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L'enfant intérieur

  • Auteur de la discussion Styloplume
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Styloplume

Invité
Salut les poteaux,

Ce soir, pas grand-chose à faire, alors j'écris un mail à quelqu'un que je connais à peine mais qui était curieux de toutes ces histoires d'enfant intérieur dont je parle dans mes TRs à tout bout de champ.
L'enfant intérieur, c'est un concept mis au point par Erika Chopich et Margeret Paul, deux thérapeutes américaines. Employé par la psychothérapeute que j'ai fréquentée, je m'y suis initié moi-même. La théorie a été très facile à comprendre. La pratique de ce principe, elle, est un véritable enfer :twisted: .

Comment j'aborde le sujet
Je ne vais pas vous recracher ce que racontent les auteurs dans leurs bouquin, parce que je ne saurais pas le faire, et parce que j'ai ma propre façon de comprendre tout ce délire.
Ah, j'ai une idée! Je vais aborder ça par le chemin de la psychanalyse! (c'est cool d'être en psycho des fois ) Je vais prendre des raccourcis que vous ne trouverez dans aucun bouquin, je fais un peu d'interdisciplinarité à ma sauce. Mouarfj'ai relu mes cours, mais c'est bourré de raccourci en tout genres je vous préviens.

Période œdipienne
Alors, la psychanalyse explique que l'enfant qui vient au monde est une page blanche avec des besoins fondamentaux: la nourriture, la sexualité...
Niveau nourriture et soins attentionnels, mieux c'est pourvu, mieux l'enfant se porte.
Niveau sexualité, c'est plus compliqué. Le petit garçon est, de 3 à 5 ans à peu près, pris de désir pour sa mère, veut l'épouser, et tuer son père. La petite fille, elle, veut épouser son père et tuer sa mère.
Evidemment, personne ne meure, personne ne se marie. L'enfant concoit de la frustration et la gère comme il peut.

Tient, j'ai un exemple marrant qu'on a eu en cours:
- Une fille de 5 ans sait qu'on ne rote pas à table.
- Elle veut se marier avec son père, normal, fin d'Oedipe.
- Elle est pleine de sentiments violents et ambigus pour sa mère (qui est une rivale, mais c'est sa mère et elle l'aime aussi).
- Donc elle en concoit de la culpabilité.
- Pendant le repas, elle ne peut pas s'empêcher de roter. Être punie par son père lui permet de combler son sentiment de culpabilité.
- C'est compliqué mais c'est comme ça.

Le refoulement
Pendant la petite enfance on a donc plein de truc compliqués dans ce genre qui nous passent par la tête, et il est parfaitement impossible de vivre en société avec. La frustration oblige le gamin à refouler ses pulsions. Refouler, terme très important.
Autour de 7 ans (tiens, l'âge de raison), c'est ce que la psychanalyse appelle la période de latence: les pulsions refoulées n'embêtent plus ce(tte) cher(e) petit(e), il(elle) a maintenant un esprit adulte. Les pulsions ne remontent plus à la surface du lac de la conscience, où peut briller le ciel de la raison. La pensée rationnelle se forme : conservation du nombre, réversibilité des opérations logiques... (epic croisement avec mon cours de psycho du développement).

La puberté
La puberté n'arrive que 6 à 8 ans après le refoulement de la sexualité infantile, c'est quand même incroyable! La puberté remet du bazar dans ce qui allait à peu près bien jusque là. J'ai pas vu ça en psycho, donc j'ai pas grand-chose à dire, sauf que du point de vue de l'éthologie (la science du comportement des animaux), les comportements amoureux sont une régression juvénile. Les amoureux font des trucs de gamins ensemble: se chatouiller, aller au karaoké, manger des glaces en se promenant au parc... cette régression juvénile est un moyen de rediriger son attachement depuis sa famille vers le partenaire sexuel. (Lol, tout ce que j'ai compris de l'adolescence c'est un prof de bio qui me l'a expliqué en prenant les macaques pour exemple)

Où est l'enfant?
Bon, nous voilà adultes maintenant! Et l'enfant il est où?
Réponse: il est parti loin. Très très loin.
Même les gens qui ont eu une enfance exemplaire, des parents géniaux, aucun souci majeur, même ceux-là (et j'en connais) ont des problèmes à rentrer en contact avec l'enfant.

