j'en suis pleinement conscient: "je me sentais faire partie du tout, mais en fait on fait tout le temps partie du tout, le côté retour à la réalité peu sembler difficile mais en fait ça ne l'est pas, ce n'est pas parce que l'on à été conscient d'un phénomène que l'on devient ce phénomène"
Cette pensée à fait écho avec celle sur le divin.
Au final une fois que l'on atteint cet union avec l'univers, on peut interpréter cela de plein de façon, rencontre avec dieu, mort renaissance, combat quel'on aurait gagné, esprit de la plante ainsi de suite. Ensuite pour s'aider à retourner à la réalité habituelle on  cherche à réifier ce phénomène et on se met à ne voir que ce qui le conforte (biais de confirmation) ce qui m'a amené à dire d'un ton convaincu et cérémonieux: "on ne voit que ce à quoi on croit".
Ce phénomène devient alors pour nous distinct et séparé de la vie de tout les jours. Mais au fond les phénomènes ne restent que des phénomènes et continuent d'exister uniquement par leur interdépendance/inter-connectivité, il n'y en a aucun qui n'existe que par lui même et en dehors de tout les autres. C'est en arrivant à ne pas s'attacher à une telle expérience, qu'on peut prendre du recul sur sa vie sans s'en retrouver détaché car bloqué par une vision idéalisée, cristallisée et personnifiée de notre expérience.

T+5h10: "Un bel exemple d'imprévu sur le trip c'est les tiques, je suis resté allongés des heures dans l'herbe et en me relevant je me suis aperçus qu'il y en a pleins que me courent dessus et qui ont hâtes de planter leurs mâchoire dans ma chair" mais bon "les tiques c'est pas dramatiques !"
Et c'est là qu'on s'aperçoit que le contrôle des émotions est bien moins efficace avec le LSA, la confusion n'aide pas, j'ai passé 5 bonnes minutes à me demander quoi faire, me poser pour réfléchir posément, me relever commencer à partir, oui mais pour aller où ? Commencer à enlever les tiques, me rasseoir pour réfléchir. J'ai quand même finis par trouver un plan (heureusement que la dose n'était pas plus massive je pense que j'aurais pu bien paniquer) : aller dans une autre zone de la forêt sans herbes, me mettre en caleçon pour virer les tiques que je trouverais, inspecter mes habits puis aviser ensuite.

Etiquage, farces et plan: (t+5h15 à  t+6h)

T+5h30: Alors que je commence à m’étiqueter, mon téléphone se met à sonner, je vois que c'est mon père qui essaye d'appeler depuis la ligne fixe de son boulot (pas de réseau là ou il travaille), vu mon état j'ai vraiment pas envie de répondre, je laisse sonner et continue à m'inspecter, le téléphone sonne à nouveau, et merde c'est quelque chose d'important ou grave, je sens le stress monter, il sonne une troisième fois, bien flippé, je me dit qu'il  laissera un message si c'est important. Effectivement je reçois bien un message et en l'écoutant je découvre la voix de mon frère qui voulait savoir comment se passait mon trip ! Putain d'ascenseur émotionnel, du coup je l'ai rappelé et ça m'a bien rassuré.

T+5h40: Au final je n'ai trouvé que trois tiques, donc statistiquement il n'y en a qu'une ou deux que je n'ai pas vu, tant pis je dirai à ma tante que j'ai fais une sieste pendant ma randonnée, que j'ai ramassé des tiques et je lui demanderais de m'inspecter.
Maintenant il est temps de passer aux vêtements. Me voila en caleçon sur le sentier à inspecter mon short, moment choisi par la seule personne que je croiserai dans cette forêt pour arriver, un cycliste en plus ce qui ne me laisse pas le temps de m'habiller. Au moment ou je me dis "tiens ça fait exactement le mec qui vient de se branler dans les bois" en remettant avec précipitation mon short il arrive dans mon champ de vision, il est surpris, malaise, je suis tout stressé et dois exactement avoir la tête du mec surpris en plein acte :/. je lance un bonjour maladroit, il me répond à peine et poursuit sa route. Ce n'est qu'une fois qu'il est hors de ma vue que je commence à trouver la situation drôle.

Ces deux petits coup de flip et les tiques m'ont bien fait amorcer la descente, je me rhabille puis me pose un peu, il est 16h30, le plan est le suivant, je vais redescendre au village tranquillement et me poser dans le parc un petit moment avant de rentrer chez moi.

