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[K + weed] Des traces et un royal

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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30 Nov 2011
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Ketamine + haschish + weed


Je passe la nuit chez un pote. Juste tous les deux, le but de la soirée : tester comme il se doit la kétamine. On se tire des traces tout au long de la nuit, de plus en plus grosses, tout en discutant et en écoutant des espèces de mix reggae/drum.


On a tous les deux testé quelques familles de psychotropes, et on se dit que la ké c'est chiant. Ça ne nous convient pas, c'est pas tellement agréable. C’est à peine rigolo de manquer de se vautrer quand on se lève. Ça remplacerait bien l'alcool dans un contexte festif, sans plus. Mais j'ai entendu plein d'histoires rigolotes sur la ké. Alors je m’envoie une poutrace tout en proposant à mon pote de faire de même.


Je sens rapidement la grosse montée. Elle confirme ma pensée : la ké s'accumule au long de la soirée. C'est à dire que je suis à peu près persuadé que cette « grosse » trace ne m'aurait pas fait autant d'effet si c'était la première que je tirais.


Et je me retrouve dans mon monde psyché dark de ces derniers temps. Je suis puni pour mes mauvaises actions, je suis en jugement. Et, plus pénible encore, je me frotte à la limite de l'existence. Difficile à expliquer. Mais genre, le fait d'exister. D'être vivant. Sur cette Terre, en tant qu'Humain. Cela m'apparaît totalement absurde. Quoique par moments j'y vois un ou des sens différents. Par exemple, dans toutes les formes que peuvent prendre la conscience, nous on est là pour faire la balance entre le bien et le mal. Comme si ces deux valeurs n'étaient pas anecdotiques, mais étaient les véritables fondements de l'univers. Nous sommes là pour les incarner, les faire exister, et par nos actions établir la proportion des deux dans l'univers. Etablir l'équilibre, ou bien le changer. Et il me semble que c'est le bien qu'il faut poursuivre. Que le mal en est le défaut.
Mais globalement je trouve l'existence insensée. On parle mais l'ambiance est devenue, pour moi du moins, bizarre, chiante et morne. Je me sens nul, j'ai peur de dire quoi que ce soit pour ne pas rendre les choses encore pire, je ne sais pas comment donner de bons conseils à mon pote qui me parle de sa vie, et je n'aime pas ma voix.


Ensuite, une fois le gros de l'effet redescendu, je fume sur un gros royal à prédominance de hasch. Je consomme de l'herbe ces derniers temps, mais le shit j'évite, et ça fait bien longtemps que je n'ai pas tiré goulûment sur du teuteu. Résultat, c'est pas pareil que la weed. L'effet m'attrape, je le sens monter lentement, ça pulse. Et puis je m'en vais, le jour va se lever bientôt, je me mets en chemin pour rentrer chez moi. Ça me fait du bien d'être dehors. Mais je marche bizarrement ! J'ai un pochon de ké dans la poche, et j'essaye de me contrôler pour pas me faire remarquer par d'éventuels flics. Il y a un taxi qui ressemble de loin à une voiture de police, comme tous les taxis. Il me croise, et vu la gueule que je dois faire, et la façon dont je marche, je me dis que si c'était des flics ils se seraient forcément arrêtés pour me contrôler.


Un mec me taxe une clope. Je parle avec lui, je lui roule sa clope, et je remarque que je suis bien plus sociable que d'habitude. Je n'ai aucune peur envers l'autre, l'humain inconnu. Je suis moi-même, rien à cacher, aucune mascarade sociale à faire, bref je suis désinhibé et je me sens bien. Je le salue et pars à la découverte du monde dans ce nouvel état. Je marche bizarrement, de façon saccadée, mais je ne crains plus rien, surtout pas le regard de l'autre. Je dis bonjour à tous ceux que je croise. Je leur souhaite du bonheur et de l'amour. Y'en a qui rigolent, d'autres qui m'ignorent. A ce moment là je suis celui qu'on appelle, dans notre société, « le fou ». Je l'incarne bel et bien. Je fais les choses en mode automatique, et je parle tout seul, bien que je sois conscient de cette situation et de la modification de ma personnalité par rapport à la normale. De toute façon ça ne me dérange pas. Au contraire, j'essaye de profiter de cet état. Je n'ai plus d'égo, et je crois qu'aucune parole, aucun regard de mépris ne pourrait m'atteindre. Au contraire, je me sens fort, et plein de compassion et d'amour. Je sens que je fait peur aux gens. C'est qui ce mec déglingué et tremblant de froid, qui arbore un grand sourire et qui parle à tout le monde un dimanche matin à 6h et demi du mat ? Un pauvre fou, qui va pas tarder à finir à l'asile.