Bon! C'est quoi l'enfant?
Ultra-simple: L'enfant c'est la source de nos émotions, de notre joie la plus bienheureuse, de notre tristesse la plus noire, de nos envies de meurtre, de nos passions les plus profondes.

On est coupé de l'enfant
Ce qui est compliqué, c'est qu'on en est coupé, et on le recherche sans savoir qu'il est en nous. La raison pour laquelle on peut devenir dingue de quelqu'un c'est qu'il correspond à notre enfant intérieur, ou alors que l'enfant aie le droit d'exprimer sa joie à proximité de lui. Toute notre souffrance vient de ce qu'on est coupé de l'enfant intérieur. On est coupé de ce qu'on veut vraiment parce qu'on a appris à en refouler une bonne partie.

C'est pas pratique! Pourquoi on en est coupé?
Pourquoi, ah, grande question. Ben, tout simplement, l'enfant est situé dans l'inconscient. Au milieu d'un tas pas très propres de pulsions violentes qu'on a pris soin de refouler étant jeunes. Moi, violer ma prof de sciences sociales? Jamais! (Et pourtant, le rêve que j'ai fait... ah mais c'est qu'un rêve). Comme le fait remarquer Mario, toutes ces pulsions négatives sont constitutives de l'enfant. L'enfant vexé construit plein de vexations, et on ne peut pas passer à côté.

Si on est coupé de l'enfant, c'est qu'on a pris soin de construire un adulte à la place. Un homme ou une femme sérieux, raisonnable, quelqu'un qui sait dire bonjour et s'il vous plaît, même s'il ou elle n'en a pas envie (et dieu sait que c'est nécessaire pour vivre en société). L'adulte est là pour conduire la voiture, obtenir une L3 ou un BTS et choper un CDI. Et pour refouler continuellement les pulsions qui ne lui conviennent pas.

Comment rejoindre l'enfant?
Surtout, ne pas tuer l'adulte en se transformant en gamin dans les bras d'un ou d'une partenaire qui jouera le rôle d'un père ou d'une mère! C'est notre adulte qui est le mieux placé pour prendre soin de l'enfant intérieur!
Le principe de la connexion avec l'enfant, c'est de le considérer en entier comme un être digne d'amour, avec ses joies (ça ça va en général) et ses envies de mort aussi. Ça c'est plus dur. Toutes les pulsions négatives il faut les accepter au lieu de les refouler. Et il faut pas violer sa prof non plus. Trouver un juste milieu. Dur dur.

Tout plein de chemin pour rejoindre l'enfant! La psychothérapie, la méditation, le journal intime... l'important est de prendre ses émotions au sérieux.
On peut parler aussi. Moi je parle, c'est dur parce que souvent je parle à côté, je me ment à moi-même, mais bon j'essaye, et des fois je vois dans quel sens aller, j'accepte de m'en prendre plein la gueule, et je m'en prends effectivement plein la gueule.
Le LSD aussi ça marche, mais dans des conditions adéquates, avec un cadre matériel et mental adapté, et tout et tout... ça a marché pour moi, ouais. Une fois. Le DXM, lui, a foutu le bordel plus qu'autre chose (mais les dernières fois au DXM ont été... instructives :twisted: )
Et des fois la connexion avec l'enfant vient tout seul. Ça m'est souvent arrivé de chialer en écoutant The Scientist de Coldplay, parce que pour moi c'est le discours de l'adulte envers l'enfant intérieur.