Retour à la société, retour au foyer: (t+6h à t+8h30)

La descente vers le village se passe plutôt bien, je redécouvre les règles et les constructions sociales avec un certain plaisir et sous un autre angle, j'essaye de discerner celles qui conduisent au bonheur des individus, comme dire bonjour avec le sourire, de celles qui leur nuisent, comme le fait de se juger en permanence parce que l'on serait dans une sorte de compétition pour avoir le plus ou être le mieux...
J'ai vraiment un sentiment de renouveau, je suis comme neuf, et fort de mon expérience, j'ai un autre regard sur les autres, je me dis qu'au fond chacun essaye d'être heureux, plus ou moins adroitement. C'est pourquoi je dis bonjour en souriant et d'un ton enjoué à toute les personnes que je croise et ça marche, ils sourient en retours.
Je me pose une demi heure sur un banc dans le parc, je regarde les enfant jouer,  les arbres et les passants, je ressens une grande confiance en moi, pas une confiance factice dans le sens je suis meilleur qu'eux ou j'ai tel ou tel diplôme/réussites sociales donc je peut avoir confiance en moi, non c'est plutôt: je sais que je ne suis qu'un phénomène temporaire, tout comme le reste et les autres, je n'ai donc rien à prouver à personne ni à mon ego, je suis juste heureux de pouvoir comprendre ça et je veux que les autres le soient aussi.

T+7h: Je me sens encore trippé, mais c'est léger, mes pensées ont retrouvées une certaine stabilité et d'un point de vue visuel, seule la netteté est encore présente, il est temps de rentrer prendre une douche. Une fois la porte passée, ma tante me demande jusque où je suis allé et si la balade était sympa, je réponds que oui et file à la douche, en enlevant mes lunettes de soleil, je m'aperçois que j'ailes pupilles encore bien dilatées, et merde ça va se voir! Non pas que je n'assume pas ce que j'ai fait, mais je n'ai pas envie de me lancer dans d'interminables justifications, en fait je n'ai pas envie de me justifier et en plus la fatigue de fin de voyage se fait ressentir.
Je fais donc durer la douche assez longtemps, puis j'enfile des vêtements propres,ensuite je regarde vite fait sur l'internet si il n'y a pas moyen de rétrécir ses pupilles, je ne trouve rien de simple, frustré je m'exprime dans la partie adaptée du forum puis je me dit: "arf, au plus c'est gros au plus ça passe, ils n'ont aucune idée de ce que c'est une mydriase, j'y vais yolo"
Dès mon arrivé au salon les questions sur la ballade commencent, je donne assez peu de détails mais m’empresse de dire que j'ai fait une petite sieste et que j'ai ramassé des tiques, ma tante me regarde alors un peu interloquée, elle est la seule à percevoir assez bien les émotions des autres dans la famille: "ah des tiques, mais en plus tu es tout rouge, et tu as les yeux rouges, tu as fais ta sieste au soleil c'est ça hein ?". Je m'empresse de répondre, "le soleil oui oui ça doit être ça il faisait chaud aujourd'hui" parfait je n'ai même pas eu à trouver de mensonge, on s'en est chargé pour moi :) !

les questions s'arrêtent assez vites, et je retourne devant mon pc pour finir de descendre calmement devant How I met your mother, la série me parait un peu bizarre, je sens bien que les acteurs sont des acteurs mais ça participe bien à la redescente.

Soirée et dodo (t+8h30 à t+12)

Vers 19h je me propose pour faire la cuisine pour ce soir, couper des légumes les faire revenir dans un peu d'huile à la poêle, faire cuire du riz,tout cela achève de m'ancrer complètement dans la "réalité"et je suis content de rendre ma famille heureuse avec cette nourriture. Je suis bien plus souriant attentif aux émotions des autres et affable qu'a mon habitude.

Une fois le repas finis tous retournent à leur drogue favorite, la télé, je me fais épouiller par mon oncle et vers 22h30 je pars me coucher, mon esprit est apaisé, je n'ai plus de visuel et m'endort assez vite.


Conclusion:

Tout d'abord un petit retour sur la RdR dans ce trip, je dirais que l'idée de randonnée seul n'est pas mauvaise en soi, mais qu'avec une quantité plus importante on augmente la sensibilité aux facteurs extérieurs(tiques ou cycliste par exemple) et le risque de mal y réagir, voire en faire un drame. La redescente risque alors d'être bien plus difficile. Pour avoir les meilleures chances qu'un trip se passe bien avec un tel S&S je pense aussi qu'il faut une bonne connaissance de la molécule histoire de pas être pris au dépourvu par un effet inattendu dans un environnement qui apparaîtrai soudain comme beaucoup plus hostile.

