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LE FILM DANS SA TETE (1) - DU CORPS A L'ESPRIT, DES BOUCLES DE RÉSONANCE

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Deleted-1

Invité
Données récoltées à partir de lecture des ouvrages Spinoza avait raison et L’Autre moi-même, d’Antonio Damasio.​


 
LE FILM DANS SA TÊTE (1) - DU CORPS A L'ESPRIT, DES BOUCLES DE RÉSONANCE A L'HALLUCINATION DE SOI



Quelques définitions (sources CNRTL) :

Esprit : Être incorporel conscient de lui-même, de son existence, et doué d'une vie psychique, en particulier d'intelligence et de volonté. Principe de la vie psychique; ensemble des facultés psychologiques tant affectives qu'intellectuelles.

Conscience : [Chez l'homme, à la différence des autres êtres animés] Organisation de son psychisme qui, en lui permettant d'avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister, d'être présent à lui-même; connaissance qu'a l'homme de ses états, de ses actes et de leur valeur morale. Champ de l'activité cérébrale, dirigé par l'attention qui détermine son contenu et sa plus ou moins grande ouverture, auquel se limite la conscience à un instant donné. Intuition par laquelle l'homme prend à tout instant une connaissance immédiate et directe, plus ou moins complète et claire, de son existence, de ses états et de ses actes.

Soi : C’est la personne, l'individu qui existe en raison de sa propre essence, qui est en vertu de sa nature. Principe de la conscience individuelle, objet de celle-ci, mais sujet actif. C’est l’ensemble du psychisme conscient et inconscient, de l'unité corps esprit.


DISTINCTION ESPRIT CONSCIENT – NON CONSCIENT- La conscience dépend de la subjectivité qui fait se sentir soi.

Se réveiller et retrouver sa conscience :

Lorsque l’on dort son esprit reste comme absent. L’on est vivant, mais pas conscient. Recouvrer son esprit permet de retrouver une forme de conscience, bien qu’un organisme puisse avoir un esprit sans être conscient. Au cours de la phase d’éveil, du stade inconscient au stade conscient, l’esprit traverse plusieurs échelles de conscientisation selon que l’on récupère sa propriété (son esprit) et son propriétaire (son moi), en se sentant soi-même. Plus l’on est conscient, plus l’on est attentif et concentré sur son environnement (l’extérieur), sur soi (son intériorité). En plus de l’attention et de la concentration, la conscience nécessite l’activité d’états cérébraux amenant à des états mentaux que l’on verra plus loin dans l’article.

Un esprit peut être conscient, ou non conscient

Un esprit existe lorsque des images organisées s’écoulent dans un courant mental, à des strates allant de l’inconscient à la pleine conscience. Mais sans connaissance et appropriation de ses images, c'est à dire du courant mental en soi régit par son ego, l’esprit n’est pas conscient de lui. Exemple lorsque l’on dort, l’esprit inconscient fabrique des contenus mentaux, élabore des images dont on n’a pas conscience. La conscience est donc plus qu’un composé d’images dans l’esprit. Elle organise ses contenus mentaux dans une construction de sa personnalité, en façonnant son identité. Il n'y a pas de conscience sans sentiment, mais l’esprit peut exister sans sentiment. La conscience dépendrait du fait d’avoir le sentiment de ses sentiments, issus de ses émotions, dans le sens où ses sentiments sont des perceptions mentales de ses émotions corporelles.

Pour être conscient, il faut un soi, afin de se sentir soi-même

Un cerveau devient conscient de son esprit lorsqu’il acquière une propriété essentielle qui est la subjectivité. Sans subjectivité, pas d’esprit conscient. La subjectivité est le sentiment que l’on a de soi, que l’on se fait de soi. La subjectivité est le premier protagoniste en soi, capable de témoigner de son individualité via l’élaboration d’un langage permettant de prendre connaissance du fait d’exister. Le soi permet de connaitre l’esprit en définissant ses limites. Il s’agit là de s’approprier les images et créations mentales de son propre esprit, en les faisant nôtres, en se les attribuant, c'est-à-dire en délimitant ce qui relève de soi, ou pas.
 

DES NEURONES A L’ESPRIT – Cartographie de son monde intérieur et du monde extérieur.

Les organismes dotés d’un esprit s’appuie sur l’activité des neurones. Les neurones sont sensibles aux changements survenant dans l’organisme et à l’extérieur de celui-ci, et s’excitent selon les variations et données perçues. Les neurones forment un tissu interconnecté permettant d’envoyer des informations au sein de ce vaste tissu, mais aussi dans tout l’organisme, comme aux cellules musculaires via les nerfs (d’où le fait de bouger quand le cerveau commande un mouvement). Les neurones envoient ainsi des signaux au corps, mais aussi dans le monde extérieur, exemple des phéromones. A l'inverse les neurones reçoivent des informations du corps, et de l’environnement dans lequel l’organisme se trouve.