Au fond, ça marche toutes ces conneries?
Réponse: OUI.
C'est au moment où on se retrouve reconnecté avec l'enfant intérieur que les trucs super-cools commencent à se produire! Une fois qu'on est passé au travers de toute la violence, toute la solitude, tout le désespoir de l'enfant; une fois qu'on a affronté les forces du MAL; une fois qu'on a vu d'où venait le problème, donc; et bien, une fois toutes ces saloperies passées, on remonte au-delà de l'enfance, au-delà de la naissance, et c'est juste... cosmiquissime.

'Fin bon, théorie, théorie... ça reste un truc à appliquer au quotidien. Pas facile mais faisable!
 
Inscrit
10 Sept 2011
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J'étais jusque là assez sceptique sur l'enfant intérieur. Comme je le suis de toute façon avec la plupart des concepts issus de la psychanalyse. Mais voilà, quelques discussions et le film d'animation Amer Beton m'ont clairement fait revoir ma façon de penser (sur l'enfant intérieur, pas la psychanalyse, eh).

Je pense que quelque part, ce qui rend les choses un peu différentes est que je ne me sens pas adulte. A 18 piges je commence doucement à y tendre, mais j'en suis clairement à des années-lumière.
 
D

Deleted-1

Invité
Bonne analyse générale, marrant l'exemple de la gamine qui rote à table...ça peut expliquer pas mal de truc sur le pourquoi je fais toujours ce que l'on me contredit... :D

Je n'ai pas trop envie d'argumenter parce qu'une autre version de la chose a été mise en chanson à texte :

[youtube]ODcGoug3dgg[/youtube]
 
S

Styloplume

Invité
@Sok: je suis parti sur la psychanalyse parce que c'était pratique pour illustrer, parler de l'enfance. Mais le modèle de l'enfant intérieur n'est PAS basé sur la psychanalyse.
Lol, si t'es pas adulte, t'es quoi alors? :)

@Laura: yop, dans le même genre, y'a
[youtube]PdaAHMztNVE[/youtube]
tu l'as séquestré, bayonné, ligoté...
 

Tisalut

Holofractale de l'hypervérité
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13 Nov 2011
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Mais Stylo, il y a une question à laquelle t'a pas répondu : à quoi ça sert de refaire remonter l'enfant ? (enfin le terme est surement très mal choisit mais tu vois le concept).

A la fin de ton post tu dis que quand on y arrive on remonte par delà la naissance et tout, mais ça c'est le processus mort/renaissance, pas trop de rapport avec l'enfant.

Dans tes TR on lit souvent que tu parle parfois avec ton enfant intérieur, mais concrètement ça t'apporte quoi ? (à part une tendance à la schizophrénie :rolleyes: ).

Si l'enfant est un peu le récepteur et le créateur de nos émotions et sentiments, ce n'est pas se rendre vulnérables à ceux ci que de le faire rejaillir du subconscient ?
Personnellement j'ai beaucoup travaillé sur moi même pour contrôler mes émotions et arriver à m'en détacher, alors je risque de passer pour un psychopathe, mais je trouve ça mieux que d'y etre soumis. Je m'empêche pas d'etre amoureux ou heureux (bien au contraire) mais je suis arrivé à avoir un gros recul par rapport aux émotions qui bloquent souvent les gens dans leur vie, tel que la peur, l'angoisse, l'irrationalité...
Quand je vois ma mère stresser A MORT quand elle doit prendre l'avion (elle a peur d'etre à la bourre) et du coup se retrouve à l'aéroport 3h avant l'enregistrement je me dis que mon cas est pas plus mal... Surtout qu'en discutant avec elle je me suis rendu compte qu'elle est consciente que ce stress est complètement irrationnel et débile, mais elle "n'y peut rien".

Personnellement quand je me rend compte qu'une émotion est totalement infondée et qu'elle ne m'apporte rien (parce que il y a des émotions infondées qui peuvent apporter beaucoup, celles là je les chéri), et bien je lui "va te faire foutre" et généralement ça marche :rolleyes: .