Je demande à 3 jeunes qui passent s'ils ont vu le non-sens de l'existence. Je sais que ces paroles relèvent de celles d'un fou, aux oreilles de quelqu'un dans son état normal, comme elles l'auraient fait pour moi. Mais je m'en fiche, je trouve qu'elles sont sensées, c'est juste que notre psychologie habituelle n'est pas faite pour nous jeter constamment à la figure que la vie n'est pas censée être faite de tous ces petits problèmes et considérations futiles, que dans ces conditions l'égo n'a pas lieu d'exister, qu'il est aussi bien de mourir aujourd'hui plutôt que dans plusieurs dizaines d'années, du moment qu'on vie en accord avec le bien et qu'on célèbre l'existence.


Je taxe du feu à une dame qui a des yeux exorbités. J'essaye de lui envoyer le maximum de good vibes, bien que j'ai du mal à aligner les mots avec mes pensées d'amour. Elle me donne son briquet à emporter. Je m'en vais, et plus loin je me mets à rigoler en entendant les paroles qui sortent de ma bouche : « elle a de ces yeux !.. ». Je me moque d'elle mais ce n'est pas méchant, juste drôle.


Je m'arrête pour fumer ma clope et je vois un mec qui sort les poubelles de macdo, et ça me fait beaucoup de peine. Au départ je le fixe du regard, j'ai l'impression que ça le gène, et c'est le but : le gêner dans l’absurdité de sa tâche. Puis je lui tourne le dos, car cette vision me fait trop de peine. J'hésite longtemps à aller lui parler, puis j'y vais. Je lui pose des questions anodines mais personnelles, dans le but petit à petit de lui faire voir l'absurdité de sa situation. Sortir les poubelles de macdo un dimanche matin à 6h et demi, dans le froid. Je veux lui faire voir à quel point il est en train de se faire exploiter, et que s'il accepte ça c'est pas étonnant que le monde tourne ainsi. Mais je le dérange un max, ça le fait flipper de se faire griller par ses patrons en train de parler, alors il me dit de l'attendre, et qu'on pourra échanger quand il aura fini son service. Alors je l'attends comme un con, pendant une heure au moins, pendant laquelle il repasse quelques fois avec ses poubelles, et à chaque fois je l'alpague et pousse plus loin mes questions. Il s'appelle Patern ! Ca me fait complètement délirer son prénom. Au moment où je veux aller plus loin pour pisser, il s'avère qu'il prend cette même direction pour pousser son énorme poubelle. Du coup il a l'impression que je le suis sur une centaine de mètre. Il doit pas en mener large, en plus je veux l'aider à pousser sa poubelle, mais il me fait comprendre que je le dérange. Au bout d'un moment je lui demande s'il me prend pour un fou. Il me dit d’abord qu’il n’a pas d’agent, comme si c’était ça que je voulais de lui, puis il m'avoue qu'il n'aura pas le temps de parler avec moi après, car il a des choses de prévues. Je lui dis joyeusement qu'il aurait du me le dire tout de suite, que je serais déjà parti depuis longtemps.


Ensuite je prends le métro, la chaleur des sous-sols me fait du bien. Je commence à revenir à mon triste état normal, celui où je suis un humain fonctionnel. Je retiens quand même à grande peine un énorme fou-rire à cause des gens assis à coté de moi dans le métro. Je ne sais plus pourquoi.
 

GuyGeorge

Holofractale de l'hypervérité
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Je trouve les effets dissociatifs résiduels (ou les faibles doses) vraiment intéressantes! Quand tu peux interagir avec le monde, mais que ton égo n'est plus totalement là! Aucune hallus, mais ta façon de fonctionner est grandement affectée! Tu est d'une équanimité infinie envers tout ce qui t'arrive, ducoup comme tu le dit si bien l'amour et la joie sont naturellement présentes dans ton esprit! Un esprit purifié le temps d'une prise. Ça donne envie d'avoir une capacité d'équilibre comme ça dans la vie de tous les jours, les insultes, les conflits ne peuvent pas vraiment t'atteindre et tout paraît frais! Délicieux je voudrait vivre dans cet état tout le temps, calme et ouvert a tout ce qu'il m'arrive :D

Bref, merci du partage tu donne envie héhé :)
 

Jampearl

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8 Juin 2012
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Sympa le TR !