Les neurones sont connectés entre eux par des synapses, qui forment des contacts synaptiques entre neurones

Les milliards de neurones entrainent des millions de milliards de contacts synaptiques. Toutes ces connexions neuronales s’organisent en microcircuits qui en se combinant, constituent des réseaux plus importants, jusqu’à former des systèmes. De ces systèmes complexes apparait l’esprit, lorsque l’activité des petits circuits permet aux vastes réseaux neuronaux d’exécuter des milliards d’opérations. Ces opérations permettent au cerveau de se représenter les variations et évènements qui travaillent le corps, et qui se passent à l’extérieur du corps. Les représentations s’élaborent sous forment de structures d’abord neurales, puis mentales. Ce sont les neurones qui font passer du corps à l’esprit, du cerveau pensant à la conscience de sa pensée.

Les structures neurales cartographient l’intérieur et l’extérieur du corps, en représentant le fonctionnement d’autres structures

Il s’agit d'une perpétuelle cartographie de toutes les régions du corps, de cartes qui s'établissent à partir de tous ses organes et de toutes les fonctions liant les organes entre eux. Le cerveau cartographie à chaque instant tout l'organisme, à partir des voies humorale et neurale parcourant le corps, c'est à dire à partir d’imbrications de structures autant grossières que raffinées, formant des structurent toujours plus complexes et subtiles, concrètes ou abstraites, et toujours plus élaborées au point de donner des cartes de soi dans son environnement. En cartographiant en permanence le monde qui entoure son organisme et les actions de son corps pensant, le cerveau constitue des cartes donnant un esprit capable de ressentir un état vécu dans l'immédiat.

L’esprit existe grâce aux cartes produites par le cerveau, qui sont transformées en images mentales

Il ne s’agit d’images sensorielles, autant visuelles, auditives, viscérales, tactiles ou autres, selon leurs origines. Les images mentales proviennent donc de nos différents sens, et sont en rapport direct avec nos perceptions et représentations du monde extérieur, mais aussi de notre intériorité (de tout ce qui fait notre sensibilité, échange nerveux ou chimique). Que l’on soit éveillé ou endormi, le cerveau produit des cartes dans l’esprit, donc la cartographie est indépendante de la conscience, qui permet de se rendre compte des cartes sous forme d’images mentales (après vient le travail intelligible transformant les images mentales en pensées via des concepts intégrés).


CONSTRUCTION DE L’ESPRIT CONSCIENT DANS DES BOUCLES DE RÉSONANCE

La construction de l’esprit conscient dépend, à plusieurs niveaux et échelles, de la production de sentiments qui marquent une séparation entre les contenus appartenant à soi et à ceux des autres organismes. Ces sentiments marquent une distinction entre le soi et le non-soi,. Les sentiments de savoir sont issus de marqueurs somatiques qui ajoutent des images dans le flux mental, à partir des émotions ressentis (d’abord nait l’émotion, puis vient le sentiment associé, et ensuite la pensée qui va à son tour influencer l'émotion, etc). Cette élaboration se fait en deux temps :

- L’avènement de sentiments primordiaux
- L'émergence la conscience dans l’esprit

Le cerveau se parle à lui-même en cartographiant ses propres cartographies, dans une mise en abime de soi qui pourrait figurer le moi

Les régions cérébrales impliquées dans la production de cartes corporelles et sous-jacentes aux sentiments forment une boucle de résonance avec la source même des signaux qu’elles cartographient, ce qui crée un lien de quasi-fusion entre le corps et le cerveau (via les canaux nerveux et chimiques). L’on résonne en soi infiniment en éprouvant des sentiments d’émotion, c'est à dire en se ressentant. Si certains sens sont tournés vers l’extérieur du corps, comme la vision, l’ouïe ou l’odorat, les sites sensibles au corps sont tournés vers l’intérieur et focalisés vers ce que leur prodigue le corps à l’infini : le sentiment de soi, d'appartenir à un tout. Cette résonance récursive de cartographie entre corps et esprit produit des émotions amenant à ressentir des sentiments de ses émotions. De ses sentiments naitrait l'illusion égotique qu'est le moi, autrement dit une projection mentale de ses ressentis corporels sur la surface de son esprit, image spéculaire réfléchissant la lumière émise par ses neurones miroirs dans une permanente réciprocité.

A propos des hallucinations du corps, influençant son esprit

Il y a constamment des échanges moléculaires dans l'organisme. Lorsqu'une molécule induit un signal produisant une carte particulière dans le cerveau, si le ressenti associé ne correspond pas à la réalité perçue, une hallucination se produit. Chaque molécule ingérée a le pouvoir d'influencer la transmission des signaux corporels et donc les cartes que le cerveau en élaborera. Par exemples les drogues masquent les sensations de douleurs, et cela produit des cartes donnant une impression de plaisir, véritablement ressenti, mais pourtant illusoire. Autrement les drogues créent des cartes dans lesquelles le corps est fantasmé, et qui projettent l’imaginaire dans des rêveries où l’on s'imagine être tel qu'on le voudrait, tel qu'on le désirerait idéalement. L'on ressent son corps dans des états liés à des situations imaginées, par exemple avec l'impression de planer quand on s’imagine voler, ou l'impression d’être écrasé quand on s’imagine prit en étau entre deux forces psychiques extrêmes. L'on peut autant se sentir tout puissant et vivant, que totalement dissout, comme mort.


Deuxième partie




 
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