Je sais pas si tu a vraiment compris ma question à vrai dire :roll:
 
S

Styloplume

Invité
Bien vu, Tisalut. À quoi ça sert? Ben, moi ça me sert à pas devenir maboule! Être dissocié de l'enfant ça m'a collé des états vraiment pas agréables. Alors que quand je suis avec lui, c'est de la pure joie qui débarque, un vrai moment nutella.

Le niveau mort/renaissance, l'union avec l'enfant, se fondre dans le Tout, la disso du moi... plein de mots pour décrire quelque chose d'au fond pas très exprimable, mais qu'on désire profondément. Je fais plus trop de différence. Les mots nous aident pas trop à ce niveau.

Dans mes TRs quand je parle avec l'enfant, souvent ça marche pas vraiment et j'ai effectivement l'air d'un schizo ! :rolleyes:
Et quand ça marche j'apprends toujours quelque chose de bien.

Concernant ce que tu dis:
Tisalut a dit:
Si l'enfant est un peu le récepteur et le créateur de nos émotions et sentiments, ce n'est pas se rendre vulnérables à ceux ci que de le faire rejaillir du subconscient ?
Personnellement j'ai beaucoup travaillé sur moi même pour contrôler mes émotions et arriver à m'en détacher, alors je risque de passer pour un psychopathe, mais je trouve ça mieux que d'y etre soumis. Je m'empêche pas d'etre amoureux ou heureux (bien au contraire) mais je suis arrivé à avoir un gros recul par rapport aux émotions qui bloquent souvent les gens dans leur vie, tel que la peur, l'angoisse, l'irrationalité...
Là on a juste des chemins différents, et je décris mon chemin avec des mots différents du tiens. Ça veut pas dire que l'un ou l'autre est meilleur ou quoi. C'est juste différent.

Les émotions infondées, ha ha celles-là c'est mes préférées, j'aime bien les dépister :ninja: . Mais quand je le fais, je tombe sur des trucs... wow. C'est pas plus mal de leur dire "va te faire foutre" des fois!

J'ai bien compris ta question en fait. Mais y'a pas de réponse parfaite. On a tous des chemins différents et c'est très bien comme ça.
 
D

Deleted-1

Invité
Peu être que l'on peut voir dans l'expérience de mort/renaissance l'acte de tuer l'enfant et d'enfin être un vrai adulte, pas un adulte qui se comporte encore comme un gamin, qui a besoin d'être cadré pour ne pas déconner.

Ce qui rend schyzo se sont les prises de consciences dues à la drogue, en fait ça amène une contradiction dans notre esprit de consciemment avoir compris quelque chose et d'ainsi se sentir "grand" alors que certains comportements avec la drogue sont des plus immatures (je parle majoritairement d'abus).

L'enfant représenterait la pulsion et l'adulte la sagesse, en tuant l'enfant on est sensé être en tant qu'adulte maitre de ses émotions et agir avec le recul que l'on doit avoir dans certaines situations, soit assumer ses propres responsabilités face à la réalité.
Mais tuer l'enfant reviendrait à supprimer un échappatoire à cette dure réalité, parce que se réfugier dans l'enfant reviendrait à délaisser ses responsabilités d'adulte et donc pouvoir être libéré des difficultés de la vie. Je pense que se droguer est un comportement enfantin, et plus la manière est compulsive, plus je trouve ça digne d'un d'enfant qui ne maitrise pas encore ses propres pulsions (mais c'est tellement bon de céder à ses envies).

Après on peut aussi voir ça comme un jeu, réapprendre à maitriser ses pulsions via la drogue qui offre une multitude de tentations aussi diverses que variées, il y en a pour tout le monde.
 