Ce récit n'est pas parfait loin s'en faut, il est trop riche et détaillé par moment, tout comme l'est un trip au LSA, il est parfois un peu confus et en même temps emprunt d'une certaine clarté, comme le sont les pensées sous LSA, je pousse un peu loin dans l'ego trip, surement, je trippais seul et puis je trouve que le LSA est une drogue qui fait beaucoup parler d'elle même.
J'ai aussi l'impression d'être plus critique vis-à-vis des effets du LSA,d'être moins biaisé, de démystifier certains ressentis.  
Mais l'aspect fondamental que j'ai essayé de faire passer est le suivant:
Le LSA enlève nos filtres et barrières sensoriels et sociaux le temps d'un voyage, ce qui permet de faire l'expérience de l'unité avec l'univers et de l'interconnexion de tous les phénomènes, chose assez magique à vivre. La difficulté vient ensuite au moment de la reconstruction/redécouverte des rapports et des règles sociaux, on peut alors idéaliser l'expérience vécue et la croire unique, vouloir trop s'y rattacher et avoir l'impression que la réalité de tout les jours est trop dure et éloignée de ce qu'on à vécu, mais - et c'est ce que j'ai réussi à comprendre - non, les choses ne sont pas différentes hors du voyage, l'univers continue d'être interconnecté et l'on fait toujours partie de ce tout, c'est juste que l'on en à pris conscience, ce qui permet de prendre du recul sur nos rapports aux autres et nos schémas mentaux, et ainsi mieux discerner ceux qui auront des conséquences négatives ou positives(en terme de bonheur pour soi et les autres).

Merci à ceux qui m'ont lu jusqu'au bout, en espérant avoir pu vous apporter quelque chose d'utile.
 

Huachama

Neurotransmetteur
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L'huitrerampante a dit:
[FONT=&amp]"L'important avec les expériences visionnaires c'est ce qu'on arrive à en transmettre".[/FONT]
Que veux-tu dire par la? Ou plutôt qu'es-ce-que Huxley a voulus dire exactement?

L'huitrerampante a dit:
Merci à ceux qui m'ont lu jusqu'au bout, en espérant avoir pu vous apporter quelque chose d'utile.
He bien merci a toi d'abord d'voir pris la pêne d'avoir rédigé un aussi beau TR, il est bien bien complet, et très instructif ( je parle de ce que tu raconte au niveau social, sujet que tu aborde beaucoup pendant ton TR ) et je voulais dire aussi que c'est une très belle expérience qui donne envie, merci de m'avoir refait découvrir cette merveilleuse molécule !
 

L'huitrerampante

Glandeuse pinéale
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Alors en cherchant je n'arrive pas à retrouver cette citation, si bien que j'en viens à douter de qui elle est (McKenna, Huxley, Hofmann ou Shultes ?), elle n'existe en fait peut être même pas, ou pas exactement comme ça, en tout cas à ce moment là du trip j'en étais convaincu et je l’interprétais comme: faire des expérience pour les faire c'est bien, mais il ne faut pas toutes les garder pour soi, ce qui importe c'est de les retransmettre de manière à toucher le plus/mieux possible les autres.
Ou pour formuler différemment: la compréhension d'un phénomène par un esprit c'est une chose, ce qui est utile c'est ensuite d'arriver à faire comprendre ce phénomène à d'autres esprit par le bias du language (ou un autre moyen d'expression d'ailleurs)
 
D

Deleted-1

Invité
L'huitrerampante a dit:

T+4h: Les ombres me semblent être des flaques projetées sur le sol, mes pensées sont de plus en plus confuses et bouclent plus vite, des pseudo vérités m'assaillent dans le genre "mais en fait dans le petit prince,Antoine de st Exupéry se parle à lui même enfant " ou encore" le langage, à mesure qu'on le façonne il nous façonne et ainsi de suite" je pense pas mal au trip en lui même aussi, ce que j'enregistre, j'ai même du mal à couper mes propres conversation, j'ai comme le sentiment d'être arrivé à une sorte de plateau ou je comprends tout mais ou je n'arrive rien à formuler avec le langage.