Seulement, ca m'impressionne quand tu dis que la kétamine te fais ressentir l'absurdité de l'existence !? La petitesse oui, la force de ce qui nous entoure, et l'immensité de l'univers, mais bon ce sont mes impressions... Et puis malgrè ta légère dissolution de l'ego, tu t'es quand même permis de juger le pauvre mec qui bossait à Domac. Ca n'a peut être rien avoir avec l'égo, mais comment peux tu dire qu'il gache sa vie ? Peut être que son but dans la vie n'est pas de voir du pays mais d'aider sa famille. Enfin j'ai pas tout saisi...
 

GuyGeorge

Holofractale de l'hypervérité
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Et puis malgrè ta légère dissolution de l'ego, tu t'es quand même permis de juger le pauvre mec qui bossait à Domac.

On juge par réflexe n'importe qui de façon inconsciente! Que ça soit un jugement positif ("celui là me paraît sympa"), ou négatif. C'est du jugement, une illusion. Alors peut être que lorsqu'on est totalement dissocié ou très avancé spirituellement on arrête ce mécanisme automatique, en attendant, nous sommes de pauvres humains! Je crois que ta réaction viens surtout du fait qu'il l'as jugé d'une façon que tu trouve toi "négative". Ce sont des étiquettes^^ Après si le jugement existe c'est surement qu'il y a eut un avantage évolutif a ça... (je suis conscient que je déborde un peu du sujet face a ton post hein, j'en profite juste^^)

Conclusion : Lotre comment ose tu te balader assez peu dissocié pour encore émettre des jugements?!? Sacripant, la prochaine fois tu prend double dose et tu te déplace en corps astral, ça t'apprendra tiens! ^^
 

Babychris

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J'ai eu de terribles discussions sur le caractère et la nature du "jugement", notamment lorsque celui-ci est lié à une phénomène d'impression, qu'il soit instantané, conscient ou pas. J'ai toujours considéré ça comme mauvais, c'est surement du à mon "over-thinking" qui me confère une imagination débordante. De là je n'ai plus besoin de juger personne, mon cerveau divague et crée plusieurs formes de vérités.
Pour nuancer Bijord, le jugement je pense n'a aucun pouvoir positif ou négatif, bien qu'il y parait, du moins découlant d'un phénomène d'impression qui lui est par nature neutre, il ne pourra être que superficiellement connoté. Enfin l'Homme possède tellement de défaut, je ne sais

lesquels sont par nature et les autres par erreur => fautes.. du fait que l'Homme abruti et s’abrutit volontairement par quête du plaisir sans fin . Faut bien vivre dans son monde, c'est souvent dur.
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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30 Nov 2011
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Je pense que c'est un sujet très complexe, on pourrait mettre des milliards de mots dessus, dire tout et son contraire, et on aurait pas encore fait le tour. D'abord je ne sais pas EXACTEMENT ce que veut dire "égo". Dans ces conditions, quand je dis que je n'avais plus d'égo, c'est un raccourci pour dire que j'étais désinhibé, en accord avec moi-même, que le regard de l'autre ne m'importait plus du tout. C'est une forte sensation de confiance en soi, peut-être relève-t-elle d'un égo surdimensionné ? Dans ce cas c'est le bon côté de l'égo, car j'avais et j'ai toujours la sensation que dans cet état je suis plus profitable autant à moi-même qu'à mon prochain.