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10 Sept 2011
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Ce que je suis ? Difficile à dire. Si il faut absolument raisonner sur un mode enfant/adulte, je suis majoritairement un enfant qui s'est habitué à l'idée qu'il commence à devenir adulte et essaye d'accompagner ce processus mais sans le brusquer.

Sinon, je pense que c'est la culture grecque qui a le mieux documenté cette période de transition, l'éphébie. Et plus particulièrement Sparte, avec la kryptie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kryptie.
 
D

Deleted-1

Invité
Je me situe au même niveau que toi dans le processus enfant--->adulte, je ne force pas les choses.
 

azrael

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je suis loin d'etre un expert, la psycho j'y vais seulement, mais au final le truc de l'enfant interieur, c'est pas un autre nom du ça? ou l'adulte est le surmoi, et ou tu es partagé entre les deux...
 
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Styloplume

Invité
Laura Zerty a dit:
Ce qui rend schyzo se sont les prises de consciences dues à la drogue, en fait ça amène une contradiction dans notre esprit de consciemment avoir compris quelque chose et d'ainsi se sentir "grand" alors que certains comportements avec la drogue sont des plus immatures (je parle majoritairement d'abus).

Ah putain bien vu.

@azrael: ouais, on peut faire plein de parallèles comme ça, ta remarques est juste, j'y avais pas pensé. 'Fin, encore une fois, le modèle de l'enfant intérieur est un modèle thérapeutique, donc pour guérir. La psychanalyse ça me semble bien surtout pour se prendre le chou :) Mais je m'y connais presque pas.
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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16 Mar 2012
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C'est vraiment super intéressant tout ça mais j'sais pas si j'ai tout saisi

Déjà, comme Tisalut, j'me demande pourquoi tu veux reconnecter avec lui :
Si l'enfant, c'est les émotions pures et incontrôlables qui viennent des tréfonds du cerveau et que ta conscience (l'adulte donc) filtre comme elle peut (pour que ton comportement soit responsable et socialement acceptable), ben t'as un contact avec lui en permanence non ? 'Fin dès que tu ressens une pulsion quoi. Non ?

Ensuite j'ai pas compris, quand tu parles de te frayer un chemin dans les pulsions dégueulasses qui traînent depuis l'enfance, pour atteindre l'enfant et que "les trucs cool commencent à se produire" ; tu dissocies l'enfant des traumatismes pourris qui l'entourent ? Ou au contraire ils en font partie et il faut que tu les confronte pour être en paix ?
Parce que j'ai du mal à voir comment tu peux séparer les deux, ça reviendrait à séparer les pulsions négatives (qui découlent de la frustration par exemple) des positives (genre être niais quand t'es amoureux, tout ça), alors qu'elles ont la même source .__. mais si tu considères au contraire que l'enfant est constitué (en partie) de choses négatives, alors le but quand tu reprends contact avec lui c'est plutôt de s'en débarrasser, enfin pas forcément de l'enfant mais de sa partie négative.
Du coup d'un point de vue plus global, la manœuvre consisterait à arrêter de filtrer les pulsions négatives et de les accommoder en comportement normal, pour en fait remonter à leur source, les regarder en face et faire le ménage pour que le comportement social normal (et la bonne santé mentale, en gros) soit quelque chose de naturel. C'est ça ? Bon j'suis p'têtre complètement à côté de la plaque, ou alors j'interprète trop, mais j'arrive pas à voir les choses autrement que comme ça

Sinon c'est pas directement lié à ton truc, mais plus à la psychanalyse, mais tant qu'à faire, j'me demandais : le complexe d'Œdipe est complètement incompatible avec l'homosexualité en fait ? Parce que même si tu pars du principe que le gosse est pas systématiquement hétéro mais qu'il fait que répéter le schéma qu'il voit entre ses parents ; ça explique pas comment ça se passe s'il est élevé par un couple du même sexe
(je sais que j'devrais lire des bouquins dessus au lieu de demander ça ici, mais j'ai la flemme, et le jour où je me motiverai à lire de la psychanalyse ça sera des auteurs trop vieux pour que la question soit considérée de manière intéressante)
 