T+4h20: M'enregistrer me force à faire un effort de cohérence et ce n'est pas si mal, "est-ce que je trip pour le raconter et j'essaye d'avoir un maximum de choses à vous dire ? Ou est-ce que je trip pour moi ? ou est-ce que je trip pour moi au travers ce que je veux vous dire et ce que vous en penserez ?..."
m'enregistrer me tire de ma contemplation, mais c'est voulu. Quand je ne m'enregistre pas je contemple d'une seule traite et cherche à formuler et analyser ensuite, alors que là je le fais au fur et à mesure. Ce qui m'a fait pas mal boucler c'est que j'essayais de mettre un jugement de valeur là dessus, est-ce qu'il y a une façon ou une autre qui est mieux pour tripper ? Alors qu'en fait on s'en fou,c'est juste des expériences différentes, c'est ce qu'on en tire après qui est utile.
Je n'ai pas aimé réécrire cette partie du voyage, à m'écouter j'ai vraiment l'air d'un débile qui tourne en rond dans son propre délire, à toujours tout remettre en question.

Ahah je comprends oui c'est toujours le moment où l'on est le moins apte qui nous ennui le plus de transposer :D

C'est aussi ce moment du trip où l'esprit devient plus intuitif, au point d'en perdre le langage lorsque l'on a bien dosé. Ça donne des pensées profondes et englobant une quantité phénoménale de la réalité (c'est dans ces moments là que l'on peut percevoir le Tout de l'univers, et Soi dans la totalité), sauf qu'on est incapable de formuler ses intuitions, les verbaliser, les expliquer, et c'est rageant quand on est dans une optique de transcription de ses pensées.

Pour ma part, dans cette optique de transmission, j'évite de me laisser devenir guedin en m'enfonçant dans des intuitions où j'en perdrais mon ego et ma raison, où je me fondrais tellement dans l'environnement que j'aurais du mal à en revenir à une logique me permettant de m'exprimer clairement. Donc comme toi je jongle entre pensées et analyses de mes pensées, ce qui peut aussi virer à l'opposé dans un ego-trip, mais après faut voir son degré d'anxiété, si l'on a besoin de se rassurer ou si l'on est prêt à se laisser aller (et puis il n'y a rien de mal à vivre un ego-trip, c'est ce qui arrive la majorité du temps).

En tout cas le jugement de valeur du trip me parait plus important que tu ne l'a jugé, parce qu'il y a là une véritable éthique de trip à développer. Disons que la manière dont tu vas orienter ton trip va l'influencer, et qu'une fois que tu as assez d'expérience, tu peux malgré tes humeurs et ton corps vivant, décider de comment tu vas tripper, enfin c'est la base du set&setting. Tu dis que c'est ce qu'on tire du trip qui est utile, mais si tu veux accéder à certaines sensations d'après certaines expériences de trip précises, il est nécessaire d'avoir une certaine maitrise de ses diverses manières de tripper. Enfin si ton optique est de retranscrire ton trip par exemple, il vaut mieux prévoir un magnéto comme tu l'as fais, et interrompre le fil de ses pensées pour en témoigner. A partir de là, c'est sur qu'au moment où tu en viens à te perdre dans tes analyses parce que tu fais preuve de trop d'ego et parce que le trip est confus, il est alors utile de s'en détacher (réflexe de survie quoi, comme avec les tics).

Merci du partage en tout cas :D
 

L'huitrerampante

Glandeuse pinéale
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Merci pour ce retour Laura,
tu reformules vraiment bien ce qui m'est arrivé, après c'est le premier trip que j'ai fait avec pour but la transmission donc forcément je tâtonne, pas facile de savoir jusqu'à quel point on se laisse aller et à partir de quand on verbalise. Du coup j'ai pas mal bouclé sur la transmission et le trip en lui même ce qui n'est pas mal en soi (c'est là dessus que je ne met pas de jugement de valeur).
Par contre je suis d'accord avec la notion d'éthique pour l'orientation du trip, ici le but était d'arriver à quelque chose de fidèle à mon ressenti et à la fois d’intelligible pour une architecture neuronale différente de la mienne.
Et effectivement si l'on veut tirer quelque chose d'utile et le retranscrire, il faut une certaine expérience, savoir où l'on va et connaître "ses diverses manières de tripper", ça évite de se faire perdre par l'effet de la surprise.
En effet l'enregistreur est bien utile ici car il oblige à faire un effort de cohérence quant on en à le moins envie, ce qui est précieux par la suite, au moment de l'écriture.
 
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