Le mec du macdo c'est pas tellement que je l'ai "jugé". Je l'ai vu et j'ai été transpercé de tristesse, vraiment, presque à en pleurer. Est-ce mes opinions et jugements rationnels qui influences mon état "épuré", ou bien est-ce ma "nature profonde", ici mise au premier plan, qui influence habituellement ma raison ? En tous cas j'étais en mode "nous sommes un", et donc ce que fais mon prochain c'est comme si je le faisais moi-même, en fait c'est une partie de moi qui le fait, et le moindre acte a une forte influence dans le résultat final, la somme de chacun et de ses actes, qui est le monde. On parle souvent d'esclavage moderne, et là je le percutais de plein fouet au niveau émotionnel. C'était à ce moment l'image type, l'exemple même qui explique pourquoi la société humaine mondiale fonctionne comme elle fonctionne. Je le comprenais dans ce sens : c'est pas parce que le monde va mal que ce gars est obligé de faire ça, c'est parce qu'il accepte de faire ça que le monde va mal. Sortir des poubelles à 6h et demi un DIMANCHE en hiver, tout ça pour qu'un restaurant de malbouffe multinational puisse ouvrir tôt. Tu vois ce que je veux dire? Même pas besoin d'etre fonsdé pour que ça me semble absurde. Il va sans dire qu'à ce moment j'étais loin des préoccupations matérielles, pourtant je lui ai quand même demandé s'il faisait ça pour nourrir ses enfants, tout ça. Mais bon ça reste mes opinions, et quand je les expose je ne crois pas qu'elles seront partagées comme des évidences par tout le monde. C'était pas du mépris que j'avais pour lui, en fait je crois que je n'étais pas capable de mépris ce matin-là, mais je dois reconnaître que je me sentais plus "dans le vrai" que lui, et je voulais l'amener à voir les choses comme je les voyais à ce moment. Un exercice bien difficile. Que celui qui ne s'est jamais senti comme ça me jette la première pierre. *Aïe!*

Du coup à force de repenser à cette scène devant le macdo je me suis rappelé d'une autre petite séquence que je m'en vais rajouter car elle m'a bien fait rigoler.

Pendant que j'attendais Patern un mec se pointe, visiblement d'origine Indienne, la cinquantaine voire plus, bien habillé genre veste de costard. Comme j'étais debout devant la porte du mcdo, il me demande si c'est ouvert. Je croyais que c'était déjà ouvert, alors je lui réponds "Oui, malheureusement". Il me dit "Hein? C'est ouvert ou fermé?". Je lui répète, "C'est ouvert, malheureusement". Et là visiblement agacé il me sort "Arrête de me raconter n'importe quoi". Il essaye d'ouvrir la porte, en fait c'était fermé. Et il se barre en maugréant. Haha! Le mec pouvait pas intégrer que je ne trouve pas ça absolument génial que le resto soit déjà ouvert.

C'est le genre de truc qui me fait encore marrer quand j'y repense.
 

Jampearl

Elfe Mécanique
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Bijord a dit:
On juge par réflexe n'importe qui de façon inconsciente! Que ça soit un jugement positif ("celui là me paraît sympa"), ou négatif. C'est du jugement, une illusion. Alors peut être que lorsqu'on est totalement dissocié ou très avancé spirituellement on arrête ce mécanisme automatique, en attendant, nous sommes de pauvres humains! Je crois que ta réaction viens surtout du fait qu'il l'as jugé d'une façon que tu trouve toi "négative". Ce sont des étiquettes^^ Après si le jugement existe c'est surement qu'il y a eut un avantage évolutif a ça... (je suis conscient que je déborde un peu du sujet face a ton post hein, j'en profite juste^^)

Conclusion : Lotre comment ose tu te balader assez peu dissocié pour encore émettre des jugements?!? Sacripant, la prochaine fois tu prend double dose et tu te déplace en corps astral, ça t'apprendra tiens! ^^

Ahah ce serait plutôt "Lotre comment ose tu éprouver de la pitié pour ce mec qui n'a surement pas demandé qu'on ai pitié de lui, et qui fait peut être ce qui lui semble être bien" ... Même si la tienne est plus drole ^^

Après c'est vrai que c'est plus du tout dans le cadre de ton TR, et ce sont des avis personnels. Je retire ce que j'ai dis.
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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C'est peut-être chipoter sur les mots mais c'était pas de la pitié. Ma première réaction était de vouloir le faire chier pour ce qu'il faisait. Je lui en VOULAIS de faire ça. Il me portait préjudice en cautionnant cette situation. M'bref...
 

Brendan81

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27 Avr 2013
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Je lui en VOULAIS de faire ça

Le jour où je travaille chez macdo et où je vois un mec se balader pépère sous kétamine pendant que je sors les poubelles, franchement, je le double-fiste.

Ca n'a peut être rien avoir avec l'égo, mais comment peux tu dire qu'il gache sa vie ? Peut être que son but dans la vie n'est pas de voir du pays mais d'aider sa famille.

Je voulais tempérer, mais après avoir tout lu, je pense que t'as juste dû passer pour un gros freak Lotre.

Edit : désolé j'ai double-posté. Je croyais avoir édité. Bref, il est 3h22.
 

Lotre

Holofractale de l'hypervérité
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C'est ptet à cause de l'heure du coup que je capte pas vraiment ce que tu veux dire. En tous cas oui je suis passé pour un freak.
 
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