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10 Sept 2011
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Oui, oui, d'après Freud l'homosexualité est une maladie mentale née d'un développement perturbé de l'enfant, qu'il faut essayer de soigner (sans commentaire).
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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Mais le concept du complexe d'Œdipe a pas été actualisé depuis ? :|
 
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Styloplume

Invité
Mario a dit:
Ensuite j'ai pas compris, quand tu parles de te frayer un chemin dans les pulsions dégueulasses qui traînent depuis l'enfance, pour atteindre l'enfant et que "les trucs cool commencent à se produire" ; tu dissocies l'enfant des traumatismes pourris qui l'entourent ? Ou au contraire ils en font partie et il faut que tu les confronte pour être en paix ?
Parce que j'ai du mal à voir comment tu peux séparer les deux, ça reviendrait à séparer les pulsions négatives (qui découlent de la frustration par exemple) des positives (genre être niais quand t'es amoureux, tout ça), alors qu'elles ont la même source .__. mais si tu considères au contraire que l'enfant est constitué (en partie) de choses négatives, alors le but quand tu reprends contact avec lui c'est plutôt de s'en débarrasser, enfin pas forcément de l'enfant mais de sa partie négative.
Du coup d'un point de vue plus global, la manœuvre consisterait à arrêter de filtrer les pulsions négatives et de les accommoder en comportement normal, pour en fait remonter à leur source, les regarder en face et faire le ménage pour que le comportement social normal (et la bonne santé mentale, en gros) soit quelque chose de naturel. C'est ça ? Bon j'suis p'têtre complètement à côté de la plaque, ou alors j'interprète trop, mais j'arrive pas à voir les choses autrement que comme ça

ah putain tu l'as super bien dit. Si si, toutes les pulsios dégueulassases font partie de l'enfant, l'enfant vexé pour ainsi dire. T'es pas du tout à côté de la plaque, tu l'as super bien dit. Il faut pas séparer les pulsions positives des négatives. Tu sais quoi Mario je vais éditer mon post à la lumière de tes remarques et de celles des autres.

Concernant l'homosexualité, le débat s'arrête de nos jours à cette question:
"Voulons-nous comprendre l'homosexualité par la psychanalyse? "
Et la réponse majoritairement admise par les psys c'est NON. On ne considère pas l'homosexualité comme une maladie, donc toute exploration systématique de la psyché pour trouver l'origine de l'homosexualité est considérée comme non éthique. Il y a des psys et des patients qui le font dans leurs coin, mais essayez de publier un bouquin dessus et les assos gays et lesbiennes vous tomberont dessus en vous l'expliquant bien: nous ne sommes pas malades.
Être malade c'est ne pas être en harmonie avec son environnement. Moi perso je ne compte plus les connaissances que j'ai qui sont gay ou lesbiennes et qui le vivent très bien, ont un boulot, un partenaire, une vie construite, des problèmes normaux...à la rigeur, les problèmes posés par l'homosexualité, ils viennent beaucoup de l'extérieur: la société qui les traite de tous les noms, la difficulté ou l'impossibilité d'avoir un enfant... mais très honnêtement, c'est pas des problèmes de malades mentaux, alors chercher la cause de ça dans l'enfance c'est avoir un pet de travers (et pourtant dieu sait que je l'ai tenté à une époque, pourtant je suis hétéro, à priori)
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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Oh c'est cool ça me rassure d'avoir compris l'histoire. En tout cas c'est chouette que tu prennes le temps d'expliquer tout ce genre de trucs, j'avais lus d'autres de tes threads et c'était tout aussi intéressant, j'aime bien.

Pour la psychanalyse, en fait j'me doute que s'en servir pour regarder l'homosexualité est pas forcément une bonne idée ; mais ce qui me chagrine c'est que dans l'histoire d'Œdipe on fait vraiment comme si ça n'existait pas, du coup la théorie devient plus trop crédible (enfin à mes yeux en tout cas, vu qu'au moins la moitié des gens que je fréquente sont homos). Et pourtant ça reste réaliste, 'fin justement être bisexuel m'a pas empêché d'avoir des problèmes de ce côté là (ça vient pas forcément uniquement de ça, mais j'ai passé beaucoup trop de temps à, en gros, chercher une maman chez ma copine). J'me demandais juste comment ça se retranscrivait chez les gosses élevés autrement que par un couple hétéro.
 

B_G

Glandeuse pinéale
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12 Déc 2011
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Styloplume a dit:
Et la réponse majoritairement admise par les psys c'est NON. On ne considère pas l'homosexualité comme une maladie, donc toute exploration systématique de la psyché pour trouver l'origine de l'homosexualité est considérée comme non éthique. Il y a des psys et des patients qui le font dans leurs coin, mais essayez de publier un bouquin dessus et les assos gays et lesbiennes vous tomberont dessus en vous l'expliquant bien: nous ne sommes pas malades.

Je n'aime vraiment pas cette idée, et je la trouve dangereuse. Cela revient à dire que les gays pourraient avoir un problème "psychique" et qu'il ne faut pas trop chercher l'origine car on montrerait que c'est sans doute vrai. Et que les assos protègent ca... J'aime beaucoup Freud, mais il a aussi dit des grosses conneries. L'homosexualité n'est plus dans le dsm ou la cim depuis une trentaine d'années (enfin pour le premier...). Et y'a plein de bouquins sur le sujet...
 
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Styloplume

Invité
J'ai lu l'analyse de Dora, dans laquel Freud mentionne la fellation comme une perversion, hin hin :twisted:
 

schtroumpfette

Psycho disparu·e
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B_G a dit:
Styloplume a dit:
Et la réponse majoritairement admise par les psys c'est NON. On ne considère pas l'homosexualité comme une maladie, donc toute exploration systématique de la psyché pour trouver l'origine de l'homosexualité est considérée comme non éthique. Il y a des psys et des patients qui le font dans leurs coin, mais essayez de publier un bouquin dessus et les assos gays et lesbiennes vous tomberont dessus en vous l'expliquant bien: nous ne sommes pas malades.

Je n'aime vraiment pas cette idée, et je la trouve dangereuse. Cela revient à dire que les gays pourraient avoir un problème "psychique" et qu'il ne faut pas trop chercher l'origine car on montrerait que c'est sans doute vrai. Et que les assos protègent ca... J'aime beaucoup Freud, mais il a aussi dit des grosses conneries. L'homosexualité n'est plus dans le dsm ou la cim depuis une trentaine d'années (enfin pour le premier...). Et y'a plein de bouquins sur le sujet...
Enfin de toute façon en ce qui me concerne je suis plus que méfiante envers le DSM et consorts, qui envisage dans sa prochaine édition de faire passer le deuil comme une pathologie nécessitant un traitement médicamenteux (ben tiens!). Ces gens-là peuvent bien penser ce qu'ils veulent de l'origine de mon homosexualité, cela ne me fait ni chaud ni froid.
 

Neuronal

Holofractale de l'hypervérité
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21 Août 2011
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Bien sympa ce topic, ça lance pas mal de pistes pour tous ceux qui projettent de se lancer dans l'odyssée introspective :wink:

Styloplume a dit:
Moi, violer ma prof de sciences sociales? Jamais! (Et pourtant, le rêve que j'ai fait... ah mais c'est qu'un rêve).
Ahah :twisted: en y pensant, je crois bien que depuis le début du collège j'ai toujours été attiré sexuellement par au moins une prof dans l'année scolaire...
J'aime bien l'idée parfois "tiens sur qui je vais me branler aujourd'hui" ahah
 
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